Ran, ma terre natale, me revoila ! Cela faisait déjà quelques semaines que j'avais décidé de devenir un mercenaire afin de vivre au plus près de Mila et de son frère qu'elle avait enfi retrouvé après avoir été séparé des années durant. J'avais beau avoir réussi à m'intégrer auprès de ce petit groupe, je ne partais jamais en mission avec eux, je ne pouvais pas les impliquer dans mes choix de vie. Ils étaient déjà un groupe bien solide avant de me connaître alors je ne comptais pas briser cette unité qui était la leur.

Ma nouvelle vocation ne me réussissait pas vraiment car, j'avais très peu de demandes, les gens du coin ne me faisant pas confiance. En même temps qui pourrait leur en vouloir, j'étais un étranger venu de Ran, et je me baladais avec un sceau de la cheffe Ranine elle-même. Il fallait se rendre à l'évidence je n'avais pas trouvé ce que je souhaitais réellement faire de ma vie. Et un matin que je partais pour la ville histoire de voir quelle potentielle mission je pourrais me dégoter, je reçu une lettre d'un homme capuchonné. Le temps que je regarde la lettre pour y voir le sceau apposé, que l'inconnu avait déjà disparu tel une ombre, se mélant à la foule.

En regardant la lettre de plus près, je pus reconnaître le sceau Ranin, c'était une demande de Dame Aryël, cela ne faisait aucun doute. Lors de notre dernière discussion en Ran je lui avais garanti que j'aiderais ma patrie dès lors que l'on solliciterait mon aide. En lisant le courrier qui m'était destiné je vis un ordre de mission, et cela semblait important. Ne pouvant refuser une telle invitation, je repartis rapidement pour le camp d'Ayden.

En arrivant au campement, je croisais le grand lancier qui était dans sa routine matinale, en me voyant il me salua d'une grande tape dans le dos, et me demanda rapidement ce qui me poussait à me précipiter. Je lui expliquai brièvement ce que la lettre que j'avais reçu contenait et il se contenta de me gratifier d'une nouvelle tape dans le dos et me dit juste de foncer. Mais avant de partir, je me devais de prévenir Mila, mais Ayden m'ajouta qu'il s'en occuperais et que je n'avais pas de soucis à me faire là-dessus. Rassuré par les propos du chef mercenaire, je pris la direction de ma tente afin de préparer les affaires que j'aurais besoin pour mon voyage.

Connaissant désormais mieux la route, et ayant quelques connaissances de Sakai, je fis appel aux services d'un transporteur pour gagner du temps. Par chance un Libégon était présent, et ce Pokémon devait retourner en Ran, c'était un véritable coup de chance. Le trajet fut assez rapide et j'arrivais dans ma patrie de naissance en fin de journée. Je me fis alors déposer à l'entrée de Chevropolis. Mais voyant l'heure qui tournait, je sortis ma fidèle Sleipnir de sa Captis Ball, et lui demanda de prendre la route en direction de la maison. Comprenant tout de suite où nous étions et la direction que je lui demandais, la jeune Zéblitz, se mis à galoper vers la maison de mes parents.

Je passai donc la nuit dans mon foyer natal, et je rendis visite à la mère de Sleipnir, ma fidèle monture passait une retraite des plus agréables dans ce lieu qu'elle avait connu pratiquement toute sa vie. Durant le repas, je racontai mes aventures à mes parents qui étaient toujours aussi heureux de me voir en pleine forme et aussi heureux. Ils espéraient seulement pouvoir rencontrer un jour ma belle Mila, et je leur promis que ce jour arriverait dès que cela sera possible.

Une fois le petit matin arrivé, je me rendis en ville afin d'aller rencontrer Aryël pour être briffé, j'avais cependant attendu d'avoir au moins effectué mes petits entraînements matinaux, et je commençais peu à peu à m'habituer à l'effort que me demandait ma magie. J'arrivais désormais à manier l'épée de manière plus fluide alors que mes poings étaient recouverts d'une fine couche de métal.

Une fois arrivé dans Chevropolis, je fis rentrer Sleipnir dans sa Captis Ball, et je décidais d'arpenter les rues de cette ville que je connaissais depuis toujours. En flânant dans l'allée marchande je crus reconnaître au loin une silhouette familière, en me rapprochant un peu, je commençais à reconnaître cette silhouette, c'était une personne que je n'avais pas vu depuis un long moment. Je m'avançais donc vers cette silhouette autrefois amicale, tout sourire...

Au fur et à mesure que j’avançais, la silhouette se faisait de plus en plus distincte, il s’agissait d’une jeune femme à n’en point douter, et d’un coup je compris, devant moi se trouvait Jozéphine, mon ancienne camarade d’armée, devenue aujourd’hui conseillère. Lancé comme j’étais, il m’était impossible de faire demi-tour, je ne pouvais que prier qu’elle ne m’ait pas vu. Mais en l’entendant m’interpeller je savais que mon dos n’allait pas apprécier, et ma seule pensée fut simple

« Eh merde … »

L’instant d’après la jeune rousse se trouvait à mes côtés et une tape vint heurter mon dos, mais contrairement aux fois passées je n’avais presque rien senti, sûrement l’habitude de recevoir des tapes amicales de la part d’Ayden. Il est vrai que je ne l’avais pas remarqué au premier coup d’œil, mais je me sentais tout de même un peu plus robuste depuis que j’avais élu domicile aux pics de Sakai. Certainement que l’air raréfié de la montagne et ses routes abruptes m’avaient fait plus de bien que je ne le pensais. Sans perdre un seul instant Jozie me demanda ce que je devenais, aucun doute elle n’avait pas changé. Je lui répondis donc avec le même entrain

« Oh Jozéphine, tu peux pas savoir comme je suis jouasse d’être là ! Tu n’as pas changé durant ces quelques mois c’est dingue. Et pour ce qui est de moi, je cherche encore un peu ce que je veux faire depuis que j’ai mis un terme à ma fonction de cavalier. Du coup je dépanne notre cheffe de temps à autre, et cela même loin de ma patrie de toujours. Oh et c’est Quantum à tes côtés, je le voyais plus grand que ça. »

Je riais de bon cœur, elle qui aimait bien plaisanter en regardant Sleipnir à l’époque serait assez stupéfaite de voir à quel point ma petite Zébibron avait grandie, et désormais elle pouvait rivaliser avec le Gringolem. D’ailleurs moi aussi j’avais bien envie de savoir ce qu’elle devenait. Après tout j’étais parti peu après sa nomination en tant que conseillère militaire.

« Et toi alors ma petite Jozie, comment vas-tu ? Ton nouveau rôle ne te prends pas trop de temps j’espère, et puis ça doit te manquer de participer aux actions avec l’armée, non ? »

Au final retrouver une camarade de son tempérament était une bonne chose, cela me faisait du bien de retrouver une tête familière, et surtout une bonne vivante dans son genre, cela me mettait du baume au cœur surtout en cette période de doutes, j’avais bien besoin de ce genre d’attitudes pour me faire sourire…