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 Burning Flame |PV Corvus|
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Leonys A. Valencia
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Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| - Page 3 EmptyMer 3 Juin 2020 - 18:36

L’esprit parvient à nous convaincre de bien des choses.
Module nos plus hardis sentiments.
Les blessures, l’esprit ne peut les comprendre ou les assimiler. Il espère simplement apaiser tout ce qui se produit en aval.

J’ai été si naïve. Si déterminée à faire tous ces pas par moi-même. Je le réalise alors, après tous ces mots qui me mortifient toujours, qui planent dans mon esprit, qui m’écorchent d’une souffrance que je tente encore aujourd’hui d’apaiser. Je peine à assimiler ce qui vient de se produire ainsi que toutes les émotions ressenties. Il m’habite une forme de cacophonie prenant de l’ampleur, assouvissant mes sens. Parmi le tumulte émerge cette pensée qu’il m’aurait fallu formuler bien plus tôt. J’ai besoin d’aide. Une idée parfaitement saugrenue, à laquelle même aujourd’hui je ne peux que m’opposer fondamentalement. Mes remparts insensibles m’empêchent d’accéder au cœur de mes besoins, à ceux qui pourtant hurlent dans mes nuits les plus sombres. De ce repli émerge une souffrance tout aussi grande que celle vécue par le passé; je me sens seule, si seule avec ce poids. Arthur, à sa manière, exerce encore son pouvoir sur moi, celui de totalement m’isoler du reste du monde. D’abord par ce vécu qui nécessairement me stigmatise, mais d’autant plus me laisse avec une méfiance primitive et acharnée qui m’a coupée du reste de ce monde.

Ce monde, je veux y goûter. Je veux vivre, et non survivre.

Il me semble que le premier témoin de ce désir, le facilitateur à son assouvissement, est Corvus Eddaryon. Qu’as tous ces instants où je pensais reculer, il m’a tendu la main pour me faire connaître des parts de moi, muries et adultes, que je ne connaissais pas. Il est le phare dans ma nuit, le réalise-t-il simplement ? Je le reconnais pour la première fois, même si pourtant je connaissais l’idée auparavant. J’ai besoin de son aide. Son aide à lui particulièrement. Je ne pourrais mettre de mots sur les raisons. Néanmoins ce récit tout juste livré vient prouver une fois de plus que parmi mes proches, il est l’élu de ma confiance. Qu’en sa présence, ce poids me paraît bien, bien moins lourd. D’une part, je lui en veux d’être devenu si indispensable. J’ai pensé à tort que je ne ressentirais plus ce genre d’émotion envers autrui et encore moins envers un homme. Pourtant, cette fois est différente. Si Corvus doit me laisser derrière aujourd’hui ou demain, j’aurai mal, vraiment très mal. Je pleurerai mon soûl et après ? Après je continuerai à vivre. Aussi important soit-il à mes yeux et aussi souffrance soit la perspective d’une séparation désormais, je reste convaincue que je me relèverais. Je n’existe pas pour lui ou pour quiconque. J’ai forgé ma propre personne, bien qu’encore fragile elle existe.

De l’autre, indépendamment de sa réponse, je lui suis reconnaissante pour tout ce qu’il m’a permis de découvrir, pour cet espoir qu’il a placé dans mon cœur. S’il part ce soir, alors il aura tout de même eu une influence non négligeable sur ma vie, une qu’il ne soupçonne probablement pas. Car grâce à lui j’aurai vu que d’avoir de nouvelles relations satisfaisantes dans ma vie est possible. La peur me tord tout de même. Ce que j’ai dit à Enogen reste tout aussi vrai aujourd’hui. Je redoute de le perdre, surtout pour ces raisons aussi intimes. S’il quitte alors je lui en voudrai de ne pas avoir compris malgré tout, peut-être parce que je place envers lui certaines attentes. Un jour je lui pardonnerai. Je reste convaincue qu’il ne pourra que le faire. Qui voudrait des restes brisés d’Arthur Torres ? Son silence me pèse, fait couler sur mes joues de nouvelles larmes. L’angoisse enserre mon cœur à mesure que les minutes passent. Les heures. Les jours. J’ai perdu toute notion du temps. Je suis figée dans cet état qui me semble presque permanent. Si bien que je ne remarque pas tout de suite son approche jusqu’à ce que sa proximité me tire un sursaut. Il s’assoit à mes côtés et je cherche, je cherche dans ses traits la réponse à mes questions, à toutes mes questions.

Sa main se pose sur ma cuisse et je retiens ce souffle qui déjà me manquait. Que signifie ce geste ? Est-ce du soutien ? De la pitié ? Qu’est-ce qu’il dira ? Que se passe-t-il dans sa tête ? Si seulement je pouvais savoir. Je ne puis, comme il l’a fait avant moi, me montrer patiente et à l’écoute. Je cherche ses yeux dans la pénombre, ceux là qu’il a rivés ailleurs, loin, si loin. Je frissonne, sentant mon cœur s’alourdir davantage. Est-ce aujourd’hui que notre histoire s’arrête ?

Son regard. Enfin, je l’accueille, je m’y perds. Les larmes affluent encore plus, se mutant presque en sanglots alors que je peux sentir sur moi non pas le jugement auquel je pensais rencontrer, mais bien cette même tendresse qui jusqu’alors a été au cœur de nos échanges. Je ne pensais pas que ce soutien silencieux me bouleverserait autant. À vrai dire, je ne sais même plus pourquoi je peux pleurer autant, pourtant tout ce que je gardais au fond de moi s’échappe sans plus de retenue. Je l’écoute malgré tout, en tremblant si fort que mes dents s’entrechoquent. Il savait. Je m’en doutais depuis longtemps bien sûr, pourtant je ne pouvais me résoudre à l’idée. J’ai conservé mon passé si jalousement sans réussir à le dissimuler à ses yeux ou bien même à d’autres. Je m’en suis sortie, dit-il ? Est-ce là le portrait d’une battante ? À mes yeux, je demeure tout aussi lamentable.

Il poursuit. À chaque phrase, j’ai l’impression toujours qu’il se redressera et qu’il disparaîtra dans la nuit. Je n’ose pas esquisser un geste, pendue à ses lèvres, tentant désespérément de reprendre maîtrise sur mes émotions. Il se dit violent et je frissonne, malgré moi hantée. A-t-il l’intention de me la réserver ? Non. Bientôt, il l’affirme : il ne lèverait jamais la main sur moi, et sur mon fils. Je me crispe simplement à cette idée. Malgré le dégoût que m’inspire cette part de mon passé, je sais que si quelqu’un tentait de s’en prendre à mon enfant, je le tuerais. Je le tuerais sans la moindre hésitation. Un instinct plus fort encore que la morale ne m’empêcherait pas d’enfoncer ma lame dans son estomac ou même de lui trancher le cou si seulement il devait franchir ce pas. En ce sens, peut-être sommes nous tous les deux violents. Quiconque aujourd’hui tentera de nous violenter en subira les conséquences.

Il ne le fera jamais, pourtant, dit-il.

Je veux tellement y croire. J’ai besoin d’y croire. Besoin de penser, pour une fois, qu’on ne tentera pas de m’agresser. Je suis fatiguée de me cloîtrer derrière mes craintes. Il y aura toujours cette prudence en moi, cette méfiance animale et instinctive pourtant, je dois y croire, du moins en partie. C’est à ce moment de son discours que je réalise enfin qu’il n’a aucune intention de partir. L’air qui jusqu’alors me manquait entre enfin dans mes poumons affligés. Ma gorge se desserre malgré les sanglots qui me secouent toujours.

Azmitia. Ainsi je ne me trompais pas. Pendant ces heures comatiques passées à récupérer, la vieille et lui ont pu échanger quelques mots. Si j’ignore tout de la nature de cet échange, je me doute vu ses paroles que certaines m’ont concerné. Qu’est-ce que ma mentor lui a révélé alors ? Cela n’a pas d’importance pour l’instant, puisqu’il reprend la parole, cette fois pour prononcer d’autres mots rassurants que je n’avais jamais même osé imaginer jusqu’alors. Une part de moi a envie de rejeter ces affirmations, de se convaincre que c’est faux. Je combats ces élans pour simplement l’accueillir. L’accueillir lui. Sa bonté, sa prudence, cette sorte d’engagement.

Puis la proposition.
Nous pouvons tous les deux être heureux.
Ensemble.

Son regard enfin se redresse. J’ai l’impression alors de le voir pour la toute première fois. Alors qu’il frissonne, j’en fais tout autant. Ce que je vois là, devant moi… Des possibilités. Non plus une fatalité que je me contentais d’attendre en espérant pour le mieux. Ensemble. Je m’apaise, enfin, enfin. Je me perds dans ses prunelles sombres, incapable de m’en détacher, sans même réaliser que tout naturellement mon corps me porte vers lui. Et à mesure que je romps la distance que j’ai pourtant soigneusement installé entre nous, je peux sentir la flamme, libérée de son joug, me consumer avec intensité. Me réchauffer toute entière. Je pose une main sur sa poitrine, comme pour écouter son cœur, levant de nouveau le regard vers lui.

Tout ce que je ressens en cet instant se prive simplement de mots. Je ne saurais l’expliquer de toute manière. Je me laisse porter par cette vague qui sans me renverser cette fois me guide vers la berge. La tempête, elle est derrière moi. Je frissonne toujours de ses grondements furieux et ressens encore le vertige de sa houle. Pourtant, j’ai les pieds dans le sable. Enfin j’avance sur la terre ferme. Je cueille un mouchoir dissimulé dans le bustier de ma robe pour chasser, sur mon visage, les derniers vestiges de toute cette peine. Oreste s’est reculé, retournant aux ombres. J’abandonne le mouchoir sur le sol avant de rejoindre cette main contre la poitrine de Corvus, où je me blottis finalement. Je réalise qu’il faisait un long moment que je le désirais, sans accéder à ce désir pourtant. Sa chaleur m’inonde. Ici, je peux sentir son cœur qui bat. Je me laisse guider par ce son régulier. Ma main, elle, quitte enfin sa position pour s’égarer contre celle qu’il a posé sur mon genou.

«Ensemble.» je répète, comme pour goûter à cette perspective.

J’entrelace mes doigts dans les siens, à nouveau habitée d’une délicieuse nervosité que cette proximité amène, celle fois dénuée ou presque de peur. Je me laisse envahir par une myriade de nouvelles sensations.

«Corvus… Je veux bien veiller sur ton bonheur. Je te laisserai en faire tout autant avec moi.»

Toujours blottie contre lui, je me sens me détendre et reprendre une respiration fluide, voire profonde, près du sommeil alors que pourtant je suis parfaitement éveillée.

«Je te laisserai entrer dans ma vie, car de toute manière je n’ai pas envie de résister désormais. J’ai envie de… de faire ce parcours avec toi. Tu… je…»

J’essaie de dire ce qu’il a affirmé plus tôt dans notre histoire.

«Je crois bien que… que moi aussi je t’apprécie plus que je ne le voudrais, Corvus. Probablement pour cette raison pour laquelle je suis aussi terrifiée en ta compagnie… mais aussi pour laquelle je suis aussi heureuse.»

Trop lâche pour redresser les yeux vers lui, je reste parfaitement immobile, contre lui, murmurant presque mes derniers mots.
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Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| - Page 3 EmptyJeu 4 Juin 2020 - 18:01


BURNING FLAME
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Corvus avait-il imaginé que, par ses mots, par ses paroles, par sa réponse même, il s’apprêtait à faire tomber le dernier rempart les séparant ? Non, bien sûr que non. En vérité, le sakaien ne l’avait jamais vraiment espéré, ne l’avait jamais cherché. Fidèle à ce qu’il avait toujours été, il avait voulu aider en tendant la main à cette femme dont s’était épris son cœur mais que jamais – ô grand jamais – il n’avait cherché à conquérir ; pas comme la plupart des hommes du moins. Corvus n’avait pas le sentiment d’avoir agis pour, ni d’avoir œuvrer dans ce but. Il avait laissé les choses aller et venir librement, sans les provoquer ni les soumettre, sans les chercher ni les demander. Si une part de lui avait fini par les vouloir, il n’avait jamais cherché un moyen de les obtenir. Pourquoi ? Sans doute, dans le fond, ne s’en trouvait-il pas digne. Pourtant, une à une, Corvus avait finis par les obtenir ; une à une, Leonys les lui avait accordés. Comment vous vous y êtes pris ? avait demandé Azmitia. Comment vous avez fait ? avait demandé Imany. Peut-être était-ce cela. Corvus ne lui avait rien demandé, n’avait pas cherché à obtenir quoi que ce soit. Il l’avait simplement laissé venir sans reculer, l’avait attendu au bout du chemin.

Dans le regard de la jeune femme, Corvus avait vu quelque chose changer. S’il n’avait pas été en mesure de savoir quoi ni de l’interpréter, il avait su cependant qu’un sentiment nouveau y était né : le soulagement, celui de voir qu’il n’était pas parti, ne partirait jamais. Ce regard, sans ciller Corvus l’avait soutenu longtemps … puis, sans un mot, elle avait fait un mouvement dans sa direction, grignotant l’espace qui se trouvait entre eux. Corvus avait refusé d’y croire au départ. Il avait voulu préserver son cœur en refusant de croire qu’elle s’approchait de lui, se convainquant qu’elle ne faisait que bouger, s’agiter. Pourtant, lorsqu’elle posa sa main sur lui, sur cette poitrine au fond de laquelle sommeillait tant de choses, Corvus se sentit chavirer l’espace d’un court instant. Etait-ce vrai ? Se rapprochant toujours plus, la jeune femme rompit finalement la courte distance qui les séparait, et contre lui bientôt il sentit son corps encore un peu tremblant. Passant son bras autour d’elle il l’accueillit avec douceur, et lorsque ses doigts se glissèrent au travers des siens il referma sa main sur eux. Alors, il s’autorisa à y croire. C’était vrai. C’était vrai, et chaque parcelle du corps de Leonys contre le sien était là pour le lui prouver.

Silencieux, Corvus écouta les paroles de la jeune femme, qui gonflèrent son cœur comme jamais auparavant. Elle le voulait elle aussi. Elle voulait cette issue, celle qui s’esquissait et qui se précisait depuis un moment maintenant, celle-là même que Corvus s’était interdit d’espérer pendant un temps, mais plus aujourd’hui. Laissant ses émotions le gagner, il laissa sa tête se poser contre la sienne, huma un instant le parfum doux et légèrement iodé de ses cheveux. Depuis combien de temps rêvait-il de cela ? Du bout des doigts, il en écarta quelques mèches pour déposer sur sa tempe un baiser léger, délicat, laissant son souffle l’échauffer un instant. Cette proximité était délicieuse, exquise, et Corvus s’imprégna de sa saveur, la fit sienne un moment. Cheminant finalement jusqu’à son épaule, sa main se fit caresseuse, effleurant d’un va et viens régulier le bras de la jeune femme. Dans sa poitrine, Corvus pouvait sentir chaque battement de son propre cœur, percevait chacune de ses respirations. En réponse à cet instant aussi inespéré que bienheureux, une étrange léthargie avait gagné le soldat, le plongeant dans une torpeur doucereuse qui le rendait léger, si léger.

« — Comment est-ce je fais, maintenant, pour repartir ? » lui demanda-t-il, un sourire amusé sur le coin des lèvres. Sa main quitta un instant le bras de la jeune femme pour se perdre parmi les nœuds de ses cheveux tressés « On va être heureux ensemble, Leonys. Ce ne sera pas toujours facile, mais j’ai envie de te faire cette promesse, et plus encore de la tenir. J’ai envie d’œuvrer pour, de rendre ça aussi réel et palpable que ce soir » déclara Corvus.

Déjà pourtant, des milliers de questions s’entassaient dans son esprit. Qu’allaient-ils faire ? Que voulait-elle, elle ? Allaient-ils laisser planer le doute sur cette chose que Corvus voulait appeler relation ? Ou s’afficher sans rien cacher ? Corvus ne comptait pas le crier sur tous les toits, mais les gens finiraient bien par parler, par se rendre compte, à commencer par la nourrice que Leonys avait plus ou moins chassé de la chambre. Ce soir leur appartenait, mais demain ? Tandis que sa main rejoignait leurs doigts joints en aval et qu’il resserrait son étreinte sur elle, Corvus ne pouvait s’empêcher d’y penser. Ils verraient bien. Demain était un autre jour et le soldat ne comptait pas laisser quoi que ce soit perturber cet instant qu’il voulait voir durer pour l’éternité.

HRP:
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Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| - Page 3 EmptyJeu 4 Juin 2020 - 19:40

J’étais, fut une époque, une enfant particulièrement tactile dans tous les sens du terme. Je possédais une curiosité affirmée pour toute sensation nouvelle impliquant généralement de me salir. J’étais une enfant turbulente, active, aventurière voire téméraire. Je me plaisais à grimper, sauter, chahuter comme les enfants savent si bien le faire en plus de découvrir de nouveaux horizons avec mes mains. Construire, manipuler, toucher, voilà qui m’animait réellement, bien plus encore que mes cours magistraux dispensés par de vieux précepteurs austères. Alors, on ne pouvait m’empêcher pleinement de jeter un coup d’œil vers l’extérieur pour regarder, là dans les jardins, la nature dans sa splendeur. Je pouvais alors presque entendre les arbres m’appeler, le soleil susurrer mon nom. Certaines activités me permettaient de laisser m’exprimer ce besoin fondamental chez moi, la harpe par exemple ou bien la danse. Plus tard, la maîtrise du katana finit de forger mon corps dans ce qui alors représentait un parfait équilibre. J’obtenais, de toutes ces manières, une forme de compensation à l’affection que je désirais tant de mes propres parents, de cette mère constamment insatisfaite et ce père parfaitement désintéressé, de cette sœur hostile aussi. Auprès d’Arthur j’ai découvert les autres plaisirs de la chair et pourtant j’ai la sensation de ne jamais avoir connu de caresse plus douce que celles réservées par Corvus ce soir. Ce contact que j’ai espéré si longtemps et qui m’amène un soulagement profond.

Dans ma poitrine, un calme, une paix s’installe. À la manière d’une mer dépourvue de vagues. Je me perds dans l’immensité de cette tranquillité, je la contemple dans sa majesté immobile. Son bras se referme contre moi, me cueille, me love un peu plus contre lui, contre cette poitrine où son cœur sans s’affoler bat avec plus d’énergie. Sa main se referme contre la mienne et je soupire d’aise. Cette nervosité fébrile s’oppose à ce grand calme qui m’habite; ces deux pôles pourtant chez moi cohabitent.

