Le Deal du moment :
Manga Chainsaw Man : où acheter le Tome 17 ...
Voir le deal
19.99 €

Partagez
One day among many (ft. Leonys) EmptyOne day among many (ft. Leonys) EmptyOne day among many (ft. Leonys) EmptyOne day among many (ft. Leonys) EmptyOne day among many (ft. Leonys) EmptyOne day among many (ft. Leonys) EmptyOne day among many (ft. Leonys) EmptyOne day among many (ft. Leonys) EmptyOne day among many (ft. Leonys) EmptyOne day among many (ft. Leonys) EmptyOne day among many (ft. Leonys) EmptyOne day among many (ft. Leonys) EmptyOne day among many (ft. Leonys) EmptyOne day among many (ft. Leonys) EmptyOne day among many (ft. Leonys) EmptyOne day among many (ft. Leonys) Empty
 One day among many (ft. Leonys)
Aller à la page : 1, 2  Suivant
Corvus Eddaryon
Corvus Eddaryon

Psy


Messages : 354
Écus : 1335
Âge du Personnage : 25 ans
Métier / Occupation : Cavalier Aérien (Soldat)
Lieu de Résidence : Enogen
Équipe Pokémon : 9 pkmns
Toujours avec lui :
One day among many (ft. Leonys) Salava10 One day among many (ft. Leonys) Mini0110 One day among many (ft. Leonys) Tukq One day among many (ft. Leonys) Mini0410
Au Manoir Corvaillus :
One day among many (ft. Leonys) Q4uu One day among many (ft. Leonys) Saphir11
Ailleurs :
One day among many (ft. Leonys) Mini1110 One day among many (ft. Leonys) H69i One day among many (ft. Leonys) Nymeri16
Psy


Message Sujet: One day among many (ft. Leonys)   One day among many (ft. Leonys) EmptyDim 28 Juin 2020 - 9:23


ONE DAY AMONG MANY
"You have to trust in destiny" said Corvus
"One day, you'll meet someone who will
prove to you how much you were right to do it"

Corvus se trouve aux Plaines Croisées durant toute la période
du Grand Conseil, à savoir du 21 Juin et 1er Juillet 220.


Corvus s’était-il imaginé se voir un jour être mêlé aux festivités accompagnant chaque année le Grand Conseil ?  Non, absolument pas. Le simple soldat qu’il était s’était toujours contenté de rester à Sakai ces moment-là et jusqu’à présent, l’histoire lui avait plutôt donnée raison de le faire. Cette fois-ci pourtant, la donne avait été changée, et les habitudes modifiées.

Sous les ordres ou presque de Bresingra, Corvus avait fait partie du convoi de soldats chargés d’escorter Dorcas de Rosfind et ses conseillers – dont Leonys Valencia faisait désormais partie – de Venovos jusqu’aux Plaines Croisées, où tous les ans se tenait depuis bien longtemps maintenant le Grand Conseil, qui voyait se réunir les quatre nations d’Ekoe. Si Corvus n’avait pas manqué de juger sa présence superflue dans ce vaste cortège – vraiment, Dorcas avait bien assez de ses Chevaliers d’Or pour la protéger – ce que ce voyage impliquait, cependant, n’était pas pour lui déplaire : être sur place, aux Plaines Croisées, le réconfortait. Corvus le savait : le soldat qu’il était n’aurait pas été en mesure de s’endormir le soir en sachant Leonys si loin, et surtout si en proie au danger. S’il avait appris à accepter l’idée qu’elle pouvait se défendre toute seule – il avait encore un peu de chemin à faire sur ce point – Corvus n’était pas sans craindre une attaque de la part de leurs ennemis qui sommeillaient dans l’ombre, et il ne parlait pas d’Assam ni de Bresingra. Non, Corvus pensait à ceux-là même qui avaient frappé un an auparavant au cours de ce même évènement, puis plus tard au Bal de Ran. Un tel rassemblement était l’occasion inespérée d’attaquer de nouveau et Corvus le savait, aussi était-il largement persuadé que les choses allaient déraper à un moment donné ; aujourd’hui, demain, après-demain, ce n’était là qu’une question de temps. En tant que soldat, Corvus avait donc la responsabilité toute particulière de protéger les habitants d’Ekoe des potentielles menaces, et le sakaien prenait cette mission à cœur puisqu’il était personnellement impliqué dans cette tâche : il fallait protéger Leonys bien sûr, et dans une moindre mesure sa cheffe, Bresingra. Pour la forme.

Corvus n’était pas sans craindre non plus l’intervention de son mystérieux agresseur, qui avait eu le malheur de croiser sa route dans les marais de Sakai et qui avait laissé sur son torse un souvenir singulier. Le cavalier se souvenait de son aura maléfique, luisante comme n’importe quelle autre. Si ce maudit sorcier se pointait ici, Corvus ne le manquerait pas et serait là pour l’accueillir et lui rappeler ce qu’il en coûte de s’en prendre à un sakaien de la maison d’Eddar.

Aux Plaines Croisées, Corvus avait retrouvé Cassius, son formateur, qui avait hérité de la même mission que lui, à savoir protéger et servir. Arrivé sur le lieu du Grand Conseil avec l’escorte de Bravoure Bresingra, le vieux soldat n’avait pas manqué de lui donner des nouvelles des terres de l’ouest et de confirmer bon nombre de ses craintes, à commencer par celles qui concernaient Assam. Bien sûr que son histoire avec Leonys lui était parvenue, le jeune homme avait-il réellement espéré le contraire ? Si Corvus s’était attendu et préparé à voir Lord Eddaryon durant cet évènement particulier, il avait eu l’agréable surprise d’apprendre – toujours grâce à Cassius – que son père était resté à Enogen, en proie à un mal tout aussi étrange que subit. Etrange coïncidence, en cette heure où tout Sakai se trouvait ailleurs … loin de s’en affliger, le jeune homme en avait profité pour revoir Ewa, qui avait fait le voyage depuis Enogen aux côtés des Dyaga, que Corvus avait eu le plaisir de ne pas encore croiser.

Puisque Corvus ne pouvait décemment pas surveiller le Grand Conseil et son Carnaval sans en profiter un peu, le sakaien s’était accordé une journée pour participer aux festivités et cette journée était d’autant plus spéciale qu’il la passait avec Leonys. Déjà, les quatre épreuves du Carnaval les attendaient et la matinée était bien entamée lorsque le sakaien quitta sa tente, sans armure pour la première fois depuis qu’il était arrivé. Bien évidemment, le destin voulu que Cassius l’aperçoive à ce moment-là et l’interpelle.

« — Tu n'es pas en armure ? » lui demanda l’instructeur, un peu surpris. Suivit de Crâne Dur, son Charkos, lui-même portait son habituelle armure de cuir ainsi que son épée, ceinte autour de sa taille.

« — Non, aujourd'hui je suis un civil » répondit simplement Corvus, sans en dire davantage.

Espérerait-il vraiment s’en sortir aussi facilement ? Corvus attendait l’arrivée de Leonys – qui pouvait paraître d’un instant un l’autre maintenant – et le jeune homme avait le projet un peu naïf de se débarrasser du vieux guerrier avant son arrivée. Le sakaien connaissait beaucoup trop l’instructeur pour savoir qu’une rencontre n’était pas envisageable de son point de vue : Cassius disait beaucoup trop de choses et la confiance qu’il avait en lui était beaucoup trop limitée. Si Corvus lui aurait confié sa vie sans hésitation, l’imaginer tenir sa langue en la présence d’une dame était moins évident. Corvus ne craignait pas d’offusquer Leonys par sa présence, non – après tout, Liora était taillée dans le même bois –  en vérité, le cavalier craignait plutôt pour son propre amour-propre. Corvus le savait, Cassius adorait raconter des histoires, et plus encore lorsque cela concernait le noble Corvus de la très illustre maison d’Eddar.

Bien évidemment, Cassius ne le lâcha pas … à vrai dire, l’idée l’amusait même. Corvus, faire autre chose que son devoir ? C’était du jamais vu pour le vieil instructeur.

« — Oh vraiment, monsieur a le luxe d'être un civil aujourd'hui ? » rétorqua-t-il « Et peut-on savoir ce que monsieur en civil a prévu de faire aujourd'hui … » lui demanda le sakaien, mais sa voix tombante il n’acheva pas sa phrase.

Son regard s’était fixé sur quelque chose un peu plus loin, happant irrémédiablement son attention. Par réflexe, Corvus se retourna pour voir ce qu’il en était … c’était Leonys bien sûr. Manqué, la rencontre était désormais inévitable.

« — Est-ce que c'est elle ? » lui demanda vivement Cassius, tandis qu’elle s’approchait.

« — Oui, c’est elle. Laisse-moi te rappeler qu’elle fait partie du conseil de Kuni, alors tiens ta langue pour une fois » lui répondit Corvus d’un air entendu.

« — Je sais qui est Leonys de la maison Valencia. Tout le monde le sait désormais à Enogen, si tu y étais, tu t’en rendrais compte » rétorqua l’instructeur, un sourire aux lèvres.

Cassius observa la jeune femme s’approcher. Elle était encore à distance suffisante pour ne pas les entendre et l’instructeur en profita pour commenter.

« — Elle est très jolie. Je comprends mieux pourqu… » entama-t-il, mais Corvus ne lui laissa pas l’occasion de continuer.

« — Ferme-là » le coupa le jeune homme, tandis que la kunioise arrivait.

Crâne Dur lui-même laissa la curiosité le gagner. Jusqu’alors occupé à faire il ne savait quoi, à l’abri derrière son maître l’attention du Charkos se porta vers la conseillère. Le portrait qui s’offrait à Leonys pouvait être difficilement plus sakaien : bien que plus petit que Corvus, Cassius était un homme plutôt massif, à la peau pâle marquée par le temps. Âgé d’une quarantaine d’années, son crâne rasé laissait paraître l’implantation de ses cheveux sombres et son visage était couvert d’une barbe poivre et sel, courte et drue. Ses yeux étaient d’un bleu très clair, perçants … un nordien, dans toute sa splendeur.

Corvus accueillit Leonys avec un sourire, presque désolé à l’idée de n’avoir pu se débarrasser de l’instructeur avant son arrivée. Sans trop attendre, le jeune homme entama les présentations, puisqu’il le fallait bien.

« — Leonys, je te présente Cassius Yaggandr, instructeur au sein de l’armée de Sakai. Il a été mon formateur pendant presque longtemps, maintenant il est ce que j’ose appeler un ami, lorsque d’aventure il ne me le fait pas regretter » déclara le cavalier.

Cassius affichait un large sourire à l’idée de rencontrer cette femme dont il entendait depuis trop longtemps parler.

« — Ainsi donc voici Leonys Valencia, dont s’est épris le fils d’Eddar. C’est un honneur de faire votre rencontre, Lady Valencia » affirma l’instructeur. Pas de courbettes ni fioritures, mais il gratifia Corvus d’un regard, cherchant faussement son approbation. Ses mots étaient-ils assez distingués à son goût ? Finalement, il reporta son attention vers Leonys « Il faut que je vous raconte ce qui s’est passé la première fois qu’on l’a fait monter sur une bête. Un Ptéra, si mes souvenirs sont bons, Corvus ? » déclara-t-il, se tournant vers le noble.

A cette idée, le cavalier s’était raidi.

« — Non, non ce ne sera pas nécessaire » répondit le noble, presque vivement.

Le sakaien n’était pas certain de savoir à quelle première fois Cassius faisait référence et dans le doute, le silence était de mise. Il jeta un regard en direction de Leonys, cherchant presque désespérément un moyen de se débarrasser de l’instructeur. Ils n’étaient pas au bout de leur peine cependant, car déjà au loin de dessinait un groupe que Corvus ne connaissait que trop bien.
Revenir en haut Aller en bas
Leonys A. Valencia
Leonys A. Valencia

Vol


Messages : 380
Écus : 601
Âge du Personnage : 27 ans
Métier / Occupation : Conseillère Économique
Lieu de Résidence : Vénovos
Équipe Pokémon : One day among many (ft. Leonys) 330 AETIUS - Libégon ♂ - Lévitation - Sérieux

One day among many (ft. Leonys) 6wp6 DANAÉ - Lucario* ♀ - Impassible - Relax

One day among many (ft. Leonys) 873 ARIANE - Beldeneige ♀ - Écran Poudre - Relax

One day among many (ft. Leonys) 359 ORESTE - Absol ♂ - Chanceux - Mauvais

One day among many (ft. Leonys) 677 NAPOLÉON - Psystigri ♂ - Regard Vif - Modeste

One day among many (ft. Leonys) 156 SOLAL - Feurisson ♂ - Brasier - Prudent

One day among many (ft. Leonys) 172 HÉLIOS - Pichu ♂ - Statik - Timide

One day among many (ft. Leonys) 408 MAYA - Kranidos ♀ - Sans Limite - Fofolle
Vol


Message Sujet: Re: One day among many (ft. Leonys)   One day among many (ft. Leonys) EmptyDim 28 Juin 2020 - 11:20

«Pourquoi ne pas m’avoir laissé mettre des fleurs dans vos cheveux ? Leonys, ça aurait été si joli…» se lamente une fois de plus Akeira. Franchement, elle ne lâchera pas l’affaire. «Je suis certaine que ça aurait plu à votre amant…»

«Vas-tu arrêter de l’appeler ainsi ? Corvus est mon… c’est un… Nous n’avons pas… Enfin, arrête de l’appeler ainsi ! Puis, je ne suis pas une gamine, Akeira, tu ne peux pas me traiter en poupée à décorer à ta guise.»

«Je dis juste que ça aurait été joli… Avec le rouge permanent de vos joues quand vous vous trouvez en sa présence.»


Un jour, j’aurai sa peau. Je peux sentir mon visage s’échauffer et mon corps se tendre devant ses piques incessantes, destinées je le sais bien à me déstabiliser et causer bien de l’embarras. Entre elle et Liora, je n’ai plus un instant pour souffler, à croire que leur vie est bien monotone si elles se jettent constamment dans de tels commérages. J’ai avancé l’hypothèse que ces agirs sont motivés par leur propre célibat, comme si en s’intéressant à mon histoire sentimentale, cela leur permettait de la vivre elles aussi en quelque sorte. J’ai toutefois rejeté l’idée : je n’ai jamais agi ainsi pendant mes mois de célibat, même que je n’ai jamais cherché l’amour particulièrement avant que Corvus ne fasse brutalement irruption dans ma vie avec son Pichu braillard. Je soupire en portant une main à mon visage, sous l’œillade amusée de la domestique. Si je répète que je désire qu’on me laisse tranquille à ce sujet, j’ai crainte de simplement attiser le feu qui la consume, cette énergie débordante qui la caractérise. J’envisage la calmer d’une bonne bourrasque de vent, or elle semble avoir prévu le coup aujourd’hui puisque c’est elle qui porte Aster alors que nous déambulons dans le campement du Grand Conseil.

Akeira ne réalise même pas que ses éclats, sa personnalité si éclatante et sa beauté attirent à elle de nombreux regards intéressés. Malgré mon nouveau statut, la jeune femme a suscité bien plus d’intérêt et nombreux sont les jeunes hommes à m’avoir questionné à son sujet (à mon grand dam d’ailleurs). Aussi attentive elle peut se montrer envers ma relation avec Corvus, cette tendance ne semble pas s’appliquer chez elle. Je n’ai néanmoins pas les mêmes talents pour la charrier.

«Attendez, avez-vous dit que vous n’avez pas… Vous-savez-quoi ?»

Je détourne les yeux, gênée à l’extrême. Pourquoi j’ai mentionné la chose ? POURQUOI ? Je n’ai absolument aucune intention de discuter des détails de ma vie intime avec elle. Surtout que cette problématique est bien plus complexe que ce qu’elle pourrait croire. Je ne parviens même pas à articuler un mot pour me défendre.

«Vous attendez quoi ? Vous avez vu le mec ? Puis sincèrement ça ne vous ferait pas de tort pour vous décoincer un p-»

«Akeira, arrête, je t’en supplie…» je fais d’une voix presque brisée d’embarras. «Ce n’est pas par manque d’envie, je te l’assure, d’accord ? Ne pose plus de questions…»

Akeira réalise avoir été trop loin, puisque je me suis presque figée sur place en tremblant de tout mon être. La dame de compagnie ne peut se douter de l’emprise encore bien présente de mon époux sur ma vie intime, des entraves bien réelles qu’il a laissé malheureusement dans cette nouvelle relation. Elle ne sait pas à quel point je peux me sentir coupable, confuse, frustrée devant ces entraves. Elle s’approche néanmoins pour passer un bras autour de moi, que je repousse par réflexe. Si je peux tolérer son toucher habituellement, le faire alors qu’elle évoque ce sujet me force à me rétracter derrière mes remparts.

«Oh Leonys… Je suis vraiment désolée… Je suis bête, n’écoutez pas ce que je dis. Je n’ai jamais eu d’amoureux moi, alors qu’est-ce que je peux bien savoir de toute manière ?»

J’hoche la tête et tente un pâle sourire. La rouquine pose une main contre mon bras, qu’elle caresse avec douceur. J’accepte cette fois ce contact physique qui m’apaise. Je sais que de toute manière, la domestique a bien du mal à réfréner ses élans tactiles. Je m’y suis faite à force.

«Hum, parlant de ça, Lord Eddaryon n’a pas pensé à inviter son cousin du Nord à ce Grand Conseil, par hasard ?»

Je vois clair dans son jeu de changer de sujet, reportant l’attention sur elle. Une manière plutôt efficace d’ailleurs de m’aider à reprendre mes moyens. Nous poursuivons notre marche vers l’endroit où nous avons donné rendez-vous au sakaien, dont nous devinons la silhouette si particulière au loin. Il est accompagné d’un deuxième homme, plus court et trapu. Un véritable Sakaien, je pense avec un peu d’humour, tout de même intriguée par cette personne que je ne connais pas.

«Non, Akeira, Sekou n’est pas ici de ce que j’en sache. En tout cas ce n’est certainement pas lui qui l’accompagne aujourd’hui, il est trop âgé.»

Je souris devant la mine déçue de la jeune fille. Je me fais une note mentale d’en discuter avec Corvus. Peut-être pourrions-nous arranger quelque chose en ce sens. Peut-être ainsi ne serions-nous plus la sensation de l’heure. Pour le moment, nous arrivons près du cavalier aérien et cet inconnu que je salue de mon stoïcisme habituel, trahie simplement par un regard doux en direction du cadet du duo. En d’autres circonstances, je n’aurais pas hésité à lui voler un énième baiser, comme il me plaît tant à le faire sitôt tous ont le dos tourné. Je ne peux m’empêcher ce petit jeu espiègle, surtout lorsqu’il porte sa rutilante armure. Il s’en est départit aujourd’hui pour les festivités, semble-t-il. Il m’offre d’ailleurs un petit sourire désolé, que je ne comprends pas tout de suite. La personne qui l’accompagne est Cassius Yaggandr, un instructeur de l’armée sakaienne. L’homme ne met pas de temps à annoncer ses couleurs, parlant tout de suite de notre relation, ce qui ne manque pas de me faire rougir. Est-ce Corvus qui lui a parlé de moi, ou les rumeurs ont-elles déjà atteint Enogen ? Si c’est le cas, alors cela signifie que le Lord Eddaryon aîné a aussi eu vent de l’affaire.

«L-l’honneur est pour moi monsieur Yaggandr. Je me doute que la première fois ne devait pas être aussi digne et adroite que les capacités actuelles de vol de Lord Eddaryon. On débute tous quelque part, vous-même devez bien le savoir en tant qu’instructeur. D’ailleurs, j’imagine que je vous dois quelques remerciements, puisqu’en formant votre protégé ici présent j’ai pu moi-même en bénéficier. Lord Eddaryon s’est montré généreux de son temps pour m’instruire aux premières notions concernant cet art si particulier qu’est le vôtre.»

Je lève les yeux vers Corvus. Même si l’idée est très tentante de découvrir quelques anecdotes au sujet du jeune homme, j’ai un autre objectif à cet instant : celui de lui prouver ma loyauté. Si nous voulons faire face aux moqueries à notre endroit, il veut mieux se serrer les coudes. Je suis passée maître dans l’art de me montrer naïve voire un peu niaise lorsque cela m’arrange. Ce soldat ne sait pas à qui il a affaire.

«Je vous présente Akeira, ma dame de compagnie et bonne amie, ainsi que mon fils, Aster Valencia.»

Tout de même, Cassius il… faisait bien référence au vol, n’est-ce pas ? Car il me vient un doute soudainement que ce qu’il décrit comme «monter» pourrait s’appliquer dans un autre domaine de la vie de Corvus. À cette idée, je blêmis quelque peu. Je n’ai jamais discuté avec lui de ses… expériences passées. Combien de jeunes femmes sont passées par là avant moi ? Quelle hypocrisie de se sentir jalouse à cet instant ! C’est puéril et disgracieux. S’il n’y avait pas ce sentiment, à cet instant particulièrement brutal et cruel, de lui faire faux-bon de ce côté, probablement l’acceptation serait bien plus facile. Pour ne rien arranger, je peux distinguer au loin un groupe que je reconnais sans mal. Lord Dyaga d’abord, puis…

«Oh Arceus Corvus, ta mère est là !» je fais sans réaliser avoir abandonné mes manières prudentes devant Cassius, lui agrippant le bras dans un élan de panique.

