Comme si le froid seul ne suffisait pas, une autre punition venait frapper Mila de plein fouet. Ce Feunard, ce second homme masqué… Le Don Juan, il était revenu pour eux ! Mais pouvait-on vraiment parler de malédiction dans ce cas ? S’il disait vrai, alors le duo faisait fausse route depuis un moment et sans leur pause nocturne, ils auraient pu se perdre très loin dans les montagnes… La Bleuette remerciait alors Zekrom, son corps et Balthial pour avoir voulu faire cette pause, alors qu’elle protestait. Grâce à cela, Feunard avait retrouvé leur piste et il pouvait leur apporter de l’aide. Bien que cela lui faisait mal de l’admettre, la demoiselle était plutôt soulagée de le voir les guider. Au moins, ils allaient perdre moins de temps et avec toute la fatigue accumulée, ce n’était pas plus mal.

Mais il restait que le Don Juan était énervant, tout simplement. Il se croyait supérieur à eux, sous la protection et les ordres d’Ayden. Mais le jour viendrait où Mila lui ferait ravaler ses paroles. Un jour où elle montrerait l’étendue de sa puissance à qui viendrait l’importuner. Bien entendu, elle n’avait pas l’intention de devenir un monstre ! C’était tout le contraire. Elle voulait être forte pour protéger ceux qu’elle aime, et se protéger. Ainsi, la jeune femme n’aurait plus besoin que l’on s’interpose pour lui sauver la mise. Ainsi… Elle n’aurait plus besoin d’un bouclier, mais bel et bien d’un ami. D’une présence rassurante avec qui elle voulait partager des moments et des repas. Voire des nuits…

Ce jour viendrait, grâce à sa volonté et peut-être avec l’aide de son frère. Ayden devait s’y connaître en montée en puissance. S’il dirigeait vraiment un groupe d’individus mystérieux et entraînés, alors ses progrès devaient être assez incroyables… Soudain, la gorge de Mila se noua. Son frère avait toujours été une tête brûlée. Il comptait beaucoup sur sa force et son athlétisme pour régler (ou créer) les conflits. Réfléchir, ce n’était pas vraiment sa tasse de thé, bien qu’il pouvait faire preuve d’éclairs de génie et que son intelligence de base approchait celle de sa sœur. Mais alors, sa témérité et son goût pour le combat… Cela pouvait avoir eu des conséquences dramatiques sur Ayden. Peut-être qu’il avait perdu un œil ou un bras lors d’un combat. Mila n’en serait qu’à moitié surprise. Bien sûr, elle espérait que son frangin adoré soit indemne. Autant physiquement que mentalement. Car à cause des Masqués, la dame avait un peur qu’Ayden soit devenu cruel et sournois.

Cependant, elle verrait cela de ses propres yeux dans quelques instants. Le trio continuait sa marche vers les Pics. Effectivement, les sommets étaient de plus en plus proches et la Bleuette commençait à en voir le bout. La fin du voyage. Tant mieux, car son corps lui dictait de s’arrêter à chaque mètre parcouru. Mais elle faisait face, sans baisser les bras. Cette fois, elle ne tomberait pas et elle n’aurait pas besoin d’aide. Surtout pas des deux hommes avec qui elle bougeait. L’un des deux était très gentil et serviable, mais elle ne voulait plus lui infliger de souffrances. Quant à l’autre… Il valait mieux ne pas en parler. La jeune femme lui en voulait vraiment pour son comportement des plus déplacés.

Au bout d’un moment, ils finirent par atteindre les fameux Pics. Ils étaient hauts en altitude et l’air n’avait vraiment plus rien à voir avec celui d'en-bas. Mila en eu le souffle coupé le temps de s’habituer un peu plus. Sa gorge brûlait à cause du froid et ses poumons travaillent avec acharnement. Ses pieds étaient en compote et ses jambes raides comme des piquets. En bref, la demoiselle ne rêvait que d’un bon lit pour prendre un repos bien mérité. Mais cela n’était pas encore prévu au programme, et elle ignorait même si le groupe d’Ayden dormait sur des lits. Cela dit, lorsqu’elle aperçut des torches de quelques mètres de haut, et plus loin, des tentes, elle imaginait qu’ils possédaient un certain confort. Ainsi, Ayden vivait dans un campement, presque au sommet de la montagne de Sakai… Le lieu paraissait prétentieux, mais l’homme devait avoir ses raisons et Mila allait bientôt les découvrir. Elle se retourna brièvement vers Balthial, un air de triomphe mêlé de tristesse dans les yeux. Enfin. Ils avaient réussi leur ascension vers le ciel, et ils y étaient… Enfin.


Feunard ricana après avoir presque craché ses paroles. Qu’il était énervant celui-là… Mais Mila ne lui prêta pas attention. Pour être honnête, elle n’avait qu’une hâte. Voir son frère. Elle dépassa donc le Don Juan, sans un regard et elle pénétra dans le camp. Deux torches encadraient l’entrée, au moins, c’était visible de loin. Et cela apportait un peu de chaleur, comme une maison douillette… Bien que ce n’était pas le cas. Ensuite, c’était plus rustique. Il y avait des tentes, au nombre de cinq, et un grand feu dans le milieu. Il y avait également une perche pour étendre le linge et des sceaux pour récolter l’eau ou laver des choses.


La question allait droit au but. Mais Feunard se contenta d’hausser les épaules et de siffloter. Il s’écarta ensuite de plusieurs pas et passa à autre chose, comme si son travail était terminé. Tant pis, Mila ferait sans lui. Elle s’assura que le cavalier suivait le rythme, puis elle commença ses recherches du regard. Elle découvrit alors quelque chose qu’elle n’avait pas vu au début. Il y avait des drapeaux au sommet de troncs conséquents. Le cœur de l’érudite rata un battement. Ces drapeaux… Il y avait une créature blanche dessus, avec la langue qui serpentait. Des ailes, une apparence pure mais puissante… Le dragon Reshiram. Ainsi, son frère prenait-il sa religion plus au sérieux désormais ? Mais la Bleuette n’eut pas le temps de se poser plus de questions que d’autres arrivaient. En effet, derrière l’une des tentes, se trouvait une sorte d’autel. Tout était fait en pierre ou en bois, l’ouvrage était rudimentaire mais d’une certaine beauté. Cependant, le plus important, c’était cette masse en haut de l’autel…

Mila en était certaine. Il s’agissait de…


La masse se redressa, dévoilant une silhouette humaine. Néanmoins, cet humain portait une grosse peau de bête, ce qui amplifiait son ombre. Il descendit ensuite les espèces de marches en bois et il attrapa une lance qui était plantée dans le sol. Mila voulu s’écrier pour plusieurs raisons, mais la prestance qui émanait de l’homme l’en empêcha. Elle resta littéralement bouche bée. Il fit ensuite tournoyer la lance avec une facilité et une grâce déconcertante. La jeune femme pouvait voir distinctement un masque sur le visage de cette précédente masse informe. Elle grimaça, c’était une mode ou quoi ? Mais sa colère s’envola lorsqu’elle reconnut le Pokémon qui était représenté.

L’intéressée voulait lui répondre qu’elle aussi, elle partageait ce sentiment. Mais rien ne lui venait. Elle était comme vidée de son énergie, incapable de bouger les lèvres. De toute façon… L’intérêt de l’homme ne se porta pas sur elle par la suite. Après avoir fini de faire tournoyer l’imposante lance, il la pointa en direction de Balthial. La tension monta alors d’un cran. Cette fois, c’était suffisant pour faire intervenir Mila.


Mais l’homme masqué resta dans cette position. Il ne bougeait plus et il ne parlait plus. Nul ne doute qu’il jaugeait le Ranin. Pourquoi ? C’était encore à déterminer. Mais son masque de Némélios ne trahissait rien d’autre que le néant…

L’air était empli d’une pression extraordinaire. Mila savait très bien que la rencontre entre les deux hommes n’allait pas forcément être des plus réjouissantes… Cela dit, il y avait beaucoup trop de choses qui clochaient actuellement. D’abord, pourquoi Ayden se montrait-il si hostile ? Peut-être était-ce là la démonstration de son nouveau comportement, de sa nouvelle façon d’être… La Bleuette espérait sincèrement qu’elle se trompait. Son frère était un être surprenant, alors peut-être qu’il avait simplement une idée derrière la tête ? Jauger son adversaire en le menaçant de loin, ce n’était pas l’une de ses tactiques auparavant…
Mais les temps avaient changé, alors pourquoi pas. Elle préférait largement cette seconde option. Ainsi, même si Ayden aurait à affronter Balthial pour mieux le connaître, elle aurait plus de facilité à les laisser faire… Mais tout n’était que des si et des peut-être. Mila n’était sûre de rien en ce moment. Après toutes ces années passées loin de son frère adoré, le pire pouvait être arrivé. Après tout, elle-même en avait bavé pour arriver jusque-là. Elle-même avait évolué pour finir aux Pics. Alors cela pouvait être identique pour Ayden…

De plus, il y avait ce mystérieux masque à la tête de lion. Si la jeune femme comprenait la référence, elle n’avait pas vu d’Hélionceau ou de Némélios aux côtés de celui qui partage son sang. Cela n’était pas vraiment rassurant… Peut-être que c’était un hommage ? Si cela était le cas, alors cela voulait dire que… Non, Mila refusait d’y croire. L’ami d’Amarok ne pouvait pas avoir eu un sort aussi triste. Et puis Ayden ne l’aurait pas permis ! Dans un même temps, un tel évènement ferait sens dans la vie du Sakaien. Peut-être que c’était cela qui l’avait changé du tout au tout. La gorge de l’érudite était sèche, autant à cause de la tension ambiante qu’à cause de ses sombres pensées. Si elle avait mis le doigt sur quelque chose, elle espérait de tout cœur qu’elle avait tort. Mais de l’espoir et des incertitudes, c’est tout ce dont elle avait à disposition pour le moment.

Ayden dégageait une aura particulière. Il avait décidément bien grandi ! Mila ne doutait pas non plus qu’il avait à présent une musculature assez conséquente, tout en restant suffisamment agile pour manier sa lance. D’ailleurs, l’arme était bel et bien Siegmund. Et elle était pointée vers le meilleur ami (oui, elle pouvait au moins nommer Balthial ainsi) de la demoiselle… Son cœur palpitait. Comme elle le pensait, s’il fallait qu’ils passent par un combat, d’accord. Cependant, ce dernier aurait intérêt à ne pas aller trop loin. Aucun des deux hommes de sa vie n’avait le droit de faire du mal à l’autre durablement. Mais qui était Mila en cet instant même de pression ? Elle semblait ne plus compter. D’ailleurs, le Ranin ne tarda pas à répondre à l’espèce de provocation du frère. Il se fichait bien de savoir qui il était, au final, sa colère l’emportait sur tout.

Le Bleuté n’avait pas la langue dans sa poche, et Mila craignait que cela ne fasse passer Ayden à l’attaque. Pourtant, il resta immobile, imperturbable derrière son masque félin. Quant au cavalier, il était prêt à en découdre et il dégaina sa fidèle lame. Pourtant, l’homme avait l’air… Détendu ? En quelque sorte. C’était comme si il était résigné et prêt à perdre. Comme si plus rien ne comptait, même pas sa vie. Balthial s’adressa alors à la jeune femme, cette fois. Ses paroles sonnaient cruellement comme un adieu… Mila ne pouvait l’accepter.


Cependant, la Bleuette était bien désarmée face à son frère et à son ami. Qu’est-ce qu’elle pouvait faire désormais ? Ce n’était pas son petit corps qui pourrait s’interposer entre eux… Et puis, il faisait quoi ce Feunard ? Cette situation n’avait pas l’air de l’inquiéter ! Mila tourna la tête dans tous les sens pour essayer d’apercevoir l’homme, mais il était désormais introuvable. Bien sûr… Ce Don Juan ne perdait rien pour attendre. Mais l’érudite n’eut pas le temps de pester plus longtemps, car un mouvement de la part d’Ayden attira toute son attention. Allait-il charger Balthial ?!

Pourtant, il n’en fut rien. Le jeune homme s’était replacé, après avoir fait des rotations avec Siegmund. Ayden était sur ses gardes, comme un lion face à sa proie… Puis tout à coup, il siffla et une masse gigantesque sortit de derrière de rares fourrées. En un bond, elle était sur le pauvre cavalier qui fut écrasé sous la masse, si bien qu’il en tomba à la renverse. Mila hurla. C’était un Némélios dans toute sa splendeur. Son pelage était hérissé, tous les poils sur son échine formaient une crête des plus menaçantes. Le voilà, l’ami d’Amarok…


Prise de panique, Dame Valni fit apparaître son Dynavolt, et ce dernier n’en croyait pas ses yeux. Il était si petit et si frêle en comparaison de ce puissant félin… Il ne reconnaissait pas là Aslan, son ancien meilleur ami. Si bien que le chien vert resta tétanisé.


L’érudite sprinta vers Balthial pour tenter de faire quelque chose. N’importe quoi. Mais elle se heurta à la lance de son frère qu’il avait placé au travers de sa route. Quant au Némélios, il ouvrit la gueule. Il était menaçant et effrayant !


…

…

Mila rouvrit les yeux difficilement. Elle avait la peur au ventre. La peur de découvrir ce qu’il s’était passé. Est-ce que… Est-ce que Balthial… La Bleuette s’arma de courage, tandis que la lance s’abaissa. Et… Mais ?

Aslan était tout simplement en train de lécher le visage du Ranin avec entrain. Il semblait bien heureux d’avoir un nouveau… Jouet ? Mila n’aurait pas su le dire. Elle était tout bonnement soulagée, et le mot était faible. C’était à présent à Ayden d’agir. Il retira très lentement son masque, dévoilant son visage « d’ange » et libérant ses cheveux azurés. Il avait le sourire aux lèvres le bougre…


Si. Mila le regardait d’une façon telle que ses yeux pouvaient lancer des éclairs. Son frère se gratta l’arrière de la tête, avant de reprendre la parole.


SLAP. Le jeune homme eut le droit à une bonne gifle en guise de réponse. Il se frotta la joue avant d’aller à la rencontre de Balthial.


Le lion cessa sa « cajolerie » et se plaça aux côtés d’Amarok, toujours sous le choc. Les deux Pokémon avaient le temps de faire connaissance à présent. Une nouvelle fois. Ayden s’empressa ensuite de tendre son bras au cavalier et de le redresser. Il épousseta même les vêtements du fils Zajin, comme si de rien n’était. Mais sentant la colère poindre sur lui, l’Azuré se dépêcha de rectifier le tout.


Le comportement du frangin n’était pas vraiment pardonnable. Mais une fois le choc passé, Mila n’avait qu’une envie…


La demoiselle s’occupa de l’état de santé de Balthial. Heureusement, il ne souffrirait que d’un petit mal de dos peut-être.


Le pauvre Bleuté devait en voir de toutes les couleurs actuellement. Mais la fratrie Valni était ainsi faire. Et il le découvrait, de bien des façons.


Ayden eu un mouvement de recul. Il s’attendait à une autre claque… Cependant, ce fut un câlin tendre qui l’attendait. Il encercla sa petite sœur de ses bras, ce qui n’était pas difficile vu la différence de corpulence. Il déplaça ensuite l’une de ses mains jusqu’à la tête de l’érudite et la pressa contre son corps dans un geste affectueux et reconnaissant. Le duo était enfin réuni après tant d’années d’attente…



Ils restèrent dans cette position pendant plusieurs bonnes secondes. Peut-être qu’ils auraient pu maintenir le câlin plus longtemps, mais pas avec Balthial à leurs côtés. L’homme de Ran devait avoir plein de questions à poser, et avoir envie de se reposer. Ou de manger. Ce fut donc Ayden qui brisa l’enlacement, déplaçant doucement sa sœur pour avoir le Bleuté en face de lui. Le moment était venu… Le frangin tendit une main bienveillante au Ranin, un sourire sur le visage.


La balle était dans le camp de Balthial à présent.

La main tendue d’Ayden était un véritable signe de paix. Mila en était convaincue. Elle coula un regard discret vers Balthial… Allait-il seulement accepter cela ? Son frère avait tout fait pour leur rendre la vie plus difficile et de cela, le Ranin en avait beaucoup souffert. La jeune femme en était la preuve vivante… Elle n’en voudrait pas à son ami de refuser. Il pourrait, d’ailleurs, tout aussi bien exiger des vivres et de l’aide pour redescendre de la montagne. Puis partir. Après tout, Mila était désormais en sécurité avec l’Azuré, n’est-ce-pas ? Qu’est-ce qu’un bouclier comme lui pourrait faire maintenant ? Bien entendu, la jeune femme espérait de tout cœur qu’elle se trompait, d’autant qu’elle ne considérait pas son ami comme une protection. Mais comme une présence inestimable et réconfortante. Après les retrouvailles avec son frère adoré, elle ne voulait pas avoir à faire des adieux.

Heureusement, tout se déroula à peu près normalement. Balthial semblait avoir pardonné au frère, au moins un petit peu. Il s’essaya même à une blague à la hauteur d’Ayden… Feintant de serrer la main de l’autre homme, il lui offrit un bon coup de poing dans le ventre. L’Azuré grimaça mais il riait en même temps, comprenant là où le cavalier voulait en venir. Mila fut soulagée… Ils se ressemblaient en ce point, de vrais gamins ! La demoiselle eut même le droit à un clin d’œil. Son ami avait-il retrouvé sa joie de vivre grâce, indirectement, à Ayden ? Peut-être, et puis c’était sans importance. L’érudite était simplement heureuse de voir que les deux s’entendaient au moins un minimum. Ayden était un bon vivant, alors ce n’était pas étonnant. Son comportement était finalement digne de lui… Quoiqu’un peu déplacé. Quant au fils Zajin, il avait aussi de l’humour et c’était pour cela que le courant passait, malgré les épreuves érigées par l’ainé Valni.

Balthial s’excusa ensuite auprès de la belle. Il émit aussi ses doutes à cause de toutes leurs aventures pour le moins exaspérantes… Oui, ce fameux Feunard fut un terrible salaud avec le Bleuté. D’ailleurs, cette remarqua n’échappa pas à Ayden. Il semblait un peu surpris, et curieux. Il glissa un regard à son Némélios, puis à Mila qui ne savait pas quoi répondre. Le sourire de l’homme n’existait plus désormais. Il s’adressa alors à son nouvel allié, inquiet.

Mais la jeune femme secoua doucement la tête. Non, c’était la pure vérité. L’acolyte de Némélios avait bel et bien essayé de tuer le fils Zajin. Instantanément, le regard d’Ayden se changea en un brasier ardent. Le rusé renard n’allait pas s’en tirer comme ça. L’Azuré poussa alors la voix, invitant l’homme à les rejoindre. Feunard n’était pas parti bien loin, car il se déplaça jusque l’autel en un rien de temps. Il savait déjà ce qui l’attendait…

L’homme au masque de canidé ne faisait plus le fier. Mila l’observait, du dédain dans ses yeux. Bien fait pour lui.


Les yeux d’Ayden étaient brûlants de rage, mais sa voix était froide comme la glace. Même Aslan avait quitté la compagnie du petit Dynavolt pour s’approcher. Il était prêt à bondir sur Don Juan au moindre signe de son humain chéri.

...


Ce fut comme si le lion n’en avait rien à faire des paroles du renard. Feunard s’en alla, non sans un regard vers Mila. Tant mieux, elle ne supportait pas la présence de cet homme-là. Mais tout à coup, Ayden fit quelque chose que la jeune femme n’aurait jamais imaginé. Il s’agenouilla devant Balthial, baissant la tête. Sa posture était comme s’il prêtait un serment envers le cavalier…


L’Azuré se releva ensuite de toute sa splendeur. Mila remarqua alors qu’il était légèrement plus grand que son ami. Décidément, il avait bien grandi le garçon ! Par la suite, Ayden leur fit signe de le suivre, accompagné de son lion de feu. La demoiselle offrit un sourire éclatant à Balthial et elle suivit son frère, avec Amarok dans ses pas. Le cavalier ne pouvait qu’en faire de même et le groupe arriva devant la tente centrale, celle qui se trouvait juste devant l’autel. Le frère attrapa le tissu qui barrait l’entrée.


L’érudite tiqua à l’adjectif utilisé.

Ayden se contenta de rire doucement. Mais il n’avait pas tort. Mila avait les vêtements couverts de gelure, et ses cheveux étaient ternes et lourds. Que dire de son corps qui était poussé à bout ? Dans tous les cas, la demoiselle ravala sa fierté et entra dans la tente. Là-dedans, elle s’installa sur une peau qui servait de chaise, en quelque sorte. C’était doux, et chaud… Son frère était vraiment bien équipé pour un homme vivant aux Pics. Cela devait faire un moment qu’ils étaient ici. Une fois Balthial installé lui aussi, ce fut autour d’Ayden de prendre place. Il offrit alors une tasse contenant de la soupe à chacun, ainsi que des bâtonnets de viandes séchées. C’était cela, la nourriture des alpinistes ! Amarok ne fut pas laisser dans reste, il avait de l’eau et des baies à disposition. Mila lui offrit même un bâtonnet. Elle commença ensuite à manger, bien heureuse de pouvoir enfin faire une véritable pause.

Ensuite, Ayden brisa le silence qui régnait. Il tourna la tête vers le Ranin.


Le ton employé par le frangin n'était en rien accusateur. Il était simplement convaincu du fait que le cavalier allait trop ou tard aborder les quesitions. La demoiselle en avait aussi, mais elle serait patiente. Du duo, Balthial était certainement celui qui en avait le plus gros sur le cœur. Il était libre de demander ce qu’il voulait à l’Azuré.

Balthial prit quelques secondes avant de poser une question unique. Après tout, ses autres interrogations avaient fini par trouver des réponses toute seule. Mais une seule subsistait… Elle était d’une importance capitale pour le Ranin, mais pas pour Mila. En effet, la jeune femme ne s’était que rarement plainte de leur situation. Elle connaissait Ayden sur le bout des doigts quand ils étaient petits. Elle savait que toute cette aventure riche en rebondissements n’était pas ni le fruit du hasard, ni un simple. Ou encore une tentative de se débarasser du cavalier, et encore moins de faire souffrir la Bleuette. Non. Elle savait qu’Ayden avait ses propres raisons depuis le début, et elle n’avait pas besoin de demander pour le savoir. Cela dit, Balthial ne connaissait pas son frère et il était tout naturel pour lui de poser cette question.

L’Azuré chercha lui aussi ses paroles, se frottant le menton avec l’une de ses mains. Après tout, cela n’était pas évident à expliquer.


Ainsi, le fils Zajin aurait pu rester près des siens et dans son royaume. Il aurait pu continuer à servir la cheffe et à faire son devoir. Sa vie n’aurait pas été en danger plusieurs fois…

Krishna… Mais pourquoi ? Cette fois, l’érudite était vraiment curieuse. Si elle se doutait de certaines choses, celle-ci n’ne faisait pas partie. Elle indiqua donc à son frère qu’elle voulait en savoir plus, elle aussi. Des yeux bleus se posèrent doucement sur elle. L’Azuré poussa un soupir, non parce que sa sœur l’ennuyait, mais parce que cela était délicat comme sujet.

Les accusations de son frère furent comme une lance plantée en plein cœur. Mila n’arrivait pas vraiment à en croire ses oreilles. Elle regardait la nourriture qu’elle avait en main à présent, incapable de soutenir le regard d’Ayden. Son frère comprenait sa détresse, alors il attendit un peu.


Il était vrai que Mila s’imaginait bien des choses avec Démolosse. Sa peur avait fini par obstruer son jugement et son discernement. Ayden avait été très malin sur ce coup-là, même si c’était un peu cruel de sa part. Mais sa sœur lui pardonnait déjà.


Cela expliquait bien des choses. Déjà, cela n’était pas étonnant de voir la force de Démolosse et la ruse de Feunard. S’ils étaient mercenaires, ils avaient largement de quoi perturber leurs adversaires et cibles… Ainsi, Ayden en était devenu un lui aussi. C’était une histoire intéressante et Mila incita l’Azuré à expliquer davantage.


Les masques avaient donc leur utilité. Et puis cela était aussi comme une marque de fabrique. De quoi rester anonyme, tout en devenant célèbre. La Bleuette était vraiment impressionnée par les idées de son frère. Quand ils étaient jeunes, il détestait vraiment les études et réfléchir.


Ayden marquait un point. S’il était venu à la rencontre de l’érudite plus tôt, elle n’aurait jamais eu l’état d’esprit qu’elle avait actuellement. Il avait donc fait cela aussi dans le but qu’elle s’endurcisse.


Mila glissa un regard à son frère, réprobateur. Il n’avait pas à se mêler de ses liens avec autrui… Mais cela lui faisait tout de même chaud au cœur. Son frère prenait soin d’elle, même de loin et malgré des interventions plus que douteuses.


Mila ne pouvait pas s’empêcher de rougir. Même si les compliments venaient de son frangin, elle se sentait un peu mal à l’aise, et surtout, touchée. En effet, elle avait passé beaucoup de temps à augmenter sa puissance. Que ce fut elle-même et Sieglinde, ou son équipe de Pokémon, ce ne fut pas de tout repos.


La voix de la Bleuette s’effaça dans les airs comme un fantôme. Ayden eu un peu peur sur le coup, mais un clin d’œil malicieux de l’érudite lui indiqua que tout était en ordre pour elle. Elle soupira ensuite, mais aucun des deux garçons ne pouvait savoir pourquoi. Dans sa tête, c’était clair : elle devait aussi des explications à son ami de Ran. Mais cela devrait attendre encore un peu. Il devait déjà digéré les propos de son frère.


Ayden inclina la tête, il était d’accord avec sa sœurette. Elle avait une mine pâle, des cernes et les joues rougies par le froid des Pics. Peut-être que le cavalier n’avait besoin que d’un lit, lui aussi. L’Azuré attendit donc de savoir si l’interrogatoire continuerait, ou non.

Ainsi, Mila allait prendre du repos bien mérité. La Ranin était tout à fait en accord avec l’idée, mais il ne voulait pas encore dormir lui-même. La Bleuette le regarda quitter la tente, puis son frère remarqua le regard inquiet qu’elle avait.


L’érudite tenta de se défendre, et elle bafouilla quelque chose qui échappa au grand-frère. Tant pis pour lui, il en resterait là pour le moment. Tout ce dont avait besoin la jeune dame, c’était un lit pour dormir en paix. Et il comprenait. Ainsi, l’Azuré se redressa et invita sa sœurette à le suivre. Il n’allait pas la faire dans sa tente tout de même. Le duo quitta donc l’abri à son tour, et ils remarquèrent que Balthial avait sorti toute son équipe. Le mercenaire parut surpris, et il offrit un regard d’incompréhension à Mila. Cette dernière secoua la tête, un sourire sur les lèvres.


Si les paroles sonnaient comme une réprimande, le ton était plus léger. C’était Mila qui venait de prendre la parole. Mais alors que le cavalier était pris la main dans le sac, Ayden indiqua une autre tente à l’érudite.


Le frangin aimait bien taquiner la jeune femme. Elle quitta les deux imbéciles heureux pour aller dormir. Tout du moins, elle pourrait enfin avoir un peu d’intimité et prendre du temps pour se détendre. Une fois dans l’abri qui lui était réservé, Mila replaça le tissu qui servait de porte et s’assura qu’elle était bien seule. Feunard aurait bien pu se glisser ici, juste pour lui donner une peur bleue… Mais non, il n’y avait personne d’autre.

De son côté, Ayden avait accepté l’invitation du cavalier à le rejoindre. Mais si ce dernier avait l’air prêt au combat, l’entraîneur de Némélios n’était pas tout à fait d’accord. Il plaça doucement sa main sur l’épaule du Bleuté.

Ayden se frottait l’arrière de la tête avec sa main libre. En y regardant bien, il avait raison. Le campement était un lieu de calme, et il était fragile. Avec le grand feu au milieu, il fallait redoubler de vigilance. D’autant plus que Feunard trainait toujours dans les environs, et qu’il valait mieux pour Balthial de ne pas le tentait. Cependant, le lancier se sentit obligé d’en rajouter pour bien convaincre son nouvel allié.


Il éclata de rire, avant de se reprendre. Ses yeux bleus se posèrent ensuite sur l’horizon. Les Pics étaient vraiment d’une beauté saisissante, et bien qu’Ayden en avait l’habitude, il aimait toujours autant le panorama.


Aslan vint à ce moment réclamait des caresses à son ami humain. Ayden accéda à sa requête, lui flattant l’épaisse crinière. Puis il s’adressa au Ranin de nouveau :


Car oui, à défaut d’avoir des chaises, ils avaient des rochers, dans la montagne de Sakai. Le mercenaire invita donc Balthial à le suivre et les deux hommes s’installèrent. Le Némélios prit place près de l’Azuré, avant de se coucher comme le gros chat qu’il était. Ayden garda le silence un court instant, cherchant probablement ses paroles.


Cette fois, c’était un peu au lancier de poser des questions. Après tout, si le cavalier restait avec eux pour le moment, il devrait donner des informations lui aussi. C’était une méthode chez les mercenaires. Connaître ses amis comme ses ennemis.

De son côté, Mila avait trouvé de quoi se laver les cheveux et des vêtements chauds. Une fois propre, elle se coucha dans le lit composé de feuillages, branches et paille. Il était plutôt confortable. Ayden avait vraiment fait du bon travail en montant ce camp. Cela dit, ce confort voulait aussi dire que cela faisait un moment qu’il s’y trouvait… La Bleuette n’imaginait même pas pendant combien d’années son frère était ici. Avec ses drôles d’amis… Mais elle aurait tout le loisir d’en savoir plus une autre fois. Pour le moment, elle appréciait simplement de pouvoir être dans une position reposante. Amarok monta ensuite sur elle d’un bond. Cela arracha un rire à la jeune femme, qui roula ensuite sur le côté. Elle observait ses Captis Ball qui étaient posées juste à côté, sur une roche. Bientôt, il faudrait déjà reprendre l’entraînement… Pourquoi ? La Bleuette n’avait aucune certitude, mais elle en ressentait le besoin. Même après avoir retrouvé son frère chéri. Peut-être que c’était pour ses Pokémon. Ils devaient avoir envie de devenir plus fort, quoi qu’il arrive, non ? Ou bien cela était encore l’un de ses désirs égoïstes, un Idéal à atteindre… Pour être digne de Zekrom. La demoiselle ne le savait pas encore. Enfin, ayant assez de se torturer l’esprit, elle profita du moment pour s’endormir paisiblement.

Les deux hommes étaient assis là, le vide à seulement quelques mètres d’eux. Si Ayden était si curieux à propos de Balthial, c’était parce qu’il se sentait obligé d’en savoir plus sur celui qui avait côtoyé Mila pendant un moment. Et puis, il voulait vérifier les informations qu’on lui avait fournies. D’ailleurs, le Bleuté fut coopératif. Il commença par affirmer que oui, il venait de Ran. Mais qu’en plus de cela, il faisait partie du corps de l’armée. Ayden grimaça. Il n’aimait que peu l’autorité de ces gens-là. Ils étaient souvent du genre à délaisser le peuple, malgré eux. De plus, en tant que mercenaire, l’Azuré avait le droit à des affrontements avec l’armée de temps à autre. Mais ce qu’il détestait le plus chez eux, c’était comment le libre-arbitre pouvait finir réduit en cendre. La hiérarchie complexe imposait que parfois, les soldats n’avaient pas leurs mots à dire. Ils devaient se taire et se battre. Ce fut une des raisons pour laquelle le lancier n’avait jamais eu envie d’intégrer l’armée Sakaienne. Il préférait la rude liberté offerte par sa vie de chasseur de prime.

L’autre partie intéressante, et inquiétante, c’était que leurs montures soient restées au pied de la montagne. Ayden haussa un sourcil. N’était-il donc pas du devoir du cavalier de la renvoyer chez elle dans ce cas ? S’il n’avait pas l’intention de redescendre avant un petit moment, cela pourrait devenir problématique pour la Zéblitz. Evidemment, il y avait des personnes en bas, et elles savaient leurs métiers. Mais tout de même… Cela reposait sur la confiance à un inconnu, et l’homme de Sakai n’arrivait pas faire confiance, justement. Cela dit, il imagina que Balthial savait ce qu’il faisait, alors Ayden ne fit aucun commentaire à ce sujet.

Le Bleuté avoua ensuite qu’il voulait s’entraîner. Encore une fois, l’ainé Valni avait du mal à comprendre le cheminement des paroles de son interlocuteur. Mais quelque chose de plus intéressant se fit entendre. Ayden avait de nouveau des réponses à apporter, cette fois, d’ordre plus personnel. Il appréciait que le fils Zajin s’intéresse à sa vie. Cela dit, le cavalier n’était pas tout à fait proche de la vérité.


L’Azuré hésite un instant à en dire plus. Lui aussi gardait son identité plus ou moins secrète depuis des années, comme le faisait Mila. Mais bon. Si sa sœurette croyait en cet homme, il pouvait certainement en faire autant. D’autant que Balthial venait de donner des détails sur sa vie, cela ne serait que lui rendre la pareille.

Les yeux du lancier perçaient l’horizon de son sérieux. Même Aslan avait fini par tourner la tête vers Ayden, quelque peu inquiet que l’homme dévoile son passé.

Le vent souffla entre les deux protagonistes.


La vision d’Ayden en érudit avait de quoi faire sourire. Cela dit, un frisson lui parcouru l’échine. C’était vraiment un destin qu’il était heureux d’avoir évité. Non pas qu’il dénigrait les hommes de lettre, mais ce n’était pas tasse de thé. Il préférait le combat et l’action, plutôt que les livres et les recherches. Quant au soldat… Obéir à quelqu’un aveuglément était hors de question.


Ran, son royaume. L’armée et ses collègues. Voire sa famille ? Balthial attirait l’attention du lancier aux cheveux bleus. Lui, il avait été forcé de fuir son foyer. Mais le cavalier avait eu le choix. Alors ils ne pouvaient pas avoir la même vision des choses.


La lumière se faisait de plus en plus sur les sentiments de Baal. Ayden n’était pas né de la dernière pluie après tout. Il tourna alors sa tête vers celle du cavalier, pour le regarder dans les yeux.

Le ton employé par le frère de l’érudite était insondable. Etait-il en colère que le Ranin tourne autant autour de sa sœur ? Ou bien disait-il cela uniquement par curiosité ? Balthial avait à faire avec pour le moment. Quant à Mila, elle était plongée dans son sommeil, son chiot vert dans les bras. Elle ne se doutait pas un instant que les deux hommes parlaient d’elle…

Ayden écouta attentivement les déclarations du Ranin. La conclusion était que le jeune homme ici présent, doutait fortement de retourner dans l’armée. Mais il n’avait pas évoqué son royaume. Avait-il encore cette envie de rentrer chez lui, tout en changeant de métier ? Le lancier n’était sûr de rien, ainsi, il préféra garder le silence. Après avoir exposé sa propre vision des faits, et après sa suspicion, il était clair qu’Ayden n’avait plus de conseil à donner. Si ce n’est que Balthial devait prendre son temps, surtout avec Mila dans les parages. Le cavalier avait parlé de prendre sa revanche sur Démolosse, mais il avait aussi affirmé être venu pour la Bleuette. Cela plaisait moyennement au Sakaien, pourtant, il devait la réussite de Mila au Ranin, alors il ne dirait rien. Peut-être même… Qu’il pouvait arrêter de jouer le grand-frère protecteur, pour aider un peu le Bleuté.

Après tout, ils avaient déjà vingt-cinq ans. Il était naturel pour Mila d’avoir des sentiments, et ce n’était pas Ayden qui avait des droits là-dessus. De plus, elle venait de quitter enfin ce Cornèbre de tuteur ! Elle aussi était libre, comme Balthial venait de se qualifié. Alors, le duo était peut-être fait pour exister. Bien entendu, c’était toujours un peu difficile à avaler, d’autant que la jeune femme n’avait fait part d’aucun problème de cœur pour le moment. Mais tout était allé si vite ! Ayden se demandait si Mila allait venir lui parler de ce genre de chose. Ou bien comptait-elle garder cela pour elle ? Dans tous les cas, le mercenaire n’avait pas le droit d’intervenir. Et puis le cavalier avait déjà gagné sa confiance en conduisant l’érudite jusqu’aux Pics. Il prit alors une décision.


Un rire et un sourire. Voilà ce qui accueillait Balthial dans ses doutes. Le grand-frère avait raison, il n’était pas une fleur dans la grammaire et le choix des mots. Mais il avait ce côté rassurant et apaisant (quand il n’était pas en colère) qui pouvait aider. De toute façon, le mercenaire n’était personne pour le Bleuté. Il devait trouver sa voix de lui-même. Soudain, Ayden sentit un peu l’inspiration lui venir. Il reprit donc son discours.


Le bougre. Il fit exprès d’avoir le regard assombri et une parole mourante pour inquiéter le cavalier. Il redressa ensuite la tête, tout sourire.


Sur ces deux mots, Ayden se releva. Aslan en fit de même, prêt à quitter le Ranin. Le lancier se plaça alors face à Balthial, lui cachant la vue. Tout à coup, il paraissait plus grand et plus intimidant.


Lâcha le grand-frère. La tension était palpable à l’instant, changeant du tout au tout. C’est qu’il pouvait se montrer persuasif, le chef du groupe… Cela dit, son but n’était pas de faire peur à Balthial, alors un nouveau rire éclata, perçant le silence de la montagne.

Une tape amicale sur l’épaule, et voilà le Sakaien partit avec son Némélios. L’entraînement du fils Zajin devrait attendre pour le moment. Après tout, il était invité dans ce campement. Désobéir serait certainement perçu comme un affront. Le plus simple était de dormir et de récupérer après tant de révélations et une bonne journée passée dans la neige !