Je ne mesure pas encore l’importance de ces aveux. À quoi m’engagent-ils ? J’ai résisté si longtemps à l’attraction éprouvée envers Corvus qu’à présent je ne sais plus agir face à elle. La raison, insidieuse, tente de reprendre les rennes après le règne de mes émotions trop vives. Que sommes-nous à partir de maintenant ? Doit-on définir davantage que ce mot, qui m’apparaît toujours aussi beau, aussi délicieusement réel : ensemble ? N’y a-t-il pas plus vrai ? Plus tard nous nous perdrons peut-être sur les aspects techniques de la chose. Malgré l’insistance de certaines inquiétudes, je me laisse porter par cet instant, frissonnant en sentant ses lèvres contre ma tempe. Je ferme les yeux, soupirant à nouveau. Sa main parcoure mon bras avec une infinie douceur et je peux sentir mes dernières réserves s’envoler.

«Hum… J’ai une solution simple à ce problème. Tu ne repars pas.» on devine derrière ce ton apaisé, presque somnolent d’aise, une pointe humoristique pourtant teintée de véritables désirs, que je ne pourrai pas nier. Attend-il une invitation ? Qu’est-il approprié de faire ? Une chose m’apparaît certaine, je pourrais rapidement déraper si je me laissais suivre les élans de mon cœur ce soir. Je me redresse lentement, sans toutefois quitter ses bras, relevant la tête pour discuter. Je n’avais pas réalisé à quel point ce geste m’amenait près de lui. D’ici son regard prend une toute autre intensité, une presque magnétique. Irrésistible. Peinant à m’exprimer, je tente pourtant de le faire malgré la distraction s’offrant à moi si près, si près. «Tu as raison, ce ne sera pas toujours facile. C’est la raison pour laquelle je veux prendre mon temps, comme tu l’as dit plus tôt à Enogen… Il y a bien des choses qui pourraient compliquer hum… tout ceci.»

Malgré moi, je ne peux m’empêcher d’être défaitiste, sans toutefois céder à ces inquiétudes futiles. Je me perds dans son regard un instant de trop, sentant ma respiration s’accélérer. Je dois me détourner pour poursuivre, rougissant beaucoup trop pour dissimuler le fond de ma pensée.

«Prendre notre temps, disais-je donc.» je poursuis un peu plus nerveusement, encore hantée par son regard. «Je demeure fragile et mon intention n’est pas du tout de me surmener émotionnellement. Ce n’est pas parce que j’ai dévoilé toutes ces choses sur mon passé que de m’ouvrir demeure aisé… Par contre je crois que pourrais prendre goût rapidement à cette proximité. Parce qu’il fait froid… bien sûr.»

Je souris, amusée de ma propre faiblesse. Je repose ma tête contre lui, contre son épaule, pour m’éviter quelque pensée qui viendrait à l’encontre de mes paroles à l’instant. De toute manière, il y a effectivement plusieurs embûches sur notre chemin, plusieurs entraves à ce que nous avons. Corvus n’est à Vénovos que pour quelque temps après tout et après sa vie l’attend à Sakai. Mon cœur se serre douloureusement à cette idée. Puis d’autres choses encore, auxquelles je n’ai pas forcément envie de réfléchir pour le moment et qui pourtant me questionnent.

«Nous ne pourrons plus faire taire les rumeurs maintenant.»

Car si mon affection pour lui était évidente alors pour mes proches et bien d’autres je suppose malgré toutes mes tentatives (même envers moi-même) de le cacher, je me doute qu’elle le sera d’autant plus maintenant que j’ai finalement accepté mes sentiments à son égard. Mon ton, mi-résigné, mi-amusé, trahit mon relâchement à ce sujet. Une part de moi, un peu fière, a tout de même de la difficulté à accepter… qu’ils avaient bien tous raison à notre sujet.

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Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| - Page 3 EmptySam 6 Juin 2020 - 14:20


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L’amusement gagna un instant Corvus lorsque Leonys régla son problème de la plus simple des manières. Ne pas repartir était effectivement une option comme une autre, et parmi toutes celles qui s’offraient à lui Corvus devait bien avouer que c’était celle qu’il préférait, celle que son cœur voulait ; cependant, comme toutes les choses de ce vaste monde, elle n’était pas sans conséquences. Ces conséquences, sa conscience et sa raison ne manquaient de les lui rappeler à mesure qu’il se faisait à l’idée de rester ici ce soir, auprès de cette femme qui s’était enfin ouvert à lui et qui, tout comme lui, ne voulait pas le voir partir. Corvus, ne pouvait pas fermer complètement les yeux dessus … rester rendait la chose avérée et officielle, du moins aux yeux de celles qui vivaient dans cet atypique manoir. Corvus pensait aux trois autre femmes avec lesquels ils avaient partagé leur repas bien sûr. Le sakaien ne se faisait pas d’illusions : il savait très bien que sa présence au petit matin ne passerait pas inaperçue. En cela, sans doute Soleil le trahirait-il le premier. Le soldat se surprit à se demander ce qu’elles diraient et plus encore ce qu’elles penseraient. Corvus en était persuadé : leur petit manège n’avait convaincu personne dans cette demeure et, bien avant eux, elles s’étaient rendues compte de l’évidence ou peu s’en fallait. Si Imany était restée plutôt réservée à cette idée, Akeira et plus encore Liora ne s’en étaient pas vraiment cachées, mais sans doute ne s’étaient-elles pas imaginé avoir autant raison. Leonys et lui allaient se faire charrier, probablement, c’était même certain, et ce serait mérité. Quand même. Un peu.

Rester impliquait aussi – il fallait bien l’avouer – une intimité non négligeable qui ne manquerait pas de leur offrir un nombre plus ou moins important de possibilités. Corvus y avait pensé bien sûr, et il savait que Leonys y avait pensé aussi. Ses paroles, subtilement détournées, ne les menaient-ils pas l’air de rien à cette idée ? Comptait-il les mener sur cette voie ? Non, Corvus n’en avait pas envie. Enfin si, bien sûr qu’il en avait envie – comment aurait-il pu en être autrement ? – mais il savait que le faire là, ce soir, aurait été une erreur. C’était trop tôt, il en avait conscience et Leonys n’avait pas manqué de le lui faire comprendre. Il aimait cette manière qu’elle avait de lui glisser les choses, le disant sans le dire. Sa main avait retrouvé le chemin vers le bras de la jeune femme et ses doigts s’étaient remis à l’effleurer doucement. Sous le tissu, il pouvait sentir la chaleur de sa peau.

« — Nous tâcherons de ne pas brûler d’étapes alors. Même s’il fait froid » répondit-il.

Il lui jeta un regard amusé, un peu mutin. Sans doute son trait d’esprit avait-il fait partie de ces choses qui avaient su charmer Leonys Valencia … il avait bien su lui tirer quelques sourires après tout. Cette proximité, Corvus quant à lui y prenait déjà goût. Il était de ces hommes réservés et pourtant affectueux, imposants et pourtant doux, délicats. Un rien faisait battre son cœur plus fort et sa retenue rendait chacun de ses gestes exquis, puisque rares. Il n’en était pas pour autant avare, mais force était de constater qu’il était passé maître dans l’art de se faire plaisamment désirer et sans doute Leonys le découvrirait-elle d’une manière ou d’une autre. Dans le fond pourtant, Corvus avait de l’affection à revendre et l’équilibre qui en découlait ne manquait pas de charme, du moins était-ce l’avis de celles qui avaient su toucher suffisamment son cœur pour s’en apercevoir. Aucune, pourtant, n’avaient jamais eu le privilège de jouir de l’attention que Corvus avait toujours porté à Leonys. C’était ce qui l’avait trahi aux yeux d’Ewa, et c’était aussi ce qui le trahissait auprès d’Assam, qui possédait un instinct qui ne le trompait jamais.

Un nouveau sourire d’esquissa sur les lèvres du sakaien lorsque Leonys mentionna l’idée que, plus que jamais, les rumeurs n’étaient pas prêtes de s’essouffler. Cela ne changerait pas grand-chose en réalité, si ce n’était qu’elles auraient désormais une part de vérité ; une part seulement, car ils étaient encore bien loin des fiançailles et autres idées un peu folles fantasmées par les gens.

« — Cela me paraît compromis, effectivement » lui répondit Corvus, un sourire toujours sur le coin des lèvres. Il eut un instant de réflexion avant de continuer « Je suis curieux de voir ce que les gens vont inventer cette fois. Ils ont l’air d’en savoir beaucoup plus sur nous que nous sur nous-même … aux dernières nouvelles, je suis ici, à Venovos, pour nos fiançailles. Si j’avais su, j’aurai apporté quelque chose de bien à me mettre » raconta le sakaien, un peu plus amusé.

Le fils de l’aubergiste n’avait pas manqué de le questionner sur cette histoire, ce qui lui avait permis d’en prendre connaissance. Corvus le savait, les colporteurs ne manqueraient pas de s’échauffer en découvrant les on-dit finalement avérés, et d’autres histoires naîtraient de plus belle. Ils n’avaient pas fini d’en entendre parler et le jeune homme eut une pensée pour son père, qui ne manquerait pas de s’arracher les cheveux en les entendant.

Le soldat soupira finalement d’aise, laissant l’air marin s’emparer un instant de ses poumons. Cette inspiration chassa les derniers vestiges de tous ces émois que cette soirée avait suscité chez lui, et Corvus le ne faisait pas par hasard. Il n’oubliait pas qu’il n’était pas venu les mains vides … le sakaien avait prévu de lui donner ça au moment de son départ, mais puisque ses plans avaient été délicieusement chamboulés, le jeune homme n’avait plus aucune raison de différer la chose.

« — J’ai une dernière épreuve émotionnelle pour toi » déclara finalement Corvus, presque mystérieux et animé d’un sourire nouveau. L’intérêt qu’il s’apprêtait à susciter chez Leonys l’amusait déjà « J’ai quelque chose pour toi … enfin pas exactement pour toi. Je n’avais pas imaginé te le donner en pareille circonstance mais … » commença le soldat, laissant sa voix en suspens. Il esquissa un mouvement vers sa poche, avant de s’arrêter, laissant volontairement l’instant s’étirer. Est-ce qu’il jouait avec sa patience ? Juste un peu. Un tout petit peu « Non, en fait ce n’est pas du tout pour toi » prévint-il, le visage rayonnant d’amusement. Finalement, il laissa sa main disparaître dans son vêtement l’espace de quelques secondes et en sortit un objet circulaire, vaguement emballé, pas plus grand qu’une orange. Tout en reprenant son sérieux, Corvus tendit le paquet vers la jeune femme « Pour Aster, quand il sera plus grand. C’est un jour spécial après tout » affirma-t-il.

Corvus n’avait pas oublié la raison de cette soirée. C’était le … moiniversaire d’Aster après tout et, loin de s’imaginer alors l’issue de cette soirée, le jeune homme avait très modestement tenu à lui offrir quelque chose. Cela se faisait après tout, non ? Cela se faisait pour lui en tout cas.

« — Ce n’est pas grand-chose mais … le timing était un peu serré » déclara-t-il, élargissant son sourire tout en observant Leonys découvrir ce qu’il avait apporté.

C’était une Captis Ball, sur laquelle avait été gravée une étoile. Unique losange entouré de huit branches longues et fines, il y avait dans le dessin une simplicité étonnante mais pas moins élégante. Corvus lui-même avait reconnu la minutie du travail lorsqu’il avait récupéré l’objet un peu plus tôt dans la soirée, et le joaillier qui avait fait ça n’avait pas manqué de s’interloquer lorsqu’il avait vu un homme de sa stature entrer dans sa boutique avec une telle requête. Le jeune Tommy ne lui avait pas menti concernant le talent du bijoutier, et en cela le sakaien lui était redevable. Soudainement silencieux, les yeux rivés sur Leonys, le soldat attendit sa réaction, presque curieux. Il espérait tout de même, au fond de lui, que cela lui plairait.
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Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| - Page 3 EmptyDim 7 Juin 2020 - 11:40

J’ai espéré vainement que ces aveux ce soir me permettraient enfin de faire le tri parmi toutes ces émotions ressenties auprès de Corvus, pourtant ! Il ne semble être plus confuse que jamais. Pour une fois néanmoins, j’accueille cette confusion avec un certain délice. L’incertitude ici a pris un goût délicieux et irrésistible. Je frissonne devant toutes ces possibilités qui s’offrent à nous, rejetant avec une nonchalance irresponsable les conséquences de nos actes. Il fait longtemps, il me semble, que j’ai trouvé communion avec mon propre corps. Qu’un toucher ne m’a pas crispée de douleur et d’animosité. Ou du moins de réserve. Des réserves, je me dois d’en conserver. C’est bien le nœud du problème. Trouver l’équilibre à ses côtés est un travail constant et plus encore maintenant que nous avons repoussé les barrières. Il est des besoins qui m’habitent qui s’opposent et s’affrontent. Une part de moi se languit de cette affection dont j’ai tant manqué toutes ces années durant, une autre craint plus que tout cette intimité. Puis la raison, plus encore que tout le reste, refrène mes pulsions premières. Je ne vais pas sans savoir quelles conséquences pourraient avoir une intimité plus poussée et cette pensée me permet de reprendre le dessus. Je m’y raccroche avec énergie.

Ses va et vient contre ma peau, délicieuse caresse, n’aident en rien les pensées peu raisonnables pouvant me traverser l’esprit. Comment parvient-il à apaiser mes craintes de la proximité, j’imagine que je ne le saurai jamais. Au cœur des sensations nouvelles qui m’habitent, une m’envahit progressivement : une chaleur doucereuse, une paix du corps et de l’esprit. Avec l’impression de petitesse qui m’accompagne maintenant que je me trouve contre lui, vient aussi -oserais-je le dire ?- celle d’une sécurité. J’entretiens des pensées mitigées quant à celle-ci. Tant qu’il restera un doute chez moi qu’il pourrait contrevenir à ses promesses avancées plus tôt, je ne peux me permettre de me sentir ainsi et pourtant… L’expérience m’a prouvé que je ne puis que compter sur moi-même pour assurer ma sécurité, ainsi je résiste à la tentation de totalement m’abandonner à son aura protectrice et son désir, tel qu’il l’a déjà exprimé, de me préserver de tous les dangers. Que compte-t-il faire pour m’épargner de lui ? Je suis rassurée de voir qu’il ne cherche pas à contredire ma requête de prendre notre temps, même si je devine à son ton quelque peu taquin que l’entreprise pourrait s’avérer plus difficile que prévue. Surtout s’il joue ainsi. Il sait très bien que la chose me plaît. Plus que je ne voudrais.

Alors qu’il évoque la nature exacte d’une rumeur le concernant quant à sa présence à Vénovos, je me redresse un peu trop vivement, me reculant quelque peu presque par réflexe. Un mot dans sa phrase m’a aussitôt mis en déroute : fiançailles. Je me sens blêmir en l’entendant évoquer. Il ne fait aucun doute à mes yeux l’attachement que je porte envers le jeune homme, néanmoins l’idée même du ma… du ma-maria-… Enfin, vous voyez le truc, suffit à me plonger dans la panique. Corvus s’est montré prompt à avouer ses sentiments, peut-être est-ce quelque chose lui traversant l’esprit ? Non, ce n’est tout bonnement pas possible qu’il puisse même imaginer que nous en soyons là. Après avoir passé par cette fameuse étape avec des résultats catastrophiques, il ne pourrait s’attendre à une réponse positive de ma part tout de même.

«Haha… Qu’est-ce que les gens ne vont pas inventer…» je fais d’une voix mal assurée, trahissant mon malaise.

Je suis probablement simplement sur la défensive, me dis-je, jusqu’à ce que mon interlocuteur n’annonce avoir quelque chose pour moi, le tout en fouillant dans sa poche. Malgré mes tentatives de me calmer, je ne puis que formuler cette stupide hypothèse, qui danse dans mon esprit. Est-ce... une bague? Cette fois mes peurs reviennent au galop, portant avec eux les traumatismes issus d’une autre vie et je… Le cavalier aérien affirme que son présent n’est pas pour moi, retirant finalement de sa poche l’objet en question, une sphère grossièrement emballée. Je respire mieux en l’observant, chassant aussitôt les doutes quant à ses intentions qui m’apparaissent alors parfaitement ridicules. Mon cœur bat toujours à tout rompre alors que je dévoile l’objet, un cadeau pour Aster.

«Oh ?» son attention envers mon fils me touche énormément, finit de m’apaiser d’ailleurs. «Oh !»

Dans mes mains reposent une Captis Ball qui d’apparence aurait pu sembler presque banale si ce n’était du dessin gravé dans le métal, d’un artiste visiblement très talentueux. Une étoile ! Je peux sentir mon cœur se serrer sous l’émotion en caressant le dessin gravé. Mon regard s’embue et je porte l’objet contre ma poitrine avec tendresse.

«C’est un cadeau inestimable.» je peine à expliquer pourquoi, accablée par mon émotivité ce soir. «En mettant Aster au monde, je me suis promis de lui permettre d’être ce qu’il désire. De l’élever non pas dans la réserve et la froideur comme j’ai pu le vivre moi-même, mais dans l’acceptation de son individualité. Je veux qu’il puisse réaliser ses rêves, découvrir le monde aussi. Ma mère ne m’a jamais permis d’avoir un Pokémon puis Arthur… Il me l’empêchait tout bonnement. Je veux qu’Aster puisse avoir un compagnon qui lui amène autant de bonheur que je peux en vivre auprès d’Aetius, Danaé et tous les autres. Quand il sera assez grand, je l’amènerai capturer son tout premier Pokémon, avec cette balle. Merci Corvus.»

Je pose contre sa joue un baiser chaste avant d’entourer son cou de mes bras. Dans ma tête, je ne peux m’empêcher de me demander si ce jour si spécial où Aster et moi irons à la chasse de son tout premier Pokémon, s’il sera là lui aussi. J’aurai l’occasion d’y penser plus tard. Gardant la balle dans ma main, je défais mon emprise lentement, restant près de lui, presque juchée sur mes genoux. Mon nez passe tout près du sien et un instant je peux sentir son souffle contre ma peau. Je souris, d’un bonheur que je ne pensais pas être en mesure de ressentir à nouveau.

«Je me souviens de ce que tu as dit à Enogen. Tu as dit que tu ferais ce que tu voudrais, et que ça te changerait car tu n’avais pas souvent l’occasion de le faire. J’espère vraiment que tu pourras te réaliser toi aussi avec… avec moi. Je veux que tu te sentes confortable en tout temps de me dire ce que tu ressens. Car je pense que ton bonheur est précieux aussi, le mien n’est en rien plus important. Ce que nous avons… ton père désapprouvera, si j’ai bien compris. Je ne veux pas… qu’il t’arrive quoi que ce soit par ma faute.»

Je viens cueillir sa main. Je me suis adressée à lui avec douceur, car j’ai bien vu tout à l’heure que le sujet d’Assam pouvait le raidir. Je veux qu’il comprenne que de mon côté je ne regrette rien, mais que cela ne l’engage pas lui-même à adopter le même genre d’attitude.

«Il n’y a pas… quelqu’un à qui tu es promis par ton père j’espère ?» j’ajoute avec une petite pointe humoristique, pour garder l’atmosphère détendue, malgré moi un peu préoccupée par la chose.
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Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| - Page 3 EmptyLun 8 Juin 2020 - 17:20


BURNING FLAME
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Tandis que sa main s’enfonçait dans sa poche, l’appréhension qui gagna Leonys n’échappa pas à Corvus, et le soulagement qui s’en suivit lorsqu’il laissa paraître le paquet contenant la Captis Ball d’Aster non plus. Qu’avait-elle bien pu s’imaginer encore ? Cela avait-il un rapport avec le malaise qui s’était emparé d’elle un peu plus tôt, lorsque Corvus lui avait mentionné l’une de ces nombreuses rumeurs qui circulaient à leur encontre, celle des fiançailles ? Le sakaien avait bien senti que cela l’avait rendu quelque peu nerveuse et il n’avait tout d’abord pas compris pourquoi … ce n’était pas nouveau après tout, et tout comme lui Leonys avait dû en entendre parler, non ? Ce n’est qu’une fois l’objet déballé, alors qu’elle le détaillait, que le jeune homme saisit ce qui avait traversé l’esprit de la kunioise. Il n’en était pas certain bien sûr mais … est-ce qu’elle avait cru que … non mais, vraiment ? Pour qui est-ce qu’elle le prenait ? Ne venait-il pas de lui dire qu’il ne comptait pas brûler les étapes ? Plus que le reste, celle-là en faisait bel et bien partie … l’air de rien, sans doute allait-il devoir mettre cela au clair avec elle à l’occasion, ne serait-ce que pour la rassurer. Si ses sentiments à son égard étaient indéniables et à son grand bonheur réciproques, ils n’en étaient pas à là. Le seraient-ils un jour ? Corvus l’ignorait. Cette question lui semblait lointaine et il n’était pas sans savoir que l’expérience de Leonys à ce sujet l’avait certainement rendue … réfractaire, ou peu s’en fallait.

Le présent de Corvus sembla chasser le malentendu et loin de vouloir le retenir, le sakaien le laissa partir et s’évanouir, sans pour autant l’oublier. Ils n’avaient pas besoin de cela ce soir, n’est-ce pas ? Le regard de Leonys se mit à briller d’émotion et Corvus eut un sourire attendri. Il n’avait pas imaginé combien cela aurait de l’importance pour elle et encore moins toute l’étendue de sa signification ; malgré tout Corvus s’en félicitait car lui faire plaisir lui échauffait le cœur bien plus qu’il ne l’aurait cru. Se hissant jusqu’à lui, la jeune femme déposa sur sa joue un baiser léger, qui lui laissa un sourire un peu idiot le temps de quelques secondes. Lorsque ses bras l’entourèrent finalement, Corvus laissa la chaleur de sa proximité l’envahir … il y prenait goût beaucoup trop vite, beaucoup, beaucoup trop vite, et quand son visage passa tout près du sien, le soldat sentit son cœur se soulever. Elle était proche, si proche.

« — Aster sera un enfant choyé alors, et plus chanceux que d’autres » déclara Corvus. Plus chanceux qu’eux, sans doute « Avec toi pour lui montrer la voie, il aura l’occasion de faire grandir ce qu’il y a de meilleur en lui » affirma-t-il. L’idée de voir Aster capturer son premier pokémon était lointaine, pourtant elle titillait déjà l’imagination du soldat « Une part de moi ne peut s’empêcher d’être curieux à l’idée de savoir sur quoi se portera son choix. Là, tout de suite, j’imagine bien ton fils posséder un fier et puissant Roucarnage. Quoi de mieux qu’un oiseau pour visiter le monde ? » fit-il remarquer, un sourire aux lèvres.

Serait-il là ce jour-là ? Le verrait-il de ses propres yeux, ou l’appendrait-il au détour d’une lettre ? Ou bien jamais ? Qui était en mesure de le dire ?

Lorsque Leonys mentionna Enogen et son père, bien malgré lui le visage de Corvus s’assombrit. Malgré leur douceur, les paroles de Leonys le ramenaient à la réalité, à celle qui l’attendait en dehors de Venovos et qui ne manquerait pas de le saisir à son retour à Sakai. Corvus était heureux avec Leonys ; il était heureux, là, tout de suite, comme jamais avant dans sa vie. Il pouvait être lui-même, enfin, et s’accomplir auprès de quelqu’un qu’il avait choisi et non qui lui avait été imposé ; déjà, Leonys lui offrait plus qu’il n’avait jamais eu. Le jeune homme sentit la main de la kunioise se refermer sur la sienne, mais sa dernière question, que Corvus percevait pourtant comme étant légère, acheva de le tourmenter. Sa mâchoire se serra l’espace de quelques instants … était-il déjà promis à quelqu’un ? Le sakaien ne répondit pas tout de suite. Sans vraiment le vouloir, Leonys venait de soulever une pierre, la plus large et la plus ancienne de toute. Cherchant à chasser son trouble, le soldat soupira doucement. Il aurait voulu lui répondre avec légèreté, mais il n’y parvenait pas, car cette pierre pesait trop lourdement dans son cœur.

« — J’aimerai te répondre non et en être certain » répondit finalement Corvus « Assam a toujours tout contrôlé dans ma vie, je serai naïf de croire qu’il ne compte pas contrôler cela aussi. La question ne s’est jamais posée car les … problèmes … se sont toujours réglés d’eux-mêmes, mais je sais que le moment venu, je n’aurai pas mon mot à dire. Il attend juste une bonne opportunité, je suppose. Le meilleur parti » expliqua le cavalier « Il sera furieux d’apprendre que – à l’idée de ce qu’il s’apprêtait à dire, l’amusement le gagna un instant – que j’ai fait exactement ce qu’il ne voulait pas que je fasse, mais il ne pourra rien me faire de plus qu’il ne m’a déjà fait, qu’il ne me fait déjà. Il grognera, grondera assurément, mais le loup ne saurait mordre les crocs serrés. Je suis le dernier héritier de la maison d’Eddar, il n’osera rien à mon encontre. Perpétuer la lignée sera toujours plus important pour lui que des alliances politiques … j’imagine » affirma le soldat. Il jeta un regard désolé en direction de Leonys, la fixa un instant « Je te l’ai déjà dit, ce n’est pas pour moi que j’ai peur » ajouta-t-il.

Malgré toute la colère qui ne manquerait pas de gagner Assam, le vieux maître d’arme ne pouvait pas tuer son fils, ni même s’en prendre corporellement à lui. Si cela lui avait été possible dans le passé, l’ancien chevalier n’avait plus cette félicité désormais. Assam restait dangereux, mais il ne pouvait plus rivaliser physiquement avec ce fils qui le dépassait désormais en taille et en force. Assam en serait-il pour autant en mesure d’abandonner sa fierté au profil de son devoir, d’accepter l’humiliation de son fils pour permettre aux Eddaryon de continuer d’exister ? Rien n’était moins sûr, mais Corvus voulait y croire. Il voulait croire que, malgré sa rage, Assam finirait par accepter ; et pour ce faire Corvus entrevoyait déjà une solution. Il se garda bien d’en parler à Leonys, mais il avait déjà un plan le jour où le problème se poserait. Car il le savait : il finirait par se poser, un jour ou l’autre.

« — Je ne le laisserai pas se mettre en travers de ce que nous avons » déclara cependant Corvus. Assam avait brisé beaucoup de choses, mais ça il ne le briserait pas. Le sakaien s’en faisait la promesse « Je ne dis pas cela pour te rassurer, je le dis parce que c’est un choix que je fais et que j’ai envie de faire. J’ai déçu mon père toute ma vie durant, au moins je saurai pourquoi désormais. Il ne pourra pas nous atteindre ici à Venovos. Les travaux ne seront pas finis avant longtemps – et il les ferait traîner s’il le fallait – et cela nous laisse du temps pour … aviser. Réfléchir. Profiter » affirma-t-il.

Ils avaient du temps, oui, du temps avant que la tempête ne gronde … à moins que Bresingra ne se décide à le rappeler avant. C’était une éventualité qui ne lui échappait pas, mais Corvus comptait tout faire pour la persuader que sa présence à Venovos était indispensable. C’était à lui de trouver le juste milieu, celui qui lui permettrait d’allonger son séjour à la capitale kunioise le plus longtemps possible, sans pour autant attirer les soupçons de sa cheffe. Le jeune homme n’était pas sans savoir qu’une fois de retour à Sakai, sa relation avec la jeune femme ne serait plus la même. Malgré cette inquiétude, Corvus tentait de se raisonner. Qui savait ce que l’avenir leur réservait ? Tellement d’imprévus pouvaient survenir ; des imprévus qui, peut-être, avec un peu de chance, règleraient leurs problèmes. Bien des choses pouvaient changer entre aujourd’hui et demain.

« — Un millier de choses peuvent arriver d’ici là » poursuivit le soldat « Pour l’heure … pour l’heure j’ai envie de savourer ces instants avec toi. Pour ce que cela vaut, je ne me suis jamais senti aussi vivant que depuis que je te connais » avoua le cavalier.

Et disant cela, il leva une main vers le visage de la jeune femme, laissa ses doigts en effleurer la peau. Elle était douce, si douce, et tandis que sa paume s’attardait contre sa joue, il eut une pensée pour ce baiser un peu trop chaste à son goût parvenu quelques minutes plus tôt. Il repensa aux paroles de Liora déclarées avant le repas, à ce qu’il avait répondu. Cela reste encore à voir. C’était tout vu. Des yeux, il parcourut le visage de la jeune femme, s’arrêta sur chacun de ses traits … il avait envie de profiter oui, et de savourer, sans se laisser l’occasion de regretter. Pendant un instant, Corvus laissa le silence les environner, et plus intense que jamais son regard fixa les deux ambres qui se tenaient devant lui.

« — Liora avait raison » affirma-t-il doucement. A cette idée, un sourire d’amusement s’était dessiné sur le coin de ses lèvres, son regard brillant d’un éclat nouveau « Tu es timide » déclara-t-il finalement, son sourire s’élargissant.

Et il approcha son visage du sien, laissant son souffle rejoindre celui de Leonys. L’espace d’un fugace instant, le doute gagna Corvus. En demandait-il trop ? Allait-il trop loin ? Au fond de lui, il perçut son cœur prendre un rythme nouveau, et son front poser contre le sien il sentait son nez frôler parfois celui de la jeune femme. Corvus fit durer l’instant, l’étira, laissant l’envie le tenailler, le grignoter ; et lorsque, enfin, il se décida à déposer ses lèvres sur les siennes, son cœur explosa comme un coup de tonner résonnant dans la plaine.

HRP:
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Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| - Page 3 EmptyLun 8 Juin 2020 - 21:51

Roucarnage. Simplement l’évocation de ce fier Pokémon me tire un sourire satisfait. Une créature fière, élégante, le roi des sommets et des monts. Un être libre, libre de ses actions. Roucarnage ne craint rien. Voilà exactement ce que j’aimerais que mon fils puisse vivre. Qu’il regarde devant lui et n’y voit qu’un océan de possibilités. Qu’il soit fort d’une éducation complète et enrichissante sans toutefois devenir étouffante. J’espère que Corvus ne se trompe pas au sujet de mes compétences de mère, car je réalise, à mesure qu’il grandit et qu’il développe un peu plus sa personnalité propre et son individualité, que j’ai encore beaucoup à apprendre. Je n’aurais pas su gérer les petits de la classe de Silver lors de notre rencontre quelques semaines plus tôt, alors qu’en sera-t-il lorsqu’Aster aura atteint cet âge ? Qu’il dira non ? Akeira, deuxième de neuf enfants, m’apprend un peu tous les jours comment m’occuper d’un enfant et ce que cela implique. Elle comme le jeune homme aujourd’hui ont manifesté de l’espoir quant à mes compétences et… je m’efforce simplement d’y croire pour éviter de trop me troubler de mes insécurités à ce sujet. Je n’ai jamais eu de modèle satisfaisant à ce sujet après tout. Ma propre mère n’en avait que faire de bien réussir ce travail qui l’incombait de m’élever.

«C’est une réflexion que ne peut se faire qu’un cavalier aérien,» je fais avec un sourire. «Personnellement, je lui imagine bien… eh bien un Riolu. J’ai espoir qu’un jour Danaé rencontre un compagnon et qu’elle puisse… je ne sais pas, goûter au plaisir d’être mère elle aussi. J’ignore si c’est un projet qu’elle entretient. En tout cas elle serait probablement merveilleuse si c’était le cas un jour.»

La Lucario a encore le temps après tout, elle est encore jeune de ce que je peux comprendre. Et Aster aussi. Il me tarde de découvrir son caractère, malgré ma crainte que celui-ci m’inspire. J’espère qu’il conservera son enthousiasme à la vie si flagrant, ses sourires ensoleillés et sa curiosité. Une part de moi, inavouée, espère ainsi lui offrir une protection supplémentaire aux dangers qui pourraient l’attendre au détour. Avec un Riolu à ses côtés, capable de détecter les auras des gens moins bien intentionnés peut-être alors il… Oh, cela est simplement la preuve de toute la confiance et l’estime que je peux porter en Danaé. C’est grâce à elle si je progresse pas à pas tous les jours. Grâce à elle, en partie, si je peux m’abandonner aux bras de Corvus ce soir.

Malgré ma tentative de poser toutes ces questions d’une manière aussi douce que possible, je peux voir la mâchoire du jeune homme se tendre, trahissant son ressenti à ce sujet. Je soupire intérieurement, me maudissant d’avoir amené la conversation en ces eaux troubles. Car soudain nous sommes ailleurs, au cœur de blessures que je devine chez Corvus, d’une guerre perpétuelle où il n’a probablement jamais été vainqueur. J’ai simplement voulu lui faire comprendre que dans sa vie, je ne serais pas une entrave à ses désirs. Que si son père ne lui a pas permis d’afficher ses véritables couleurs, il n’en sera jamais de même avec moi, du moins je l’espère. Alors que le sakaien discoure, je n’ose pas bouger, me contentant d’être une écoute active. Je ne l’ai pas quitté des yeux, avec une certaine gravité. J’étudie. Car les parts les plus vulnérables de lui, je ne les connais pas encore. Je repense à ce que j’ai dit plus tôt aujourd’hui. J’ai le désir de l’aider si je le puis, même si j’ignore encore de quelle manière cette aide pourrait se manifester. J’ai l’impression, à l’heure actuelle de lui nuire plus qu’autrement. Ce que nous avons… je refuse qu’il en souffre par ma faute. Je sais que le moment venu, je serais prête à faire le sacrifice si cela pouvait lui épargner du mal.

Pour le moment, j’essaie de comprendre cet homme, mon opposant en cette histoire, le dénommé Assam. Je me demande s’il a d’autres réserves à mon sujet que ma simple appartenance à un royaume voisin et je me doute, de sa perspective, ennemi. Les paroles de Corvus me font cogiter longuement sur l’appât que je peux représenter pour un maître de famille tel que lui. Je ne me considère pas comme un mauvais parti après tout, issue d’une famille tout aussi noble et influente que celle d’Eddar. Je n’ai aucune prétention aux possessions de ma lignée, qui reviendront à ma sœur aînée au décès de mes parents, malgré tout je ne manque pas de moyens non plus. J’imagine que mon premier mariage a peut-être compromis en quelque sorte la bonne opinion qu’on pourrait se faire de moi. Puis la triste réputation qui m’a salie longtemps, les mois après. On m’a décrit alors telle une insensible, une hérétique d’avoir nommé mon fils du même nom que le mien plutôt que de celui de mon mari. Assam irait-il jusqu’à juger même la présence… je dis bien potentielle d’Aster dans sa vie ? Lui si centré sur sa lignée ferait sûrement subir au petit ce que Charlie, ma cousine, a enduré suite au mariage de mon oncle avec son épouse. Je décide de ne pas juger précipitamment, de toute manière nous n’en sommes pas là, même si je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée pour le bébé à ce point-ci.

Car je n’ai pas l’intention de laisser un homme contrôlant me dicter ma vie une fois de plus. Je peux vivre avec les conséquences si celles-ci ne touchent que moi, or je n’ai pas la naïveté de croire qu’Aster serait totalement épargné dans cette histoire. Nul doute que je le défendrai bec et ongles; quitte à laisser tomber ce bonheur auquel je goûte à l’instant. Malgré tout, je n’ai pas envie de laisser Corvus entre ses mains. Alors quoi ? Peut-être serait-il possible de convaincre Assam à mon sujet. J’ignore dans quelle mesure cela pourrait être envisageable. Chaque chose en son temps.

Je retiens tout de même ces mots qui me frappent «j’ai déçu toute ma vie durant, au moins je saurai pourquoi désormais». Mon cœur se serre un instant et je quitte mon immobilité contemplative pour caresser doucement, un instant fugace, sa joue. Ce geste si intime se veut l’expression de tout ce que je ressens. Dans ma présence tranquille, il a trouvé quelqu’un qui, mieux que quiconque, peut comprendre. Comment avons-nous pu naître à deux opposés d’Ekoe, le tout en développant autant de points communs ? Je n’ai jamais rencontré beaucoup de gens dans ma vie me ressemblant autant, à vrai dire… je n’en trouve pas un seul qui le soit autant que Corvus.

«Effectivement, nous avons le temps.» cette perspective fait gonfler mon cœur, ainsi il sera dans la ville un long moment encore ! «Il faudra dire à ton père que les jeunes mères kunioises forment de bons partis, elles aussi.» je tente, tout en sachant très bien que le problème est bien plus complexe. Je prends sa main en reprenant mon sérieux, sans toutefois me départir de mon sourire. «À deux têtes nous trouverons bien quelque chose. De mon côté, ma mère serait absolument charmée à l’idée de nous, alors cela fait au moins un parent en moins déçu. Si on fait abstraction de tout le reste bien entendu. Enfin, si elle n’est pas trop déçu de ne pas t’avoir pour elle-même.»