Plus manière de se cacher désormais. Je suis coincée.
Revenir en haut Aller en bas
Corvus Eddaryon
Corvus Eddaryon

Psy


Messages : 354
Écus : 1335
Âge du Personnage : 25 ans
Métier / Occupation : Cavalier Aérien (Soldat)
Lieu de Résidence : Enogen
Équipe Pokémon : 9 pkmns
Toujours avec lui :
One day among many (ft. Leonys) Salava10 One day among many (ft. Leonys) Mini0110 One day among many (ft. Leonys) Tukq One day among many (ft. Leonys) Mini0410
Au Manoir Corvaillus :
One day among many (ft. Leonys) Q4uu One day among many (ft. Leonys) Saphir11
Ailleurs :
One day among many (ft. Leonys) Mini1110 One day among many (ft. Leonys) H69i One day among many (ft. Leonys) Nymeri16
Psy


Message Sujet: Re: One day among many (ft. Leonys)   One day among many (ft. Leonys) EmptyLun 29 Juin 2020 - 18:43


ONE DAY AMONG MANY
"You have to trust in destiny" said Corvus
"One day, you'll meet someone who will
prove to you how much you were right to do it"

Lorsque Leonys lui présenta Akeira et Aster, Cassius salua la domestique d’un signe respectueux de tête. L’homme attarda un instant son regard sur l’adolescente, et bien malgré lui cela n’échappa pas à Corvus, qui aurait préféré ne pas s’en rendre compte. Ce regard, finalement, relevait davantage de la curiosité qu’autre chose – Cassius n’était pas de ces hommes là – et l’instructeur détacha bien vite ses yeux de cette frêle silhouette pour reporter son attention vers les deux nobles. Malgré la tentation que cela devait certainement représenter, Leonys n’était pas entrée dans le jeu de Cassius et Corvus se satisfaisait de cette idée. La savoir de son côté quel que soit les circonstances avait quelque chose de rassurant ; Corvus avait peu goûté à la loyauté d’autrui jusqu’alors et le jeune homme se surprenait à en apprécier la saveur. Malgré cela, Cassius ne semblait pas baisser les bras … de toute évidence, le sakaien n’en avait pas finis avec ces deux-là.

« — Hum, oui, certains débutent de plus loin que d’autres » déclara Cassius, offrant une œillade au sakaien. Cette fois, Corvus n’avait pas de doutes : le vieux soldat faisait bien référence à la formation un peu houleuse dont l’avait gratifié les instructeurs de Sakai, et lui en particulier « Je dois le reconnaître, j’étais septique lorsqu’il s’est présenté la première fois à la caserne … mais, il se débrouille bien finalement, et puis, sa bête est remarquable » Il fit une courte pause, laissa le doute s’installer quant à l’identité de la chose « L’Airmure, bien sûr » ajouta-t-il finalement, satisfait de son petit effet « J’espère qu’il n’a pas manqué de vous surprendre avec certains autres arts dont nous autres, sakaien, aimons nous vanter. Le vol en haute altitude fait partie de nos spécialités à Sakai, entre bien d’autres choses … » affirma-t-il, le regard bien trop brillant. Le cœur de Corvus manqua un battement, tandis que l’instructeur tournait un regard vers lui « J’espère que tu lui as montré ce que nous autres, sakaien, avions dans le … ventre » déclara l’instructeur.

Sous sa chemise, Corvus sentit ses muscles se tendre et se crisper. Qu’est-ce que le vieux soldat ne comprenait pas dans tenir sa langue ? Pourtant, malgré les propos du sakaien, le jeune homme demeura calme, incroyablement calme. Il n’osait pas regarder Leonys, de peur de la découvrir plus rouge qu’une Ecraprince. Le cavalier se racla la gorge … il ne comptait pas laisser ce vieux bougre s’en sortir aussi facilement.

« — J’ai découvert quelque chose récemment, Cassius. Tu n’es pas sans connaître le don qui m’a été accordé et, à force d’étudier la chose, je suis presque certain d’être capable d’étrangler quelqu’un à distance, sans le toucher » affirma Corvus, l’air de rien.

Et disant cela, le jeune homme avisa sa main, laissa son regard faire des aller-retour entre elle et l’instructeur. Alors qu’il laissait ses paroles cheminer dans l’esprit du sakaien, presque soudainement Leonys attira son attention vers quelque chose un peu plus loin, et Corvus reconnu Abraxas d’abord, puis presque en retrait Ewa et Mélanna, qui avançaient dans leur direction. A sa vue, la jeune femme referma ses mains sur son bras, oubliant Cassius ou presque. Le cavalier aurait voulu lui répondre quelque chose, mais déjà l’instructeur s’était mis à rire, absolument pas impressionné par le sous-entendu du jeune homme.

« — Rha Corvus, cesse d’être aussi rabat-joie ! Ta dame a déjà vu le … loup à n’en pas douter. Est-ce qu’il faut que je te rappelle comment sont conçus ce genre de … petites choses ? » demanda Cassius en désignant Aster.

Corvus s’apprêta à rétorquer lorsque, finalement, Abraxas arriva à leur hauteur. Tout s’enchaînait beaucoup trop vite aux yeux du sakaien, qui sentait la situation lui échapper. Il posa une main sur les doigts de Leonys, comme pour lui montrer son soutien. Tout allait bien se passer, oui, ça allait bien se passer …

« — Est-ce que quelqu’un parle de loup ? » demanda le noble, faisant ainsi irruption dans leur groupe. Tout de suite, son attention se porta sur la jeune femme « Lady Valencia, Leonys ! Ou devrais-je dire madame la conseillère, désormais ? Quel plaisir de vous retrouver ici en … si bonne compagnie » déclara Abraxas en observant les nobles d’un air satisfait. Il posa ensuite un regard sur Corvus, le gratifia de son habituelle coup de revers de main sur le torse « Alors, Corvus, on prend du bon temps à Venovos ?  Sakai ne vous manque pas trop ? J’ai entendu dire que vous aviez trouvé un bon moyen de vous remettre du mal du pays. Je suis heureux pour vous ! Assam n’est pas de cet avis bien sûr, mais, puisqu’il n’est pas là … vous savez ce qu’on dit : lorsque le Miaouss n’est pas là, les Rattata dansent ! » affirma Lord Dyaga. Le noble ne put s’empêcher d’observer les deux jeunes gens d’un air presque … attendris. Il reporta finalement son attention sur la kunioise « Alors, Leonys, puisque nous y sommes : cette carrure de Tauros, elle vous plait ? Je n’avais pas menti, pas vrai ? » lui demanda Lord Dyaga.

« — J’espère qu’il n’y a pas que la carrure qui lui plait … » déclara Cassius, un petit sourire sur le coin des lèvres.

Corvus aurait voulu répondre quelque chose, vraiment, ne serait-ce que pour défendre son honneur et plus encore celle de Leonys … mais les deux hommes se n’arrêtaient pas, jamais. Allaient-ils le faire un jour ? Sans l’arrivée d’Ewa au sein du groupe, sans doute pas. Sa voix s’éleva, tandis qu’elle faisait à son tour irruption dans la discussion.

« — Arrêtez de les importuner tous les deux » déclara-t-elle en observant tour à tour Cassius et Abraxas.

Instantanément, les deux hommes se turent et un silence aussi apaisant qu’inespéré gagna leur petite communauté. Mélanna, la femme d’Abraxas, se tenait derrière elle plus discrète que jamais, elle-même suivit par deux pokémons, un Couafarel au pelage sombre et Sarafia, sa Nanméouïe. Les hommes s’écartèrent pour agrandir le cercle, offrant à la guérisseuse une place face aux deux jeunes nobles, et à leur vue un sourire presque mystérieux se dessina sur le visage de la nordienne. Sans un mot, pendant presque longtemps son regard passa de l’un à l’autre, successivement … finalement, elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais Cassius l’interpella avant qu’elle ne le fasse.

« — Lady Sylpha, nous voilà fort honorés de votre présence » déclara l’instructeur, esquissant un semblant de révérence très, très succincte « Le temps ne saurait altérer votre beauté à ce que je vois » affirma-t-il.  

Corvus roula des yeux, mais Ewa accueillit les paroles du soldat avec placidité. Elle aurait pu en rougir et s’en trouver gênée, mais elle avait depuis longtemps pris le pli avec Cassius. Elle soupira tout de même, un peu agacée.

« — Allons, Cassius, épargnez-nous vos belles paroles, Assam n’est pas là pour les entendre. Et le temps n’épargne personne, il pèse juste sur certain de manière différente … et arrêtez de m’appeler comme cela » répondit Ewa, calme malgré tout. Elle tourna un regard vers son fils « C’est de ta faute, ça, Corvus, tu me présentes à tout le monde sous ce nom. Ton père et moi sommes mariés, au cas où tu l’aurais oublié. Je suis Eddaryon, et non plus Sylpha … un jour, peut-être, comprendras-tu l’importance de ce détail » affirma-t-elle.

« — Vous êtes Sylpha bien plus qu’Eddaryon, mère. Un anneau et un serment ne sauraient changer cela » rétorqua Corvus, qui avait fait le choix de ne pas donner suite à l’insinuation de la guérisseuse.

De nouveau, Ewa soupira, cette fois par principe. Dans le regard qu’elle jeta à son fils, pourtant, résidait une forme de … gratitude, teintée d’approbation. Si Ewa s’était toujours officiellement scandalisée à l’idée de se faire appeler Sylpha, au fond d’elle-même elle n’en demeurait pas moins satisfaite de savoir qu’elle existait au-delà de son mariage avec Lord Eddaryon, et que le nom qu’avait laissé Assam sur elle n’effaçait en rien son individualité. Lorsque l’attention de la guérisseuse se porta enfin vers Leonys, Corvus sentit son cœur battre un peu plus fort, comme pour accompagner celui de la jeune femme. Le sakaien ne doutait pas un seul instant de la bienveillance de sa mère à l’égard de la kunioise, pourtant une légère appréhension venait de le gagner. Pourquoi ? Il n’aurait su le dire.

« — Leonys, c’est un plaisir de vous retrouver ici en de telles circonstances. Félicitation pour votre élection, Kuni doit être fière de vous compter parmi ses conseillers » déclara-t-elle. Elle se tourna vers la femme qui l’accompagnait « Laissez-moi vous présenter Mélanna Dyaga, la femme d’Abraxas. Aussi incroyable que cela puisse paraître, quelqu’un est capable de le supporter plus de cinq minutes » affirma-t-elle, un peu amusée.

Mélanna offrit à la jeune femme un sourire aimable. Son Couafarel chromatique lui échappa un instant et le grand caniche en profita pour venir saluer la kunioise d’un coup de langue rapide sur le bout des doigts. Finalement, le regard d’Ewa se porta quelques secondes vers Aster, installé dans les bras d’Akeira.

« — Votre fils a bien grandi à ce que je vois. Je suis heureuse de constater que vous vous êtes tous deux sortis de cette fièvre, et j’espère que votre amie Azmitia se porte aussi bien que vous semblez l’être » déclara la guérisseuse. Elle était sincère et cela se voyait « Ne laissez pas ces deux goujats vous importuner surtout, et ne vous sentez pas gênée de les renvoyer dans leur pénates lorsqu’il le faut. Il semblerait qu’ils en aient besoin de temps en temps » affirma-t-elle en désignant Cassius et Abraxas, un sourire léger sur le coin des lèvres. Les deux hommes se gardèrent bien de commenter « Et n’hésitez pas à faire de même avec celui-là si d’aventure il venait à ne pas vous traiter aussi bien que vous le méritez » déclara-t-elle en désignant cette fois Corvus « Vous vous rendez aux épreuves, je suppose ? » lui demanda-t-elle finalement, les incluant tous deux du regard.

Corvus brillait par son silence. Pas par lâcheté, non, il avait simplement le sentiment que, malgré la présence des autres ainsi que la sienne, cet instant appartenait aux deux femmes et à elles seules.

Légende :
CorvusCassiusAbraxasEwa

HRP:
Revenir en haut Aller en bas
Leonys A. Valencia
Leonys A. Valencia

Vol


Messages : 380
Écus : 601
Âge du Personnage : 27 ans
Métier / Occupation : Conseillère Économique
Lieu de Résidence : Vénovos
Équipe Pokémon : One day among many (ft. Leonys) 330 AETIUS - Libégon ♂ - Lévitation - Sérieux

One day among many (ft. Leonys) 6wp6 DANAÉ - Lucario* ♀ - Impassible - Relax

One day among many (ft. Leonys) 873 ARIANE - Beldeneige ♀ - Écran Poudre - Relax

One day among many (ft. Leonys) 359 ORESTE - Absol ♂ - Chanceux - Mauvais

One day among many (ft. Leonys) 677 NAPOLÉON - Psystigri ♂ - Regard Vif - Modeste

One day among many (ft. Leonys) 156 SOLAL - Feurisson ♂ - Brasier - Prudent

One day among many (ft. Leonys) 172 HÉLIOS - Pichu ♂ - Statik - Timide

One day among many (ft. Leonys) 408 MAYA - Kranidos ♀ - Sans Limite - Fofolle
Vol


Message Sujet: Re: One day among many (ft. Leonys)   One day among many (ft. Leonys) EmptyMar 30 Juin 2020 - 14:00

Je n’ai pas tout de suite remarqué la créature pourtant impressionnante se tenant dans l’ombre des deux hommes, jusqu’à ce qu’un coup d’œil hasardeux je n’égare mon attention au-dessus de la tête de Cassius. Se tient là un reptile aux yeux rubis, qui me toise non sans curiosité. Son apparition dans mon champ de vision me tire un sursaut quelque peu nerveux. Rien ne me préparait à une telle vision et pourtant je m’apaise tout aussi rapidement, réfléchissant à son origine. Si je n’en reconnais pas l’espèce, il me fait tout de même grandement penser à la petite chose que j’ai adopté ce matin-même au salon d’adoption, la Kranidos nommée Maya. Est-ce possible qu’en évoluant, elle puisse prendre cette forme ? Les ressemblances entre les deux ne font absolument aucun doute, si bien que je ne pourrais en douter une seule seconde. Au vu de la personnalité (quoiqu’encore à découvrir plus en profondeur) bien énergique de Maya, il me semble que sa petite taille soit un atout pour le moment. Au moins, la présence de son évolution supposée m’a permis de me distraire de mon embarras grandissant face aux sous-entendus du militaire. Probablement que je m’imagine des choses, d’ailleurs, dans son discours. Un homme de son statut n’oserait jamais évoquer un sujet aussi intime devant Corvus, un homme de bon goût et de pouvoir ainsi que devant deux parfaites inconnues… n’est-ce pas ? Oui, je me rassure dans cette idée. Je dois laisser ce sujet sensible de côté dans mes pensées jusqu’à que Corvus et moi aient eu loisir d’en discuter. Au vu de la honte et la confusion que je peux ressentir face à la chose, il vaudrait mieux que cette discussion ait lieu rapidement.

Devant l’histoire de Cassius donc je tâche de me détendre, malgré moi toujours mal à l’aise par la présence d’hommes étrangers et en particulier auprès d’extrovertis tels que l’instructeur de vol. Il n’y a qu’à voir la manière dont il s’exprime pour le deviner; celui-ci ne manque pas d’assurance ou d’audace. Je me tiens donc à une distance respectueuse, regrettant la présence de Danaé qui aurait pu sonder son cœur et ses intentions. Pour me distraire du malaise qui, nécessairement, m’accompagne lors de nouvelles rencontres, je tente d’imaginer ce grand gaillard qu’est Corvus à dos d’une monture aérienne pour la toute première fois. A-t-il hurlé de la même manière que moi, ce soir-là ? J’ai une pensée un peu honteuse pour la manière dont je me suis raccrochée à ma vie en m’emparant de ses genoux et enfoncé mes doigts dans sa chair, heureusement protégés de son pantalon. Habitée par mes souvenirs, je ne remarque pas tout de suite l’allusion de l’homme, fronçant les sourcils à la mention de l’Airmure. Oui, effectivement, il n’y a pas plus bel oiseau que Skadia. Pourquoi l’affirme-t-il avec ce sourire si satisfait ? Je n’ai pas la naïveté de croire qu’il s’agit d’une quelconque fierté envers son élève.

La suite lève tout doute quant au sens de ses paroles.

J’aimerais dire que je me suis défendue, pourtant à cet instant je me sens chavirer devant la violence de ses sous-entendus, à peine, à peine dissimulés ! Vient-il vraiment de… ? Je rêve, il n’a pas vraiment… C’est tout bonnement impossible, impossible. Je me recule instinctivement d’un pas, résistant à la vague de gêne et de confusion qui m’envahit devant la vantardise déplacée du sakaien envers certains talents supposés de son élève. Tant, tant, tant de choses me traversent l’esprit, le choc passé. Je me suis crispée toute entière, incapable de paraître digne ou mesurée comme à mon habitude. Mes doigts se sont refermés, avec une intensité telle que les jointures ont blanchi, sur deux balles à ma ceinture. Si Corvus parle d’étrangler Cassius grâce à ses talent magiques, je lui préparerais un sort bien plus funeste encore : lui réserver la rage d’Aetius et d’Oreste, tous deux tout à fait motivés à sauver mon honneur. Si ici c’est plutôt l’héritier de la maison d’Eddar qui se trouve visé ici, je ne supporte absolument pas ce que ses mots impliquent de mon côté. L’embarras rapidement cède à la colère : Cassius ne pourrait être plus cruel que de me rappeler qui, dans ce couple, fait faux-bon à l’autre. Blessée tant dans mon amour propre que dans mon cœur, je reste coite, à chercher une issue.

Ainsi mes doutes se confirment : je ne suis pas la première. Ce n’est tout bonnement pas possible, même si je m’en doutais depuis fort longtemps. Les allusions n’aident en rien le sentiment de jalousie m’ayant envahi; pire ! J’ai l’impression de n’être qu’une autre parmi une liste.

Est-ce le cas ? Est-ce le cas ?

Je me torture, c’est plus fort que moi. Cette conversation m’a jeté dans les avenues de l’auto-destruction et je cherche sans trouver moyen de fermer le clapet à cet homme qui n’a aucune idée de la portée de ses mots. Tout ce que je parviens à formuler dans mon esprit ne paraîtrait que puéril et sur la défensive, à quoi bon attiser ce jeu auquel visiblement il est le seul à goûter ? Je peux voir Akeira se rapprocher d’un pas et ouvrir la bouche pour dire quelque chose, mais nous sommes interrompus par l’arrivée d’un autre singulier personnage : Lord Dyaga. Vraiment, il ne pouvait trouver pire moment pour s’incruster dans notre conversation. Je sursaute presque brusquement en sentant un contact contre mes doigts : c’est Corvus. Pendant un instant, je lève les yeux vers lui. Il est là avec moi. Comme toujours, il remet les choses en perspective. Un peu.

«Lord Dyaga, ravie de vous revoir.» j’essaie vraiment de paraître plus enthousiaste, promis. «Vous pouvez m’appeler Lady Valencia, cela convient toujours.»

Je me retranche ensuite dans mon précieux mutisme, tâchant d’éviter le regard de tous. Peut-être qu’ainsi je passerai inaperçue ? Qu’a surpris Lady Sylpha de cette conversation humiliante ? Partage-t-elle l’opinion de son époux, annoncée avec si peu de considération de la part de l’extravagant noble ? Je sens mes bras se refermer sur ma poitrine alors que le malaise, la peur, la honte, m’envahissent. Les sous-entendus recommencent et je crois sérieusement vivre un cauchemar.

Pourtant, Ewa vient à ma rescousse. Si je lui suis immensément redevable du silence qui suit son intervention, une part de moi se frustre de ne pas avoir été en mesure de le faire moi-même. Cassius s’empresse de la saluer en plus de lui glisser quelque compliment que je ne peux qu’approuver : à mon sens il existe qu’une poignée de femmes à Ekoe aussi belles et distinguées que Dame Sylpha, autant de caractéristiques qui n’aident en rien le malaise qui m’habite face à cet échange. Y voyant ici l’issue tant attendue, je profite de ce moment d’accalmie pour me retirer d’autant plus en direction d’Akeira et du bébé, dont je caresse la petite main potelée. Aussi sincère soit ce geste d’affection, un œil averti en verra rapidement le sens réel : j’espère, en m’intéressant au petit, m’éviter plus d’attention. D’une oreille avertie néanmoins j’écoute la conversation ayant lieu près de moi. Ewa s’indigne d’être rappelée par son nom de jeune fille et pourtant je devine chez elle une certaine satisfaction à l’opinion bien clair de son fils à son sujet. Je lève les yeux vers Corvus pour le scruter un instant. Le jeune homme de Sakai représente parfaitement sa sombre maison; or affirmer qu’il ne possède pas lui aussi quelques caractéristiques propres à sa mère serait mentir. Je me surprends à sourire, puisque dans les mots du cavalier aérien se cachent une conviction souvent impartagée dans notre cercle social. Effectivement, un anneau et un serment ne suffisent pas à effacer l’individualité d’un époux. Arthur n’a jamais fait de moi une Torres. Je serai toujours une fière Valencia, peu importe les circonstances.

Perdue dans une contemplation un peu trop longue des traits de Corvus, je sursaute à l’interpellation de la dame. Voilà que l’attention se pose à nouveau sur moi.

«Je vous remercie énormément, venant de vous ces compliments ne peuvent que me combler. Enchantée de faire votre connaissance Lady Dyaga.»

Cette femme me semble si différente de son mari que la contraste ne manque pas de m’amuser. Je sursaute à l’approche d’un nouveau Pokémon, un Couafarel. Je me penche pour mieux l’observer, car je n’ai jamais eu la chance d’en observer un comme celui-ci. Il me semble partager cette caractéristique avec Danaé et arborer un pelage d’une teinte différente ! Je me laisse charmer par la créature noble, avançant quelques doigts timides pour caresser son poil unique. Non loin, j’aperçois une Nanméouïe qui ne manque pas d’attirer mon attention à son tour.

«Effectivement, nous nous portons tous à merveille, merci de vous en enquérir. C’est grâce à vous d’ailleurs. Je n’ai jamais eu l’occasion de vous remercier pour les soins dont j’ai bénéficié à Enogen, ou encore pour avoir sorti Corvus de ce mauvais pas. Je n’ai pas de mots pour exprimer ma gratitude envers vous, Lady Eddaryon, Lady Dyaga et votre Nanméouïe. Sans vous…»

Ma gorge se serre, comme à chaque fois que je peux évoquer cet événement. Mon regard glisse une fois de plus vers Corvus. Un échange bref et pourtant profond. Dans mes prunelles il pourra lire toute l’affection que je lui porte, ainsi que la culpabilité encore bien présente de lui avoir failli cette nuit-là. Dame Ewa a néanmoins repris la parole, cette fois pour désigner Cassius et Abraxas. Elle fait aussi mention de son fils et une fois de plus mon attention bifurque vers lui. Je m’apprête à répondre quand Akeira, toujours aussi spontanée, prend parole elle-même.

«Il vaudrait mieux pour ces deux-là effectivement qu’ils apprennent leur place et cessent d’importuner Lady Valencia, ou elle aura tôt fait de leur montrer ce qu’ils ont dans le ventre avec son katana.»

«Akeira…»


De toute évidence, la jeune fille n’a en rien digéré l’affront tout à l’heure. Moi non plus, mais agir ainsi est indigne. Alors qu’elle s’insurge sur le manque de discernement des deux hommes, elle ne fait pas bien mieux j’ai crainte. Cet affront ne peut se produire en compagnie de gens aussi importants, elle devra l’apprendre. Voyant la désapprobation dans mes yeux, elle s’éloigne finalement d’un pas trahissant sa frustration. Je ne la poursuis pas. Il vaut mieux qu’elle aille se gérer autre part, si elle en est incapable. Je la suis des yeux, néanmoins elle n’est pas allée bien loin. Akeira, malgré sa sottise, sait qu’elle porte contre elle un cargo bien important qu’il m’importe de ne pas quitter du regard.

«Veuillez l’excuser, elle est jeune et réactive. Je lui expliquerai bien que ces menaces sont parfaitement inutiles, puisque des hommes distingués tels que vous ont bien mieux à faire que de s’abaisser à quelques sous-entendus déplacés en compagnie d’une conseillère de Kuni. N’est-ce pas ?»

Je les fusille un instant du regard, pour accentuer mes paroles. Si d’aventure il leur vient l’idée de me gêner à nouveau, je me montrerai bien, bien moins patiente.

«Effectivement, nous avons prévu nous risquer aux épreuves. Est-ce votre cas aussi ?» je fais, pressée de changer de sujet.

Hors-Jeu:
Revenir en haut Aller en bas
Corvus Eddaryon
Corvus Eddaryon

Psy


Messages : 354
Écus : 1335
Âge du Personnage : 25 ans
Métier / Occupation : Cavalier Aérien (Soldat)
Lieu de Résidence : Enogen
Équipe Pokémon : 9 pkmns
Toujours avec lui :
One day among many (ft. Leonys) Salava10 One day among many (ft. Leonys) Mini0110 One day among many (ft. Leonys) Tukq One day among many (ft. Leonys) Mini0410
Au Manoir Corvaillus :
One day among many (ft. Leonys) Q4uu One day among many (ft. Leonys) Saphir11
Ailleurs :
One day among many (ft. Leonys) Mini1110 One day among many (ft. Leonys) H69i One day among many (ft. Leonys) Nymeri16
Psy


Message Sujet: Re: One day among many (ft. Leonys)   One day among many (ft. Leonys) EmptyDim 5 Juil 2020 - 13:12


ONE DAY AMONG MANY
"You have to trust in destiny" said Corvus
"One day, you'll meet someone who will
prove to you how much you were right to do it"

L’arrivée d’Ewa leur donna l’effet d’une bouffée d’air frais et Leonys profita de sa venue pour s’éclipser de la conversation – était-ce vraiment une conversation ? – rejoignant Akeira et plus encore Aster, qu’elle gratifia d’une douce attention. Il y avait, dans la diversion inespérée que représentait la venue de la guérisseuse, quelque chose de salvateur. Sans l’arrivée d’Ewa, Corvus aurait-il pu accepter cette situation plus longtemps ? C’était peu probable. Déjà parce que le fond ne manquait pas de vulgarité – Corvus y était habitué pourtant – mais surtout parce que les propos des deux hommes mettaient Leonys profondément mal à l’aise ; et s’il n’en connaissait pas toutes les raisons, cela ne lui échappait cependant pas. C’était trop pour elle, sans doute … bien sûr que c’était trop.

Le ton changea soudainement en présence d’Ewa : Abraxas et Cassius se turent ou presque, et tous sous-entendus disparurent au profit de choses bien plus … concrètes et avérées. Au souvenir des sombres évènements du marais, Corvus perçut dans la voix de Leonys cet éternel remord qui la hantait encore, toujours. Le sakaien accueillit le regard que lui porta la jeune femme avec un sourire tendre, que la situation rendait presque timide. Cet échange n’échappa pas à Ewa bien évidement, et la scène lui laissa un sourire sur le coin des lèvres. Le don qui lui avait été accordé lui permettait de percevoir la sincérité émanant des paroles de la kunioise, quant à son fils … et bien, c’était son fils justement, et elle le connaissait suffisamment pour savoir qu’il n’offrait pas ce genre de sourire à n’importe qui. Du plus loin qu’elle s’en souvenait, elle ne l’avait jamais vu comme cela : il était sur un petit nuage et à ses yeux, c’était aussi attendrissant qu’effrayant. Attendrissant bien sûr, car la mère qu’elle était se satisfaisait de voir son fils heureux … mais effrayant aussi, car la chute risquait d’être dure, très dure. Faute de pouvoir lire dans les pensées de Corvus et plus encore d’avoir pu en parler avec lui, la guérisseuse ignorait quel recul le jeune homme s’était accordé vis-à-vis de la situation. S’y était-il jeté corps et âme ? Avait-il conscience de toute la complexité que cette relation impliquait ? Ewa comptait bien obtenir ces réponses. Il le fallait. Le sourire de la guérisseuse s’élargit finalement, tandis qu’elle donnait réponse aux paroles de Leonys.

« — Ne nous remerciez pas Leonys, vous auriez fait de même si les rôles avaient été inversés » affirma-t-elle.

Cette réponse stéréotypée n’en était pas moins sincère. Par la suite, la servante de Leonys leur offrit une intervention qui ne manquait pas de singularité et qui laissa à sa suite un silence particulier. Avec une lenteur mesurée, le regard de Corvus se tourna vers la domestique … venant de l’adolescente, il ne s’était pas attendu un seul instant à de tels propos. Il y avait dans cette presque promesse une férocité, une violence que le sakaien ne lui connaissait pas. Le jeune homme ne put s’empêcher de jeter un regard en direction de Leonys, non pas emplis de reproches, mais d’une certaine perplexité, pour ne pas dire questionnement … cette même férocité, cette même violence sommeillaient-elles aussi dans le cœur de la conseillère ? Etait-elle réellement capable de faire ce qu’Akeira venait de dire, était-elle vraiment capable de … tuer ? L’intervention de Leonys sembla vexer la domestique, et tandis qu’il l’observait s’éloigner de plusieurs mètres le sakaien se promis de réfléchir, en d’autres circonstances, à ce qu’elle venait de dire.

Alors que Corvus s’attendait à voir Leonys se confondre en excuses – elle avait bien commencé pourtant – ce qu’elle fit par la suite défia tous ses pronostics. Bien malgré lui, le sakaien sentit son corps se raidir et son regard se porta en direction de Cassius et Abraxas, craignant leur réaction. Les deux hommes demeurèrent un instant interdis, surpris de constater que cette jeune femme qui se tenait devant eux était loin, bien loin d’être une petite minette douce et docile que l’on pouvait importuner impunément. Un nouveau silence se fit l’espace de quelques instants, et du groupe Ewa fut la première à esquisser un sourire. Sur son visage se lisait un certain amusement … la jeune femme venait de mettre à profit ce qu’elle venait de lui dire et cela n’était pas pour lui déplaire. Des deux hommes, Abarxas fut le premier à réagir.

« — Hum … oui, pardonnez-nous Lady Valencia. Vous ne nous y prendrez plus » affirma Abraxas, un peu décontenancé. Jusqu’à la prochaine fois du moins, sans doute … Abraxas semblait avoir retenu la leçon pourtant, car dans son regard laissait paraître une volonté sincère de se repentir.

Cassius, lui, demeura silencieux, étrangement silencieux. De toute évidence les paroles de la jeune femme ne lui avaient pas plu … regrettait-il de ne trouver personne pour rire à son humour si particulier, ou était-il simplement vexé d’avoir été mouché par une femme, Corvus n’aurait su le dire. En digne sakaien qu’il était, Cassius n’était pas dénué d’un certain orgueil qui, couplé à un machisme prononcé, rendait cette situation, à ses yeux, absolument révoltante … mais en présence des Eddaryon et des Dyaga, l’instructeur se garda bien de réagir. Si Cassius faisait sa loi à la caserne, ici les choses étaient différentes. Cette strate n’était pas la sienne et preuve en était : personne ne venait à sa rescousse pour réprimer la Valencia et encore moins Corvus, qui avait laisser paraître sur son visage un sourire satisfait.

Satisfait, oui, c’était le terme. S’il regrettait le malmenage des deux hommes à leur égard, ainsi que le trouble que leurs paroles avaient suscité chez Leonys, Corvus avait trouvé beaucoup trop de plaisir à la voir gronder et montrer les crocs. Dans ce cercle qui était le sien la jeune femme se faisait une place, s’imposait, et le sakaien se fichait bien de savoir que ce faisant, elle avait certainement blessé l’orgueilleux Cassius … cela ne manquerait pas de lui servir de leçon sans doute ; une leçon que les deux hommes – Corvus l’espérait – se garderaient bien d’oublier : Leonys n’était pas une poule, ni un petit chat, ni un petit oiseau timide malmené par le vent, c’était une lionne et ils venaient d’en faire les frais. Le soldat observa les deux hommes d’un air de défi, avant d’offrit à Leonys un regard emplis de fierté. Corvus ne laissait pas son cœur s’éprendre de n’importe qui, comment avaient-il pu en douter ?

Profitant de la diversion de Leonys, Ewa s’empressa de répondre à ses paroles. Avisée, la guérisseuse refusa de laisser à la situation l’occasion de s’envenimer, car Cassius n’avait toujours pas digéré les paroles des deux femmes et clairvoyante, la nordienne s’en était bien rendu compte. Du coin de l’œil, elle pouvait voir Corvus le fixer d’un regard dissuasif, presque mauvais. S’ils se rendaient eux aussi aux épreuves ?

« — Oui, pour le plaisir des yeux seulement. Nous avons passé l’âge de crapahuter sur des murs de pierres et des rondins de bois » répondit-elle, un peu amusée « Quoi que, je m’essaierai bien à l’épreuve de Mido, histoire de montrer aux habitants de la nation verte que Sakai aussi sait faire du thé » affirma-t-elle, un air d’adversité dans la voix.

« — Il serait indécent d’être ici et de ne pas tenter celle de Sakai » ajouta Mélanna.

« — Nous tenterons celle de Sakai aussi » concéda la guérisseuse. Et elle reporta son attention vers les deux nobles « Qui sait, peut-être aurons-nous la chance de vous voir passer … oh et, Corvus, j’ose espérer que tu feras honneur à ta vieille mère en brillant au Thé de Mido. Tu as plutôt intérêt, ou je ne manquerai pas de te faire passer quelques heures supplémentaires à la Grande Bibliothèque, n’en déplaise à ton père et à Bresingra elle-même » déclara-t-elle, le regard brillant de malice.

En réponse à ses paroles, Corvus ne put s’empêcher de sourire. Il avait plutôt intérêt oui … s’il était loin d’égaler les talents de sa mère en matière de potions et de décoctions, Ewa lui avait légué certains savoirs certes primaires, mais qui pouvaient parfois faire la différence entre la vie et la mort.

Parce que, comme tout à chacun Ewa percevait le temps passer et leur échapper, la guérisseuse s’apprêta à prendre congé d’eux.

« — Bien, avant de vous laisser partir j’ai quelques mots à dire à mon fils. Rien de bien vital, mais je vous l’emprunte tout de même quelques instants » déclara cependant la guérisseuse, réservant ses derniers mots à la kunioise.

Elle ne s’était pas départie de son sourire, contrairement à Corvus dont le visage venait soudainement de se figer. Le jeune homme savait cacher ses émotions, oui, parfois, mais pas toujours et l’inquiétude qui venait de le gagner était palpable et n’échappa à personne. Ewa offrit un dernier sourire à Leonys, avant d’inviter son fils à la suivre d’un signe léger de tête. Le sakaien fronça les sourcils en voyant sa mère s’éloigner du groupe … que pouvait-elle avoir de si important à lui dire, qui nécessitait tant d’empressement ? Cela ne lui ressemblait pas et c’était bien ça qui l’inquiétait le plus. Comprenant qu’il n’avait pas tellement le choix, le jeune homme se tourna vers Leonys, avisa un instant Akeira toujours en retrait. L’air de rien, Cassius avait disparu et les Dyaga s’étaient détachés de leur duo pour attendre de leur côté le retour d’Ewa. Se rapprochant un peu, il laissa ses doigts se refermer sur les mains de la jeune femme.

« — Je n’en ai pas pour longtemps. J’espère » affirma le sakaien, pourtant peu sûr de lui. Il aurait voulu s’excuser pour cet abrutit de Cassius, pour cet idiot d’Abraxas, mais Ewa avait semé dans son cœur un doute qui le rendait distrait. Il jeta un regard en direction d’Akeira « J’espère qu’elle ne restera pas trop longtemps fâchée » fit-il remarquer.

Cela l’embêtait tout de même un peu, de savoir la jeune fille fâchée, quelque part par sa faute.

HRP:
Revenir en haut Aller en bas
Leonys A. Valencia
Leonys A. Valencia

Vol


Messages : 380
Écus : 601
Âge du Personnage : 27 ans
Métier / Occupation : Conseillère Économique
Lieu de Résidence : Vénovos
Équipe Pokémon : One day among many (ft. Leonys) 330 AETIUS - Libégon ♂ - Lévitation - Sérieux

One day among many (ft. Leonys) 6wp6 DANAÉ - Lucario* ♀ - Impassible - Relax

One day among many (ft. Leonys) 873 ARIANE - Beldeneige ♀ - Écran Poudre - Relax

One day among many (ft. Leonys) 359 ORESTE - Absol ♂ - Chanceux - Mauvais

One day among many (ft. Leonys) 677 NAPOLÉON - Psystigri ♂ - Regard Vif - Modeste

One day among many (ft. Leonys) 156 SOLAL - Feurisson ♂ - Brasier - Prudent

One day among many (ft. Leonys) 172 HÉLIOS - Pichu ♂ - Statik - Timide

One day among many (ft. Leonys) 408 MAYA - Kranidos ♀ - Sans Limite - Fofolle
Vol


Message Sujet: Re: One day among many (ft. Leonys)   One day among many (ft. Leonys) EmptyJeu 9 Juil 2020 - 17:05

Ai-je commis une terrible erreur ? Il faut dire que mes paroles ne manquaient pas d’audace, et en d’autres circonstances probablement m’en serais-je quelque peu félicité. Je me découvre une énergie à imposer des limites claires, à m’imposer tel que je le suis sans le moindre détour. Cette manière d’être, nouvelle après de longues années à me montrer aussi discrète, a quelque chose de particulièrement satisfaisant d’autant plus que l’effet créé par cette intervention ne manque pas de charme : l’un se confond en excuses alors que l’autre se referme brutalement dans un silence qui communique parfaitement son impression sur ce que je viens de dire. Malgré tout, mon intention n’était pas d’écraser les proches de Corvus : croyez-moi je n’ai pas l’intention de plaire à tous et encore moins à ceux qui de par leurs actions peuvent provoquer mon malaise. Or, je préférerais tout de même à Corvus de se trouver en fâcheuse position par ma faute. Peut-être lui-même croit-il que je me suis montrée trop audacieuse ou directe… Bon, à mon sens c’était bien de bonne guerre après les sous-entendus vulgaires à notre endroit. Je ne permettrai pas que notre intime soit ainsi exposée par deux nigauds qui n’ont rien de mieux à faire que de s’intéresser à la vie des autres. Cassius et Abraxas viennent de rencontrer brutalement mes murailles et je ne suis pas prête à les abaisser pour eux.

Malgré tout, ce dernier semble tout de même sincère dans ses excuses, ce qui me détend un peu. Malheureusement pour le noble du nord, je crois que nous avons simplement des personnalités opposées voire incompatibles : lui est expressif et exubérant alors que je suis renfermée et peu démonstrative. Pour le rassurer quant à ses dires, je décide tout de même de lui offrir un sourire pour le rassurer.

«Vous êtes tout pardonnés, ne vous inquiétez pas.»

J’aimerais ajouter que je n’ai simplement pas leur familiarité ou le même type d’humour, mais ce serait probablement un peu trop en dévoiler à mon sujet et j’ai espoir de ne plus évoquer ce sujet de près ou de loin. Une part de moi reste préoccupée par le départ d’Akeira, indépendamment d’Aster. Je n’aime pas la voir s’enflammer de la sorte même si j’y ai l’habitude désormais. En redressant les yeux, je surprends une œillade de la part de Corvus… est-ce de la fierté que je vois briller dans ses prunelles ? Ainsi je me fourvoyais au sujet de ses impressions : c’est qu’il a bien aimé me voir rugir de la sorte. Son appui me tire un sourire beaucoup, beaucoup trop grand que je peine à cacher non sans une certaine gêne. Autant dire que cette manière de m’observer a agité en moi bien, bien des émotions que j’aurais désiré tranquilles en présence d’autrui. En émoi, je peine à faire attention à la suite de la conversation tant mon cœur s’affole dans ma poitrine. Le savoir de mon côté, véritablement de mon côté, a quelque chose d’enivrant, de surréel.

De ce que je saisis de la suite des paroles d’Ewa, sur lesquelles je dois véritablement me concentrer pour éviter de rougir telle l’idiote éperdue que je suis, le petit groupe participera à un certain nombre des épreuves. Je dois m’avouer un peu déçue de ne pas voir la guérisseuse s’aventurer sur le rondin de la lutte de Kuni, il me semble qu’elle n’en aurait été que plus belle et sauvage ! Son intervention au sujet du thé midoyen me tire un sourire : s’il y a bien une épreuve où j’ai la certitude d’échouer c’est bien celle-ci. Sa petite pique envers son fils a quelque chose d’attendrissant. De toute évidence, le lien qui l’unit à sa mère a une toute autre saveur que celui que j’entretiens avec ma propre génitrice. Il y a entre eux une forme de complicité que je ne peux que leur envier.

Mon sourire s’estompe rapidement néanmoins alors que cette grande dame de Sakai prend congé en quémandant une audience privée avec ce-dit fils. Aussitôt, mon imagination me porte à des scénarios fatalistes : elle ne peut que le questionner à notre sujet, probablement pour lui dire ce qu’elle pense réellement de moi, de nous ! C’est-à-dire, bien entendu, qu’elle désapprouve tout autant que son mari. Et si elle parvenait à le convaincre de tout laisser derrière lui ? C’est vrai que Corvus pourrait trouver un meilleur, un bien meilleur parti. Aussitôt, je m’affole. Un sentiment encouragé par l’expression tout aussi hagarde du jeune homme concerné. De toute évidence il ne s’attendait pas à cette requête et s’inquiète tout autant des raisons de celle-ci. Nerveusement, j’observe la femme partir, sursautant en sentant les doigts du cavalier aérien rejoindre les miens.

«J-j’espère au-aussi… Je n’ai même pas eu l’occasion de te montrer m-mon nouveau Pokémon que j’ai adopté ce matin après tout.» mon malaise ne fait absolument aucun doute. Je suis inquiète, même si je tente de le cacher, c’est un échec cuisant. «Ne t’inquiètes pas pour Akeira, je vais aller lui parler. Elle est… à l’image de son type. Chaleureuse, énergique, mais aussi enflammée lorsqu’il s’agit de ce qui lui tient à cœur. Nous avons eu une conversation sur… certains sujets juste avant de vous rejoindre ce qui a provoqué je pense un désir de me protéger devant ces sous-entendus. Elle s’excusera en temps et lieu, j’y tiens.»

Ainsi je le laisse partir, en sachant de toute manière que de le retenir ne ferait que retarder cette conversation. M’excusant à mon tour auprès des Dyaga (tiens, Cassius est parti quand exactement ? On dirait que je l’ai véritablement froissé…) et m’approche d’Akeira qui s’est aventurée non loin du lac où se produit l’épreuve kinioise. Sentant mon approche, elle ne se retourne pas mais elle s’adresse aussitôt à moi.

«Je suis désolée, d’accord ?» fait-elle, sur la défensive. «Après notre conversation de tout à l’heure, j’étais juste… fâchée de comment ils agissaient ! Puis c’est pas comme ça qu’on traite une personne !»

«Je suis d’accord, Akeira, mais je sais me défendre, tu n’as pas besoin de me protéger.»

«Mon œil ! Vous aviez l’air pétrifiée.»


Je soupire.

«Ce n’est pas une raison pour menacer les gens, Akeira.»

«Hm. Je sais. Je suis désolée. J’irai m’excuser quand je ne serai plus fâchée. Vous pensez que Corvus aura une mauvaise opinion de moi maintenant ?»


Je souris. Malgré ses accès de colère, la jeune femme ne ferait pas de mal à une mouche. Nous poursuivons notre discussion en attendant le retour de Corvus pour les épreuves… En espérant que tout se passe bien de son côté.
Revenir en haut Aller en bas
Corvus Eddaryon
Corvus Eddaryon

Psy


Messages : 354
Écus : 1335
Âge du Personnage : 25 ans
Métier / Occupation : Cavalier Aérien (Soldat)
Lieu de Résidence : Enogen
Équipe Pokémon : 9 pkmns
Toujours avec lui :
One day among many (ft. Leonys) Salava10 One day among many (ft. Leonys) Mini0110 One day among many (ft. Leonys) Tukq One day among many (ft. Leonys) Mini0410
Au Manoir Corvaillus :
One day among many (ft. Leonys) Q4uu One day among many (ft. Leonys) Saphir11
Ailleurs :
One day among many (ft. Leonys) Mini1110 One day among many (ft. Leonys) H69i One day among many (ft. Leonys) Nymeri16
Psy


Message Sujet: Re: One day among many (ft. Leonys)   One day among many (ft. Leonys) EmptySam 11 Juil 2020 - 7:30


ONE DAY AMONG MANY
Things aren’t white or black, they’re grey,
with many shades. Some are just darker than other

Un nouveau pokémon, adopté ici ? A cette idée, un sourire naquit sur le visage du sakaien. Entre deux rondes, Corvus n’avait pas manqué de jeter un œil au salon d’adoption … il se souvenait du grand Léviator, qui avait suscité bien des intérêts, mais aussi du Békipan, qui n’avait pas manqué de faire parler de lui en faisant constamment tomber des cordes d’eaux sur les visiteurs qui avaient la curiosité de s’approcher de lui. Le soldat se demandait sur laquelle de ces créatures le choix de Leonys s’était porté.

« — Un nouveau pokémon ? J’ai hâte de le rencontrer » affirma le sakaien, un intérêt sincère dans le timbre de sa voix. Il repensa à ce que la jeune femme venait d’affirmer concernant Akeira … oui, elle avait raison : la jeune fille était bien à l’image de son type. Flamboyante « C’est vrai » concéda le jeune homme « En cela, Imany et elle se ressemblent : leur magie leur sied à merveille. Le Destin n’aurait pas pu mieux choisir » déclara-t-il, un sourire sur le coin des lèvres.

Corvus se rendit compte un peu trop tard de ce que ses paroles impliquaient. Le jeune homme venait de se montrer négligeant concernant ce don qu’il avait désormais et qu’il souhaitait garder plus ou moins secret. En présence de la jeune femme, cela semblait devenir habituel désormais … quoi de plus prévisible, puisque sa garde s’en trouvait baissée ? Dès le premier instant, le sakaien avait su reconnaître l’aura bleue autour de la cuisinière, si semblable à celle de Saphira, sa Draby. Leonys allait-elle se questionner concernant la manière dont le soldat le savait ? De toute évidence, c’était trop tard pour faire machine arrière. Dans l’espoir d’étouffer un peu l’affaire, Corvus poursuivit, déposa un baiser sur le front de la kunioise.

« — On se retrouve à l’épreuve de Kuni » proposa le jeune homme, lui offrant un dernier sourire tendre.

Et, malgré tout un peu nerveux, il l’abandonna pour retrouver Ewa. Tandis qu’il traversait la distance qui le séparait de sa mère, Corvus ne put s’empêcher d’avoir une pensée pour cette fameuse conversation que Leonys avait mentionné. De quoi les deux femmes avaient-elles pu bien parler, pour rendre l’adolescente si prompt à l’agacement ? Parfois, Corvus regrettait sa curiosité.


Restée en retrait, la guérisseuse l’attendait et le suivit du regard tandis qu’il s’approchait … de loin, elle l’avait observé, l’air de rien, prendre congé de la kunioise. Elle se garda bien de commenter, mais le sourire léger qu’elle affichait sur le coin des lèvres en disait bien assez. Tout d’abord silencieux, ils se mirent à marcher d’un pas lent, s’éloignant doucement des tentes et du brouhaha du Carnaval.

« — Elle te plait, n’est-ce pas ? » lui demanda finalement Ewa. Corvus fit semblant de ne pas comprendre.

« — Qui ça ? » répondit-il, faussement perplexe. La guérisseuse lui jeta un regard entendu et un sourire s’esquissa sur le visage du sakaien « Ai-je vraiment besoin répondre ? » déclara-t-il alors, sur un ton d’évidence. Cet échange léger, cependant, n’était que les prémices de la discussion qui les attendait et Corvus le savait. Ewa laissa quelques instants de silence s’écouler, avant de poursuivre.

« — Ton père est au courant, je suppose que tu t’en doutes » affirma la guérisseuse « Il est furieux que tu lui ais désobéis. Les rumeurs vont bon train depuis, tu sais que certains disent que tu es le père de son fils ? » fit-t-elle remarquer.

« — Oui, j’ai entendu parler de cette histoire. Qu’est-ce que j’y peux, si les gens sont idiots ? » lui répondit Corvus.

« — Les gens sont idiots, oui, mais ils parlent, là est le problème. Tu ne crois quand même pas que cela n’a pas de conséquences, chez nous à Enogen ? » rétorqua Ewa. Corvus demeura silencieux … bien sûr qu’il le savait. Le jeune homme se savait à l’abri à Venovos, loin de la tempête qui sévissait à l’ouest, loin d’Assam et de ses reproches. La guérisseuse soupira un instant « Corvus … si vous continuez, cela te mènera sur une voie sans retour. Je … je sais que c’est compliqué et que ça va te paraître prématuré, mais il faut que les choses soient claires pour toi, pour vous. J’aimerai tellement te laisser profiter impunément et te regarder papillonner comme un enfant mais … Corvus, tu n’es pas né dans la bonne maison pour cela. Je suis désolé » déclara-t-elle à regret « Ce qui est en jeu est beaucoup plus important que tu ne peux l’imaginer » ajouta finalement la nordienne. Le jeune homme fronça les sourcils.

« — Père surestime l’importance de la maison d’Eddar … le monde ne tourne pas autour de nous, de lui. Nous n’avons plus rien à léguer, si ce n’est quelques pièces d’or et des souvenirs d’une époque passée. L’âge d’or de la maison d’Eddar est révolu et ne reviendra pas » affirma le jeune homme.

« — Pas sans sacrifices, non » répondit Ewa sans en dire davantage. L’incompréhension, couplée d’une certaine inquiétude gagna un instant le visage du sakaien « C’est ce qui fait la différence entre toi et ton père, Corvus : ton père voit plus grand, bien plus qu’un simple héritage. Ton histoire avec Leonys met en péril ses projets, et tu sais ce qui arrive aux choses qui se mettent en travers de son chemin » déclara la guérisseuse. Corvus pouvait sentir l’agacement l’envahir, lentement mais surement.

« — Vraiment, que peut-il bien espérer ? Plus d’or ? Plus de terres ? Que peut-il bien espérer, que Leonys n’a pas ? » lui demanda Corvus, qui perdait un peu patience. Cette fois, Ewa ne répondit pas tout de suite. Dans son regard, le soldat pouvait lire un regret certain … Corvus ne pouvait pas comprendre et elle le savait.

« — Je sais que c’est compliqué, Corvus » répéta-t-elle finalement « Tu n’as pas toutes les cartes en main, tu dois me faire confiance, Corvus. Je suis de ton côté, tu le sais n’est-ce pas ? Il faut que tu me fasses confiance. Je vais te poser deux questions, ne me répond que par oui ou non. Tu as compris ? » lui demanda Ewa.

Silencieux, le jeune homme acquiesça, aussi la guérisseuse se lança-t-elle.

« — Est-ce que tu l’aimes ? » questionna-t-elle.

Corvus s’était attendu à cette question bien sûr. Il se l’était lui-même posé et y avait trouvé réponse, mais de là à l’avouer à haute voix, en tout état de cause ? Comme toujours, le sakaien se retrancha dans ses acquis … cet aveu lui appartenait, à lui et à lui seul.

« — J’ai de l’affection pour… » commença-t-il, mais le regard qui lui porta sa mère le coupa.

Avait-il vraiment cru pouvoir lui échapper ? Toute la difficulté résidait dans la dualité des réponses et Ewa ne comptait pas le laisser s’en sortir aussi facilement. La règle, oui, la règle … oui ou non ?

« — Oui » répondit-il alors.

Corvus le savait, Ewa aurait voulu le cacher, mais à cette idée un sourire s’esquissa sur le coin de ses lèvres. Elle ne se laissa pas gagner par l’émotion cependant, et la guérisseuse prit sur elle pour poursuivre.

« — Est-ce que tu te vois passer le restant de ta vie avec elle ? » demanda-t-elle ensuite. Cette fois, s’en était trop pour Corvus.

« — Je ne sais pas » répondit le soldat, de nouveau agacé. Cet interrogatoire lui déplaisait … s’il en savait plus qu’il ne voulait bien le dire à Ewa, il considérait que cela ne la regardait pas. La guérisseuse insista pourtant, décuplant l’agacement du cavalier « Je ne sais pas, comment est-ce que je pourrai répondre à une question pareille ?! » s’énerva le jeune homme « Aujourd’hui, bien sûr que j’ai envie, mais demain ? Et après demain ? La vie c’est long, on se connait à peine et nous n’avons même pas … » déclara-t-il, mais la nordienne ne le laissa pas finir.

« — La règle, Corvus. Oui ou non ? » le coupa Ewa.

L’espace d’une fraction de seconde, Corvus la fusilla du regard. Il prit une inspiration, tachant de se calmer … répondre était inévitable. Se voyait-il passer le restant de sa vie avec Leonys Valencia ? L’aimait-il assez pour cela ? La réponse ne tenait pas dans un simple oui ou non – c’était plus compliqué que cela ! – pourtant c’était la seule chose qu’Ewa était en mesure d’accepter et Corvus le savait. Le cavalier se donna un instant pour y réfléchir … il voulait que cela dure avec Leonys, bien sûr, c’était bien ce qui posait problème. Malgré leur différence de loyauté – elle appartenait à Kuni et lui à Sakai – il ne voulait pas voir leur histoire s’arrêter. Il repensa à toutes ces choses qui les faisaient se ressembler, à toutes celles qui les unissaient, à cette adéquation jusqu’alors parfaite dans les attentes qu’ils avaient l’un pour l’autre … si Corvus n’avait pas la naïveté de croire que tout serait toujours parfait, une part de lui savait que c’était elle, elle qui se tenait au bout de son fil rouge. La jeunesse le faisait-il croire cela ? Le manque d’expérience ? La crédulité ? Le soldat n’en savait rien, mais cela ne retirait en rien la véracité de son ressenti … mais s’il se trompait ? Le jeune homme tenta de relativiser … répondre ne l’engageait à rien après tout. C’était juste une question, n’est-ce pas ? Rien qu’une question.

« — Oui » répondit-il enfin.

Ewa s’y était attendu, car sa réponse ne se fit pas attendre.

« — Alors vous devez vous marier » affirma-t-elle, sans préavis. Le cœur du sakaien fit un bond dans sa poitrine. Il cessa brutalement de respirer, en proie au choc … ce n’était pas tant le fond qui le surprenait le plus, mais bien la forme. Ewa s’était-elle un jour montré plus directe ? Corvus n’en avait pas souvenir « Vous devez vous marier, avant que ton père arrive à obtenir ce qu’il veut. Tu sais qu’Assam est ambitieux et que ses projets pour toi sont … faramineux. Si vous le faites maintenant, vous lui couperez l’herbe sous le pied, mais vous devez le faire maintenant, avant que demain n’arrive trop vite et qu’il ne soit trop tard » déclara la guérisseuse.

De nouveau, le sakaien fronça les sourcils. Avant que demain n’arrive trop vite et qu’il ne soit trop tard … que voulait-elle dire ? Que savait-elle, qu’il ne savait lui-même pas ?

« — Vous savez quelque chose » affirma brusquement Corvus. Le silence d’Ewa le conforta dans cette idée « Si vous savez quelque chose, vous devez me le dire, j’ai le droit de savoir » déclara le jeune homme « Qu’est-ce qu’Assam a prévu ? Qu’est-ce qu’il a dans la tête ? J’ai le droit de savoir ! » s’énerva le sakaien, qui se heurtait au silence de sa mère.

Le cavalier sentait son sang-froid lui échapper, pourtant cela n’inquiéta pas Ewa le moins du monde. Des loups, elle en avait entendu grogner et gronder … elle connaissait celui-là mieux que n’importe quel autre.

« — Si tu fais ce que je te dis, cela n’arrivera pas » répondit-elle simplement. La frustration gagna le sakaien, qui resta un moment silencieux.

« — Je le convaincrai d’accepter Leonys, de nous laisser du temps » affirma finalement le soldat, la voix emplie de convictions. La guérisseuse leva vers lui un regard résigné.

« — Leonys est la deuxième d’une fratrie de trois. A la mort de ses parents c’est sa sœur aînée qui héritera de la fortune des Valencia. Son mariage avec Arthur Torres lui a octroyé quelques biens, qui reviendront à sa mort à son fils, Aster. Si vous avez un enfant un jour, il n’héritera de rien du tout. Son héritage n’apportera rien à la maison d’Eddar : ni terre, ni fortune, ni alliés à Sakai » Elle fit une courte pause « Ton père n’acceptera jamais » conclue-t-elle finalement, prenant le soin d’articuler chaque syllabe comme pour mieux ancrer l’idée dans l’esprit de son fils.

Silencieux, Corvus accusa l’information. Si son cœur l’avait toujours un peu espéré, son esprit l’avait toujours su : de son plein grés, Assam n’accepterait jamais d’unir sa lignée à celle des Valencia. Comment l’aurait-il pu, puisque la maison d’Eddar n’avait toujours compté que des sakaiens dans ses rangs ? Le désespoir gagna un instant le soldat … non, il y avait une autre solution, c’était obligé. Le jeune homme n’avait pas fait tout ce chemin pour se buter à pareille issue.

« — Non, je ne peux pas lui imposer cela, c’est hors de question » affirma-t-il après un long instant de silence « Elle me fait tout juste confiance, ce … c’est trop tôt, c’est beaucoup trop tôt, je ne sais même pas si elle le voudra un jour. Je trouverai un autre moyen » promit-il.

« — Corvus ! Corvus écoute-moi : parfois il faut apprendre à courir avant de savoir marcher » lui répondit Ewa « Je ne veux pas te mettre la pression Corvus, ni à toi, ni à elle. Je suis simplement réaliste, prévoyante. Je sais qu’elle est spéciale pour toi, qu’elle n’est pas comme les autres. Je ne la connais pas aussi bien que toi, mais si tu l’aimes, alors c’est qu’il y a une raison. Tu es parfois un peu naïf, mais j’ai foi en ton jugement » déclara-t-elle en souriant un peu « Je sais que tu n’as pas choisie la voie la plus facile, une voie qu’un autre a déjà pris avant toi. Elle a ses réserves, sans doute, et c’est normal ; mais si elle t’aime elle aussi, il faut qu’elle fasse cet effort. Si tu es heureux avec elle aujourd’hui, et si elle est heureuse avec toi, alors faites-le, convainc-la de le faire. Si tu ne fais rien et que tu laisses Assam choisir à ta place … tu le regretteras un jour. Il ne s’agit pas de vous forcer la main, il s’agit de vous sauver vous, de te sauver, toi » Elle s’arrêta un instant « Vous pourrez toujours … trouver un compromis plus tard. Lorsque la tempête sera passée » acheva-t-elle.

Du regard, elle cherche l’attention de son fils, qui s’était murer dans un silence bien trop profond. Ewa laissa quelques secondes s’écouler … elle avait appris depuis longtemps à déchiffrer les silences de son fils. Il réfléchissait.

« — Réfléchis-y, Corvus, prends le temps de le faire avant de te fermer à l’idée » déclara-t-elle « Parle-lui-en, donne-lui l’occasion d’y réfléchir elle aussi, de prendre sa décision. C’est comme ça que ça fonctionne : les décisions se prennent à deux, ou pas du tout. Ne fait pas ce choix à sa place, laisse-lui le droit de choisir … et pourquoi pas de te surprendre » La nordienne posa une main sur le torse de son fils. Malgré la gravité de ses paroles, un sourire se dessina sur son visage à l’idée de ce qu’elle s’apprêtait à dire « Epouser Corvus Eddaryon n’est peut-être pas aussi terrible que tu l’imagines » affirma-t-elle enfin.

Son sourire se voulut communicatif, mais l’esprit du sakaien était bien trop préoccupé pour y donner réponse. Leurs pas les avaient menés presque loin et à l’ouest, perdues loin, très loin dans l’horizon, Corvus pouvait apercevoir les montagnes de Sakai, dont certains monts demeuraient constamment blancs. Tandis qu’ils prenaient le chemin du retour, Ewa pouvait sentir Corvus traîner le poids dont elle venait de le charger. Ils ne parlèrent plus pendant un long moment, jusqu’à ce que Corvus ne rompt finalement le silence.

« — Arthur Torres. Que sait-on sur lui ? » demanda Corvus au bout d’un moment. Sa question sembla surprendre Ewa.

« — Il siégeait au conseil de Kuni, sa famille est importante et respectée à Venovos. Il a été tué par des voleurs qui s’étaient introduit chez lui, il me semble » raconta la guérisseuse.

« — Où était Leonys lorsque c’est arrivé ? » questionna le jeune homme.

Ewa n’en savait rien et Corvus du se satisfaire de cette absence de réponse. Pendant un moment, le sakaien demeura silencieux, hésitant. Seul le bruit de leurs pas sur le sol asséché de Ran s’élevait.

« — Il la battait » déclara-t-il, presque brusquement. Cette révélation fit s’agiter le regard d’Ewa. Pendant un instant, Corvus eut le sentiment de trahir le secret de Leonys, mais il poursuivit « Elle était à Sakai, sous la protection de nos érudits lorsqu’il l’a abordé. Comment cela a-t-il pu arriver ? Comment nos érudits ont-ils pu laisser un monstre s’approcher d’une de leur élève ? » demanda le jeune homme, un air de reproche dans la voix.

Non, Corvus ne comprenait pas. Eux qui étaient si sages, si avisés, eux qui savaient tant de choses … comment avaient-ils pu laisser cela arriver ? L’aspect secret de la chose ne le rebutait pas : Corvus savait que tout se savait dans le monde dans lequel ils vivaient. La guérisseuse soupira doucement … Corvus était si grand, si imposant qu’elle en oubliait parfois sa jeunesse, ainsi que la naïveté dont il faisait parfois preuve.

« — Les monstres ont forme humaine, Corvus. Ils partagent notre lit, mangent à notre table » répondit-elle simplement « Arthur Torres était un homme, avec des qualités que Leonys a aimé, et des défauts qu’elle a regretté. C’est arrivé, tu ne peux rien y faire, et te demander comment cela a pu arriver ne changera rien.  C’est arrivé, c’est tout ce qui importe. Ne t’imagine pas qu’elle n’a pas un jour été heureuse avec lui, ni qu’il est le mal incarné. Ne juge pas un homme pas ses plus sombres actions. Les choses ne sont jamais entièrement noires ou blanches, elles sont grises et possèdent bien des nuances. Certaines sont juste plus sombres que d'autres » expliqua la guérisseuse.

Ses paroles le laissèrent silencieux un instant. Cela ne réglait pas son problème bien sûr – l’ultimatum d’Ewa pesait toujours sur ses épaules – cependant, indépendamment de cela les propos de la guérisseuse venaient d’apaiser quelque chose en lui, tel de l’eau sur des braises ardentes. Si Leonys avait accepté de tourner la page avec Arthur, Corvus devait faire de même. Il devait laisser cela derrière eux, aller de l’avant, ne pas rendre de compte … et par-dessus tout, il devait laisser mourir cette haine grandissante qui brûlait en lui, car Arthur était déjà mort et il ne pouvait poursuivre un fantôme. Pourtant, comme si c’était la sienne, le jeune homme pouvait sentir l’ombre de l’ancien conseiller derrière lui, toujours, toujours. Il peinait à s’en défaire et aurait voulu se battre pour s’en libérer, au lieu de ça cela le suivait, toujours, toujours.

« — Son ombre … elle plane toujours sur moi comme un soleil obscur » déclara finalement Corvus « J’ignore si je parviendrai à m’en défaire un jour … et s’ils avaient raison ? Et si un jour je lui faisais du mal, sans le vouloir, sans le savoir ? » se questionna le sakaien.

« — Oh, Corvus » s’émotionna doucement Ewa « Personne n’est parfait, et tout le monde nous fait souffrir un jour, d’une manière ou d’une autre. Il faut juste … être capable de définir qui en vaut la peine ou non » affirma-t-elle « Tu en vaux la peine, Corvus, et sans doute Leonys en vaut la peine aussi. Ne doute pas de toi, tu sauras comprendre si les choses vont trop loin. Tu as cette force en toi, celle d’écouter les gens, de voir ce qu’ils cachent. Tu sauras » déclara-t-elle, plus certaine que jamais.

Soudainement, le visage de la guérisseuse se transforma, comme si quelque chose venait de lui revenir en mémoire.

« — Parlant de force … » Elle se mit à chercher quelque chose dans les pans de sa robe et en sortit finalement une Captis Ball, que le sakaien connaissait bien et pour cause : c’était celle de Saphira, la Draby qu’il avait ramené de Ran en même temps que Skadia « Tu devrais la garder avec toi, Corvus. Elle s’ennuie sans toi » affirma la guérisseuse en lui tendant la balle « Et … je crois que l’une de tes Minisange est encore en vie, Corvus. Depuis que tu es parti, un Bleuseille rode constamment au Manoir d’Eddar, cherchant quelque chose … Ronan ne les a peut-être pas mangés finalement, comme tu t’obstines tant à le croire » déclara la nordienne.

Corvus avisa un instant la Captis Ball, la soupesa.

« — Qui va vous protéger, sans elle ni moi à vos côtés ? » lui demanda simplement le soldat. Ewa eut un sourire.

« — Elle ne peut rien faire contre les dangers qui rôdent à Enogen, et toi non plus » affirma la guérisseuse « Et cesse de croire ta vieille mère sans défense. Les femmes aussi savent se battre, tu es au courant ? » déclara-t-elle, souriant de plus belle.

Cette fois, la guérisseuse lui arracha un sourire. Les tentes reparurent dans leur champ de vision, d’abord lointaines, puis de plus en plus proches. Ewa s’arrêta avant d’y parvenir. Déjà, au loin s’élevait le brouhaha de l’évènement.

« — C’est ici que nos chemins se séparent » affirma la sakaienne « Leonys doit t’attendre, je ne voudrais pas abuser de votre temps. Je t’ai eu pour moi toute seule pendant plus de vingt ans, je peux bien partager à l’occasion » déclara-t-elle, les yeux brillant d’amusement. Elle reprit son sérieux « Réfléchis à ce que je t’ai dit Corvus, mais pas trop longtemps … le temps finira par jouer en votre défaveur. J’espère qu’on se recroisera avant notre départ, autrement soit prudent et, dans une moindre mesure … profite. Enfin ... pas trop quand même » ajouta-t-elle d’un air entendu, toujours un peu amusée.

Ewa hésita un instant, avant de finalement entourer son fils de ses bras. Elle peinait à en faire le tour, contrairement à Corvus qui referma sans mal les siens sur elle. Le soldat plongea son visage dans ses longs cheveux noirs, que le temps n’avait pas encore parsemé de blanc. L’étreinte passée, ils se séparèrent finalement non sans un dernier sourire, et Corvus l’observa s’éloigner et disparaître. A sa ceinture, il rangea la Captis Ball de Saphira avant de prendre le chemin du lac, où l’attendait Leonys et l’épreuve de Kuni. Malgré l’échange qu’il avait eu avec Ewa, son esprit demeurait apaisé – empli de doutes et de pensés, mais apaisé – après tout, ils avaient encore un peu de temps. S’il ne pouvait que donner raison à sa mère, Corvus demeurait prudent, espérait-il avisé. Les choses allaient bien avec Leonys et le sakaien ne voulait pas que cela change. Le mieux était l’ennemi du bien … un mariage ? Non, s’il comprenait le raisonnement de sa mère et s’il reconnaissait le bien-fondé de sa solution, il ne pouvait imposer cette … pression à la jeune femme, n’arrivait pas à s’y résoudre. Pourtant, une part de lui se trouvait partagée, car Ewa avait eu l’intelligence d’immiscer cette idée en lui : Leonys avait le droit de savoir, avait le droit de choisir … mais comment lui présenter ça ? Comment le faire sans l’effrayer, sans la braquer ; comment le faire quand il connaissait, déjà, lui-même la réponse ? Laisse-lui le droit de choisir … et pourquoi pas de te surprendre. Mais s’il avait raison ? Non, ce risque Corvus n’était pas prêt à le prendre, pas tout de suite, pas aujourd’hui. Ils avaient le temps, oui, ils avaient le temps. Apercevant au loin Leonys et Akeira, le sakaien chassa toutes ces questions de son esprit. Ils avaient le temps.

Voir la suite :
I. La Lutte de Kuni
II. La Fresque de Sakai
III. Le Thé de Mido
IV. L'Ascension de Ran
Revenir en haut Aller en bas
Leonys A. Valencia
Leonys A. Valencia

Vol


Messages : 380
Écus : 601
Âge du Personnage : 27 ans
Métier / Occupation : Conseillère Économique
Lieu de Résidence : Vénovos
Équipe Pokémon : One day among many (ft. Leonys) 330 AETIUS - Libégon ♂ - Lévitation - Sérieux

One day among many (ft. Leonys) 6wp6 DANAÉ - Lucario* ♀ - Impassible - Relax

One day among many (ft. Leonys) 873 ARIANE - Beldeneige ♀ - Écran Poudre - Relax

One day among many (ft. Leonys) 359 ORESTE - Absol ♂ - Chanceux - Mauvais

One day among many (ft. Leonys) 677 NAPOLÉON - Psystigri ♂ - Regard Vif - Modeste

One day among many (ft. Leonys) 156 SOLAL - Feurisson ♂ - Brasier - Prudent

One day among many (ft. Leonys) 172 HÉLIOS - Pichu ♂ - Statik - Timide

One day among many (ft. Leonys) 408 MAYA - Kranidos ♀ - Sans Limite - Fofolle
Vol


Message Sujet: Re: One day among many (ft. Leonys)   One day among many (ft. Leonys) EmptyLun 20 Juil 2020 - 11:57

Ce «bonne nuit» n’a convaincu personne, pourtant je l’ai prononcé non sans un dernier regard entendu en direction de Corvus. Avec une patience d’ange, j’ai attendu que le sommeil gagne la domestique ainsi que mes Pokémon, avant de m’éclipser de la tente avec la discrétion d’un chat. Une peine parfaitement inutile, puisque tous ici se doutent de mes activités nocturnes depuis le tout début de ce Grand Conseil. Profitant de l’accalmie du campement, je rejoins le sakaien toutes les nuits, profitant de quelques instants complices avant de m’endormir auprès de lui. Il me semble qu’à ses côtés les cauchemars sont moins récurrents et le sommeil plus aisé. L’inconfort de dormir à même le sol se trouve largement compensé par sa proximité. Malgré la chaleur de l’été, je prends parfaitement goût à dormir contre lui; mais j’aime d’autant plus nos conversations tardives, s’étendant parfois (trop souvent) tard dans la nuit. Ce pouvoir de lévitation m’ayant été octroyé me permet d’alléger mes pas, si bien que je ne fais pratiquement aucun bruit en me glissant entre les tentes, sous un ciel assombri par quelques nuages. Je connais désormais le chemin par cœur, et comme tous les soirs, je peux sentir mon cœur s’emballer d’une douce appréhension. Cette fois a toutefois une saveur tout à fait particulière, puisque j’ai pris une décision. Une importante décision. Ce soir est LE soir. Il le faut.

Car les mots prononcés par Lord Dyaga et Cassius me hantent toujours. Tout comme ces nombreuses frustrations face à mes difficultés à ce sujet, à ce désir toujours plus insistant qui se bute, inlassablement, aux élans d’un cœur jadis écartelé. Je ne veux plus me laisser emporter par mes craintes somatiques, physiques, profondes. Serai-je en mesure de les vaincre cette nuit ? Je l’ignore, mais la motivation est grande, l’imagination fait son œuvre, colorant mes joues d’une vive teinte que les ténèbres dissimulent. Les doigts tremblants, avides, je m’empare du pan de la tente de Corvus, avant d’émettre un léger sifflement, notre signal pour éviter qu’il ne s’inquiète de voir quelqu’un entrer dans son intimité de la sorte. Je me penche et entre à tâtons dans la tente plongée dans le noir. Je délaisse ma cape à l’entrée, le souffle court de nervosité, avant de m’approcher prudemment de sa silhouette que je distingue dans la pénombre. À quatre pattes, je parviens à lui, me hissant de manière audacieuse sur lui. J’ignore s’il saura identifier la flamme dans mes prunelles alors que je me penche vers lui pour cueillir un baiser déjà avide contre ses lèvres, loin d’être innocent. Je peux sentir la chaleur de son corps contre le mien, diffuse et lointaine, entravée par ma chemise de nuit que dédaigne presque aussitôt. Il me semble irradier moi-même; l’été n’a rien à voir avec la température ascendante de mon épiderme. Mon souffle se mêle au sien, le vent de mes tempêtes intérieures. Je me détache dans l’objectif solitaire de reprendre le cours de ma respiration désormais haletante, incapable de me détacher totalement de cette proximité.

«Bonsoir.» je fais presque candidement à son oreille avant de glisser mon nez dans son cou, que j’inonde de lents baisers destinés à le faire frissonner.

Une entreprise produisant plutôt l’effet contraire, puisque je me sens frémir de tout mon être en descendant jusqu’à sa clavicule, ses épaules puis son torse, sans oser aller plus loin. Pourtant, les idées ne manquent pas, et c’est presque fiévreuse que je reviens à la charge, habitée du désir de ses bras autour de moi. Je sens, dans ma poitrine, mon cœur enfler, enfler, au point de se fendre. Sa proximité, en plus d’animer mes sens, m’apporte un tel sentiment de paix, de bonheur. Je sais que la décision prise aujourd’hui le concernant est la bonne. Non sans trembler, je me retire une fois de plus, glissant à ses côtés puis lui faisant dos alors que je me départis de ma chemise de nuit. Alors qu’elle retombe contre les peaux, mon assurance en fait tout autant. Mentalement, je procède à l’examen de ce corps que j’ai envie de lui livrer, celui qui me fait si honte. Entre les cicatrices qui ne tairont jamais mon passé, ma maigre poitrine et le passage certain d’une grossesse… Je ne suis pas comme les autres qui sont passées entre ses bras avant moi. Du moins, est-ce que je parviens à me convaincre en faisant timidement volte-face, me couvrant aussitôt d’une couverture. La nervosité a fait son œuvre et me voilà bien plus calme, rejoignant ses bras en tremblant si fort que je ne sens plus tout à fait mes doigts. Heureusement, la peau nue de son torse contre moi me guide lentement vers l’apaisement.

Je ne regrette rien. Malgré la peur que m’inspire le fait de me dévoiler ainsi, malgré ma pudeur, de goûter à sa proximité sans la moindre entrave me berce de son charme. Je me sens plus vulnérable que jamais entre ses bras et pourtant parfaitement en sécurité. Je lève les yeux vers lui, désormais habituée à la noirceur et capable de discerner ses traits malgré l’obscurité. Je les dévore du regard, non plus avec la même passion que tout à l’heure. Pourtant, je suis certaine d’une chose : dans la pénombre, il pourra les voir briller de mille feux. Avec tendresse, je lève une main vers son visage et les mots s’esquissent dans mon esprit.

«Je t’-»

Je m’interromps avant de les prononcer. Non, c’est… c’est trop tôt n’est-ce pas ? En suis-je déjà là ? Qu’en est-il de lui ? Je respire un bon coup en me blottissant un peu plus contre lui. Je l’aime.

«Je t’ai enfin pour moi toute seule.» je soupire d’aise, je soupire de bonheur. Il me semble prononcer ces mots à chacune des nuits où je m’éclipse dans sa tente. Je n’ai pas oublié que notre temps tous les deux est compté, que rien ne m’assure ces moments. Alors à quoi bon avouer des sentiments qui pourraient s’évanouir sitôt nous seront à distance ? Malgré mon profond pessimisme, je sais très bien que la distance ne saura avoir raison de ce que je ressens. «Ça faisait presque drôle de te voir sans ton armure aujourd’hui… Je pense que j’y prends goût, à cette armure.»

Un peu trop, même. Tant pis.

«Je n’ai pas envie de dormir.» ça aussi, il me semble le dire à toutes les nuits passées ensemble. «Hum, d’ailleurs, qu’est-ce que ta mère avait à te dire de si important à te demander tout à l’heure ? Je n’ai pas pensé te questionner à ce sujet.»

Cette fois, la nervosité prend une toute nouvelle forme. Je me souviens très bien de l’inquiétude sur son visage lors de la requête de sa mère de s’entretenir avec lui. Par la suite, il n’a pas témoigné d’angoisse particulièrement, mais sait-on jamais. Quelque chose me dit que la conversation m’impliquait, d’une manière ou d’une autre. Ewa est-elle de notre côté ? Ou au contraire une autre réfractaire ? Avec douceur, et un peu pour taire le stress qui m’envahit progressivement, je caresse le torse de Corvus, la tête posée sur son épaule.

Hors-Jeu:
Revenir en haut Aller en bas
Corvus Eddaryon
Corvus Eddaryon

Psy


Messages : 354
Écus : 1335
Âge du Personnage : 25 ans
Métier / Occupation : Cavalier Aérien (Soldat)
Lieu de Résidence : Enogen
Équipe Pokémon : 9 pkmns
Toujours avec lui :
One day among many (ft. Leonys) Salava10 One day among many (ft. Leonys) Mini0110 One day among many (ft. Leonys) Tukq One day among many (ft. Leonys) Mini0410
Au Manoir Corvaillus :
One day among many (ft. Leonys) Q4uu One day among many (ft. Leonys) Saphir11
Ailleurs :
One day among many (ft. Leonys) Mini1110 One day among many (ft. Leonys) H69i One day among many (ft. Leonys) Nymeri16
Psy


Message Sujet: Re: One day among many (ft. Leonys)   One day among many (ft. Leonys) EmptyMar 21 Juil 2020 - 7:03


ONE DAY AMONG MANY
"You have to trust in destiny" said Corvus
"One day, you'll meet someone who will
prove to you how much you were right to do it"

Leurs petites entrevues nocturnes étaient devenues un rituel désormais, quelque chose de non-dit mais d’entendu, comme une évidence. Si les plus naïfs n’y voyaient que du feu, et si les deux nobles concernés se gardaient bien de mettre à jour la mascarade, ils n’étaient cependant pas sans savoir qu’ils ne trompaient personne ou presque. Non sans empressement, Corvus attendait la venue de la jeune femme tous les soirs, bien incapable de s’assoupir tant qu’elle n’était pas là, blottit contre lui. Ce qu’ils faisaient dans cette tente était chargé d’évidences et nourrissait bien des fantasmes, pourtant bien des parieurs auraient perdu leur l’argent en découvrant ce qu’il s’y passait vraiment … en cela, Assam n’avait pas de soucis à se faire. Pour l’instant.

Tout de même, cette journée un peu spéciale n’avait pas été sans émotions. Leur rencontre avec ces abrutis d’Abraxas et Cassius, son échange avec Ewa, puis les épreuves … non, les deux nobles n’avaient pas eu le temps de s’ennuyer, et même s’ils avaient vraisemblablement passé leur journée ensemble, ils n’avaient pas vraiment eu de temps pour eux ; car c’était bien seuls, loin des regards indiscrets, qu’ils se sentaient le plus proches et à même d’être eux-mêmes, et non pas ce qu’on attendait d’eux. Allongé sur les peaux à même le sol, que quelques maigres matelassures rendaient un peu moins dur, alors qu’il attendait l’arrivée de Leonys Corvus n’avait pu s’empêcher de repenser au discours d’Ewa, à ce qu’elle lui avait dit, à cette idée qu’elle avait immiscé en lui. Laisse-lui le droit de choisir. Bien loin d’accepter l’idée du mariage – vraiment, la question ne se posait même pas, comment pouvait-il avoir la prétention de s’en croire digne, sachant tout ce que cela impliquait pour Leonys ? – le concept même d’empêcher la jeune femme de savoir et de faire ses propres choix le gênait un peu plus. Car finalement, Ewa avait raison : Leonys avait le droit de savoir, ou du moins d’être avertie ; pourtant le sakaien ne parvenait pas à se résoudre à froisser ce tableau, jusqu’à présent si parfait ou presque. A l’heure actuelle, il n’avait aucune idée de comment présenter cela à la jeune femme, aussi demeurait-il frileux, anxieux. Un sifflement propre à l’arrivée de la kunioise le sortit brusquement de ses pensées et, se redressant légèrement, le sakaien la vit paraître à travers la maigre ouverture de la tente.

Animée d’une audace nouvelle, l’approche de la jeune femme happa l’attention du soldat et laissa sur le coin de ses lèvres un sourire lent, léger mais pas moins perceptible. Leonys ne lui avait encore jamais offert une telle entrée et le cavalier se surprit à en aimer la hardiesse. Corvus l’observa avancer, son corps frôlant le sien, jusqu’à ce qu’elle eut rejoint ses lèvres qu’elle gratifia alors d’un baiser emplis de ferveurs. Quelque chose de nouveau l’inspirait et le sakaien le percevait dans chacun de ses gestes … les règles du jeu venaient-elle de changer ? Sans doute, car déjà il sentait la tension monter d’un cran, pour son plus grand plaisir.

Susurre à son oreille, la voix de la jeune femme agita son cœur déjà bien malmené. Au contact de ses lèvres sur sa peau, le sakaien perçut chacun de ses cheveux se dresser derrière sa nuque. Il y avait, dans cette manière qu’elle avait d’inverser les rôles – car jusqu’à présent, Corvus avait toujours été le plus audacieux des deux – un plaisir exquis qui n’était pas pour lui déplaire, et pour lequel il ne cachait pas son attrait. A son tour, Corvus laissa la fièvre le gagner et entoura de ses bras le corps frêle de la jeune femme, qu’il ne libéra que quelques instants plus tard pour lui permettre de se redresser. Curieux, le jeune homme l’observa s’éloigner, presque perplexe … avant de comprendre ce qu’elle lui réservait. Lorsque sa chemise quitta son corps pour rejoindre le sol, Corvus sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine et sa respiration se faire plus ample, plus intense. D’abord de dos, le sakaien laissa son regard s’attarder sur ses courbes, jusqu’alors étrangères à ses yeux mais pas à ses doigts. Et puis, finalement, elle se retourna presque timidement, et malgré l’obscurité environnante Corvus l’aperçut une fraction de seconde, juste avant qu’elle ne disparaisse sous une couverture. L’apparition lui laissa un sourire sur le coin des lèvres, tandis que, déjà, elle venait se blottir contre lui, peau contre peau pour la toute première fois.

S’en suivit un calme relatif, qui permit à la respiration du soldat de reprendre un rythme à peu près normal. Sur lui, le sakaien percevait le regard de Leonys, plus intense que jamais. Qu’est-ce qui l’avait décidé à franchir ce pas ? Quelle motivation l’avait poussé à abaisser cette dernière barrière qui les séparait encore ? Corvus n’en savait rien, et tandis que les doigts de la kunioise effleuraient son visage, le soldat baissa les yeux vers elle, s’accrocha à son regard ambré. Par la suite, le cœur du sakaien se figea un instant lorsqu’elle esquissa son début de phrase. Est-ce qu’elle allait le dire, est-ce qu’elle allait vraiment le dire ? Non, elle se ravisa finalement, et s’approchant un peu plus de lui elle changea d’idée … sans cependant réussir à le duper. Loin de se laisser contrarier par cette idée, le cavalier raffermit la prise qu’il avait sur son corps, resserrant son étreinte. Comme à son habitude en pareilles occasion, Corvus avait gardé ses braies. La tension était retombée, un peu, juste un peu … car comment oublier ce corps contre le sien ?

Alors, comme ça, elle aimait bien l’armure hein ?

« — Je peux aller la remettre si ça te plaît tant » lui répondit-il, un sourire bien trop mutin sur le coin des lèvres.

Abandonnant son emprise, le jeune homme laissa le bout de ses doigts se hasarder sur la peau de ce corps qui s’offrait ce soir à lui. Caresse légère et délicate il effleura d’abord son épaule, et non sans lenteur il laissa sa main glisser le long de son bras jusqu’au coude, en escalada les reliefs pour finalement atteindre son ventre et la pointe de ses hanches, qu’il devinait sous ses doigts. A cet endroit du corps, son contact se fit plus intense, plus osé, et là où il n’y avait jusqu’à présent que ses doigts se déposa sa main toute entière. Elle n’avait pas envie de dormir ? Et lui, comment le pouvait-il après une arrivée pareille ?

« — Je ne suis pas certain d’en avoir envie non plus après une entrée si … remarquable. Nous trouverons bien une solution pour résoudre ce problème » répondit-il, l’œil un peu trop brillant.

Les doigts du sakaien s’étaient remis à danser doucement contre sa peau, sur ce ventre qu’il avait connu large et rebondis. Le passage d’Aster avait laissé ses marques et ses traces, mais quoi ? Elle n’était pas parfaite selon le critère des gens du communs, mais les corps parfaits n’avaient rien à raconter, n’avaient pas d’histoires, et Corvus goûtait peu à cette vacuité. En cela, Leonys avait raison : elle était bien différente de celles qu’il avait toujours connu, et s’ils ne s’accordaient pas tout à fait sur le nombre de choses qui faisaient sa différence, au moins étaient-ils d’accord sur ce point. Finalement, Leonys le questionna sur cet échange qu’il avait eu avec Ewa. Corvus s’y était attendu – c’était naturel après tout – aussi n’était-il pas surpris. Alors qu’une réponse lui venait en tête, la main de la jeune femme sur son torse l’apaisait.

« — Hum, rien de … » Il hésita, longtemps, peut-être un peu trop. Rien d’important ? Non, il ne pouvait pas dire ça, il ne pouvait pas lui mentir « … enfin, des choses de mère » répondit-il enfin, un sourire léger sur les lèvres. Il ne lui mentait pas après tout … n’est-ce pas, ce n’était pas un mensonge ? « Fait attention, soit prudent, soit poli, mange tes légumes » énuméra-t-il, non sans une certaine légèreté qui allait grandissante. Il reprit son sérieux « Elle tenait à me rendre ma Draby, Saphira. Soit disant qu’elle s’ennuyait, sans moi à Enogen » raconta-t-il « D’ailleurs, tu m’as parlé d’un nouveau pokémon adopté au stand … tu as pris lequel ? Le Léviator ? Quoi de mieux qu’un Léviator pour une kunioise » fit-il remarquer. Les Léviators n’étaient-ils pas l’emblème de Kuni après tout ?

La réponse qu’il venait de donner à la jeune femme, cependant, ne satisfaisait pas sa conscience. Dans son esprit, il pouvait l’entendre le réprimer et le rappeler à l’ordre.

« — Ma mère … elle s’inquiète pour nous. Elle sait des choses et elle refuse de me les dire » raconta Corvus, revenant un instant sur cette fameuse discussion qu’il avait eu avec Ewa « Elle aimerait que … » Non, non il ne pouvait pas le lui dire « Elle sait que ce ne sera pas toujours facile pour nous, mais elle nous aidera » déclara-t-il finalement. Ewa était de leur côté, c’était le plus important « Je voulais te dire aussi, je … je suis désolé pour ce que Cassius a dit ce matin. C’est un homme du peuple, rustre, il n’aurait pas dû dire cela devant toi. Ce qu’il a dit est … enfin, je … je n’ai pas ce genre de prétentions » affirma le sakaien.

Non, Corvus n’était pas de ces hommes-là … il avait d’autres prétentions, oui, mais pas celles-ci et il avait tenu à ce que Leonys le sache. Cette espèce de fantasme construit autour de lui le gênait, et s’il avait suffisamment de confiance en lui pour ne pas douter de certaines choses, il craignait que l’idée ne mette la jeune femme dans une sorte d’attente, qui risquait de la conduire sur la voie de la déception. Attentif dans l’obscurité, patient quant à sa réponse, la chaleur de son corps lui rappelait sans cesse sa présence. L’issue de cette nuit restait encore à découvrir.

HRP:
Revenir en haut Aller en bas
Leonys A. Valencia
Leonys A. Valencia

Vol


Messages : 380
Écus : 601
Âge du Personnage : 27 ans
Métier / Occupation : Conseillère Économique
Lieu de Résidence : Vénovos
Équipe Pokémon : One day among many (ft. Leonys) 330 AETIUS - Libégon ♂ - Lévitation - Sérieux

One day among many (ft. Leonys) 6wp6 DANAÉ - Lucario* ♀ - Impassible - Relax

One day among many (ft. Leonys) 873 ARIANE - Beldeneige ♀ - Écran Poudre - Relax

One day among many (ft. Leonys) 359 ORESTE - Absol ♂ - Chanceux - Mauvais

One day among many (ft. Leonys) 677 NAPOLÉON - Psystigri ♂ - Regard Vif - Modeste

One day among many (ft. Leonys) 156 SOLAL - Feurisson ♂ - Brasier - Prudent

One day among many (ft. Leonys) 172 HÉLIOS - Pichu ♂ - Statik - Timide

One day among many (ft. Leonys) 408 MAYA - Kranidos ♀ - Sans Limite - Fofolle
Vol


Message Sujet: Re: One day among many (ft. Leonys)   One day among many (ft. Leonys) EmptyVen 24 Juil 2020 - 14:12

Je l’aime.

Je me savais perdue d’avance après tout; le choc n’en demeure pas moins d’une implacable violence. Il me semble que mon combat s’achève, celui que je menais jusqu’alors contre mes sentiments à son endroit. La dernière tentative d’y résister réside dans mes silences, teintés d’insécurité, d’appréhensions multiples. Sachant ma défaite imminente, je n’accepte pas de capituler pour autant, pas totalement du moins, pas sans savoir ce que le sort nous réserve. Ces dernières semaines m’ont permis de le découvrir bien plus encore, de nous découvrir d’autant plus de similitudes mais aussi de disparités, mais surtout une complicité grandissante. Une à laquelle je refuse de renoncer si jamais l’étendue de mon affection ne doit pas être partagée, du moins pas à cette intensité. À vrai dire, Corvus Eddaryon et ses pensées demeurent encore et toujours bien mystérieux à mes yeux et des non-dits émanent bien des questionnements. Or, qui pourrait me reprocher de simplement apprécier ce que nous avons pour le moment ? Le temps viendra à bout des mes inquiétudes et mes angoisses, le reste importe peu. Je n’ai pas besoin de l’avouer pour le ressentir ou pour le communiquer. Viendra le bon moment, celui-ci n’est pas venu encore. De toute manière, ma reprise, aussi habile soit-elle, ne l’a guère dupé j’en suis à peu près certaine. Sa manière de me serrer contre lui par la suite me fait fermer les yeux de bien-être. Peut-être bien qu’il m’aime aussi.

C’est naïf. Je n’ai pas besoin de m’en convaincre, pourtant l’idée s’insinue en moi non sans un certain espoir. Un espoir qui me pousse à soupirer, non sans un certain agacement. Non, je n’ai pas besoin que ce soit le cas. Un autre avant lui a affirmé m’aimer et pourtant… Cela ne nous engage en rien à une meilleure relation après tout. S’il l’affirmait lui-même, je prendrais peur malgré moi. Est-ce trop vite ? Comment ralentir cette roue qui tourne ? J’imagine que mes plans pour la nuit n’aideront en rien.

«La remettre ? Hum, peut-être une autre fois. Ajouter des couches n’est pas exactement ce que j’ai en tête pour l’instant.» je fais d’un ton suggestif, les lèvres envahies progressivement d’un sourire l’étant tout autant.

Il faut dire que ses caresses contre mon corps, particulièrement celles contre mes hanches n’aident en rien à calmer le rythme pulsant de mes désirs, bien au contraire. Frissonnant à son contact, je me presse un peu plus contre lui, passant une de mes jambes par-dessus la sienne. Ses braies m’indisposent, pourtant je n’ose pas réclamer de les retirer. J’assume encore mal ma propre nudité, alors que dire de la sienne ? La curiosité pourtant anime mes mains d’une vie audacieuse alors qu’elles descendent contre son torse avec une insupportable lenteur, s’attardant contre la définition de ses muscles abdominaux avant de poursuivre jusqu’à sa taille, où mes doigts rencontrent ce dernier vêtement se dressant entre nous. Je joue négligemment avec le tissu de l’ouverture du vêtement, tentée, très tentée d’aller plus loin. Pourtant, je me ravise et reviens caresser son torse, ambivalente, le cœur battant de manière effrénée. Ses mots au sujet de mon entrée n’aident en rien. Le savoir affecté par mes charmes enfle d’autant plus mes désirs.

«J’ai bien quelques idées à vrai dire.» je fais d’un ton un peu trop timide à mon goût.

Pour le moment, cette fameuse conversation avec sa mère m’importe un peu plus néanmoins. Corvus ne dit pas tout. Je le sais, je le devine malgré l’obscurité ambiante. Mange tes légumes, vraiment ? Il change habilement de sujet, ne sachant pas à qui il a affaire. Je le laisse jouer son jeu, pour l’instant.

«Oh, ce sera l’occasion pour moi de la rencontrer, cette fameuse Saphira ! Mais non, je n’ai pas adopté le Léviator. C’est une autre femme qui l’a fait. De toute manière, qu’en aurais-je fait ? Non, mon dévolu s’est jeté sur une Kranidos, elle s’appelle Maya. Les bénévoles avaient un discours plutôt négatif d’elle; il semblerait qu’elle aille mauvaise réputation en raison de son énergie débordante qui causerait à l’occasion des soucis. Je n’ai pas aimé qu’on parle en ces termes d’elle alors… je l’ai adoptée. J’ai vu que Cassius avait son évolution, j’ignorais qu’elle pourrait devenir si grande. Si ça se trouve, elle pourrait servir de monture à l’occasion.»

J’espère savoir ce que je fais en adoptant ce nouveau Pokémon, qui s’ajoute à ma déjà nombreuse petite famille. Je ne pouvais simplement pas la laisser à un autre potentiel dresseur qui l’aurait traitée autrement que ce qu’elle est : un petit dinosaure avec certes beaucoup d’énergie, mais aussi un grand cœur. Je redresse la tête alors que le sakaien revient sur le sujet de sa mère tout à coup. Qu’est-ce qu’Ewa sait ? Qu’aimerait-elle donc que Corvus ne veut révéler ? Une fois de plus, le sujet m’échappe, nous tournons en rond. Il cache quelque chose, lui aussi.

«Ne t’inquiètes pas, pour Cassius. J’ai été un peu blessée tout de même… je… Sais que je ne suis pas exactement satisfaisante de ce côté p-pour le moment. C’est vraiment très frustrant. En-enfin.» changer de sujet, vite. «Toi, tu ne me dis pas tout. Ce n’est pas tout ce que ta mère a dit, n’est-ce pas ? Quelque chose te dérange. Tu n’as pas besoin d’en parler si tu n’es pas à l’aise, une mère et un fils ont bien droit à leurs secrets.»

Je comprends la chose mieux que quiconque et n’espère en rien forcer le jeune homme de ce côté. Néanmoins, je peux sentir que cela me concerne quelque part. Que Corvus est inquiet des silences de sa mère. Qu’est-ce qui se trame pour lui à Enogen ? Est-ce que cela concerne les plans de son père pour lui ? Même s’il prétend qu’elle sera de notre côté et une aide au besoin, ira-t-elle réellement contre les désirs de son époux ? Je cueille sa joue dans ma main, la caressant doucement, comme pour lui affirmer que peu importe l’adversité qu’il pourra rencontrer… Je serai là pour le soutenir. Ne lui ai-je pas promis lors de son arrivée à Vénovos ? Je serai là.

Hors-Jeu:
Revenir en haut Aller en bas
Corvus Eddaryon
Corvus Eddaryon

Psy


Messages : 354
Écus : 1335
Âge du Personnage : 25 ans
Métier / Occupation : Cavalier Aérien (Soldat)
Lieu de Résidence : Enogen
Équipe Pokémon : 9 pkmns
Toujours avec lui :
One day among many (ft. Leonys) Salava10 One day among many (ft. Leonys) Mini0110 One day among many (ft. Leonys) Tukq One day among many (ft. Leonys) Mini0410
Au Manoir Corvaillus :
One day among many (ft. Leonys) Q4uu One day among many (ft. Leonys) Saphir11
Ailleurs :
One day among many (ft. Leonys) Mini1110 One day among many (ft. Leonys) H69i One day among many (ft. Leonys) Nymeri16
Psy


Message Sujet: Re: One day among many (ft. Leonys)   One day among many (ft. Leonys) EmptyMer 29 Juil 2020 - 8:10


ONE DAY AMONG MANY
"You have to trust in destiny" said Corvus
"One day, you'll meet someone who will
prove to you how much you were right to do it"

La réponse de la jeune femme fit naître un sourire sur le coin de ses lèvres. L’armure allait rester dans son coin alors, puisque ajouter des couches n’était pas au programme. Comme s’il en avait douté, ses derniers mots achevèrent de conforter Corvus dans l’idée de ce qui les attendait ce soir, figeant sur ses lèvres un sourire un peu trop intéressé qui demeura longtemps, beaucoup trop longtemps. Jusqu’alors restée là où elle s’était arrêtée, sa main continua son chemin sur cette jambe qui chevauchait désormais la sienne, quittant ses hanches pour glisser le long de sa cuisse, s’aventurant aussi loin que la portée de son bras le lui permettait. Finalement, elle se fixa à mi-chemin bien avant d’atteindre son genou, et tandis que la main de la jeune femme se hasardaient vers ce dernier vêtement qui les séparaient encore, le sakaien ne put empêcher ses doigts de se refermer sur cette prise nouvellement acquise à mesure qu’elle cheminait, trahissant l’effet de ses gestes sur lui. Ses paroles n’aidèrent en rien son cœur qui, déjà, prenait un rythme étrange, aussi léger qu’emballé. Des idées, vraiment ?

« — Hum, voilà qui attise grandement ma … curiosité » répondit-il.

Entre autres choses. L’espace d’un instant, Corvus laissa son regard tomber et se perdre sur ce corps à moitié dissimulé dans l’obscurité et les fourrures. Il en percevait les formes contre sa peau nue, en savourait la chaleur. Il avait passé son second bras par-dessus les épaules de la kunioise et presque négligemment, il effleurait du bout des doigts son épaule et son bras où il rencontrait, parfois, les marques laissées par Arthur, que le temps lui-même n’aurait su effacer. Corvus ne s’y attardait jamais et silencieux, il offrit à Leonys un regard tendre, amoureux. Tel un vieux souvenir, la froideur sakaienne était loin désormais, loin, bien loin.

Lorsque la jeune femme lui annonça avoir adopté la Kranidos, le cavalier laissa la surprise gagner un instant son visage. Une Kranidos, vraiment ? Les Kranidos n’étaient pas connus pour leur douceur ni leur calme et Corvus l’imaginait déjà tout détruire dans le vaste manoir à Venovos. Cette Maya ne manquerait pas de former un contraste étonnant avec la frêle kunioise et l’image arracha un sourire à Corvus.

« — Une Kranidos ? » répéta-t-il, sans cacher son étonnement « Tu sais que les Kranidos viennent de Sakai ? Ils vivent dans les montagnes de l’ouest, parmi les reliefs rocailleux. Certains, à la Grande Bibliothèque, prétendent qu’ils font partie des premiers pokémon à être apparus » raconta Corvus. Il y avait tout de même, dans cette histoire, un étrange hasard qui ne lui avait pas échappé : Sakai semblait résolu à offrir à la jeune femme ces choses qui lui manquait encore … ou n’était-ce qu’une coïncidence ? Corvus était trop superstitieux pour y croire « Elle risque de devenir grande effectivement, et surtout imposante. Crâne Dur est un mâle, les femelles sont réputées pour être moins lourdes et plus petites » expliqua-t-il « Mais, même ainsi, elle sera largement capable de te porter, même sur une longue distance … pour peu que tu ne sois pas pressée » ajouta-t-il, amusé par l’idée.

Non, les Charkos n’étaient pas réputés pour leur rapidité. Si les Kranidos étaient un peu moins patauds, ils perdaient le peu d’agilité qu’ils avaient en évoluant au profit d’une carrure plus imposante. En temps de guerre, les sakaiens les utilisaient lors des sièges pour forcer les portes fermées. Leurs crânes renforcés les rendaient particulièrement efficaces pour cette tâche, au grand désarrois des assiégés.

Quand Corvus mentionna finalement l’altercation avec Cassius, la réponse de la jeune femme fit tiquer le sakaien, et parmi elle un mot en particulier. Satisfaisante. Corvus n’aimait pas cette idée, car elle impliquait le sous-entendu que Leonys lui devait quelque chose, et que faute de l’obtenir en lui était né une certaine frustration. Si Corvus ne niait pas son désir d’y parvenir un jour, l’intérêt que cela avait pour lui avait moins d’importance que Leonys pouvait le croire, semblait le croire. Dès le premier jour, Corvus s’était fait à l’idée que tout ne serait pas immédiat avec elle, que la patience serait de rigueur, que certaines choses viendraient avec le temps, à plus ou moins court terme ; il l’avait accepté, l’avait toujours su. C’était d’autant plus vrai pour cette part de leur relation, dont certains détails demeuraient encore flous dans son esprit … car Corvus ne savait pas jusqu’où était allée la cruauté d’Arthur. La réserve de Leonys leur avait été salutaire et dans un sens le sakaien lui était redevable, car il s’en serait voulu de forcer la chose, inconsciemment ou non. Corvus voulait que cela se fasse parce qu’elle le voulait pleinement, et non pas juste pour plaire à l’homme qu’il était. Non, Corvus ne regrettait pas d’avoir attendu, et il continuerait de le faire s’il le fallait.

« — Certaines choses gagnent à être différées » affirma-t-il en guise de réponse.

Son regard s’était fait doucereux, avant de s’assombrir lorsque la jeune femme revint à la charge concernant cette discussion qu’il avait eu avec sa mère. Bien sûr, Leonys ne comptait pas le laisser s’en sortir aussi facilement et il avait été naïf de l’espérer. Le jeune homme avait encore du chemin à faire avant d’être capable de cacher des choses aux autres … ou était-ce Leonys qui, déjà, le connaissait trop bien ? Le résultat était le même : la kunioise savait qu’il lui cachait quelque chose et désormais, tenter de le dissimuler plus longtemps risquait d’être compromettant. Plus que l’information elle-même ? Peut-être pas, pourtant l’idée impliquait un concept qui ne correspondait pas à ses motivations : celui d’avoir des secrets et de lui cacher des choses pour le simple plaisir de le faire. A ses yeux, il y avait cependant une différence entre l’écarter sciemment de sa vie privée et la protéger tel qu’il s’imaginait le faire. Pourquoi faisait-elle cela ? Pourquoi s’acharnait-elle à découvrir ce qu’il lui cachait, non pas par avarice mais par prévenance ? Car Corvus ne s’y trompait pas : il avait le choix de lui dire ou non – ne le lui avait-elle pas dit ? – mais il savait qu’un silence ne manquerait pas de la contrarier, voir même de la froisser. Comment pouvait-il en être autrement ? Lui-même en aurait fait de même. Non, il lui devait une explication … au moins.

« — Ce n’est pas que je ne veux pas en parler, c’est que … il y a toujours cette part de moi qui souhaite te protéger, te préserver. Je sais qu’on en a déjà parlé mais … c’est plus fort que moi » déclara-t-il.

Ils en avaient déjà parler, oui … de toute évidence, certaines choses n’étaient pas prêtes de changer. S’il lui avait jadis fait promettre ou presque d’être toujours honnêtes l’un envers l’autres, ne pas avoir de secrets l’un pour l’autre ne faisait pas partie de l’accord. Comment aurait-il pu en demander tant ? Non, Corvus n’avait jamais voulu imposer une transparence absolue de la part de la jeune femme et il le savait, il jouissait de ce même principe. Il le savait, mais pourtant était né en lui une question : allaient-ils pouvoir vivre avec ? Allaient-ils pouvoir vivre comme si de rien était, en sachant que dans l’ombre sommeillaient des non-dits ? Allait-il, lui, pouvoir faire fi de cette épée de Damoclès qui, un jour ou l’autre et plus tôt qu’il ne le voulait, finirait par leur tomber dessus ? Corvus n’en était pas certain. Non, il devait lui dire.

Il devait lui dire. Cette main contre sa joue avait fini par le convaincre et par avoir raison de ses craintes ô combien justifiées, auxquelles il ne pouvait cependant pas échapper. Elle serait là, vraiment ? Et si c’était trop ? Et si elle prenait peur, revoyait son jugement, faisait machine arrière ? Il verrait bien. Ewa avait raison : Leonys avait le droit de savoir. Pendant un instant, le sakaien eut une pensée pour le projet attrayant qui avait jusqu’alors motivé les gestes de la jeune femme … cela allait la refroidir et mettre à mal cette prometteuse soirée, sans doute. Tant pis. A son humble avis, bien qu’il s’en languissait et qu’il ne manquerait pas de le regretter, ce qu’il avait à dire était plus important. Jusqu’alors silencieux, comme pour se donner du courage Corvus approcha son visage de celui de la conseillère, s’imprégna de sa proximité, en huma une dernière fois l’odeur. Il se redressa ensuite et à l’approche de l’aveu, son cœur déjà s’alourdissait. Dans l’espoir bien vain de contrer son agitation, il laissa ses doigts faire des va-et-vient et effleurer la peau de cette cuisse encore posée sur lui. L’espace d’une seconde, Corvus hésita une dernière fois, ignorant toujours comment présenter la chose.

« — Ce n’est pas un secret, c’est plus … disons plutôt un désaccord, sur la forme plus que sur le fond » expliqua-t-il.

C’était vrai : Corvus ne refusait pas de se marier avec Leonys, mais il trouvait cela beaucoup, beaucoup trop prématuré. Ewa elle-même l’avait avoué, et non content de l’avoir conforté dans cette idée le sakaien en restait persuadé. Alors qu’il cherchait ses mots, soudainement une idée lui traversa l’esprit, inespéré éclair. Corvus s’était toujours buté à cette solution qui le dérangeait tant, sans s’imaginer une seule seconde que, peut-être, Leonys pouvait en avoir une autre ; une solution, que ni lui ni Ewa n’avaient envisagé. Malgré son manque de convictions, il devait essayer et lui donner cette chance. Plutôt que de lui donner la solution, Corvus devait lui présenter le problème, le prendre à l’envers. Percevant l’échéance, le sakaien prit une inspiration plus profonde que les autres, trahissant sa nervosité. Et si, tout comme eux, Leonys parvenait aux mêmes conclusions ? Et si, face à cela, elle s’en trouvait terrifiée, acculée ? Il devait essayer.

« — Je … je crois que mon père est parvenu à obtenir un accord pour des fiançailles, ou est sur le point d’y parvenir » dévoila-t-il enfin « Un mariage politique, c’est ce qu’il a toujours voulu. Je ne sais pas qui, je ne sais pas quand, mais ma mère me l’a fait comprendre tout à l’heure et je … je ne sais pas comment empêcher ça » déclara le jeune homme.

Il mentait bien sûr, et il se surprit à le faire plutôt bien. Ewa lui avait donné la solution quelques heures plus tôt, cette même solution à laquelle il ne voulait pas se résoudre. Il mentait, oui, cependant qu’à moitié, car dans ses mots résidaient une part de vérité : à long terme, Corvus n’avait pas d’autres solutions, pas même l’ombre d’une. Il pouvait attendre que cela arrive, mais attendre ne règlerait pas le problème. Un simple refus ne suffirait-il pas ? C’était mal connaître Assam Eddaryon, qui tirait dans l’ombre des ficelles bien plus longues que les gens du communs pouvaient l’imaginer. Longues étaient les ailes du Corbeau.

HRP:
Revenir en haut Aller en bas
Leonys A. Valencia
Leonys A. Valencia

Vol


Messages : 380
Écus : 601
Âge du Personnage : 27 ans
Métier / Occupation : Conseillère Économique
Lieu de Résidence : Vénovos
Équipe Pokémon : One day among many (ft. Leonys) 330 AETIUS - Libégon ♂ - Lévitation - Sérieux

One day among many (ft. Leonys) 6wp6 DANAÉ - Lucario* ♀ - Impassible - Relax

One day among many (ft. Leonys) 873 ARIANE - Beldeneige ♀ - Écran Poudre - Relax

One day among many (ft. Leonys) 359 ORESTE - Absol ♂ - Chanceux - Mauvais

One day among many (ft. Leonys) 677 NAPOLÉON - Psystigri ♂ - Regard Vif - Modeste

One day among many (ft. Leonys) 156 SOLAL - Feurisson ♂ - Brasier - Prudent

One day among many (ft. Leonys) 172 HÉLIOS - Pichu ♂ - Statik - Timide

One day among many (ft. Leonys) 408 MAYA - Kranidos ♀ - Sans Limite - Fofolle
Vol


Message Sujet: Re: One day among many (ft. Leonys)   One day among many (ft. Leonys) EmptyJeu 30 Juil 2020 - 21:10

Attiser sa curiosité ? À la manière dont ses doigts se referment sur ma cuisse, je devine susciter bien plus qu’un peu de curiosité. Je peux sentir, dans sa poitrine, l’affolement de son cœur gourmand. Le mien l’est tout autant alors que je me presse un peu plus contre lui, parcourue de frissons créatifs qui hérissent mon épiderme, qui me tendent vers lui. Je me surprends à soupirer, d’aise autant que de désir. Sa proximité suscite une sensation à la fois douce et animée, une paix agitée. Comment parvient-il à me combler alors que je me languis encore de lui ? Le regard tendre qu’il m’offre a raison de ma réserve, destinée à le faire patienter. Je romps la courte distance entre nous pour poser contre ses lèvres un baiser lent, tranquille, presque serein.

L’étonnement du jeune homme vis-à-vis la nature du Pokémon choisi au salon d’adoption est pleinement partagée. Jamais je ne me serais cru capable d’une telle décision et pourtant c’est sur Maya que mon dévolu s’est porté. Probablement avais-je quelque chose à prouver ce matin. Dans tous les cas, je ne pouvais la laisser face au jugement facile des bénévoles. La surprise de Corvus ne fait qu’accentuer la légère crainte que je peux ressentir face à cette adoption imprévue. Aurai-je les qualités nécessaires pour éduquer cette intense créature qu’est la Kranidos ? Avide de connaissance et pleine d’humilité, j’écoute attentivement les faits évoqués par le cavalier aérien. Ainsi, me voilà accompagnée d’une autre originaire de Sakai. À croire que je prends goût aux mystères offerts par ce pays si particulier. Une certaine satisfaction me traverse en imaginant Maya devenue grande, intouchable. Personne n’oserait se moquer de sa personnalité excessive après coup, j’en suis certaine. Juchée sur son dos, j’aurais fière allure, et sa lenteur ne m’effraie pas du tout. Ainsi les gens auraient toute l’occasion de nous voir passer et de nous admirer dans toute notre splendeur. Bon, à ce point-ci j’ai quelques difficultés à visualiser le dinosaure adopter une démarche lente au vu de son indomptable énergie. À voir de quelle manière les choses évolueront pour elle.

«Hum, intéressant.» je fais de manière sincère. Je suis toujours curieuse d’en découvrir davantage sur à peu près quelques sujets et Corvus semble posséder une culture sur les Pokémon dont je suis dépourvue. «Il semblerait que sans faire attention, je sois encore tombée sous les charmes d’un habitant de Sakai.»

Un sourire amusé fait frémir mes lèvres alors que je l’observe dans l’obscurité. Malgré moi, je m’inquiète. Serai-je en mesure de parvenir à mes fins ce soir ? Serai-je capable de le combler autant qu’il y parvient avec moi ? Je peux sentir la pression faire son œuvre au cœur de ma poitrine, malmener ma respiration, me couvrir lentement de pudeur et de honte. J’aimerais être différente, j’aimerais être ce dont il a besoin lui aussi. J’ai cette colère, cette rancœur en moi. Sans Arthur avant lui, je lui aurais appartenue toute entière. Il n’y aurait pas cette peur à chaque fois que les choses prennent une avenue plus intime, cette réserve profonde qu’exprime mon corps bien malgré lui. Lentement nous repoussons les barrières mais… cela sera-t-il un jour suffisant ? Corvus a beau affirmer que certaines choses valent la peine d’attendre, je vis ces frustrations moi aussi. Je m’impatiente. Je le veux, sans détour ou contrainte. Je me bute trop souvent à cette ombre que mon époux a laissé en moi. Elle m’épuise. Je veux m’en détacher. Peut-être Azmitia saurait-elle m’éclairer à ce sujet. Elle m’a dit de trouver équilibre entre raison et sentiment; ici toutefois la raison m’échappe, je ne trouve pas solution hormis celle, un peu bête, de forcer les choses jusqu’à rompre mes réserves. C’est plus facile de faire des choix éclairés sans toutes ces pulsions et désirs qui m’animent.

Pour le moment, mes plans devront attendre, puisque j’ai senti Corvus se tendre face à mes questions. Aussitôt, je regrette d’avoir poussé le sujet. Lui aussi a droit à sa part de secret et je regrette amèrement de l’en priver. Son explication me fait soupirer. Me protéger, encore, toujours. Qu’y a-t-il encore ? J’ai couru aux révélations et me voilà plus réservée tout à coup, un peu inquiète de ce qui va suivre. Je poursuis toutefois mes caresses contre sa joue avant de me redresser un peu pour l’écouter, car je sens qu’il s’ouvrira. J’aimerais lui répéter qu’il n’a pas besoin de le faire. J’aimerais beaucoup, mais je n’y parviens pas. Certaines volontés se montrent plus égoïstes que d’autres. Son silence me plonge dans l’angoisse. La nature de se désaccord, je le devine, est bien plus profonde que ce à quoi je pouvais être préparée. Je n’ose presque plus bouger, alors que ses caresses reprennent contre moi, pensives et lointaines. Il cherche ses mots à n’en pas douter. Je me doute de leur caractère sensible. Il prend une grande inspiration et je peux percevoir sa nervosité, qui ne fait qu’agiter davantage la mienne. Ma main cueille la sienne comme pour trouver un courage dont nous semblons tous les deux départis pour le moment.

Puis, enfin, il parle.

«Quoi ?! » je fais, un peu trop fort, un peu trop vivement. Je le réalise, pourtant la colère et la panique se mêlent dans un maelstrom douloureux. J’essaie de reprendre contenance, mais le poids de ces aveux m’alourdit désormais, me fend le cœur. C’est fini, c’est vraiment fini. Je savais que ce moment arriverait, pourtant je ne peux m’y résoudre. Je veux me battre pour lui, pour nous. Maintenant n’est simplement pas le bon moment. Je veux être forte pour lui, mais ce qui m’échappe n’aidera pas. «De quel droit se permet-il ? Tu n’es pas une chose, mais un être humain, et tu as ton mot à dire ! Tu vas le laisser te dicter ta vie ? Assam dit, donc il faut se plier à sa sainte volonté ?!»

Non.
Je ne veux pas réagir ainsi.
Ce n’est simplement pas digne, mais j’ai mal, bien plus mal que ce que je n’aurais cru. Dans mon affolement, je me suis redressée en position assise, la couverture me couvrant presque entièrement désormais, tremblante de colère. Je sais. Je sais très bien que je réagis pour des raisons multiples, que cette décision d’Assam joue contre plusieurs de mes blessures. Je viens cueillir mon visage entre mes mains, tâche de respirer convenablement.

«Je suis désolée. C’était déplacé. Laisse-moi… laisse-moi une minute.»

Je ferme les yeux. Cette situation me rappelle ô combien cruellement ma propre mère, ses manigances, son manque de considération total pour ma liberté. Libre, je veux que Corvus le soit tout autant. Or, si je réagis ainsi c’est que je n’ai rien compris du concept : car lui aussi a son mot à dire, y compris contre ma propre opinion. Et il est simplement possible qu’il accepte de se ranger du côté de sa famille. Il a ce droit aussi, qui lui appartient. Il ne me doit rien après tout. Quelque part, dans cette douleur qui émane de cette situation, je lui en veux un peu à lui. Mais ce n’est pas sa faute si je me suis attachée aussi vite. Pour le moment, je dois rattraper ma pauvre réaction. Même si je me combats à chaque instant, même si la colère, l’incompréhension et aussi, je dois bien avouer, une tristesse écrasante, me guettent toujours, tendant ma voix à l’extrême.

«Je n’ai pas voulu dire ces choses. J’étais juste… Je suis juste un peu… bouleversée ? C’est naïf de ma part, et ne vas pas t’en vouloir de me l’avoir dit. Juste que… Je ne pensais pas que ça arriverait si tôt.» je soupire. Vraiment très longuement. «Je ne t’importunerai plus de ma colère. Elle ne te servirait à rien, de toute manière.»

J’ai envie de lui dire que je l’aime, que je ne veux pas mettre fin à ce que nous avons. Qu’affronter son père ne m’effraie pas, car nous en valons bien la peine. Mais qu’en dirait-il ? Je ne ferais que l’embarrasser de mes propos émotifs.

À présent je ne le regarde plus. J’ai trop peur de demander ce qu’il compte faire. À vrai dire, j’ai l’envie pressante de me rhabiller et de fuir dans la nuit. Néanmoins, j’ai dit que je serais présente, que j’assumerais, que je serais là pour lui. Je prends donc sur moi. Sur ce cœur paniqué à l’idée de le perdre.

«Je sais ce qu'il fait d'être héritier d'une grande famille. J'ai vu ma soeur dans le même pétrin après tout. Qu’est-ce que tu comptes faire ? Qu’as-tu envie de faire ?» je fais, d’un ton neutre. Lointain.
Revenir en haut Aller en bas
Corvus Eddaryon
Corvus Eddaryon

Psy


Messages : 354
Écus : 1335
Âge du Personnage : 25 ans
Métier / Occupation : Cavalier Aérien (Soldat)
Lieu de Résidence : Enogen
Équipe Pokémon : 9 pkmns
Toujours avec lui :
One day among many (ft. Leonys) Salava10 One day among many (ft. Leonys) Mini0110 One day among many (ft. Leonys) Tukq One day among many (ft. Leonys) Mini0410
Au Manoir Corvaillus :
One day among many (ft. Leonys) Q4uu One day among many (ft. Leonys) Saphir11
Ailleurs :
One day among many (ft. Leonys) Mini1110 One day among many (ft. Leonys) H69i One day among many (ft. Leonys) Nymeri16
Psy


Message Sujet: Re: One day among many (ft. Leonys)   One day among many (ft. Leonys) EmptyDim 2 Aoû 2020 - 18:46


ONE DAY AMONG MANY
"You have to trust in destiny" said Corvus
"One day, you'll meet someone who will
prove to you how much you were right to do it"

Il y eut, dans la réaction de Leonys, une authenticité véritable, avérée, indéniable ; loin, bien loin de toutes ces règles que leur strate sociale leur avait enseignées, leur imposait. Depuis toujours, on leur apprenait la tempérance, le contrôle de soi et plus encore des apparences ; depuis toujours on leur apprenait à dissimuler leurs émotions, à les cacher pour mieux s’en protéger. Face aux révélations du sakaien pourtant, Leonys avait fait voler en éclat tous ces principes, abandonnant la réserve et la mesure pour laisser place à son ressenti, à ses sentiments. Sans filtre, sans compromis, dans un premier temps tout du moins.

La colère, teintée de désespoir ; Corvus les reconnaissait au timbre de sa voix et à la vivacité de sa réaction. En premier lieu, les paroles de la jeune femme le froissèrent plus qu’il n’aurait pu l’imaginer, car elles mettaient en lumière une vérité amère, ce que le sakaien regrettait le plus dans sa vie et ce depuis toujours : son père en était le maître. Assam parlait, décidait, choisissait, et on obéissait. Corvus s’en était toujours accommodé, car jusqu’à présent le jeune homme n’avait jamais eu de raisons d’aller à son encontre. Aujourd’hui cependant, les choses avaient changé, mais Assam ne semblait pas disposé à lui laisser cette liberté, celle de suivre sa propre voie. Leonys avait raison de s’en indigner : s’il avait su le faire avant, s’il avait su se détacher de ce tyran avant, en seraient-ils à là aujourd’hui ? Peut-être pas. Se reprenant, Leonys tenta de reprendre contenance, réclama quelques instants. Silencieux, Corvus en profita pour digérer ses paroles et plus encore pour se raisonner. Sa vie était régie par le nœud de ce problème, et bien que de manière moins évidente cela le révoltait aussi, plus que n’importe qui … pourtant, que pouvait-il faire ? Le jeune homme n’était pas de taille pour affronter son père et s’en persuadait depuis bien longtemps maintenant. Leonys n’avait-elle pas été dans ce même bateau ? N’avait-elle pas, elle aussi, été à la merci d’un homme plus fort qu’elle ? Le destin l’en avait libéré – le destin oui – mais Corvus, lui, n’avait pas cette félicité. Aucun voleur ne viendrait abattre son père au cœur de la nuit, et au même titre qu’elle n’avait pas pu échapper à Arthur d’elle-même, Corvus ne pouvait se soustraire à l’autorité de son père. Assam était son Arthur, et contrairement à l’ancien conseiller, le vieux loup était bien vivant et personne ne viendrait s’en débarrasser pour lui.

Par la suite, Corvus écouta les paroles de Leonys avec attention. Elle s’excusa, justifia ses paroles, mais cela n’allégeait en rien le fait qu’elle avait raison. Elle regrettait peut-être ses mots, mais cela ne retirait en rien leur véracité et le sakaien le savait ; c’était bien là ce qui le dérangeait le plus, bien plus que sa réaction elle-même. Désormais assise devant lui, son corps dissimulé sous la couverture, Leonys lui paraissait lointaine, un peu trop. Suivant son mouvement, Corvus s’était redressé, usant de son avant-bras pour se soutenir et lui faire face. Pendant quelques instants, le jeune homme laissa le silence suivre les derniers mots de la kunioise, avant de finalement y donner réponse.

« — Ta colère ne m’importune pas. Je la partage aussi, je suis juste … moins démonstratif » déclara-il.

Malgré les regrets de la jeune femme, le cavalier ne parvenait pas à oublier les mots prononcés et ce qu’ils impliquaient. Elle n’avait pas voulu dire ça, n’empêche qu’elle l’avait dit et cela signifiait que quelque part, au tréfonds d’elle-même, elle y croyait. Elle croyait foncièrement qu’Assam dirigeait la vie de son fils – ce qui était vrai – et semblait croire que face à cela, Corvus n’avait jamais rien tenté, ne s’était jamais insurgé – tel était son ressentit du moins – Corvus n’était pas laxiste, juste impuissant. Leonys le comprenait-elle ? Corvus n’en était pas certain.

« — Tu n’as pas l’air de comprendre de quel genre d’homme il s’agit » affirma le soldat, malgré lui encore un peu amer. Il tendait cependant à s’adoucir à mesure que les secondes s’écoulaient « Tu te souviens de ce que tu as dit aujourd’hui concernant Bresingra, que tu la trouvais effrayante ? De sa ténacité sur le billot ? Imagine quel genre d’homme il faut être pour lui échapper et, pire même, pour lui tenir tête pendant plus de vingt ans » déclara Corvus « J’ai peur de lui, Leonys. J’ai peur de lui, pour toutes les choses qu’il est susceptible de faire aux gens qui comptent pour moi » avoua le jeune homme.

Malgré l’obscurité, dans son regard se lisait toute la crainte qu’Assam Eddaryon suscitait chez lui. Peu de choses effrayaient Corvus dans la vie, mais son père en faisait partie. Comme toujours, le soldat n’avait pas peur pour lui mais pour les autres, et plus encore pour Leonys, qui désormais avait dans son cœur une place beaucoup plus importante qu’elle ne pouvait l’imaginer et qu’il n’osait le dire. Que comptait-il faire, qu’avait-il envie de faire ? Bien des choses en vérité, des choses qu’il n’avait pas même imaginés dans le passé, mais qui se présentaient pourtant à lui aujourd’hui. Lentement, le sakaien prit une longue inspiration, comme à chaque fois qu’il s’apprêtait à discourir.

« — Avant de te rencontrer, je m'étais fait à l'idée d'épouser quelqu'un que je ne connaissais pas, car jusqu'à présent personne n'avait su me montrer une autre voie. Je m’imaginais que l'amour était quelque chose qui se bâtissait, pierres après pierres, et qu'on pouvait le construire avec n'importe qui, pour peu qu'on en prenne le temps. Aujourd'hui ... aujourd'hui, je me rends compte que j'avais tort : on ne peut pas le faire avec n'importe qui. Depuis que nous sommes ensembles, chaque jour qui passe me fait comprendre pourquoi ça n'a jamais fonctionné avec les autres » raconta le sakaien. Il n’avait pas bafouillé cette fois, n’avait pas chercher ses mots « Je ne compte pas le laisser faire, Leonys, pas maintenant que j’ai découvert cette autre voie avec toi, mais nous ne pouvons pas lui dire non et espérer nous en sortir aussi facilement. Il faut réfléchir, trouver une solution, ne pas lui laisser d’autres options » déclara-t-il « Je sais que c’est encore tôt pour le dire mais … j’ai le sentiment qu’on peut aller loin ensemble, Leonys, et je n’ai pas envie d’y renoncer. J’ai envie de trouver une solution Leonys, pour toi, pour moi. Pour nous. Voilà ce dont j’ai envie » acheva-t-il.

Dans sa poitrine, son cœur s’était mis à battre plus fortement, et son regard s’était fait plus intense, trahissant son émotion. Corvus se fichait bien de devenir roi ou seigneur d’un vaste royaume, il se fichait bien de devenir immensément riche ou même de finir à la tête d’une armée prête à terrasser Bresingra : il voulait vivre sa vie, celle qu’il avait choisi et non celle qu’on lui avait imposé. Vivre pour lui, et non pour les autres. Vivre ses rêves, et non rêver sa vie.

« — On trouvera une solution » répéta-t-il, plus déterminé que jamais.

Et à ces mots, il tendit presque timidement une main en direction de la jeune femme, dans l’espoir de la voir la saisir. Leonys n’aurait peut-être pas de solutions ce soir et lui non plus, mais ensemble, peut-être, avec le temps finiraient-ils par trouver une issue. Aux heures les plus sombres, celle d’Ewa serait son dernier recours. Avant cela, Corvus voulait tout tenter : s’ils en venaient à prendre de telles mesures et que Leonys refusait de s’y plier, le sakaien ne voulait pas avoir de regrets. Il voulait que, dans son cœur, réside le sentiment d’avoir tout essayer, d’avoir fait le maximum. Un peu naïvement, il voulait faire s’ouvrir une autre voie, là où pour l’heure il n’y en avait qu’une seule.
Revenir en haut Aller en bas
Leonys A. Valencia
Leonys A. Valencia

Vol


Messages : 380
Écus : 601
Âge du Personnage : 27 ans
Métier / Occupation : Conseillère Économique
Lieu de Résidence : Vénovos
Équipe Pokémon : One day among many (ft. Leonys) 330 AETIUS - Libégon ♂ - Lévitation - Sérieux

One day among many (ft. Leonys) 6wp6 DANAÉ - Lucario* ♀ - Impassible - Relax

One day among many (ft. Leonys) 873 ARIANE - Beldeneige ♀ - Écran Poudre - Relax

One day among many (ft. Leonys) 359 ORESTE - Absol ♂ - Chanceux - Mauvais

One day among many (ft. Leonys) 677 NAPOLÉON - Psystigri ♂ - Regard Vif - Modeste

One day among many (ft. Leonys) 156 SOLAL - Feurisson ♂ - Brasier - Prudent

One day among many (ft. Leonys) 172 HÉLIOS - Pichu ♂ - Statik - Timide

One day among many (ft. Leonys) 408 MAYA - Kranidos ♀ - Sans Limite - Fofolle
Vol


Message Sujet: Re: One day among many (ft. Leonys)   One day among many (ft. Leonys) EmptyJeu 6 Aoû 2020 - 12:04

Parmi ses jardins secrets, j’ai franchi un pas impardonnable. Certaines choses lui appartiennent, certaines choses qu’il garde. Des craintes, des regrets, des histoires qu’il n’a jamais racontées. J’ai marché sur ces sentiers interdits sans prendre la peine de me repérer et de comprendre. J’ai jugé, sous l’effet combiné de la colère et du désespoir. Je ne peux pas reprendre mes mots, même si je le voulais. Nous connaissons tous les deux leur portée, l’essence cruelle de vérité qu’ils recèlent. Il ne pourra pas l’oublier, que je me suis permise de commenter sur des parts trop intimes, sur des motivations qui ne m’apparaissent pas clairement. Oui, il y a certaines frustrations dans mes paroles. Mais toutes n’émanent pas de lui. Ce n’est pas lui le responsable de cette situation. Néanmoins, je ne peux m’empêcher de ressentir un certain découragement face à ce que j’interprète tel du laxisme chez le sakaien, ou du moins une résignation que je ne comprends pas tout à fait. Pourtant, je suis à même de l’imaginer, puisque deux fois plutôt qu’une je me suis retrouvée à sa place. Privée de liberté et de voix. Maintenant que j’ai laissé ce monde derrière moi avec énergie, j’ai du mal à me mettre à la place de d’autres qui pourraient toujours se trouver dans ce même cycle, cette roue qui tourne inlassablement. Non, je ne pense pas à ce que tout ceci implique pour lui, jusqu’à ce qu’il prenne le temps de l’exprimer.

Se dessine lentement dans mon esprit l’image de cet antagoniste insoupçonné à notre histoire. Non pas que Corvus ne m’y avait pas préparée; bien au contraire. À plusieurs reprises, il m’a dressé le portrait de cet homme qui serait notre obstacle. Un homme puissant et déterminé à parvenir à ses fins politiques. Entre ses mains, qu’est véritablement son fils ? Un allié ou un pion ? Dans quelle mesure le soldat adhère à ses principes, à ses objectifs ? A-t-il même eu l’occasion d’y réfléchir pleinement, de manière objective ? J’en rirais presque. Maintenant que je goûte au bonheur, à un partenaire patient, un complice, un ami, quelqu’un qui me respecte malgré mes blessures… Je devrais y renoncer ? De toutes les manières, je ne peux rien lui imposer. Je me suis jurée d’être mieux que tous ceux qui ont pu me blesser par le passé. Alors je le laisse parler, malgré mon horreur des silences. J’attends, car je peux sentir qu’il n’a pas terminé et que ce qu’il affirmera est important.

Alors que l’émotion envahit son regard, je pivote pour l’observer, pour m’imprégner de ses mots. C’est moi. J’ai troublé des plans sans même le réaliser. J’ai probablement ajouté l’huile sur des braises en dormance, posé le problème qui nécessairement se manifesterait. Un jour, Corvus serait contraint à un impossible dilemme, un où il devrait faire un choix entre ses propres ambitions et ce qui est attendu de lui. Ce devait être moi n’est-ce pas ? Je soupire. Je suis heureuse d’avoir ouvert des portes insoupçonnées pour lui, de lui faire voir un avenir où il pourrait aimer véritablement sa partenaire… Attendez ? Est-il en train de dire que… ? Oh seigneur Arceus tout puissant. Cet homme aura ma peau.

Nous pouvons aller loin. Sa main se tend en ma direction, et presque trop promptement je m’en empare pour la porter à mon visage, le cœur battant à la chamade. Je cherche des mots qui se refusent à venir, qui se mêlent dans un maelstrom qui me laisse timide et hésitante. Affichant un sourire timide, je lève les yeux vers lui, tenant toujours sa main contre ma joue.

«Ce n’est pas que je ne comprends pas.» je fais, presque à mi-voix. «Par le passé, j’ai cru que si j’étais un homme, si j’étais grande et respectée, alors je serais totalement libre de mes choix. Je me suis répétée inlassablement que rien ne saurait m’arriver si j’avais la carrure de Charlie, car jamais Arthur n’aurait levé la main sur moi. Ces pensées ont été le combustible de trop nombreuses nuits à regretter ce qui s’est passé, à m’haïr de ma faiblesse, à me sentir coupable de tous les maux. Je suis devenue l’ennemie à mes propres yeux. Si j’avais été autrement alors… Mais non. Car il y avait toujours ce katana sur le mur, qu’il affichait fièrement, presque pour me narguer. Il savait que je ne ferais jamais rien contre lui : cette arme à ma portée et dont je savais me servir ne faisait que prouver à quel point je dépendais de lui, à quel point je lui appartenais. Je comprends donc, même si nos situations ne sont pas les mêmes, qu’on puisse craindre quelqu’un et que cette personne aille du pouvoir sur soi. J’ai juste mis du temps à réaliser que… quand on est un soldat d’un mètre quatre-vingt-dix, on peut avoir ses craintes aussi. C’est ce qui me met le plus en colère, Corvus. Que tu ne sois pas totalement libre de faire ce qui te motive, en dehors de toi et moi. J’en veux à ton père de te priver de cette liberté.»

Je lâche finalement ses doigts. Mon cœur se serre à l’idée qu’il se retrouve dans cette situation. Si seulement je pouvais le libérer, alors je le ferais. Mais j’ai l’impression grandissante d’empirer les choses.

«Je regrette que tu sois coincé dans cette situation et que par ma faute tu puisses en souffrir. Mais pour le reste ? J’ai affronté pire dans ma vie, je ne suis plus la même qu’avant. Je n’ai jamais choisi mes batailles jusqu’à tout récemment et celle-ci est une que j’ai envie de mener. Non, je ne regrette pas de t’avoir rencontré, je ne regrette pas ce que nous sommes. En toute honnêteté, je peux difficilement m’imaginer me priver de toi maintenant.» je souris en baissant les yeux. «Je n’ai jamais connu qui que ce soit comme toi. Quelqu’un avec qui je peux parler totalement librement, quelqu’un qui malgré ce que j’ai vécu m’inspire la sécurité et la paix et… Ce n’est pas rien ce que tu fais pour moi tous les jours, Corvus. Tu es… tu es vraiment un ami et un complice précieux et je…»

Je ne veux pas bafouiller, je ne veux pas hésiter.

«Je t’aime pour toutes ces raisons.»

J’ai redressé les yeux vers lui. Tant pis si je fais voler en éclats un équilibre fragile. Corvus s’est approprié toutes les premières fois, celle-ci sera la mienne. Je tremble, le cœur enflé, le regard ô combien tendre. Je me dévoile, immensément vulnérable et d’autant plus sincère.

«J-je veux donc bien trouver une solution. P-parce que… hm… je n’ai pas vraiment envie de renoncer à nous deux non plus. Puis nous avons des alliés après tout. Je crois que Dorcas te respecte, c’est la chef de Kuni c’est déjà bien non ? Et à Sakai nous avons… eh bien une vieille folle dans un marais.»

Je glousse doucement, probablement plus pour passer mes nerfs que par humour véritable. Je peine à croire ce que je viens d’avouer et pourtant. Comme j’ai affirmé tout à l’heure, je n’ai aucun regret.
Revenir en haut Aller en bas
Corvus Eddaryon
Corvus Eddaryon

Psy


Messages : 354
Écus : 1335
Âge du Personnage : 25 ans
Métier / Occupation : Cavalier Aérien (Soldat)
Lieu de Résidence : Enogen
Équipe Pokémon : 9 pkmns
Toujours avec lui :
One day among many (ft. Leonys) Salava10 One day among many (ft. Leonys) Mini0110 One day among many (ft. Leonys) Tukq One day among many (ft. Leonys) Mini0410
Au Manoir Corvaillus :
One day among many (ft. Leonys) Q4uu One day among many (ft. Leonys) Saphir11
Ailleurs :
One day among many (ft. Leonys) Mini1110 One day among many (ft. Leonys) H69i One day among many (ft. Leonys) Nymeri16
Psy


Message Sujet: Re: One day among many (ft. Leonys)   One day among many (ft. Leonys) EmptyMer 12 Aoû 2020 - 13:13


ONE DAY AMONG MANY
"You have to trust in destiny" said Corvus
"One day, you'll meet someone who will
prove to you how much you were right to do it"

Lorsque Corvus sentit les doigts de Leonys s’emparer de sa main, son cœur s’apaisa au fond de lui. Non, elle ne comptait pas s’en aller et encore moins s’enfuir et maintenant qu’il s’en rendait compte, il s’en voulut presque de l’avoir craint pendant un moment, aussi infime ait été l’instant. Au fond de lui demeurait encore ce doute, celui de ne pas avoir l’importance que son cœur espérait. Méfiant, pessimiste au possible, le sakaien avait encore du mal à se faire à l’idée, à l’accepter, à y croire : il était quelqu’un pour quelqu’un. Leonys n’était pas de celles qui renonçaient, ni de celles qui faisaient machine arrière au premier obstacle. Après tout ce qu’elle avait traversé, après tout le chemin parcouru, Corvus se demandait bien comment il avait pu en douter, pourtant il n’avait pas pu s’en empêcher. Certaines habitudes étaient tenaces, et plus encore lorsqu’elles persistaient depuis toujours.

Tandis qu’elle portait la main du sakaien vers son visage, Corvus accueillit sa joue dans sa paume, la laissa s’y lover. Son cœur s’allégea à l’idée de cette dévotion, de cette loyauté que Leonys semblait lui porter. Si Corvus tenait ses promesses, il n’en restait pas moins un homme d’action. Il avait appris que, bien plus que par leurs paroles, les individus se définissaient par leurs actes. Nombreux étaient ceux à présenter des discordances entre ce qu’ils disaient et ce qu’ils faisaient et désabusé, le jeune homme avait fait de cette règle une généralité. D’office, il collait ce défaut à tous ceux qu’il rencontrait et Leonys n’avait pas fait exception à la règle. Pour préserver son cœur avide d’amour, il s’était imposé cette rigueur de manière à ne pas être déçu le moment venu. Pour son plus grand plaisir pourtant, ce moment ne venait pas, pas ce soir du moins. Elle était là, comme promis ; au cœur de cette tempête il n’était pas seul, ne l’était plus. Pour cela, Corvus aurait pu l’embrasser avec fougue et la renverser, lui qui n’avait jamais su gouter au plaisir d’être soutenu par quelqu’un d’autre qu’Ewa. Le ton ne s’y prêtait pas tellement cependant et comme toujours la décence le fit se retenir, pourtant les paroles que lui réserva par la suite Leonys ne manquèrent pas de mettre à mal cette réserve qu’il avait toujours eut, et Corvus y aurait cédé si ses mots pas été chargés de tant de gravité.

Parfois, Corvus s’en voulait de se croire unique, de croire que sa peine était pire que les autres, de croire qu’il était le seul à souffrir. On a tous nos tragédies lui avait-il rétorqué le premier jour et si, à l’époque, le sakaien qu’il était n’avait pas su deviner toute l’ampleur de ses paroles – comment l’aurait-il pu ? – cela n’en demeurait pas moins vrai, à différentes échelles. Il le savait, en avait conscience, pourtant il lui arrivait encore de s’imaginer, aux heures les plus sombres, que le malheur domiciliait devant sa porte plus que devant celle des autres, et il s’en voulait d’autant plus lorsque cela arrivait en présence de Leonys, qui plus que n’importe qui avait eu son lot de peines … des peines, qui se dévoilaient à mesure que le temps passait. Un jour, Corvus serait-il en mesure de les connaître toute ? Le sakaien en doutait, tant elles lui paraissaient infinies.

Arthur. Malgré les paroles prononcées par Ewa plusieurs heures plus tôt, Corvus n’essayait pas même d’adoucir son jugement. Comment excuser un homme violent, et qui plus est cruel ? Non, c’était bien au-dessus de ses forces et de sa volonté même. Corvus se complaisait à le haïr et cette histoire de sabre accroché au mur ne faisait que gonfler l’amertume qu’il avait à son égard. Alors que Leonys en faisait le récit et qu’il sentait, encore, les doigts de la jeune femme contre sa main, le soldat laissa son pouce effleurer sa pommette. C’était du passé, pourtant les traces laissées restaient encore fraiches, bien trop fraiches. Par la suite, la description un peu succincte mais pas moins avérée qu’elle fit de lui lui arracha un sourire furtif … non, personne n’était invincible, et personne n’était sans peur, même si certains se gardaient bien de l’avouer. Malgré le retrait de ses doigts, la main de Corvus ne quitta pas le visage de la kunioise, tandis qu’elle poursuivait dans son discours, qui lui réservait encore bien des surprises.

Corvus tenta d’accueillir ses aveux avec le plus de calme et de discernement possible, mais au plus profond de lui il ne parvenait pas à faire taire son cœur, qui battait à s’en rompre dans sa poitrine. Peut-être sans le savoir, par ses mots et ses choix Leonys lui offrait tout ce dont il avait toujours espéré, et tout ce dont il avait toujours manqué : une loyauté réciproque, partagée, pas uniquement sur la forme mais aussi sur le fond. Non, elle ne regrettait pas de l’avoir rencontré, non, elle ne regrettait pas d’avoir pris ce chemin avec lui et non, elle ne comptait pas renoncer à lui. Ces obstacles qui se dressaient devant eux, Leonys voulait les franchir, voulait les mettre à bas. Combien de fois encore devrait-il se l’entendre dire avant d’y croire vraiment ? Finalement, les paroles de la jeune femme se muèrent en confidences et alors qu’elle prononçait ces mots jusqu’alors inavoués, Corvus sentit son cœur se soulever, en apesanteur, en proie à l’émotion.

Elle l’aimait.

Jusqu’à présent, les deux nobles avaient toujours su garder cela pour eux mais ce soir, Leonys rompait ce silence presque entendu. Non contente de le lui dire, Corvus percevait son regard le lui hurler, le lui prouver par bien des manières. A cette idée, le sakaien se sentait respirer plus intensément et comme à l’accoutumé en de telles circonstances, il demeura un instant silencieux. Jusqu’alors lové contre la joue de la jeune femme, Corvus laissa sa main glisser jusqu’à son cou et se frayer un chemin derrière sa nuque. Malgré tous ses efforts, le soldat ne parvenait pas à dissimuler – pas même à amoindrir – toute l’intensité des émotions qui l’avaient désormais gagné. Il y résista quelques instants encore, avant de finalement céder : un sourire ému gagna son visage et pendant une fraction de secondes il baissa les yeux, submergé par le raz-de-marée qui avait sévi en lui. Rapidement pourtant, il se raccrocha au regard de la jeune femme, se perdit dans l’ambre de ses yeux. Sous ses doigts, il la sentait encore un peu tremblante ; s’asseyant, il déposa sa seconde main dans le creux de son cou, laissa l’évidence s’emparer de son cœur.

Il l’aimait lui aussi.

C’était elle et il le savait. Assam pourrait bien lui promettre un empire et son maudit mariage faire de lui le plus puissant des hommes, rien ne prévaudrait jamais cette vérité qui s’était toujours esquissée au loin et qui, aujourd’hui, se présentait à lui de la plus évidente des manières : il l’aimait et rien n’aurait autant de valeur que ces instants, que cette vie qu’elle lui offrait. Leonys avait ce pouvoir-là, celui de susciter chez lui des émotions, et de les faire vivre et vibrer. Très tôt déjà, Corvus avait appris à les dissimuler mais jamais à y faire face, et maintenant qu’il y était confronté il peinait un peu à les gérer, ignorant comment les accueillir. Avec plus de courage qu’il ne l’aurait cru, il tentait de s’en sortir et de se débrouiller avec ça, apprenant à les apprivoiser un peu plus chaque jour. Avec elle, il parvenait à vivre avec ces parts de lui jusqu’alors enchaînées et bridées … de très loin, il préférait vivre une vie de soldat en paix avec lui-même, plutôt que celle d’un roi soumis aux convenances. Leonys en valait la peine et il n’en avait jamais été aussi certain.

« — Leo … » souffla-t-il presque dans un murmure, la voix encore chargée d’émotions. C’était la première fois qu’il l’appelait ainsi et cela lui avait presque échappé « Je ne sais pas si cela va te rassurer ou t’effrayer mais … je n’ai jamais ressenti pour une autre ce que je ressens pour toi. Je n’y étais pas préparé et parfois cela me fait peur, parce que si cela venait à se terminer je ... » Il s’arrêta un instant « Je pensais pouvoir gérer, mais en vérité plusieurs vies ne suffiraient pas à panser la plaie que cela laisserait. Avec toi, je brise en mille éclats toutes ces leçons qu’on a mis tant de temps à m’enseigner : rester maître de chaque chose, ne pas se compromettre, ne pas se perdre … pourtant, je suis heureux de le faire, chaque jour qui passe un peu plus. On m’avait dit ce que l’amour causait, mais jamais ce qu’il apportait et je te ne remercierai jamais assez de me l’avoir montré. Je t’aime pour ça et pour bien d’autres choses, Leonys » déclara le sakaien.

Malgré l’obscurité, Corvus laissa son regard parcourir le visage de la jeune femme. Comme pour illustrer ses paroles, ses doigts s’étaient refermés un peu plus dans sa nuque. Le sakaien connaissait la portée de ses mots et savait qu’un autre avant lui avait dû en prononcer de semblables, pourtant Corvus n’était pas Arthur et le soldat voulait croire que désormais, Leonys le savait. Il fit une courte pause avant de poursuivre.

« — Quant au reste, tu as raison : nous ne sommes pas seuls. J’ignore comment Dorcas pourrait nous venir en aide, mais je suis heureux d’apprendre qu’elle ne me considère pas comme un ennemi potentiel » affirma-t-il, un sourire léger sur le coin des lèvres. Ce dernier s’élargit à la pensée de cette vieille folle qui vivait quelque part dans le marais sakaien. Le jeune homme se perdit un instant dans ses pensées en tentant de s’imaginer à quoi ressemblait la vie de l’ermite, esseulée sur cette île « Nous devrions aller voir Azmitia. De toute manière je comptais y aller après le Grand Conseil … je le lui avais promis après tout. Je m’inquiète un peu de la savoir seule là-bas, alors que notre assaillant rode peut-être encore dans le marais. Peut-être aura-t-elle des réponses, des solutions » déclara le sakaien. De nouveau, un sourire traversa son visage à l’idée de ce qu’il s’apprêtait à ajouter « Et puis … je suis curieux de voir sa réaction lorsqu’elle apprendra la tournure qu’ont pris les évènements » affirma-t-il.

Allait-elle les traiter d’idiots ou, au contraire, s’attendrir à cette idée ? Oui, Corvus était curieux. Après leur petite mésaventure au marais et son séjour au Manoir Corvaillus, la vieille femme avait bien le droit de savoir après tout. De nouveau silencieux, Corvus laissa ses mains se hasarder sur la peau de la kunioise, effleurant ses épaules là où la couverture les avait laissés nues. Il déposa un baiser sur l’une d’elle, avant de finalement approcher son visage du sien. Pendant un instant, il laissa leur souffle se mêler, en savoura la chaleur comme si c’était la première fois. Se jouant de la distance, ses lèvres frôlaient parfois les siennes sans jamais les toucher vraiment. Ils devaient trouver une solution, oui … parce qu’il l’aimait et que renoncer à elle lui était désormais impossible, absolument impossible.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Message Sujet: Re: One day among many (ft. Leonys)   One day among many (ft. Leonys) Empty

Revenir en haut Aller en bas
One day among many (ft. Leonys)
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant
 Sujets similaires
-
» Cercle de Leonys
» Affaires de Leonys
» The Lion and the Crows (ft. Leonys)
» LEONYS - Lettre à Arthur
» Une journée de répit [PV Leonys]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Pokémon Ekoe :: Ekoe :: Terres Neutres :: Plaines Croisées-
Sauter vers: