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 One day among many (ft. Leonys)
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Leonys A. Valencia
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Message Sujet: Re: One day among many (ft. Leonys)   One day among many (ft. Leonys) - Page 2 EmptyMer 2 Sep 2020 - 16:17

Je flotte. Quelque part entre panique et euphorie, quelque part à l’orée de mon propre corps, comme défaite de cette expérience. Je lévite au cœur de cieux troubles et beaux et je frissonne sous les assauts de ce vent qui me porte, qui me porte loin. Au creux de moi grondent encore ces peurs que je ne saurai jamais taire. Ces maux qui m’enchaînent et m’alourdissent, ces mots cruels qui susurrent à mon oreille. Loin, qu’ils me paraissent loin ! Pourtant, ce sont eux qui me retiennent de me perdre pleinement dans mon bonheur. Qui m’attirent sur terre, qui en quelque sorte m’empêchent de divaguer. Sauf que même eux ne peuvent entraver l’ivresse de ces confidences. Le poids dont je viens de me délester. Il me fallait le dire. Il me fallait l’avouer. Et maintenant que ces paroles et leurs vérités atteignent mon amant, je me sens ô combien plus légère. Vulnérable et pourtant forte, si forte. Comme si de briser mes barrières, d’oser abattre mes murs, m’offrait du pouvoir et non cette fragilité que je craignais tant. Je suis forte parce que j’aime. Parce que malgré les blessures, j’ai ouvert mon cœur à un autre. À Corvus. Malgré les obstacles, nous nous sommes trouvés sans même chercher. Je sais, je sais maintenant que mes sentiments sont partagés.

Il m’aime aussi.

Même s’il ne prononce pas les mots tout de suite, je peux presque entendre son cœur s’affoler, palpiter dans sa poitrine à proximité. Un instant, il reste silencieux, du moins en mots. Autrement, je ressens l’ardeur de ses émotions, qui se mêlent aux miennes, conjointes et si semblables. Je cueille ce petit feu qui illumine ses traits d’un sourire pur, ému, si sincère. Je me sens trembler d’autant plus fort, gagnée à mon tour d’une terrible émotivité que je combats par orgueil. Trahie par quelques larmes émues s’étant frayées un chemin jusqu’à mes prunelles, je cligne lentement des paupières pour les chasser. Je me perds dans ses prunelles, incapable d’esquisser un geste vers lui alors que pourtant tout m’y porte.

Leo.

Je ferme les yeux comme pour goûter au surnom qui prend une toute autre saveur entre ses lèvres. Corvus, de la même manière, laisse tomber les apparences, tout ce que nous avons appris de nos vies de nobles. Il s’expose avec la même vulnérabilité, celle-là même que je cueille de mes doigts tremblants, avec respect et prudence. De le savoir tout aussi fragile quelque part me rassure. Jamais je ne l’ai senti plus près, plus réel qu’en cet instant pourtant irréel. Il m’aime. Il l’affirme. Une part de moi, encore meurtrie, voudrait bien refuser ces aveux, douter de leur véracité. Or, je n’y parviens pas. Le bonheur, aujourd’hui, s’obstine farouchement. J’y goûte avec béatitude.

«Tes mots me rassurent tout autant qu’ils m’effraient.» je fais un peu plus grave, mais aussi tendre, jouant avec une mèche de ses cheveux noirs qui, inlassablement, retombe sur son front. «J’ai peur de ne pas être à la hauteur de ton affection, j’ai peur d’avoir mal à nouveau maintenant que je sais que ce que je ressens est réciproque, j’ai peur de briser ton cœur sans le désirer. En cet instant cependant ce n’est pas la peur qui m’habite, mais un profond, très profond bonheur.»

Je souris avec humilité et tendresse, lui offrant un regard doux.

«Depuis notre rencontre, tant de choses ont changé. J’ai la sensation qu’auprès de toi, j’apprends plus sur qui je suis réellement que dans tout le reste de ma vie. Et que de la même manière, je te permets d’exprimer qui tu es réellement. Ton père ne pourra jamais nous arracher cela, Corvus.»

Non, car je me battrai. Je me battrai pour ce que nous avons. Cette lumière dans ma poitrine ne se laissera pas s’éteindre. Car de la même manière que ce qu’il exprimait tout à l’heure, si je devais le perdre, je ne pourrais jamais m’en remettre. Si je ne parviens pas à formuler pour le moment de solution concrète, je sais que le sommeil apportera son lot de réflexion. Il faudra probablement effectuer des sacrifices auxquels je ne suis pas encore préparée. Le temps fera son œuvre. Dans tous les cas, lorsqu’Assam menacera nous serons prêts, je me promets. Un sourire traverse le visage de mon amoureux alors que j’évoque Azmitia. Sa suggestion me surprend un instant avant de m’attendrir : je reconnais bien là les élans protecteurs du sakaien. Connaissant la vieille dame du marais, elle goûterait peu à autant de considération, après tout l’expérience m’a appris qu’elle sait très bien se débrouiller malgré son âge ! Contrairement à lui, je ne m’inquiète pas le moindre du monde pour elle, car si la menace se manifeste de nouveau, elle n’a qu’à bien se tenir. Néanmoins je suis enchantée à l’idée d’une visite, et aussi à la perspective de recueillir sa réaction face à notre relation.

«Oh par Arceus, elle risque d’être bonne ! C’est une excellente idée. Je suis certaine qu’elle pourrait nous aider à penser à quelque chose. Puis j’avais pensé aussi, tant qu’à avoir les pieds à Sakai, que nous pourrions visiter le village de ton cousin Sekou, avec Akeira. C’est qu’elle n’arrête pas de parler de lui, tu sais ? Ce serait aussi une occasion pour moi de voir d’où tu viens du côté maternel.»

Je rigole doucement en revoyant la frivole servante s’enchanter de ce prince charmant imaginaire qu’elle a construit dans son esprit. En pensant à elle, il me vient un autre souvenir, celui de son embardée de tout à l’heure. J’imagine qu’en venant ici dans la tente de Corvus ce soir, je suis allée à l’encontre des craintes que j’ai exprimé à la jeune fille. À l’approche du jeune homme, je suis habitée de ce dilemme. Dilemme fondé majoritairement sur mes craintes de le perdre. Je le laisse frôler mes lèvres, souriant presque devant son manque d’audace presque frustrant. Néanmoins, je me doute que ce soir, je ne serai pas la frustrée des deux.

«Il y a quelque chose dont je devais te parler aussi… Ce soir, j’avais une idée précise de la manière dont je voulais que les choses se déroulent et… disons que mes plans ont été chamboulés. Et ces-dits plans pourraient reprendre leur cours, mais je ne suis pas certaine que… ce soit le bon moment encore. Je pense que je me suis mis énormément de pression par crainte de t’insatisfaire et par insécurité soyons honnête. Plus nous devenons intimes, plus je suis confrontée à ce combat entre désir et craintes et je… Je veux faire l’amour seulement quand je ne serai plus hantée par certaines parts de mon passé. Je veux faire l’amour et ne penser qu’à toi. Je ne sais pas si… cela fait du sens ?»

C’est difficile, presque physiquement pénible de lui avouer tout ceci. Néanmoins, après toutes ces révélations, il me semblait malhonnête de poursuivre dans la voie que j’avais tracé dans mon esprit avant mon entrée dans la tente. Maintenant que mon cœur est rassuré, je veux prendre mon temps, et faire de cette première fois un instant magique, qui n’appartient qu’à nous.
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Corvus Eddaryon
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Message Sujet: Re: One day among many (ft. Leonys)   One day among many (ft. Leonys) - Page 2 EmptyJeu 10 Sep 2020 - 18:52


ONE DAY AMONG MANY
"You have to trust in destiny" said Corvus
"One day, you'll meet someone who will
prove to you how much you were right to do it"

Bonheur. Cette idée, Corvus n’en avait jamais douté et l’avait toujours entraperçu à travers la brume. Nul n’avait prétendu que ce serait facile et encore moins évident, ni que ce serait parfait et sans encombre ; Corvus avait finis par le comprendre, l’amour n’évoluait pas dans cette cour là. C’était ce qui le rendait si merveilleux, si fort et si fragile à la fois, et c’était ce qui lui donnait cette force capable de séparer des mers et de déplacer des montagnes. Leonys avait raison : cette force, jamais Assam ne serait en mesure de le leur arracher. Jamais.

« — Tu as raison, et je crois que c’est ce qui le dérange le plus finalement : avec toi, je ne lui appartiens plus tout à fait » affirma le jeune homme.

Oui, bien au-delà de toutes ces alliances dont rêvait Assam, c’était bien son influence sur Corvus qu’il regrettait le plus. Depuis qu’il traînait avec cette foutue kunioise, le vieux corbeau pouvait sentir son pouvoir s’effriter à mesure que le temps passait, et ce malgré la peur qu’il suscitait encore dans le cœur de son seul et unique héritier. Corvus ne lui avait-il pas désobéit après tout ? Du plus loin qu’il s’en souvenait, cela n’était jamais arrivé. Qui savait sur quel chemin la kunioise pouvait bien le mener ?

« — J’espère qu’un jour, nous aurons assez de confiance en nous-même pour ne plus douter, pour ne plus avoir peur de nous blesser l’un et l’autre » déclara Corvus « Tu es quelqu’un de bien et si jamais un jour cela venait à arriver, je sais que ce ne sera jamais intentionnel ou prémédité. C’est un risque que j’accepte de prendre en échange de ta compagnie et de ton affection, un prix que j’accepterai volontiers de payer pour ces instants que tu m’offres, si d’aventure il le fallait » affirma le jeune homme. C’était le jeu après tout, car rien ne venait sans rien. Dans sa poitrine, il pouvait sentir son cœur battre un peu plus fort au son de ses propres paroles « Pour le reste … tu es déjà à la hauteur, Leonys » assura-t-il.

Ses lèvres s’étirèrent presque timidement à l’annonce de cet aveu. En était-ce vraiment un ? Leonys avait beau en douter encore, jamais Corvus n’avait su gouter à cette affection, à cet amour qu’elle lui offrait. Jamais personne ne l’avait regardé comme elle le regardait et déjà le soldat s’en contentait, loin d’imaginer ces choses qui l’attendait encore au détour du chemin.

Par la suite, Leonys approuva son idée d’aller saluer Azmitia et en profita pour lui faire part de son désir d’aller visiter le Nord et plus spécifiquement le village de Sekou . Un sourire s’esquissa sur le visage de Corvus ; un sourire, qui s’élargit d’autant plus lorsqu’il s’adonna à la vision d’Akeira s’imaginant mille et une choses concernant ce cousin dont elle ne savait rien. De cette idée de faire se rencontrer ces deux parts de sa vie émanait une étrange satisfaction, couplé d’une certaine appréhension. Le jeune homme avait beau connaître Sekou, qui savait ce que l’adolescent était capable de dire et de faire ? Et si jamais le Nord ne plaisait pas à Leonys ? Le noble qu’il était n’était pas sans savoir que le luxe de la ville ne s’invitait pas dans les villages du nord et une part de lui craignait de voir la jeune femme s’indisposer de la rusticité de Kattouga, en un mot de sa simplicité. Cette vie pourtant, Corvus l’aimait plus que toutes les autres, car elle était l’inverse exacte de tout ce qu’on lui avait imposé jusqu’à présent, de tout ce qu’il avait connu. Le soldat se souvenait des paroles de Sekou : à Kattouga, l’on vivait pour soi et non pas pour les autres. N’était-ce pas ce à quoi il aspirait le plus, finalement ? Une part de lui – plus importante qu’il ne voulait bien l’accepter – appartenait au Nord et Corvus le savait. Là-bas, il avait toujours pu échapper aux contraintes de sa vie, et à ce poids qui sans cesse pesait sur ses épaules. Kattouga était son jardin secret, un des rares endroits où Assam ne pouvait pas l’atteindre et voir Leonys s’y intéresser – alors même qu’elle n’en savait rien – lui échauffait le cœur. Si Corvus ne s’y trompait pas – rencontrer ce fameux Sekou en était la principale raison – le jeune homme savait que la désormais conseillère kunioise ne manquerait pas de s’en rendre compte. Ce projet, malgré tout, le plongeait dans une sorte d’appréhension, car s’il ne doutait pas un seul instant d’une potentielle accointance entre les deux adolescents, Corvus se demandait bien ce que pouvait donner une rencontre entre l’électrique Sekou et la réservée Leonys ; d’avance, Corvus était aussi terrifié qu’amusé.

« — Tu es sûre de vouloir rencontrer Sekou ? » lui demanda-t-il, un sourire ancré sur le coin des lèvres. Pour l’heure, c’était bien l’amusement qui le gagnait et le jeune homme ne s’en cachait pas. D’une manière ou d’une autre, Leonys ne manquerait pas de regretter cette rencontre qui promettait d’être toute à fait singulière, espérait-il dans le bon sens. Le soldat tenta de reprendre son sérieux l’espace d’un instant « Je serai heureux de te faire découvrir Kattouga et ses habitants, et ce sera un honneur pour eux d’accueillir une conseillère kunioise » déclara finalement le jeune homme. Sans doute Ivarys et Nima seraient-ils enchantés de faire la rencontre de cette fille qui rendait chèvre Assam. Corvus savait qu’il ne pourrait tromper personne là-bas et encore moins son oncle et sa tante : jamais encore le sakaien n’avait ramener de fille à Kattouga ; Leonys était la première, la première pour beaucoup de choses « Et puis … peut-être qu’Akeira y trouvera son compte, elle aussi. Sekou est quelqu’un de bien, lorsqu’il ne fait pas l’idiot » ajouta le cavalier, un nouveau sourire sur les lèvres pour marquer son amusement.

Le jeune homme charriait déjà son cousin alors même qu’il n’était pas là, mais c’était de bonne guerre, car il savait que l’adolescent ne manquerait pas de lui rendre la monnaie de sa pièce … Corvus prenait juste un peu d’avance. Un silence léger suivit cet aparté presque récréatif, jusqu’à ce que le visage de Leonys se fasse finalement plus grave. Corvus avait appris à le reconnaître désormais, elle s’apprêtait à lui dire quelque chose qui lui pesait et comme souvent, le jeune homme ne se trompa pas. S’ils avaient jusqu’à présent plus ou moins éviter le sujet, la kunioise y faisait face désormais, y mettait des mots, se donnait le courage d’être honnête. L’aveu de Leonys ne le surpris qu’à moitié – il savait que cette part de leur relation ne manquait pas de complexité – cependant le rôle qu’il y avait joué indirectement le dérangeait et lui faisait se sentir coupable. Il n’avait rien fait, pourtant cela avait eu des conséquences. Corvus percevait le malaise dans la voix de la jeune femme, ce mal-être initiateur de tous ses maux qui la tiraillait, la faisait agir dans un sens qui n’était pas le bon, lui faisait prendre un chemin que le jeune homme ne voulait pas, ne souhaitait pas. Elle s’était forcée pour lui, pour elle aussi – elle en avait envie, Corvus pouvait le percevoir ! – mais dans cette équation une troisième variable persistait, une ombre, toujours la même. Toujours.

Malgré tout, un sourire affable se dessina sur le visage du sakaien lorsque, achevant son discours, Leonys le questionna. Il comprenait, oui, et si sur son visage avait pu naître une faible contrariété, la frustration n’avait rien à voir là-dedans. La vérité était bien moins substantielle : Corvus peinait juste à accepter l’idée qu’il ne pouvait rien faire pour aider la jeune femme, si ce n’était attendre. Corvus n’était pas impatient, une part de lui s’indignait simplement de n’être qu’un spectateur, qu’un témoin impuissant de ce tourment qui malmenait le cœur de la kunioise ; il voulait l’aider, tout en sachant que c’était impossible. Encore proche malgré le recul léger qu’il avait pris lors de la prise de parole de la jeune femme, Corvus posa une main dans le creux de son cou, laissa ses doigts s’enfoncer dans les cheveux qui couvraient sa nuque.  

« — Cela fait sens, oui » répondit-il doucement, le regard plus tendre que jamais. Quelques secondes de silence s’écoulèrent avant qu’il ne poursuive « J’aimerai pouvoir t’aider, pas parce que je suis pressé mais parce qu’une part de moi se sent responsable de ce que tu traverses. J’aimerai pouvoir te convaincre que cela n’a pas autant d’importance pour moi que tu sembles le croire mais … je sais que c’est peine perdue » affirma-t-il, laissant un sourire furtif éclairer son visage.

Loin de se courroucer, Corvus préférait s’en amuser. Il ne pouvait pas contrôler les pensées de Leonys, ni la forcer à le croire. En vérité, cela allait bien au-delà de la volonté même de la jeune femme et Corvus le savait : elle ne remettait pas en cause sa parole et ne refusait pas de lui faire confiance, non, le problème était bien plus profond, presque inconscient. Comme pour lui prouver son soutient, le soldat referma doucement ses doigts dans sa nuque et lui offrit un regard entendu, espérait-il rassurant.

« — On le fera quand tu seras prête » assura le sakaien en guise de conclusion « C’était tout de même un bel avant-goût » ne put-il s’empêcher d’ajouter. Bien en vain, il tenta de dissimuler un sourire … son entrée largement notable lui avait plu et le jeune homme n’avait pas même la décence de le cacher. Avec délicatesse il caressa un instant ses cheveux, clairs malgré la nuit qui les environnait « En attendant, ne force plus les choses juste parce que tu crains de m’insatisfaire. Je ne veux pas que cela te pèse … moi aussi, je veux qu’on le fasse sans réserve, sans entrave ... sans démon derrière nous » déclara-t-il.

Ce démon, pourtant, les suivait comme une ombre et même si Corvus tentait de ne plus y penser, il ne pouvait s’empêcher de se demander jusqu’où était allé la cruauté de cet homme qui avait volé la vie de Leonys et qui, même au-delà de la mort, la volait encore. Corvus ne le faisait pas par curiosité macabre, non, quelque chose en lui avait juste besoin de savoir. Le flou qui planait encore sur la question attisait son imagination, la rendait fertile, extravagante. A l’idée de ce qu’il s’apprêtait à dire, les traits de son visage se firent plus graves, presque durs … Corvus connaissait toute l’ampleur de la question qui tournait encore et encore dans son esprit, pourtant il se devait de la laisser sortir. Il le fallait, car sans cela sa rancœur obscurcissait son jugement. Malgré cette certitude, Corvus hésita encore quelques secondes, laissa son regard se perdre dans le vide avant de finalement le relever et le figer dans celui de la jeune femme.

« — J’ai besoin de savoir, Leonys » déclara-t-il. Ses sourcils se froncèrent un instant, trahissant le mal-être que la question suscitait en lui … car une part de lui ne voulait pas connaître la réponse « Est-ce qu’il te faisait du mal comme ça aussi ? » demanda-t-il enfin. Corvus savait très bien qu’il n’avait pas besoin d’en dire davantage, et en vérité il n’avait pas besoin des détails. Juste d’une réponse « Dit moi juste oui ou non » ajouta-t-il.

Sa main n’avait pas quitté le cou de la kunioise, et malgré l’émotion son regard n’avait pas cillé non plus. Il était prêt, prêt à accueillir cette dernière réponse qui lui manquait encore, si d’aventure Leonys voulait bien la lui donner.
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Message Sujet: Re: One day among many (ft. Leonys)   One day among many (ft. Leonys) - Page 2 EmptyJeu 17 Sep 2020 - 17:03

|!| Avertissement : Ce post comporte des mentions explicites aux abus sexuels, au viol conjugal et à l'automutilation, en plus d'autres problématiques de santé mentale. J'ai préféré mettre une mention pour lecteur averti |!|

Le contrôle. L’arme favorite de ceux qui n’ont d’appui que leur propre faiblesse. Assam est certes un ennemi redoutable à ne pas sous-estimer. Mais sa puissance repose sur peu de choses. Sur la force d’un désir malsain et les moyens disponibles. Son contrôle sur son fils s’avère plus profond que je ne pouvais le croire au départ; probablement car je ne me suis jamais arrêtée pour véritablement y réfléchir et m’y sensibiliser. Ce ne sont pas seulement les femmes qui peuvent subir ce genre de traitement pernicieux, je le réalise maintenant. Corvus joue probablement un peu trop bien son jeu et de son inaccessibilité émane aussi un certain isolement. En ce sens nous ne sommes pas bien différents. Je suis heureuse que nous nous soyons trouvés malgré l’adversité. Ce que nous avons développé en dépit de nos blessures individuelles vaut son pesant d’or. Maintenant que je connais l’étendue des sentiments du jeune homme à mon égard, je me promets de l’aider dans sa propre quête vers la délivrance. Si j’aimerais déjà le débarrasser de ses chaînes, je sais que ce genre de processus prend du temps, qu’il doit émaner avant tout de lui. Je ne suis pas là pour le forcer à quoi que ce soit. Si sa décision finale l’éloignait de moi alors je le laisserais partir. Tant qu’il le nécessite, je serai présent pour l’épauler, même s’il ignore encore quelle forme cette aide pourrait prendre. Dans tous les cas, le sakaien ne m’appartient pas plus qu’à son père, même s’il m’a livré son cœur.

Un cœur et donc une immense responsabilité. Après les blessures occasionnées par ma précédente relation, je crains par-dessus tout de ne pas me montrer digne de sa confiance et de lui faire du mal. J’espère au plus profond de moi-même qu’il se montrera toujours transparent sur ses émotions. Le jeune homme m’a prouvé à maintes reprises détenir une tendance louable, mais potentiellement dangereuse pour lui : celle de toujours placer les intérêts des autres avant les siens. Je viens avec mon bagage, avec mes difficultés, je viens un peu brisée aussi, malheureusement. Parfois, j’ai de mauvais réflexes et je dois penser à moi avant toute chose, ne serait-ce que pour guérir. Que mon passé puisse lui porter préjudice de quelque manière quelle soit me hante. Pourtant, je sais pertinemment qu’à l’occasion, nous ne pourrons contourner le problème. Mon passé ne disparaîtra pas en claquant des doigts. Corvus le savait en ouvrant son cœur. J’ai la certitude qu’à deux, nous serons plus forts, que nous avons beaucoup à nous apprendre. Je suis simplement heureuse de l’avoir dans ma vie.

Ses dernières paroles me tirent un sourire gêné. Déjà à la hauteur ? Voilà que je me mets à rougir bêtement, tentée d’enfouir mon visage dans la couverture. Sa propre humilité en prononçant ces mots n’arrange en rien mon trouble, ah ! Ce qu’il malmène mon cœur ! En est-il simplement conscient ? Heureusement pour mes nerfs, la conversation bifurque en direction de ce voyage qui, de plus en plus, me fait envie.

«Ça me ferait vraiment très plaisir de rencontrer ta famille, Corvus, y compris Sekou.» je fais, un immense sourire sur les lèvres. Surtout la part de la famille qui soit loin d’Assam, disons. «J’ai fait un voyage dans le nord de Sakai peu de temps après la naissance d’Aster, tu connais Arras ? J’ai fait un tour de traîneau d’Arcanins, c’était absolument sublime. Il y a quelque chose d’unique à cette région, je trouve. Il me tarde d’y retourner, mais ce ne sera pas en tant que conseillère de Kuni. Que dirais-tu plutôt qu’en tant que ta… euh… ton amoureuse ?»

Peut-on rougir davantage ? Je me maudis de tous les noms devant cette timidité qui reparaît au galop, venant froisser mon assurance. Si seulement je me permettais d’assumer pleinement mes émotions et mes désirs, plutôt que de m’en émouvoir constamment ! Dans tous les cas, je me questionne. Comment est réellement ce fameux Sekou ? Les Sakaiens de l’entourage de Corvus me semblent tous un peu flamboyants à leur manière, peut-être est-ce le cas de ce fameux cousin ? Dans tous les cas, j’ai eu un avant-goût des moqueries déplacées aujourd’hui si c’est ce qui doit se présenter à moi là-bas. Je ne me laisserai pas faire par un adolescent, quoi. J’ai du respect pour moi-même.

C’est pourquoi je me livre ainsi, pourquoi je décide de ne pas forcer les choses malgré les mauvaises habitudes que j’ai pu prendre ces dernières années. Ce n’est pas si facile, c’est même lourd et angoissant d’attendre sa réponse, même si celle-ci vient rapidement et tout en tendresse. Je l’accueille non sans être crispée. La honte me traverse, car malgré ma conviction qu’il s’agit de la meilleure option, ce sentiment cruel subsiste : j’ai failli. Je lui ai failli. Aucun mot ne parviendra à diluer cette émotion, cet effroi qui m’enserre de manière viscérale et profonde. Avec patience, j’identifie ce ressenti. Je le laisse prendre sa place et j’espère ainsi le voir partir rapidement. La peur de l’abandon, la dépendance affective, la faible estime de soi… Elles sont toujours présentes. Aussi saine soit cette relation pour le moment, ces éléments ne s’éclipseront pas de sitôt. Elles sont en moi, profondément ancrées, elles sont mes démons. Je ne peux m’en empêcher : ce faisant j’ai peur de le perdre. J’ai peur de me perdre. Je sais qu’à mesure que je m’attacherai à lui, ces vieilles fêlures reviendront plus intenses que jamais. Saurai-je les surmonter alors ? Je m’inquiétais tout à l’heure pour Corvus, pour son cœur trop prompt à plaire, mais qu’en est-il de moi ? Moi aussi je veux vivre le jour où nous aurons assez confiance en nous pour ne plus douter. Mais ce jour n’est pas encore arrivé.

Alors je ne dis rien. Je ne me soulage pas non plus, cela serait impossible tant que ces émotions me maîtriseront. Je respire simplement, comme j’ai appris à le faire, tentant d’apprivoiser la bête qui m’habite. L’a-t-il entrevue, dans mes soupirs ? Peut-être oui, puisque lui-même la question le hante. Je le vois dans ses yeux qui s’égarent dans le vide. La question fuse, elle me heurte de plein fouet. Soudain sa main pèse des tonnes et des tonnes contre mon cou et je la retire, presque comme si elle m’avait brûlée. Je me recroqueville contre mes genoux, cherchant réconfort. La question fait mal, elle fait très mal. Les mots restent bloqués un instant dans ma gorge. Lorsqu’enfin je récupère le contrôle sur ma voix, elle n’est plus qu’un souffle rauque.

«Pourquoi poses-tu des questions auxquelles tu ne veux pas vraiment réponse, Corvus ? Que cherches-tu à obtenir si ce n’est que souffrance ? Si tu désires te rassurer, alors… il y a meilleur moyen.»

Mes paroles ont beau paraître sec, elles ont été prononcées sans méchanceté, avec une certaine mesure certes, mais aussi sincérité.

«Ce n’est pas pour rien que je ne parle jamais de ce qui s’est passé… Ça fait mal. Et je ne pourrais pas réduire ma réponse à un simple «oui» ou un «non». C’est bien plus complexe. Et beaucoup plus courant que tu ne le crois aussi. Si tu penses que je suis la seule qui n’a pas eu l’option de dire «non»… Tu connais probablement bon nombre de femmes qui ont vécu la même chose.»

Cette violence, silencieuse. Elle ne se fait pas avec les poings. Il n’y a pas de cris. Pas d’artifice. Ses victimes sont nombreuses et, en apparence, consentantes. Le contrôle s’installe de manière progressive, la manipulation est profonde. Les mécanismes qui retiennent les victimes ne sont pas évidents, ils sont cachés même au creux de soi. Parfois, on en est conscient qu’à la toute fin de la relation, lorsqu’il est trop tard. Beaucoup trop tard. Ce corps, je ne parviens plus à l’aimer après toutes les fois où j’aurais dû dire «non». Arthur le justifierait ainsi, n’est-ce pas ? J’étais consentante après tout, bien sûr que je l’étais. C’est bien ce qui me dégoûte le plus. Les agresseurs, ces gens qui prétendent vous aimer, vous font croire que c’est votre faute. Encore maintenant j’ai du mal à ne pas me laisser hanter par la culpabilité.

«Il a certainement laissé des traces émotionnellement. Une honte dont j’ai du mal à me départir. Il y a des jours où je m’observe dans la glace et je déteste mon corps, profondément. Il y a eu des moments où je…»

Non, c’est trop. C’est intime. Profond. Il n’a pas besoin de tout savoir, je n’ai pas besoin de tout livrer. Il ne pourrait pas comprendre que certains jours, j’ai envie de me faire du mal physiquement, lors de mes moments les plus sombres. Même si je n’ai jamais cédé à ces désirs, ils restent présents, bien qu’ils s’amenuisent avec le temps.

«Je ne guérirai pas de tout ceci rapidement. Mais je me sens bien mieux que lors des premiers mois suivant son décès. Je me sens bien quand tu me touches, quand tu me serres dans tes bras. Je me sens en confiance. J’ai des désirs qui sont présents. J’ai le sentiment de devoir apprivoiser notre intimité un pas à la fois. Car je veux… je veux m’aimer quand ce sera le moment. Je veux me respecter et être certaine que la décision m’appartient.» je soupire, longuement. «Tu as été parfait jusqu’à présent avec moi, je ne pourrai jamais te remercier assez de ta patience, même si le mot semble mal choisi. Je ne veux pas que tu te sentes coupable de ce que je viens de dire, tu n’es pas responsable de ce que j’ai vécu, pas du tout même. Tu as aussi le droit de poser ces questions, et moi j’ai aussi droit de ne pas y répondre. Juste… ne te fais pas du mal avec ça. C’est du passé, on ne peut pas changer ce qui s’est produit.»

Prudemment, je reviens vers lui et l’entoure de mes bras. Je pose ma tête contre son épaule et ferme les yeux. Je me sens lourde et fatiguée, encore sensible de ces aveux mais aussi un peu plus légère. J’espère qu’il le sera lui aussi.
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Corvus Eddaryon
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Message Sujet: Re: One day among many (ft. Leonys)   One day among many (ft. Leonys) - Page 2 EmptyVen 25 Sep 2020 - 15:05


ONE DAY AMONG MANY
"You have to trust in destiny" said Corvus
"One day, you'll meet someone who will
prove to you how much you were right to do it"

Déjà, le projet de cette escapade dans le nord lui mettait du baume au cœur. A n’en pas douter, ce séjour loin de tout – et en particulier de leurs obligations – ne manquerait pas de leur offrir l’occasion de souffler un peu et, pourquoi pas, de se rapprocher. Ils avaient beau vivre dans la même ville, bien des choses les séparaient encore, parmi elles les devoirs qu’ils avaient l’un et l’autre ; des devoirs qui n’avaient pas manqué de se décupler à l’approche du Grand Conseil et qui, désormais, atteignaient leur paroxysme. Déjà, le jeune homme se languissait de ces instants hors du temps … et puis, il devait aussi l’avouer : il était pressé de voir se rencontrer Sekou et Akeira. Après tout ce qu’elle leur avait fait subir, l’adolescente méritait bien un revers de médaille … et pourquoi pas, elle aussi, d’apprécier quelqu’un.

Lorsque Leonys mentionna le village d’Arras, Corvus fronça un instant les sourcils.

« — Arras ? » répéta le jeune homme, presque surpris. Ce nom lui disait quelque chose … oui, maintenant qu’il y pensait, Corvus connaissait ce village du nord « Je m’y suis rendu une fois avec mon père lorsque j’étais plus jeune. Son ancien mentor, Viktor Salieri, vivait là-bas autrefois et sa famille y demeure encore. Si mes souvenirs sont bons, l’une de ses descendantes est maître d’armes aujourd’hui » raconta le sakaien.

L’une de ses nombreuses descendantes aurait-il pu préciser. Viktor n’avait-il pas eu cinq filles ? Sur ce point la mémoire de Corvus lui faisait défaut. Le jeune homme ne les connaissait pas toute bien sûr, et il connaissait à peine ladite maître d’arme, Camille. Tel un sinistre ange gardien, Assam avait toujours su garder de loin un œil sur les filles de Viktor. Le vieux loup n’oubliait rien et encore moins l’aide que lui avait jadis apporté Salieri lorsque tous lui avaient tourné le dos. Assam n’avait jamais pu payer la dette contractée à son encontre et espérait toujours pouvoir le faire un jour ou l’autre à travers ses filles ou même ses petits-enfants. Assam était comme ça : rien n’échappait à sa mémoire, les bonnes choses comme les mauvaises.

Un sourire se dessina sur le visage de Corvus lorsque Leonys affirma vouloir s’y rendre en tant que son amoureuse, et les joues rougissantes de la jeune femme n’aidèrent en rien son attendrissement naissant. Quand bien même l’auraient-ils voulu, cacher le lien si particulier qui les unissait n’aurait pas été évident de toute manière, pour ne pas dire impossible. Au même titre qu’Ewa, Ivarys et Nima n’étaient pas sans clairvoyance : ils avaient beau ne pas le voir souvent, les dirigeants de Kattouga connaissaient les habitudes de leur neveu, suffisamment pour savoir ce qui était ordinaire ou non. Si leur désintérêt particulier pour la politique leur permettrait de fermer sans trop de mal les yeux sur le rang de la kunioise, feindre de ne pas comprendre son statut vis-à-vis de Corvus n’aurait pas manqué de complexité. Fort heureusement pour tout le monde, personne n’aurait besoin de faire semblant et le sakaien se satisfaisait de cette idée, bien plus que ses paroles pouvaient le laisser entendre.

« — Le Nord est cher à mon cœur. J’aurai beaucoup de fierté à te présenter à mon oncle et ma tante » déclara le soldat, un sourire presque timide sur le coin des lèvres.

Fier oui, c’était le mot. Jusqu’à présent, Corvus s’était toujours gardé de se targuer de cette relation qu’il entretenait avec Lady Valencia. S’il l’assumait sans compromis et au fond de lui avec véhémence, il demeurait cependant discret loin, bien loin de voir cette relation comme un trophée … pourtant, cette relation, Corvus la portait en lui comme un trésor ; un trésor qu’il craignait de trop dévoiler, de peur de le rendre convoité. Comme tous les trésors cependant, le sien n’était pas sans histoire : il avait son passé et ses lumières, ses démons et ses ombres.

Lorsque, comme mordue par un coup de fouet Leonys se retira à l’abord de cette fatidique question, la peur envahit un instant le cœur de Corvus. Etait-il allé trop loin, s’était-il montré trop confiant, trop intrusif ? Jusqu’à présent, le sakaien s’était toujours montré patient avec elle, avenant, compréhensif. Il l’avait toujours laissé venir à son rythme, s’extasiant à chacun de ses pas, attendant de les voir se produire … ces pas, était-il destiné à les attendre, sans ne jamais pouvoir les provoquer ? Cette déception lui traversa un instant l’esprit tandis que la distance que Leonys venait de mettre entre eux laissait derrière-elle un froid implacable. Elle s’estompa finalement à mesure que s’esquissait ses aveux … Corvus avait conscience de toute la difficulté qui émanait de cette question et le jeune homme écouta les paroles de la kunioise, percevant son cœur se serrer toujours plus à ses mots les plus sombres. Patient, le soldat la laissa s’exprimer sans l’interrompre, et lorsque qu’elle revint finalement vers lui il sentit, enfin, son cœur battre de nouveau. Silencieux, il savoura un instant cette proximité retrouvée, enfouissant son visage dans ses cheveux.

Un autre que lui n’aurait pas manqué de laisser l’affaire là, de laisser couler, d’acquiescer pour rétablir la paix et la quiétude … hélas, Corvus n’était pas de ces hommes-là. Les choses seraient-elles faciles un jour ? Un jour oui, peut-être, avant cela ils devaient en passer par là et le jeune homme le savait, l’avait toujours su. La route était encore longue, si longue, mais Corvus était un homme tenace, presque obstiné : il n’abandonnait pas et allait toujours au bout des choses. Toujours. A son tour, il se recula un instant pour mieux la regarder, planta son regard dans le sien. Sa main avait retrouvé sa place dans le creux de son cou.

« — Parfois, certaines réponses nous déplaisent, nous dérangent, nous effraient, pourtant nous en avons besoin pour avancer, accepter, aller de l’avant. Tu as raison : je ne peux pas effacer ce qui t’as été fait, et une part de moi regrette de ne pas être arrivé plus tôt dans ta vie. Les choses auraient-elles été différentes pour nous ? Est-ce qu’on se serait aimé comme aujourd’hui ? Je n’en sais rien, mais j’aurai aimé être là pour pouvoir faire quelque chose, là où d’autres n’ont rien fait » affirma-t-il.

Oui, car quelque part Corvus en voulait toujours à ces gens qui l’avaient entouré durant ces heures sombres et qui, d’une manière ou d’une autre, avaient fait le choix de fermer les yeux. A leur place, aurait-il été plus clairvoyant que d’autres ? Loin de se douter que les choses n’étaient pas aussi simples, Corvus s’était persuadé que oui. Il en avait la prétention du moins et bénéficiait de l’avantage du doute, car une chose était certaine : personne ne le saurait jamais.

« — Je sais que tu l’as aimé, et peut-être même qu’une part de toi l’aime encore malgré ce qu’il t’a fait mais … » Corvus s’arrêta un instant, cherchant bien en vain ses mots : aucun n’était suffisamment fort pour dépeindre ce qu’il ressentait au plus profond de lui « … je le hais, Leonys. Viscéralement, sans compromis. Si je le pouvais, je pactiserai avec Giratina pour le faire revenir ici et le tuer moi-même une seconde fois. J’en suis là, Leonys ; cette haine, elle brûle en moi comme un feu ardent. Je tente de la tarir par obligation, car je sais qu’elle ne pourra jamais obtenir vengeance mais … chaque jour qui passe, j’en apprends un peu plus sur lui, sur ce qu’il t’a fait, sur ce qu’il était, et chaque fois cela ravive ces flammes que je pensais assagies. Je t’aime Leonys, mais je ne peux plus faire ça » déclara-t-il enfin. Il s’arrêta un instant, car les mots pesaient lourds dans son cœur.

« — J’ai besoin de laisser ça derrière nous, moi aussi. C’est dur pour moi d’abandonner une vengeance, de laisser un crime impuni, d’accepter un coup sans pouvoir le rendre. Je sais que tu ne m’as rien demandé mais … rendre les coups est inscris en moi » Nous aimons nous repaître de ceux qui voudraient nous soumettre « J’ai envie d’y renoncer, j’ai envie de le faire pour toi, pour nous, car je sais que c’est la meilleure chose à faire. Pour cela cependant, j’ai besoin de savoir ce qu’il y a à savoir, d’encaisser le coup une bonne fois pour toute et de tourner le page. Tu as le droit de ne pas répondre à ma question et je respecte ton choix. Je ne te la pose pas par empressement, car je te l’ai dit : s’il le faut, j’attendrai toute une vie que tes blessures se pansent. C’est juste que … il y a toujours cette part au fond de moi, qui tente désespérément de croire que tout n’a pas été totalement noir » affirma-t-il.

Sa voix venait-elle de se briser ? Certainement plus que sa fierté voulait bien l’admettre. Le sakaien demeura un instant silencieux, conscient de sa naïveté, de cet espoir un peu vain qui l’animait encore, toujours, malgré tout ce temps. Inébranlable, son regard était toujours fixé dans ces yeux ambrés qu’il avait appris à connaître et reconnaître. Quelque part au fond de lui, cette réponse Corvus l’avait toujours eu. Comme toujours il avait souhaité se méprendre, se tromper ; tel un voyageur égaré cherchant une étoile au cœur de la nuit il avait espéré. Ce ciel, pourtant, demeurait irrémédiablement chargé, encore, toujours. Toujours.

« — J’aurai aimé arriver plus tôt pour t’éviter tout ça » répéta-t-il finalement de nouveau.

Les choses auraient-elles été différentes si Corvus avait fait irruption dans sa vie plus tôt ? Bien sûr oui … en mieux ou en pire, cela restait à voir. Les rouages complexes qui façonnaient leur histoire étaient uniques, propres à leur réalité ; en d’autres circonstances, une autre histoire aurait pris forme, peut-être plus douce, ou bien pire encore. Nul ne pouvait le prédire et personne ne pourrait jamais le faire, car les choses avaient eu lieux d’une manière et pas d’une autre ; tout ce qu’ils pouvaient faire était d’accepter la réalité, celle qui s’offrait aujourd’hui à eux. Tout comme Leonys, Corvus lui aussi devait faire son propre chemin sur cette voie. Il devait accepter de ne pas avoir été là pour empêcher les choses, et accepter l’idée aussi que, peut-être, il n’aurait rien pu faire. Corvus devait faire son deuil de cette histoire, faire la paix avec elle et avancer. C’était difficile, nécessaire autant que déplaisant, mais il le fallait. Après tout, on ne faisait la paix qu’avec ses ennemis.
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Message Sujet: Re: One day among many (ft. Leonys)   One day among many (ft. Leonys) - Page 2 EmptySam 3 Oct 2020 - 18:00

J’ai été naïve, probablement que la tendance ne se renversera pas de sitôt. Il me faut croire, d’une manière ou d’une autre, que les blessures se dissipent et que le soleil reparaîtra à mes horizons. Pourtant je sais. Je sais que les nuages gris s’accumulent rapidement, que rien ne pouvait véritablement prévenir la tempête. Ce qui s’est produit auprès d’Arthur aurait très bien pu prendre forme auprès d’un autre; par souci de plaire jusqu’où j’aurais été prête à aller ? Au cœur de portrait sombre, il n’y pas qu’un agresseur. En plusieurs domaines je me suis montrée tout aussi malsaine, destructrice envers moi-même, envers lui aussi. J’ai soufflé sur ses braises, attisé un feu qui au final m’a brûlée. Arthur m’a trouvée, car il savait, il sentait bien que je serais une proie entre ses mains. Encore aujourd’hui je redoute de tomber dans les mêmes erreurs, les mêmes habitudes malsaines, les mêmes comportements. Corvus me traite à la manière d’une princesse, je ne pourrais être plus heureuse entre ses bras. Pourtant la peur, la culpabilité et la crainte de l’abandon me guettent, inlassablement, me susurrent cruellement à l’oreille. Aussi respectueux soit-il, je ne suis pas certain qu’il serait en mesure de voir si je dérapais. Ce n’est pas comme si c’était évident, malgré sa tendance à me deviner.

Alors oui. Il me faut imposer des limites. Certaines questions se posent, d’autres nécessairement nous feront du tort. Je ne comprendrai probablement jamais la curiosité qui peut animer Corvus à ce sujet. J’ai besoin, j’ai besoin, d’enterrer cette histoire. Peut-être est-ce du déni. Peut-être est-ce de la lâcheté. Pour le moment, je ne suis pas prête d’affronter ce qui s’est produit… le partager demeure un défi de taille. Si je fais l’effort aujourd’hui, c’est un peu pour le dissuader d’investiguer davantage, de laisser mes jardins secrets tranquilles. Son silence m’encourage à me détendre; un instant je crois l’histoire close. Je m’abandonne contre lui, goûtant à sa chaleur et sa proximité qui me rassurent. M’exposer ainsi m’a laissée épuisée et glacée de l’intérieur. Bientôt, je prendrai place contre lui pour mieux m’endormir. Peut-être que les cauchemars me laisseront en paix cette nuit.

Tandis qu’il s’éloigne, je réalise mon espoir vain. C’est presque contrite que je l’observe, sur mes gardes. La méfiance me guette, malgré moi je résiste. Besoin d’entendre tout ceci pour avancer ? Mais dans quel but ? Ce passé ne regarde que moi, il s’agit de mon fardeau et pas du sien. Presque sèchement, je réponds sans cacher mon agacement.

«Si étais arrivé plus tôt dans ma vie, tu n’aurais jamais eu l’occasion de poser les yeux sur moi. J’étais invisible. Si tu m’avais vue, si tu avais osé me parler, alors j’aurais été battue. Ne dis pas que ç’aurait été mieux. C’était bien la difficulté de mes proches, j’étais totalement inaccessible. Ils m’ont vu souffrir et ne sont pas intervenus, mais ce n’est pas comme si c’était facile.»

J’ai détourné les yeux. La colère m’anime, j’ignore qui de lui ou de moi me met dans un tel état. J’ai envie que cette conversation s’achève, je me referme, je lui résiste. L’entendre parler de moi et d’Arthur ne fait qu’empirer ce sentiment qui grouille sous ma peau à la manière d’une nuée d’insectes. Oh Corvus, j’aimerais te dire que je ne l’aime plus, néanmoins je sais désormais qu’une part de moi lui appartiendra toujours. Toujours. Honteuse et dégoûtée de moi-même, l’idée de fuir dans la nuit noire revient. Les yeux brûlants, incapable d’esquisser un mot, je me contente d’écouter alors que le jeune homme déclare ce que je craignais depuis toujours. Il le hait. Comment pourrait-il en être autrement ? Je ne réalise pas avoir enfoui ma tête dans mes mains jusqu’à ce que la sensation douloureuse et rassurante tout à la fois de mes doigts brutalisant mes cheveux ne me ramène dans mon corps. J’ai le souffle court; l’anxiété a fait son chemin jusqu’à mon cœur. Elle court dans mes veines, m’alourdit et m’anime tout à la fois. Mon cœur désorganisé tente de reprendre contenance. J’ai envie de me faire du mal.

Ça faisait longtemps, tiens.

Aetius n’est pas là pour attendre que ces pensées passent. Ou Danaé. Je suis là, avec Corvus, l’homme que j’aime. Je veux lui plaire, je veux cacher cette tache sombre qui recouvre mon cœur, cette blessure dont il n’a pas encore tâté l’étendue. Là maintenant, je voudrais être seule. Loin de son regard, peut-être parviendrais-je à calmer ces sensations, alimentées par ma culpabilité. S’il souffre aujourd’hui, c’est ma faute, ma faute seule. Je l’ai jeté dans mon monde. Il a dit pouvoir être un phare dans ma tempête, il n’a jamais dit que d’une manière il en subirait les conséquences. Je tire plus fort contre mes cheveux, même si j’aimerais lâcher prise, lui éviter le triste spectacle. Lorsqu’enfin mes doigts se relâchent, ils sont parsemés de mes mèches blondes.

Je suis épuisée. J’ai honte. Je ne me sens même pas la force de pleurer. Je ne comprends pas, je ne comprends pas son propre parcours, je ne comprends pas ce qu’il dit. Tout ce que j’entends, c’est que je lui ai causé ce tort. Ce devait être mon fardeau.

«Je ne peux pas.» je fais d’une voix faible, tendue, tremblante. «Je ne peux pas. Ça fait trop mal, Corvus, tu ne comprends pas. Je dois vivre ça toute seule. Quand j’entends que tu en souffres aussi, je me déteste. C’est trop difficile. Tu ne peux pas me venger. Tu ne pourras jamais le faire, c’est impossible. Arthur n’était pas le seul responsable dans cette histoire. Moi, moi je l’ai laissé faire aussi. Quand tu l’auras réalisé, tu m’en voudras aussi.»

La vie après l’abus se caractérise de hauts et de bas. Cette nuit, il me semble avoir vécu les deux et la brutalité de cette dichotomie résonne violemment en moi.
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Message Sujet: Re: One day among many (ft. Leonys)   One day among many (ft. Leonys) - Page 2 EmptySam 10 Oct 2020 - 10:56


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Avec le temps, Corvus avait cru pouvoir s’habituer à l’impuissance. Avec le temps, il avait cru que cela deviendrait plus facile, moins pesant, moins injuste. S’était-il déjà autant trompé ? Si tel était le cas, le sakaien n’en avait pas souvenir. A l’armée, Corvus avait appris qu’un seul être ne pouvait pas sauver tout le monde, que certaines personnes ne pouvaient pas être sauvées, et que d’autres ne le voulaient simplement pas. Cette frustration, Corvus avait accepté son existence, avait appris à vivre avec : parfois il ne pouvait rien faire, la vie était ainsi faite. Ô combien cela lui paraissait difficile cependant, de mettre aujourd’hui cet enseignement à profit … car si accepter le malheur d’un étranger était une chose, accepter celui d’un être cher en était une autre.

Corvus avait toujours eut connaissance de cette problématique chez Leonys, de ce passé qui la hantait encore et toujours, et qui avait laissé des traces indélébiles tant sur son corps que sur son esprit ; très tôt il l’avait deviné sans en connaître la forme. Récemment, il avait cru un peu naïvement cette page tournée, sans savoir que, loin d’être comme les autres, celle-ci était marquée, signée d’un marque page qui, à tout instant, renvoyait à ce chapitre orageux et tumultueux. Ce soir plus que jamais Corvus le découvrait, s’en rendait compte, s’y trouvait confronté. Pour la toute première fois, le jeune homme sentait son désir d’être honnête se heurter à celui de la protéger, à cette volonté suprême qu’il avait de ne pas la blesser. Au fond de lui, le sakaien n’était pas d’accord avec elle, avec ce qu’elle venait de dire : si, l’équation avait été facile, pas pour elle non, mais pour ses proches si. Ils avaient eu le choix d’agir ou non, de faire irruption dans cette vie qui ne les concernait pas pour sauver un être qui leur était cher ou ne rien faire. Bien sûr il y avait la loi, les convenances, les risques et tous ces autres choses en place pour leur barrer la route, mais quoi ? Corvus n’aurait pas hésiter lui, quitte à en subir les conséquences. Il y avait, dans son cheminement de pensée, une assurance arrogante, presque indécente. Moi, j’aurai fait quelque chose. Il était si sûr, si sûr de lui ! et de ce fait il continuait d’en vouloir à ceux qui n’avaient rien fait, malgré les explications de la jeune femme.

Mais à quoi servait de débattre là-dessus ? Ce qui était fait était fait et loin de pouvoir changer le passé, tout ce qu’ils pouvaient faire à présent était d’avancer sans regarder en arrière. Silencieux, Corvus observa la jeune femme sombrer, engloutie par cette vague qu’il avait lui-même créé. Le remord le gagna, lui qui avait voulu aider et avancer … peut-être trop vite ? Recroquevillée, ses doigts profondément enfouis dans ses cheveux, elle souffrait et Corvus resta un instant immobile, spectateur impuissant, avant de finalement poser une main sur son dos toujours à nu. Pour la première fois les mots lui manquaient, se dérobaient, et pendant presque longtemps seule demeura la chaleur de sa paume sur sa peau. Lorsque, après les dernières paroles de Leonys, le silence retomba définitivement dans la tente, Corvus laissa de longues secondes s’écouler, accusant le coup de ses mots. La main du sakaien quitta un instant le dos de la jeune femme pour venir chercher un pan de fourrure qu’il déposa sur ses épaules, puis ses doigts reprirent leur place sur son dos désormais couvert. Doucement, il caressa à rythme régulier la couverture, sous laquelle ses doigts devinaient l’échine encore courbée de la jeune femme.

« — Tu as raison : je ne peux pas te venger, mais toi tu le peux, Leonys. Tu peux te venger en étant heureuse malgré ce qu’il t’a fait » assura finalement le cavalier. Toutes les vengeances ne se tranchaient pas dans la chair : certaines se plantaient dans le cœur, d’autres se marquaient dans les esprits « Quant à t’en vouloir … personne n’est parfait, Leonys, et tout le monde nous fait souffrir un jour. Il faut juste trouver ceux pour qui ça en vaut la peine. Tu en vaux la peine, Leonys » déclara Corvus.

Les paroles d’Ewa quelques heures plus tôt l’avaient marqué, avaient laissé leurs empreintes. Sans prévenir, le jeune homme se leva pour venir lui faire face ; s’accroupissant devant elle, il chercha des yeux à capter son regard, comme pour donner plus de force à ses mots.

« — Tu en vaux la peine » répéta-t-il. Pendant un long moment il laissa ses paroles s’immiscer en elle, avant de lentement prendre dans ses mains le bout de ses doigts. Une nouvelle fois, son regard se leva vers elle « Et tu n’as pas à être seule. Plus jamais » affirma-t-il.

Non, elle n’avait pas à traverser ça seule, n’y était pas obligé. Abandonnant sa prise, l’une de ses mains s’approcha de la jeune femme et du bout des doigts, comme il savait si bien le faire, il écarta de son visage les mèches de ces cheveux malmené quelques instants plus tôt. Corvus n’avait pas menti, n’avait pas triché : il l’aimait, il l’aimait vraiment, et son regard le trahissait.

« — Tu restes quand même, hein ? » questionna-t-il finalement, presque inquiet, après un nouvel instant de silence « Reste ici cette nuit » reformula-t-il, comme pour être plus clair.

Sa requête se voulait douce, avenante, et laissait presque malgré lui paraître sa crainte, celle de la perdre.

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Message Sujet: Re: One day among many (ft. Leonys)   One day among many (ft. Leonys) - Page 2 EmptyLun 12 Oct 2020 - 13:08

Il peut y croire s’il en a besoin. J’aurais probablement cru la même chose si un tel passé l’alourdissait. Pour me rassurer de le voir souffrir, alors je me placerais en ce rôle d’héroïne. Je peignerais un portrait différent de celui vécu, un où ses douleurs n’auraient plus lieu d’être parce que moi… moi j’aurais été en mesure de le sortir de sa prison. Je peux comprendre son ressenti, même si je ne parviens pas à l’approuver. Car je sais au plus profond de moi-même que si Corvus était arrivé plus tôt dans ma vie, je n’aurais pas su l’aimer. Même avant Arthur, alors que d’une certaine manière j’étais toujours libre. Je n’aurais jamais été en mesure de capter son intérêt. J’étais vaine et sans substance, je ne connaissais rien de qui j’étais alors. Non, le sakaien n’aurait jamais posé les yeux sur moi, car je ne m’éloignais pas beaucoup de ces jeunes filles cherchant à obtenir ses faveurs. D’une certaine manière, je désirais me définir à travers l’affection d’un autre. Connaissant ce que je connais de mon amoureux aujourd’hui, je ne peux le destiner à cette petite écervelée. Puis après Arthur ? Corvus ne m’aurait simplement pas vue, il n’aurait pas pu poser les yeux sur moi. J’étais ombre parmi les ombres, un murmure, une brise dans une pièce. Malgré toutes ses bonnes intentions, il ne peut se résoudre à s’enfermer dans ce scénario, ce scénario tout bonnement impossible.

Car moi, je refuse qu’il souffre de ce passé par ma faute.

Et ma crainte s’avère confirmée : sans l’avoir véritablement vécu, on ne peut comprendre ce qu’il fait de se retrouver dans cette position. Une part de Corvus me perçoit encore tel un être fragile à protéger; quelque part cette vision de moi explique ce qui s’est produit. Un être équilibré, un être sensé, aurait quitté bien avant. Aurait demandé de l’aide, à quelqu’un tel que lui possiblement. Comment s’imaginer les processus subtils et cruels qui se jouent dans une relation abusive sans l’avoir expérimenté ? Ce n’est pas quelque chose qui s’explique mais qui se ressent. L’expérience humaine est parfois trop complexe pour être racontée, ou bien moi, moi je manque de mots. De toute manière, je n’ai plus la force d’en parler, puis à quoi bon ? Ce que j’ai toujours soupçonné prend forme sous mes yeux. Mon vécu a un pouvoir destructeur sur les gens que j’aime, et je dois les préserver. Pour mon bien, aussi.

Il n’insiste pas. Quelque part, cela me soulage. M’apaise malgré la houle qui soulève toujours ma poitrine de soubresauts douloureux. Sa main s’avance prudemment jusqu’à moi, je me crispe à son contact sans chercher à m’en défaire. Sa paume chaude contre ma peau nue a quelque chose de rassurant; un instant je m’en veux de lui infliger le fardeau de devoir me consoler parmi mes nuits les plus noires. Ce n’est pas facile d’accepter de me dévoiler, encore moins de laisser mon orgueil et mes barrières de côté. Ainsi son geste de me couvrir de la couverture et de me caresser au-dessus de celle-ci me paraît plus juste, moins contraignant et plus tendre d’une certaine manière. Cette faible distance entre nous me permet de reprendre contenance, tout comme ses mots. Être heureuse ? Je m’y efforce. Et auprès de lui, ce projet me semble bien plus facile. Je lâche finalement prise pour lover ma tête contre son épaule, le cuir chevelu douloureux des mauvais traitements que je lui ai infligé. Mes mains se ferment et se referment pour y chasser la tension, je me sens respirer de mieux en mieux. Le geste, devenu familier, de ses doigts chassant une mèche rebelle de mon visage finit de m’apaiser.

«Je vais rester. Je ne veux pas partir de toute manière.» je soupire, profondément. Je ne devrais pas m’excuser, pourtant c’est plus fort que moi. «Je suis désolée.»

Je m’étends contre notre couche, brisée de fatigue. Je l’attire vers moi, avec un petit sourire un peu coupable. Je veux sa proximité, maintenant qu’il me l’a offert ainsi. Je me blottis contre sa poitrine, avec encore une fois cette impression d’être minuscule dans ses bras, et pourtant parfaitement en sécurité.

«Tu as raison. La meilleure vengeance est celle de poursuivre ma vie et d’être heureuse. Il y a des jours où c’est plus difficile. Un de mes vieux précepteurs m’a dit un jour «y’a qu’à réessayer demain».»

Demain, promis, je tenterai ma chance à nouveau.
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Message Sujet: Re: One day among many (ft. Leonys)   One day among many (ft. Leonys) - Page 2 EmptyLun 12 Oct 2020 - 13:08

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ONE DAY AMONG MANY
"You have to trust in destiny" said Corvus
"One day, you'll meet someone who will
prove to you how much you were right to do it"

Il y avait, dans le cœur de Corvus, cette crainte toujours active, encore vivace, celle de voir Leonys s’éloigner et lui échapper, tant physiquement que moralement. Bien naïvement le sakaien tentait d’être rationnel concernant Leonys Valencia, pourtant à mesure que les jours et les semaines passaient le soldat sentait cette volonté d’être raisonnable s’effriter et menacer de disparaître. Si Corvus se gardait bien de se jeter corps et âme dans cette relation au demeurant nouvelle – du moins tentait-il de ne pas le faire ! – résidait en lui une peur qui ne cessait de l’accompagner depuis presque toujours, celle de se voir abandonner. N’y avait-il pas plus ironique, lui qui était fils unique, héritier d’une grande maison sakaienne, dont la vie n’était pas sans valeur aux yeux des impliqués ? Pourtant, quelque chose au fond de lui le craignait, s’en voyait terrifié : il avait été seul pendant si, si longtemps, que désormais qu’il était quelqu’un pour quelqu’un, il redoutait de se retrouver confronter à cette solitude, de redevenir personne pour personne. C’était là le lot de ceux qui avaient été privés de l’amour sincère pendant trop longtemps : une fois qu’ils y avaient goûté, revenir en arrière était compliqué, pour ne pas dire impossible.

Leonys avait-elle vécu cela avec Arthur, était-elle passée par ce sinueux sentier, avait-elle du faire son deuil de cet amour qui s’était dit sincère ? Sans doute oui. Tout comme il l’avait été, elle était retournée dans l’ombre, celle-là même qu’il craignait de retrouver aujourd’hui. Malgré toute la confiance qu’il pouvait avoir en elle, une part de lui doutait encore de la valeur de ses sentiments, non pas par méfiance mais par habitude, et par égard envers lui-même : s’il continuait à s’y attendre, peut-être la chose ferait-elle moins mal le jour où elle arriverait ? Car nier l’existence de cette finalité – ou du moins de sa probabilité – était tout bonnement impossible, pour lui qui savait quel genre de voie ils avaient emprunté.

Quelque chose en lui s’apaisa lorsqu’elle assura rester, et lorsque son front toucha son épaule Corvus l’accueillit en glissant une main derrière son crâne, ce même crâne qui cachait encore tant de secrets et plus encore de blessures. Il ne sut quoi lui répondre lorsqu’elle s’excusa, car le plus désolé des deux n’était pas celle qu’elle croyait : demeurait en lui un fond de remord, d’avoir ainsi rouvert une plaie à peine refermée. Suivant le mouvement de la kunioise, le jeune homme s’étendit à ses côtés, laissa ses bras se refermer sur elle tandis qu’il la sentait se blottir contre lui. Il y avait un étrange paradoxe à la sentir si frêle par le corps et pourtant si forte par le cœur … Corvus aurait-il un jour l’occasion de découvrir tous ses mystères ? S’il aimait tous ces instants qui lui offraient l’occasion de la connaître un peu plus, quelque part Corvus ne l’espérait pas. Se découvrir faisait partie de leur histoire, qu’adviendrait-il le jour où il n’y aurait plus rien à découvrir ? Alors qu’il s’en faisait la remarque, le sakaien sentit ses muscles se détendre, engourdis par la chaleur de leur proximité. Les dernières paroles de Leonys s’élevèrent dans la nuit et lui laissèrent un sourire léger, presque imperceptible.

« — Demain » répéta-t-il, comme une promesse.

Pendant un instant, il referma un peu plus ses bras autour d’elle. Demain, plus tard, le secret était de se laisser du temps … un temps qui, pourtant, semblait jouer désormais en leur défaveur. Le sourire de Corvus s’effaça à cette idée, à cette vérité qui n’en demeurait pas moins réelle et véritable et qui les attendait au bout du chemin. Si le soldat n’avait pas manqué de lui en faire part, Corvus le savait pourtant mieux qu’elle : demain apporterait avec lui son lot de contraintes et ses propres malheurs. Si personne n’était en mesure de prédire l’avenir, Corvus en était pourtant certain : les choses n’iraient pas en s’arrangeant et ô grand jamais ne deviendraient plus simples.
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Message Sujet: Re: One day among many (ft. Leonys)   One day among many (ft. Leonys) - Page 2 EmptySam 17 Oct 2020 - 17:46

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