Je rigole doucement, encore dégoûtée par la scène de ma génitrice en train de draguer le sakaien lors du bal. Qu’en aurait pensé mon père ? Il aurait probablement manqué de réagir, à son habitude, éternel passif et désintéressé. Corvus a raison n’empêche. L’avenir trouvera son chemin et je partage les mêmes désirs que lui : savourer mes instants auprès de lui. Touchée une fois de plus par ses mots, je me rassure enfin à notre sujet : car dans le tumulte qu’apporte cette relation naissante, il y a au moins des éléments qui m’apparaissent sûrs.

«Je suis vraiment heureuse que ce soit le cas, Corvus…» je murmure presque mes derniers mots, transportée par la chaleur et la candeur de ces instants. «Tu me fais énormément de bien aussi.»

Ses doigts s’aventurent contre ma peau, de la même manière qu’à Enogen. Son geste n’a plus la même prudence, celle qui alors m’indisposait tant. Sa main s’ouvre pour cueillir ma joue et je sens mon cœur battre avec une intensité nouvelle. Le silence s’installe entre nous, doucereux et chargé tout à la fois. Je laisse ma tête reposer contre sa main, goûtant à toutes ces sensations avec délice et appréhension. Je connais ce regard, celui qui scrute mon visage avec tendresse et envie. Mes lèvres s’entrouvrent d’appréhension. Dans l’océan sombre de ses prunelles, une étincelle, une étoile s’allume. Je me laisse guider de sa lumière. Je plonge dans leur noirceur, frissonnant toute entière. Un sourire amusé se forme sur mes traits alors que je m’apprête à protester, pour la forme plus qu’autrement, lorsqu’il me rappelle les mots de Liora. Son approche m’empêche toutefois de formuler quelque mot, toute parole reste prisonnière dans ma gorge.

Son front rejoint le mien, son souffle se joue des émois que cette proximité provoque. Mon menton se redresse, mon nez effleure le sien. Cueille, cueille ce que tu as semé, Corvus, je lui susurre presque, incapable de faire le pas moi-même. Au cœur de sa chaleur, je ne pense plus à hier ni même à demain. Il n’existe plus que et cet instant, et ces sentiments que je croyais si inoffensifs, sous mon contrôle scrupuleux –ah ! combien j’ai pu être naïve. Tant pis, il est des instants se privent de raison, des instants distillés de pur bonheur et complicité. L’air entre nous s’est chargé d’une intolérable électricité et je me languis, je m’impatiente, tout en refusant de me précipiter. Il y a une forme de plaisir à se torturer ainsi, à vivre si près du but. Comme pour l’encourager, mes bras se serrent un peu plus contre lui, refusant désormais de le laisser repartir.

Cette électricité, elle me parcoure toute entière alors que ses lèvres rejoignent finalement les miennes. Je me sens frémir jusqu’au plus profond de mon être, tremblent en moi cette jeune femme qui tous les jours se redresse et apprend à se connaître, celle qui est blessée et torturée, celle qui jadis rêvait d’une romance véritable aussi. Ce baiser a un goût que je ne pouvais m’imaginer, d’une tendresse infinie. Je me laisse bercer de sa douceur, m’y raccroche pour faire durer l’instant. Ma main se pose derrière sa nuque, me perdant dans ses cheveux noirs. Mon estomac n’est plus que tempête, la plus exquise des tempêtes et alors que le baiser s’interrompt tout naturellement je murmure son nom, comme pour m’assurer que cet instant est bien réel. Je viens chercher un deuxième baiser, me demandant si j’aurai l’audace d’y mettre fin, ou même l’envie. Là où je pensais trouver une tornade de désirs, je trouve quelque chose de bien plus profond et précieux. Je me retire lentement avec un sourire presque béat, les joues rosées et le souffle accéléré.

«Ce n’est pas de la timidité, simplement de la patience. Ça t’es difficile quand je suis si près on dirait.» je fais à mi-voix d’un ton légèrement provocateur, et aussi un peu auto-dérisoire puisque de toute évidence il n’était pas le seul à avoir envie de telles choses. «Moi j’aimerais savoir tout de même… Comment je fais pour dormir après un baiser aussi…»

Je réfléchis au mot adéquat. Faute de mieux je lance :

«Parfait.»

Ne pouvant m’en empêcher de toute manière, je réitère l’expérience à nouveau, sentant mon cœur battre toujours avec plus d’intensité. Je dois m’arrêter de nouveau pour reprendre contenance, car il menace à tout instant de briser l’étau de sa cage et de s’enfuir sous la lueur des étoiles. Absorbée par ma contemplation de son visage, je caresse doucement le dessin de sa mâchoire, son nez, son front, d’un doigt explorateur. Tout ce manège ne fait qu’accentuer les battements frénétiques de mon cœur. Je retire ma main pour la porter à ma poitrine.

«D’accord, peut-être suis-je un peu timide tout de même. Mon cœur bat beaucoup trop fort et je…»

Lévite, apparemment. D’à peine quelques centimètres au-dessus du siège, mais tout de même. Je rougis en me reposant tout naturellement. J’ignorais que les baisers de Corvus pouvaient provoquer ce genre de réaction chez moi. Gênée, je viens cacher mon visage dans son cou, malgré moi un peu amusée. Et heureuse. Vraiment très heureuse.

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Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| - Page 3 EmptyMer 10 Juin 2020 - 14:22


BURNING FLAME
And then the Lion got up, roaring in the sky,
for the reign of the Beast was over

Un Riolu. Un Riolu bien sûr … il y avait dans cette idée une symétrie attrayante, presque évidente. L’espace d’un instant, Corvus s’imagina Danaé avoir sa propre histoire. Les pokémons avaient-ils la même notion qu’eux de l’amour, de la romance, de l’affection ? Probablement pas non, mais le sakaien savait au fond de lui que les Lucario faisaient partie de ces animaux évolués, supérieurs, plus proches des hommes en bien des aspects que d’autres pokémons. Danaé ne l’avait-elle pas prouvé à plusieurs reprises ? Corvus n’était pas sans savoir qu’il lui devait beaucoup : la confiance et l’affection qu’elle lui portait avait poussé Leonys à faire de même. L’imaginer mère lui arracha un sourire d’attendrissement … le jeune homme se souvenait de la manière dont elle s’était approchée de lui et de Soleil, le fameux jour de leur première rencontre. L’avis de Corvus rejoignait celui de Leonys sur ce point : sans doute Danaé ferait-elle une mère merveilleuse. Les pokémons, plus que les humains, avaient cet instinct-là : celui de faire le bien et de le faire correctement, sans compromis, sans part d’ombre.

Par la suite, à son grand soulagement Leonys sembla approuver ses paroles concernant leur futur proche. Ils avaient du temps, du temps pour voir venir les choses, pour les accueillir, ou pour s’y préparer. Sa réponse, marquée de quelques pointes d’humour, allégea quelque peu son cœur alourdis par ses propres paroles. Lorsqu’elle en vint finalement à mentionner sa mère, le soldat ne put s’empêcher de sourire de nouveau, amusé par le souvenir de la noble qui n’avait pas manqué de lui montrer combien les dames de Kuni n’avaient pas froid aux yeux. En la personne de Corvus, la vieille Lady Valencia avait trouvé ce jour-là un charmant adversaire pour donner répliquer à ses paroles presque épicées, qui n’avaient pas même su ébranler le calme légendaire du sakaien.

« — Hélas, mon cœur ne saurait appartenir à deux personnes à la fois. Ta mère devra se faire une raison, j’en ai bien peur » répondit-il avec légèreté.

Savoir que les Valencia accepteraient leur histoire, cependant, le soulageait quelque peu. S’il n’en avait pas véritablement douté, entendre Leonys le dire le rassurait et rendaient les choses, non pas plus faciles, mais moins compliquées. Au moins n’auraient-ils pas à se battre de ce côté-là … Corvus n’avait pas la naïveté de croire que les Torres ne viendraient pas mettre leur grain de sel d’une manière ou d’une autre en apprenant l’affaire, mais parmi tout ce qui pouvait se dresser en travers de leur histoire, l’ex-belle famille de Leonys était bien la dernière chose qui l’inquiétait. Il les sous-estimait peut-être, sans doute, pourtant cela ne l’effrayait pas le moins du monde. Qu’ils viennent, Corvus les attendait.

Puis, finalement ce baiser.

En franchissant ce pas qui les séparait encore, Corvus avait craint de l’indisposer, de se montrer trop gourmand, peut-être trop pressé. Pourtant, lorsqu’il s’était approché, elle l’avait accueilli sans nonchalance, recueillant ce souffle si longtemps espéré. Figée dans l’instant, une tension doucereuse avait envahi leur échange, galvanisant toujours plus le désir que Corvus avait d’achever ce qu’il avait commencé à mesure que les secondes passaient. Grain par grain elles s’étaient écoulées, jusqu’à ce que, rompant les derniers centimètres les séparant, il fasse enfin ce geste tant attendu, et que tout en lui avait si ardemment désiré. Lorsque ses lèvres touchèrent les siennes, son âme vibra comme jamais auparavant et une part de lui regretta d’avoir attendu si longtemps pour le faire. Corvus s’abandonna un instant à ce contact, tandis qu’il sentait les doigts de la jeune femme glisser dans ses cheveux et se refermer sur lui ; et l’entendre murmurer son nom acheva de le faire frissonner. D’elle-même, Leonys renouvela cette douce expérience, dont Corvus n’aurait su se lasser … comment il trouva la force de la laisser y mettre fin, le sakaien l’ignorait. Quand bien même l’aurait-il voulu, Corvus aurait été incapable de dissimuler la satisfaction que l’instant fit naître sur son visage.

Un sourire le traversa lorsque la jeune femme tenta de reprendre le cavalier … de la patience hein … moui. Quant au reste, Corvus le lui concéda sans gêne aucune et en assuma la faute en tout état de cause, car après tout elle avait bien raison : cette proximité nouvellement acquise le rendait plus … tactile que jamais, et un rien n’aurait pas manqué de le rendre audacieux. Corvus pouvait se sentir frôler toujours plus les frontières des limites qu’il s’était imposé, et l’énième baiser suivit des doigts légers de Leonys frôlant son visage ne l’aidèrent pas à s’éloigner de cette idée.

« — Il faut dire que la tentation est dotée de charmes auxquels je ne suis pas insensible » répliqua Corvus.

Significativement, il laissa son regard la parcourir. Comment allait-elle faire pour dormir maintenant ? Un sourire espiègle barra une nouvelle fois le visage du sakaien.

« — Je te répondrai bien quelque chose de semblable à ce que tu m’as toi-même répondu tout à l’heure, mais … j’aime à croire que je suis un homme respectable qui tient ses engagements, alors je vais me contenter d’être sage en ne répondant rien de … compromettant » répondit-il.

Et il lui lança un regard amusé, chargé de sous-entendus. Corvus n’était pas tout à fait certain de savoir ce qu’elle voulait vraiment et en vérité, il était presque sûr qu’elle-même ne le savait pas totalement. Dans le doute cependant, son air se fit finalement rassurant, apaisant. Il aimait bien l’embêter quand même – il devait bien l’avouer – mais la mettre mal à l’aise ou même l’effrayer n’était pas son but : Corvus était en paix avec leurs limites … du moins, aussi longtemps que Leonys lui prouverait vouloir les respecter.

Alors qu’elle s’accordait sur l’idée d’être timide – juste un peu, il fallait ménager sa fierté tout de même ! –  Corvus la sentit s’élever à côté de lui, quittant un bref instant le large fauteuil sur lequel ils se trouvaient. S’en rendant compte, la jeune femme se laissa retomber d’elle-même sous le regard égayé du soldat, bien incapable de cacher son amusement. Tandis que, autant gênée qu’amusée la kunioise enfouissait son visage contre lui, Corvus frictionna de sa main son bras avec douceur, avant de la serrer un peu plus contre lui. Cette manière qu’avait sa magie de la trahir l’attendrissait, ce n’était pas la première fois après tout. Le soldat se trouvait chanceux d’avoir été affublé d’une magie moins … versatile. Si le monde était soudainement devenu ô combien plus coloré du jour au lendemain, peu de choses – pour ne pas dire rien – avaient changé pour Corvus aux yeux des autres, si bien que beaucoup se demandaient encore, même à Sakai, quel genre de pouvoir le Destin avait accordé à l’héritier de la maison d’Eddar. C’était là un mystère que Corvus aimait à entretenir, et brouiller les pistes à ce sujet était d’ailleurs devenu une habitude qui n’était pas pour lui déplaire. Même envers Leonys, Corvus n’avait pas été tout à fait honnête … s’il lui avait parler de ce don qu’il avait désormais de faire bouger les choses à distance, il s’était bien gardé de lui avouer être capable de connaître la magie des autres. Sans doute le lui dirait-il un jour, au détour d’une conversation. Corvus avait ce désir-là, celui de ne pas lui cacher ce genre de choses.

L’amusement passé, le cavalier laissa sa tête se poser contre celle de la jeune femme. Il y avait dans leur échange une complicité qui lui avait toujours manqué et qui, ce soir, s’offrait à lui comme un heureux présent. Loin d’être une conquête à ses yeux, Leonys était pour lui bien plus qu’une femme à choyer physiquement. Au-delà des charmes de son corps et de ses traits, Corvus l’aimait pour son esprit, pour toutes ces similitudes qu’ils semblaient partager, pour ces ressemblances qui les rapprochaient et qu’ils se découvraient toujours, toujours plus. Pendant un instant, le jeune homme laissa le silence reprendre ses droits sur la nuit et le bruit des vagues au loin le bercer. La tiédeur de leurs deux corps l’apaisait et réchauffait son âme bien plus que n’importe quel feu de bois.

« — Ma mère t’aime bien » déclara finalement Corvus au bout d’un moment, reprenant le sujet là où ils l’avaient laissé « Elle me l’a dit à Enogen, le soir du bal. Ewa semble avoir ce pouvoir-là, celui d’avoir constamment une longueur d’avance sur moi » affirma-t-il. Sur nous manqua-t-il d’ajouter.

Il se souvenait de cet instant-là, volé au détour des marches du manoir d’Eddar bien après le départ des convives. Il se souvenait du regard d’Ewa, qu’il avait alors en toute simplicité décidé d’ignorer, la jugeant trop frivole. Au vu du chemin parcouru depuis, presque longtemps les séparait de ce moment désormais. Ewa aimait bien Leonys, oui, même si elle craignait les dommages qu’elle pourrait, par mégarde ou non, causer au cœur de son fils. Contrairement à Assam, sans doute serait-elle heureuse de voir que son fils avait, enfin, trouvé quelqu’un pour l’accompagner un moment et ébranler cette solitude qui le caractérisait tant. Dans ce tableau de famille, restait une ombre encore floue que Corvus s’était promis d’éclaircir un peu plus tôt dans la soirée.

« — Quand est-il de ton père ? Je ne crois pas t’avoir un jour entendu en parler » lui demanda le jeune homme.

Le matriarcat régnait-il chez les Valencia ? L’idée manqua de le faire sourire.

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Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| - Page 3 EmptyMer 10 Juin 2020 - 21:00

Lui comme moi apprendrons, découvrirons mes limites ce soir ainsi que dans un avenir rapproché. Une telle intimité ne m’a pas été offerte depuis longtemps; je n’avais pas réalisé m’en languir autant. Les caresses de Corvus font naître de profond remous au cœur de moi, dans ces zones inavouées que je pensais scellées à jamais. Je redoute le piège qui pourrait se refermer contre moi si je décide de suivre l’ardeur de mes désirs plutôt que mon habituelle prudence, que ma réserve qui jusqu’alors guidait chacun de mes pas. Me retrouver en terrain inconnu affole mon cœur de nombreuses inquiétudes, rapidement balayées par un imprudent sentiment de liberté. Avide de toutes ces choses que je peux ressentir à ses côtés, j’en oublie aussi les conséquences. Non, oublier est impossible. Car le principe de me préserver est marqué à l’encre indélébile, au fer rouge dans mon esprit. Ainsi, je me doute, je trouverai mes barrières si nous poursuivons en cette voie… J’en suis tristement convaincue. Une part de moi le rejette, comme il serait plus facile de ne pas être cette chose blessée ! Comme j’aimerais que d’un baiser, mon cœur ne se reconstruise après avoir été écartelé ! J’aimerais me perdre à ma naïveté, à la légèreté de ces instants. C’est ce que je fais majoritairement à l’heure actuelle, gorgée d’envies toutes plus audacieuses. Une petite voix toutefois me rappelle qu’à une autre époque, j’ai refusé de prendre mon temps, trop éprise, trop subjuguée par l’affection d’un autre.

Corvus n’est pas Arthur.

Je me dois toutefois, par respect pour moi-même, pour mon parcours, pour lui aussi, d’agir avec prudence. De me ménager, tel que je l’ai nommé tout à l’heure. Et je sais, je sais pertinemment qu’en moi s’affronteront de nombreux paradoxes. Que l’équilibre reste à être déterminé. Pour l’instant, je me laisse simplement engager par l’instinct. Découvrir avec plaisir et fébrilité ce qu’une telle proximité provoque en moi. Parcourue de fourmillements insistants dans l’estomac, je poursuis mes caresses sur son visage d’une toute autre manière, lui réservant un examen exploratoire presque scrupuleux d’un regard que je devine à la fois avide et apaisé, à l’instar de mon ressenti à l’heure actuel. Si de l’embrasser a comblé un besoin que je ne pensais même pas pouvoir formuler à nouveau, il me tarde de recommencer encore et encore. Je prends plaisir à nouveau à me torturer en me refusant cet accès, accentuant mon envie de par cette contemplation silencieuse. Quel délicieux tourment ! Je m’autorise enfin à véritablement le regarder, cet homme que j’ai toujours trouvé séduisant, même à la première rencontre, même dans une position improbable après son jeu avec Soleil ayant mal tourné. Je n’avais alors pas le courage de me l’avouer au vu de la crainte qu’il m’inspirait.

Qu’il m’inspire toujours dans un sens, dans plusieurs même. Aujourd’hui cependant, je veux apprendre à dompter cette peur sans griller les étapes. Comment s’y prendre quand chaque caresse, chaque sourire, me fait chavirer toute entière ? Quand ses provocations plus ou moins innocentes ne font qu’attiser ce feu que je tente vainement de maîtriser. Je peux le sentir, le plaisir qu’il prend à nous torturer tous les deux, désireux de s’approcher dangereusement des limites. Aucune honte, ses mots trahissent le fond de sa pensée et l’étendue de ses propres désirs, qui me tirent d’incontrôlables rougeurs. Dans mes yeux dansent une flamme que ses jeux a malencontreusement allumée.

«Corvus !» je fais d’une voix presque étranglée, trahissant une fois de plus l’effet qu’il produit. Je tente de le gronder en sachant très bien qu’il s’en amusera plus qu’autrement. «Ce n’était pas ce que j’avais dans l’idée en parlant de sommeil, tu sais. Plus sérieusement, la tentation ne me laisse pas indifférente non plus… Mais elle vient avec un prix. Tu pourrais bien te faire prendre à ton propre jeu.»

Malgré moi, il m’a fait prendre goût à ces jeux taquins dotés d’une certaine… sensualité ? Je sais maintenant jusqu’où la passion du jeune homme pourrait le mener ce soir, cette idée provoque en moi des sentiments mitigés. Une s’en satisfait, s’en gonfle d’autant plus d’envie, tandis que l’autre… ne parvient simplement pas à comprendre les raisons de cet intérêt qu’il me porte. Encore une fois, je ne peux empêcher les élans de cette voix destructrice, puisant dans les tréfonds de mes insécurités de quoi mieux me rabaisser. Je la combats, ainsi blottie contre lui, me satisfaisant simplement de sa présence, de son affection. Je la sais sincère, car ainsi j’ai connu Corvus : honnête, même un peu trop à l’occasion, authentique. Je n’ai aucune raison de douter à cet instant et encore moins de moi. Sa tête se pose contre la mienne et mes raideurs se perdent. Comme il est bon de me retrouver contre lui… De sentir sa peau contre la mienne, la chaleur de son étreinte. Je sais désormais, j’en suis même convaincue. Tous mes efforts pour le laisser partir ce soir demeureront vains. Vénovos parlera demain, tant pis. Ce soir, cette nuit, nous appartient.

Je repense d’ailleurs à ce qu’il a dit plus tôt, non sans m’en émouvoir quelque peu. Il a affirmé que son cœur ne saurait appartenir à deux personnes à la fois et une part de moi parfaitement égoïste et insécure se rassure de ses paroles. Nous n’avons juré aucune fidélité, et si Corvus allait voir ailleurs, je ne pourrais décidément lui en vouloir pourtant… Non, les Valencia ne sont pas reconnus pour leur talent de partage et à cet effet je ne fais nullement exception. De toute manière, je doute que ce soit l’intention du sakaien. Sa tendresse s’inscrit dans chacun de ses gestes et son attachement ne fait aucun doute. Je m’abandonne contre lui, de plus en plus relâchée, indisposée malgré tout par cette robe dont je suis pressée de me délester pour revêtir quelque chose de simple et léger. Mes paupières se font lourdes, ainsi bercée par le rythme régulier de son souffle. Alors qu’il reprend la parole, je sursaute. Je n’avais pas réalisé m’être égarée si près de l’assoupissement. Ses paroles d’ailleurs, sans me redresser totalement, me poussent à abandonner ma position si confortable contre lui.

«C-comment tu sais… ?» l’estime de la grande Ewa me touche visiblement. Je peine à y croire. «Vraiment ? Elle a probablement pensé que je n’étais qu’une autre de tes prétendantes collée à tes basques… Quelle honte… J’espère qu’elle ne va pas changer d’avis tout de même…»

Je laisse entrevoir, à nouveau, l’étendue voire le gouffre de mes insécurités à Corvus. Je sais qu’il désapprouvera totalement de mes dires, or, je ne peux m’empêcher d’y croire… Comment une femme aussi respectable qu’elle pourrait entretenir à mon égard autre chose qu’une profonde déception ? Pour éviter de me prendre un nouveau discours sur l’estime de soi comme seul le cavalier aérien sait si bien le faire, je saute sur sa question concernant mon père.

«Mon père est… eh bien le chef de la famille Valencia. Je veux dire par là qu’il est très occupé à vaquer à nos affaires. C’est un excellent pédagogue à ce niveau, c’est grâce à lui si j’ai appris tout le pouvoir des chiffres et de l’écu ainsi que leur puissance combinée. Il est cependant d’une très grande discrétion, voire d’un absentéisme flagrant. Beaucoup le disent original; je le décrirais plutôt comme perdu dans son propre monde. Nous ne sommes pas bien proches, il ne s’est pas beaucoup impliqué dans ma vie ou celle de Glorianna, mais Lucien, lui… J’imagine que je ne t’ai jamais parlé de mon jeune frère. C’est la coqueluche de mon père. Il a juste oublié, très souvent, qu’il avait aussi des filles. Je pense qu’il t’apprécierait, c’est un homme de manière générale doux et affable, un peu réservé. Tu te doutes que dans la maison, c’est ma mère qui le menait par le bout du nez, bien qu’il y avait des sujets sur lesquels il a toujours été en mesure de s’imposer.»

Malgré moi… j’aime cet homme inaccessible. J’aurais aimé avoir son affection tout autant que celle de ma mère. Je suis convaincue avoir plus de commun avec lui qu’avec elle après tout.

«Non, si tu dois craindre quelqu’un chez les Valencia, ce sera ma sœur je pense. Elle… Je pense du moins… qu’elle s’est mis en tête de me protéger d’un éventuel nouveau mar… d’une nouvelle liaison vu qu’elle… Elle n’a absolument rien fait pour me sortir de ce que j’ai vécu auprès d’Arthur. C’est un mauvais juge de caractère, et elle n’a jamais eu la même méfiance que moi devant les autres. Je pense que si elle proteste, ce serait pour la forme. Ce n’est pas d’elle que j’attendrais quelque forme de protection.»

J’ai beau tenter de le dissimuler, mes dernières paroles me semblent amères, même à moi. Je soupire. Il y a une part de moi qui en voudra toujours à ma famille d’avoir jeté l’éponge à mon sujet. Une autre qui continue de me mépriser d’avoir rejeté tous ceux qui, à une certaine époque, auraient probablement pu me sauver.

«Oh, j’y pense.»

Me détachant à contre-cœur de lui, je me relève en titubant quelque peu, comme si mes jambes avaient oublié comment me soutenir. À pas prudents, je me dirige vers l’intérieur. La chambre est plongée dans l’obscurité, si on fait abstraction bien sûr de la lueur pâle des étoiles qui entre par les portes ouvertes d’où j’émerge. Je frissonne en réalisant la fraîcheur s’étant installé ici, loin des bras chauds du jeune homme. Est-ce possible qu’ils me manquent déjà ? Je fais abstraction de ce sentiment pour murmurer, dans les ténèbres, le nom d’un petit Héricendre qui à coup sûr se sera aventuré dans la chambre à cette heure. Sur le lit, j’entends un froissement indiquant bel et bien sa présence. Puis, à ma demande, son dos s’enflamme, illuminant doucement la pièce. Je m’empare du candélabre posé sur une table et allume les chandelles grâce à ses flammes. Elles s’éteignent ensuite et j’en remercie leur auteur d’un baiser contre son museau. Solal saute du lit pour prendre la direction du balcon où, je m’en doute, il est parti voir Corvus pour l’inviter à rentrer avec nous. L’Héricendre n’apprécie pas particulièrement le balcon, et ne s’approche en aucun cas de la balustrade.

Laissant mon allié avec le sakaien, j’ouvre le coffre posé contre la maquilleuse pour en tirer un objet que je conserve précieusement depuis le fameux soir du bal. Je le serre un instant dans mes mains, tout de même déchirée à l’idée de m’en séparer. Je me retourne finalement alors que Corvus entre en compagnie de Solal, sentant mon cœur battre un peu plus fort. Je vais vers lui et pose dans sa main la broche offerte par sa mère, celle à l’effigie du grand corbeau de sa maison.

«Tu pourras le ramener à ta mère avec mes remerciements les plus sincères. Je l’ai conservée précieusement en me promettant de te la remettre un jour.» je n’ose pas avouer que je l’ai regardée très souvent, la faisant danser entre les doigts, en pensant négligemment à lui et à cette soirée. «Puis peut-être que nous pourrions faire passer cette visite chez moi ce soir comme totalement imprévue… Oui, tu venais simplement récupérer la broche, rien de plus.»

Je doute que cette explication satisferait Assam, comme ce sourire amusé contre mes lèvres le prouve. Je redresse les yeux vers lui, réalisant avec une certaine insatisfaction que son visage m’est totalement inaccessible en position debout. Il est trop grand, simplement trop grand.

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Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| - Page 3 EmptyVen 12 Juin 2020 - 18:37


BURNING FLAME
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Comme elle s’y était attendue, la pseudo-indignation de la jeune femme amusa le sakaien, manqua de le faire rire. Corvus devait bien l’avouer, une part de lui adorait l’offusquer, un peu, et plus encore lorsqu’elle le faisait par principe. Passer pour un goujat, cependant, n’était pas son objectif et encore moins dans son intérêt. Il n’oubliait pas les paroles de Leonys, prononcées un peu plus tôt dans la soirée. S’il savait désormais que la tentation était partagée, il savait aussi que s’engager sur cette voie serait … précipité, prématuré. Corvus en avait conscience et malgré toutes les insinuations plus ou moins sulfureuses qu’il pouvait faire à Leonys, il comptait bien respecter, au final, ses engagements. Ils avaient toujours su prendre leur temps après tout et cette fois ne devait pas faire exception à la règle.

« — Un seul jeu à la fois alors. Celui-là me plaît déjà bien » répondit le jeune homme en lui offrant un sourire tendre.

Lorsque, rompant le silence, Corvus reprit finalement la parole, il sentit contre lui la jeune femme tressaillir et sortir de la torpeur qui avait pris possession d’elle. La fatigue la gagnait et pendant un instant, le sakaien s’en voulu de s’accaparer ces heures de sommeil dont elle manquait tant. Ne l’avait-il pas dit lui-même ? Elle avait besoin de repos, et lui la bassinait à n’en plus finir … il savait cependant que, tout comme lui, elle chérissait cet instant hors du temps, qui valait bien quelques cernes.

Leonys sembla douter de l’affirmation de Corvus concernant Ewa, et sa réplique donnée elle s’empressa d’en venir à son père, empêchant le sakaien d’y donner réponse. Sans doute savait-elle que Corvus n’aurait pas manqué de la contredire s’il en avait eu l’occasion … de toute évidence, elle commençait à bien le connaître. Leonys pouvait bien croire ce qu’elle voulait, le soldat savait qu’Ewa l’appréciait malgré tout et que jamais elle n’avait considéré la jeune femme comme une autre de ses prétendantes. Comment le savait-il ? Parce que Corvus ne faisait jamais vivre à ses prétendantes ce qu’il avait fait vivre à Leonys ce soir-là, et en cela Ewa avait, déjà, pressentie l’aspect quelque peu spécial de leur relation. A n’en pas douter Ewa serait de leur côté, car contrairement à Assam son seul désir était de voir son fils heureux, et en paix.

Corvus fut surpris d’apprendre que Leonys avait un frère. Comment avait-il pu manquer une telle information ? Un millier de questions l’assaillirent alors … vivait-il toujours ici, à Venovos ? Quel était son rôle à la capitale ? Dans quel domaine brillait-il ? Quel genre d’homme était-il ? Alors que le sakaien s’était attendu à une absence définitive de la part de son paternel, Leonys lui annonçait l’existence de non pas un mais deux hommes parmi les Valencia, et cela le troubla un peu pour bien des raisons. L’idéologie un peu sexiste de Corvus – hérité de la vision qu’on lui avait enseigné de la vie – n’arrivait pas à se faire à l’idée qu’une maison pouvait exister sans l’implication sociale de ses représentants masculins. Le portrait que Leonys faisait de son père ne correspondait en rien à l’idée que se faisait Corvus d’un chef de famille : il laissait sa femme briller à sa place et c’était un concept que le fier sakaien qu’il était ne parvenait pas à saisir. Loin d’en venir à un quelconque jugement, il trouvait quand même cela étonnant, voir même étrange.

Ces deux hommes prendraient-ils la peine de porter oreille aux informations qui, forcément, s’ensuivraient de cette soirée ? Si Corvus savait que la mère de Leonys ne manquerait pas une occasion de croiser sa route – le cavalier s’attendait à la voir débarquer sur le chantier par le plus grand des hasard – il se demandait bien si les circonstances le mèneraient à rencontrer ce Lucien et son père … le soldat finirait par le savoir bien assez tôt, sans doute. Parmi tous les membres de sa famille, Glorianna, sa grande sœur, semblait être celle qui inquiétait le plus la jeune femme. Corvus se souvenait d’avoir échangé quelques mots avec elle au manoir d’Eddar. Au même titre que celle d’Imany, sa méfiance était naturelle au vu des circonstances. Ainsi, elle savait elle aussi … sans forcément sentir la pression l’accabler, Corvus percevait plus que jamais toute l’étendue du défi qu’une relation avec Leonys Valencia impliquait. Aurait-il le droit à l’erreur ? Le sakaien en doutait. Derrière les meurtrières l’attendait cette garde rapprochée, qui s’était formée autour de la jeune femme après la mort d’Arthur. Corvus s’était approché de cette forteresse avec ses beaux yeux et ses belles paroles et était parvenu à s’en faire accepter, pourtant il pouvait sentir encore, pointé dans sa direction, les arcs bandés de la garde, qui au moindre faux pas ne manquerait pas de le cribler de flèches. Malgré cela, le sakaien ne craignait pas de persévérer dans cette direction … avec le temps, peut-être parviendrait-il à les convaincre, certains membres plus rapidement que d’autres. Et s’il devait se prendre une flèche ? Et bien soit. Corvus voulait courir le risque, car cela en valait bien la peine. Leonys en valait bien la peine.

Le lapsus de la jeune femme avait fait manquer un battement au cœur de Corvus. Il fit mine de ne pas avoir entendu, réservant son attention au reste de ses paroles.

« — Et bien, cela fait beaucoup de monde à convaincre » fit remarquer le jeune homme, un peu amusé par l’idée « Je tâcherai de ne pas courroucer les têtes blondes que je croiserai à l’avenir. Dans le doute » affirma-t-il.

Il y avait pourtant désormais, dans le cœur de Corvus, un sentiment étrange, presque malsain, envers ces gens qui composaient la famille de Leonys. Sans être profonde, en lui était né une amertume, pour ne pas dire une rancœur : comment avaient-ils pu laisser cela lui arriver ? Comment avaient-il pu laisser Leonys entre les mains d’Arthur, de cet homme qui en un mot l’avait brisé ? Corvus tentait de ne pas les juger trop hâtivement – sans doute n’avait-il pas toute les pièces du puzzle, il voulait l’espérer – pourtant le sakaien ne parvenait pas à comprendre ; comprendre comment ils avaient pu ne pas voir ou, pire même, fermer les yeux. Les suppositions et les incertitudes se chamboulaient dans son esprit … qui savait quoi ? S’il pouvait comprendre la réserve des femmes à l’idée de demander des comptes à un homme tel qu’Arthur, Corvus n’arrivait pas à faire la paix avec l’idée que son père et son frère n’avaient rien fait. L’impuissance, à ses yeux, n’était pas une justification valable : tous les hommes pouvaient saigner d’une manière ou d’une autre, la seule difficulté était de s’en donner les moyens. Alors quoi, que s’était-il passé ? Avaient-ils simplement eu l’indifférence de ne pas s’en préoccuper ? Cela non plus, Corvus n’arrivait pas à le concevoir. Malgré sa pitoyable expérience en matière de famille, le sakaien avait grandi avec l’idée que les membres d’une même maison se devaient de veiller les uns sur les autres, ne serait-ce que par honneur ; que malgré les différents qui pouvaient les séparer, face aux difficultés ils ne formaient qu’un, et que s’en prendre à l’un d’eux, s’était s’en prendre à tous les autres. Les Valencia étaient-ils étrangers à cette idée ? La paix les avait-elle vraiment rendus si négligents ? Comme il était facile pour lui de critiquer, lui qui arrivait sur le champ après, bien après la bataille … pourtant, à leur place Corvus en était certain : une telle chose n’aurait jamais perduré. Si Leonys avait été sa sœur, Corvus avait la naïveté de croire qu’il s’en serait rendu compte et que loin de laisser l’affaire couler, il aurait réagi, fait quelque chose, réglé le problème. Mais Leonys n’était pas sa sœur et était arrivé ce qui était arrivé, et avec ça ses conséquences, ses marques, ses traumatismes, et Corvus en voulait aux Valencia pour cela. La tempête qui en découlait et qui grondait en lui en cet instant précis, cependant, demeurait silencieuse, intestine. Le cavalier s’était muré dans un silence étrange, mais les muscles crispés de sa mâchoire trahissaient son ressenti.

Les paroles de Leonys, suivis de son départ presque soudain à ses yeux, ramenèrent Corvus à l’instant présent, à la réalité. Le jeune homme tenta de se convaincre que tout cela était désormais passé – point oublié, mais passé – et que rien ne servait de ressasser les erreurs commises. Malgré son ressentiment, il tentait d’être magnanime … c’était mieux pour tout le monde sans doute, n’était-ce pas ainsi que l’on avançait ? Leonys disparut à l’intérieur et Corvus sentit la fraicheur de la nuit s’emparer de lui et mettre à mal cette chaleur jusqu’alors perpétrée par leur corps réunis. A son tour il se leva, un peu hagard, attarda un moment son regard vers l’horizon, sur cette mer calme au-dessus de laquelle se dressait encore timidement la lune, dont les rayons blancs éclairaient les faibles remous de l’eau. A l’instar de la jeune femme – bien que de manière moins concrète – il se sentait léger, flottant, et le mouvement lui avait fait tourner la tête un instant après tant de temps à rester être immobile. Le repas, le vin, la fatigue, l’émotion, tout cela avaient formé un tout qui avait achevé d’éteindre les méfiances instinctives du sakaien, et sa garde ainsi abaissée il se sentait plus que jamais vulnérable, car presque à nu. Derrière-lui, Corvus entendit Leonys appeler doucement le petit Héricendre, et la pièce faiblement éclairée elle se mit à chercher quelque chose. Sans trop savoir ce qu’elle attendait de lui – devait-il l’attendre ici ou entrer lui aussi ? – dans le doute Corvus resta dehors, jusqu’à ce que Solal le rejoigne sur le balcon, s’approchant de lui d’un pas feutré que le sakaien avait appris à reconnaître. Le soldat plia les genoux pour gratifier son long museau d’une caresse, et lui emboitant le pas il suivit finalement le pokémon à l’intérieur, où Leonys avait semblait-il profité de leur court échange pour trouver ce qu’elle cherchait. Se rapprochant de lui, elle tenait dans entre ses doigts la broche jadis prêtée – donnée ? – le soir du bal, qu’elle déposa dans les mains du jeune homme. En la reconnaissant, Corvus eut un sourire.

« — Tu l’as gardé tout ce temps » s’étonna le sakaien. Une part de lui s’en trouvait flatté.

La redécouvrant, Corvus fit tourner la broche dans ses mains, la détailla un instant. Sa contemplation rappela à sa mémoire les paroles prononcées par la voyante à Enogen. La maison du Grand Corbeau s'éteindra sous ta garde lui avait-elle promis. Pourquoi cela lui revenait-il maintenant ? Corvus n’aurait su le dire, mais il laissa un moment la mélancolie le gagner. A elle seule, cette broche avait suscité bien des émois, même encore ce soir. Le vol à dos d’Airmure, le bal, la danse, chaque détail lui revenait. Rien qu’en l’observant, Corvus pouvait entendre la douce mélodie de l’orchestre qui les avait fait danser et sentir dans son cœur l’harmonie qui s’était emparée d’eux durant cet instant.

« — Nos quelques pas de danse font partie de mes plus beaux souvenirs » lui avoua le cavalier après un instant de silence, un sourire presque timide sur le coin des lèvres. Il releva les yeux vers la jeune femme, pour découvrir qu’elle le fixait de son regard d’ambre « Je vais faire exprès de l'oublier alors. Pour justifier mes autres visites » déclara-t-il, élargissant son sourire.

Pendant un instant, Corvus fut tenté de lui proposer de la garder, mais il se souvenait de son malaise lorsqu’il avait mentionné la rumeur de leurs fiançailles et la panique dans son regard lorsqu’il avait cherché le présent d’Aster dans sa poche. Non, il ne voulait pas la gêner en lui offrant l’objet initiateur de toutes ces rumeurs. Si Corvus voyait ni plus ni moins cette broche comme le souvenir concentré de cette soirée au manoir Corvaillus, il ignorait ce qu’elle représentait pour Leonys et le doute le rendait prudent, osait-il dire avisé. Frileux. Il rangea finalement la broche dans sa poche, puis porta un regard en direction du petit lit dans lequel dormait Aster. Le cavalier ne l’avait pas entendu de la soirée.

« — Tu n’avais pas menti : il est vraiment sage » affirma Corvus en reportant son attention vers Leonys. L’espace de quelques secondes, il la scruta de toute sa hauteur … le haut de sa tête atteignait tout juste ses épaules et la proximité rendait leur différence de taille plus évidente que jamais. La suite des évènements lui paraissait évidente, aussi prit-il les devants « Je … je vais retourner sur le balcon le temps que tu te … mettes à l’aise » Il désigna un instant la robe « C’est très joli à voir, mais ça doit être très inconfortable » supposa le sakaien, un sourire aux lèvres « Ronan attend encore dehors que je le rejoigne, je le laisserai bien attendre toute la nuit pour toutes les crasses qu’il m’a faites, mais je n’en ai pas le cœur. Cela me perdra un jour, assurément » déclara Corvus, malgré tout amusé.

Si Leonys et lui étaient désormais indéniablement plus proches, le jeune homme n’en restait pas moins respectueux de son intimité. L’avoir dans les pattes en de telles circonstances risquait de la déranger, peut-être, surement, et le sakaien n’avait pas ce désir-là. Il lui avait promis – ou presque – d’être sage après tout, et Corvus aimait tenir ses promesses.

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Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| - Page 3 EmptySam 13 Juin 2020 - 11:14

Malgré mon attachement profond pour l’objet, désormais, une part de moi se soulage de le rendre. Je ressentais à son égard un sentiment d’inachevé, comme si j’avais failli à une promesse. Il fut un moment le complice de mon affection pour cet homme, car je me laissais réellement aller à des pensées légères en le tenant entre mes doigts, revivant les instants mémorables de notre soirée au bal d’Enogen. Je n’aurai plus besoin des encouragements silencieux de cet objet désormais, maintenant que nos sentiments sont dévoilés (y compris à moi-même !). Je me satisfais de son étonnement, me surprenant à sourire avec gêne mais aussi tendresse. Bien entendu que je l’ai conservé ! Même sans cette promesse de le rendre à ses propriétaires un jour, je ne pouvais tout simplement pas me départir de cette broche qui me rappelle notre envolée sur à dos d’Airmure… puis cette danse qu’il mentionne avec un sourire qui aussitôt m’attendrit. Un de ses plus beaux souvenirs ? Cette révélation, en plus de faire fondre ce qu’il restait de mon cœur malmené ce soir, me laisse coite quelques instants. Je n’ai pas tout à fait conscience de l’effet que je produis sur lui, même s’il ne s’en cache nullement. Je ne saurais expliquer le phénomène par lequel il se sent aussi confortable et à l’aise en ma présence. Encore une fois cela m’apparaît simplement incongru, étranger, bizarre.

«À moi aussi, il faudra vraiment répéter l’expérience. J’adore vraiment la danse…» je me répète, pourtant je ne peux m’empêcher de partager mon enthousiasme à ce sujet. «Surtout quand le cavalier est aussi séduisant.»

Je rougis en peinant à croire que je viens de le complimenter à ce sujet. Je m’éclaircis la gorge et m’éloigne en direction du lit du bébé comme pour m’assurer que tout se passe comme prévu, mais surtout pour faire taire ma gêne. Corvus a du suivre mon mouvement des yeux, puisqu’il commente au sujet du bébé.

«Aster est effectivement un bébé tranquille et gros dormeur, mais ne te détrompe pas, il sera réveillé à l’aube, si ce n’est avant. Il fait presque ses nuits déjà, ce qui est une bénédiction. Le jour, il est plus actif, sitôt le soleil se lève qu’il… eh bien il gazouille vraiment toute la journée, il n’arrête jamais !» je rigole doucement. «Je ne serais guère surprise qu’il soit précoce au niveau du langage vu tout l’intérêt qu’il porte à sa propre voix. Il lui arrive de crier par pur plaisir, j’ai l’impression qu’il aime découvrir ce son. C’est fou de me dire qu’il a déjà trois mois alors qu’il y a si peu de temps il se trouvait juste ici.»

Je porte une main tendre à mon ventre avant d’effleurer la joue du bébé qui, profondément endormi, ne réagit pas. Je repense au présent de Corvus, que j’ai remis dans ce même coffre où reposait jusqu’alors la broche de Corvaillus. L’envie me prend de m’excuser de déblatérer ainsi au sujet de mon enfant, pourtant je m’abstiens. Car je ne devrais pas être désolée de le faire. Aster et moi venons de pair, j’ai aussi envie que le jeune homme apprenne à le connaître même s’il n’est encore qu’un très jeune poupon. Je reste silencieuse à simplement surveiller le tranquille sommeil de l’enfant, apaisée comme souvent par la présence du petit. Je sens une pression contre ma jambe : c’est Solal qui réclame que je le prenne dans mes bras, probablement pour avoir une vue lui aussi sur le berceau. Je m’exécute, réchauffée par le corps du petit Héricendre qui, lui aussi, a bien grandi depuis sa naissance. Ainsi à contempler le bébé, bercée par la fatigue, le vin, la gourmandise, les émotions de la soirée, je sens mes paupières s’alourdir de nouveau et comme lisant dans mes pensées, Corvus intervient. Oui, il est probablement temps de se mettre au lit. Dans mon lit. Tous les deux. Oh Arceus.

«A-ah oui, effectivement, a-au moins celle-ci a survécu la soirée. Je te… dirai lorsque je serai prête…»

C’est étrange, tout de même. Réservée comme je puis l’être, partager ma couche, mon petit quotidien, c’est… Comme c’est étrange oui ! Ce n’est pourtant pas comme s’il ne m’avait jamais vue dormir. Or, à l’époque j’avais d’autres préoccupations que cette intimité soudaine, par exemple la fièvre et le froid. Cette fois, la décision de dormir à ses côtés est parfaitement consciente et non due à des circonstances particulières. Mon cœur bat à tout rompre alors que je l’observe s’éloigner vers le balcon où il espère voir Ronan son Zorua. Je vais dormir avec Corvus Eddaryon. Tout va bien. Tout va vraiment très bien.

Fuyant en direction de la salle de bain, je me départis nerveusement de ma robe et défais ma coiffure. Ainsi libérés de leur étau, mes cheveux cascadent presque jusqu’à mes épaules, ayant pris quelque peu en longueur dernièrement. Je masse mon cuir chevelu dans l’espoir d’apaiser les battements frénétiques dans ma poitrine. À l’aide d’une serviette humide, je nettoie mon visage de toute trace de maquillage et reste longuement perchée par-dessus la bassine, en proie de mes insécurités. Je prends un moment pour observer mon corps nu, n’y voyant que toutes ses imperfections. Ma main parcoure mes côtes, saillantes, puis mes bras maigres. Je soupire devant ces formes si discrètes, puis les vergetures qui barrent mon abdomen et mes cuisses. Je me fais ce traitement, régulier et dommageable, de l’inspection minutieuse, analytique, désapprobatrice. Puis ces cicatrices… Comment pourrais-je un jour être désirable aux yeux de quelqu’un, alors que je porte contre ma peau les vestiges du passage de mon époux ? Alors un énième soupir, j’enfile ma chemise de nuit, un vêtement léger, presque transparent. La jaquette m’arrive aux genoux et dévoile une part de mes épaules. À cette époque-ci de l’année, j’abandonne mes vêtements de nuit pour préférer dormir nue, mais ce soir les circonstances ne s’y prêtent pas exactement. Je ne veux pas qu’il me voit… totalement exposée. Je juge que c’est trop tôt et de toute manière… Comment pourrais-je affronter son regard alors que je porte ce jugement envers moi-même ?

Finissant ma toilette avec une certaine gravité, je me faufile par la suite dans le lit, rapidement rejointe par un petit félin avide de caresses. Napoléon ronronne bruyamment alors que je passe une main attendrie dans sa fourrure. On m’a dit que les chats pouvaient sentir le trouble de leurs maîtres; à cet effet le Psystigri ne fait pas exception. Sans être particulièrement démonstratif, il me semble qu’il apparaît toujours à des moments opportuns, comme celui-ci où j’entretiens de si sombres pensées au sujet de mon apparence, de moi-même de manière générale. Finalement, le chat se roule en boule contre mon ventre, rejoint par l’Héricendre. Coincée ainsi, je ne peux signifier à Corvus qu’il peut rentrer. Je le fais donc d’une voix mesurée, pour ne pas réveiller Aster. Alors qu’il revient dans la pièce, je peux sentir la nervosité grimper à nouveau, et une certaine part d’excitation aussi. J’ai envie de regoûter à cette proximité échangée tout à l’heure sur le balcon, puis peut-être à quelques baisers aussi.

«Pardon de ne pas avoir pu venir te chercher, j’ai été légèrement compromise.» je fais en désignant les deux créatures ayant pris place contre moi. «Je euh… Je voulais te remercier de m’avoir écoutée, tout à l’heure. C’est la première fois que je racontais vraiment mon histoire. Je ne pensais pas que ça pourrait me faire du bien et pourtant je me sens un peu plus légère de l’avoir fait.»

Il y a encore tant qu’il ne sait pas, que je ne pense pas en mesure de partager de toute manière. Je reste silencieuse en attendant son arrivée dans le lit, tendue et nerveuse, caressant toujours le dos de Napoléon. L’envie de fuir me revient une fois de plus, or je la repousse. Je n’ai aucune raison d’avoir peur, je me rappelle inlassablement. Pourtant tout ceci… c’est vraiment tout nouveau pour moi. J’ai hâte de retrouver ses bras tout en étant parfaitement terrorisée de ce qui va suivre. Encore une fois, je patauge en plein paradoxe. Je l’observe avec timidité, comme dans l’espoir qu’il dise quelque chose qui me mettra plus à l’aise. À vrai dire, j’ai simplement envie d’entendre sa voix, qui a tant le don de m’apaiser.

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Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| - Page 3 EmptyDim 14 Juin 2020 - 19:16


BURNING FLAME
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Répéter l’expérience, voilà qui lui paraissait être un projet fort plaisant. Corvus ignorait encore en quel honneur une telle chose pouvait bien arriver, mais il laissait l’avenir se charger de ce détail quelque peu léger. Le sakaien ne put s’empêcher de sourire lorsque Leonys lui glissa ses derniers mots … séduisant hein ? Corvus n’était pas un homme narcissique, aussi restait-il humble à ce sujet. Tout en sachant le concept tout à fait matériel et presque creux – combien d’hommes brillaient par leur physique, tout en cachant au plus profond d’eux un cœur obscur et cruel ? –  plaire à Leonys Valencia, malgré tout, lui échauffait le cœur. C’était toujours ça de gagner, n’est-ce pas ?

Comme à chaque fois qu’elle parlait de son fils, Corvus vit le visage de Leonys s’illuminer. Il eut un sourire attendris lorsqu’elle porta une main vers son ventre, dans lequel Aster avait vécu les premiers mois de son existence … et dire qu’il l’avait connu là-dedans, lui aussi. Les femmes avaient ce pouvoir-là, celui de créer la vie et de la mettre au monde. Don ou malédiction, c’était une question de point de vu, mais au même titre que le gland et le chêne, Corvus avait toujours été fasciné par cette manière qu’avait la vie de grandir, d’évoluer et de se transformer, pour parfois donner lieu à des choses gigantesques. Un jour Aster serait un homme, comment le croire en le regardant dormir ce soir ?  

Approuvant son idée, Leonys mentionna le succès de leur mission – celle d’être parvenue à préserver la robe ce soir – et de nouveau Corvus eut un sourire avant de prendre le chemin du balcon. Là, il siffla Ronan avec l’espoir un peu naïf de couvrir le bruit de l’océan et contre toute attente le Zorua arriva, bien plus vite que le soldat ne l’aurait imaginé. Est-ce qu’il les espionnait ? L’hypothèse était tentante et si Corvus l’en savait largement capable, le sakaien fit le choix de ne pas le croire … il ne voulait pas avoir cette discussion avec lui ce soir, son cœur était trop léger pour cela. Avec une agilité relative – le Zorua n’était pas un spécialiste en matière de vol aérien, il fallait bien l’avouer – Ronan se posa sur la balustrade sous la forme d’une Goélise, darda un regard étrange sur le sakaien. Corvus n’y porta pas attention.

« — Retourne au Lanturn, fait en sorte que personne n’associe ton absence à la mienne » lui intima le soldat. A l’auberge, personne encore n’avait fait le rapprochement entre le Matoufeu et Corvus Eddaryon et le sakaien souhaitait que cela dure encore longtemps « Je t’y rejoindrai demain matin. Je retrouverai le chemin » assura-t-il.

Corvus sentit la conscience du Zorua effleurer la sienne et sa voix raisonner quelques secondes dans son esprit. Tu vas tremper ton biscuit ? l’entendit-il lui demander. Par quel prodige Corvus resta-t-il calme, lui-même n’aurait su le dire.

« — Si tu n'es pas parti dans 5 secondes Ronan, je t'étrangle » rétorqua simplement le cavalier.

L’instant d’après, l’oiseau avait disparu.

Corvus resta un moment seul sur le balcon, le regard perdu à l’horizon, repensant à ce qui s’était passé ce soir, à ce qui se passait, à ce qui s’apprêtait à se passer. Il repensa à l’immensité de ce pas qu’ils venaient de faire, à ce chemin qu’ils s’étaient décidés à prendre … au plus profond de lui, Corvus l’avait espéré, avait caressé cette idée sans ne jamais s’autoriser à agir pour. Maintenant qu’elle s’offrait à lui, il n’en demeurait pas moins conscient que le plus dur restait à faire, que rien n’était jamais acquis définitivement, et que du jour au lendemain tout pouvait s’effondrer tel un château de cartes en proie au vent. La peur de l’erreur le terrifiait, car Leonys avait désormais pris dans son cœur une place qu’il n’aurait jamais imaginé et l’idée de la perdre lui était difficilement supportable. L’incertitude cependant, malgré tous ses défauts, rendait d’une certaine manière leur histoire attrayante, enivrante, car loin, bien loin des sentiers battus sur lesquels il avait jusqu’alors cheminé. Après tout, la normalité était une route pavé, aisée à emprunter, mais sur laquelle aucune fleur ne poussait.

Le sortant de ses pensées, la voix de Leonys l’interpellant lui fit tourner la tête, attira son attention vers l’intérieur de la pièce. Sans se précipiter, Corvus quitta alors le balcon, laissant derrière-lui la fraicheur de la nuit pour rejoindre la chambre. Il ferma derrière lui la large fenêtre, et se retournant ses yeux se posèrent sur la jeune femme qui avait déjà gagné le couvert du lit. Tandis qu’elle s’excusait de ne pas être venu le chercher, un sourire s’esquissa sur le visage du sakaien en découvrant les deux petites créatures qui avaient elles aussi, déjà, trouvé le chemin vers la couche. Napoléon et Solal s’étaient octroyés une place de rois contre Leonys et Corvus eut une pensée pour Salava, qui aimait faire de même lorsque d’aventure l’envie lui prenait. Dans leurs bons jours – lorsqu’ils ne trouvaient pas le moyen de se disputer d’une manière ou d’une autre – la Tritox appréciait se lover contre lui le soir, sa tête seule posée sur son torse ; avec le temps, Corvus avait appris à lui accorder cette proximité. S’approchant du lit, Corvus eut de nouveau un sourire lorsque la jeune femme le remercia de l’avoir écouté un peu plus tôt.

« — C’est moi qui devrait te remercier de me faire confiance, de me donner une chance » répondit le jeune homme. Se faisant, il déboutonna les manches de sa veste « J’aurai beau tenté de me l’imaginer, je ne pense pas être un jour capable de comprendre complètement combien cela doit être difficile » affirma-t-il. Il fallait le vivre pour le comprendre totalement et Corvus n’était pas sans le savoir. Il s’attaqua aux boutons de son veston qui lui ceignait la taille « Aussi longtemps que je le pourrai, je serai toujours là pour t’écouter et pour t’aider lorsque je le peux. Lorsqu’il fait beau ou qu’il pleut, lorsqu’il fait jour ou quand la nuit tombe. C’est une vision peut être naïve et utopiste mais … c’est comme ça que je conçois la vie à deux. A trois » se reprit-il.

