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 LEONYS - Lettre à Arthur
Leonys A. Valencia
Leonys A. Valencia

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Messages : 380
Écus : 601
Âge du Personnage : 27 ans
Métier / Occupation : Conseillère Économique
Lieu de Résidence : Vénovos
Équipe Pokémon : LEONYS - Lettre à Arthur 330 AETIUS - Libégon ♂ - Lévitation - Sérieux

LEONYS - Lettre à Arthur 6wp6 DANAÉ - Lucario* ♀ - Impassible - Relax

LEONYS - Lettre à Arthur 873 ARIANE - Beldeneige ♀ - Écran Poudre - Relax

LEONYS - Lettre à Arthur 359 ORESTE - Absol ♂ - Chanceux - Mauvais

LEONYS - Lettre à Arthur 677 NAPOLÉON - Psystigri ♂ - Regard Vif - Modeste

LEONYS - Lettre à Arthur 156 SOLAL - Feurisson ♂ - Brasier - Prudent

LEONYS - Lettre à Arthur 172 HÉLIOS - Pichu ♂ - Statik - Timide

LEONYS - Lettre à Arthur 408 MAYA - Kranidos ♀ - Sans Limite - Fofolle
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Message Sujet: LEONYS - Lettre à Arthur   LEONYS - Lettre à Arthur EmptyVen 23 Aoû 2019 - 20:04

LEONYS VALENCIA
« You brought the flames and you put me through hell. I had to learn how to fight for myself. And we both know all the truth I could tell. I'll just say this is I wish you farewell »

INFOS

Nom : Torres, un nom qu'elle porte tel un imposteur. Acquis lors de son mariage, il lui rappelle tristement l'époque de son défunt époux. Malgré le fait que sa période de deuil n'est pas achevée, la jeune femme s'est permise de se défaire de la possession invisible de cet homme sur elle, de moins sur papier. Elle se présente à nouveau sous le nom de Lady Valencia malgré les murmures à sa suite.
Prénom : Leonys, le prénom honorable d'un des grands guerriers de sa famille. Tombé au combat en défendant Kuni lors des guerres contre Sakai, Leonys le porte non sans une immense fierté. De tous les membres de sa famille, cet aïeul semble la représenter le mieux, excellent stratège et homme de lettres en plus d'un fin escrimeur. Beaucoup lui disent qu'il s'agit d'un prénom masculin, mais Leonys a l'habitude désormais et ne s'en formalise pas outre mesure.
Aimée, son second prénom, a été choisi par sa mère. Leonys le rejette complètement.
Surnom : Peu osent la surnommer Leo, un surnom qu'elle ne réserve qu'aux plus intimes. Aux autres, elle est Nys, Lys ou encore Lady Valencia. Elle préfère qu'on évite la familiarités avec elle de toute manière.
Genre : Féminin, même si elle ne fut jamais parfaitement attachée à cette idée. Elle a d'autres chats à fouetter au niveau identitaire avant de ce concentrer sur cette question.
Âge et date de naissance : 25 ans, 6 octobre 193
Royaume : Kuni. Leonys y a toujours vécu, y a fait sa vie et est entièrement dédiée à la cause de son royaume, malgré les traumatismes qu'elle y a vécus.
Métier / Occupation : Trésorière œuvrant sous la gouvernance de Rafahel Snowthorn, le Chef de Kuni. Lady Valencia a pour principale tâche de distribuer les moyens du royaume en prenant bien sûr en considération les décisions du conseil. Elle propose des solutions financières, des allées économiques intéressantes et rapporte régulièrement au gouvernement en place pour éclairer leurs décisions quant à la gestion de l'écu.
POKÉMON

Veuillez barrer le choix ne vous convenant pas parmi :
- Je désire qu'on me propose un choix de trois Pokémon
- J'ai choisi mon Pokémon de départ et le voici (avec un dé chromatique please ! :ange:)

LEONYS - Lettre à Arthur 328
AETIUS | Kraknoix ♂
Sérieux - Hyper Cutter

Description : Aetius était le Pokémon d'Arthur, l'époux de Leonys. Véritable fierté, ce Pokémon venu de loin, de sang supérieur, acheté à un chasseur de renom, il devait lui apporter d'autant plus de prestige. Or, devant la personnalité peu flamboyante du Pokémon et le désintérêt général qu'il suscitait, Aetius a été source de plus en plus de déceptions chez son dresseur original. À l'instar de Leonys, le pauvre Kraknoix a subi le tempérament de l'homme à de nombreuses reprises. Perdu dans un pays bien différent du sien, isolé et perdu, la bête n'a pas osé se défaire de l'emprise d'Arthur.

Puis est venue Leonys. Lady Torres a pris soin de lui, l'a traité avec respect et affection, un traitement qu'il n'avait alors jamais connu. À son contact, Aetius est devenu plus décidé, plus assuré et plus rebelle aussi. Il s'est fait protecteur de Leonys. Désormais, il ne voulait plus partir à cause d'elle. Qui la protégerait si ce n'était pas lui? Au décès d'Arthur, le Kraknoix n'a pas hésité à suivre sa véritable maîtresse à ses yeux. Il est très rare de voir la jeune femme sans le petit Pokémon des sables. On remarque au second coup d'oeil à quel points ils ont des caractères semblables, des mimiques familières et des gestes calqués l'un sur l'autre. Et la même tristesse latente au fond du regard, enfouie sous plusieurs couches de secrets et d'illusions. Ensemble, ils peuvent tout relever. Les circonstances les ont unit à un degré qui se prive mots.

DESCRIPTION PHYSIQUE

Cheveux : D'un blond cendré, elle les porte courts pour s'éviter toute entrave dans ses travaux et occupations quotidiennes. Forcée pendant longtemps à les tenir longs pour des raisons esthétiques, elle est ravie de retrouver une tête qui lui correspond davantage. Ses cheveux demeurent obstinément droits peu importe le taux d'humidité. La jeune femme apprécie les décorer de quelques rubans ou de tresses, une coquetterie qu'elle se permet lors de ses beaux jours.
Yeux : Deux ambres. Passant d'un jaune-gris au jaune-orangé selon la luminosité ambiante. Ses yeux ont une forme particulière, retroussés sur la fin à la manière d'un chat. Son regard peut paraître fuyant, inaccessible voire même froid par instants. Depuis quelques années, Leonys s'est évertuée à paraître invisible, à débuter par la présence de ses iris. Lorsqu'elle vous regarde réellement et soutien votre regard, on peut alors ressentir sa véritable force de caractère et une pointe d'orgueil caractéristique des Valencia. De par leur teinte si vive, on les remarque aisément, ils vous marquent en quelque sorte. Pour les plus avertis, une pointe de détresse s'y pointe régulièrement malgré tous ses efforts pour dissimuler ses vulnérabilités. Dans tous les cas, il y brûle encore une lointaine flamme, une énergie si distinctive qui fait d'elle ce qu'elle est.
Peau : Caucasienne, plutôt pâle malgré le soleil et la mer du Kuni. Une peau qui marque aisément, qui rougit ou blêmit de manière évidente. Bien entretenue, elle paraît parfaite... c'est au prix de nombreux sacrifices de la part de Lady Valencia.
Silhouette : Un petit gabarit que notre Leonys. Elle se hisse à 1 mètre 57 centimètres pour un très maigre 42 kilos. La trésorière a perdu beaucoup de poids ces dernières années ainsi qu'une part des muscles qu'elle avait bâtit en s'exerçant régulièrement à l'art de la danse et au maniement de sa katana. Or, des troubles gastriques et une bonne part de stress ont fait fondre la jeune femme à un point presque inquiétant. Elle a repris du poil de la bête (et un peu de son appétit) ces dernières semaines mais il lui reste du chemin à parcourir encore.
Particularités : Le corps de la jeune femme a énormément souffert ces dernières années, vieillissant prématurément. Conséquences directes des abus qu'elle a pu subir, blessures qui cicatrisent lentement à l'instar de son coeur bafoué et de son âme écartelée. Son épaule gauche souffre régulièrement de raideurs après une dislocation. Son nez a légèrement croché après s'être cassé. Sa peau est marquée d'étranges marques qui, même si estompées par le temps, racontent de terribles histoires. Leonys souffre de problèmes gastriques récurrents dus à des ulcères et autres fragilités, résultat d'un stress soutenu pendant plusieurs années. Si la Kunioise prend bien soin de son alimentation et se traite à l'aide de tisanes médicinales, elle est parfois en proie d'atroces douleurs qui le gardent éveillée la nuit. Autrement, la trésorière a beaucoup de difficulté à dormir de manière saine et régulière. L'insomnie la guette au détour. Lors de périodes plus difficiles, Leonys peut être victime de maux de tête sévères qui la clouent au lit. Malgré tout, elle s'obstine à aller travailler, parfois dans des conditions déplorables au niveau de sa santé qui font sourciller ses collègues.

Depuis quelques mois, son corps a aussi vécu une transformation particulière. Elle a notamment pris quelques kilos ce qui ne pouvait pas lui faire de tort au vu de sa maigreur. Des rondeurs se sont formées rapidement au niveau de sa poitrine et de son abdomen, bien qu'encore discrètes. À ce point-ci de sa grossesse, Leonys vit quelques heureux inconforts, notamment les fameuses nausées matinales et une fatigue notable. Comparés à d'autres épreuves qu'elle a pu vivre, ces petits inconvénients ne vont pas la troubler, bien au contraire.

PERSONNALITÉ

Caractère : Un remous tranquille dira-t-on. Leonys apparaît ainsi, comme un lac à la surface égale, mesurée et polie au prix de nombreuses années de pratique. Une apparence maîtrisée de contrôle, un masque stoïque et inaccessible. La jeune femme, parmi une foule, passe facilement inaperçue; il faut dire qu’elle se complaît dans l’anonymat. Pourtant, il est faux de la croire sans voix ou sans passion. Bien au contraire, la jeune femme, sous cette couverture opaque, dissimule un côté que personne n’a réussi à dompter, un esprit d’une force inégalée. Arrêtez-vous un moment. Même si elle tente de vous échapper, ne répondra que le nécessaire et cherchera à mettre fin à l’interaction rapidement. Obstinez-vous et vous découvrirez alors, au-delà, une personne parfaitement unique.

Il se dégage de Lady Valencia une sorte de tristesse contenue, une nostalgie qui lui colle à la peau malgré ses efforts pour la dissimuler. Leonys se définit en de nombreuses contradictions, à débuter par celle-ci. Affaiblie d’un très lourd passé dont elle conserve des séquelles toujours fraîches, elle s’évertue malgré tout à progresser avec une détermination qui frôle l’obstination. Ainsi elle trouve sa salvation, en se convainquant d’idées léchées, d’utopies irréalistes et peu nuancées. À force de se répéter que tout ira pour le mieux, elle finira bien par y croire, n’est-ce pas? Sauf que la trésorière ignore que le chemin vers la guérison ne peut que prendre un temps subséquent. Ce n’est pas la personne la plus patiente. Même dans ce domaine où elle n’a que peu d’emprise, elle se montre exigeante et rigide envers elle-même. Il y a cette voix dénigrante en elle, profondément ancrée, qui lui rappelle constamment sa propre insignifiance. Dans un mouvement volontaire, elle tente de la taire en se prouvant l’inverse. Elle n’a pas encore compris qu’elle a pris un chemin difficile et qu’il n’existe pas de raccourci pour parvenir à ses fins.

On ne peut reprocher à la jeune femme de baisser les bras ou d’abandonner devant l’adversité. Son formidable caractère lui permet encore aujourd’hui de relever les défis quotidiens. Elle ne se contente jamais de ses réussites, constamment en train de se pousser vers des impossibles. Une attitude qui en fait une formidable travailleuse et une employée dédiée à son royaume. Il faut dire qu’elle possède toutes les qualités requises pour son poste : une intelligence supérieure qui amène son lot de rigidités particulières (dont une intolérance marquée devant l’erreur, tant les siennes que celles des autres) ainsi que certaines vulnérabilités au niveau émotionnel, un amour inconditionnel pour les chiffres et un esprit d’analyse affûté. Peu de choses échappent à son regard, professionnellement du moins. Au niveau personnel, Leonys est encore atteinte d’une certaine immaturité et d’une grande maladresse. Son côté taciturne ne plaît pas à tous il faut dire. Elle est très sérieuse et peu amène au premier contact.

Pourtant, sous ce couvert se cache une personne pleine de vie, caractérielle, orgueilleuse et un peu capricieuse certes (oh vous savez, avec ses origines nobles, on ne peut pas faire autrement), mais aussi profondément bonne, généreuse et altruiste. Leonys ne sait pas dire non à une personne dans le besoin et sacrifiera volontiers ses heures pour aider autrui. Il y a cette chaleur en elle, sitôt on peut la trouver. Ses sourires sont contagieux, son énergie débordante, sa manière d’être un peu chaotique en dehors de son boulot. Elle a un esprit rêveur, tourné vers l’horizon et une tendance au lunatisme peut-être. Aventurière dans l’âme, elle n’hésite pas devant la découverte. Elle aime réellement apprendre et se mettre au défi. Il n’y a pas de sujets qui ne l’intéressent pas, sauf peut-être la surcompensation et ceux qui se définissent de manière futile. Elle ne se lasse pas de froisser l’égo des autres, mais attention de ne pas affecter le sien.

En général, Leonys sera néanmoins une présence tranquille. On gagne à la connaître bien qu’elle laisse peu de gens l’approcher. Elle se méfie constamment, particulièrement des hommes, même si elle n’a aucune intention de généraliser son vécu à chacun d’entre eux. La noble sursaute régulièrement, toujours sur ses gardes, toujours dans cet état d’hypervigilence. Ainsi, elle préfère la solitude, à laquelle elle a pris l’habitude. Elle voudrait se rouvrir au monde mais elle ne sait pas exactement comme faire. Maladroitement, elle tente de rebâtir les ponts qu’elle a brisés ces dernières années, mais surtout de reconstruire sur du solide.

Objectif(s) : Oh, pourquoi pas apprendre à vivre par elle-même ? Un plan d'apparence simpliste, voire réductrice. Or, de connaître le parcours difficile de Leonys rend cette tâche bien plus ardue qu'elle ne paraît. La jeune femme repose encore au coeur d'épais ténèbres, possédée par son passé qui ne cessera pas de la hanter tout de suite. La route qui l'attend sera encore parsemée d'embûches, de rechutes et de remords. La trésorière ne parvient plus réellement à former de lointains objectifs. Malgré tout le courage qui l'habite, elle a besoin de temps, de tranquillité et de soutien pour parvenir à se défaire de ses traumatisme. La paix. Combien cette idée sonne doux à ses oreilles ! Combien elle en rêve ! Si elle a posé les premières pierres de sa réhabilitation, Leo sait qu'elle ne pourra aspirer à cette paix qu'au prix d'un travail intensif sur elle-même. Parfois, elle se montre impatiente, affamée d'une vie normale, peut-être trop même. Capricieuse, comme à son habitude. Elle a au moins la sagesse de reconnaître que le temps doit faire son oeuvre et que les blessures ne peuvent cicatriser en quelques semaines, pas après des années dans l'abysse.

Leonys veut vivre. Elle veut connaître ce qu'elle n'a jamais pu avoir. Elle veut croire en elle. Elle veut se pardonner. Changer le rythme de sa vie. Prendre ses propres décisions. Elle veut mener sa grossesse à terme cette fois et protéger son enfant du monde entier. Être une meilleure mère que la sienne accessoirement. Renouer avec sa famille, les pardonner aussi. Oui, Leonys a beaucoup de chemin à parcourir, mais au moins elle sait qu'elle ne sera plus jamais véritablement seule. Plus jamais.

Un travail identitaire s'amorce donc pour elle. Ces dernières années, elle n'a plus cherché à se définir en tant qu'individu. Leonys réalise à quel point elle a abandonné sa quête d'elle-même tôt dans sa vie alors que des forces l'ont poussé vers des chemins tout tracés, l'ont départi de son individualité. Qui suis-je ? est une question particulièrement forte à laquelle elle aspire trouver réponse. Pour la première fois de son existence, elle a réellement l'occasion de s'intéresser à ce qu'elle est, ce qu'elle désire, ce qui l'effraie ou la motive.

Craintes : Lady Valencia aura l'audace de se prétendre sans crainte. Elle a encore quelque chose à prouver, surtout à elle-même. Méprenant orgueil et courage, elle s'évertue d'avancer la tête haute, enflammée, réactive et toujours sur ses gardes. De cette attitude, on devine sans mal la peur qui lui triture le ventre, qui affûte ses sens, la force à l'hypervigilance. Autant le nommer, la jeune femme est hantée par son passé, toujours en train de craindre une apparition pourtant impossible. Elle a encore peur de lui et il en sera ainsi longtemps. Elle a peur que d'autres pourraient lui faire du mal aussi, réellement du mal. Sa tolérance en est considérablement réduite. Il vaut mieux la laisser tranquille.

Elle craint ses propres émotions, leur puissance destructrice. Elle a peur de se trahir à nouveau, de s'abandonner. Elle a peur de perdre son enfant, bien trop souvent. Elle prend mille précautions au sujet de sa grossesse, sauf peut-être celles qu'elle devrait véritablement suivre. Elle a peur d'être une mère aussi peu chaleureuse que la sienne, de ne pas être à la hauteur. Mais avant tout, elle craint de ne pas retrouver la lumière après des années passées dans les ténèbres.

HORS JEU

PUF/Surnom : Toujours Golden
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Code du règlement : Auto-bouffé o/
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Leonys A. Valencia
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Message Sujet: Re: LEONYS - Lettre à Arthur   LEONYS - Lettre à Arthur EmptyVen 23 Aoû 2019 - 20:04


HISTOIRE


|!| Avertissement : Contenu très sensible, thématiques lourdes tel que l'abus parental, la santé mentale et la violence conjugale. Violence. Âmes sensibles s'abstenir |!|


Comment peux-tu encore me manquer?
Dans mes silences, je perçois encore la puissance de ton emprise sur moi, sur ce corps où tu as laissé ta marque, sur cet esprit que tu as cassé et remanié à ton image, sur ce cœur qui ne sera plus jamais le même. Ton absence a laissé cette impression contre mon front, indélébile. Elle résonne à mes tympans, ce son distordant. Un élan, une culpabilité, et tes paroles affûtées pour encore me blesser. C’est drôle. Pendant un moment, j’ai triomphé en voyant ton corps étendu parmi ton propre sang. Un petit goût de puissance, de victoire. Ô combien je ris jaune à présent. Oh non, cette sensation s’est vite dissipée. Tu m’avais prévenue après tout. Je t’appartiendrais, toujours.

Sauf que tu n’es pas tout ce qui m’a forgée, Arthur. Je suis née Valencia, au cœur d’une famille influente. Prestigieuse. Très ancienne. J’en suis fière, même si je ne me suis jamais particulièrement identifiée à ses membres, rongés par le désir, consumés par l’orgueil et les idées de grandeur. Tous pour sombrer à leur manière, souvent des mêmes maux. On répète souvent les erreurs passées. Comme si elles se gravaient dans vos veines, alimentaient votre sang, vous forçant sur une route déjà tracée. Quelque part, lorsque je regarde en arrière, je me dis que sans cette éducation, sans l’arrogance des miens, je n’aurais peut-être pas fini entre tes mains. Peut-être n’en serions-nous pas là. Dans tous les cas, je suis née entre deux enfants probablement mieux adaptés à cette vie que moi, un jour d’automne. Au sein du domaine familial, on a accueilli ma naissance avec une joie rapidement effritée : ce qu’on avait pris pour le garçon promis par les dieux lors de cérémonies pompeuses destinées aux plus superstitieux n'était en réalité qu'une pauvre fille d'apparence fragile. Papa voulait un garçon, malgré tout il m’a aimé à sa manière, il a essayé du moins. Mais aux yeux de maman, ce serait la première d’une longue liste d’offenses. Je ne serais jamais assez à ses yeux, malgré tous mes efforts. Ça te rappelle quelqu’un n’est-ce pas?

On m’a raconté qu’on me confondait souvent avec un petit garçon à l’époque. J’aimais chahuter, grimper, courir après tout ce qui vivait, rire et faire entendre ma voix, qu’on le veuille ou non ! Une gamine turbulente sans pour autant être particulièrement désobéissante. Il y avait seulement ce goût d’aventure, ce frémissement que tu n’as jamais véritablement réussi à tuer, Arthur. Pourtant, mère, Glorianna et toi avez pourtant tout essayé. Tout comme les nourrices qui s’épuisaient à ma suite ! Mais elles m’adoraient tout de même car je possédais un grand cœur et une bonté infinie. J’aimais aider, faire les choses par moi-même, me rendre utile. Et apprendre. À quatre ans, j’insistais pour assister aux même leçons que mon aînée pourtant plus âgée de trois ans. Je ne comprenais rien, mais j’essayais. Même loin de mes précepteurs, je poursuivais mes investigations de ce large monde qui me fascinait tant. Un jour, je rêvais de le parcourir, d’aller au-delà des hautes montagnes là-bas à l’ouest, à l’ouest de ma vie. Il y avait trop à faire pour rêver maman disait.

Je me sentais étouffer. Derrière les remparts de notre important domaine, blotti contre la mer à quelques pas de Vénovos, j’avais le sentiment de gaspiller mes talents. Je n’étais pas la seule à le dire. Mes professeurs s’enchantaient de la rapidité à laquelle j’apprenais, toutes sortes de disciplines d’ailleurs. J’appréciais particulièrement les leçons de musique, qui me passionnaient. Les cours d’équitation, bien entendu, toutes les occasions étaient bonnes pour être en compagnie de Pokémon. L’histoire, la littérature, la danse, et les mathématiques. Les mathématiques ! Déjà, j’étais consumée par mon amour pour cet art. J’adorais me mesurer à des problèmes de plus en plus complexes, d’utiliser ma logique pour résoudre ce qui pouvait d’abord sembler impossible. J’aimais bien le remettre sous le nez de ma grande sœur d’ailleurs, qui me jalousait pour toute l’attention que je recevais. Papa aussi était fier. Mais maman ne se satisfaisait pas de moi pour autant. Elle aurait voulu que je sois comme Glori, une simple marionnette entre ses mains. Or, j’étais moi aussi une Valencia. Consumée par ma propre arrogance, une enfant prétentieuse et de plus en plus défiante.

Le seul qui provoquait en moi un semblant d’humilité était mon oncle Roden. Mon oncle était un homme apprécié à Vénovos, un chevalier d’expérience, un Chevalier d’Or. Il était occupé et ne passait que très peu par la demeure. Chacune de ses visites m’apportait un nouveau souffle. C’est auprès de lui que j’ai appris à canaliser mon indomptable énergie. Roden était un homme tout aussi bruyant que je pouvais l’être. Il buvait pas mal aussi, mais cela ne m’empêchait pas exactement de l’apprécier. Il avait de ces personnalités un peu extravagantes en apparence mais tranquilles au second coup d’œil. Un homme bon et drôle, presque jamais sérieux. Autant dire que ma mère n’appréciait pas particulièrement son beau-frère ce qui ne faisait que raffermir notre lien. À plusieurs reprises il m’a sorti de mauvais pas avec elle. Sauf qu’il n’a jamais pris ma défense devant la méchanceté dont elle pouvait faire preuve à mon endroit. Il n’aimait pas la confrontation, mon oncle. Souvent, je me dis que s’il avait eu plus de courage… Je ne sais pas. Je rêve encore d’un monde où il m’aurait sauvé de ma vie, une vie où j’oeuvrais à ses côtés à Vénovos. Je crois que je l’ai cherché en toi, un peu trop. Plus le temps passait, plus je souffrais de ma vie de captive.

Mère m’empêchait de sortir, de côtoyer d’autres jeunes de mon âge, de vivre les aventures auxquelles j’aspirais. Heureusement, la famille Valencia jouissait de connexions importantes avec plusieurs autres familles, m’offrant des occasions sociales plus ou moins satisfaisantes. Hormis ces instants, je ne pouvais échapper à sa grippe. Il y avait toujours ces petites piques, à peine dissimulées, ces mots qui accumulés ont causé toutes ces crevasses. À mesure que j’ai grandi, cet orgueil me caractérisant s’est affaissé contre lui-même comme un gâteau soufflé. Tous ces reproches que j’ai accusés, cette violence je le réalise. Ni Glorianna, ni Lucien, ni papa ne l’ont jamais arrêtée. Même si elle hurlait, qu’elle me poussait, qu’elle me giflait aussi parfois. On avait accepté que j’étais la mal-aimée. Ce devait être ma faute. Comme avec toi n’est-ce pas ?

Lorsque la rage bouillait en moi je trouvais refuge auprès de Roden. Il ne savait jamais quoi dire devant mes pleurs. Alors il me tendait mon katana et ensemble, nous nous exercions. Il était un formidable maître d’armes pour moi, mon meilleur ami, mon complice. Il ne m’a pas particulièrement appris à exprimer mes émotions par mes mots. Mais la danse ou le katana parvenaient toujours à m’apaiser. En maniant cette arme délicate mais mortelle, je me sentais un peu moins inutile, ce sentiment qui grandissait en moi avec les années. Toujours, ce besoin en moi d’accomplir quelque chose subsistait malgré l’obstination de maman de la détruire à jamais. Elle finirait bien par se rendre compte que je ne serais jamais comme elle l’espérait. Peut-être alors verrait-elle. Tu m’as vue toi.

Je n’avais que quinze ans alors. Une enfant à bien des égards, avec un corps de jeune femme. En pleine dérive identitaire, je cherchais une voie. Tant de passions m’animaient, comment n’en choisir qu’une ? J’étudiais les affaires et la tenue de livres avec mon père, projetais de me lancer dans une carrière militaire comme soldate, archère, ou encore dresseuse, ou encore musicienne. La vie s’offrait en moi. Toi, tu étais Arthur Torres. Un jeune homme déjà ambitieux, déjà prometteur et beau comme Némélios. Tu incarnais très bien les valeurs des Torres, une famille de bourgeois s’étant lentement hissée dans les plus hautes sphères de Kuni. Tu étais connu déjà pour tes talents d’homme d’affaires, pour ton intérêt en politique. Pour une adolescente telle que moi, tu étais l’aube après une très longue nuit dans les ténèbres. Cette soirée-là, mes parents t’avaient invité pour conclure une affaire. Sitôt je t’ai vu que j’ai rougi devant ton portrait, ta prestance, ton charisme, ce rire si particulier et cette voix de ténor. Tu as remarqué mon intérêt. Moi j’étais trop occupée à jalouser Glorianna pour sa grâce et sa beauté. Pour la première fois de ma vie, j’aurais voulu être un peu plus comme elle.

Malgré tout, au fil de la soirée, tu as trouvé ton chemin jusqu’à moi. Nous avons déambulé le long des sentiers, jeté un regard à l’océan et à l’étendue de nos rêves. Tu m’as parlé comme personne auparavant, comme une égale. Pour la première fois de ma vie, je me suis sentie véritablement visible. Tu étais une bouée dans ma houle adolescente. Tu as habité mes rêves de nombreuses nuits sans sommeil par après. Je rêvais de tes bras, de tes lèvres, de ta voix. Je savais ces émotions interdites. Tu étais trop vieux, trop beau, trop exceptionnel pour une simple jeune fille perdue comme moi. Une brebis. J’avais trouvé mon loup. L’infatuation se serait probablement dissipée, certainement, si elle en avait eu l’occasion. Ton rire, ta prestance, oubliés. Il y a tellement que ma vie aurait pu être sans toi, Arthur.

C’était une époque plus douce. Ma mère s’était éprise d’une nouvelle passion, celle du voyage. Voilà que Glorianna, Lucien et moi goûtions pour la première fois à une forme de liberté bienvenue. Sans maman, Glori se montrait bien plus affable et accessible. Le sujet de mon affection particulière pour toi avait comme apaisé certaines choses entre nous deux; pour la première fois de notre vie nous avions quelque chose à nous raconter. Ma sœur elle-même faisait de l’œil à un brave garçon d’une origine plus modeste, un matelot aux incroyables yeux verts. Il s’appelait Edward, et il l’aimait tout autant que l’inverse. Eddy était un brave gars, une présence positive dans sa vie. J’appréciais nos soirées toutes les deux, entre sœurs, à l’écouter s’enthousiasmer à propos de lui. J’aimais la voir si détendue, sans cette rigueur que lui imposait toujours notre mère. Lucien, lui, ne comprenait rien à nos instants complices. Ce n’était qu’un garçon bien trop gâté, trop occupé à ses rêveries pour faire attention à nos petits drames insouciants. Le retrait progressif de notre mère dans nos vies nous a offert comme un second souffle, une bouffée d’air frais. Pour la première fois de ma vie, j’ai considéré la famille Valencia comme autre chose qu’une histoire oubliée, qu’un destin réservé à hier.

Étrange que ce sursaut d’assurance ne me provienne de celle qui avait toujours été ma rivale jusqu’à cette époque. Edward avait transformé ma sœur. Je crois qu’elle avait toujours été affligée d’un profond mal-être, alimenté bien entendu par nos parents trop exigeants ou trop désintéressés. Tout comme moi, Glorianna n’avait jamais eu la chance de rêver, d’aspirer à mieux qu’une voie toute tracée. Plus elle vieillissait, plus elle s’appropriait cette fameuse voie pour en faire sienne. Elle épousa son prince charmant malgré les protestations de notre génitrice avant d’accompagner notre père dans ses affaires avec une poigne de fer. Et moi, je rêvais encore de toi, je rêvais d’un jour suivre les traces de ma grande sœur et de te faire mien. Combien j’ai été sotte.

Heureusement, il y avait d’autres projets à poursuivre. Je voulais étudier davantage les mathématiques et les finances. Je fus acceptée dans une école à Enogen où j’ai fait pensionnat pendant plus de deux ans. La compétition y était féroce. Si tant que je ne liai pas de réelles amitiés malgré tout mon bon désir. Combien Kuni me manquait ! J’avais dû mal avec l'humidité de ce royaume, avec la noirceur de ses rues, le côté plus rigide et traditionnel de ses mœurs. Mon caractère bien trempé et mon côté aventurier, exacerbé par la jeunesse et l’éloignement salvateur de ma famille ne plaisaient pas à tous. La nuit tombée, je m’amusais à grimper contre les toits du réfectoire pour écrire une lettre à la lueur de ma lanterne ou pour scruter la ville en contre-bas. Parfois, je me perdais dans la contemplation des étoiles, à tenter d’en percer le mystère. Mes rares temps libres, je les dédiais à d’autres types d’études ou encore à la perfection de ma maîtrise de la harpe. Même si cette vie me paraissait quelques fois un peu solitaire, je m’y accommodais sans mal. J’avais l’habitude d’être seule. Du moins le croyais-je à l’époque.

J’avais dix-neuf ans lorsque nos destins se croisâtes à nouveau. Tu visitais Sakai pour je ne sais quelle expédition commerciale. Le hasard m’a placée sur ton chemin. J’ai cru à une apparition. Mon cœur alors rétabli s’est emballé pour toi, a dansé à ta musique. Tu m’as accueillie comme une vieille amie. Tu t’es souvenu de nos discussions lors des soirées organisées par mes parents, de mes aspirations, de mes rêves. Cette nuit-là tu as semé; semé les grains de ma perdition. Il t’a suffi de si peu, j’étais une proie facile entre tes mains. Je te plaçais sur ce piédestal d’où tu me jaugeais avec triomphe. Tu as dit tout ce que je voulais entendre et telle une assoiffée j’ai bu, j’ai bu, j’ai bu. J’aurais consommé rivières, lacs et mers de toi, j’en voulais davantage. Tu m’apportais ce que personne n’avait pu m’offrir : une réelle écoute, un pied d’appui, deux yeux qui me scrutaient avec désir, avec confiance, avec dévotion. Encore maintenant, Arthur… Je me demande ce que tu as pu trouver en cette enfant écervelée que j’étais alors, en cette personne confuse cherchant à tâtons quelques bribes d’identité. Tu as pris mes mains dans l’obscurité, tu m’as mené ailleurs. Sur ton chemin. Une route dont je ne me détournerais plus qu’à fort prix. Qu’au prix de mon âme.

Tu avais ce don pour manipuler les mots. On ne pouvait faire autrement qu’écouter. Un fin conteur, un optimiste. Tu t’exprimais avec tant de conviction ! Et lorsque tu affirmais que je valais quelque chose, je ne pouvais faire autrement que te croire. Puis, à chacun de tes départs, je doutais à nouveau. Il me fallait l’entendre encore une fois. Je revenais sans cesse vers toi et tu me portais, tu apaisais mes peines, me permettais d’entrevoir un horizon que je n’avais jamais imaginé. Tu m’as visité souvent à Enogen, dans les plus grand des secrets. Je ne réalisais pas qu’il se tissait quelque chose de plus profond, de plus primitif encore que l’amour. Que chacune de tes caresses laissait une marque indélébile sur mon être. Que lentement, pas à pas, tu établissais ta possession. J’ai souvent entrevu cette part de toi. Cet anxieux, cet enfant même. Ta richesse et ton pouvoir retirés, sans tes jolies manières et ces sourires envoûtants, qui étais-tu réellement ? Il te fallait posséder pour exister. Tel était l’ordre des choses. Je n’étais pas en reste.

À mon retour à Kuni, j’ai su que je ne pourrais plus vivre dans le secret, à vivre d’interdit. Lorsque tu as fait la grande demande, je n’ai pas hésité une seule seconde. Comme nos épousailles ont comblé maman ! Je ne l’avais jamais vu si heureuse de mes décisions, si satisfaite de moi. J’entrais dans cette nouvelle ère de ma vie en croquant à pleine dent ce bonheur si parfait, si parfait. Pendant une année entière tout m’a semblé ainsi. Nous formions un jeune couple ardent, passionné, inséparable. À tes côtés, ma vie s’est mis à accélérer de manière étourdissante. Je te suivais dans chacune de tes aventures, pressée d’apprendre à connaître ce monde qui m’avait été trop longtemps interdit. Entre les voyages, les soirées, les bals, les rencontres financières, je n’avais pas une seule minute à moi et peu m’importait. J’aimais notre vie à trois. Toi, moi et le petit Aetius, un Kraknoix taciturne que tu t’étais procuré pendant mes années d’études. Tu te montrais souvent dur avec lui. Tu multipliais les critiques à son endroit, négligeait parfois ses besoins dans l’objectif de l’«endurcir». Tu avais le désir d’en faire une bête majestueuse, à ton image. Je n'ai pas vu que tu agissais ainsi avec moi de plus en plus souvent. Tu me conseillais sur mon apparence, sur ma diète, mes entraînements, sur mes lectures, sur mes sorties. Je t’aimais trop pour réaliser le glissement, tranquille, sur cette pente descendante. Il me faisait plaisir de céder à tes caprices, même si parfois tu insistais un peu trop pour mon propre confort. Tu parvenais toujours à détourner mes idées, à m’inséminer des tiennes. Un an de bonheur. Un an où j’ai cru que l’avenir m’appartenait, que tu étais mon début, mon dénouement et ma fin. Que tu m’as couvert de toutes les attentions possibles, que tu m’as formée pour être la femme des finances que je suis aujourd’hui. Une année où tu as cru en moi, où tu m’as appuyé. Puis, tout s’est effrité.

On ne réalise pas, jusqu’à ce qu’il soit trop tard. La tolérance s’installe, et un cycle aussi. J’ai désiré plus que cette vie dans ton ombre, Arthur, il me fallait faire les choses par moi-même. J’ai pensé te faire plaisir en prenant cet emploi à la Forteresse. J’ai pensé que tu serais fier de moi. Je débutais au bas de l’échelle parmi les trésoriers, une position qui m’emplissait d’orgueil. J’avais réussi ce pari que tu tenais avec moi depuis tant d’années, ce à quoi tu me préparais avec énergie. Pourtant, à l’annonce de mon nouvel emploi, tu t’es contenté de rire d’un air contrit, comme devant la réussite futile d’un enfant trop enthousiaste. Tu as causé la première blessure ce soir-là. La première de tant d’autres.

Tu n’aimais pas que je fusse si ponctuelle, si dédiée à ce que tu décrivais comme un «emploi sans avenir». Tu ne manquais aucune occasion de dénigrer ma profession pour mieux glorifier la tienne. C’était subtil au départ. Mais il y avait toutes ces piques dissimulées, ces paroles blessantes sous un couvert de miel. Tu ne conseillais plus, tu dictais. Tu contrôlais ma garde-robe, mes aller et venues. Mes amitiés. Lentement, tu m’isolais, et tentais de brouiller ma dernière attache : mon emploi. Je n’ai pas réalisé tout de suite. Les mois passaient et il y avait toujours une excuse, autre chose à faire que de visiter mes proches et mes amis. Lors de mes rencontres avec ma famille et autres êtres aimés, tu trouvais manière de t’accaparer toute l’attention. Tu me suivais partout, sans que je ne puisse adresser quelques mots en tête à tête à Glorianna ou à mon oncle. Je méprenais cette attitude pour de l’affection. Nécessairement, tu ne pouvais te passer de moi, pas même à mon boulot. Tu visitais de plus en plus souvent, me questionnais sur mes collègues de travail, te montrais jaloux de certains. Tu disais que je cherchais volontairement à saboter notre couple et je t’ai cru. Chaque personne qui entrait dans nos vies devenait une entrave à notre précieux bonheur. Alors j’ai abattu tous les ponts. J’ai assassiné mon libre-arbitre. Je t’ai suivi dans ton hérésie destructrice. J’ai décimé tout espoir qu’on me sauverait, qu’on me sauverait de toi.

Personne n'a tenté. Je l'ai vu pourtant dans leurs yeux. Ils savaient. Ces choses-là restent derrière les portes closes, n'est-ce pas ? Ces choses-là ne nous concernent pas, n'est-ce pas ? Combien de regards fuyants j'ai essuyé. Combien de malaises mes ecchymoses ont causé ? Personne n'a rien dit. Je ne me suis jamais sentie aussi seule de ma vie.

Des excuses, tu n’étais pas le seul à en fournir avec adresse. Lors de tes colères, j’ai fourni un effort de taille pour réparer tout ce que tu avais pu briser dans la pièce. Et en moi. Elles survenaient de manière imprévisible, après de longues périodes de tension qui me mettaient sur le qui-vive. Est-ce ainsi que s’affirment les hommes ? En hurlant, en abattant ses poings sur la table ? Est-ce ainsi qu’on reconnaît leur force ? Ou en poussant son épouse contre le mur ? En vociférant à quelques centimètres de son visage ? En l’asphyxiant de paroles toutes plus dégradantes les unes que les autres ? Est-ce ainsi que tu voulais régner Arthur ? Oh, ta plus grande réussite probablement a été quand tu m’as convaincu que c’était de ma faute si tu étais violent. J’ai porté ce lourd chapeau, les chaînes aux pieds. Ça ne se produit pas souvent. Il doit être trop stressé. Je n’aurais pas dû le contrarier. Si je n’avais pas fait ça, il ne se serait jamais fâché. Combien, combien, combien ! Combien d’excuses j’ai inventé Arthur pour couvrir tes propres faiblesses, combien j’ai pris sur moi, combien je me suis fait du mal, combien d’années ai-je gaspillé, prisonnière, sans issue ?

Pourquoi ne suis-je pas partie, diras-tu. Tu le disais souvent, ça. Prends la porte, femme, casse-toi. Tu me répétais combien je n’avais personne d’autre que toi, que sans toi je n’étais rien, que j’étais sans le sou. Tu possédais tout ce que j’avais, me prenais ma paie. Alors que tu montais plus haut, toujours plus haut, prenant une place de conseiller, pendant que tous t’adulaient sans voir quel monstre se cachait derrière ton visage moi je… Je mourrais, Arthur. Tu m’as mise à mort, du moins le croyais-je. Je t’appartenais, corps et âme. Je ne pouvais pas t’échapper, même si je partais. Je ne pouvais pas dire non. Tu prenais, me laissant confuse et mal. Je me haïssais encore plus que je ne pouvais te craindre. Je ne percevais pas vraiment l’escalade après un moment. J’encaissais car je ne voyais pas d’issue. Bientôt, ces instants de tendresse avec lesquels tu achetais mon pardon se firent de plus en plus rares. Il n’y eut plus que les ténèbres. Je m’effaçais le plus possible, marchant sur d’impossibles œufs pour ne pas troubler l’«équilibre» que je croyais posséder, cette force que je croyais encore avoir sur ce que nous vivions, Arthur. Tu me faisais croire qu’un jour, les choses reviendraient comme avant, que tu changerais.

Mais la violence se poursuivait, de plus en plus dévastatrice. Elle laissait des traces sur mon corps. On ne posait pas de questions au travail. J’étais devenue chef de ma petite équipe désormais. Je manquais souvent le boulot, quand la peur me tordait les boyaux ou que tes crises me laissaient trop affaiblie pour marcher. Personne n’a vu. Personne sauf peut-être elle. Dafne Snowthorn. Conseillère de Kuni, épouse du Chef. Le hasard a forcé notre rencontre, ainsi que nos professions respectives. Il y avait cette douceur mêlée de force chez cette femme. Un regain d’espoir. Une once d’humanité. Dafne a ébranlé de trop nombreuses convictions ancrées chez moi désormais. A dépoussiéré des parts de mon être que je croyais oubliées pour toujours. Elle a cru en moi là où j’avais tout abandonné. Son amitié et sa gentillesse me permirent de survivre jusqu’à maintenant. À bien des égards, je crois qu’elle m’a sauvée. Elle était la seule au monde à ne pas ignorer les signes pourtant évidents de ma détresse. À poser des questions sur ce nez cassé. Sur cette épaule disloquée. Sur toutes les ecchymoses.

Tu as tenté de m’éloigner d’elle. Sauf qu’elle était déterminée à me protéger. Deux conseillers en guerre ouverte. Moi, je tentais de guérir un peu, de profiter de cette accalmie. Surtout que mon désir depuis longtemps s’était enfin réalisé : j’attendais un enfant. Je chérissais ce projet avec espoir. Tu n’aimais pas ce sentiment chez moi. J’aurais dû m’y attendre. Peu importe la durée de ces lunes de miel, ces moments où tu me faisais croire que tu pourrais changer, tes démons revenaient, toujours. Avec une grossesse assez bien entamée, j’aurais pu croire que tu n’oserais pas me faire du mal, que tu n’oserais pas blesser le fruit de notre amour. J’avais tort. Il n’y a pas pire offense que tu as pu me faire que celle-ci Arthur.

Tu rentrais de travail, épuisé. Aussitôt j’accourais à ta suite pour te débarrasser de ton manteau, pour te servir une boisson ambrée que tu avalais goulûment, pour répondre au moindre de tes caprices. Tu ne souriais pas. Non. Tu critiquais. Il y avait encore quelque chose que je n’avais pas fait, car je n’étais que cette pauvre Leonys, cette pauvre chose qui ne serait jamais assez bien. Je n’ai pas répondu à tes attaques. J’ai vaqué à mes occupations, ignorant les hostilités. Pourtant il a fallu te questionner sur notre vie quotidienne. C’était trop pour tes nerfs. Tu m’as renversé d’un coup. Comme une poupée de chiffon, je me suis écroulée, sous les cris de Aetius. Le Kraknoix a tenté de me défendre. Il a mordu au sang. Tu as vu rouge. Tu as vu noir. Tu t’es mis à frapper de toutes tes forces et tu ne t’es pas arrêté, même quand mon sang a recouvert le sol. Même quand le feu de la cheminée s’est éteint. Tu m’as laissé pour morte sur les dalles de pierre de la cuisine, inconsciente.

À mon réveil, j’étais seule. Véritablement seule. Je ne sais combien de jours et de nuits j’ai pleuré cet enfant que tu as tué, Arthur. Et mon amour pour toi, que tes déraisons ont fini par assassiner. Je t’ai haït, je t’ai haït même si tu m’as forcé à t’aimer ensuite. J’ai cessé de dire «oui». Je t’ai affronté. J’ai perdu. Jour après jour après jour, j’ai perdu. J’ai pensé me jeter des falaises non loin de la maison, j’ai pensé en finir car ce serait plus facile que de vivre ainsi. Puis je suis tombée enceinte à nouveau. Et j’ai su que rien ne serait plus jamais comme avant. Plus jamais.

Quand tu as foncé vers moi ce soir-là, quand tu m’as bousculé contre la cheminée, je n’ai pensé qu’à mon bébé. Qu’à ma rage. Tu as frappé et ma vision s’est brouillée en milliers d’étoiles, asservissant mes sens. J’ai hurlé, vociféré, j’ai espéré qu’on viendrait à moi, qu’on m’arracherait à ta violence, qu’on sauverait mon enfant. Je t’ai craché au visage, ai échappé à ta grippe mais tu m’as rattrapé et m’as jeté contre le mur, renversant les peintures et tes trophées de chasse. Tu as fondu à ma suite. Il y avait dans ton regard cette lueur, cette folie, ce goût du sang. J’ai su qu’il n’y avait plus d’issue, Arthur. Tu ne m’as pas laissé le choix. Dans un mouvement défensif, j’ai levé les bras. La réponse s’est imposée d’elle-même lorsque mes doigts ont frôlé mon katana, que tu avais exposé sur le mur comme un vulgaire outil d’apparat. Ma main s’est refermé contre le manche et je n’ai pas hésité, habitée d’une émotion plus forte que la raison, d’une tempête qui gronde, d’un désir primaire, plus fort que tout.

Plus fort que toi.

La lame t’a traversé de part en part. Tu t’es écroulé dans un bruit sourd. J’ai assisté à ta mort dans le plus grand des silences. Sous le choc, j’ai mis du temps à réaliser que j’étais l’auteure de ces sinistres gargouillements, de cette toux ensanglantée, de tout ce rouge. Tu m’as regardé pendant ce qui m’a semblé une éternité jusqu’à ce que tu t’éteignes enfin sous mes yeux.

Je ne peux décrire ce qui me traversa ensuite. J’ai hurlé ton nom. Je t’ai tenu contre moi, je t’ai supplié de ne pas partir. Mais en moi, encore, la marée montait encore. La colère pour tout détruire sur son passage. Je te tenais si fort, si fort, partagée entre l’amour et la haine. Soulagée et détruite. Écartelée. Je venais de payer le prix ultime, et toi aussi. Mais notre enfant vivrait. Plus jamais tu ne poserais tes mains sur moi, plus jamais Arthur. Tu m’entends ? Plus jamais. J’ai abandonné ton corps. De longues heures durant, je me suis réfugié avec Aetius parmi les ombres, à considérer mes options. J’avais passé toute une vie prisonnière. Plus jamais.

À l’aube j’ai parcouru la maison. J’ai pris l’argenterie. J’ai volé ta bourse. Trouvé où tu cachais tous nos biens les plus précieux. Je les ai jetés à la mer avec mes vêtements souillés de ton sang, où ils se sont enfoncé dans les abysses, broyés par la puissance des vagues, s’écrasant contre les rochers. J’ai couru jusqu’au seul lieu où je me savais en sécurité désormais : chez Dafne. Je me suis livré à Rafahel, notre chef. Sauf que la famille Snowthorn ne m’a pas livrée aux autorités. Ils ont fourni un alibi expliquant pourquoi j’aurais trouvé mon époux plusieurs heures après sa mort après avoir passé la nuit à aider le grand patron avec les finances du royaume. On a cru à mon histoire. Personne n’a pensé à vérifier l’arme que je portais désormais à ma ceinture en tout temps, le katana qui a servi à te tuer, Arthur, et à défendre la vie que je porte en moi. Tu as été cambriolé et tué. L’histoire s’arrête là.

Du moins pour toi. Car je te laisse ici, Arthur. Deux mois se sont écoulés depuis ton décès. J'ai hérité de ta fortune et du souvenir de nos années tous les deux. J’ai vendu notre propriété, me suis installée à quelques pas de la mer, à l’intérieur des murs de Vénovos. J’ai pris Aetius sous mon aile après lui avoir proposé sa liberté, ce qu'il a refusé. Le Kraknoix veille sur moi, comme toujours. Et nous, sur ce bébé qui se développe bien selon les soigneurs. Moi? Je tâche de guérir. Ce n’est pas si facile. J'ai espoir. Même si de nombreuses embûches m'attendent. Même si je me noie encore. Tu as laissé de profondes marques pendant ces cinq dernières années mais pour la première fois de ma vie je me sens libre, véritablement libre. Je te dis donc adieu, Arthur. Puisses-tu trouver la paix.
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Trixie Sunstorm
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Message Sujet: Re: LEONYS - Lettre à Arthur   LEONYS - Lettre à Arthur EmptySam 24 Aoû 2019 - 7:20

V'là enfin Leo !!! Wouuuuu ... mais je sens que la lecture va être compliqué alors *prends de quoi boire*
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Mila Valni
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Électrik


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Message Sujet: Re: LEONYS - Lettre à Arthur   LEONYS - Lettre à Arthur EmptySam 24 Aoû 2019 - 9:40

Ce perso a l'air prometteur ! J'adore le vava. :coeur:

Il me faudra un lien avec Artemis (et peut-être Mila) ! J'ai hâte. :omg:
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Aequor
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Message Sujet: Re: LEONYS - Lettre à Arthur   LEONYS - Lettre à Arthur EmptySam 24 Aoû 2019 - 19:06

Hello toi ! Tu sais que j'adore ton style et ta plume, c'est vraiment un régal de te lire à chaque fois ... et là. QUELLE FICHE. Comment dire que ça m'a tellement énervé que j'ai du faire ma séance de sport après pour me défouler XD. Ce qui est une bonne chose, puisque ça veut dire que tu as parfaitement retranscrit l'essence et l'histoire de Leo. Je te valide donc, et vite un RP avec Raf :3

C'est une validation !
Félicitations tu es VALIDÉ.E ! Bienvenue à Kuni. Tu peux dès maintenant recenser ton avatar dans le bottin des avatars et ton métier dans le bottin des métiers. Tu dois aussi passer créer ton inventaire dans ce forum. Si tu en as l'envie, tu peux aussi créer ta fiche de liens où tu pourras demander des RPs et des liens intéressants ! Surtout, tu récupères ta couleur et peux maintenant te lancer dans le jeu. La validation de ta fiche te fait gagner 20 écus ! Profite bien !
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Message Sujet: Re: LEONYS - Lettre à Arthur   LEONYS - Lettre à Arthur EmptyLun 26 Aoû 2019 - 8:22

Et je me rends que j'ai pas lancé le dé shiny XDD My bad pour le DP modo !
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Tempus
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Message Sujet: Re: LEONYS - Lettre à Arthur   LEONYS - Lettre à Arthur EmptyLun 26 Aoû 2019 - 8:22

Le membre 'Aequor' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'Dé Chromatique' :
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Message Sujet: Re: LEONYS - Lettre à Arthur   LEONYS - Lettre à Arthur Empty

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