Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €

Partagez
Pokémon Ekoe :: Ekoe :: Kuni :: Vénovos :: Phare
Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 EmptyBurning Flame |PV Corvus| - Page 2 EmptyBurning Flame |PV Corvus| - Page 2 EmptyBurning Flame |PV Corvus| - Page 2 EmptyBurning Flame |PV Corvus| - Page 2 EmptyBurning Flame |PV Corvus| - Page 2 EmptyBurning Flame |PV Corvus| - Page 2 EmptyBurning Flame |PV Corvus| - Page 2 EmptyBurning Flame |PV Corvus| - Page 2 EmptyBurning Flame |PV Corvus| - Page 2 EmptyBurning Flame |PV Corvus| - Page 2 EmptyBurning Flame |PV Corvus| - Page 2 EmptyBurning Flame |PV Corvus| - Page 2 EmptyBurning Flame |PV Corvus| - Page 2 EmptyBurning Flame |PV Corvus| - Page 2 EmptyBurning Flame |PV Corvus| - Page 2 Empty
 Burning Flame |PV Corvus|
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4  Suivant
Corvus Eddaryon
Corvus Eddaryon

Psy


Messages : 354
Écus : 1335
Âge du Personnage : 25 ans
Métier / Occupation : Cavalier Aérien (Soldat)
Lieu de Résidence : Enogen
Équipe Pokémon : 9 pkmns
Toujours avec lui :
Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Salava10 Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Mini0110 Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Tukq Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Mini0410
Au Manoir Corvaillus :
Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Q4uu Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Saphir11
Ailleurs :
Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Mini1110 Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 H69i Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Nymeri16
Psy


Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 EmptyVen 29 Mai 2020 - 9:29


BURNING FLAME
And then the Lion got up, roaring in the sky,
for the reign of the Beast was over

Corvus devait bien le lui concéder : la vie dans ce manoir était singulière. L’absence d’homme n’y était pas pour rien sans doute, et bien au-delà de cela le sakaien percevait ce lien ô combien fort qui unissait cette famille si particulière. Malgré les paroles des domestiques, leurs sous-entendus et leurs pseudo-alliance à l’encontre des deux nobles, Corvus entrevoyait l’amitié profonde – pour ne pas dire l’amour – qui liait ces quatre femmes. Corvus enviait Leonys pour ce qu’elle avait, pour cette famille qu’elle avait su choisir et bâtir. Le soldat n’avait jamais su construire quelque chose de semblable, n’en avait jamais eu l’occasion. Certains disaient qu’il fallait parfois forcer le destin, en vérité les choses n’étaient jamais aussi simples. Jamais.

La conversation se dirigea étrangement sur une certaine robe et l’enjouement que cela suscita interpella l’attention de Corvus, en particulier lorsque Akeira les gratifia de son intervention. Cette fille du feu n’épargnait rien ni personne, pas même sa maîtresse de toute évidence. Trop gênée de la porter devant lui hein ? Voilà qui termina d’attiser sa curiosité et Corvus ne dissimula pas le sourire qui traversa son visage.

« — Et bien, cette robe doit être vraiment spéciale pour susciter tant d’intérêts. Vous avez attiré mon attention mesdames et maintenant, vous la piquez à vif » affirma le sakaien, jetant un regard amusé en direction de Leonys « Cela dit – il désigna la robe que portait la jeune femme – celle-ci est déjà remarquable et sied à notre hôte oserais-je dire comme un gant. Vous m’avez l’air bien garnie en matière de garde-robe, Lady Valencia. Cela nous laisse un peu de marge. Pour toutes les découvrir, cela va de soit » déclara-t-il, le regard pétillant.

Mais il ne put s’empêcher de lui jeter un regard presque complice. Il ne pouvait pas parler de robes sans mentionner cette malheureuse manie que le destin avait de malmener celles que la jeune femme portait en présence de Corvus. Le jeune homme comptait pourtant mettre un point d’honneur sur l’engagement qu’il avait pris un peu plus tôt dans la journée, celui de faire en sorte d’épargner ce sort à la robe actuelle … du moins allait-il essayer.

Par la suite, comme Corvus s’en était douté l’explication qu’il donna à Imany ne lui suffit pas. Loin de la satisfaire, le sakaien devina même une sorte d’agacement, que Leonys remit bien vite en place par ses paroles. La gouvernante n’était pas dupe et malgré son hochement de tête, le jeune homme comprit qu’elle ne comptait pas abandonner avant d’avoir une réponse. Qui était en mesure de la lui donner en réalité ? Peut-être le découvrirait-il par elle-même, si d’aventure elle voulait bien lui donner sa chance. La grande femme prit finalement le chemin des cuisines et le sakaien la suivit du regard jusqu’à ce qu’elle ait disparue. Une part de lui craignait que l’issue de cette conversation l’ai vexée et Corvus espérait simplement que la cuisinière n’épicerait pas son plat plus que nécessaire en guise de représailles.

Leonys ne manqua pas de donner réplique à son air de défi, et comme toujours sa réponse combla l’adversité du sakaien. Il suffisait de demander, vraiment ? Ah ! Elle n’allait pas être déçue ! Il savait pourtant que tous les mystères qui entouraient la jeune femme n’étaient pas prêts de se lever. Cela ne faisait-il pas partie du charme après tout ? Le prenant à son propre jeu, la kunioise ne lui laissa pas le temps de répliquer, aussi cela fit-il naître en lui un amusement qu’il ne dissimula pas, et il la gratifia d’un regard qui promettait de douces représailles.

Encore une fois, les domestiques de Leonys ne l’épargnèrent pas, offrant à Corvus des détails concernant sa campagne dont il se serait certainement bien passé. Akeira leur offrit une délicieuse interprétation du discours de la jeune femme, fournissant un divertissement des plus rafraichissant. Le sakaien s’en amusa bien sûr, et l’espace d’un instant il jeta un regard en direction de sa tasse. Qu’avaient-elles mis dans ce thé exactement ? Etaient-elle toujours comme ça, ou était-ce l’instant qui les galvanisait ? Quelle importance ? Il s’amusait, c’était tout ce qui comptait. Leonys tenta de sauver son honneur et ses dernières paroles firent sourire Corvus. Lui ? Un politicien ? La belle affaire.

« — En cela, vous vous entendrez sûrement avec le seigneur mon père. Lui aussi aimerait me voir intégrer cette sphère … hélas, j’ai bien peur d’être un homme d’arme : j’aime à regarder mes ennemis dans les yeux lorsque je les combats » déclara Corvus.

C’était là le seul point commun qu’il pouvait y avoir entre Leonys Valencia et Assam Eddaryon, car c’était vrai : en cela, Assam avait bien plus d’ambition que lui. Si le jeune homme aspirait simplement à devenir chevalier, son père voyait plus grand, bien plus grand. Corvus ne s’attarda pas sur cette idée car encore une fois, Liora frappa de son franc parler. La paysanne le trouvait à son goût, ça il l’avait bien compris.

« — Allons Liora, cessez de dire cela, je vais finir par le croire, et ma belle modestie s’envolera alors » affirma Corvus, souriant mais tout de même un peu gêné.

Elle n’avait pas tout à fait tort pourtant : la plupart des gens se complaisaient à juger les autres pour leur allure et non pour ce qu’ils avaient dans la tête. Il était plus simple de faire fonctionner ses yeux que son esprit après tout. Fort heureusement pour Kuni, à son sens Leonys disposait des deux : elle était désirable et elle avait de l’esprit. La moitié du pays voterait pour ses beaux yeux, l’autres pour ses idées. Par la suite, le silence dans lequel se mura la jeune femme juste après ses propres paroles attira l’intention de Corvus. Malgré la situation, le sakaien gardait une certaine réceptivité qui le rendait sensible aux changements de tons. Le soldat porta son attention vers elle.

« — Vous y arriverez, Leonys » assura le jeune homme. Il avait lui-même changé de ton, prenant un air plus grave, plus sérieux ; ce ton auquel elle était habituée « Sans compter que vous n’êtes pas seule. Lord Sitan semble impliqué dans votre campagne, et j’ai cru comprendre tout à l’heure que vous n’étiez pas une étrangère pour Dorcas de Rosfind. Vous avez l’éducation, les compétences, le statut, les idées et les alliés pour cela. Vous êtes le parti idéal, si je le sais en tant que sakaien, comment les kuniois pourraient-ils l’ignorer ? » demanda Corvus.

Le retour de Lukia interrompit leur échange. Derrière-lui, sa sœur tenait tout contre elle Hélios, vraisemblablement peu jouasse à l’idée de se faire inclure de force dans cette petite réunion dont il se serait bien passé. Pourtant, son expression changea lorsqu’il découvrit Soleil, toujours perché sur l’épaule de Leonys. A sa vue, Soleil dressa les oreilles, observa un instant le nouveau venu avec intérêt. Le Pichu désormais sakaien jeta un regard en direction de Corvus, cherchant son approbation. Le soldat la lui accorda d’un incitant hochement de tête et Soleil se laissa alors glisser sur les genoux de Leonys, s’approchant à son tour de son comparse. Plus âgé et donc un peu moins peureux, Soleil observa du haut de son promontoire l’autre Pichu resté au sol, avant de finalement le rejoindre d’un bond léger et agile. Intrigué, Soleil détailla Hélios sous toute ses coutures avant de finalement comprendre … c’était un autre lui ! Un autre comme lui ! A cette idée, Soleil s’émerveilla et sautilla de ses quatre pattes autour de l’autre souris, poussant des petits cris. L’exaltation du petit pokémon arracha au sakaien un sourire d’attendrissement. Comment aurait-il pu en être autrement ? Il avait beau être grand, sombre et austère, Corvus n’en était pas pour autant insensible. Pas le moins du monde.

HRP / ÉDIT:
Revenir en haut Aller en bas
Leonys A. Valencia
Leonys A. Valencia

Vol


Messages : 380
Écus : 601
Âge du Personnage : 27 ans
Métier / Occupation : Conseillère Économique
Lieu de Résidence : Vénovos
Équipe Pokémon : Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 330 AETIUS - Libégon ♂ - Lévitation - Sérieux

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 6wp6 DANAÉ - Lucario* ♀ - Impassible - Relax

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 873 ARIANE - Beldeneige ♀ - Écran Poudre - Relax

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 359 ORESTE - Absol ♂ - Chanceux - Mauvais

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 677 NAPOLÉON - Psystigri ♂ - Regard Vif - Modeste

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 156 SOLAL - Feurisson ♂ - Brasier - Prudent

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 172 HÉLIOS - Pichu ♂ - Statik - Timide

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 408 MAYA - Kranidos ♀ - Sans Limite - Fofolle
Vol


Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 EmptyVen 29 Mai 2020 - 16:40

J’espérais détourner l’attention au sujet de cette fameuse robe, pourtant l’intérêt de Corvus s’en trouve piqué. Je m’efforce de réagir avec calme et désinvolture histoire d’amoindrir l’attention offerte à ce vêtement si mystérieux. Encore une fois, j’ai crainte que les sous-entendus de mes compagnes ne viennent agacer mon invité au final. À sa place, je me sentirais probablement inconfortable, prise entre sentiments et réserve. Malgré tout, le sakaien semble s’amuser de nos jeux presque légers et même de mes provocations subtiles. Le fait qu’il se sente si à l’aise parmi nous m’apaise plus que je n’aimerais le reconnaître. S’agissait-il d’un test ? D’une certaine manière certainement. Défaitiste de nature, je m’attendais à un tout autre portrait ce soir. Je le plaçais en échec devant mes proches et pourtant ! Non seulement il réagit avec un charisme presque envoûtant, il semble le faire en y prenant réellement plaisir. Cette idée me tire un grand sourire sincère, qui devient plus amusé à mesure du discours de notre interlocuteur et un peu gênée aussi. Remarquable ? Oh, si seulement il pouvait m’expliquer pourquoi il a baissé son regard si promptement tout à l’heure alors que je descendais l’escalier alors. Ou la raison pour laquelle je me satisfais autant de son attention ce soir. Ou ce que cette flamme, ce ressenti, au creux de mon estomac, signifie alors qu’il me complimente de la sorte avant d’évoquer cette petite blague entre nous.

«C’est de broches de Corvaillus dont je risque possiblement de manquer.» je fais simplement au départ. «Il est vrai que j’ai une belle collection là-haut, un petit caprice certainement. J’ai le souci d’apprécier les belles choses, or je n’ose pas souvent porter des vêtements aux couleurs plus vives telles que celle-ci. Ce soir cependant est une occasion toute spéciale, j’ai donc décidé d’y mettre un peu de couleur.»

Spéciale de par sa présence ou pour l’événement souligné, soit le troisième mois de vie de mon fils ? Probablement un peu des deux, bien que je me doute qu’Aster n’a pour le moment aucun intérêt pour mon attirail. D’ailleurs, au regard qu’il me lance suite à mon intervention au sujet de mes désirs, je me doute que cela n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Même que je m’attends parfaitement à être questionnée à ce sujet un peu plus tard. Ce que j’ai dit alors est vrai, je sais me montrer honnête pour peu qu’on me demande l’heure juste. Jusqu’à présent, Corvus s’est montré quelque peu prudent avec moi et moi de même d’ailleurs. Tous deux pour des raisons différentes, assurément. Dernièrement pourtant, je fais des efforts pour appliquer la deuxième leçon enseignée par ma mentor Azmitia. Je veux être en mesure de faire la part des choses entre mes émotions souvent blessées par mon passé et entre ma raison qui a tendance parfois à trop rationaliser justement. Trouver un équilibre entre ces deux pôles passe pour moi dans l’acceptation de mes difficultés, sans toutefois laisser celles-ci m’entraver. Je dois me mettre au défi pour avancer, pour mieux comprendre mes limites aussi.

Alors que Corvus évoque son père à nouveau, je ne peux m’empêcher de réfléchir à cet homme qui me semble être au cœur de nombreuses préoccupations chez mon invité. Je me demande surtout si son père, Assam, ne cherche pas à l’entraîner dans un certain moule. Je secoue la tête avec douceur, pour nier quelque chose qu’il a affirmé dans son discours.

«Ce n’est pas que j’aimerais que vous l’intégriez, il s’agit d’un milieu tendu après tout, parfois dangereux. Or je pense que vous auriez des aptitudes pour le faire. Puis en politique, tout n’est pas question de pouvoir ou d’ennemi, Corvus. C’est probablement naïf de ma part, mais j’ai espoir de faire différent de mon époux en ce sens : je veux le poste de conseillère pour faire une différence et améliorer les choses, pas pour écraser qui que ce soit. Même si effectivement, la vie politique entraîne malheureusement de nombreux conflits et par le fait même, d’ennemis.»

Ma vie politique est peut-être encore courte, pourtant elle me sied avec un certain naturel. Je n’ai pas le charisme de Lord Sitan ou de Corvus, mais je ne manque pas d’intelligence et de ressources. Malgré tout, je reste préoccupée et angoissée face à ma démarche, et mon état changeant ne lui a pas échappé. Je redresse les yeux vers lui, ne cherchant pas à dissimuler ma vulnérabilité cette fois, accueillant simplement ses mots si bien choisis comme d’habitude.

«Il ne s’agit pas de gagner pour moi, bien que j’avoue être dotée d’un esprit assez obstiné et compétitif, en plus d’un orgueil que vous avez rencontré à maintes reprises. Je veux simplement ne pas perdre la face, ce serait dommage tout de même. Mais merci, Corvus.»

Face à sa gentillesse, j’en oublie mes convictions de l’appeler par son nom. Je reporte plutôt mon attention sur les deux petits Pichus qui apprennent à faire connaissance d’un même enthousiasme. Un peu timide tout de même, le plus jeune des deux invite l’autre à jouer, et les deux se livrent à un jeu de chat et souris tout autour du balcon. Voyant les rongeurs s’approcher d’elle, Liora se redresse d’un bond et émettant un léger cri. Surprenant et pourtant, cette femme solide et si franche a peur des petits Pokémon tels qu’Hélios ici présent. Elle fuit en direction du banc de l’autre côté, celui où Akeira et moi avons pris place, cherchant à se cacher derrière nous.

«Leonys on échange de place d’accord?»

Connaissant sa crainte, j’accepte de le faire, traversant le balcon pour me poser à côté de Corvus. Je réalise que depuis la danse, nous n’avons jamais été si près (et le câlin, mais oublions-le, voulez-vous?). Si mon cœur bat à la chamade toutefois, ce n’est pas en raison de la peur cette fois. Aster, dans mes bras, gazouille de plus belle, jusqu’à apercevoir l’homme à mes côtés. D’un petit cri il semble presque le saluer, ce qui ne manque pas de me faire sourire.

«Vous me direz si Aster vous indispose. Il peut être bruyant à l’occasion.» voyant que les deux jeunes femmes discutent de leur côté, j’en profite pour adresser quelques mots à Corvus. «C’est surprenant, mais Liora a une peur bleue des petits Pokémon électriques. Elle a été mordue il y a un moment par un Pachirisu et la blessure s’est infectée, elle a été très malade. Ce qui me fait penser que je n’ai pas eu la chance de vous demander comment guérit votre blessure.»

Je déteste me trouver à une telle proximité tout en usant du vouvoiement. Cela ne me paraît tout bonnement plus naturel. Je baisse mon ton de voix de manière à ce que les autres ne surprennent pas notre conversation.

«Je voulais aussi mentionner… Je suis contente que tu sois là ce soir. Désolée si les filles peuvent se montrer un peu… Dis-le si elles te mettent mal à l’aise, je leur dirai de te laisser tranquille.»

J’ignore si cela suffirait. Pourtant je tenterais tout de même.

«Aussi hum… Je voulais aussi te rendre tes compliments sur ton accoutrement ce soir. C’est euh… réussi.»

«Hé oh ! Qu’est-ce que vous dites à voix basse là-bas ? On ne s’est pas éloignés pour que ça flirt hein !»

«Ça veut dire quoi «flirt» maman ?»

«C’est quand deux personnes s’aiment bien et qu’elles aimeraient être seules.»

«C’est toi qui a suggéré de changer de place, Liora, je ne faisais que m’enquérir de la santé de notre invité. Vous avez l’imagination fertile, toutes les deux.»


Je tâche une fois de plus de paraître désinvolte dans mon ton, voire désintéressée. Je sens ma patience mise à mal. Heureusement que Lord Sitan ne pouvait pas être des nôtres ce soir, car je sens que ç’aurait été pire encore. Je jette un coup d’œil désemparé à Corvus.

«Les rumeurs ne se tairont jamais, on dirait.»

Hors-Jeu:
Revenir en haut Aller en bas
Corvus Eddaryon
Corvus Eddaryon

Psy


Messages : 354
Écus : 1335
Âge du Personnage : 25 ans
Métier / Occupation : Cavalier Aérien (Soldat)
Lieu de Résidence : Enogen
Équipe Pokémon : 9 pkmns
Toujours avec lui :
Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Salava10 Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Mini0110 Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Tukq Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Mini0410
Au Manoir Corvaillus :
Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Q4uu Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Saphir11
Ailleurs :
Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Mini1110 Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 H69i Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Nymeri16
Psy


Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 EmptySam 30 Mai 2020 - 9:49


BURNING FLAME
And then the Lion got up, roaring in the sky,
for the reign of the Beast was over

De couleurs, cette soirée à peine entamée n’en manquait pas. Un sourire se dessina sur les lèvres du sakaien lorsque Leonys mentionna les broches. Avait-elle toujours cette fameuse broche, à l’origine de toutes ces rumeurs ? Une part de lui était curieuse de le savoir. Sans doute s’était-elle perdue avec le temps, ce n’était qu’une broche après tout.

Corvus aurait voulu croire le discours de Leonys concernant la politique, mais une part de lui demeurait irrémédiablement pessimiste. N’en était-il pas la preuve après tout ? Bresingra ne l’avait-elle pas envoyé ici sous un faux prétexte, sous le couvert d’une mission louable ? Au fond de lui, il espérait que Leonys puisse réaliser son rêve en tentant de se persuader que toutes les nations n’étaient pas comme Sakai, et qu’il y avait encore du bond dans tout cela. La jeune femme, cependant, n’ignorait pas qu’elle ne pouvait décemment pas avoir que des alliés et l’entendre le dire le rassura. Cette volonté de garder la face, Corvus pouvait la comprendre. Lui-même goûtait peu à l’idée de faire quelque chose sans réussir … s’il savait accepter ses défaites, elles n’en demeuraient pas moins rares, car il faisait toujours en sorte de faire s’accomplir ses desseins d’une manière ou d’une autre. Certains le disaient têtu, obstiné, Corvus lui préférait appeler cela de la ténacité et c’était là un trait qu’il semblait partager avec Leonys, comme beaucoup d’autres.

Leur timidité passée, reprenant le flambeau laissé par les enfants de Liora les petits Pichus se mirent à chahuter autour du balcon, se faufilant entre les choses à une vitesse folle. Lorsque, pris dans leur jeu ils s’approchèrent de Corvus et Liora, le jeune homme sentit la paysanne se tendre à côté de lui. L’instant d’après, elle était debout, non sans les avoir gratifié au préalable par l’un de ces cris dont les femmes avaient le secret. Bien vite elle s’éloigna de la zone occupée par les Pichus et le sakaien la suivit du regard, quelque peu interloqué par ce presque soudaine revirement de situation. Est-ce qu’elle avait peur des souris, vraiment ? Corvus se garda bien de sourire trop largement, bien que cela l’amusait. Par la suite, elle pria Leonys d’échanger leur place et tandis que la jeune femme s’approchait, le sakaien laissa ses yeux suivre ses mouvements, peut-être un peu plus qu’il ne l’aurait fallu. Lorsqu’elle s’installa finalement à ses côtés, Corvus l’accueillit avec un sourire. Loin de lui déplaire, cette proximité était inespérée … il allait devoir remercier les Pichus pour ça, assurément. Attiré par son petit cri, Corvus baissa un instant son regard vers l’enfant poser dans les bras de sa mère, s’attarda à l’observer, et il se rendit compte alors qu’il n’avait jamais eu l’occasion de le faire. Le sakaien n’avait pas eu la chance de le voir le soir du bal et leur première rencontre datait de ce fameux jour dans le marais, et l’instant ne s’y était alors pas vraiment prêté. Bien éveillé, ses yeux d’enfant grand ouverts, Corvus pouvait sentir l’attention qu’ils se portaient mutuellement. La couleur de ses cheveux n’était pas sans rappeler ceux de Leonys. Le hasard avait-il su qu’il grandirait sans père, pour le faire ainsi ressembler à sa mère ? En guise de salutation, Corvus lui offrit un sourire, avant de finalement reporter son attention vers Leonys, qui venait de lui parler.

« — Je serai bien mal avisé de le trouver bruyant. Je suis chez lui et cette soirée est pour lui alors, il peut bien faire ce qu’il veut. Il ne me gêne pas » assura le soldat « Quand à ma blessure, cela va beaucoup mieux, merci. Mélanna m’avait promis une marque, elle n’avait pas menti. Je suppose qu’il vaut mieux ça que la mort, de toute évidence » déclara le sakaien. Il tenta d’en sourire, conscient de l’humour un peu douteux dont il faisait preuve « Les Dyaga sont passés ce jour-là, je m’étonne qu’Abraxas ne vous ait pas fait l’honneur d’une visite. La présence de sa femme n’y était surement pas pour rien » affirma-t-il, un sourire aux lèvres.

Il en était même certain. En vérité, Abaxas n’avait pas tellement eu l’occasion de le faire et Corvus se satisfaisait de ce fait pour bien des raisons. Finalement, la voix de Leonys se fit presque murmure, et elle profita de voir Akeira et Liora occupées pour lui glisser quelques mots. Corvus ne put s’empêcher de tourner de nouveau un regard vers elle, faisant grandir cette proximité déjà singulière ; l’aspect dissimulé de leur échange n’y étant pas non plus pour rien. Les paroles de la jeune femme le firent sourire doucement et à son tour, sa voix se fit plus basse.

« — Ce n’est rien, laissons-les s’amuser un peu. Et puis, il faut bien l’avouer : elles ne manquent pas de répartie » affirma le jeune homme, toujours amusé à cette idée « En revanche, je ne suis pas certain de pouvoir gagner le cœur d’Imany ce soir » fit-il remarquer sur le même ton. Son sourire s’agrandit un instant … mais il ne s’avouait pas pour autant vaincu « Je suis heureux d’être ici aussi. J’étais sincère tout à l’heure : ce qui tu as là Leonys … cela n’a pas de prix » déclara le cavalier.

Cela le changeait bien de l’austère manoir Corvaillus. Corvus ne put s’empêcher de s’imaginer combien Leonys devait être malheureuse lorsque d’aventure le destin la menait entre ces murs sombres et froids. Si rires il y avait un jour eu dans le grand hall du manoir d’Eddar, jamais aucun n’avait été semblable à ceux qu’entendait Corvus aujourd’hui ; des rires honnêtes, chargés d’émotions, en un mot véritables. Les dernières paroles de Leonys l’amusèrent … est-ce qu’elle venait de le complimenter ? Le soldat ne s’y était pas attendu et il s’apprêtait à répondre un peu pitoyablement lorsque la mère des deux enfants les interrompit. Vraisemblablement, elle avait remarqué leur petit entretien et ne comptait pas les laisser s’en sortir aussi facilement. Leonys ne manqua pas de lui donner la réplique et, puisque Corvus était de nature joueur, il en fit de même.

« — Si j’avais voulu être seul avec Lady Valencia, je ne vous aurai pas fait l’honneur de ma superbe présence, Liora » lui répondit le sakaien.

Corvus devait bien l’avouer : il profitait de l’absence d’Imany pour charrier plus lourdement la paysanne. C’était de bonne guerre après tout, non ? Finalement, Leonys lui jeta un coup d’œil presque désespéré. Faire taire les rumeurs ? Ce n’était pas gagné effectivement.

« — Pas ce soir du moins. J’ai bien peur que nous devions nous faire une raison » lui répondit Corvus, un air faussement déçu dans la voix.

Malgré son jeu, il résonnait dans ses mots une forme de vérité, pour ne pas dire d’aveux. Ces rumeurs, Corvus avait-il envie de les faire taire tout simplement ? Le jeune homme n’en était plus tout à fait certain désormais. Le soldat voyait bien cet intérêt qu’il portait à Leonys plus qu’aux autres, il sentait bien son cœur battre un peu plus fort à chaque fois qu’il parvenait à la faire sourire. Cette soirée destinée à brouiller les pistes ne faisait que les rapprocher un peu plus … alors non, Corvus n’avait plus envie de faire taire les rumeurs, plus du tout ; et il ne s’en voulait même pas pour ça.

HRP:
Revenir en haut Aller en bas
Leonys A. Valencia
Leonys A. Valencia

Vol


Messages : 380
Écus : 601
Âge du Personnage : 27 ans
Métier / Occupation : Conseillère Économique
Lieu de Résidence : Vénovos
Équipe Pokémon : Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 330 AETIUS - Libégon ♂ - Lévitation - Sérieux

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 6wp6 DANAÉ - Lucario* ♀ - Impassible - Relax

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 873 ARIANE - Beldeneige ♀ - Écran Poudre - Relax

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 359 ORESTE - Absol ♂ - Chanceux - Mauvais

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 677 NAPOLÉON - Psystigri ♂ - Regard Vif - Modeste

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 156 SOLAL - Feurisson ♂ - Brasier - Prudent

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 172 HÉLIOS - Pichu ♂ - Statik - Timide

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 408 MAYA - Kranidos ♀ - Sans Limite - Fofolle
Vol


Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 EmptySam 30 Mai 2020 - 11:41

Aster et Corvus ont, à cet instant bref et pourtant chargé, leur premier véritable moment tous les deux. Je me fais témoin privilégié de cet échange. À nouveau, la sakaien se trouve sous mon regard scrutateur, testé dans cette interaction. Mon fils est le pivot de ma vie et il m’est tout bonnement impossible d’imaginer un monde dans lequel il n’est pas au cœur de mes préoccupations. Si le bébé devait mal réagir en sa présence, ce serait probablement suffisant pour alimenter les craintes que je refrène constamment. Or, il n’en est rien. Le petit se montre tout aussi curieux que le soldat lui faisant face. On m’a dit que sa vue n’était encore pas bien développée, ainsi je me demande ce qu’il peut percevoir hormis une grande silhouette sombre qui le détaille. Cela ne l’arrête pas pourtant. Cet enfant est doté d’un caractère facile et sociable après tout. Je me demande bien de qui il peut tenir une telle personnalité. Il ne manque pas de charme en tout cas. Je me sais peu objective à ce sujet, et piètre juge vu que je n’ai pas eu la chance de côtoyer beaucoup de bébés dans ma vie. Le fait que Corvus ne soit pas indisposé par sa présence me rassure aussi. Il se montre même très à l’aise avec les enfants ce soir. Je me demande s’il projette en avoir un jour. Pour poursuivre sa lignée, probablement, comme la majorité des hommes nobles.

Je me rassure d’ailleurs de le savoir sorti d’affaire. Je suis encore hantée par cette nuit, et traumatisée par les visions d’horreur que j’ai vues dans mon esprit. Plus encore, le souvenir du jeune homme s’écroulant me bouleverse. Alors qu’il tente maladroitement une pointe d’humour à ce sujet, je reste sérieuse, les sourcils froncés d’une inquiétude véritable et d’une grande détresse. Jamais, plus jamais. Je ne veux plus le voir tomber de cette manière. Je repense à ce qu’il a dit plus tôt, soudain angoissée. S’il se trouvait en danger, au cœur du conflit qui oppose sa chef et sa famille ? Corvus l’a dit. Il est un homme d’armes. Il n’hésitera pas à faire face à ses ennemis. C’est un soldat, il a choisi ce métier. Et plus que quiconque il est en mesure de se défendre. Or, je déteste cette perspective, celle qu’il pourrait en souffrir encore.

«Je préfère effectivement vraiment la marque.»

J’ai blêmi, me tordant les doigts, habitée une fois de plus par ce sentiment de culpabilité. Si je ne m’étais pas aventurée dans les marais, il n’aurait pas été blessé de cette manière. Il y a des moments où j’aurais souhaité qu’il ne me trouve jamais dans ces marécages. Et une autre qui égoïstement, n’aurait rien changé aux événements, puisqu’ils nous amènent ici ce soir. Je dresse les doigts vers sa poitrine, comme pour vérifier qu’il est toujours entier, mais me ravise avant que le contact ne se fasse. Ce serait inapproprié après tout.

«Pour ce qui est du Lord Dyaga, je suis soulagée de ne pas l’avoir croisé à un tel moment. Je n’aurais pas eu la force de composer avec lui je crois, sans offense.»

Une fois de plus, il me rassure quant à son appréciation de la soirée. Les deux autres (et Imany à l’occasion) semblent l’amuser davantage que l’inverse. Il fait justement référence à la cuisinière.

«Imany était présente lors de moments plus sombres de mon passé. Elle a tenté de m’aider alors et n’a pas été en mesure de le faire. Maintenant elle se montre prudente avec les gens qui m’entourent. Elle aspire à me protéger, sans se rendre compte que sa tendance ne m’aide en rien à reprendre confiance en les gens, comme toi par exemple. Vu la manière dont tu as abaissé toutes mes barrières une à une, je suis certaine qu’elle tombera vite sous le charme, elle aussi.»

Sous le charme. J’accuse son regard un instant, gênée malgré tout par mes propres mots sans toutefois me désister cette fois. Je les assume. Un moment du moins, puisque c’est difficile d’assumer ce genre de choses jusqu’au bout. Était-ce une forme… d’aveu ? Non, je ne crois pas pourtant j’ai l’impression tout de même que mon discours à son endroit a changé. Peut-être plus que mon discours, à vrai dire. Ses derniers mots me laissent pensive d’ailleurs. «Ce que tu as là» peut désigner ce manoir, cette vie, cette nouvelle famille. J’ai l’impression qu’il parle un peu de tout. J’avais peur, si peur, qu’il ne comprenne pas cette vie originale que nous menons. Ses mots me touchent et mon inquiétude de tout à l’heure se dissipe pour céder place à une douce chaleur au fond de moi.

L’intervention de Liora lui vaut une pique de la part de Corvus, ce qui ne manque pas de me faire sourire, et d’amuser grandement la victime. La paysanne éclate de rire une fois de plus, alors qu’Akeira nous gratifie d’une œillade quelque peu amusée. Regard qui se transforme en un énorme sourire, alors que les mots et la fausse déception de mon invité me laissent complètement bouche bée.

Car il ne joue pas tant la comédie, au final. Et je n’étais pas préparée à ceci. Je rougis ma foi violemment, portant une main à ma joue en retenant fermement mon fils de l’autre. Un complot. Un complot que dis-je ! La peur, l’excitation, l’enthousiasme, se mêlent dans un maelstrom inattendu et tous les regards se portent soudain vers moi, n’aidant en rien à faire le tri. Plus confuse que jamais, je cherche simplement une issue, ou une manière de rebondir sur mes propres émotions sans laisser paraître mon trouble. J’imagine que c’est trop tard. Cette fois, Corvus a gagné notre petit jeu, me prenant de court. À cet instant, un domestique arrive, nous faisant tous sursauter pour annoncer le dîner. Je suis la première à me redresser, fonçant presque vers l’intérieur en sentant mon cœur battre à la chamade. Reprends-toi, Leonys. Reprends-toi !

La table est superbement montée de nos meilleurs couverts, ceux que nous n’avons pas souvent l’occasion d’utiliser. Elle est décorée de chandeliers que j’ai dénichés chez un artisan talentueux de Vénovos. Je pose Aster dans sa chaise. Je prends place devant Corvus, à une extrémité de la table. Akeira se place à ma droite. Liora s’apprêtait à s’asseoir à côté de notre invité une fois de plus, probablement pour le bassiner de plus de questions. Elle est cependant coupée court dans sa tentative puisque le jeune Lukia insiste pour être à côté de son héros de la soirée. Alors qu’elle accepte, il brille presque de joie, prenant un air sérieux probablement pour impressionner le soldat. Or, ses yeux enjoués le trahissent. Le repas est servi par deux domestiques. Le repas, sous format communautaire comme souvent par ici, est composé d’un énorme poisson qui fume encore alors qu’il est posé sur la table. Son arôme vient titiller ma faim. À quand remonte mon dernier repas ? Je me demande si j’ai avalé quelque chose aujourd’hui à vrai dire. Un ragoût de viande cette fois est aussi posé sur la table, ainsi qu’une grande assiette de légumes divers et les fameuses pommes de terre d’Imany. Les coupes de vin de remplissent, le pain est servi. Personne n’ose bouger cependant, car nous attendons tous l’apparition de la cuisinière.

Celle-ci nous rejoint presque aussitôt après, ayant revêtu un beau costume composé d’une chemise et une veste brodée ainsi qu’un pantalon élégant. La voyant ainsi vêtue, je m’exclame ainsi que les filles autour de moi. Une fois à sa place au bout de la table, elle sourit avant de lever son verre en direction d’Aster.

«À notre rayon de soleil, à notre étoile.»

Je lève mon verre avec le même enthousiasme et trinque à la santé et à l’épanouissement de mon fils. Je trempe enfin mes lèvres dans le vin, que je ne bois plus souvent ces temps-cis. Dès la première gorgée, je peux sentir ma tête légèrement tourner. Ce n’était peut-être pas une bonne idée de boire aussi longuement en étant à jeun ou presque.

«Bon appétit à tous.»

La distribution des plats est une douce cacophonie de complicité. Il n’y a rien de plus intime à mes yeux que de partager un repas. Je reste silencieuse en dégustant chaque bouchée. Pendant ce temps, les autres échangent quelques conversations légères. Les Pokémon ont disparu, probablement occupés dans l’autre pièce où leur repas leur aura été servi aussi. Tous sauf Danaé qui, sans entrer dans la Grande Salle, nous salue depuis le couloir un instant. Elle porte le fameux collier que j’ai fait fabriquer pour elle, incrusté de pierres précieuses. Bien entendu elle offre un sourire de loin à Corvus avant de se diriger vers l’autre salle pour y manger à son tour.

«Alors, Lord Eddaryon, le repas vous plaît ? Lady Valencia l’a fait préparé spécialement pour vous convenir.»

«J’ai simplement insisté pour mes plats favoris de ta cuisine, Imany. Ces patates sont simplement divines et le poisson…»

«C’est ton premier repas aujourd’hui ?»


Akeira me regarde avec désapprobation. Son ton presque sec claque.

«Peut-être…»

«Leonys !»


Une vague de protestations s’élève autour de la table.

«Je mange maintenant, c’est mieux que rien du tout. Mes chères amies ici présentes pensent que je néglige mes besoins premiers. Ce n’est pas ma faute si je n’arrive pas à avaler quoi que ce soit avant mes discours.»

Je soupire avant de me remettre à manger. Toutes ici savent que j’ai énormément de difficulté à m’alimenter convenablement et ce depuis plusieurs mois, et même depuis les dernières années. Ce fut un enjeu de taille lors de ma grossesse, d’ailleurs.

«Monsieur Corvus, comment est-ce qu’on devient un soldat ?» Lukia cette fois est plus calme dans ses questions. Je sais que c’est parce qu’il a quelque chose en tête. «Comment est-ce qu’on s’entraîne à devenir fort ?»

Ses yeux bruns et vifs scrutent notre invité avec une telle intensité que je me doute qu’il ne se satisfera pas d’une réponse large. Il y a des parts de lui qui n’ont pas pu être épargnées par son passé. Est né là un grand désir justement de devenir fort et de protéger les siens. Je surveille cette conversation alors que les autres papotent doucement ensemble, prête à intervenir au cas où.

Hors Jeu:
Revenir en haut Aller en bas
Corvus Eddaryon
Corvus Eddaryon

Psy


Messages : 354
Écus : 1335
Âge du Personnage : 25 ans
Métier / Occupation : Cavalier Aérien (Soldat)
Lieu de Résidence : Enogen
Équipe Pokémon : 9 pkmns
Toujours avec lui :
Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Salava10 Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Mini0110 Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Tukq Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Mini0410
Au Manoir Corvaillus :
Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Q4uu Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Saphir11
Ailleurs :
Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Mini1110 Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 H69i Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Nymeri16
Psy


Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 EmptySam 30 Mai 2020 - 19:00


BURNING FLAME
And then the Lion got up, roaring in the sky,
for the reign of the Beast was over

Oui, quitte à choisir, lui aussi préférait la marque. Bien que toute aussi définitive, l’option cicatrice offrait d’avantages de possibilités que la mort, il fallait bien l’avouer. Leonys, cependant, semblait toujours troublée à l’idée de l’avoir vu frôler la mort et elle leva un instant ses doigts vers lui, vers sa poitrine, avant de finalement changer d’avis. S’il n’ignorait plus l’importance qu’il avait désormais pour la jeune femme, Corvus n’était pas certain de comprendre toute la complexité des sentiments qui troublaient Leonys au souvenir de ce fameux jour. Le saurait-il un jour ? Le savait-elle elle-même ?

Corvus écouta avec attention le récit de Leonys concernant Imany, et de nouvelles pièces du puzzle se dévoilèrent alors : Imany avait été au service du couple Torres. Elle savait ce qui s’était passé, en avait peut-être même été témoin. La réserve de la gouvernante, Corvus la comprenait désormais. Elle avait été là au plus sombre de l’histoire, peut-être était-ce même elle qui avait ramassé les morceaux. Bien sûr qu’elle se méfiait de lui, de cette imposante carrure, de ces cheveux noirs, de ce regard étranger, doux, mais qui pourtant pouvait cacher bien des choses, tellement de choses. Plus que jamais, le sakaien comprit qu’une soirée ne suffirait pas à lui donner confiance. Comme il l’avait fait avec la jeune femme – et comme il le faisait aujourd’hui encore – Corvus se montrerait patient. Les dernières paroles de Leonys ne manquèrent pas d’attirer vers elle le regard du cavalier et il eut la surprise de voir que cette fois, la jeune femme s’osa à soutenir ce même regard durant un instant. Sous le charme, elle aussi … Corvus eut un sourire léger, plus tendre qu’il ne l’aurait voulu, et son cœur s’emballa un peu. Ses aveux étaient aussi rares qu’exquis et le laissaient toujours dans un état particulier, si particulier.

Lorsque, finalement, Corvus prononça ses derniers mots, la réaction de Leonys ne se fit pas attendre. Comprenant que son ton n’avait pas été suffisamment convainquant – dire qu’il n’y avait pas fait exprès n’aurait pas été tout à fait honnête – le sakaien observa du coin de l’œil la jeune femme rougir, et il s’en amusa. Hélas, à mesure que le temps passait il prenait de plus en plus goût à l’idée de faire rosir ses joues. Cela la rendait moins distante, atteignable ; cependant le sakaien prenait garde à ne pas aller trop loin. Il n’était pas sans savoir qu’un excès de confiance pouvait lui faire manquer un pas, et les conséquences seraient alors désastreuses. Il fallait l’approcher sans la faire s’envoler, là était toute la complexité. Finalement, un domestique fit irruption pour les inviter à passer à table et Corvus vit la kunioise filer vers l’intérieur, l’air de rien. Laissant les femmes entrer tour à tour, un nouveau sourire d’amusement était né sur les lèvres du sakaien. La vérité, c’était qu’ils ne dupaient personne ; il le savait et, mieux encore : elle le savait aussi.


Ils traversèrent le salon pour atteindre la table et tandis qu’ils s’en approchaient, le regard de Corvus rencontra de nouveau la grande harpe, installée presque en retrait. Avec tout ça, il l’avait presque oublié ! A l’image du manoir et de tout ce qui s’y trouvait, la table avait été dressée avec beaucoup de charme et d’élégance. Aster fut installé en bout de table, à la gauche de Leonys, puis venait ensuite Akeira et enfin Cressia. L’autre siège en bout de table avait été laissé vide et Corvus devina alors la place d’Imany. A la droite de ce siège s’était installé Liora, qui avait été chassée par Lukia du fauteuil voisin. De ses yeux doux d’enfant, le garçon avait gagné la place à côté de Corvus, lui-même assis à gauche d’Aster et en face de Leonys.

Les grandes baies-vitrées donnaient à Corvus le sentiment qu’ils étaient encore dehors. Au loin, il pouvait apercevoir la mer effectuer ses vas-et-viens incessants, brillante sous les rayons du soleil qui s’estompaient à mesure que le temps s’écoulait. Lorsque les plats arrivèrent enfin, la pièce toute entière fut envahie d’une odeur à l’arôme envoûtant. Par la suite, ils furent finalement rejoints par Imany et la gouvernante brilla par son élégance nouvelle, qui lui valut une acclamation de la part de ses comparses. En guise d’approbation, Corvus la gratifia de quelques hochements de tête, reconnaissant à la fois l’effort et le goût. Une fois les verres remplis, un toast fut bien évidemment porté en l’honneur d’Aster – qui n’avait pas le moins du monde conscience que tout cela était pour lui – et s’en suivit ensuite un doux désordre au cours duquel les assiettes furent remplies, sous le son des couverts et des plats s’entrechoquant. Lorsque le sakaien porta la première bouchée à ses lèvres, force fut de reconnaître que Leonys n’avait pas mentit : la cuisine d’Imany dépassait largement ce qu’il avait connu jusqu’à présent. Les cuisiniers de Sakai n’étaient pas connus pour savoir cuisiner le poisson et plus que jamais Imany le lui prouvait aujourd’hui. D’ailleurs, elle ne manqua pas de le questionner à ce sujet … de toute évidence, la gouvernante n’en avait pas terminé avec lui et le contraire l’aurait étonné.

« — Et bien Imany, vous faites honneur à la réputation annoncée par notre hôte. Que cela soit pour me convenir ou non, Lady Valencia a bien fait de vous faire préparer vos spécialités : ce poisson est délicieux. Je suis étonné que vous n’ayez pas laissé quelques arrêtes dans l’espoir de m’étouffer » déclara Corvus, un sourire sur le coin des lèvres. Il ne pouvait pas s’empêcher de la titiller, n’est-ce pas ? Laissant l’amusement le gagner quelques instants, il le chassa finalement pour redevenir sérieux le temps de quelques mots « C’est très bon Imany » assura-t-il, plus sérieux que jamais.

Par la suite, à l’initiative d’Akeira la discussion prit une tournure quelque peu personnelle et Corvus se garda bien d’émettre le moindre commentaire, car à son sens cela ne le regardait pas le moins du monde. Corvus comprenait aisément combien le trac pouvait lui couper l’appétit, mais de là à ne faire qu’un repas ?  Les compères de Leonys n’avaient peut-être pas tout à fait tort … sans doute la silhouette de la jeune femme ne perdrait aucun charme à gagner quelques kilos, mais donner son avis ne lui paraissait pas comme étant chose à faire en cet instant précis. Il ne voulait pas trahir la jeune femme en donnant raison à ses amies, sans compter que cela impliquait un jugement, et juger Leonys Valencia était la dernière chose qu’il souhaitait faire à l’heure actuelle.

Jusqu’alors silencieux, Lukia l’interpella avec un calme étrange, presque posé. Sa question laissa le cavalier un instant perplexe et, buvant une gorgée de vin, Corvus prit quelques secondes pour réfléchir, organisant ses pensées. Il n’était pas question de répondre n’importe quoi au garçon. Le soldat pouvait sentir l’intensité de son regard … quelques mots ne lui suffiraient pas, Corvus le savait.

« — Et bien Lukia, il faut déjà que tu saches que tous les soldats ne sont pas forts, et que tous les gens forts ne sont pas forcément des soldats » affirma Corvus, qui entrevoyait déjà le schéma dans l’esprit du gamin « Il y a bien des manières de devenir fort. Tu peux devenir fort avec ça » Du doigt, il montra les bras frêles du garçon « Et, plus important encore, tu peux devenir fort ici » Et il désigna la poitrine de l’enfant, là où battait son cœur « Il y aura toujours quelqu’un pour être plus fort que tes bras, mais la force que tu auras dans ton cœur, personne ne peut jamais la vaincre. Elle peut être ébranlée, mais jamais détruite. Toi, tu es déjà fort là – il désigna son cœur – il ne te reste plus qu’à devenir fort ici » déclara le sakaien en pointant du doigt le bras de l’enfant. Il fit une courte pause, laissant au garçon le temps d’assimiler ce qu’il venait de lui dire « Pour l’instant, je ne voudrais pas jouer les rabat-joie, mais tu as encore du boulot. Regarde-ça comme c’est tout flagada » affirma le sakaien, tâtant du bout des doigts les petits biceps du garçon. Corvus lui offrit un sourire pour lui montrer qu’il plaisantait, puis il désigna l’assiette de l’enfant « Déjà, pour commencer, termine toujours ce que tu as dans ton assiette, même quand tu n’aimes pas. Il faut des forces pour être fort. Ensuite, il faut faire travailler tes muscles, mais ça, ce ne sera pas pour ce soir. Tu sais ce que c’est, les muscles ? » lui demanda Corvus.

Le jeune homme n’avait pas détourné son attention de l’enfant. Il devait l’avouer, Corvus aimait bien ce gamin, et il se découvrait d’ailleurs ce soir une étrange assurance en la présence des enfants. Le sakaien n’avait jamais eu l’occasion de se le découvrir et maintenant que c’était fait, cette idée ne manquait pas de l’étonner. Pourquoi ? Corvus n’en savait rien. Peut-être ne se connaissait-il pas autant qu’il le pensait. Certaines facettes de sa propre personnalité lui semblaient encore cachées et qui savait ce que cette soirée allait encore lui faire découvrir ? Lorsqu’il releva finalement le regard, Corvus croisa celui de Leonys et il se rendit compte qu’elle l’écoutait, l’avais écouté. Le sakaien s’attarda un instant dans l’ambre de ses yeux, un peu gêné non pas d’avoir été épié, mais plutôt à l’idée de savoir qu’elle avait entendu cette leçon un peu candide mais pas moins véritable.
Revenir en haut Aller en bas
Leonys A. Valencia
Leonys A. Valencia

Vol


Messages : 380
Écus : 601
Âge du Personnage : 27 ans
Métier / Occupation : Conseillère Économique
Lieu de Résidence : Vénovos
Équipe Pokémon : Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 330 AETIUS - Libégon ♂ - Lévitation - Sérieux

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 6wp6 DANAÉ - Lucario* ♀ - Impassible - Relax

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 873 ARIANE - Beldeneige ♀ - Écran Poudre - Relax

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 359 ORESTE - Absol ♂ - Chanceux - Mauvais

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 677 NAPOLÉON - Psystigri ♂ - Regard Vif - Modeste

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 156 SOLAL - Feurisson ♂ - Brasier - Prudent

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 172 HÉLIOS - Pichu ♂ - Statik - Timide

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 408 MAYA - Kranidos ♀ - Sans Limite - Fofolle
Vol


Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 EmptySam 30 Mai 2020 - 21:16

Imany est une cuisinière peu orthodoxe. Elle a énormément voyagé dans sa jeunesse avec le désir non seulement de former un esprit libre et instruit sur le monde, et de développer ses aptitudes culinaires. Passionnée par le mélange de cultures et de saveurs, elle ose là où beaucoup lui reprocheraient son audace. Éternelle hédoniste, je goûte à son style si particulier et l’encourage dans ses expérimentations. Elle possède un don. Parfois, je me plais à l’observer travailler dans la cuisine, malgré ses tentatives de me chasser. La femme ne mesure rien pourtant rien n’est laissé au hasard. Elle connaît son art au bout des doigts. Surtout, elle ne cherche pas à faire compliqué. Ce fameux poisson sur la table est simplement agrémenté d’épices simple et du citron qui en ce temps de l’année plus chaud offre une explosion de fraîcheur en bouche. Je m’en régale sans me lasser, faisant descendre le tout du vin qui décidément se vide rapidement ce soir. Je ne remarque même pas le discret domestique qui remplit la coupe sitôt elle est vidée, une tendance qui pourrait s’avérer dangereuse ce soir. J’ai tout simplement perdu l’habitude et mes excès des dernières semaines pourraient bien m’amener dans une fâcheuse situation si je ne me montre pas prudente. Au moins je ne suis pas la seule, Liora et Akeira ont toutes les deux aussi fini leur première coupe.

Imany aime surtout servir de nouveaux invités et se fait un défi de leur plaire. Malgré ses réticences envers Corvus, elle cherche son approbation bien malgré elle. Perfectionniste jusqu’au bout des doigts. En ce sens nous ne sommes pas bien différentes. Lors de nos repas, elle passe un bon moment à critiquer sa propre cuisine. Elle apprécie la critique même, elle aime le défi. Malheureusement pour elle cette fois notre invité est bien heureux de sa cuisine. Il se permet même une pique qui me fait bifurquer le regard vers Imany avec une certaine inquiétude. Heureusement, le jeune homme reprend son sérieux pour assurer la cuisinière de son appréciation du repas.

«Pour le moment je n’ai aucune raison de le faire, Lord Eddaryon. Pour le moment. Tant mieux si vous appréciez.»

Et ainsi, elle le laisse tranquille, pour le moment. Son regard cherche le mien et je soupire en le soutenant. J’aimerais lui dire que Corvus n’est pas Arthur, or je n’en sais strictement rien. Elle comme moi sommes condamnées à simplement apprendre à le connaître et à en apprendre davantage sur ce qui se dissimule derrière ses charmants sourires. Néanmoins, un détail ne peut m’échapper. Danaé. Si les secrets de son âme nous échappent, la Lucario devine chez les gens des détails qui ne peuvent apparaître à l’œil nu. L’affection que porte ma compagne au soldat sakaien ne m’échappe pas. Dan a bon cœur, et une personnalité sociable qui la porte vers l’autre. Or, elle a un respect et une confiance envers Corvus… Je ne sais quoi penser. À mes yeux il reste un mystère qu’il me tarde de découvrir. De la même manière, j’ai de plus envie de me dévoiler à lui. Cette tendance m’effraie et la méfiance d’Imany ne fait qu’accentuer mes craintes.

Si seulement il pouvait exister une manière d’être certain. Je scrute le jeune homme alors qu’il converse avec l’enfant, habitée, préoccupée par mes angoisses naturelles. Je peux le sentir que je m’accroche, que je m’attache. Vais-je souffrir encore ? Corvus parle de la force du cœur et je me questionne sur la mienne. Oui, ce cœur dans ma poitrine a été brisé. Il progresse dans sa guérison, mais sera-t-il un jour le même ? Ai-je simplement appris de mes erreurs passées ? Suis-je différente d’avant ? Si Corvus savait ce qu’Arthur m’a infligé par le passé, me jugerait-il ? Penserait-il qu’il est facile de prendre avantage sur moi, qu’il pourrait aussi s’y risquer ?

Son regard croise le mien et je réalise avoir fait lever dans la pièce une brise anxieuse. Les autres ne semblent pas avoir remarqué, mais je suis certaine que cela n’aura pas échappé au jeune homme. Ce soir. Ce soir je dois lui parler de ces angoisses qui me pèsent. Peut-être aurais-je l’esprit un peu plus tranquille. Pour le moment, je prends une grande inspiration et je souris, car ce qu’il a dit est touchant et vrai. Je pourrais le regarder discuter avec le garçon des heures. D’ailleurs, ses mots ont plongé Lukia un instant dans la perplexité : il réfléchit ardemment au sens de ses paroles qu’il ne pourra peut-être pas interpréter tout de suite. Pourtant, il a semé en lui une idée qui plus tard germera sans doute. La pointe d’humour le fait cependant sourire puis rire.

«Même pas vrai regarde !» il flexe ses muscles en impressionnant personne. «Des muscles je sais ce que c’est. Un jour, ils seront aussi forts que les tiens.»

Le garçon, sans mouvement brusque, prend le bras du jeune homme de ses deux mains comme pour tester la largeur des-dits muscles. Je suis tentée une fois de plus de charrier notre invité sur les paroles rapportées par Lord Dyaga, pourtant je m’abstiens, portant une coupe un peu fébrile à mes lèvres.

«Vous vous débrouillez bien avec les enfants, Lord Eddaryon.» je déteste l’appeler ainsi, cela manque simplement de naturel. Ma préoccupation de conserver les apparences l’emporte pourtant. «Vous en avez côtoyé beaucoup dans votre vie ? Maintenant que j’y pense, je ne connais pas grand-chose sur votre famille. Vous n’avez pas de fratrie il me semble, mais qu’en est-il de cousins ?»

Qui es-tu, Corvus ? Il y a tellement de choses que j’aimerais connaître. J’aimerais le questionner sur son père aussi, or je pense qu’il sera peut-être plus confortable d’en discuter sans tous les autres. Akeira porte attention et voyant que je la remarque ainsi attentive, elle se redresse un peu.

«Quoi ? Si Lord Eddaryon a un cousin mignon à présenter à une gentille dame de compagnie, ce pourrait être intéressant pour moi.»

«Pas question que je te laisse partir pour Sakai toi, oublie !»


Malgré la pointe d’humour dans ma voix, elle se renfrogne. Je crois que la jeune fille rêve de grandes histoires d’amour, comme moi à un tel âge. J’avais à peu près son âge d’ailleurs en épousant Arthur. Elle ferait mieux, contrairement à moi, de profiter de ses jeunes années. Je demeure discrète pendant le repas, qui file à une vitesse folle. À vrai dire, je m’enferme dans un mutisme un peu contemplatif, interrompu par les pleurs d’un bébé fatigué, réclamant son dernier boire du soir et son lit. Akeira, aussitôt, se redresse pour le porter contre elle et disparaître dans le couloir, sans même me donner l’occasion d’embrasser le bébé. Agacée, je me confie au sakaien.

«Akeira m’en veut un peu ces temps-ci… Je ne produis plus beaucoup de lait et je passe peu de temps à la maison. C’est difficile, j’aimerais qu’elle soit plus indulgente. C’est déjà assez humiliant de ne plus être en mesure de nourrir convenablement mon enfant.» je soupire, prenant une nouvelle gorgée de vin. «Pardon, je ne veux pas vous embêter avec ça. Dans le chaos de la maison, il y a parfois quelques conflits. J’imagine que c’est plus facile quand on habite qu’avec ses parents. Malgré que…»

J’ai une pensée pour les miens, avec qui la cohabitation serait tout simplement explosive. Peut-être pas finalement.

Hors-Jeu:
Revenir en haut Aller en bas
Corvus Eddaryon
Corvus Eddaryon

Psy


Messages : 354
Écus : 1335
Âge du Personnage : 25 ans
Métier / Occupation : Cavalier Aérien (Soldat)
Lieu de Résidence : Enogen
Équipe Pokémon : 9 pkmns
Toujours avec lui :
Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Salava10 Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Mini0110 Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Tukq Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Mini0410
Au Manoir Corvaillus :
Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Q4uu Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Saphir11
Ailleurs :
Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Mini1110 Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 H69i Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Nymeri16
Psy


Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 EmptyDim 31 Mai 2020 - 8:54


BURNING FLAME
And then the Lion got up, roaring in the sky,
for the reign of the Beast was over

Tandis que le regard du cavalier croisait celui de la jeune femme, un vent léger traversa un instant la salle. Personne ne sembla y faire attention, mais Corvus lui le remarqua car malgré les discussions qui bourdonnaient dans la pièce, son sens du détail était resté intact. Cela venait de Leonys, il le savait … le jeune homme avait finis par le comprendre : son pouvoir trahissait ses émotions, toujours. Que lui arrivait-il ? Corvus la questionna du regard l’espace d’un instant, avant que Lukia ne requiert finalement de nouveau son attention. Corvus offrit un sourire au garçon, laissant ses petites mains d’enfant entourer ses bras. Lorsque le soldat leva de nouveau les yeux vers Leonys, son trouble semblait être passé et elle le questionna sur cette famille dont il parlait si peu. S’il avait côtoyé beaucoup d’enfants dans sa vie ?

« — Non, cela est assez nouveau pour moi, je dois le reconnaître » répondit-il. Le manoir Corvaillus n’était pas vraiment le genre d’endroit où l’on emmenait les enfants après tout « Ma mère est native de Kattouga, un village au nord de Sakai. Sa sœur vit toujours là-bas et a un fils, mon cousin Sekou. Je crois deviner qu'il a sensiblement votre âge, Akeira, bien qu’un peu plus jeune » expliqua Corvus, donnant ainsi réplique à la remarque de la domestique « Sekou est – il eut un rire léger rien qu’à l’idée – extravagant, avenant, tout mon inverse. Je suis la nuit, il est le jour » affirma le soldat. Les jeunes femmes ne pouvaient pas le savoir mais il n’exagérait pas, vraiment pas « Il vous plairait Akeira, j’en suis certain. Il est forgeron, comme son père avant lui, et sa mère est joaillière. Un jour, il a montré à mon Osselait comment peintre son crâne, depuis il se badigeonne de peintures dès qu’il le peut » raconta-t-il.

Dit comme cela, il fallait bien avouer que cela ne manquait pas de singularité. Par la suite, le repas se déroula sans encombre au son des discussions. Etrangement, Imany lui avait accordé un certain répit, ce qui permettait à Corvus de remarquer le silence inhabituel de Leonys. Avait-il dit quelque chose qui l’avait contrarié ? Comment le savoir ? Tandis que les assiettes se vidaient, les pleurs d’Aster s’élevèrent à leur côté et sans attendre, Akeira s’empressa de le sortir de table pour l’emmener au loin, sous le regard presque courroucé de Leonys. Il y eu un instant de silence et le sakaien suivit la domestique du regard jusqu’à ce qu’elle eut disparu. Plus que jamais, il percevait la discorde qui séparait les deux jeunes femmes. Sans Akeira et Aster, les deux nobles se retrouvèrent presque isolés, car en bout de table Liora et Imany semblaient avoir repris leur discussion. Leonys se confia alors et silencieux, Corvus accueillit sa confidence avec attention.  

« — Il faut bien quelques disputes pour ponctuer toute cette joie de vivre » fit remarquer le jeune homme. C’était normal après tout, n’est-ce pas ? « Hélas, j’ai bien peur que cette tendance soit inversée entre les murs du manoir d’Eddar. Mon père est un homme difficile, conservateur et par-dessus tout exigeant. Il est né juste avant la révolution à Sakai et n’a jamais pardonné à sa mère ce qu’elle a fait de la maison d’Eddar en cette sombre période. Ses choix ont pourtant permis à cette famille de survivre là où bien d’autres ont sombré … aujourd’hui, il tente de rendre à la famille sa gloire d’antan, qu’importe le prix à payer pour cela » raconta le sakaien « Ce qui a lieu ici n’arriverait jamais chez lui. Cela ne le dérange pas de vous faire couper un membre si vous le regardez de travers ou si vous avez le malheur de dire du mal de la noble et très ancienne lignée d’Eddar – est-ce qu'il se moquait ? Juste un peu – Je n’ai pas souvenir d’avoir un jour entendu rire semblables à ce soir résonner sur les pierres sombres du manoir » déclara Corvus « Ce n’est pas plus simple lorsqu’on vit avec un homme comme cela, laissez-moi vous l’assurer » résuma-t-il finalement. Il tenta une pointe d’humour « Au moins, vos amies ne coupent pas des têtes si vous les courroucez » ajouta le sakaien.

Sa relation avec Assam faisait partie de ses points sensibles et s’il ne souffrait pas d’en parler, le jeune homme pouvait difficilement cacher l’émotion qui le gagnait en de telles circonstances, car cette situation lui pesait. Corvus en était venu à détester cet homme dont l’ombre éclipsait tout ce qui se trouvait au Manoir d’Eddar et même au-delà, pourtant une part de lui ne pouvait s’empêcher de l’aimer. Ewa ne l’aimait-elle pas après tout ? Corvus n’arrivait pas à comprendre pourquoi … sans doute Assam était-il plus qu’il ne le laissait paraître. Sans doute avait-il du bond au fond de lui, tout au fond, bien caché. Le problème, c’était qu’il ne le montrait pas, ne l’avait jamais montré à Corvus ; et le jeune homme s’en voulait de passer à côté de cela. Comme pour chasser son trouble, la sakaien prit une inspiration. Comme toujours, il n’était pas insensible aux problèmes de la jeune femme et préférait s’attarder sur les siens plutôt que sur ceux qui lui étaient propres. Il était comme ça après tout et malgré la discussion qu’il avait eu avec Azmitia, Corvus n’était pas prêt de changer.

Leonys était fatiguée et cela se voyait. Corvus pouvait le sentir au timbre de sa voix, à la pâleur relative de sa peau et à son regard qui, malgré toute son adversité, peinait désormais à le cacher. Cela ne l’étonnait pas. Ces dernières semaines avaient été éprouvantes pour elle et le stress de sa campagne n’y était pas pour rien. Et puis, si elle ne mangeait pas, cela ne devait pas arranger les choses. Corvus ne connaissait rien en matière de maternité, mais sans doute cela avait-il un rapport avec le fait qu’elle ne produisait plus de lait.

« — Peut-être devriez-vous prendre une journée pour vous, Leonys, pour vous reposer, loin du tumulte de votre campagne. Je suis sûr que Lord Sitan comprendrait. Juste une journée, pour vous ressourcer, manger, dormir, et profiter de votre fils » proposa Corvus « Vous en avez besoin. Même les lions ont besoin de répit » assura-t-il en lui offrant un sourire.

Il termina son verre, laissa un domestique le remplir de nouveau en se promettant que ce serait le dernier. Il n’était pas question de laisser le vin troubler ses paroles et plus encore ses choix, sans compter qu’il allait bien devoir rentrer à un moment donné. Il n’était pas question de se perdre dans les rues de Venovos ni de trébucher au détour d’une marche. Il avait une réputation à tenir quand même. Quand même.

HRP:
Revenir en haut Aller en bas
Leonys A. Valencia
Leonys A. Valencia

Vol


Messages : 380
Écus : 601
Âge du Personnage : 27 ans
Métier / Occupation : Conseillère Économique
Lieu de Résidence : Vénovos
Équipe Pokémon : Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 330 AETIUS - Libégon ♂ - Lévitation - Sérieux

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 6wp6 DANAÉ - Lucario* ♀ - Impassible - Relax

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 873 ARIANE - Beldeneige ♀ - Écran Poudre - Relax

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 359 ORESTE - Absol ♂ - Chanceux - Mauvais

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 677 NAPOLÉON - Psystigri ♂ - Regard Vif - Modeste

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 156 SOLAL - Feurisson ♂ - Brasier - Prudent

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 172 HÉLIOS - Pichu ♂ - Statik - Timide

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 408 MAYA - Kranidos ♀ - Sans Limite - Fofolle
Vol


Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 EmptyDim 31 Mai 2020 - 10:48

Mon trouble n’a pas échappé au sakaien, qui m’interroge d’un regard sans trouver réponse. Pour l’instant. J’ai pris ma décision désormais, me sens prête à le faire d’une manière. J’ai le sentiment grandissant que de lui parler des parts les plus sombres de mon passé apaiserait de nombreuses de mes angoisses. Si ce doit mal se passer alors soit. Au moins j’en aurai le cœur net. Je ne me laisserai plus m’attacher à lui, j’interviendrai à temps pour m’éviter des souffrances inutiles. Et si au contraire il accueille le tout avec chaleur et compassion alors… Alors je l’ignore. J’essaie de me convaincre qu’il a entre les mains déjà d’importantes parts du puzzle. Que les composantes de mon vécu accumulées au fil de nos conversations lui auront permis déjà de composer un portrait semblable à la réalité. Plusieurs fois, il a sous-entendu comprendre d’une manière alors… pourquoi suis-je si inquiète ? Encore une fois, je suis habitée par la crainte de le perdre, plus que jamais à vrai dire. Car je prends goût à sa présence dans le manoir, à ses sourires, à ses discussions légères avec ma nouvelle famille.

Je ne voulais pas ça.

J’ai tenté d’y résister, en vain, en vain. Plutôt que de résister, je préfère assumer et prendre les rennes de ce lien grandissant. Être en contrôle. On m’a dit que certaines choses ne peuvent vraiment se contrôler dans la vie, pourtant je m’obstine à y croire. Il doit y avoir moyen d’éviter de souffrir à nouveau, il le doit. Cette conversation sera difficile. Je n’ai jamais avoué ce qui s’est passé à voix haute, simplement, sans chercher à le cacher. Je suis nerveuse rien que d’y penser. Et terrorisée.

Cette conversation viendra plus tard de toute manière et j’avale la dernière gorgée de ma deuxième coupe pour m’offrir le courage nécessaire. Je me concentre plutôt sur mon interlocuteur, que j’ai questionné après tout. Ainsi il n’a pas tant l’habitude de se trouver en présence d’enfants. J’aurais pensé l’inverse vu son naturel avec Lukia. Cette pensée me tire un sourire attendri, je dois bien le reconnaître. Akeira, avant son départ, semble très intéressée à la perspective de rencontrer ce fameux Sekou et je me doute qu’elle s’imaginera bien des choses à son propos vu son imagination fertile. Je sourcille à sa comparaison de lui-même avec la nuit. Au premier abord, je rejette un peu l’idée. Pourtant, au souvenir de cette envolée à dos d’Airmure qui nous menés sous l’œil scrutateur de la lune, je dois reconnaître le bien-fondé de ce comparatif. Je me souviens du sentiment de paix m’ayant alors habitée, semblable à celui que je peux ressentir auprès du jeune homme.

«Vous n’auriez pas dû lui dire ça, maintenant elle va se faire toutes sortes d’idées sur ce fameux Sekou.»
je fais en retenant un sourire amusé.

À son départ, je me surprends à soupirer à nouveau. Je n’ai jamais connu de véritables amitiés avant celles qui me lient aux gens ici entourant la table. Bien souvent, j’ignore comment réagir face aux réactions vives d’Akeira, particulièrement ses colères. J’ai tendance à les laisser couler ou tout bonnement les ignorer, ce qui ne va pas dans le sens d’une résolution. Corvus semble aussi en proie aussi de ses propres conflits, et je constate avoir misé juste en supposant une relation difficile avec son paternel. Pour une fois, je le vois perdre de son calme habituel pour une émotivité empreinte de rancœur. Ma tête se penche sur le côté alors que je lui prête toute mon attention, ne pouvait m’empêcher de voir quelques points communs avec ma mère tout de même. Exigeant hein ? À voir le portrait dépeint par mon invité, je devine que cette exigence passe souvent par des moyens éducatifs durs. Je ne comprends pas la tendance de la noblesse de se raccrocher aux choses du passé, particulièrement à Sakai. Le jeu auquel son père joue en est un dangereux, et soudain je comprends mieux les craintes de Corvus quant au conflit qui oppose son géniteur à Bravoure Bresingra. J’ai envie de lui demander… pourquoi s’impose-t-il d’y habiter alors ? Certainement que son salaire de soldat ne lui permettra pas le luxe dans lequel il peut vivre actuellement, or ce serait toujours mieux que vivre ainsi… non ? Je n’ose pas le faire toutefois, car je n’en connais pas assez sur mon interlocuteur pour me permettre une telle suggestion, ni tout ce que cette décision pourrait impliquer. Corvus a peur de son père, de ça j’en suis convaincue. Il n’y a qu’à voir ce qu’il a exprimé dans sa lettre pour le deviner. Par la bande, j’en viens aussi à le craindre.

«Il ne doit pas beaucoup aimer que vous vous trouviez ici ce soir, en fait.» j’ai blêmit quelque peu, me demandant si en atterrissant au cœur de son hall, je n’ai pas fait un affront qui ne se pardonnera jamais. Mon cœur s’est mis à battre à la chamade. Il y a chez Assam Eddaryon une grande violence, qu’en est-il chez son fils ? «C’est surprenant, je veux dire… Vous connaissant vous et puis votre mère qui est si douce et exceptionnelle ! Enfin, j’imagine qu’il a aussi ses bons côtés.»[/b]

Ma voix s’est fait un peu plus nerveuse, pourtant je me promets d’en reparler une fois que nous serons seuls. Il m’a apporté son aide si souvent, c’est tout bonnement impossible que je le laisse seul avec cette émotivité. Acceptera-t-il de s’ouvrir alors ?

[b]«Ce n’est pas Lord Sitan qu’il faudrait convaincre, mais moi. Une fois qu’il me vient un projet en tête il est très difficile de m’en défaire. Je crains devenir obsessive envers mon travail à l’occasion, et de me reposer ne ferait qu’accentuer mes préoccupations à performer. Je déteste tout bonnement me reposer.»
je fais la moue quelque peu. «Toutefois, oui, je dois faire plus attention à mes besoins et ceux de mon fils. Cette soirée déjà me fait un bien fou, vous savez ? C’est une des raisons pour laquelle j’ai tenu à vous inviter. De cette manière je sais que je courrai pas à mon bureau pour relire et retravailler mes discours.»

Comme beaucoup de choses, il apaise les parts le plus extrêmes de moi. Surtout, la motivation à le côtoyer éclipse celle de travailler. Je tente un sourire timide en sa direction avant d’être interrompue par Imany qui annonce qu’elle doit nous laisser quelque temps pour aller préparer le dessert. À ce moment, Liora réalise que nous discutons depuis un trop long moment seul à seule de notre côté de la table.

«Leonys, pendant que nous attendons, pourrais-tu nous jouer quelque chose ?»

Une habitude entre ces murs. Malgré ma gêne de me produire devant ce maigre public, je prends place régulièrement derrière la harpe pour jouer quelques notes. Ce petit rituel aide très souvent la paysanne à mettre ses deux petits turbulents au lit. J’hoche donc simplement la tête avant de me diriger vers l’immense instrument. Mes doigts filent contre les cordes pour m’assurer qu’elles sont bien accordées. J’entame ensuite une douce mélodie, fermant les yeux pour m’imprégner la musique. Pendant ce temps, j’entends les enfants se rapprocher ainsi que quelques Pokémon nous rejoindre. Solal, par exemple, grimpe sur les genoux de Corvus. J’ai aperçu Napoléon couché sur un des fauteuils du salon, bien lové en boule. Ariane pour sa part est retournée sur le balcon pour accueillir l’apparition de la lune. Danaé a pris les deux Pichus et vient s’asseoir sur le plancher devant moi tout près des enfants pour écouter la douce musique.

«J’adore la regarder jouer, elle me semble si paisible. Un peu comme quand elle est avec vous, Lord Eddaryon. Sauf bien sûr quand vous souriez un peu trop longtemps.»

Trop concentrée pour réagir, je laisse simplement couler. Peu après, Akeira reparaît pour se placer près des enfants. Cressia grimpe sur ses genoux, les yeux lourds déjà. Nul doute qu’après le repas, les deux fileront se coucher. Je ne réalise pas les minutes qui passent : je joue depuis si longtemps de cet instrument que le tout ne demande plus d’effort vraiment tant que je n’apprends plus de nouvelles chansons. Pendant mon concert, les domestiques ramassent la table et apportent le dessert, une tarte aux baies, un peu skyr et des fruits frais. Je m’interromps alors que les enfants se précipitent à table pour profiter de ces sucreries. Je reviens ensuite vers la table pour réclamer ma part, beaucoup plus calme que tout à l’heure.

De cette paix nouvelle je puise le courage pour tout à l’heure, qui viendra bien assez tôt.

Hors-Jeu:
Revenir en haut Aller en bas
Corvus Eddaryon
Corvus Eddaryon

Psy


Messages : 354
Écus : 1335
Âge du Personnage : 25 ans
Métier / Occupation : Cavalier Aérien (Soldat)
Lieu de Résidence : Enogen
Équipe Pokémon : 9 pkmns
Toujours avec lui :
Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Salava10 Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Mini0110 Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Tukq Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Mini0410
Au Manoir Corvaillus :
Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Q4uu Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Saphir11
Ailleurs :
Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Mini1110 Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 H69i Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Nymeri16
Psy


Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 EmptyDim 31 Mai 2020 - 19:44


BURNING FLAME
And then the Lion got up, roaring in the sky,
for the reign of the Beast was over



Non, effectivement, Lord Assam de la maison d’Eddar n’aimait pas beaucoup l’idée de le savoir ici, entre les murs du manoir de celle-là même qu’il aurait aimé voir disparaître. Cela n’avait rien de personnel : Leonys Valencia était juste, pour lui, un obstacle aux projets qui attendaient depuis longtemps son fils. Si, lors du départ de Corvus, Assam croyait encore qu’il était possible de lui sortir cette fille de la tête et de tuer dans l’œuf leur potentielle histoire, les nouvelles de Venovos – qui ne tarderaient pas de lui parvenir – ne manqueraient pas de confirmer ses craintes … car malgré toutes les belles paroles de Corvus, malgré tout ce qu’il s’efforçait à faire croire aux gens autour de lui, Assam connaissait son fils. Moins bien qu’Ewa certes, mais il le connaissait : Corvus ne lui avait jamais désobéit. Il n’avait jamais défié son autorité, n’avait jamais refuser ses ordres, ne s’était jamais dressé contre lui. Aujourd’hui pourtant, le soldat l’avait fait, et pourquoi ? Pour une fille. Non, cette fille allait lui poser des problèmes. Assam l’avait su dès le départ, à l’instant même où il l’avait vu danser avec elle dans le grand hall du manoir d’Eddar.

Corvus, lui, avait fait ce choix en tout état de cause. Si Leonys n’avait pas manqué de l’influencer quelques heures plus tôt, le sakaien prenait l’entière responsabilité de ses choix, ceux qui l’avaient finalement mené jusqu’ici ce soir. S’il en connaissait les conséquences futures, il ne les regrettait pas, pas le moins du monde. Alors oui, Assam serait furieux, oui, il allait en entendre parler et oui, il risquait de mettre Leonys en danger à cause de cela. Etait-ce le prix à payer pour être en sa compagnie ? Bien sûre, mais cela lui importait peu. Il la protégerait, et si d’aventure Assam venait à toucher un cheveu d’elle, Corvus ne manquerait pas de lui rappeler les mots d’Eddar ; car lui aussi était un fils d’Eddar après tout. Devraient-ils en arriver là ? L’avenir seul pouvait le dire. Pour l’heure, mirage à l’horizon, la menace était encore lointaine. La colère d’Assam ne frapperait pas ce soir, aussi Corvus se promit d’en apprécier chaque instant.

Il y avait effectivement, dans ce modeste portrait de famille, une disparité étrange qui n’avait pas échappé à Leonys : d’un côté se tenaient Ewa et Corvus, brebis douces et placides, et de l’autre Assam, loup solitaire et barbare qui faisait régner sa loi sur son fief et ses gens, et même au-delà. Comment la brebis avait-elle pu s’éprendre du loup ? Sans doute avait-il des bons côtés. J’imagine.

« — J’imagine aussi » lui répondit simplement Corvus.

Il était tout aussi perplexe qu’elle. La conversation changea finalement et le sakaien s’en sentit soulagé.

Bien malgré lui, Leonys goûtait peu à l’idée de se reposer et Corvus n’insista pas. Peut-être parviendrait-il à la convaincre un peu plus tard, si d’aventure la soirée venait à leur offrir un moment seul à seul. Corvus ne pensait pas ses paroles fausses : cette soirée lui faisait du bien et il la croyait. Il voyait ses sourires et cette légèreté sur son visage. Ce genre de détails ne pouvaient être feints, même par une politicienne en devenir.

Se levant, Imany les abandonna un instant pour retourner en cuisine et Liora en profita pour les rejoindre. Contre toute attente, elle désigna la harpe, réclama à la jeune femme quelques notes. Corvus eut un sourire en découvrant que ses suppositions se révélaient avérées : le grand instrument était bien celui de Leonys ! Loin de lui déplaire, le sakaien s’étonna à la voir accepter aussi facilement et à peine s’approcha-t-elle de l’instrument que tout le monde s’affaira à s’installer autour. Les deux enfants s’empressèrent de se rapprocher et aux premiers sons des cordes, Corvus eut le plaisir de voir apparaître certains des pokémons de la jeune femme. Cela semblait être un rituel ici, car chacun avait sa place. Corvus tourna sa chaise de manière à pouvoir observer ce spectacle si particulier, et s’approchant d’un air décidé Solal lui fit la surprise de grimper sur ses genoux … surprise, vraiment ? A l’instar de Soleil avec Leonys, le petit Héricendre semblait lui porter une affection toute particulière. Corvus le sentit se lover à la jointure de ses deux cuisses, et du bout des doigts le soldat effleura son pelage semblable à du velours. Bientôt, le son de la harpe s’éleva dans la grande salle et de ses notes, Leonys envoûta le cœur de tous ceux qui l’écoutaient.

Corvus, bien évidemment, ne faisait pas exception à la règle. Il sentait en lui les vibrations des cordes, dont le son formait une mélodie douce et apaisante. Couplé à l’effet du vin et du repas qui n’avait pas manqué de le sustenter, l’air de la musique acheva de le contenter. C’était-il un jour sentit plus apaisé ? Corvus n’en était pas certain. Il touchait là une forme de bonheur encore étrangère, mais qu’il se surprenait pourtant à apprécier, à ne plus vouloir lâcher. Son regard se perdit un instant vers Leonys, dont les doigts dansaient sur les cordes de la grande harpe. Ainsi face à l’instrument, elle lui semblait si petite, si frêle ; et tandis que la mélodie s’élevait toujours plus dans les airs, Corvus sentit grandir en lui ce sentiment qu’il tentait pourtant de réfréner, celui qu’une part de lui craignait … car il savait ce qu’il impliquait. Laissant son regard s’attarder sur les courbes dessinées de son corps, Corvus laissa la vérité s’emparer un instant de son cœur. L’idée le troublait, lui inspirait l’espoir tout autant que la crainte. Il tombait amoureux, et il ne pouvait pas s’en empêcher.

Les paroles de Liora le sortirent de sa contemplation. Toujours perturbé par sa prise de conscience, avec lenteur, Corvus tourna la tête dans sa direction, et pour la première fois depuis qu’il était là il s’attarda à soutenir son regard, lui offrant un échange silencieux dont il avait le secret. Corvus aurait voulu lui répondre avec cette légèreté dont il faisait preuve depuis le départ, rebondissant d’une nouvelle cabriole sur les paroles de la paysanne … mais quoi, que pouvait-il bien lui répondre ? Sans doute inconsciemment, ce qu’elle venait de lui dire ne l’aidait pas, pas le moins du monde. Corvus dû faire un effort pour sourire, feignant d’être amusé … il aurait voulu lui dire qu’il savait, non pas par orgueil mais parce qu’il en avait conscience, tout simplement ; il avait conscience de cet effet qu’il avait sur la jeune femme … mais il devait maintenir la mascarade, n’est-ce pas ? Par respect pour Leonys.

« — Avec moi, comme avec beaucoup d’autres » assura finalement le sakaien.

Il tenta d’y mettre le ton, espérant que Liora n’y verrait que du feu. Le dessert arriva finalement et la musique se dissipa, faisant regagner sa place à tout à chacun. L’odeur sucrée de la tarte aux baies attisa la gourmandise du sakaien … encore une fois, Imany faisait honneur à sa réputation. De nouveau installé autour de la table, Corvus se hasarda à questionner Leonys.

« — Vous jouez depuis longtemps, Lady Valencia ? » lui demanda-t-il « J’ai le sentiment que je ne cesserai jamais vraiment de vous découvrir » affirma le sakaien.

Le lui avait-il déjà dit ? Corvus n’en savait rien. Cela était vrai pourtant : il ne cessait de la découvrir, encore et toujours.
Revenir en haut Aller en bas
Leonys A. Valencia
Leonys A. Valencia

Vol


Messages : 380
Écus : 601
Âge du Personnage : 27 ans
Métier / Occupation : Conseillère Économique
Lieu de Résidence : Vénovos
Équipe Pokémon : Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 330 AETIUS - Libégon ♂ - Lévitation - Sérieux

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 6wp6 DANAÉ - Lucario* ♀ - Impassible - Relax

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 873 ARIANE - Beldeneige ♀ - Écran Poudre - Relax

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 359 ORESTE - Absol ♂ - Chanceux - Mauvais

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 677 NAPOLÉON - Psystigri ♂ - Regard Vif - Modeste

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 156 SOLAL - Feurisson ♂ - Brasier - Prudent

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 172 HÉLIOS - Pichu ♂ - Statik - Timide

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 408 MAYA - Kranidos ♀ - Sans Limite - Fofolle
Vol


Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 EmptyDim 31 Mai 2020 - 22:29

Lorsque je joue, il n’y a plus rien.
Sans la passion et la détermination pour pousser mon art plus loin, je n’ai jamais pu envisager une carrière en musique. Cet esprit si particulier qui me caractérise cherchait alors un défi de nature différente, que j’ai nourri de mes études. Or, je vibre encore d’un plaisir incommensurable à me perdre parmi les notes, à me laisser envahir de l’émotivité si particulière de la harpe. Même si je n’en ai pas fait mon métier, la musique reste une part importante de qui je suis et une échappatoire à nombreuses de mes angoisses. Jouer est un plaisir qui m’a été longtemps interdit. Ce sont les filles qui m’ont convaincu de m’y exercer à nouveau, ce qui explique la présence l’instrument dans cette pièce. Je ne le regrette pas. Dévoiler cette part de moi à Corvus ne me gêne pas. Malgré toujours ces questions cruelles qui me taraudent, je lui offre sans le moindre mal. Appréciera-t-il ? S’ennuiera-t-il ? Jugera-t-il ma maîtrise de l’instrument ? Tant pis, si tel est le cas. Car il n’est pas question pour moi de laisser cet intérêt de côté. De toute manière, j’en suis convaincue. Toutes ces peurs qui m’habitent, au moins sur ce sujet, n’ont pas lieu d’être. Je me sens bien en rejoignant la table, tout simplement.

Un instant, mon regard croise celui de Liora. Elle me regarde d’une telle façon; je n’ai pas le talent de l’interpréter. Elle me semble comme en paix ? Je devine une sorte de tendresse dans ses yeux, mais ce qu’elle signifie, je ne saurais dire. Son regard bifurque ensuite en direction de notre invité. Elle pose sa joue dans sa paume, un sourire aux lèvres. Je souris aussi, car j’aime la voir ainsi, aussi apaisée. J’aime qu’elle soit présente ici même si nous sommes si fondamentalement différentes. Il me soulage de la voir si bien. Mon attention se détourne vers Corvus à mon tour. Je devine chez lui, ou du moins crois deviner, le même apaisement. Mon cœur bondit à l’idée qu’il se sente à son aise dans mon petit nid. Je résiste à l’idée de le voir partir plus tard ce soir. La soirée file si vite, désormais le soleil est couché sur cet horizon dirigé vers l’est. Je n’ai simplement pas envie qu’elle s’arrête.

«Imany et Akeira m’ont convaincu d’en reprendre la pratique régulière à vrai dire, alors que je l’avais beaucoup délaissée lors des dernières années. Je joue depuis… mes six ou sept ans ? J’ai bénéficié d’une éducation très complète mais aussi très stricte. Ma mère exigeait l’excellence dans tous les domaines, elle ne se satisfaisait d’aucun progrès. La musique est au moins une leçon que j’appréciais réellement, ainsi j’y ai développé un talent approximatif. J’aime beaucoup jouer, cela m’apaise.»

«Puis nous y avons pris goût, vraiment.»

Je souris avec humilité, avant de prendre une première bouchée de cette tarte, accompagnée d’un peu de skyr et de fruits. Je n’ai plus faim pourtant la gourmandise me pousse à céder à la tentation.

«En fait, j’adore toute forme de musique. Comme la danse.» mon ton est calme et doux. Je souris en mentionnant ce dernier élément. «Vous étiez un bon cavalier vous-même le soir du bal, Corvus, avec un bon sens du rythme.»

Peut-être joue-t-il lui aussi d’un instrument, ou est simplement appréciatif de la musique au même titre que moi. Liora se met à parler de son père, décédé depuis longtemps, un artisan qui fabriquait des instruments de musique. Comme toujours alors que la paysanne fait le récit de sa vie auprès de cet homme, je prête une oreille attentive, puisqu’elle s’exprime toujours avec tant de douceur ! Son amour pour son père ne fait absolument aucun doute. Les enfants aussi l’écoutent, apprenant à connaître cet homme au-travers les récits de leur mère. Avant la fin de ses histoires, Cressia s’est endormie contre Akeira.

«Je pense que c’est l’heure d’aller coucher les enfants. Et moi-même par le fait même, les petits m’ont tuée à la plage aujourd’hui.»

«Oh noooon maman, je vais rester avec monsieur Corvus plus longtemps.» proteste Lukia.

«Ne t’inquiètes pas, Lukia. Quelque chose me dit que tu le reverras.»

Elle se dirige vers Corvus pour lui serrer la main, tandis que le garçon se résigne. Le petit offre un grand câlin à son héros avant d'aller saluer les autres, y compris moi. Je dépose un baiser sur son front en guise de salut pour la nuit.

«Ce fut un plaisir Lord Eddaryon. Merci pour ce que vous avez dit à Lukia tout à l’heure.»

Prenant Cressia dans ses bras, elle se dirige en direction de l’étage.

«Pour ma part, le nettoyage des cuisines m’attend. Akeira, tu pourras m’y aider ?»

«Oui bien sûr.»

«Lord Eddaryon, n’hésitez pas si vous avez besoin de quoi que ce soit. Je vous laisse entre les mains de Lady Valencia.»


La nervosité me gagne. Je savais que ce moment viendrait ce soir, pourtant le départ de tous arrive presque brusquement. Je vais faire la bise à chacune d’entre elles, leur soufflant à toutes des remerciements sincères pour toute leur aide ce soir. Avant de me quitter, Imany me souffle quelques mots à l’oreille, qui me font sourire. Puis ainsi, Corvus et moi sommes seuls, à l’exception de mes Pokémon qui pour la plupart se sont assoupis. Mon cœur bat si fort, que j’ai la crainte qu’il n’en surprenne le battement frénétique.

«Tu n’as pas besoin de partir tout de suite. La soirée est jeune.»

Je n’ai pas envie que tu partes, Corvus, aurait été probablement plus près du fond de ma pensée. J’espère qu’il aura compris.

«Si tu te sens à l’aise, nous pourrions monter sur le balcon, là-haut. De cette manière, je pourrai donner congé à la nounou qui veille sur Aster, tout en profitant de la vue en ta compagnie.»

Dans ma chambre, cela est sous-entendu. Je n’ai aucune idée derrière la tête que de lui faire partager cette vue privilégiée des étoiles. Nous ne sommes pas à cela de près après tout, niveau convenance sociales. Toutes ces rumeurs diront bien ce qu’elles veulent demain, ce soir j’ai bien l’intention de profiter de chaque minute. Le vin m’offre peut-être le courage de simplement l’assumer.

Hors Jeu:
Revenir en haut Aller en bas
Corvus Eddaryon
Corvus Eddaryon

Psy


Messages : 354
Écus : 1335
Âge du Personnage : 25 ans
Métier / Occupation : Cavalier Aérien (Soldat)
Lieu de Résidence : Enogen
Équipe Pokémon : 9 pkmns
Toujours avec lui :
Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Salava10 Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Mini0110 Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Tukq Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Mini0410
Au Manoir Corvaillus :
Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Q4uu Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Saphir11
Ailleurs :
Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Mini1110 Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 H69i Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Nymeri16
Psy


Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 EmptyLun 1 Juin 2020 - 10:20


BURNING FLAME
And then the Lion got up, roaring in the sky,
for the reign of the Beast was over

A mesure qu’il en apprenait plus sur la jeune femme, Corvus avait le sentiment que sa vie n’avait repris son cours qu’après la mort d’Arthur. Avant cela, un flou obscur entourait ses occupations, ses joies, ses plaisirs ; car Corvus n’était pas naïf et avait bien comprit à quoi correspondait ces dernières années. Lorsque la jeune femme mentionna son éducation stricte, Corvus ne put s’empêcher de faire un rapprochement avec sa propre enfance. Sans doute était-ce un trait de la noblesse que d’exiger de ses enfants l’excellence et la perfection. Leonys parlait souvent de sa mère mais jamais de son père et Corvus se demanda ce qu’il en était … son absence dans les paroles de la jeune femme lui portait à croire qu’il n’était plus là d’une manière ou d’une autre. Quoi qu’il en était, la musique semblait avoir une importance particulière pour elle et Corvus le percevait aisément.

« — Imany et Akeira ont bien fait de vous convaincre alors. Ç’aurait été dommage de laisser à l’abandon un talent si certain » déclara le cavalier.

Car à ses yeux, son talent n’était pas approximatif : elle jouait bien et il fallait l’avouer. Comment aurait-il pu en être autrement après quoi, vingt ans de pratique ? Malgré cette fierté qu’elle reconnaissait elle-même, Leonys gardait une part de modestie que Corvus aimait contrarier lorsqu’il le pouvait et que c’était avéré. Ce n’était pas une stratégie pour l’amadouer ou pour gagner son cœur, Corvus était seulement sincère et pensait ce qu’il disait, toujours. Le sakaien avait vu les doigts de la jeune femme danser sur les cordes : elle jouait avec fluidité sans la moindre fausse note. Son talent était certain et Corvus en était sûr, tout le monde ici se serait accordé pour le dire. Lorsque Leonys mentionna le soir du bal, le jeune homme ne put s’empêcher d’avoir un sourire. Il en gardait un souvenir tendre qu’il chérissait beaucoup trop. Corvus se souvenait de sa main dans la sienne, de la légèreté de ses pas, de cette main posée sur lui lorsque la musique s’était faite plus douce. Corvus aurait payé cher pour revivre cet instant qui lui paraissait presque lointain.

Par la suite, Liora leur offrit une nouvelle tranche de sa vie en leur parlant de son père qui avait été artisan. Au timbre de sa voix, Corvus pouvait sentir combien elle avait été heureuse à ses côtés, combien elle l’avait aimé. Sans le savoir, elle était riche d’une chose que ni Leonys ni Corvus ne semblaient avoir eu et plus que jamais, le sakaien se rendit compte que l’or et les titres ne valaient rien, rien du tout comparé à cela. Suspendus aux lèvres de leur mère, Lukia et Cressia buvaient chacun de ses mots, jusqu’à ce que le sommeil finalement emporte la plus jeune des deux. Corvus eut un sourire attendri en la voyant si paisible, tandis que Liora se décidait à prendre congé. Le garçon protesta à cette idée et l’attachement qu’il portait à son égard lui arracha un sourire. La réponse que lui offrit sa mère ne sembla faire sourciller personne et Corvus ne chercha même pas à la contredire. A quoi bon de toute manière ? L’évidence n’avait échappé à personne. Le soldat sentit les bras du garçon se resserrer autour de lui et un peu gêné – c’était la première fois pour lui ! – le jeune homme ébouriffa doucement la tignasse de l’enfant une fois la surprise passée.

« — Je repasserai, et la prochaine fois j’apporterai l’épée avec moi » lui promis Corvus.

Corvus était un homme de parole. A son tour Liora le salua et le sakaien la gratifia d’un sourire, lui accorda une attention plus longue que jamais. Il n’oubliait pas la manière dont elle s’était présentée ni ce qu’elle avait déclaré de manière détournée.

— Le plaisir est partagé, Liora. Quand à ce que j’ai dit à Lukia, c’était sincère, et je ne crois pas que votre fils tienne cela de n’importe qui » affirma-t-il.

Et il lui offrit un regard entendu. Cette force, Lukia la tenait de sa mère et Corvus le savait. En avait-elle conscience ? Le sakaien l’ignorait. Silencieux, il l’observa disparaître vers l’étage, les bras chargés de Cressia qui dormait déjà. A son tour finalement, Imany les abandonna. Le travail était loin d’être terminé pour elle et la gouvernante ne manqua pas de mander de l’aide auprès d’Akeira, qui s’empressa d’accepter. Tout comme Liora avant elle, elle salua le sakaien.

« — Je n’y manquerai pas, Imany. Merci à vous pour cette soirée et ce repas, votre réputation est largement méritée » déclara le jeune homme.

Pendant un instant, Corvus fut tenté de la prévenir de la probabilité de voir paraître un voleur dans sa cuisine. Ronan était dans les parages après tout et si Corvus lui avait demandé de rester dehors pour veiller, il ignorait si le Zorua comptait respecter ses ordres ou non. Ronan se targuait de ne pas avoir de maîtres, aussi le doute persistait-il. Il verrait bien, sans doute. Leonys et Imany échangèrent quelques mots qui laissèrent un sourire sur les lèvres de la jeune femme, puis les deux domestiques disparurent elles aussi, laissant derrière-elle les deux nobles au milieu de la grande salle. Le cœur de Corvus se serra alors à l’idée qu’il était certainement temps pour lui de faire de même. C’était ce qu’on attendait de lui, pourtant lorsque le sakaien se tourna vers Leonys et que son regard rencontra le sien, tous projets de partir disparurent en un rien de temps. Il ne le voulait pas, et cela tombait bien car Leonys ne le voulait pas non plus. Au lieu de cela, elle lui proposa de monter, offrant au cavalier l’occasion encore unique de découvrir un peu plus ce manoir qui, à l’instar de sa propriétaire, regorgeait encore de bien des mystères. Si Corvus ne l’avait pas déjà abandonné depuis un moment, cette perspective n’aurait pas manqué d’éprouver sa réserve. En montant pourtant, Corvus le savait : il acceptait la probabilité infime mais pas moins existante de ne pas redescendre. S’il ne s’imaginait pas un seul instant échanger autre chose que des mots avec Leonys, son esprit résolument pragmatique n’écartait pas cette issue. Parce qu’il le voulait, le cavalier accepta de prendre ce risque. Un risque, vraiment ? C’était un risque pour eux, surement, peut-être ; mais pas pour lui, plus maintenant.

« — Faisons cela » lui répondit Corvus, un sourire presque timide sur le coin des lèvres.

Et il la laissa le guider à vers l’étage, plus serein que jamais. L’espace d’un instant, le jeune homme jeta un regard autour de lui, cherchant des yeux Soleil. Où était le petit Pichu ? Quelque part dans le manoir, sans doute, surement déjà endormis. Le retrouver pour le départ n’allait pas être une paire de manche … le sakaien espérait qu’il ne ferait pas de bêtises et encore moins parler de lui. C’était la première fois qu’il laissait la souris loin de son regard. De ce que Corvus avait pu en voir, le Pichu semblait s’être trouvé un ami en la personne d’Hélios et s’était laissé charmé par l’endroit et ses habitants. Exactement comme lui.

HRP:
Revenir en haut Aller en bas
Leonys A. Valencia
Leonys A. Valencia

Vol


Messages : 380
Écus : 601
Âge du Personnage : 27 ans
Métier / Occupation : Conseillère Économique
Lieu de Résidence : Vénovos
Équipe Pokémon : Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 330 AETIUS - Libégon ♂ - Lévitation - Sérieux

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 6wp6 DANAÉ - Lucario* ♀ - Impassible - Relax

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 873 ARIANE - Beldeneige ♀ - Écran Poudre - Relax

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 359 ORESTE - Absol ♂ - Chanceux - Mauvais

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 677 NAPOLÉON - Psystigri ♂ - Regard Vif - Modeste

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 156 SOLAL - Feurisson ♂ - Brasier - Prudent

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 172 HÉLIOS - Pichu ♂ - Statik - Timide

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 408 MAYA - Kranidos ♀ - Sans Limite - Fofolle
Vol


Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 EmptyLun 1 Juin 2020 - 14:00

Peut-être Liora avait-elle raison au final. Peut-être suis-je véritablement timide ? Je manque effectivement d’assurance et d’aisance dans mes relations sociales, particulièrement avec les hommes, et d’autant plus lorsque ceux-ci suscitent autant de questionnements fondamentaux. Si ce n’était pas de ces aveux à Enogen, probablement me sentirais-je plus à l’aise, pourtant il n’existe aucune manière de le savoir désormais. Je suis hantée par la crainte d’envoyer un mauvais un message, tout en restant très confuse quant à mes propres désirs… à mes propres sentiments. À l’heure actuelle, en proposant ce plan audacieux pour le reste de la soirée, j’ai de la difficulté plus que jamais à y faire le tri. Une chose est certaine : je n’ai aucune intention de le laisser partir de cette manière. L’idée seule qu’il puisse quitter me taraude, m’indispose : non, je désire sa compagnie ce soir. Plus encore, je la désire pour moi seule, sans les réserves que les circonstances ont jusqu’à présent imposées. Ce désir de rapprochement me trouble. Je ne m’y attendais pas et pourtant j’ai passé de nombreux moments à soupirer de notre séparation depuis qu’elle a eu lieu quelques semaines plus tôt. Toute cette tendance m’amène à sérieusement me questionner sur ce que je peux ressentir à son égard. Je veux donner sa chance à cette chaleur qui m’anime si souvent à ses côtés.

Pourtant la terreur me guette. Alors qu’il accepte, la nervosité m’accable d’autant plus. Je me sens désormais un peu à l’étroit dans la robe, pourtant ce n’est pas sa faute si je peine à respirer de manière apaisée. J’hoche la tête, tentée de mettre certaines choses au clair. L’inviter à ma chambre est parfaitement sans arrière-pensée. Pourtant les mots restent prisonniers de ma gorge et je dois faire un effort pour me détacher de son regard pour m’aventurer dans le couloir et le mener jusqu’aux grands escaliers. Le vin me fait hésiter à la première marche, pourtant je me débrouille parfaitement bien en remontant à l’étage. Le deuxième est beaucoup plus simple que le rez-de-chaussée. Ici, un long couloir plutôt sobre propose une rangée de portes presque identiques, à l’exception faite de ma propre chambre. J’hésite devant la porte, la toute dernière à droite de ce couloir. Je jette un nouveau coup d’œil à Corvus, malgré moi troublée. Nous passons simplement par ici pour avoir accès au balcon. Rien de plus. Je prends une grande inspiration avant d’ouvrir la porte, sursautant violemment en voyant une silhouette féminine bouger dans la pièce. La nounou, évidemment.  

«Laissez-nous.» je fais un peu précipitamment.

La domestique se redresse et hoche la tête.

«Désirez-vous quelque chose d’autre madame ?»

«Ce sera tout. Si j’ai besoin de quoi que ce soit, j’irai le chercher moi-même.»

Son regard bifurque en direction de mon invité, derrière moi. Je peux sentir le jugement dans son regard, jugement qui aussitôt me refroidit.

«Dois-je faire préparer une chambre pour votre invité, Lady Valencia ?»

«Non.» réalisant qu’elle pourrait croire qu’il se joindra à moi, je peste intérieurement. Si je peux compter sur la discrétion des trois femmes ce soir, je doute de pouvoir en faire autant avec les domestiques telles qu’elle. «Je vais m’occuper de notre invité, merci.»

S’inclinant brièvement, elle quitte non sans nous avoir jeté un regard à la dérobée. Tout cet échange m’a irritée et je soupire pour faire passer ma frustration. Je me sens comme une enfant qu’on a surpris à faire un mauvais coup.

«N’y a-t-il donc personne qui ne se fait pas d’opinion sur nous ? Peut-être suis-je simplement sur la défensive après cette soirée.»

Je vais voir mon fils pour m’assurer qu’il ne manque de rien avant de me retourner en sa direction, désignant la chambre autour de nous. De grande taille, elle accueille un lit à baldaquin, un petit lit pour le bébé, deux fauteuils près d’un immense foyer éteint en ce temps de l’année, ainsi qu’une petite table. Puis bien sûr les bibliothèques, bien fournies. À l’extrémité de la pièce, de grandes fenêtres semblables à celles de la Grande Salle en-dessous offrent une vue incomparable sur un ciel piqué d’étoiles. Une porte mène sur la salle de bain, l’autre sur la garde-robe.

«Bienvenue dans mon repère.» je fais un peu nerveusement, en invitant Corvus à me suivre au balcon où j’espère que je me sentirai plus à l’aise. Je prends place sur le fauteuil à deux places posées là, assez grand pour nous recevoir tous les deux. Une brise marine me secoue avec un frisson, l’air chaud du jour ayant cédé place à une nuit plus fraîche. «Ce balcon à lui seul aurait suffi à me convaincre de prendre possession du manoir. Regarde-moi ces étoiles.»

Dans l’ombre, une paire de yeux rouge rubis s’ouvre sur nous. Oreste veille, près de la balustrade, interrompu dans sa sieste. Qu’il soit ici me rassure, ou du moins chasse une part de mes peurs. Si jamais Corvus venait à me faire du mal, l’Absol interviendrait, j’en suis certaine. Je ferme les yeux un instant, pour chasser cette idée.

«Je suis désolée, Corvus, je… je suis un peu nerveuse.» je fais en toute honnêteté, n’osant pas le regarder. «Malgré tout, je suis contente que tu aies accepté mon invitation à rester… Ce soir tu as surpassé toutes mes attentes. Non pas que j’en avais particulièrement… simplement je n’avais pas prévu que les choses se passent si bien. J’avais peur de… eh bien beaucoup de choses futiles au final. Je ne pourrais être plus comblée que les filles t’aient autant apprécié. Et Lukia aussi, je pense que tu lui manqueras beaucoup.»

Je souris au souvenir attendrissant de ses agirs auprès du garçon ce soir. J’ose enfin le regarder, tentant un sourire qui trahit ma timidité.

«J’espère que tu l’as apprécié toi aussi… C’est idiot mais j’ai toujours la crainte que tu t’ennuies à mes côtés. Entre autres choses.» constamment, j’ai peur d’être un poids pour mes proches et bien entendu, Corvus ne fait pas exception. «Parfois j’aimerais simplement arrêter le cours de mes pensées, il me semble que ce serait plus simple.»

Lentement, je me sens me calmer quelque peu. Nécessairement, tant qu’il sera présent, ainsi à proximité, je ne pourrai être tranquille. J’aspire tout de même à être plus naturelle et agréable pour la suite de notre conversation, avant de lui dévoiler cette part de mon passé… Pas tout de suite. Lâchement je repousse l’échéance pour simplement profiter des étoiles en sa compagnie.
Revenir en haut Aller en bas
Corvus Eddaryon
Corvus Eddaryon

Psy


Messages : 354
Écus : 1335
Âge du Personnage : 25 ans
Métier / Occupation : Cavalier Aérien (Soldat)
Lieu de Résidence : Enogen
Équipe Pokémon : 9 pkmns
Toujours avec lui :
Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Salava10 Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Mini0110 Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Tukq Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Mini0410
Au Manoir Corvaillus :
Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Q4uu Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Saphir11
Ailleurs :
Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Mini1110 Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 H69i Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Nymeri16
Psy


Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 EmptyLun 1 Juin 2020 - 19:14


BURNING FLAME
And then the Lion got up, roaring in the sky,
for the reign of the Beast was over

Sans un mot, Corvus laissa la jeune femme le mener à travers le manoir jusqu’à l’étage, grimpant les escaliers qui débouchèrent sur un grand couloir aux murs rythmés de nombreuses portes semblables à s’y méprendre, à l’exception d’une seule. Leonys se dirigea vers elle, hésita un instant à l’ouvrir. Loin de commenter, Corvus en comprenait l’enjeu, lui laissa le temps d’assurer son choix. Lorsqu’elle la poussa finalement, une silhouette s’y trouvait déjà, que Corvus devina comme étant la nourrice … à sa vue Leonys sursauta pourtant, faisant bondir de surprise le cœur du jeune homme l’espace d’un battement. Que lui arrivait-il, avait-elle déjà oublier sa présence ? La froideur de ses paroles à l’égard de la domestique le fit sourciller un instant. Silencieux, il percevait chacun des regards que lui lançait la nourrice, qui devait déjà s’imaginer mille et une choses à leur égard. Corvus observa la domestique s’éloigner et disparaître, portant bien peu d’intérêt aux mots maladroitement choisis de Leonys et à leurs potentiels sous-entendus. Lorsque la jeune femme s’indigna de cette manie que semblait avoir la terre entière à s’imaginer des choses à leur endroit, Corvus eut un sourire.

« — Qu’est-ce que ça peut faire de toute manière ? » lui demanda-t-il doucement, tandis qu’ils entraient dans la pièce « Je suis sûre que même si nous ne faisions rien, les gens trouveraient quand même quelque chose à redire, alors autant faire ce qu’on veut » affirma le sakaien.

Corvus s’était fait une raison : les gens parlaient, imaginaient, fantasmaient. Ils croyaient ce qui les arrangeait, répétaient ce qu’ils voulaient et lorsque les choses ne leur plaisaient pas, ils les transformaient. Cet abandon de sa part n’avait rien à avoir avec les sentiments qu’il pouvait avoir à l’égard de la jeune femme. S’il laissait désormais les choses couler, ce n’était pas parce que cela l’arrangeait, mais bien parce qu’il savait que de toute manière, il ne pouvait rien y faire. A ses yeux, c’était comme combattre la mer et ses marées : c’était fatiguant, et surtout inutile.

La chambre était vaste et malgré l’opportunité que représentait l’occasion de détailler cet endroit ô combien intime, le regard de Corvus s’attarda davantage sur Leonys qui, dans un souci de constante attention, s’était dirigée vers Aster. L’enfant dormait à poings fermés et rassurée, la jeune femme prit la direction du balcon qui donnait sur la mer. Corvus lui emboîta le pas et une fois à l’extérieur, il laissa la fraicheur de la nuit le saisir un instant. Happé par la vue, le sakaien laissa un moment son regard se porter vers l’horizon, où le ciel et la mer se rejoignaient enfin. La lune, encore basse dans le ciel, miroitait à la surface des eaux calmes de l’océan, dont le bruit des vagues martelant la plage résonnait dans l’obscurité. Du coin de l’œil, Corvus vit Leonys s’installer sur un large fauteuil et consciencieux, le soldat resta pour l’heure adossé à la rambarde de pierre, le dos tourné à la mer. Loin de redouter la proximité de la jeune femme, le sakaien souhaitait simplement lui offrir quelques instants de répit … sans doute finirait-il par la rejoindre bien assez tôt.

Les paroles de Leonys firent lever les yeux de Corvus au-dessus de lui. D’un noir d’encre, d’innombrables points lumineux parsemaient le firmament, qui s’étendait à perte de vue. La nuit était son domaine, pourtant Corvus n’avait jamais pris le temps d’observer réellement les étoiles. Il s’en était toujours servis pour s’orienter sans ne jamais les regarder pour ce qu’elles étaient, pourtant Leonys avait raison : le spectacle qu’elles offraient était sans pareil.

« — Tu as raison » déclara Corvus en scrutant un moment le ciel « C’est peut-être idiot, mais j’ai l’impression qu’elles brillent plus qu’à Sakai. Peut-être est-ce parce que je m’y attarde ce soir, que j’y fais davantage attention que d’habitude … ou peut-être est-ce le bord de mer, je ne sais pas » supposa-t-il, un peu hasardeux.

Un mouvement non loin d’eux attira son attention et l’apparition de deux yeux rouges dans la nuit lui annonça la présence d’Oreste. Corvus ne put empêcher son corps de se tendre à cette découverte … loin d’en vouloir à Oreste en particulier, le sakaien peinait encore à s’habituer à la présence de l’Absol, qui toujours faisait ressortir en lui des souvenirs qu’il pensait pourtant ensevelis depuis longtemps. Oreste devait le sentir et une part de lui s’en voulait pour cela, car encore une fois cela n’avait rien de personnel.

L’attention du cavalier se reporta sur Leonys lorsqu’elle lui avoua sa nervosité. Corvus n’était pas certain de comprendre pourquoi – était-ce à cause de ce qu’il lui avait dit à Enogen ? Etait-ce autre chose ? – cependant son cœur s’échauffa quelque peu lorsqu’elle lui assura que cette soirée s’était à son sens déroulé bien, bien mieux que ce qu’elle avait imaginé. Quelque chose au fond de lui se satisfaisait de cette idée et plus encore que, par ses actions, il avait pu la rendre – osait-il dire – heureuse. Les bras croisés contre sa poitrine, Corvus tourna son regard vers la jeune femme, et un sourire doux qu’il voulait rassurant se dessina sur son visage.

« — Je suis heureux d’avoir remplis ce rôle alors, celui de ne pas t’avoir déçu » lui répondit-il « J’ai découvert une part de moi ce soir, que j’ignorais exister. J’ai rarement l’occasion d’être aussi … enfin, tu vois. Léger. Tout est si drastique dans notre monde, cela me pèse parfois. Pour la première fois depuis longtemps, j’ai pu être moi-même et non pas quelqu’un d’autre, et c’est grâce à toi » affirma le sakaien. Son regard c’était fait un instant plus intense « Quant à Lukia, ce gamin me plaît bien, il me manquera à moi aussi » déclara Corvus, souriant à cette idée.

Les dernières paroles de Leonys arrachèrent un sourire au sakaien. Persistait au fond d’elle-même, encore et toujours, cette crainte de l’ennuyer, de l’indisposer. Parviendrait-il un jour à la convaincre du contraire ? Un jour peut-être, oui, mais de toute évidence ce jour n’était pas encore arrivé.

« — Je ne m’ennuierai jamais avec toi, Leonys » déclara-t-il, un peu amusé « Tu trouves toujours un moyen de me surprendre d’une manière ou d’une autre » ajouta-t-il.

Corvus sentait pourtant qu’il y avait autre chose et que malgré ses paroles, le cœur de la jeune femme demeurait accablé d’un poids qui lui pesait. Elle craignait de l’ennuyer, entre autres choses … que cela voulait-il dire ? De quoi avait-elle peur, de quoi redoutait-elle ? Corvus n’était pas certain de pouvoir l’aider, mais comme toujours il était prêt à le faire si d’aventure elle voulait bien lui laisser cette chance. Toujours adossé contre la rambarde, le cavalier l’observa un instant, assise sur le fauteuil. Le clair de lune rendait ses cheveux pâles, plus que d’habitude.

« — Qu’est-ce qui te tracasse ? » lui demanda finalement Corvus.

Sa voix s’était faite plus douce que jamais. Attentif, le jeune homme attendit sa réponse le regard bienveillant. Corvus se sentait bien, et plus que jamais il souhaitait qu’il en soit de même pour elle … car après tout, elle l’avait dit elle-même : ce jour était spécial.
Revenir en haut Aller en bas
Leonys A. Valencia
Leonys A. Valencia

Vol


Messages : 380
Écus : 601
Âge du Personnage : 27 ans
Métier / Occupation : Conseillère Économique
Lieu de Résidence : Vénovos
Équipe Pokémon : Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 330 AETIUS - Libégon ♂ - Lévitation - Sérieux

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 6wp6 DANAÉ - Lucario* ♀ - Impassible - Relax

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 873 ARIANE - Beldeneige ♀ - Écran Poudre - Relax

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 359 ORESTE - Absol ♂ - Chanceux - Mauvais

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 677 NAPOLÉON - Psystigri ♂ - Regard Vif - Modeste

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 156 SOLAL - Feurisson ♂ - Brasier - Prudent

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 172 HÉLIOS - Pichu ♂ - Statik - Timide

Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 408 MAYA - Kranidos ♀ - Sans Limite - Fofolle
Vol


Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 EmptyLun 1 Juin 2020 - 20:54

Qu’est-ce que ça peut faire ?
Mon souci est ailleurs. Dans l’opinion qui se bâtit sous mon propre crâne, pas chez celui des autres. Tout cet échange m’a crispée car je me suis sentie jugée de ces actions que j’ai encore de la difficulté à assumer. Comme beaucoup de choses dans ma vie, je suis préoccupée par le regard d’autrui, qui souvent ne fait qu’alimenter le gouffre de mes insécurités et incertitudes. Faire ce qu’on veut. Voilà qui me semble une brillante idée. J’ai simplement du mal à m’y risquer, car je crains les conséquences. Pas celles évoquées par Corvus tout à l’heure près du phare, non. Je me crains moi, surtout. Sa désinvolture dans cette histoire me pousse à m’apaiser quelque peu. Je dois me calmer et simplement apprécier ce moment avec lui, peu importe ce que cette nounou en pense.

«Tu as raison, oui. Ça n’a pas d’importance.»

Je le sais désormais, je ne pourrai être en paix tant que je n’aurai pas réussi à lui exprimer ce qui me pèse depuis tout à l’heure. Ce qui me pèse toujours à vrai dire, plus particulièrement en sa présence. Je résiste pourtant car j’ai l’ambition puérile de simplement passer du bon temps avec lui. Or, je sais aussi que je ne pourrai pleinement le faire avec ce poids dans ma poitrine. Probablement l’a-t-il déjà ressenti. Ce n’est qu’une question de temps. Mon regard s’égare sur ce ciel d’encre, piqué d’une infinité d’étoiles. À l’horizon, il n’y a plus que les mouvements oniriques des vagues. Je me laisse un instant absorber par la danse de ces masses sombres. Leur valse sans fin me fascine.

«Vénovos a ce privilège, celui d’être grimpé sur sa colline, un peu plus près du ciel et des étoiles. Je me souviens des étoiles le soir où nous avons volé sur le dos de Skadia, du regard de la lune… À mon souvenir, elles brillaient tout autant.»

Je souris doucement en revivant ce souvenir si précieux à ma mémoire. Je n’ai jamais dit à Corvus à quel point cette expérience m’a marquée. Malgré la peur que j’ai ressentie alors, j’ai goûté à une exaltation et une liberté jusqu’alors inconnue. Ces aventures auxquelles j’aspirais tant dans ma jeunesse, il me semble en avoir vécu énormément en sa compagnie. Ma vie est différente à ses côtés, fondamentalement plus douce malgré l’adversité. Je l’observe longuement, lui réfugié près de la balustrade. Sa silhouette se détache de ce ciel noir, baigné de la lumière d’une lune contemplatrice.

«Pour le moment, il n’y a pas un seul moment où tu m’as déçu, Corvus. Bon, j’étais un peu vexée que tu ne passes pas me voir dès ton arrivée à Vénovos, mais soyons honnêtes c’était un peu puéril de ma part. Je suis vraiment, vraiment ravie d’entendre que tu puisses être toi-même en ma compagnie Corvus.» ma voix s’est fait très douce, presque tendre. «Car j’ai le même ressenti. Je n’ai pas la chance de l’être souvent, pour bien des raisons. C’est la raison pour laquelle j’ai si peur d’être un poids pour toi. Je suis vulnérable avec toi Corvus.»

Je deviens plus sérieuse, plus sombre. Alors qu’il me questionne, je sais qu’il n’y a plus de retour possible. Je ferme les yeux.

«Beaucoup de choses, Corvus.» mon cœur bat à tout rompre. «Je caresse le projet d’avouer certaines de ces choses depuis ce soir, ce qui explique pourquoi j’ai été plus réservée à table. C’est difficile même de l’imaginer, que je m’apprête à ouvrir cette part de moi… J’y résiste encore pour bien des raisons. Je ne l’ai jamais dit à personne, tu vois ? Pendant des mois, c’était trop difficile à reconnaître. J’ai eu si honte, Arceus j’ai encore honte… J’apprends à guérir de ce passé pas à pas, certains jours sont plus aisés que d’autres. En t’avouant tout ceci, j’ai crainte de ton jugement par-dessus tout. Je te demanderai simplement une chose. Si tu dois te dégoûter de moi après tout ceci, ne me fais pas de mal. Ne dis rien, fais juste quitter et je l’accepterai. J’aurai compris.»

Ma voix menace de se briser, pourtant je poursuis.

«Je dois te parler de mon parcours. Plus particulièrement celui des dernières années. Ce n’est pas le genre de chose qui s’explique simplement. Arthur il…» je prends une inspiration profonde. «Il m’a séduite alors qu’il était un homme, plus âgé que moi maintenant. J’avais seulement quinze ans quand je suis tombée amoureuse de lui. Par après il ne fallait que peu pour attiser mon affection pour lui. À l’époque, j’avais tant besoin qu’on m’aime et qu’on m’apprécie… Je suis tombée dans son piège avec une facilité déconcertante. Pendant mes années d’études à Sakai, il m’a trouvée. Nous avons entretenu un lien secret jusqu’à ce que nous soyons mariés, à mon retour à Kuni. Au début, je vivais le parfait bonheur. Je n’ai pas su voir les problèmes jusqu’à ce qu’ils prennent une ampleur dramatique.»

Ma voix se brise, une larme coule sur ma joue. Je tremble à présent, sachant que je ne peux faire marche arrière.

«Il y a eu d’abord les insultes et le dénigrement. Il voulait tout contrôler. Il m’a lentement isolée de mes proches, m’a empêché de pratiquer mes passions, contrôlait mon argent et mes sorties, me culpabilisait pour mon travail à la Forteresse. Il était jaloux, si bien que je ne pouvais m’adresser à qui que ce soit sans ses représailles. Il m’a fait croire que c’était ma faute s’il agissait ainsi. Il est devenu progressivement plus violent avec les années. J’étais à sa merci.»

Je pleure pour de bon désormais alors que je m’étais promis de ne pas le faire. J’ai froid, j’ai froid dans mon âme. Je revis tous ces moments un à un avec une netteté cruelle. Mes bras se sont refermés sur ma poitrine.

«Il me battait.»

C’est la première que j’ose le dire à voix haute. Je prends une grande inspiration. Comme si mes poumons enfin se souvenaient de leur tâche première, celle de respirer. Je me laisse tomber contre le dossier du banc, tâchant de reprendre contenance. Non pas pour lui, mais pour moi. Car tout ceci appartient au passé. C’est du passé.

«Je sais désormais que ce n’était pas ma faute. Il m’en a convaincu pourtant. Arthur avait ce don, celui de faire porter aux autre l’étendue de ses faiblesses. Je le sais maintenant, pourtant une part de moi reste… absolument furieuse envers cette Leonys du passé. J’aurais voulu… J’aurais voulu avoir la force de partir. Mais je suis restée, parce que je croyais alors que c’était tout ce que je méritais de toute manière. Depuis sa mort, je guéris. Le processus est long et parsemé d’embûches. J’ai peur, je te l’ai déjà dit. Entre autres de toi. La première fois que je t’ai vu dans les rues de Vénovos, j’ai eu peur que tu m’agresses. Et maintenant j’ai peur de m’attacher à toi. Je ne sais pas si je peux me faire confiance, si je suis un bon juge de qui tu es. Une part de moi, blessée, tente de me convaincre que c’est inévitable. Que toi aussi tu me feras souffrir.»

Je laisse le silence s’installer un moment, levant les yeux vers lui,

«Je ne suis plus la même personne. Je ne veux plus vivre dans la peur. Arthur a mené ma vie trop longtemps. Si je te dis tout ceci ce soir, c’est parce que je veux… j’avais besoin que tu saches. Je pense aussi que j’avais besoin d’en parler, après tous ces mois que dis-je ces années dans le silence. Je l’ai nommé tout à l’heure, avec toi j’ai le sentiment de pouvoir être moi-même. Je n’ai plus envie de le cacher. Je veux passer à autre chose.»

La paix, je veux la paix. Je sursaute en sentant une tête se poser contre mes cuisses. Oreste, dans un rare geste d’affection, est venu se blottir contre moi. Je caresse sa fourrure en sentant les larmes se tarir sous la lueur des étoiles, et l’étau dans ma poitrine se desserrer. Que dira Corvus de mon passé ? Cela lui appartient. Malgré ma nervosité à cet égard, je me sens prête à assumer sa réaction.

Car j’ai changé, je n’ai pas menti à ce sujet. Ce soir, la Lionne se redresse après le règne cruel du Lion.

Adieu, Arthur.

Hors-Jeu:
Revenir en haut Aller en bas
Corvus Eddaryon
Corvus Eddaryon

Psy


Messages : 354
Écus : 1335
Âge du Personnage : 25 ans
Métier / Occupation : Cavalier Aérien (Soldat)
Lieu de Résidence : Enogen
Équipe Pokémon : 9 pkmns
Toujours avec lui :
Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Salava10 Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Mini0110 Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Tukq Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Mini0410
Au Manoir Corvaillus :
Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Q4uu Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Saphir11
Ailleurs :
Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Mini1110 Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 H69i Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Nymeri16
Psy


Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 EmptyMer 3 Juin 2020 - 16:24


BURNING FLAME
And then the Lion got up, roaring in the sky,
for the reign of the Beast was over



“ I'm tired, boss. Tired of being on the road,
lonely as a sparrow in the rain. ”

Au souvenir du vol à dos d’Airmure, le cœur de Corvus se fit un instant plus léger. Cela ne faisait pas si longtemps que cela, pourtant cet instant lui semblait désormais lointain, si lointain. Sans doute ce moment faisait-il partie des souvenirs que le sakaien chérissait le plus.

Corvus aimait à savoir que, tout comme lui, Leonys avait l’occasion d’être elle-même en sa présence. Libérés de leur masque, ils jouissaient ainsi d’une liberté qui leur permettait, sans doute, d’exprimer ce qu’il y avait de meilleur au fond d’eux-mêmes. Corvus avait ce sentiment-là du moins, en avait conscience, et il se languissait du jour où Leonys Valencia finirait par comprendre, enfin, qu’elle n’était pour lui ni un poids, ni une contrainte, ni quoi que ce soit de semblable. Que pouvait-il bien faire pour la convaincre, ou du moins la persuader ? Sans doute aurait-il fait n’importe quoi pour cela. Il y avait pourtant, dans cette appréciation qu’ils se faisaient l’un de l’autre, une similitude qui n’aurait pas manqué de faire sourire toute personne extérieure : si Corvus reprochait à Leonys cette crainte quasi-constante qu’elle avait de l’indisposer, il ne pouvait réfuter le fait qu’une part de lui était soumis aux mêmes appréhensions. Ils étaient bien avancés, vraiment.

Lorsque, presque avec légèreté, le sakaien lui demanda finalement ce qui la préoccupait, Corvus fut en mesure de voir le visage de Leonys s’assombrir en réponse à sa question, et ce malgré l’obscurité qui les environnait et la distance qui les séparait. Sur son visage naquit une sorte de résignation profonde, triste autant que salutaire, semblable à quelqu’un qui s’apprêtait à faire quelque chose de terrible mais à la fois nécessaire ; et la peur gagna alors le cavalier qui avait pourtant cru sa question sans grande conséquence, faisant s’envoler comme feuille au vent cette sérénité qu’il était parvenu à faire sienne. Les bras toujours croisés contre lui, Corvus fixa du regard la jeune femme tandis qu’elle le préparait à ce qui lui semblait être au pire. Dans sa poitrine, il sentit son cœur se figer en devinant toute la gravité de ce que Leonys s’apprêtait à lui dire. Se dégoûter d’elle ? Qu’avait-elle l’intention de lui dire, pour susciter chez elle tant de craintes et d’appréhensions ? Plus silencieux que jamais, Corvus l’écouta commencer son récit et lorsqu’elle mentionna le nom d’Arthur, le jeune homme comprit enfin.

Tandis que Leonys lui contait son histoire, le dégoût le gagna effectivement, mais pas pour elle. C’était désormais officiel, ancré dans son esprit marqué au fer rouge : il haïssait cet homme. Il haïssait Arthur Torres, qui avait su piéger la jeune fille qu’elle avait été, et Corvus repensa à ce qu’Azmitia lui avait dit. La toile d’araignée. Arthur Torres avait-il décemment tissé autour d’elle cette toile venimeuse et destructrice, ou s’était-il lui-même laisser prendre par ce piège infernal ? Etait-il lui aussi tombé amoureux de cette fille de Venovos, et incapable de se contrôler avait-il laisser les choses déraper ? Avait-il prémédité ses méfaits ou en avait-il été le funeste instrument ? Corvus n’en savait rien et en vérité, il ne voulait pas le savoir. Le haïr était beaucoup plus simple, et faire de lui la source de tous les malheurs de Leonys avait quelque chose d’apaisant, de réconfortant, car maintenant qu’il n’était plus là son ombre ne pouvait plus obscurcir la vie de la jeune femme.

Il me battait.

A ces mots, Corvus sentit l’air entrer dans ses poumons plus rapidement qu’il ne l’aurait fallu. Cette hypothèse, Corvus l’avait imaginé, l’avait entraperçu, avait accepté son existence. Par ses mots pourtant, Leonys venait de la rendre réelle, de la transformer : désormais cette idée n’était plus une supposition mais la vérité, dure et froide. Si Corvus avait toujours espéré un peu naïvement se tromper, en seulement trois mots la jeune femme venait de balayer tous ces doutes que le soldat avait dressé dans l’espoir de rendre la réalité plus douce, moins cruelle. Désormais ébranlés, ne lui restait maintenant que cette certitude, réelle et glaciale. Glaciale.

Corvus demeura silencieux jusqu’à la toute fin, et même au-delà. Il connaissait suffisamment Leonys pour savoir que, son récit désormais achevé, elle devait être terrifiée et que tout en elle n’attendait plus qu’une chose : sa réaction, celle qu’elle redoutait tant. Sa conscience assiégée par ses propres émotions, Corvus ignorait encore par quoi commencer, pourtant il était sûr d’une chose : il ne partirait pas. Comment Leonys avait-elle pu l’imaginer ? Seul obstacle au silence, le bruit des vagues résonna dans la nuit et sous le clair de lune, la silhouette de Corvus s’anima finalement. Le sakaien quitta la balustrade et avec lenteur il s’approcha de Leonys, s’installa à côté d’elle sur le fauteuil. Oreste était là lui aussi, mais son désir d’être là pour elle dépassait sa crainte de l’Absol. Non sans hésitation et pourtant d’un seul mouvement, le soldat posa une main sur la jambe de la jeune femme, au plus près du genou. Ce n’était pas convenable ? Il s’en fichait bien. Les larmes de Leonys autant que ses paroles avaient rendu son cœur lourd, et malgré l’intimité de son geste Corvus mit longtemps avant de tourner son regard vers elle. Les idées se bousculaient au fond de lui et de longues secondes s’écoulèrent avant qu’il ne le fasse enfin. Dans ses yeux brûlait une intensité nouvelle où se mêlaient à la fois tendresse, tristesse, fierté, reconnaissance ; et il la fixa longtemps, très longtemps. L’avait-il déjà regardé comme ça ? Non, jamais. Jamais encore. Lorsqu’il s’en détacha finalement, Corvus tenta de faire le vide en lui. Par quoi commencer ? Par quoi oui, par quoi.

« — Je te suis reconnaissant de me l’avoir dit, Leonys. Une part de moi, utopiste, se refusait à y croire, de l’accepter. Je ne pensais pas que … que nous serions un jour assez proches pour que tu me le dises » déclara-t-il en guise de commencement. Il savait oui, et il ne le lui cachait pas. Sa main n’avait pas bougé et, fixant un point sur le sol, son regard non plus « Ce que tu as traversé Leonys, beaucoup de gens tentent de le faire sans y parvenir. Plutôt que de te focaliser sur ce que tu n’as pas fait, regarde ce que tu as fait : tu t’en es sorti. C’est tout ce qui compte vraiment » affirma le sakaien.

Il fit une courte pause. Corvus ne la pensait pas faible ni pathétique, bien au contraire. Il ne jugeait pas ses erreurs, ne jugeait pas sa jeunesse. Ce qui c’était passé était passé, et si le présent s’en trouvait pourtant entaché Leonys avait ce désir d’aller de l’avant, de passer à autre chose, de tourner la page. Par ses mots, Corvus n’était pas certain de pouvoir l’y aider, mais il devait essayer, le voulait … mais comment la convaincre qu’il n’était pas Arthur, ne le serait jamais ? La vérité, c’était qu’il ne le pouvait pas. Il n’avait aucune preuve palpable, seulement des mots, juste des mots. Elle avait peur de lui oui, peur que l’histoire recommence, peur de répéter ses erreurs, peur de faire confiance de nouveau. Corvus l’avait toujours su.

« — Je ne pourrai jamais effacer ce qu’Arthur a fait. Je ne pourrai jamais effacer cette peur qu’il a insinuer en toi, ni ce doute constant qui, né de cette histoire, te hante sans cesse » Il hésita un instant à continuer « Je peux être violent, parfois, il en faut toujours pour tuer les hommes » avoua-t-il « J’ai choisi la voie du sang et des armes, et j’ai déjà tué dans le passé. Je ne le fais pas par plaisir, mais je le fais quand il le faut, quand cela est nécessaire pour sauver des vies. J’espère que tu n’auras jamais à découvrir cette part de moi, mais il y a cela en moi et je sais que ça peut t’effrayer. Cela m’effraie moi aussi parfois, de voir ce que les hommes sont capables de se faire entre eux » déclara Corvus « Je sais qu’en de telles circonstances cette promesse n’aura pas beaucoup de valeur à tes yeux mais … je ne lèverai jamais la main sur toi, Leonys » Il avait formulé ces derniers mots d’une voix calme et emplie de certitudes, prononçant chacune des syllabes avec une lenteur toute particulière « Ni sur toi, ni sur ton fils, ni sur aucune des personnes qui pourront un jour t’être proche. Je le jure sur mon sang » affirma le soldat, plus grave que jamais.

Leonys ne le savait peut-être pas encore, mais Corvus était un homme de parole. La jeune femme n’était pas obligée de croire ses propos. C’était vrai, pourquoi le croirait-elle après tout ? Comment le pouvait-elle ? Corvus se doutait bien qu’Arthur, jadis, avait dû lui faire semblable promesse, et sans doute l’avait-elle cru … bien sûr qu’elle l’avait cru, mais Corvus ne la jugeait pas pour cela. Elle l’avait dit elle-même : elle était jeune, et quand bien même ne l’avait-elle pas été, cela était pareil, car les mots de l’amour étaient toujours doux et sulfureux et s’emparaient des cœurs tendres comme des plus aguerris. L’inexpérience rendait naïf, crédule, vulnérable ; Leonys ne l’était plus désormais. Corvus ne lui demandait pas de le croire, non, mais lui se croyait ; il croyait à ses paroles, à cette certitude profonde et viscérale. Il ignorait de quoi demain serait fait, pourtant il était certain d’une chose : jamais il n’en viendrait à la frapper ni à lui faire subir une quelconque forme de violence, et c’était d’autant plus vrai maintenant qu’il savait qu’Arthur l’avait fait. S’il était sûr de cela, demeurait cependant une probabilité qu’il aurait été orgueilleux d’écarter : celle de la faire souffrir. Car Corvus le savait : la chair n’était pas la seule à pouvoir souffrir. Sans doute les choses auraient-elles été plus simples si ç’avait été le cas.

« — Quant au reste … je vais te dire ce que j’ai dit à Azmitia à Enogen » affirma le jeune homme. Il ne lui avait jamais parler de la discussion qu’il avait eu avec la vielle femme, ce jour-là au manoir Corvaillus « Je ne veux pas te perdre, et je ne veux pas que tu sois malheureuse. En me laissant entrer un peu dans ta vie, tu laisses entre mes mains l’occasion de te faire du mal. Je le sais, j’en ai conscience. Ce pouvoir, je le respecte et tente de l’accueillir avec circonspection, tout en sachant ce qu’il peut causer. Je ne peux pas te promettre que je ne te ferai jamais souffrir, mais si je le fais, ce ne sera jamais parce que je le veux. Jamais. Je ne laisserai jamais cela arriver » déclara-t-il « Si un jour je dois choisir entre ton bonheur et le mien, le tiens sera toujours ma priorité. Toujours » assura Corvus.

Non, Corvus ne pouvait pas lui promettre qu’il ne la ferait jamais souffrir. Il comptait tout faire pour l’éviter bien sûr, mais si une telle chose devait malgré tout arriver, cela ne serait jamais volontaire, jamais prémédité. Tout en le lui disant, Corvus se le promettait, gravant ce serment au plus profond de lui : même si par malheur il en venait un jour à éprouver de la rancœur envers elle, Corvus ne s’abaisserait jamais à cela, jamais. Encore une fois, Leonys n’était pas obligé de le croire … il aurait voulu être capable de lui faire lire son cœur juste un instant ; hélas, le destin ne lui avait pas donné ce pouvoir. S’il était sincère, il n’oubliait pas pour autant ce que lui avait dit la vieille sakaienne. Il pensait à lui aussi, à son bonheur à lui, et Corvus voulait croire que, sur cette barque, il y avait de la place pour deux.

« — Je veux croire, cependant, que notre bonheur à tous les deux est à portée de main, qu’on peut être heureux, en même temps, ensemble, d’une manière ou d’une autre » déclara-t-il finalement.

D’une manière ou d’une autre. Corvus avait été très clair sur ce point et il espérait que, malgré cette main posée sur elle, Leonys le comprendrait. Il avait cette volonté de la laisser choisir, de lui donner les rênes de cette histoire qu’était la leur. Bien que cela n’avait pas changé – loin de là – Corvus ne comptait pas lui répéter ce qu’il lui avait dit ce jour-là à Enogen. Il le savait désormais, en avait la quasi-certitude : il était prêt à aller plus loin si elle le souhaitait. Ce pas s’il venait, Corvus l’accueillerait avec véhémence, et s’il ne venait jamais ? Tant pis. Il voulait croire qu’une autre voie était aussi possible. Ce n’était peut-être pas celle qu’il souhaitait, mais il voulait faire ça pour elle. L’amour l’avait fait souffrir pendant si longtemps que Corvus ne pouvait se résoudre à le lui imposer une nouvelle fois. Presque timidement, le jeune homme reporta finalement son regard sur elle, quittant le point sur le sol qu’il avait jusqu’à présent fixer pour relever les yeux vers les siens. Un frisson le parcourut, et l'air frais venant de la mer n'y était pour rien, absolument pour rien.

HRP:
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| - Page 2 Empty

Revenir en haut Aller en bas
Burning Flame |PV Corvus|
Page 2 sur 4Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4  Suivant
 Sujets similaires
-
» Inventaire de Corvus
» L'Antre de Corvus
» Corvus — Le Corbeau de Sakai
» Demande de RPs/Liens avec Corvus !
» Métal Hurleur [pv Delsin... & Corvus]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Pokémon Ekoe :: Ekoe :: Kuni :: Vénovos :: Phare-
Sauter vers: