Tous les bras atour de Laurel se desserrent pour se tourner vers la dite "amie", sauf pour Attica qui refusa de lâcher sa fille, préférant darder un regard sombre vers l’inconnue qui venait involontairement d’interrompre leur réunion. La joaillière du écarter les bras de sa mère pour se donner un peu d’espace pour respirer et mieux visualiser la situation.

Son père et son frère s’était, consciemment ou non, mis tel un rempart entre elle et Jeanne. Le vieil homme barbu et grisonnant ne partageait pas l’air sombre de sa femme mais plutôt semblait réellement curieux de savoir qui donc était cette femme qui connaissait leur fille. Moxien pour sa part, avait les poings sur les hanches, prêt à se battre pour sauver un quelconque honneur non-existant. Le seul qui semblait réellement détendu et amical était Amun, ce vieux mercenaire qui avait trouvé chez les Senjak, une vraie famille. Il était assis sur un tapis posé à même le sol avec une couverture légère sur les jambes.

Si la famille Senjak n’avait jamais été particulièrement riche, ainsi présentés dans le palais d’Or, elle semblait même plutôt pauvre. Leurs vêtements s’ils n’étaient pas couvert de boue séchée étaient troués ou déchirés et leurs rares biens étaient étalés sur le sol. La tempête les avait surpris et ils avaient dû fuir précipitamment, ne prenant avec eux que ce qu’ils avaient réussi à attraper en partant.

Laurel sécha rapidement ses larmes avant de sourire à Jeanne. Décidément, cette journée était une tempête d’émotions en plus d’être une tempête tout court.

« Wesh, la famille, c’est ma donzelle je la kiff grav ! » elle continua en se dégageant doucement de l’étreinte de sa mère « Et Jeanne, je te présente ma famille. Rene mon père, Moxien mon frère, Amun mon oncle et ma mère Attica. »

La mère Senjak s’avança menaçante avant qu’aucun des garçons n’ait pu dire quoi que ce soit.

« Oui ? Et d’où elle sort ? » elle la jugea de haut en bas, austère.

« Atti… » commença Rene.
« Maman ! » s’exclama Laurel simultanément.

Attica mis ses poings sur ses hanches, le regard sombre et la tête haute. Même à son âge, la mère Senjak restait impressionnante avec ses pupilles ébène, ses rides marquées et sa tignasse de lionne. Moxien avait hérité de son caractère bouillonnant là où Laurel avait plus prix de son père qui tentait vainement de calmer sa femme.

« Je vous présente Jeanne, c’est celle que j’aime. Ma compagne. » gronda-t-elle. « Qu’elle parle donc pour elle-même. Tu as une langue, non ? »

Amun restait silencieux, ses yeux pétillants fixaient Jeanne avec douceur. Il connaissait bien le tempérament d’Attica pour en avoir fait les frais. Et il savait aussi reconnaître une âme perdue lorsqu’il en voyait une. L’aimée de Laurel lui rappelait sa jeunesse à bien des égards.

Laurel lança un regard suppliant vers son père puis inquiet vers Jeanne. Impossible de la rejoindre avec sa famille entre elles-deux. Elle espérait seulement qu’elle comprenait les excuses silencieuses qu’elle essayait de lui transmettre par le simple regard.

HS
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Quiconque voyait Laurel pouvait affirmer avec certitude qu’elle n’était pas blanche. Pourtant, là elle commençait bien à se rapprocher de la teinte de peau de son aimée à mesure que cette dernière parlait. Elle avait toujours su que Jeanne faisait preuve d’un tact inexistant mais là c’était toucher le fond et continuer à creuser vers un conflit ouvert. Elle pouvait déjà voir sa mère se gonfler de colère, son frère serrer les poings et le regard habituellement si tendre de son père prendre une sombre teinte. Et si elle devait-être franche avec elle-même, elle aussi était en colère.

Laurel secouait doucement la tête cherchant un semblant de raison dans sa bien-aimée. Comment pouvait-elle la trahir ainsi ? Elle venait juste de détruite toute forme de relation avec la personne qu’elle admirait le plus au monde pour elle, et en retour elle menaçait sa famille ? La ranine regarda avec incompréhension la main serrée et hostile sur la garde du cimeterre.

« Jeanne, pourquoi ? » demanda-t-elle doucement.

Attica s’interposa entre sa fille et Jeanne. Tout comme le reste de la famille elle n’avait que ses poings pour se défendre mais par tous les dieux, cette brigande allait devoir passer sur son corps avant de toucher à un seul cheveu de sa progéniture. Ses lèvres se retroussèrent dans un grognement alors qu’elle répondait à Jeanne avec un froideur tremblante de rage.

« Comment oses-tu ? Pars ! Ne t’approche pas de ma fille. Elle n’a rien à faire avec un être de destruction comme toi ! »

Une autre fois Rene aurait répliqué à sa femme que la femme armée qui se tenait devant eux était plus certainement un preux chevalier sur la défensive plutôt qu’un bandit venu les piller en plein palais. Mais il était épuisé de toute cette pluie, des pleurs, des blessés et des morts. Il ne voulait que retrouver sa petite famille saine et sauve, loin de tout conflit qui pourrait la mettre en danger.

Malta passait de Laurel à Jeanne. Ce n’était pas supposé se passer comme ça. Elle était supposée être acceptée dans la famille comme elle-même l’avait été. Pourquoi les humains étaient-ils si compliqués ? Comment pouvait-elle partir si la guerrière n’était pas la pour protéger son humaine ?

« Attica. Pourquoi ne pas laisser Laurel gérer ça ? » interrompit doucement Amun.

Le regard de la femme resta braqué sur l’inconnue. Comme souvent les réflexions d’Amun semblaient les plus raisonnables mais Laurel n’était pas franchement sûre de vouloir parler à Jeanne immédiatement. Le vieux mercenaire continua.

« On est tous fatigués de cette dure journée. Les nerfs sont à vifs. Pourquoi ternir cette réunion avec une dispute ? » Il tapota à côté de lui. « Jeanne c’est ça ? Viens donc t’asseoir ici. Et Laurel, viens donc me faire un câlin je suis sûr que tu as grandi ! »

Attica lâcha un grognement de dégout mais recula tout de même d’un pas. Plus que pour accommoder la guerrière, c’était Amun qu’elle ne voulait pas stresser. Laurel lança un regard à son père qui lui sourit tendrement avant de prendre une grande inspiration et d’ajouter.

« Excuse ma femme, on a vécu- »

« Oh ! Et puis quoi encore, vous voulez lui offrir du thé pendant qu’elle nous égorge ? » coupa brusquement la mère Senjak.

« Maman ! Jeanne ne ferait jamais ça ! Tu- Je l’aime, c’est quelqu’un de bien je te promets. » répliqua Laurel.

Bien sûr Laurel était blessée par la réaction agressive de Jeanne mais ce n’était pas pour autant qu’elle allait laisser sa mère lui sauter à la gorge. Elle aurait certainement dû voir venir le coup, la mère Senjak avait horreur des personnes armées depuis un incident. Evidemment, Jeanne ne pouvait pas savoir cela. Elle s’avança vers son oncle.

« Fais attention à ses jambes. » lui indiqua sombrement Moxien.

Laurel lui lança un regard curieux avant de se tourner vers Amun qui lui sourit simplement. Elle s’installa sagement à côté de lui, laissant à Jeanne la possibilité de la rejoindre mais ne l’invitant pas explicitement. Malta passa derrière Jeanne pour la pousser du museau et l’inciter à rejoindre Laurel. Ô combien elle détestait devoir jouer les lovdisc. Moxien alla chercher les quelques rations fournies par l’armée ranienne et s’installa en face. Malgré les encouragements d’Amun, la tension restait forte et Attica n’était visiblement pas prête d’en démordre.

HS
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J'espère que ça te va. Et faut vraiment que j'écrive un jour l'histoire d'Attica/Rene/Amun.

Attica lança ses bras vers le ciel comme pour demander aux dieux de lui offrir patience et sérénité. Elle n’aimait pas ça du tout. Sa fille était supposée être partie explorer le monde et vendre ses bijoux et non pas fricoter avec une espèce de grosse brute sortie de nulle part. La dernière fois qu’elle avait laissé seule un Senjak avec un de ces soldats, Rene avait bien failli finir borgne et Amun avait été à deux doigts d’y passer. Elle refusait que sa chère fille soit mise en danger de la même manière. Laurel lui était trop précieuse pour qu’elle risque de la perde à cause de jeux d’épées.

Rene pour sa part pouvait voir et comprendre la détresse de sa femme. Ils avaient eu tant de mal à avoir des enfants. Laurel avait été un miracle, une bénédiction des dieux et Moxien avait été la surprise qui n’avait qu’embellit leur vie. Il n’y avait pour eux rien de plus précieux que leur famille et il était toujours inquiétant de voir ses petits quitter le nid. Ils s’étaient rongé les sangs d’inquiétude lorsque les premières pluies s’étaient mises à tomber bien avant la saison. Sans parler du fait que Laurel avait « oublié » de leur envoyer des lettres. L’imagination avait comblé les vides en réveillant les angoisses enfouies.

Moxien lui était plutôt curieux de cette femme impressionnante qui accompagnait sa sœur. Elle lui rappelait certains clients de son maître, forts d’expériences et de cicatrices. Il y avait cependant un air sauvage dans son regard qui lui donnait des frissons dans le dos et ses pokémons n’avaient rien pour le rassurer. Il fallait aussi avouer que Malta avait … un peu grandit. Il avait toujours eu un peut peur de la bestiole depuis son apparition soudaine dans leur vie mais maintenant il en était presque terrifié. Comment Laurel s’était-elle démerdée pour s’entourer des gens les plus effrayants des quatre royaumes ?!

Ladite Laurel était franchement perdue dans un tourbillon d’émotions. Le soulagement indéniable de retrouver sa famille saine et sauve, l’angoisse vis-à-vis de la réaction de sa mère par rapport à Jeanne, la colère face au comportement agressif de son amour mais aussi cette lourde fatigue qui s’était abattue sur ses épaules tel un marteau sur un enclume. Voilà des jours qu’elle ne dormait presque plus tant la crainte de perdre sa famille la tourmentait. Elle voulait bouder, faire un câlin à Jeanne et pleurer tout en même temps. Evidemment ce n’était pas franchement faisable. Ou alors ça aurait été peu glorieux.

A son étonnement cependant, ce n’étaient pas ses nerfs qui lâchèrent en premier mais le fort caractère de Jeanne qui, sous le regard inquisiteur de toute la famille se mis à sortir ustensiles et sachets de thé. Laurel reconnut immédiatement les précieux sachets de Jane. Elle avait essayé d’en kidnapper quelques-uns en cachette et été quasiment sûre que Jeanne avait fait exprès de ne pas la remarquer fouiller dans le sac à la recherche de ce délice l’autre soir. C’étaient ces petits gestes qui faisaient la beauté de la guerrière. Des attentions discrètes et invisibles que Laurel, malheureusement ne remarquait pas toujours mais qui avaient toujours le don d’illuminer, même un peu, sa vie.

La Ranine sourit doucement en regardant l’assortiment de bols, verres et autres récipients en terre cuite. Elle reconnaissait son verre, fendu après avoir glissé de ses mains savonneuses durant un lavage et l’écuelle de style sakaienne qui s’était mystérieusement retrouvées dans leurs affaires après que Laurel ait marché sur la dernière, bien que la Ranine soit certaine de n’avoir jamais acheté de nouvelle écuelle.

L’eau bouillait lentement, sa vapeur chaude s’élevant lentement vers le plafond, comme la tension qui commençait à se relâcher. Attica vit l’offrande de paix pour ce qu’elle était. Elle était têtue et grincheuse mais pas stupide. Il y avait de l’amour dans le regard de sa fille et une douceur inattendue dans ses gestes de la guerrière. Moxien ne cessait de lui lancer des regards inquiets, comme s’il attendait sa permission pour parler. Elle s’assit à côté de son époux, faisant signe à son fils que tout allait bien. Moxien sourit gaiement avant de d’attraper un des deux verres. Pas question qu’il boive dans une écuelle.

Un sourire illumina le visage aussi sûrement qu’une teinte cramoisie colora ses joues en entendant son ancien surnom. Elle ne pu s’empêcher de lâcher un « C’était une fois ! » indigné. Elle préférait ne pas avoir à raconter ce fâcheux évènement devant son frère qui avait déjà les yeux brillants d’une curiosité malsaine. Le fourbe avait senti l’histoire embarrassante mais, avant qu’il ne puisse poser la moindre question, Âtre recracha une floppée de thé sur la face de Jeanne.

Le silence qui s’en suivit ne dura pas plus d’une seconde avant que le rire ne s’empare de la famille. Attica tentait au mieux de garder un visage fermé et sérieux mais, ses lèvres tremblantes et son visage rougissant témoignait du contraire. Moxien et Laurel étaient partis dans des rires sonores qui avaient redoublé d’intensité quand Tourmaline s’était avancée pour goutter au thé dégoulinant. Amun. Une simple boutade et un thé avaient brisé la glace.

Laurel embrassa la joue de Jeanne, celle sans thé, avant d’ajouter malicieusement :

« Je peux goutter moi aussi ? »

« Eurh ! Beurk ! » s’exclama de manière très éloquente Moxien.

Le père de Laurel tendit un tissu à Jeanne afin qu’elle puisse s’essuyer convenablement, s’excusant avec un sourire pour le comportement de sa famille. Les Senjak avaient certainement beaucoup de qualités mais la politesse n’était pas forcément l’une d’entre-elles. Amun attrapa l’une des écuelles, goutant doucement au thé presque brûlant, juste comme il les aimait.

« Hum, délicieux ! Je sens des fruits de Mido, je me trompe ? » commenta-t-il.

« Pas du tout, une Midoyenne nous l’a offert. » confirma Laurel.

« T’es allée à Mido ?! » coupa Moxien, les yeux écarquillés.

« Ouaip, et à Sakai aussi. Je me serais perdue des centaines de fois sans Jeanne. Elle sait traquer les pokémons sauvages et différencier les bonnes baies des mauvaises ! Et elle cuisine divinement bien. »

« Et comment vous êtes-vous rencontrées ? »

Cette dernière question posée un peu froidement venait d’Attica. Sa voix avait sonné un peu plus sèchement que ce qu’elle aurait souhaité mais c’était assez habituel chez elle. La Jeanne, semblait parfaite, et certainement qu’aux yeux de sa fille elle l’était. Mais, c’était aussi son rôle de mère de s’inquiéter et si l’animosité première s’était calmée, elle n’en restait pas moins inquiète. Son époux lui donna un coup de coude pas très discret, appuyé d’un regard insistant. La mère de Laurel fit semblant de ne pas avoir remarqué. Elle allait s’excuser, à un moment, certainement, mais pas tout de suite. Elle voulait d’abord apprendre à connaître cette illustre inconnue avant de décider si elle méritait des excuses. D’une certaine manière c’était un test. Aimes-tu vraiment ma fille ? Voilà la question qu’elle voulait lui poser.

HS
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Je suis sincèrement désolée pour le retard. Ton RP est super et je suis dégoutée de pas avoir réussi à retransmettre à quel point Laurel est en admiration devant le geste de Jeanne parce que franchement c’était trop cute et super bien pensé ! Le coup du thé était juste parfait !!

Attica ouvrit la bouche. Avant de la refermer. Pour la réouvrir encore, tel un magikarp hors de l’eau cherchant désespérément à trouver un peu d’air. Rene était aussi immobile qu’une statue, les yeux écarquillés d’une manière presque comique, là où Moxien à côté de lui faisait la grimace. Eww, il n’avait pas besoin de savoir ce que sa sœur faisait la nuit. Visiblement toute l’histoire de sa sœur apprenant à se battre tout en voyageant aux quatre coins des royaumes lui était entré d’une oreille et sortie de l’autre.  Et visiblement aussi, ce n’était pas le cas pour les parents de Laurel, qui essayent encore de traiter l’information que non seulement leur fille était en relation avec une guerrière ce qui la mettait en premier ligne pour le danger mais qu’elle apprenait à leur fille comment manier l’épée. Et donc à se mettre encore plus en danger. Comme si leur Laurel avait besoin de ça.

Pour sa part, Laurel était passée par toute les couleurs durant l’explication de Jeanne. Oscillant entre le rouge de la honte, le rose de la gêne et le blanc de l’horreur alors que sa bien-aimée aux talents sociaux aussi vastes qu’était grand un statitik venait de lâcher la seule et unique information que Laurel aurait préféré évoquer… ultérieurement. A savoir ses ambitions bien différentes de ce qu’elle leur avait raconté. Elle fit tout de même de son mieux pour reprendre un peu de contenance, maudissant la chaleur de Ran qui n’aidait en rien le rouge de ses joues.

« Euh… oui. »

Très éloquent Laurel.

Pas de temps de se rattraper, voilà que ses deux parents partaient à l’assauts comme des vaututrices sur une carcasse. « Comment ça tu veux devenir Chevalier ? », « Une épée ? Mais Laurel ça coupe ! », « Tu t’es battue ? Oh mon bébé, tu n’as rien ? », « Tu es complètement inconsciente ! Et si tu t’étais blessée ? ». Laurel lança un regard suppliant à Jeanne mais, l’aide vint plutôt d’Amun.