Il serait là pour Aster aussi, malgré tout ce que les gens pourraient dire ou s’imaginer. Corvus avait bien compris que l’un n’allait pas sans l’autre, que Leonys venait avec son enfant ou pas du tout. Aster était là avant lui et sans doute serait-il là encore après lui – n’était-ce pas le déroulement naturel des choses, que les enfants survivent à leurs parents ? – et le jeune homme l’avait accepté bien avant que la question ne se pose. Si le manque d’expérience en la matière dénuait le sakaien de certains réflexes et habitudes, Corvus avait bon espoir de voir le temps combler ses lacunes. La jeunesse le rendait frileux à l’idée d’être père et les circonstances étant, le jeune homme n’avait jamais pris le temps d’y réfléchir, mais cela ne l’empêchait pas de considérer l’idée maintenant qu’Aster était là. Ils n’en étaient pas encore là bien sûr et le soldat ignorait quelles genre d’attentes Leonys pouvait avoir vis-à-vis de lui à ce sujet, mais Corvus voyait bien la flamme qui brillait dans les yeux de la jeune femme lorsqu’elle parlait de son fils. Aster faisait partie intégrante du marché, il le savait et l’acceptait.

Une fois ouvert, Corvus fit glisser son veston le long de ses épaules, puis de ses bras, laissa ses doigts se refermer dessus juste avant qu’il ne touche le sol. Il le déposa sur l’un des fauteuils qui faisait face à l’âtre éteint, et soulevant les pans sa chemise il détacha la large ceinture en cuir sombre, qui accueillait les cinq Captis Ball qui l’accompagnaient dans tous ses voyages. Tournant un instant le dos à Leonys, il déposa la ceinture sur dossier du fauteuil, la laissant pendre, avant d’ôter d’un seul et même mouvement sa chemise, dernier vêtement qui couvrait encore son corps. Corvus sentir l’air frais de la pièce mordre sa peau mise à nue, le faisant un instant frissonner. A sa taille ne restait plus que sa dague, jusqu’alors dissimulée sous les vêtements et attachée à une seconde ceinture, et comme il l’avait fait pour les Captis Ball le sakaien la décrocha dans un claquement de cuir. Leonys ne le savait pas, mais c’était la première fois que le suspicieux Corvus le faisait depuis son arrivée à Venovos. Serein à cette idée, il la déposa avec ses balles et abandonna ses bottes non loin, et lorsqu’il se retourna enfin vers la jeune femme Corvus accueillit son regard, le cœur battant un peu plus fort à l’idée de ce qu’il s’apprêtait à faire.

Y avait-il plus symboliques que ces quelques pas les séparant ? Difficilement. Corvus les fit pourtant, un sourire doux et affable sur les lèvres, et sans brusquerie il se glissa sous les draps qui dissimulaient la jeune femme. L’action était étrange, même pour le fier et courageux sakaien qu’il était. Plus que jamais, il avait le sentiment de faire irruption dans son intimité, de faire un pas sur une terre qui ne lui appartenait pas et sur laquelle il était le plus total des étranger. C’était la première fois qu’il faisait cela de cette manière, qu’il entrait dans un lit autre que le sien sans être galvanisé de désirs charnels … en bien des choses, Leonys Valencia lui offrait la fraicheur de l’inédit et Corvus tentait d’y faire face le mieux qu’il le pouvait et de manière la plus authentique possible.

Le jeune homme s’approcha un peu plus d’elle, laissa son corps frôler le sien, posa un bras par-dessus elle. Corvus la détailla un instant, attarda son regard sur ses cheveux détachés … ce n’était pas la première fois qu’il s’en faisait la remarque mais il les aimait comme ça, libres et défaits de toute contrainte ; à son sens cela lui ressemblait davantage, correspondait mieux à l’image de cette femme libre d’entraves ou presque. Du bout des doigts, Corvus en souleva quelques mèches, en écarta certaines pour mieux laisser paraître le visage de la jeune femme. Finalement, l’attention du sakaien se porta sur le Psystigri, qui formait une boule de fourrure sur le ventre de la kunioise. Le jeune homme avait craint que son approche fasse fuir les pokémons et en particulier le chat, qu’il ne connaissait pas encore très bien. Prudemment, il tendit une main vers lui, hésita un instant.

« — Soit gentil Napo. Ne me téléporte pas ailleurs qu’ici hein … » lui demanda Corvus.

Qui savait ce que ce genre de pokémon pouvait faire ? Si Corvus connaissait bien les créatures endémiques de Sakai, celles des autres nations n’étaient pas sans mystères à ses yeux et les Psystigri en faisaient partie. Corvus approcha un peu plus sa main de la fourrure du chat au pelage gris, avant de se raviser au dernier moment. Il connaissait trop peu le caractère du Psystigri pour s’y risquer, mais la tentation était là aussi tourna-t-il son regard vers Leonys, qui devait le trouver bien idiot d’hésiter de la sorte.

« — Il ne va pas m’en vouloir si je le caresse, hein ? » questionna le sakaien « Je me souviens très bien de ce qui s’est passé la dernière fois que j’ai touché quelque chose de mignon, alors je préfère demander » déclara le jeune homme, une pointe légère d’amusement dans la voix.

Il s’en souvenait bien oui, très bien même.

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Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| - Page 3 EmptyLun 15 Juin 2020 - 16:27

Burning Flame |PV Corvus| - Page 3 Anigif_enhanced-buzz-13262-1425460728-5

Lui donner une chance ? Est-ce de cette manière qu’il perçoit les choses ? Il est vrai que je ne peux moi-même me défaire de l’impression vertigineuse qui accompagne le vol plané, lorsque je me trouve en sa présence et surtout ce soir. Je m’aventure sur des sentiers étrangers, les siens, sans connaître l’issue de cette balade aveugle. Il n’a pas tout à fait tort ainsi, car je prends un risque calculé, mais un risque tout de même en lui confiant ces parts de ma vie. En osant cette proximité. En le laissant, toujours un peu plus, pénétrer mes défenses. Pourtant, je n’aime pas la comparaison, ou ce que semble suggérer cette idée d’une chance que je lui aurais octroyée. C’est de lui retirer tout le crédit des efforts qu’il a déployés par le passé, qu’il déploie toujours d’ailleurs, pour me faire sentir à mon aise et ce désir qui l’anime de me protéger et me préserver (y compris de moi-même). J’espère vivement qu’il ne minimise pas l’impact qu’il a pu avoir pour moi depuis notre rencontre dans les rues de Vénovos. Corvus a placé en moi des émotions que je ne pensais plus en mesure de ressentir : l’apaisement nécessaire pour m’ouvrir un peu, pour me permettre de rire et être moi-même, la confiance envers une autre personne (aussi ardue soit-elle à l’occasion), la joie et l’attachement sincère. Il a allumé une flamme, une flamme qui plus que jamais brûle en moi et qui n’a rien à voir avec les désirs de la chair.

Je ne voulais pas tomber à nouveau, je ne pensais pas être en mesure de le faire.

Combien je ne me méfiais pas assez et encore ? Qu’aurais-je bien pu faire pour l’empêcher ? J’ai cru à tort que ce genre de sentiments se retiennent et se domptent, pourtant à ses mots, je me sais parfaitement condamnée. Car alors que j’attendais de trouver réassurance, je me bute à plus redoutable encore dans ses quelques paroles, presque poétiques. Je frissonne tout entière en le réalisant. Je ne fais pas qu’apprécier le jeune homme, bien que je refuse d’y mettre un mot, j’ai véritablement sous-estimé son impact sur moi. Ce cœur, pourtant malade, ce soir se trouve malmené par autant de tendresse, d’accueil, de gentillesse. Ç’aurait été plus facile s’il en avait été autrement, pourtant il y a chez Corvus une obstination inconsciente à devenir exactement ce dont j’avais besoin. Je n’ai jamais eu, je n’ai jamais effleuré de ma vie ce qu’il m’offre ce soir : une écoute sincère peu importe les circonstances. Pourquoi ? Pourquoi me fait-il l’affront ce soir ? Pourquoi me permet-il d’espérer à nouveau ? Pourquoi me laisse-t-il tomber, tomber si fort, si vite ? Ne m’a-t-il pas entendu quand j’ai dit que j’étais brisée ? Que je voulais faire les choses seule, seule parce que c’est plus facile que de vivre dans la peur constante d’être trahie de nouveau ?

Je peux sentir certaines parts de moi qui résistent, et d’autres plus apaisées qui se perdent dans tous ces instants si précieux qu’il m’offre. Je souris malgré l’ombre dans mes yeux, portant une main à ma poitrine comme pour retenir mon cœur de s’attacher d’autant plus. Pire, il inclut dans cette vision de nous mon fils, tout naturellement. Pour me faire plaisir ? Parce qu’il le pense réellement ? J’ai toujours pensé que cet enfant pourrait compromettre nos chances et pourtant… Incapable de piper mot, je me contente de l’observer bercée par cette émotion nouvelle qui fait palpiter mon cœur et engourdit mon corps et mon esprit. Son mon examen silencieux, Corvus retire son veston, puis sa ceinture et sa dague (dont je retiens la présence) et enfin sa chemise. Je regarde de quelle manière les muscles de son dos roulent sous sa peau pâle, la nonchalance de ses mouvements, le dessin de ses épaules. Alors qu’il fait volte-face, je détourne des yeux, non sans avoir croisé un instant ses prunelles sombres. Je caresse les poils de Napoléon dans une tentative vaine d’ignorer son arrivée dans le lit. Je sursaute alors que son bras passe au-dessus de moi. Mon cœur bat si vite que j’ai crainte de le cracher si j’ouvre la bouche.

Je ne bouge plus. Je sens ses yeux sur moi, son souffle contre ma peau, son corps sur lequel je prends doucement appui. Je respire avec difficulté pourtant je m’efforce de reprendre contenance. Ses mots dansent toujours à mon esprit, et sitôt il a changé de sujet que je peux enfin m’animer de nouveau, malgré tout habitée par le sentiment de ne fonctionner qu’à moitié, l’autre étant préoccupée.

«Vu qu’il est dans l’état d’esprit du repos et des caresses, je doute qu’il ne t’en voudrait.» je me sens me réchauffer, revenir à moi. Goûter à sa proximité, aussi. Je reprends le contrôle de mes sens, trouve un certain amusement devant son hésitation. «Je ne pourrais te garantir la même chose si tu tentais ta chance en d’autres circonstances, or, tu n’as pas à t’inquiéter, ce n’est pas un chat très agressif. Un peu hypocrite et difficile à suivre, mais pas méchant du tout. Il ne risque pas non plus de te téléporter, puisqu’il n’y parvient pas très bien déjà pour lui-même. Napoléon s’y exerce doucement, j’imagine que ce ne doit pas être exactement facile.»

J’imagine un peu les conséquences catastrophiques si Corvus devait être téléporté à un endroit ou un autre du manoir, ainsi dépourvu de sa chemise. J’imagine que cela entraînerait son lot de questionnements de la part des habitants de ma demeure. Me calant un peu plus contre lui, j’avance une main prudente en direction de son torse qui, indéniablement m’attire. Ma main se pose contre sa poitrine, où je caresse, un instant, le dessin funeste laissé là par notre assaillant des marais. Mes sourcils se froncent alors que j’effleure la cicatrice, prenant mes précautions. J’ignore si elle est toujours sensible après tout et m’en voudrais énormément si ce geste faisait mal au sakaien. Je soupire, habitée toujours du sentiment de culpabilité que je ne peux que ressentir lorsque nous évoquons de près ou de loin sa blessure et cette fameuse nuit dans les marécages. Mes doigts, délaissant ce mauvais souvenir, s’égarent contre son torse dans une caresse timide et audacieuse tout à la fois. Comme il la gravité les emportait, ils descendent toujours plus bas, avec lenteur. Parcourue de frissons, je me retire avant d’atteindre le nombril. Je lève le menton vers son visage, cueillant un baiser sur ses lèvres. Ma main se pose contre sa joue avant de se perdre une fois de plus dans ses cheveux. Je laisse l’instinct me guider, prolonger ce baiser et ma langue s’avancer prudemment. Je me retire tout en douceur, le souffle affolé, les joues rosées.

«Je ne suis pas douée comme toi avec les mots. Tu malmènes mon cœur de plus d’une manière ce soir et tes paroles tout à l’heure…» je rougis sans me détacher pour autant de son regard. Le mien s’est fait presque fiévreux, envoûtée de corps et d’esprit je me laisse voguer sur cette vague enivrante. «Je suis un mauvais juge à savoir si c’est utopiste ou naïf. J’ai du mal à concevoir une vie ensemble qui soit saine. Or, ce que tu avances là… c’est ce que je veux. Je regrette d’avoir résisté jusque-là. Avoir su qu’un tel bonheur m’attendait.»

Je parle avec infinie douceur, caressant les cheveux de sa nuque par le fait même. Bien décidée à retrouver ses bras et ses lèvres, je m’approche de nouveau, avant d’être interrompue par une patte posée contre mon bras. Je proteste d’un léger grognement, avant de me pencher vers son auteur. Il s’agit de Solal, qui réclame cette part de notre rituel du soir. Il veut sa berceuse. Napoléon s’est éloigné, trouvant refuge à nos pieds, pourtant je devine qu’il prête l’oreille lui aussi. Je lance un regard un peu gêné au cavalier aérien avant de me lancer, d’une voix douce et juste, un peu fragile sur certaines notes.

«Tu peux dormir le temps nous veille
Une heure un siècle une heure encore
Chaque seconde a sa pareille
Ton rêve est l'envers du décor
Tu peux rêver l'horloge veille
Dors

Tu peux dormir la ville veille
Au bout du champ d'un arbre mort
La nuit sort plus jeune et plus vieille
Le loup plus loin le vent plus fort
Un navire passe le hibou veille
Dors

Dors petite étoile, le ciel nous veille»


L’Héricendre s’est assoupi contre mon flanc. Pour ma part, ma tête se fait lourde contre l’épaule du sakaien. Je me blottis un peu plus contre lui, me sentant lentement glisser vers le sommeil. D’un mouvement, je projette un vent suffisant pour éteindre les bougies. L’éclat de la lune un instant fait briller la volute volatile de leur fumée.

«Bonne nuit, Corvus.»

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Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| - Page 3 EmptyMer 17 Juin 2020 - 14:53


BURNING FLAME
And then the Lion got up, roaring in the sky,
for the reign of the Beast was over

Corvus demeurait septique. S’il ne remettait pas en question les affirmations de Leonys concernant le Psystigri – après tout elle le connaissait mieux que lui ! – le sakaien gardait pourtant une certaine méfiance à son égard, qu’il ne s’expliquait pas. Si son affection pour Danaé et Solal n’était un secret pour personne, la plupart des pokémons de Leonys étaient encore pour lui des créatures étrangères, méconnues et le chat au pelage gris en faisait partie. Malgré les affirmations de la jeune femme, le sakaien renonça à l’idée de le caresser, bien décidé à gagner l’affection du chat plutôt que de la voler. Napoléon ne se rendrait sans doute pas compte de l’identité des doigts qui effleuraient son pelage – quoi que, il fallait quand même être sacrément endormir pour confondre ses doigts avec ceux de Leonys – cependant Corvus avait le désir de ne pas le trahir, de ne pas le tromper, de ne rien lui imposer ; c’était une constance chez lui. Si Napoléon voulait son affection, le Psystigri viendrait de lui-même, et s’il ne venait jamais ? Et bien, c’est qu’il ne la voulait pas. Après tout, Corvus n’avait pas la prétention de vouloir se faire aimer de tous les pokémons de Leonys. Il ne pouvait pas plaire à tout le monde, plaire à Leonys lui était déjà largement suffisant. Oui, Corvus réfléchissait trop, même lorsqu’il était question de caresser un chat.

Lorsque les doigts de Leonys s’aventurèrent sur la marque qui lui barrait la poitrine, Corvus fut en mesure de percevoir dans son soupir toute la culpabilité qui l’habitait encore à ce sujet. Il y avait dans ce regret qu’elle avait pour la chose une part de vérité : sans doute Corvus n’aurait-il jamais été blessé si elle avait su rester dans la grotte cette nuit-là … mais en seraient-ils ici aujourd’hui ? Rien n’était moins sûr, aussi Corvus ne regrettait-il rien du tout. Avec douceur, il attrapa un instant cette main qui s’attardait sur la cicatrice, laissa son pouce en effleurer les doigts.

« — Ne regrette rien de cette nuit-là, Leonys. Si c’était à refaire, je ne changerai absolument rien, car les évènements de ce jour-là nous ont conduit ici ce soir. Sans eux, nous n’en serions pas là aujourd’hui » déclara le jeune homme, un regard tendre tourné vers elle.

Il caressa le dessus de sa main, son poignet, avant de l’abandonner, lui permettant de vaquer à la découverte de cette part de son corps nouvellement mise à nue. Corvus aimait la sensation de ses doigts sur sa peau et son cœur s’anima un peu plus lorsqu’il les sentit aventureux. Finalement, la jeune femme leva les yeux vers lui, et approchant son visage du sien elle déposa de nouveau ses lèvres sur les siennes. Habité d’une volonté nouvelle, bien que prudemment son baiser se fit plus audacieux et Corvus l’accueillit, laissa un instant sa langue goûter la sienne dans un méli-mélo de sensations qui firent battre son cœur avec intensité. Naturellement, les doigts du soldat glissèrent le long du cou de la jeune femme, accueillant sa nuque au creux de sa paume. La crainte d’éveiller par ses gestes de vieux souvenirs le faisait redoubler de douceur et de prudence … qui savait ce qu’Arthur lui avait fait subir ? Corvus n’avait pas les détails, aussi tâtonnait-il quant à ce que Leonys était en mesure d’apprécier, d’accepter ou non. Lorsqu’elle rompit finalement le contact, ses joues s’étaient teintées de couleurs, et Corvus s’accrocha à son regard emplis de chaleur. Le soldat pouvait sentir les doigts fins de la jeune femme évoluer dans ses cheveux sombres, tandis que ses paroles lui échauffaient le cœur. Corvus le sentait se gonfler en lui à l’idée de toute ces ressemblances qui les unissaient et dont le nombre ne cessait de croitre. Il y avait, dans leur dyade, une compatibilité étrange qui frôlait l’harmonie. Sans être identiques ils étaient complémentaires, à l’instar de deux pièces dans le large puzzle que formait la vie. Etait-ce vrai, ou le bonheur de l’instant présent le lui faisait-il croire ? Corvus n’avait pas suffisamment de recul pour le savoir et sans doute l’avenir lui donnerait-il une réponse … pour l’heure, il faisait le choix d’y croire, parce que plus que n’importe quoi d’autre cette idée lui plaisait. Le jeune homme laissa les paroles de Leonys s’imprégner en lui, et tandis que ses doigts caressaient doucement son visage, le soldat laissa son regard trahir toute l’affection qu’il lui portait … de l’affection, vraiment ? En était-il encore à se mentir ?

« — Mieux vaut tard que jamais » lui répondit-il presque simplement, un sourire doux sur les lèvres.

Le sakaien esquissa un mouvement vers elle, s’apprêtant à l’embrasser encore une fois lorsque l’attention de Leonys se porta vers une petite chose jusqu’alors restée en retrait … c’était Solal, qui réclamait sa part d’attention et le cavalier eut un sourire en le voyant ainsi faire irruption dans leur duo. Un peu amusé, Corvus le gratifia d’une caresse, pourtant le petit hérisson continuait de fixer la jeune femme avec une intensité rare … que voulait-il ? Le soldat ne tarda pas à le savoir. Le regard un peu gêné que lui lança la kunioise attisa sa curiosité, non teintée d’une certaine inquiétude. Quelle facette de sa personnalité allait-elle encore lui dévoiler ? N’était-il pas déjà suffisamment amoureux comme ça ? Non, de toute évidence. Lorsque la voix de la jeune femme s’éleva doucement dans la chambre, Corvus se sentit frissonner. Elle savait chanter aussi … que ne savait-elle pas faire exactement ? Plus silencieux que jamais, le sakaien écouta la mélodie de son chant, laissa ses paroles le bercer. Initiateur de la requête, le jeune homme sentit Solal s’abandonner à son air doucereux et le sommeil l’avait gagné depuis longtemps lorsque la chanson s’acheva finalement. Lorsque le silence gagna de nouveau la pièce, un sourire un peu béat était né sur le coin des lèvres du sakaien. Il tourna un regard décontenancé en direction de la jeune femme, battit un instant des paupières plus que de raison.

« — Vous ne cesserez jamais de me surprendre, Lady Valencia » déclara-t-il doucement, un peu amusé à cette idée.

Il la sentit se blottir un peu plus contre lui, et Corvus déposa alors un baiser sur sa tempe, laissa l’odeur de ses cheveux l’enivrer. Malgré son désir de l’avoir encore un peu pour lui, le soldat ne put se résoudre à empêcher le sommeil de la gagner. Il laissa sa tête prendre appuis sur la sienne. Déjà, il pouvait sentir sa propre respiration prendre un rythme plus lent, plus ample, apaisé. Un vent léger fit s’éteindre les quelques flammes qui brillaient encore dans la pièce, qui laissèrent en s’éteignant une odeur légère de cire encore chaude.

« — Bonne nuit » lui souffla-t-il, presque dans un murmure.

Il resserra un peu plus son étreindre sur elle, et la nuit les enveloppa alors. Durant un long moment, le sakaien ne put s’empêcher de repenser à toutes les paroles prononcées ce soir, à toutes ces promesses, tous ces engagements qu’il voulait tenir, mais qui brillaient pourtant par leurs incertitudes … car Corvus ne s’y trompait pas :  il n’était pas sans savoir que les choses ne se passaient jamais comme prévues. S’il voulait rendre cela possible et œuvrer pour, le jeune homme avait conscience qu’il était certaines choses qui se soustrayaient à son contrôle et que, malgré tous ses efforts, il ne pourrait empêcher. Pour l’heure, tout était beau et merveilleux, et de longues semaines de félicité les attendaient ici, à Venovos. Un jour pourtant, aussi surement que la nuit venait après le jour, il finirait par être rappelé à Enogen. Déjà, Corvus se projetait dans cette situation future qui le scindait en deux. Parviendraient-ils à accepter la distance ? Allait-il devoir, au final, choisir entre son cœur et sa loyauté ? Ainsi plongé dans l’obscurité percée par les seuls rayons de la lune, le cavalier essaya de ne plus y penser, tentait de se persuader que chaque problème viendrait bien en son temps. Corvus ne sentit pas le sommeil le gagner à son tour, mais finalement la nuit et la chaleur de ce corps blottit contre lui eurent raison de lui et bien avant qu’il ne s’en rende compte, le sakaien était tombé dans une doucereuse inconscience qui l’entraîna bien au-delà de la nuit.

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Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| - Page 3 EmptyJeu 18 Juin 2020 - 14:25

La brume.
Elle recouvre la lande. Ondule à mes pieds. Enserre mes chevilles d’un étau volatile. Elle danse, se tend et puis se retire, dans cette valse animée et intangible. Je la traverse sans autre repère que les ténèbres. Ce ciel, quelque part dans la noirceur, s’est renfermé sur moi. Sans étoile. Transie de froid, j’avance dans la plus grande des confusions. Au loin, il y a cet appel, cette plainte que je ne saisis pas réellement. Les sons me parviennent dans une distorsion, comme provenant d’un autre monde. Pourtant, ce cri au loin m’attire, je tente d’y accéder mais bientôt je m’épuise dans cette longue course sur ce chemin éternel. Je m’arrête, fais volte-face. Là, il y a une lumière. L’éclat d’une flamme, qui semble flotter devant moi, dessinant dans le noir la silhouette d’un homme. Celui-ci lève le feu en direction de ses traits, dévoilant un visage familier, trop familier.

Arthur.

Il sourit, le feu danse entre ses doigts, anime ses prunelles d’un éclat magnétique. Mes pas résonnent alors que je me dirige à lui, pourtant il ne redresse la tête qu’au tout dernier moment, alors que mes mains se referment doucement contre ses poignets. Alors, de sa main libre, il écarte quelques mèches volontaires qui barraient mon visage. Mon cœur se met à battre plus fort et les larmes affluent contre mon visage.

«Je suis désolée… je suis tellement désolée, Arthur.»

«Je sais,»
dit-il simplement.

Son feu éclaire la lande, et mon cœur aussi semble-t-il. Soudain, ce chemin brumeux me paraît moins hostile. Il y a toujours, au loin, ce cri indéfinissable qui m’attire à lui. Je me retourne brièvement pour scruter l’horizon de ténèbres, sans trouver son origine. Ce son anime quelque chose en moi, quelque chose que je devrais comprendre. Le bras d’Arthur se referme contre ma taille et je frisonne devant ce geste tellement, tellement familier. Je m’apaise à son contact, convaincue une fois de plus qu’il chassera tous mes désespoirs. Que dans cette nuit sans étoile, il saura éclairer le chemin. Je scrute ses traits, tranquilles, inébranlables. Il maîtrise la situation, il maîtrise. Ce cri disparaîtra, je me persuade.

Pourtant Arthur sursaute. Son regard se rive quelque part à ma suite, d’où un bruit de pas se fait entendre. Je fais volte-face alors qu’une seconde silhouette masculine prend forme à son tour, faiblement éclairée par le feu d’Arthur. En la reconnaissant, je me défais de l’étreinte de mon époux pour mieux le regarder. Corvus. Il a tiré son épée, scrute d’un calme implacable celui lui faisant face. Pendant quelques instants, il ne subsiste plus qu’un profond silence, qu’une tension insoutenable. Je me recule. L’affrontement est inévitable.

«Ne lui fais pas de mal… je t’en prie…»

À qui ai-je adressé mes mots ? Une épée noire fait son apparition dans la main d’Arthur, malgré mes protestations futiles. Je tombe à genoux parmi la brume alors que le combat fait rage. Les adversaires s’acharnent, tempêtent, halètent alors que leurs lames s’entrechoquent. Je supplie, le visage ruisselant de larmes. Je ne peux rien pour prévenir ce qui va suivre. Un arc mortel qui frappe de plein fouet un des hommes, qui s’écroule contre le sentier de brume. Corvus a failli, son corps produit un vacarme lancinant en rejoignant le sol. Je cours à sa rencontre, le récupère dans mes bras, pose mes mains tremblantes contre son torse où une entaille profonde déverse un flot grandissant de sang.

«Tu m’as trahi, Leonys. C’est le prix à payer.» fait Arthur en levant sa main enflammée.

Son feu nous atteint de plein fouet. Je peux sentir ses flammes ardentes contre ma peau, y déversant une douleur aigue, intense, insoutenable. Je ne suis plus que souffrance et feu, incapable d’échapper à mon sort. Malgré mes propres cris, je peux percevoir, au loin, cet appel qui enfin se précise.

Aster.

J’émerge. Le souffle court, trempée de sueur et de larmes. Le souffle me manque, je tente vainement de le poursuivre, ne pouvant rien contre l’étau qui se referme contre mes poumons. J’ouvre les lèvres dans un râle, bousculant les couvertures, impuissante face à la crise qui se manifeste. Je ne peux que la subir alors qu’elle vide progressivement tout mon air, me faisant frôler, frôler si près l’inconscience. La pièce tangue et tourne devant mes yeux affolés. Je referme les paupières, les tympans vrillés. Ai-je crié dans mon sommeil ? Ce ne serait guère la première fois. Je peux sentir une présence près de moi, une présence forte. Une patte dans ma main. Danaé est là, me guidant progressivement vers la réhabilitation de la crise d’angoisse. Elle accueille la tempête, cherche mon regard, caresse doucement mon bras. Bientôt, il ne reste plus que les larmes, que j’étouffe dans son pelage.

Je me souviens de chaque détail. De chaque sensation. La brûlure habite toujours ma peau, aussi réelle que la caresse de la Lucario contre moi. Je revois chaque instant de ce cauchemar, me torture de son sens. Corvus. Il est toujours là, dans ce lit avec moi. Nul doute que mes cris et ceux d’Aster combinés l’auront tiré brutalement du sommeil. Cet appel que j’entendais, c’était celui du bébé. C’était le sien. Je repousse l’étreinte de Danaé, peinant à reprendre une respiration régulière, entravée par ses bras autour de moi. Comprenant mon désir, elle s’éloigne, cette fois pour cueillir prudemment l’enfant dans son berceau. Elle l’approche mais je lève une main vers elle pour la retenir. C’est trop tôt, je ne veux pas serrer mon fils contre moi alors que toutes ces émotions m’agitent toujours. Je fais glisser mes pieds hors du lit, puis mes jambes, m’asseyant en tremblant encore de tout mon être. Je porte les mains à mon visage pour essuyer les larmes et la sueur prenant de grandes inspirations pour chasser la houle dans ma poitrine.

Je reste ainsi longuement, concentrée sur le va et vient régulier de mon souffle. Reprendre le contrôle de mon corps n’est qu’une partie du combat, or, cela devra suffire pour l’instant. Je me laisse tomber lentement du lit sur mes pieds, et titube pour rejoindre la Lucario. Je récupère Aster, que je blottis contre ma poitrine pour le rassurer. Depuis combien de temps attend-il ma réponse ? Il a faim, je peux le sentir qui tête contre ma jaquette. Sa couche est souillée, aussi. Incapable de parler pour fournir quelque explication que ce soit à Corvus ou même affronter son regard, je vais à la salle de bain pour changer le petit. Tous ces gestes ont quelque chose de machinal, de familier. Changer mon fils est une action concrète et réelle qui me permet de reprendre un peu plus contenance. Alors que je reviens dans la chambre, j’ai le sentiment d’avoir remis un peu d’ordre dans mes idées. Je me dirige jusqu’à l’un des deux fauteuils où je me cale avec Aster, lui offrant le sein tant attendu, sous le couvert d’une couverture. Épuisée, je laisse ma tête retomber sur le dossier, avant de m’adresser au sakaien, d’une voix toujours enrouée, près du murmure.

«Je suis désolée, Corvus. Les cauchemars… ils sont récurrents. Je suis désolée… Recouche-toi, nous reviendrons te rejoindre très bientôt.»

Je tâche de sourire, d’avoir l’air rassurante, en contrôle. Or, mes yeux humides me trahissent probablement. Si j’ai choisi de m’installer sur ce fauteuil plutôt que de regagner le lit, c’est aussi car j’ai le besoin de m’éloigner de lui quelques instants, histoire de reprendre contenance sur mes émotions malmenées par ce douloureux songe. Malgré moi, je ne peux m’empêcher de me sentir coupable en repensant à ce cauchemar cruel. Lequel des deux hommes ai-je trahi au cœur de rêve macabre ? Quelque part, j’ai le sentiment de les avoir tous les deux trahis. D’une part Corvus. Je me souviens du sentiment de bien-être m’ayant envahi alors que je rejoignais les bras d’Arthur, cette sensation profonde de familiarité, prenant racine dans un véritable attachement que je ressens toujours, toujours. Liora m’a questionné à ce sujet et j’ai remué ses mots inlassablement sous mon crâne, à en perdre la raison. Est-ce que je l’aime encore ? Se remet-on simplement de son tout premier amour ? Cette idée me dégoûte, me dégoûte de moi-même. Trop lâche, trop faible, une victime encore de mon insignifiance qui me place dans cette situation épineuse; partagée, écartelée et rongée de remords.

Puis de l’autre Arthur. J’ai beau m’évertuer à le haïr, je n’y parviens tout simplement pas, même pas maintenant. Je serre son fils contre moi en me demandant, cruellement, si je n’aurais pas pu le sauver. S’il existe un monde où Arthur n’aurait pas été ce monstre. Mon regard glisse jusqu’au lit, jusqu’à Corvus. Est-ce possible d’aimer deux personnes à la fois ? D’une manière, je suppose. Car mon attachement pour l’un n’équivaut pas l’autre. Je suis attachée à chacun d’entre eux d’une manière totalement différente. Même en succombant à ce que je ressens pour le sakaien, je constate que ça n’a pas du tout la même saveur que la première fois. Arthur me possède encore, mais mon cœur appartient définitivement à Corvus, qui plutôt que de m’éteindre, a rallumé mon feu intérieur. Le voilà qui s’expose, de manière brutale je dois dire, aux parts les plus vulnérables et brisées de moi.  

Je ne sais pas l’expliquer. J’aimerais m’ouvrir, lui partager l’étendue de mon ressenti, tout en sachant qu’il ne pourrait pas comprendre – comment pourrait-il même l’espérer ? Ainsi j’agis de la manière la plus sûre à mes yeux, je me rétracte derrière mes remparts. Je chasse ce trouble et ces émotions. Alors que je croise le regard du jeune homme, je dois paraître bien, bien lointaine. Mais je suis là, je suis là.

CLAC.

La porte ouvre en grand, me faisant sursauter. Une silhouette s’approche et je me crispe sur mon fauteuil, le cœur affolé. Aster fait de même, se mettant à pleurer. Je le tiens un peu plus contre moi alors que les premières lueurs du jour éclairent un visage connu. Je lui jette un regard assassin alors qu’il s’exclame trop fort, faisant dos au lit.

«BOOOON MATIN ! J’espère que vous êtes en forme ma chère amie, puisque nous avons une journée fort chargée aujourd’hui ! Oh ! Attendez que je vous raconte la soirée d’hier ! Les gens vont a-do-rent ! Parmi les nobles, vous avez un grand soutien, même si bon, ces gens-là ragotent autant qu’une bande d’adolescentes en chaleur !» il s’interrompt qu’une fraction de secondes pour continuer, avec son débit si rapide et agressant. Danaé l’a rejoint, pour lui faire signe de baisser la voix, puisque l’allaitement est une période que nous effectuons toujours dans le calme. Surtout de si tôt matin. «On ne parle que de ces rumeurs dans ce genre de soirées, je me suis bien garder de leur mentionner que Corvus Eddaryon venait dîner à la maison cette même soirée ! Vous aviez l’intention de me le cacher longtemps ? Sérieusement, Leonys, je vous ai connu plus prudente, n’avez-vous donc pas conscience de l’impact que cela pourrait avoir sur votre campagne ? Un Sakaien et puis quoi encore ? Écoutez, j’ai eu une idée, une idée génialissime, je m’en félicite toujours d’ailleurs !»

«… Alexyr, nous en discute-»


«Alors cette idée, et avant que vous ne me jetiez tous les objets par la tête, écoutez bien. Nous ne pouvons nous permettre d’avoir une telle image. Surtout quand les Torres adorent en ajouter. Vous saviez que certains prétendent que c’est lui le père de votre fils ? Quelle idée, cet enfant est le portrait craché d'Arthur ! Enfin, que disais-je ? Ah oui, ma solution. Vous savez que je vous aime à la manière d’une sœur Leonys, ainsi ne méprenez pas mes intentions à ce sujet. Nous pourrions nous marier. Le plus tôt possible. Ils n’y verraient que du feu ! J’en conviens, l’idée est parfaitement grotesque, voire même absolument dégoûtante (sans offense, ma très chère), or pensez aux avantages ! Plus personne ne vous parlera de votre statut marital, vous aurez la sainte paix de tous ceux qui voudraient bien vous faire de l’œil et au revoir les rumeurs. De mon côté, je ferai enfin taire mon père qui, après le décès de feu mon époux, aurait bien voulu me faire épouser une femme ha !»


Lord Sitan s’interrompt enfin, posant ses poings sur ses hanches. Pour ma part, je l’observe les yeux ronds, trop abasourdie pour véritablement réagir. Son énergie, cette proposition farfelue, son excentricité… Tout ceci à une heure pareille m’agresse. J’hoche la tête avant de lancer un regard paniqué en direction de Corvus. Il semblerait que le noble kuniois n’ait encore rien remarqué de sa présence dans la pièce, pire, dans mon lit. Rougissant violemment, je tâche de conserver les apparences.

«Alexyr, avec toute l’affection que je vous porte, je n’ai jamais entendu d’idée plus stupide. Maintenant quittez ma chambre et revenez à une heure raisonnable. J’ai l’intention de rester au lit quelques heures encore.»

Mince. À la mention du lit, le Lord se retourne, sursautant en voyant l’intrus.

«Oh… OH ! Je vois. Je vois, je vois, je vois. Pardonnez l’expression empruntée à miss Liora : par le crottin d’Arceus, Leonys !»

«Sortez. Maintenant !»


Malgré sa douceur habituelle, la Lucario réagit aussitôt à mon ordre, s’emparant du bras du Lord et le tirant sans trop de délicatesse. J’entends Alexyr protester, mais bientôt il est jeté dans le couloir par ma tendre amie. Je me cale contre le dossier avec un profond soupir.

«Quel triple imbécile, je rêve.» je fais en me caressant les tempes, douloureuses après autant d’émotions en quelques minutes à peine. «Je suis vraiment, franchement désolée, je sais que je ne devrais pas autant m’excuser or… Mais quel bordel.»

Épouser Lord Sitan et puis quoi encore ? Si Corvus pensait avoir goûté à la folie de mon quotidien la veille, rien ne le préparait à ce qui l’attendait ce matin…

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