« Laurel est saine et sauve, non ? Et en bonne santé en plus de ça. Je dirais même qu’elle a perdu un peu de ventre. » plaisanta-t-il. Laurel lui tira la langue. « Et connaissant la demoiselle, ce n’est pas de ses propres faits. Ais-je tord Jeanne ? C’est toi qui a veillé sur Laurel. Les routes sont dangereuses, Attica, tu le sais mieux que personne. C’est une bonne chose que Laurel apprenne à se défendre. »

Aussi tôt la paire de regard se tourna vers la guerrière, la voyant d’un tout nouvel œil. Elle n’était plus celle qui mettait leur fille en danger mais celle qui la protégeait de ce danger. Et puis, malgré les révélations qui avaient accaparé son attention, ce cœur de guimauve qu’était Rene n’était pas passé au-dessus de la relation « respectueuse et éternelle. ». Il avait toujours souhaité que sa fille puisse trouver quelqu’un avec qui partager son avenir, il avait été doublement béni avec Malta et maintenant, cette Jeanne. Il pouvait voir la manière dont leurs regards se cherchaient constamment, comment leurs corps se penchaient légèrement l’une vers l’autre et la fierté dans la voix de la guerrière alors qu’elle parlait de Laurel. Il en aurait presque versé une larme de joie.

« C’est vrai. Je ne serais certainement pas là sans Jeanne. » Elle lui sourit tendrement et Rene poussa un soupir malgré le regard noir de sa femme. « Je lui dois tant. Peut-être bien que je ne suis pas la meilleure des combattantes mais, j’aime ça Maman. Voyager, vivre avec Jeanne, à ses côtés, découvrir de nouvelles choses ensemble. » Sa voix prenait de la force en même temps qu’elle parlait, ses yeux brillants de souvenirs qui la marqueraient à jamais. « Je sais qu’il y a du danger mais, si c’est à ses côtés alors tout ira bien. »

Laurel glissa ses doigts dans ceux de Jeanne. Un geste devenu si naturel au fil des jours. Inconsciemment, Rene imita le geste de sa fille, enserrant lui aussi la main de sa femme. Attica se détendit aussitôt mais l’inquiétude restait dans son regard.

« Cela permettra d’éviter un incident comme avec les Démolosses. » ajouta Amun pour terminer de convaincre sa mère Senjak, inconscient de ce qu’il venait de sous-entendre.

Laurel s’était aussitôt raidie. Avant de murmurer presque précipitamment à l’oreille de Jeanne.

« Tout va bien, je te raconterais plus tard. C’est… c’est pas très important. »

Ce n’était pas exactement vrai parce que la ranine se sentait encore coupable pour la mort de ce Démolosse lorsqu’elle y repensait. Plus encore maintenant qu’elle connaissait Jeanne, ça rendait la chose plus personnelle. Oh par les dieux, faites qu’elle n’ait pas tué quelqu’un que sa bien-aimée connaissait. Une angoisse s’installa alors qu’elle revoyait la scène et le son des os broyés sous les sabots d’un bourrinos.

Inconscients de la bourde monumentale qui venait d’avoir lieu et des implications que cela pouvait avoir, les parents de Laurel échangèrent un regard. Conversation muette entre deux personnes se connaissant tellement bien que les mots semblaient superflus. Comment souvent, Attica céda devant la compassion de son époux. Ravalant son égo forgé au fil des années, elle adressa un regard d’abord froid puis, qui se fit plus doux, à Jeanne.

« J’ai été trop prompte à juger. Comme souvent. C’est juste que… non, je n’ai pas d’excuses. Tu aimes ma fille, c’est évident. Dur à admettre mais évident. Et Laurel t’aime. » Elle eu un sourire tendre, son visage entier s’adoucissant sous son amour maternel. « Le bonheur de mes enfants est la plus belle chose que je puisse avoir. Et tu la rends heureuse. Je m’excuse pour mon comportement. »

HS
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Amun fait référence à ce qui s’est passé dans le RP Flashback quand la caravane de Laurel s’est faite attaquée par les Démolosses et Jeanne. :D
Si Jeanne est curieuse on pourra en parler dans un mini RP le soir après celui-là (comme ça Jeanne pourra parler des Démolosses).
Si tu veux que je change/enlève un truc hésite pas !!

Si Laurel avait pu ronronner elle l’aurait fait tant elle était heureuse de tout voir se résoudre. Sa famille et sa compagne semblaient avoir finalement trouvé un terrain d’entente. Même assis sur le sol dur et froid du Palais d’Or, Laurel avait l’impression d’être retournée à la maison. Jeanne était aussi merveilleuse que d’habitude et elle s’en voulait d’avoir douté d’elle. Ses parents avaient mis un peu de temps mais avaient fini par ouvrir les yeux. Le sourire sur le visage de la ranine valait tous les mots, elle en avait presque mal aux joues.

Attica était reconnaissante du fait que Jeanne n’insiste pas plus sur son comportement, ni ne se pavane suite à ses excuses. Sans parler du fait que Laurel semblait réellement heureuse, d’une manière qu’elle n’avait pas vu depuis longtemps. Sa fille, malgré son caractère avenant, avait eu du mal à tisser des relations depuis Kira. Comme si elle craignait leur disparition soudaine. Parfois la mère Senjak regrettait lui avoir caché la mort de Nyssa mais le temps avait passé et depuis elle n’avait jamais trouvé le bon moment pour aborder le sujet.

Attica donna un coup de coude à son époux, lui lançant un regard amusé. « Comment ça se fait que tu ne m’aies jamais appelée « Amour de ma vie » ? »

« Tu sais très bien que c’est faux, je t’ai déjà appelée comme ça, mon amour. » répliqua-t-il en souriant.

« Oui, une fois, à notre mariage peut-être. »

« Ah, maintenant que tu ne boudes plus, c’est la mauvaise foi qui arrive ? » rigola-t-il. « Laisse donc cette merveilleuse expression à la jeunesse. Notre vie on l’a vécue et des amours j’en ai quatre. » conclu-t-il en regardant sa famille. « Il me reste toujours de la place pour un cinquième, voire même un sixième. » ajouta-t-il en regardant Jeanne puis en faisant un clin d’œil à Moxien.

L’ex-Démolosse continua, révélant à la famille les quelques secrets que Laurel avait partagé avec elle. Attica rougit doucement à la mention de son talent pour la cachette pendant que son époux fit une tête exagérément vexée en apprenant que sa fille avait dévoilé sans arrière-pensées son petit secret mais un sourire trahissait ses véritables pensées. Amun hocha la tête doucement en approbation. Quand vint le tout de Moxien qui réagit par un large sourire toute la famille fit un bond en s’exclamant de diverses manières.

« Ne l’encourage pas ! » « Moxien, non. » « Je ne penses pas que ce soit une bonne idée… »

« Olàlà, ça va j’ai compris, je me tais. » dit-il en haussant les épaules. « De toute manière j’avais décidé d’être gentil pour fêter ton retour. »

Laurel fronça les sourcils suspicieuse. « Oh, milles merci, je ne sais pas ce que je ferais sans ta gentillesse. » répliqua-t-elle avec sarcasme.

Il lui tira la langue mais l’énergie n’y était pas aussi vive qu’habituellement. Les émotions de la journée commençaient à fatiguer même le plus jeune d’entre eux. Laurel laissa tomber une réplique cinglante qu'elle avait préparée. Entre sa rencontre catastrophique avec Aryël Eladan qui avait été précédé d’une course désespérée sous la tempête pour finalement se conclure dans les couloirs du Palais au Dômes d’Or. Laurel se tourna vers Jeanne, l’embrassant tendrement.

« Merci pour tout. » lui murmura-t-elle.

Attica les observa quelques secondes. Elle pouvait essayer de marchander avec des collègues qui lui étaient endettés pour trouver un endroit ou vivre en attendant une solution mais vu le nombre croissant de réfugiés elle se doutait que ça n’allait pas être mince affaire. Moxien allait pouvoir se loger avec son mentor mais Amun avait besoins de soins spéciaux et ne pouvait pas rester seul. Rene allait devoir trouver une autre forge et ils allaient devoir vivre sur leurs économies pendant un certain temps avant qu’ils ne retrouvent du boulot. Ce n’était pas une vie pour un jeune couple.

« Laurel, Jeanne, on n’a malheureusement pas grand-chose à vous offrir, on ne serait pas ici sans la générosité de Dame Aryël. Mais je pourrais aller voir avec Mahshid si elle peut pour dénicher une place dans son auberge. La connaissant elle ne sera que trop ravie de vous accueillir. Je sais pas si tu te rappelles, c’était elle qui te faisait des couettes quand t’étais petite et t’appelait- »

« Maman, merci ! Pas besoin de préciser, y’a qu’une seule Mahshid. » s’empressa de l’interrompre Laurel.

« Oooh, Laurel avec des couettes, j’ai des petits rubans roses si tu veux, ça ira bien avec ta tête. » lança gaiement Moxien.

Laurel le fusilla des yeux alors qu’il souriait bêtement avant de l’ignorer promptement pour porter son attention sur sa mère. « Ne t’inquiète pas pour ça, on va se débrouiller avec Jeanne. On a survécu à pire et puis, tant que je suis avec elle, tout ira bien. » elle ponctua ses paroles d’un sourire à sa bien-aimée.

« La dernière fois que tu m’avais dit ça Laurel… »

« Maman… j’ai plus 16 ans. Tout va bien aller, on est deux, accompagnées des meilleurs pokémons qu’on puisse rêver, rien de mal ne pourra nous arriver. »

Attica soupira, ne pouvant lutter face à l’optimise borgne de sa fille. Elle espérait que Jeanne était aussi compétente que sa fille le croyait mais, étant donné qu’elles avaient survécu la toundra, les marais et d’autres horreurs du même genre, elle avait tendance à la croire. Elle se tourna vers la guerrière.

« Jeanne, je sais qu’on n’est pas parties du bon pied toute les deux mais, si tu as besoin de quoi que ce soit n’hésite pas à venir nous voir. Le bonheur de Laurel et par extension le tiens font parties de nos priorités. »

C’était aussi une manière de s’assurer que Jeanne les contacterait, s’il y avait un problème avec Laurel. On ne pouvait pas empêcher une mère de s’inquiéter pour ses enfants, peut importe à quel point ils avaient grandi.

HS
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Je suis désolé pour le temps d'attente et ce RP qui est pas de super qualité :/
J'espère que tu trouveras des trucs à répondre sinon j'essayerais de modifier des trucs.

Laurel regarda Jeanne se tourner vers elle, annonçant audacieusement à sa mère qu’elle était tout ce dont elle avait besoin. La ranine en resta sans voix. Evidement que Jeanne ne cessait de lui répéter qu’elle l’aimait et que c’était le cas. La joaillière n’avait jamais questionné les sentiments de la guerrière mais elle savait aussi à quel point celle-ci restait attachée à son culte. Elle lui avait expliqué tant de fois à quel point leur absence la torturait. Laurel avait, dans un sens toujours su qu’elle ne pourrait pas combler ce vide dans le cœur de Jeanne mais… l’entendre dire ça lui donnait un espoir. L’espoir d’un jour pouvoir chasser sa peine.

Attica fit mine de chasser les paroles de Jeanne en secouant la tête.

« Hors de question que ma… belle-fille ? Vous n’êtes pas mariées ? Vous envisagez peut-être ? »

« Maman ! » rougit furieusement Laurel. « C’est… Non, on en a pas vraiment parlé. Là d’où Jeanne viens, ce n’est pas vraiment pratique courante et… je préfères faire les choses à son rythme. » sourit-elle. « Et puis niveau finances c’est peut-être mieux de ne pas le faire, parce que si on ne se marie pas dans le Palais alors ça n’en vaut pas la peine ! » elle plaisantait évidement.

A vrai dire, cela faisait quelques années que Laurel n’avait pas pensé au mariage mais sa rencontre avec Jane et maintenant les questions de sa mère la faisaient réfléchir. Après tout cela faisait plusieurs mois qu’elle et Jeanne étaient ensemble, elles avaient vécus plus d’aventures qu’on ne puisse en rêver et avaient tout partagé. Des plus sombres secrets aux plus doux baisers. N’était-ce pas l’enchaînement logique ?

Laurel baissa les yeux sur les bagues qui ornaient ses doigts. Elle avait toujours envié la bague de sa mère. Ce n’était pas la plus belle des bagues pourtant elle était frappante. Ce n’était pas non plus la plus riche d’entre-elle, le diamant en son centre n’était pas le plus pur et la forme de l’anneau pas la plus travaillée et pourtant la joaillière aurait pu passer des heures à l’admirer sans jamais réussir à produire quelque chose à son égal. Plus que la manufacture ou la rareté des matériaux de l’alliance c’était les sentiments qu’elle représentait qui faisait qu’elle un chef d’œuvre unique. Laurel avait toujours eu peur de devoir un jour créer une telle œuvre.

Elle avait aussi peur de ne pas pouvoir la porter. Sa main vint tenir son moignon. Ce bras atrophié sans doigt pour porter l’anneau. Elle leva les yeux vers sa mère qui la regardait pleine de compassion et de pitié. Elles avaient déjà eu cette conversation. Ça n’en restait pas moins douloureux pour la ranine. Elle savait que sa mère s’en voulait pour son bras, comme si c’était sa faute…

« Dans tous les cas toi et Papa serez les premiers… » Elle jeta un coup d’œil aux pokémons. « … Les huitièmes prévenus si jamais on décidait à se marier. » Corrigea rapidement Laurel.

Comme pour appuyer ses dires, Tourmaline sauta sur les genoux de Jeanne pour attirer l’attention de sa dresseuse. Laurel les regarda discuter toutes les deux. Avant d’écarquiller les yeux entendant la demande de Jeanne. D’autre membres ? Elle ne pensait tout de même pas à avoir un béb- Oh. OH. Les pokémons. Oui. C’était évident. Le rouge de ses joues pouvait diminuer.

Visiblement Attica et Rene en étaient venus à la même conclusion parce qu’ils rigolèrent doucement en voyant les compagnons de Jeanne apparaître les uns après les autres. C’était une fière troupe que la guerrière avait avec elle. Attica s’extasia devant le petit goupix des neiges, gazouillant doucement en tendant une main pour le caresser. Réaction classique devant l’adorable bouille du goupil. Rene pris les devants pour répondre à la demande de Jeanne.

« Evidemment que tes pokémons sont les bienvenus, ça va sans dire ! Considérez-vous comme des Senjak les petits ! » déclara-t-il avec un large sourire.

« Vous allez remonter le niveau de la famille parce que Laurel le fait baisser dans le négatif. » ajouta Moxien.

Il se baissa en ricanant pour éviter de se prendre le sac de sa sœur.

« Et avec un peu de chance vous visez mieux qu’elle ! »

Cette fois-ci il se prit Proto en pleine poire avec un bruit de succion bien déguelasse.

« C’est tes blagues qui ont besoin de remonter, tu ne ferais même pas rire un ptiravi. » déclara-t-elle.

Moxien retira le pokémon de sa tête, le dévisageant avec dégoût et curiosité.

« Eww, c’est quoi ça ? »

« Proto. Le Métamorph. » répondit succinctement Laurel.

« Il est aussi stupide que toi. » répliqua-t-il.
« Il a ton intelligence. » ajouta-t-elle en même temps que son frère.

Les deux prétendirent se fusiller du regard quelques secondes avant d’éclater de rire.

« Sérieux Mox, t’as perdu en répartie. » sourit-elle.

« C’est le manque d’entrainement, ça reviendra… n’est-ce pas ? Vous allez rester avec nous ? » demanda-t-il en regardant Laurel puis Jeanne.

La joaillière lança un coup d’œil à son amante. Elle savait à quel point semblait la terrifier. Mais ils étaient en sécurité ici dans Chévorpolis non ? Aucun Démolosse n’oserait pointer le bout de son nez devant la grande Aryël Eladan, ce serait la prison assurée.

« On va rester un peu pour être sûr que vous vous installez bien mais on s’était promis de visiter tous les royaumes et on a pas encore mis les pieds à Kuni… »

Ce n’était pas exactement vrai, elles ne s’étaient rien promis mais c’était plus facile à dire que d’avouer quelque chose qui impliquerait le passé douteux de Jeanne. Amun fronça les sourcils.

« Kuni ? Avec cette tempête ? La majorité des réfugiés du Palais viennent de là-bas et « là-bas » c’est à l’autre bout d’Ekoe. » déclara le vieux mercenaire.

« Pas tout de suite évidemment on va attendre que la tempête se calme et… » tenta de justifier Laurel.

« Mais si Kuni est inondée il faudra des mois, si ce n’est des années avant que tout soit remis en place, sans parler des bandits qui vont patrouiller les routes et des pokémons qui seront probablement terrifiés et agressif après les évènements… » Coupa Attica avec inquiétude.

Elle se tourna vers Jeanne, cherchant son support. Elle savait que ses arguments ne convaincraient personne parce qu’elle n’était même pas capable de se convaincre elle-même que ce soit une bonne idée. Ran était sa patrie et où qu’elle soit son sable chaud et ses habitants hauts en couleur lui manquait mais pour Jeanne, elle était prête à s’exiler.

HS
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Je suis vraiment désolée pour le temps de réponse j'espère que ça te va ! Comme toujours je peux modifier si besoin !! GROS BISOUS !!