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 The Lion and the Crows (ft. Leonys)
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Corvus Eddaryon
Corvus Eddaryon

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Message Sujet: The Lion and the Crows (ft. Leonys)   The Lion and the Crows (ft. Leonys) EmptyJeu 26 Mar 2020 - 6:40


THE LION AND THE CROWS
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Lion. n.m du latin 'leo, -onis'
Grand mammifère félidé carnivore, au pelage fauve orné d'une crinière, symbole de la force, du courage, de la fougue.

Corbeau. n.m du latin 'corvus'
Grand oiseau noir friand de charognes, réputé intelligent, opportuniste, médiateur de la vie et la mort, symbole de sagesse, de mémoire, de guidance.

Le Manoir Corvaillus était en pleine ébullition. Bien que timidement, l’hiver commençait à laisser place au printemps, et tandis que le jour commençait à descendre à l’ouest, les domestiques du Manoir d’Eddar s’afféraient aux derniers préparatifs. Une grande réception s’apprêtait à avoir lieu et rien, rien, ne devait être laissé au hasard. Bien des jours s’étaient écoulés depuis l’étrange phénomène qui avait gagné Ekoe, un phénomène inattendu qui n’avait pas manqué de laisser derrière lui des conséquences à la fois terribles et merveilleuses. Si les origines d’un tel phénomène étaient encore parfaitement inconnues des scientifiques d’Enogen, la nouvelle n’en avait pas moins fait le tour du continent, et pour cause : personne n’y avait échappé. De manière plus ou moins spectaculaire, chacun avait été touché par ce qu’Assam, le père de Corvus, aimait à appeler le Don du Ciel et aucun membre de la Maison d’Eddar n’avait fait exception à la règle. Les érudits de la Grande Bibliothèque s’étaient activés à répertorier toute ces nouvelles caractéristiques et si leur travail était encore ô combien incomplet, les quelques informations qu’ils avaient pu récolter n’en était pas moins avéré.  Ekoe vivait une nouvelle ère, une ère de gloire et de puissance qui avait poussé Assam à organiser en cet honneur une grande réception à laquelle bien des nobles d’Enogen avaient été invités, pour ne pas dire tous.

Corvus, lui, ne partageait pas le point de vue de son père. D’un naturel casanier et pessimiste, le jeune homme appréciait peu l’idée de recevoir du monde en de telles circonstances, car la menace qui planait sur eux dans l’ombre était toujours là, silencieuse mais bien présente. Corvus n’oubliait pas l’attaque au Grand Conseil, ni celle au bal masqué de Ran. Pourquoi chercher les ennuies, lorsqu’ils venaient tout seul ? Assam, pourtant, n’avait jamais voulu entendre raison. Au lieu de cela, il avait doublé la garde pour protéger le château ; cela faisait partie de ses nombreux privilèges en tant que chef de guerre : il faisait ce qu’il voulait de l’armée ou presque, pour peu que cela entre dans ses cordes.

Corvus jeta un dernier regard vers le jardin, qui s’étendait de part et autre du château. Tout était élagué, taillé, tondu au millimètre prêt et bien des torches avaient été installées pour éclairer le chemin, bien qu’il faisait encore largement jour. Meyda et Lerangwa, les deux Grahyèna gardiennes du domaine, erraient encore parmi les haies et gloussaient à chaque fois qu’elles parvenaient à faire fuir un oiseau. Corvus les observa un instant avant d’interpeler Korham, leur maître et majordome du château.

« — Korham, faites rentrer les Grahyèna. Je les veux à l’intérieur, avec nous » déclara le jeune homme. Puis, il tourna son regard vers l’est, tournant le dos au soleil qui se couchait derrière le château et, accessoirement, les montagnes « Les invités ne devraient plus tarder maintenant » affirma-t-il.

Ce genre de réceptions, Corvus les connaissait bien. Digne enfant de noble, il était né et avait grandis dedans. Dire qu’il aimait cela n’était pas tout à fait vrai, car les hypocrisies qu’elles impliquaient l’agaçait au plus haut point, mais force était de constater qu’il était dans son élément, ici au Domaine Corvaillus. A son tour, finalement, Corvus partit se préparer. La soirée allait être longtemps, il le savait d’avance.


Les premiers invités furent accueillis par les nombreux serviteurs spécialement engagés pour l’occasion. Certains convives venaient de loin, d’autres étaient voisins et s’ils arrivèrent d’abord au compte-goutte, l’allée principale qui menait au château fut bientôt envahit et le domaine prit alors la forme d’une gigantesque fourmilière. Le crépuscule rendait les pierres du château plus sombres encore et ses grandes tours, pointues et menaçantes, rendaient hommage à l’atmosphère lugubre si souvent usitée pour décrire Sakai. Partout aux quatre coins du château, des gardes se tenaient fiers et droits, immobiles, lourdement vêtu et tout autant armé. La lumière des torches qui éclairaient le château se reflétait sur l’acier brillant des hallebardes qu’ils tenaient et à côté de chacun d’eux, assis telles des statues de pierre, se tenait des Malosses aux airs féroces et combattifs.

A chaque arrivée, des palefreniers s’empressaient de venir récupérer les montures des convives. Si les chevaux avaient la chance de jouir d’une écurie, les oiseaux eux étaient laissé dehors, au milieu d’une large cour où, parfois, un grand oiseau d’acier venait les aguicher et leur tirer les plumes, fâché de voir tant d’intrus dans son domaine, et qui faisait sans vergogne sa loi parmi eux, non sans parfois provoquer de violentes mais courtes disputes.

Les armes n’étaient pas autorisées dans le château et nul invité ne pouvait entrer avant de s’en être défait. Les gardes, épaulés par certains domestiques, veillaient au bon déroulement de cette étape jugée cruciale pour la sécurité des convives et le bon déroulement des festivités. Enfin, les invitations étaient vérifiées et les convives étaient alors invités à entrer dans le Manoir Corvaillus, qui n’avait pas son pareil dans tout Ekoe.

L’entrée donnait directement sur une grande, très grande salle au fond de laquelle se tenait un large escalier, qui serpentait contre les murs pour finalement aboutir aux étages supérieurs. Au pied de ce même escalier, de part et d’autre se tenaient deux grands oiseau de pierre, droits et austères, qui dépassaient largement n’importe quel homme présent dans la salle. C’était des Corvaillus et tout dans ce château, jusqu’aux moindres détails, était à leur image. De larges colonnes de pierre, finement sculptées, soutenaient le plafond qui s’élevait haut au-dessus des convives ; ce même plafond qui, en son centre, montait bien au-delà des étages, si haut qu’il fallait lever la tête et plisser les yeux pour l’apercevoir. La cavité, qui s’étendait jusqu’au mur qui soutenait l’escalier, était si large qu’un dragon aurait pu y circuler sans encombre … ou un Corvaillus. A droite de l’entrée, nichée dans le mur était creusée un âtre, qui abritait pour la soirée des flammes ardentes et scintillantes et dans lequel un homme entier aurait pu être jeté. Gardien du feu, un Arcanin était couché non loin, surveillant de son regard perçant les gens qui allaient et venaient dans la salle.

Au-dessus de l’âtre, fixé au mur pendait l’étendard de Sakai, aux armoiries si particulières. De chaque côté de cet étendard, deux autres bannières étaient accrochées, plus petites mais toute autant visibles. Sur fond rouge cerné de noir, un grand corbeau s’y tenait de profil, les serres pointées vers l’avant … telles étaient les armoiries de la Maison d’Eddar, les hôtes de cette cérémonie où régnait de toute part noblesse et exubérance. A l’opposé de l’âtre, de l’autre côté de la pièce, presque dans l’ombre se trouvait une longue table encore vide mais qui promettait de contenir de nombreux plats. Loin de la foule mais bien présentes, deux Grahyèna circulaient dans la pièce, le corps tendu, aux aguets. De la musique s’élevait déjà d’un côté de la salle, éternel bruit de fond déjà largement couvert par le brouhaha des discussions.

Tandis que les convives s’agglutinaient toujours plus dans le grand hall du Manoir Corvaillus, un petit pokémon, curieux comme jamais, les observait perché sur la rambarde de pierre du grand escalier. C’était un Pichu et il faisait des aller-retours sur ce gigantesque toboggan en pierres sombres. Il sautillait, cherchant à trouver la place parfaite pour contempler cette foule qui attisait sa curiosité. Lorsque Ewa le vit, elle le houspilla et il remonta à toute vitesse à l’étage, sachant pertinemment que les humains ne voulaient pas de lui ici … mais cinq minutes ne s’étaient pas écoulées que, déjà, le bébé pokémon avait repris sa place, bien trop curieux pour résister à l’idée de désobéir.

Ewa resta un instant sur les marches du grand escalier, droite comme la noblesse l’exige, surplombant la foule de convives. Elle attendait visiblement quelqu’un qui manquait encore à l’appel et tandis que son époux et maître des lieux s’apprêtait à prendre la parole, son regard se tourna une dernière fois en direction de l’escalier. Tous, dans la salle, firent silence pour écouter les propos de Lord Eddaryon, car tous savaient qu’une fois ses belles paroles déballées, la fête pourrait enfin commencer.

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Message Sujet: Re: The Lion and the Crows (ft. Leonys)   The Lion and the Crows (ft. Leonys) EmptyJeu 26 Mar 2020 - 11:35

«Tu ne peux pas être sérieuse, Glori.»

Le reflet renvoie une image inespérée. Mi-hilare, mi-gênée, je me déplace devant la glace, histoire de m’assurer qu’il ne s’agit pas d’une brillante illusion, d’un mensonge fabriqué de toute pièce par ma sœur. Nous n’en sommes pas si loin; l’artiste, derrière moi, sourit de manière triomphale face à son œuvre. Ce qui m’a semblé des heures durant, elle a forgé une image faussée de moi, pourtant respectant habilement ma personnalité, mes envies, mon caractère. Je frissonne face à cette vision, reculant derrière les remparts que j’ai construits il y a longtemps, si longtemps. À mes pieds, le gouffre béant d’une insécurité jamais adressée.

«J-je ne peux pas sortir ainsi.»

«Mais bien sûr que si ! Tu es tellement belle.»

«TU m’as fait belle.»


Glorianna papillonne autour de moi avec une pointe de désapprobation. Ces discours critiques, elle les a entendus encore et encore au cours de leur adolescence. Devant elle, je tremble d’appréhension, d’incertitude, de honte. Sa petite lionne grondant si fort, effrayée par son propre reflet, par son propre rayonnement ! En d’autres circonstances, elle se serait peut-être moquée de moi, mais à ma grande surprise, elle n’en fait rien. Je fais des efforts après tout, elle-même a dû s’en rendre compte. J’ai accepté que Glori ne m’habille, me coiffe et me maquille pour l’occasion. Ma grande sœur s’approche pour poser deux mains assurées sur mes frêles épaules.

«Tout ça, c’était déjà là. Je l’ai simplement mis en valeur.»

«Je préfère être invisible.»


L’héritière Valencia soupire devant mon acharnement dans la dépréciation. Elle n’en reste pas moins fière du résultat de son travail. Je parais transformée dans cette longue robe. Celle-ci est constituée de deux parts : une robe d’abord toute simple au tissu doux, d’une teintée argentée, remontant jusqu’au col, puis d’un manteau de soie aux larges manches, tenu en place grâce à une scintillante ceinture sertie de pierres bleutée. Le manteau, d’un bleu profond, semble presque briller à la lueur des chandelles allumées dans la pièce. Ses pans et son col sont sertis de riches broderies argentées. Un pendentif tout simple mais élégant vient compléter l’accoutrement qui met en valeur ma silhouette fine. Mes cheveux d’un blond-roux cendré n’obstruent désormais plus les traits de mon visage, accentués par un discret maquillage. Remontées dans un joli chignon constituée d’une tresse française, mes mèches ont aussi été agrémentées de quelques pierres azurées. L’élément le plus réussi néanmoins sont mes yeux, décorés d’une ligne d’un noir riche qui offre à mon regard ambré un aspect saisissant auquel je ne m’attendais pas. Un portrait inespéré. Glorianna secoue la tête vivement.

«Tu prives le monde de beaucoup en agissant ainsi, Leonys. Tu as la chance d’être jolie et d’avoir des choses importantes à dire. C’est déjà une chose en plus que moi.»

Je fais volte-face alors que ma sœur s’est éloignée pour ajuster sa propre coiffure. J’ai toujours eu la sensation que mon aînée possédait une longueur d’avance sur moi, tant en beauté qu’en grâce. Néanmoins, ce qu’elle affirme, résonne en moi. Des choses importantes à dire ? Il y a tellement dans ce monde que j’aimerais changer. Pourtant, avant cette intervention, je n’avais jamais considéré prêter ma voix pour les faire entendre. Perturbée par ses mots, je n’ose plus ouvrir la bouche, pesant le poids de ses paroles. Avec ma liberté nouvellement obtenue, il est encore beaucoup de choses sur moi-même que j’ignore. Peut-être au-je l’occasion d’en découvrir davantage ce soir ?

Nous n’en discutons plus jusqu’à la demeure d’une famille aussi ancienne et prestigieuse que la nôtre, les Eddaryon. Je ne les connais que de réputation, tout comme ma sœur d’ailleurs. Néanmoins, l’invitation parvenue à la maison familiale l’a convaincue qu’il s’agissait de l’occasion rêvée de me réinitier à la vie de la noblesse. Une excuse parfaite pour m’exposer au monde à nouveau et rétablir ma réputation. Briser l’invisibilité. Passer du temps en famille, aussi certainement. Glorianna a laissé ses deux enfants à Vénovos lors de notre voyage, mais son mari Edward nous accompagne, ainsi que notre mère. Pour sa part, Aster est lové dans les bras d’Akeira qui respire l’impatience. Si elle n’aura pas la chance de s’introduire dans la salle de réception à nos côtés, elle pourra rester auprès des autres domestiques. La jeune fille provenant d’une famille très modeste n’a jamais même effleuré ce genre de soirées dans sa vie. Néanmoins son sourire enthousiaste s’efface sitôt le manoir en question en vue. Avec ses tours sombres, parfaitement à la mode Sakaienne, l’endroit ressemble plus à une chambre de torture qu’à un lieu invitant pour de riches convives. L’expression outragée de la domestique est partagée par Glorianna, qui avait espoir d’une soirée de toutes les extravagances, de danse et de désinvolture. Sa réaction me fait glousser, ce qui bien sûr ne l’amuse pas.

«Arrête de rire ! Peut-être que ce sera différent à l’intérieur.»

Non. Non, ce ne l’est pas. Pompeux, extravagant, mais tout aussi sinistre que l’aspect extérieur. Je lève un regard vers les deux grands corbeaux surplombant la pièce, me retenant de tout mon corps de ne pas éclater de rire à nouveau. De toute évidence, cette soirée ne correspond pas du tout aux critères habituels de ma sœur. Dans cette ambiance sombre et un peu lourde, j’aurai peut-être un peu plus de facilité à passer inaperçue.

«Oh, tais-toi Leonys.»

Je pense que je souris trop fort à son goût. Mon hilarité gagne un peu Danaé qui m'accompagne, se retenant autant de rire que moi. Néanmoins, la foule me rend encore nerveuse, tout comme la distance qui me sépare de mon bébé. Aster est en sécurité auprès d’Akeira et de Aetius que j’ai laissé à leurs côtés. Néanmoins je n’ai guère l’habitude de me séparer de mon enfant, encore moins pour aller «m’amuser». Mère surgit derrière nous, toujours aussi sévère.

«Leonys, tiens-toi correctement. Si tu désires trouver un célibataire intéressant ce soir, il va falloir améliorer ton attitude.»

Je n’ai guère l’occasion de répondre qu’une telle chose m’intéresse autant que d’avaler du poisson pourri, que les maîtres de la réception semblent sur le point de s’adresser à la foule. En espérant que ce soit divertissant.

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Message Sujet: Re: The Lion and the Crows (ft. Leonys)   The Lion and the Crows (ft. Leonys) EmptyJeu 26 Mar 2020 - 16:20


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Prétendre que le discours d’Assam fut divertissant revenait à considérer les Ramolosses comme étant intelligents. Il aurait été faux de dire que c’était pour cela que les gens étaient venus, cependant force était de constater que durant tout son temps de paroles, un silence religieux avait régné dans le grand hall du sinistre Manoir Corvaillus. Lorsque Corvus apparut finalement en haut des marches, ce même silence renforça son désir de décupler de discrétion. Il n’eut pas grand mal à passer inaperçu, car la plupart des regards étaient tournés vers Assam qui, en digne orateur qu’il était, attirait l’attention de tout à chacun. Le jeune homme arriva en fin de discours et dire qu’il y avait fait exprès n’aurait pas été complètement faux.

« — … et en ces temps de troubles, puissions-nous ignorer la peur, car aussi longtemps que nous resterons unis, nous prospérerons » acheva le vieil homme. Il leva son verre et il y eut alors un tonner d’applaudissements hypocrites, surfaits, qui sonnèrent terriblement faux aux oreilles de Corvus.

Austère comme jamais, il fixa un instant la foule avant de finalement rejoindre Ewa au milieu des marches. Sa mère darda sur lui son regard … fidèle à lui-même et à l’ambiance générale du château, Corvus était vêtu de noir. Bien que l’hiver était passé, il portait sur ses épaules une fine fourrure d’un noir intense, ceinte d’une broche argentée à l’effigie du corbeau. Là où d’autres n’avait pas manqué de se parer de mille et un bijoux et autres accessoires tape-à-l’œil, Corvus, lui, avait fait le choix de la simplicité, car il savait mieux que quiconque que l’originalité y résidait souvent, bien qu’être original était loin de faire partie de ses priorités. Il avait abandonné sa cape au profit d’une tunique en soie cintrée, marquée d’arabesques et qui lui descendait jusqu’aux genoux. Sobre mais élégant, il ne laissait comme à son habitude personne indifférent, mais cette fois à juste titre … après tout, quand bien même était-il chez lui, il aurait été malvenu de se présenter à cette réception vêtu comme un pouilleux. Ewa évalua son allure et ajusta les quelques détails qui, selon elle, faisaient tâches au tableau.

« — J’ai loupé le palpitant discours de Père, hélas » fit remarquer Corvus en la laissant faire … il avait depuis longtemps abandonné l’idée de la contrarier à ce sujet « Quel drame » déclara-t-il, l’air faussement attristé. Ses paroles arrachèrent un sourire à Ewa, qui peina à dissimuler son amusement. Elle posa une main sur la poitrine de son fils, prit un air grave.

« — Corvus, Soleil a trouvé un moyen de sortir. Si ton père le voit … » affirma-t-elle.

« — Je vais m’en occuper » la coupa Corvus, qui avait bien comprit où elle venait en venir.

Assam n’avait pas manqué de les prévenir : il ne voulait voir aucun de leur pokémon à cette réception et encore moins le turbulent Soleil, qui n’en manquait pas une pour faire parler de lui. Son père n’était pas du genre à plaisanter avec ce genre de choses – en réalité, il ne plaisantait jamais sur rien – aussi Corvus se mit-il à l’œuvre. Du regard, le jeune homme chercha la souris jaune qui, au cœur de tout ce noir, ne manquerait pas de faire tâche. Ses yeux, qui avaient finis par s’habituer à ce don inopiné offert par le destin, parcoururent un instant la foule … sans grand succès. Finalement, au détour d’un des nombreux piliers qui composaient les rambardes des escaliers, Corvus aperçut un petit éclair jaune que le jeune homme s’empressa de saisir par la queue … de toute évidence, le Chaglam ne lui avait pas servis de leçon.

« — Où est-ce que tu vas comme ça ? » lui demanda Corvus, qui l’avait vraisemblablement coupé dans son projet de rejoindre quelque chose … ou quelqu’un. En guise de protestation, Soleil désignait un groupe de nobles en contrebas, et ce avec une insistance qui troubla presque le jeune homme.  Parce qu’il voulait comprendre ce qui perturbait tant Soleil, le regard de Corvus se porta jusqu’au groupe qu’il désignait … de loin, le sakaien distingua un homme et trois femmes. L’une d’elle était accompagné d’un Lucario aux couleurs ô combien atypiques.

« — Il veut aller voir les Valencia ? Pourquoi ? » demanda Ewa en voyant le Pichu s’agiter. Comme il savait si bien le faire, Corvus demeura un moment silencieux, fixant le groupe au loin et plus encore le Lucario chromatique … est-ce que ? Corvus n’en était pas tout à fait certain, mais son cœur s’agita un instant à cette idée.

« — Je crois savoir pourquoi » répondit-il finalement, sans en dire davantage. L’attention du sakaien se reporta sur Soleil, toujours prisonnier des mains du soldat. Corvus le pointa du doigt, l’air plus sérieux que jamais « Remonte, sinon je laisse Effie te manger » lui promit-il.

Lorsque Corvus relâcha son emprise sur lui, Soleil fila à toute vitesse en direction des étages. Effie l’Arcanin avait cet effet sur lui : elle le terrifiait et le jeune homme espérait bien que cette menace le retiendrait en haut au moins quelques heures. Le Pichu disparut, Corvus se releva et acheva de descendre les marches aux côtés de sa mère.

A sa vue, certaines parmi les filles de nobles ne manquèrent pas de glousser, de murmurer, de papillonner. Elles étaient si peu discrètes qu’Ewa ne put s’empêcher d’échanger avec son fils un regard amusé. Finalement, la mère et le fils en vinrent à se séparer, chacun ayant son rôle à jouer dans cette grande réception dont ils étaient, finalement, si coutumiers. Ewa posa une dernière fois sa main sur son torse.

« — Choisis-en une bien cette fois, Corvus » déclara-t-elle en jetant un regard en direction des filles. Elle sembla hésiter « La dernière était … » commença-t-elle, mais elle suspendit ses paroles, chercha ses mots l’air de rien.

« — Je sais » lui répondit Corvus avant qu’elle n’en dise davantage « On fait tous des erreurs » déclara-t-il, et cette fois il la gratifia d’un sourire, amusé. Ewa lui tourna finalement le dos pour rejoindre Assam devant l’âtre et désormais seul, Corvus s’engouffra alors dans la foule.
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Message Sujet: Re: The Lion and the Crows (ft. Leonys)   The Lion and the Crows (ft. Leonys) EmptyVen 27 Mar 2020 - 11:10

Naïve ai-je été de croire que ma mère lâcherait l’affaire au sujet d’un nouvelle liaison avec une famille aisée, de préférence d’origine noble. Rien n’aurait pu faire rougir de plaisir la vieille femme plus que mes épousailles à un Torres, il y a déjà plusieurs années. Surtout que ma sœur avait plutôt choisi un époux provenant des classes plus modestes, se mariant par amour. Nous l’avons fait tous les deux, en fait. À l’époque, je me félicitais de provoquer la fierté de ma famille, suspendue au bras d’un homme puissant, séduisant, le premier qui m’a véritablement vue pour ce que j’étais. Ce que j’étais ha ! Une pauvre enfant perdue, trop rêveuse. Une proie entre ses mains. Si ma mère s’imagine que je me jetterai sur le premier venu, elle se met le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Je n’ai plus ce désir qui autrefois m’habitait tant, celui de lui faire plaisir. J’agis pour moi-même et moi-même seule. Je ne veux pas être sujet de convoitise. Invisible, ai-je dit à ma sœur. Mais est-ce véritablement la bonne avenue pour moi ? Sans le savoir, Glorianna a jeté plus de doutes dans mon esprit que quiconque auparavant. J’ai l’impression d’avoir passé mes derniers mois avec des œillères. Je ne peux m’en vouloir pour cette raison. Ce repli sur soi était nécessaire, néanmoins…

Il fut une époque où j’adorais ces soirées. J’y avais la chance de percer ma solitude, de découvrir un peu plus de ce monde au-travers des conversations qui m’enchantaient toujours. Malgré les efforts de mes parents de me tenir à l’écart, d’adresser la parole qu’aux jeunes gens de mon âge, je ne pouvais m’empêcher de quémander histoires et anecdotes. J’observais les danseurs avec tellement d’admiration ! Leurs mouvements fluides, calqué sur le rythme de la musique ! Les robes chatoyantes des femmes, l’élégance des hommes. Je dansais, moi aussi, j’y avais beaucoup de talent. Je connaissais les pas par cœur, me faisait complice de la musique que j’ai toujours profondément aimée. Je rêvais d’être un jour une femme moi aussi, qu’on me regarde et qu’on m’aime. Où est passée cette gamine sans espoir ? Elle a grandi, a cédé place à une adulte aigrie et craintive. Peut-être ma sœur a-t-elle raison. Mais j’ai peur. Si peur que je me suis figée pendant le discours probablement fort divertissant de l’hôte de la soirée, habitée par des pensées contradictoires. Fais-toi confiance, a tenté de m’enseigner Azmitia. J’y suis encore, à chercher les derniers éclats de mon assurance qu’Arthur a fait éclater.

Danaé pose une patte sur mon épaule, avant de poser sa tête sur mon bras. Elle est là, dit-elle. Toujours pour m’insuffler du courage là où je n’en ai plus. Je souris faiblement, me mêlant aux applaudissements de la foule. J’ai remarqué, parmi les convives, la présence du cousin de mon ex-époux, peut-être ses parents sont-ils présents aussi. Je tâcherai de les éviter le plus possible. Pour cela il faudra m’occuper. Les conversations reprennent dans la salle, sous une musique fort jolie mais peu entraînante pour la danse. Tant pis, peut-être plus tard. Sur des tables ont été déposés des plats alléchants, aux parfums invitants. Je n’ai pas exactement faim pour l’instant, mais je me promets d’y tenter ma chance un peu plus tard. À son habitude, Glorianna attire bien des regards. Elle est simplement magnifique dans sa robe crème aux broderies dorées. Elle discute de tout et de rien avec notre mère, quand une réaction vive de la part de la Lucario nous fait tous nous taire pour l’observer. Ses prunelles d’un rouge intense brillent en suivant un point dans la foule. Nous suivons toutes son regard, cherchant ce qui a bien pu causer un tel enthousiasme.

«Qu’est-ce qu’elle a ?»

«Je ne sais pas. Elle a vu quelqu’un qu’elle apprécie on dira- Corvus?»


Non.
Noooooooooooooooooooon ?!
Je soupçonnais chez cet étranger des rues de Vénovos une appartenance à la noblesse vu ses manières particulières, mais je ne m’attendais tout de même à avoir raison. Je ne pouvais pas l’oublier au vu de nos aventures rocambolesques lors de notre première rencontre. Je le revois, à quatre pattes sur les galets, et moi en train de verser le jus de Baie Ceriz dans sa bouche. Je sens mon visage brûler d’humiliation, faisant brusquement volte-face pour éviter d’être vue, un geste qui n’a certainement pas échappé à ma famille dont je suis soudainement devenue le centre de l’attention.

«Ça va Leonys ? Tu es toute rouge ! Vous vous connaissez ?»

«Tu connais l’héritier des Eddaryon ?»


Ma mère s’en étoufferait presque de jubilation. Je peux voir dans son regard les plans qu’elle orchestre depuis son esprit, cet esprit tordu destiné probablement à ma destruction. Je tâche de fuir leurs regards, ne sachant plus où me mettre, coincée de toutes les issues. Alors je regarde Danaé, qui aurait pu se retenir de s’exclamer à la vue de son «ami». Devant ma mine déconfite et gênée, la Lucario a le culot de pouffer.

«Oui enfin non. En quelque sorte.»

Est-possible de rivaliser avec la coquille d’un Écrapince ? Les deux femmes me faisant face s’approchent à la manière de prédateurs, prêts à bondir sur leur proie. Moi. Je jette un regard désespéré à mon beau-frère qui m’offre un sourire désolé. Edward sait qu’il vaut mieux ne pas s’interposer dans ce genre de situation. Discrètement, il se perd dans la foule en direction du buffet, m’abandonnant à mon triste sort. Ma sœur me frappe d’un coup de son éventail.

«Dis-nous tout !»

«Tu l’as rencontré dans le cadre des affaires d'Arthur ?»

«Non, c’était dans un cadre intime.»


Intime ? Vu ce qui s’est produit, on peut presque l’affirmer. Néanmoins le mot fait glousser la mère et la fille. Moi, je me contente de soupirer.

«Ce n’est pas du tout ce que vous croyez. J’ignorais qu’il faisait partie de la haute société. Ce n’était qu’une rencontre au hasard.»

«Tu as un goût raffiné pour les hommes, Leonys. Il doit se joindre à nous !»


Un goût pour… Non mais non ! Je n’ai qu’un désir désormais, disparaître à tout jamais. Ce serait plus facile à vivre que cette profonde humiliation. Couverte de honte, je tente de reprendre mes esprits pour dissuader ma mère d’inviter le fils Eddaryon à se joindre à notre groupe le temps d’une conversation.

«Il arrive !» s’exclame ma sœur.

Ma mère a bien sûr une idée derrière la tête. Je le lis sans mal dans ses yeux. Je lui offre un regard qui signifie «N’y pensez même pas!», sauf qu’elle n’a pas l’habitude de m’obéir. Alors qu’il passe à sa hauteur, elle se retourne vivement, son verre à la main, et heurte négligemment le jeune homme de son bras. Résultat, la moitié du contenu du verre tombe au sol et en partie sur sa veste.

«Lord Eddaryon ! Pardonnez-moi ma maladresse ! Il semblerait que mes réflexes me fassent faux-bon.»

Elle a déjà tendu un mouchoir propre à Corvus, d’un geste élégant. Je peux voir d’où ma sœur tient sa grâce. Un gène qui malheureusement semble avoir été oublié lors de ma conception. Je me recroqueville presque sur moi-même tant je tente de me faire petite. Mon regard croise celui du jeune homme quelques instants. Cette fois, mes yeux disent «Je suis vraiment désolée», mais surtout «Je vais aller mourir maintenant».

«Lady Valencia, ma fille Leonys, nous dit qu’elle a déjà eu le plaisir de vous rencontrer.»

À vrai dire, il a probablement déjà oublié. Néanmoins, il ne peut avoir oublié Danaé, qui s’approche vers lui pour effleurer son bras de sa patte, histoire de lui dire «je me souviens de toi, regarde, j’ai évolué !». Moi, je ne dis absolument rien. J’essaie juste de survivre à mon embarras.

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Message Sujet: Re: The Lion and the Crows (ft. Leonys)   The Lion and the Crows (ft. Leonys) EmptyVen 27 Mar 2020 - 15:03


THE LION AND THE CROWS
Things never take the same way twice

Dans son entreprise de traverser la foule, Corvus fut retenu plusieurs fois par d’autres nobles qui ne manquèrent pas de lui tenir la jambe, mais habile le jeune homme trouvait toujours le moyen de s’en défaire. Il avait vu le Lucario au pelage d’or et si tout concordait – le nom des Valencia et le désir de Soleil de les rejoindre – Corvus n’en ressentait pas moins le besoin d’en avoir le cœur net.

Il était presque arrivé lorsqu’un énième nobliau l’interpela, requérant son attention. Corvus était sur le point de l’envoyer balader lorsqu’il sentit contre lui quelque chose le percuter, léger, insignifiant, mais suffisamment présent pour le faire s’arrêter. Instinctivement, le regard de Corvus se porta vers ce qui l’avait touché et son humeur se dégrada lorsqu’il comprit qu’il s’agissait d’un verre qui, non content d’avoir arrêté sa course, s’était en partie renversé sur lui. Presque instantanément, une voix s’éleva et le jeune homme leva les yeux vers elle pour finalement découvrir le visage d’une femme d’âge mûr richement vêtue. La vieille femme s’excusa, mais pendant un instant Corvus se contenta de la fusiller du regard, avant de finalement élargir son champ de vision. Les Valencia ! Un heureux hasard qui ne l’était pas tellement … Corvus n’était pas né de la dernière pluie et si son visage s’adoucit soudainement à la vue de ceux qu’il recherchait, il n’en demeurait pas moins conscient de la manœuvre de la vieille noble.

Tandis que Lady Valencia lui tendait son mouchoir, le regard de Corvus croisa rapidement celui de Leonys. C’était elle ! Le sakaien essuya sa veste, tenta bien en vain de limiter les dégâts. Puis, la vieille noble reprit la parole et à ses mots le regard du jeune homme se leva furtivement vers la jeune femme. Finalement, Corvus tourna son attention vers la mère de famille, lui rendit son mouchoir.

« — Votre fille a bonne mémoire, Madame » lui répondit le jeune homme « Nos chemins se sont croisés à Venovos il y a de cela quelques mois, en des circonstances quelque peu … particulières » Pendant un instant, Corvus suspendit ses paroles, se jouant de l’attention qu’il était parvenu à obtenir des Valencia « Votre fille m’a apporté son aide quand j’en avais besoin » résuma-t-il finalement, rompant le suspens « Une part de moi lui est redevable » ajouta-t-il enfin.

Puis, son regard glissa vers la jeune femme.
Il se figea d’abord dans ses yeux couleur d’or, les soutint un instant … bien sûr qu’il se souvenait d’elle. Comment aurait-il pu oublier leur petite aventure ? Ce n’était pas tous les jours qu’on se retrouvait à quatre pattes sur la plage en présence d’une parfaite inconnue. Les secondes passèrent, puis Corvus s’attarda sur ses vêtements, sur cette robe qu’elle portait avec tant d’élégance … de bleu et d’argent, ses couleurs rappelaient indéniablement celles de Kuni. Ses cheveux attachés laissaient paraître les traits fins de son visage, délicatement mit en valeur par quelques traits subtils de maquillage. Elle était bien différente de la jeune femme qu’il avait rencontré à Venovos … Corvus la regarda beaucoup trop longtemps, trahissant son avis sur son allure.

Non sans mal, le sakaien s’arracha à cette vision pour contempler la Lucario qui avait effleuré son bras. Elle aussi différait bien de cette version d’elle qu’il avait vu sur la plage ! Elle avait grandi, mais son pelage avait gardé cette même teinte jaune. Seul son plastron rappelait les couleurs habituelles des Lucario. L’espace d’un court instant, Corvus s’osa à effleurer du bout des doigts la fourrure qui ceignait son cou.

« — Votre Riolu a fait du chemin à ce que je vois » affirma-t-il en reportant son regard vers Leonys.

Elle aussi, à la vue de son ventre redevenu normal, mais Corvus n’osa pas s’aventurer sur ce chemin-là … à la place, il joignit ses mains dans son dos. Plus droit que jamais, le jeune homme pris un instant pour observer les deux autres personnes qui les accompagnait. La troisième femme semblait plus âgée que Leonys, mais bien plus jeune que sa mère … sa grande sœur, peut-être ? Corvus y retrouvait certains traits. A ses côtés, presque en retrait se tenait un homme, bien différent du reste de la famille, son mari à n’en pas douter. Il manquait à ce tableau familiale deux hommes – le père de Leonys et son mari – et pendant un instant, Corvus s’en voulu de ne pas avoir davantage questionner sa mère sur les Valencia. Finalement, Corvus reprit la parole … il était depuis longtemps passé maître dans l’art de plaire aux nobles et en connaissait les hypocrites rouages par cœur.

« — C’est un honneur de recevoir en nos murs une famille aussi noble que les Valencia » déclara-t-il à l’adresse de Lady Valencia, la de toute évidence cheffe de famille. Matrone conviendrait mieux, à en juger par son aspect. Cependant, le regard du sakaien, irrémédiablement, finissait toujours par glisser vers la cadette. Il n’était pas certain de savoir ce qu’elle attendait de lui, ni ce qu’elle voulait … Corvus le sentait bien, cette situation la mettait quelque peu mal à l’aise « J’espère que vous avez fait bon voyage jusqu’à Sakai et que l’ambiance qui y règne ne vous rebute pas … je sais combien ces contrées peuvent paraître austères aux yeux des étrangers » ajouta-t-il, toujours à l’adresse de la matrone.

Il faisait la discussion, mais une part de lui demeurait attentive aux faits et gestes de Leonys. Il n’avait pas encore eu l’occasion d’entendre le son de sa voix et doutait de l’entendre aussi longtemps que sa mère serait là. S’il n’y avait que cela, Corvus s’en occuperait.
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Message Sujet: Re: The Lion and the Crows (ft. Leonys)   The Lion and the Crows (ft. Leonys) EmptyVen 27 Mar 2020 - 16:13

Je n’oserais jamais répéter les insanités qui me traversent l’esprit à l’instant même. Certaines s’adressent à mon adorable Danaé, à qui je porte pourtant une affection toute particulière, d’autres à ma chère sœur dont le sourire ne pourrait être plus satisfait. Elle détaille l’homme non avec intérêt, mais avec concentration, comme si elle le jaugeait dans un sens. Contrairement à ma mère, elle ne serait pas amadouée par un simple titre, de jolis vêtements et une assurance qui ne fait aucun doute. Elle cherche à percer son âme, malheureusement elle n’a jamais été très adroite à ce genre d’exercice. Au final, je pense que sa manière d’agir gênera notre interlocuteur dont le calme olympien me rappelle celui témoigné près de la plage. Loin d’être nerveux, il s’exprime avec élégance et mesure, comme le veulent les règles de la bienséance. Je n’ai jamais eu ce talent, du moins pas de son niveau. Voilà pourquoi, majoritairement, ma mère préférait que je me taise. À son habitude, elle s’accapare la conversation et l’attention de tous. Il fut un temps où ce genre de soirées tournaient autour d’elle, où tous les regards ne se posaient que sur elle, qui brillait de mille feux. Désormais, elle rayonne au-travers ses deux filles. Quelque part, je la comprends. Je comprends ce sentiment, ce désir d’exister aux yeux des autres. Néanmoins sa tendance, son intention, n’ont rien de sain pour moi. Elle me noie.

Non, vraiment, la majorité des insultes dans mon esprit se dirigent vers ma mère. En plus de me mettre au centre de la conversation, elle a renversé son verre sur l’hôte de la soirée qui, l’espace d’un instant, a eu l’air complètement furieux. Avec raison. Si je ne m’étais pas désistée quelques instants plus tôt pour aller le saluer, probablement n’aurait-il pas subi les techniques douteuses de la matrone pour obtenir son attention. Néanmoins je n’aurais jamais osé le faire, quel intérêt ? Pour quoi dire ? «Hé, je suis la fille qui t’a aidé quand tu étais paralysé sur une plage dans une position peu digne ?». Quel souvenir peut-il conserver de moi, si peu il se souvient, qui soit un tant soit peu agréable ? Sa réponse me surprend, me fait redresser les yeux. Ainsi il n’a pas oublié et est même redevable ? Jolie parole de noble ou sincère compliment ? Je l’observe, un peu à la manière de ma sœur, pour tenter de déceler ses intentions. Quelques instants, nos regards s’accrochent et je peux constater sa surprise. Devant l’examen de leur hôte, je conserve mon calme, même si toutes les parts de moi m’intiment à la fuite de ce regard. Toutes sauf peut-être une, une seule encore, qui a encore envie d’être appréciée même pour des choses aussi puériles que l’apparence.

Finalement, il cesse de me regarder, ce qui me laisse… une sensation de regret? Quelle idée stupide. Danaé s’accapare désormais son attention, avec raison. Ma partenaire offre un sourire adorable à Corvus, sincèrement heureuse de le revoir ainsi que de sa reconnaissance de son nouvel état. Voilà tout ce à quoi elle aspirait, un bien simple désir qui la contente au-delà des mots. La Lucario m’inspire de sa simplicité une fois de plus.

«Je ne suis guère surprise par votre histoire, Lord Eddaryon. Ma sœur a grand cœur, bien plus que beaucoup de gens que je connaisse.»

Glorianna serre discrètement mes doigts derrière les pans de ma robe, un geste m’annonçant sa collaboration future. Si je crois qu’elle se méprend toujours sur mes intérêts, la savoir de mon côté m’apporte une part de soulagement. Depuis tout à l’heure, je tente d’apaiser ma nervosité palpable. Il n’y a aucune raison de me gêner de cette rencontre. Des tentatives désespérées de ma mère de me jeter dans les bras du premier venu, certes. Mais de ces retrouvailles inattendues, certainement pas. Peut-être cela serait-il l’occasion… d’apprendre à mieux le connaître ? J’ignore si cela me profiterait à long terme néanmoins il me ferait certainement plaisir d’échapper à ma mère ce soir. Aussi, n’avait-il pas affirmé me devoir quelque chose en retour de mon «aide précieuse» lors de notre dernière rencontre ?

«L’honneur est le nôtre, bien sûr. Ne vous en faites pas, Sakai possède aussi ses charmes, comme ses jeunes hommes par exemple.»

Je rêve ou ma mère est en train de draguer Corvus ? Au regard outragé que m’offre Glorianna, je comprends ne pas m’être méprise au sujet de ses paroles. Je lève les yeux au ciel sans même chercher à être discrète. Tant pis pour les bonnes manières.

«Sakai ne m’est pas étrangère, à vrai dire sieur Eddaryon. J’y ai passé une part de mon éducation et en conserve d’excellents souvenirs.»

Tous les regards se posent sur moi, néanmoins cette fois je ne cède pas à la tentation de baisser les yeux.

«Oui, Leonys occupe désormais la place de trésorière à la Forteresse grâce à l'excellente éducation qu'elle a reçu ici. Une jeune femme tout à fait accomplie. Elle était mariée à un important conseiller, hélas…»

Voilà l’occasion qu’elle espérait pour glisser cette information dans la conversation. Je soutiens le regard de tous, derrière mes remparts, comme à chaque fois qu’on évoque Arthur. Droite. Fière. Et pour une fois, parfaitement assumée.
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Message Sujet: Re: The Lion and the Crows (ft. Leonys)   The Lion and the Crows (ft. Leonys) EmptyVen 27 Mar 2020 - 20:16


THE LION AND THE CROWS
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Lorsque l’aînée prit la parole, Corvus tourna son regard dans sa direction. Bien qu’il avait eu l’occasion de découvrir une part d’elle-même sur cette plage de Venovos, Leonys demeurait encore une étrangère pour lui. D’elle, il ne connaissait que le prénom et l’ascendance, ainsi que quelques intuitions qui n’étaient, justement, que des intuitions … cependant, Corvus ne doutait pas des paroles de l’aînée. Bien au contraire.

« — J’aime à croire qu’un individu brille par les services qu’il rend » lui répondit le sakaien « En cela, votre sœur est une étoile dans l’obscurité, à n’en pas douter » affirma-t-il.

Corvus se rendit compte un peu tardivement de la maladresse de sa métaphore. Bien qu’une part de vérité y résidait, paraître inconvenant et cavalier n’était pas sa volonté. Pour ce genre de choses, Corvus était bien plus raffiné que cela … mais c’était dit et rien ne servait de le regretter davantage. Le sakaien tâcha de ne pas croiser le regard de Leonys, craignant de l’avoir mise plus mal à l’aise encore.

Par la suite, Lady Valencia reprit la parole et ne manqua pas de lui faire part des charmes de Sakai … dont certains semblaient avoir davantage attiré son attention que d’autres. Corvus accueillit sa remarque avec une impassibilité de marbre, mais la réaction des deux sœurs n’échappa pas à au jeune homme, qui dû faire un effort pour ne pas sourire. Joueur, le sakaien ne manqua pas d’y répondre.

« — Sur ce point comme sur bien d’autres, Kuni n’a rien à envier à Sakai, Lady Valencia » rétorqua Corvus, vraisemblablement à l’intention de la matrone … mais son regard glissa finalement en direction de Leonys. Bien adroitement, ses paroles lui étaient-elles destinées ? Etait-ce sa manière à lui de la complimenter ? Peut-être, oui, surement, absolument ; et cette fois, c’était voulu.

Une surprise relative le gagna lorsqu’il apprit que Leonys n’était pas tout à fait étrangère à cette contrée. Elle y était restée quelque temps, vraiment ? Corvus était curieux de savoir où et il s’apprêtait à répondre lorsque, presque soudainement, la discussion prit un air dramatique. Lady Valencia laissa planer ses mots, et pris à son propre jeu Corvus se laissa, l’espace d’un instant, gagner par ses sentiments. Son regard se baissa subitement vers Leonys … un mélange de surprise et de tristesse l’avait envahi ; il tombait de haut et cette vérité le déstabilisa un instant. Bien vite cependant, Corvus se reprit et se para de nouveau de cet air impassible qui le caractérisait tant. Il remarqua alors que de la jeune femme émanait désormais une force et une adversité qu’il ne lui connaissait pas, qu’il n’avait encore jamais eu l’occasion de rencontrer. Corvus resta un instant silencieux, accusant le coup.

« — Je suis navré de l’apprendre, vraiment » déclara Corvus, dont le ton s’était fait plus grave. Il fit une courte pause, preuve de son respect à l’égard de cette nouvelle « A Sakai, nous avons l’habitude de croire en la destinée » affirma-t-il « Certaines vies se croisent et se séparent, d’autres s’éloignent pour mieux se rejoindre. Les raisons ne nous apparaissent pas toujours clairement, mais il faut faire confiance au destin » Est-ce que c’était plus facile à dire qu’à faire ? Evidemment, c’était pour cela que croire était si difficile. La croyance impliquait une confiance aveugle en l’inconnu, l'incertain, et beaucoup de gens n’avaient pas suffisamment de force pour s’y soumettre. Le regard de Corvus se porta vers Leonys … ses dernières paroles lui étaient destinées « Un jour, vous rencontrerez quelqu’un qui vous prouvera combien vous avez eu raison de le faire » déclara-t-il finalement.

De la profondeur de ses mots, Corvus n’avait pas la moindre idée, et pour cause : il ignorait tout des circonstances qui avaient amené Leonys à … à quoi, d’ailleurs ? Est-ce que son mari était mort ? Partis ? Il n’était plus là et c’était tout ce qui comptait, du moins Corvus le croyait-il. Le jeune homme n’avait pas conscience que ses paroles, bien que chargées d’une sagesse relative, ne manqueraient pas de faire écho au drame personnel vécu par la jeune femme. Quand bien même Corvus aurait-il eu toutes les cartes en main, ses propos n’auraient pas été différents : elle avait eu raison de faire de qu’elle avait fait.

Parce qu’il sentait d’avance que ses paroles ne manqueraient pas de jeter un froid dans la discussion, Corvus se racla la gorge, profita de l’occasion pour tenter une sortie. Il se tourna vers Leonys.

« — En guise de réconfort, laissez-moi vous faire visiter le château. Il ne paye pas de mine, mais son histoire est gorgée de légendes » affirma le jeune homme « Ne serait-ce que pour l’appât de la distraction » ajouta Corvus. Est-ce qu’il reprenait ses propres paroles jadis prononcées à Venovos ? Bien sûr, et avec un amusement à peine dissimulé « Avec votre permission, Madame » déclara-t-il finalement à l’adresse de Lady Valencia. Et il offrit sa main à Leonys, comme les nobles savaient si bien le faire.

Corvus se fichait bien de lui montrer le château ou de lui raconter ses histoires. Tout ce qu’il voulait, s’était l’éloigner de cette femme qui, il avait fini par le comprendre, ne manquait pas de l’étouffer. Une part de lui, finalement, se complaisait à l’idée de passer la soirée avec elle. Malgré leurs péripéties à Venovos, Corvus en gardait un bon souvenir, meilleur que la décence l’aurait voulue.
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Message Sujet: Re: The Lion and the Crows (ft. Leonys)   The Lion and the Crows (ft. Leonys) EmptySam 28 Mar 2020 - 11:21

Aucune manière de le contourner, de toute manière l’information aurait tôt ou tard fini sa course entre ses mains à la manière d’un appât malsain. Comme si de l’absence de partenaire émanait une certaine disponibilité, comme si «veuve» signifiait nécessairement «célibataire et éligible». J’imagine que pour quelqu’un comme Corvus, je ne représente pas un mauvais parti. Jeune femme cultivée, d’excellente famille, sans trop mauvaise réputation qui plus est si on exclue cette étrange tendance à repousser le nom de famille de mon époux même chez mon propre fils. Et riche à souhait. Je suppose que pour un bachelier, la perspective d’adopter en plus un garçon n’étant pas le sien doit rebuter. Si je dois un jour me remarier un jour, aucune manière de le contourner : je viens en paquet de deux, et mon fils passera avant n’importe quel homme qui tenterait de faire sa place dans ma vie. Bien, bien avant. Je soupire, incapable de le contenir, devant les compliments qui fusent à mon endroit. Je me sens telle une poupée de porcelaine qu’on exposerait, une œuvre d’art à commenter. Tout ceci me rend particulièrement mal à l’aise, bien que je le dissimule derrière un regard ferme et distant, retrouvant ici mes vieilles habitudes des dernières années. Si j’agis à la manière d’un bloc de pierre assez longtemps, peut-être cessera-t-on de s’intéresser à moi.

Voilà que Corvus se prête au jeu de la vieille dame, sous mon regard de plus en plus irrité. A-t-il vraiment osé me regarder en affirmant sa phrase ? Glorianna n’a rien manqué de son coup d’œil en ma direction, pouffant discrètement derrière son éventail. Au moins, la révélation au sujet de mon époux semble sincèrement l’attrister ce qui me détend quelque peu. Tant mieux si les autres se torturent de peine à mon sujet, ce serait déjà moins pénible que de subir cette ambiance entremetteuse malvenue. Le maître des lieux se lance dans un discours au sujet de la destinée qui me plonge dans la perplexité. Mon caractère plus pragmatique se heurte à sa définition des choses, surtout qu’il n’en a pas le portrait tout entier. Comment espérer justifier ce que j’ai vécu ? La perte d’un enfant avant même sa naissance, la violence, les ténèbres ? Y étais-je donc destinée ? À souffrir de cette manière ? Et à quoi désormais, quel sens dois-je en ressortir ? S’il savait, admettrait-il la même chose ? Serait-il en mesure de me regarder dans l’œil ? Ses mots ensuite m’enfoncent dans encore plus de perplexité. Raison de le faire ? Une angoisse me traverse, elle ne dure qu’une fraction de seconde. Sait-il qu’est-ce que j’ai fait ? A-t-il deviné le sang sur mes mains ? Non, c’est impossible. Impossible. Probablement croit-il simplement à une séparation.

Malgré tout, cette idée, suggérée par ma famille entière puis maintenant par Corvus de mon interprétation, me répugne. Je n’ai besoin de personne dans ma vie pour y faire sens. J’ai tenté cette voie déjà, elle a failli me détruire. Si j’ai levé mon arme contre Arthur, ce n’était pas dans l’objectif de trouver un meilleur amour, mais bien de protéger mon fils. Le seul homme qui importe réellement dans ma vie.

«C’était effectivement une grande peine que de perdre Arthur, dans la force de l’âge, à quelques mois de la naissance de son fils. Néanmoins je suis convaincue que ma fille trouvera quelqu’un pour la combler à nouveau.»

Je suis trop irritée désormais pour surprendre son regard, pourtant presque tendre, en ma direction. Ma mère n’a jamais été heureuse en amour, elle et mon père ne se supportent que par principe. En les voyant évoluer ainsi, je me suis forgée une idée presque inverse de l’amour. Nécessairement, un couple doit être fusionnel comme Arthur et moi l’avons été, non ? C’est ce que j’ai longtemps cru. Heureusement, ma sœur et Edward font un meilleur modèle. Je remarque la manière doucereuse dont il s’approche, déposant un court baiser sur sa joue avant de s’éloigner pour discuter avec un autre groupe. S’ils gravitent toujours l’un autour de l’autre, ils sont en mesure de s’éloigner. Ce sont des gens différents, qui évoluent ensemble. Moi ? Je rejette simplement l’idée pour le moment. Je n’ai pas envie de me causer du tort à nouveau. J’ai peur.

Confuse, frustrée et mal, je n’ai désormais plus la patience de tenir ma langue. Danaé a bien senti mon désarroi, ainsi elle a quitté le chevet de Corvus pour revenir à mes côtés. Je ne porte pas plus attention à sa référence de notre dernière rencontre, plutôt remontée.

«Nul besoin de la permission de ma mère, j’ai passé l’âge. Allons-y.»


Je saisis sa main un peu brusquement, profitant de cette occasion de fuir non seulement ma mère, mais toute cette situation qui a bien assez duré. Je le suis au-travers la foule, remarquant au passage quelques regards courroucés de la part de jeunes filles. Je mets un moment à les interpréter. Il fut un temps où ma proximité avec Lord Torres m’attirait les mêmes foudres de ses admiratrices. Par Arceus, tout le monde se fait des idées ce soir. Je laisse le jeune homme nous diriger à l’extérieur de la salle. Sitôt nous l’avons quittée que je me départis un peu brusquement de sa main (immense d’ailleurs, qui engouffrait sans mal la mienne dans sa poigne), accélérant mon pas je dois dire pour me défouler un peu de ma frustration. J’ignore totalement où je me dirige, la destination m’importe peu à vrai dire.

«Je m’excuse profondément des agissements peu dignes de ma mère ce soir, et à certains égards de ma sœur. Je remplacerai le coût de votre chemise, vous n’aurez qu’à m’écrire à ce sujet. Que ce soit au clair, je n’ai jamais été l’instigatrice de ses agirs. Je n’ai aucune vue sur votre richesse, votre titre ou votre réputation.»

J’ignore tout de sa richesse et de sa réputation de toute manière, comme si de telles choses m’intéressaient. Je fais les cent pas désormais, c’est peut-être plus efficace pour éviter de se perdre dans cette forteresse qui semble aussi complexe que ses propriétaires. Ma voix trahit fortement mon agacement. Danaé, qui nous suivis, m’observe d’un air désemparé, ne sachant si elle doit intervenir ou non.

«Vous pouvez dès lors cesser d’entrer dans son jeu et votre acte, il ne sera plus nécessaire. Vous ne lui devez rien, de plus je doute que de l’encourager ne soit très recommandé. Elle se montrerait d’autant plus insistante. Croyez-moi, rien ne l’arrête pour obtenir ce qu’elle désire. Maintenant que vous avez payé votre soi-disant dette envers moi, vous êtes libre. Vous avez bien mieux à faire à n’en pas douter que de vivre ma compagnie ce soir. Je passerai un peu de temps avec Akeira et mon fils dans les quartiers des domestiques quelque temps pour éviter trop de questions de la part de ma famille. Vous n’aurez pas à vous encombrer de cette visite ainsi.»

Je m’arrête enfin, entourant ma poitrine de mes bras. Maintenant que la colère a trouvé son chemin dans mes paroles, je me recroqueville dans ma nervosité. Maintenant que j’ai l’occasion d’apprendre à mieux le connaître, mes vieux réflexes émergent. La fuite. Qu'est-ce qui était vrai dans ses jolis discours, dans ses regards ? Incapable de juger, je me referme.
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Corvus Eddaryon
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Message Sujet: Re: The Lion and the Crows (ft. Leonys)   The Lion and the Crows (ft. Leonys) EmptySam 28 Mar 2020 - 14:20


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Presque soudainement, la situation lui échappa. Corvus la sentit se dérober sous lui comme une vague sur la plage ; elle le frappa, brisa la mascarade qui vola en éclats tel un morceau de verre. Sans un mot, sans un regard, ils laissèrent derrière eux les Valencia et leurs manœuvres de nobliaux.

Qui guidait qui, c’était une bonne question. Ils traversèrent la foule pour finalement s’en éloigner, cherchant le couvert d’une pièce moins peuplée. Ce n’était pas ce qui manquait, au sein du Manoir Corvaillus et lorsqu’ils furent enfin seuls, la jeune femme lâcha subitement sa main, s’en éloigna. Pendant un instant, Corvus la regarda s’agiter, puis finalement exploser. Il la suivit du regard, tandis qu’elle laissa la colère la gagner. Sans un mot, sans un frémissement, il écouta ses paroles avec une attention particulière, l’air plus austère que jamais. Corvus la laisser parler sans l’interrompre, non sans récupérer de précieuses informations … elle avait donc un fils, qu’elle avait apporté avec elle ce soir. Akeira était là, elle aussi. C’était bien, très bien.

Corvus se fichait bien de sa veste, de sa dette. Il se fichait bien de cette visite, des manœuvres de Lady Valencia, de celles de sa sœur. Il se fichait bien de ce que les autres pensaient, s’imaginaient, fantasmaient. Pendant un long moment, Corvus resta de marbre, bien même après que Leonys ait terminé. Un silence étrange retomba dans la pièce, que seul bruit de la fête plus loin venait perturber. Interdit, le jeune homme l’observa, la détailla … finalement, enfin, sa voix s’éleva et brisa le silence.

« — Leonys » l’interpella-t-il. Il laissa un instant planer son nom, comme pour s’assurer qu’elle l’écoutait bien. Il ne rompit pas la distance physique qu’elle avait mise entre eux.

« — Si mes paroles ou mes actes vous ont offusqué, veuillez m’en excuser » déclara le jeune homme « Si ma présence vous gêne, vous rebute, vous irrite, dites-le et je vous laisserai vaquer à vos occupations sans discuter davantage » ajouta-t-il. Il s’apprêtait à prendre la parole pour un bon moment et, plus calme que jamais, il prit une inspiration « Si votre colère est portée vers mes agissements, j’en suis désolé, mais je ne m’excuserai pas de vous trouver belle et charmante. Vous avez ces qualités, Leonys, quand bien même semblez-vous en douter » expliqua le jeune homme « Votre mère ne diffère pas des autres nobles qui évoluent ce soir entre ces murs. Croyez-vous que je sois aveugle à ces manœuvres, à sa façon de faire, à sa façon d’agir ? » lui demanda Corvus « Je suis né dans ce milieu, j’y ai grandi, j’y suis destiné. Je connais la portée des paroles, mais aussi leurs limites ; j’en connais leurs sous-entendus, ainsi que leurs vacuités, parfois leurs fourberies. Qu’elle parle, complote, agisse dans l’ombre, qu’importe ? Je suis un fils d’Eddar, aucune femme, aucun homme ne pourra jamais me forcer à faire quoique ce soit, ni à me faire croire en une chose à laquelle je ne crois pas ; et il en va de même pour vous, Leonys. Vous avez cette force, je le sais » affirma le sakaien « J’ai confiance en ce que je vois, non en ce qu’on me dit ou tente de me faire croire. Je sais que vos attentions n’étaient pas de me séduire, tout comme j’espère que vous savez que mon but n’était pas de vous tendre un piège ce soir. Cependant, en laissant cette colère vous envahir, vous laissez votre mère gagner » ajouta-t-il enfin.

Corvus s’arrêta un instant, laissa la jeune femme s’imprégner de ses paroles. Il respira, sentit ses poumons se gonfler … son cœur avait pris un rythme étrange, à mi-chemin entre l’arrêt et l’emballement. Le jeune homme soupira doucement, avant de continuer.

« —  J’ai de la peine pour vous ce soir, Leonys, non pas parce que votre mari est mort ou votre mère exécrable, mais parce que je ressens votre désarroi et que je ne peux rien y faire » déclara-t-il « Vous me semblez être un navire perdu dans la nuit au cœur d’une tempête. Le phare et le port sont là, devant-vous, mais c’est à vous qu’il appartient de les rejoindre ou non ; d’avancer et de traverser la tempête, ou bien de demeurer sur place en proie au chaos »

Corvus était comme ça, il disait ce qu’il pensait et croyait. Peut-être se trompait-il, peut-être ses paroles, non dénuées d’une certaine forme arrogance, courrouceraient la jeune femme, la rendrait plus folle encore, pourtant le jeune homme n’avait jamais été aussi franc avec elle qu’en cet instant précis. Avec intensité, Corvus continuait de la regarder sans ciller.

« — La suite vous appartiens, Leonys » affirma-t-il finalement « Vous pouvez quitter cette pièce, rejoindre Akeira et laisser votre mère gagner, ou bien traverser la tempête » déclara-t-il.

Et il se tut enfin. Ce choix qui s’offrait à elle, Leonys était la seule à pouvoir le faire. Corvus pouvait lui montrer la voie, allumer la lumière, l’attendre au bout du chemin, mais elle seule était en mesure de s’y aventurer ou non.

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Message Sujet: Re: The Lion and the Crows (ft. Leonys)   The Lion and the Crows (ft. Leonys) EmptySam 28 Mar 2020 - 16:54

De toute manière, l’authenticité de ces instants dérobés a-t-elle réellement de l’importance ? Je place chez lui des attentes probablement démesurées, d’une honnêteté qui me serait rafraîchissante. Y suis-je néanmoins préparée ? Peut-être que quelques mots échangés en toute légèreté auraient pu suffire sans l’intervention de ma génitrice destinée à me couvrir de honte. Je résiste, à ma manière, habitée d’un sentiment de menace que je ne sais pas taire, que je ne sais plus taire. Il hurle sans cesse en moi, ce tourbillon, cette tempête, ce chant sinistre. Un instant, je l’observe avec la conviction qu’il me fera du mal. Même si ce moment ne dure qu’une poignée de secondes, il suffit à me faire serrer les poings d’appréhension. Fuir, fuir, fuir, et puis quoi encore ? Encore une fois, dans quel intérêt ? Je me trouve à la croisée des chemins sans même savoir qu’il y a d’autres issues. Le cœur en girouette écartée aux quatre vents, je n’ai plus d’option que l’immobilité. Je n’aime pas cette sensation, celle de lui avoir remis en quelque sorte mon destin entre les mains. Si j’avais vraiment désiré qu’il parte, alors j’aurais tenté plus fort de grogner. Ça, au moins, j’ai la décence de le réaliser. À vrai dire, les mots lancés, je les regrette. Une fois de plus, je me suis rabaissée au passage. J’ai honte, honte de me laisser tomber encore.

Que dira-t-il désormais ? J’aurais jeté l’éponge à sa place déjà. Pourtant, il se dégage de lui un calme magnétique, un calme dont j’avais besoin et qui m’apaise. Mon prénom suffit à me faire reprendre ma respiration, que je réalise avoir suspendu dans l’attente de sa réponse. Tant de conviction en six misérables lettres. Je ne parviens plus à détacher mon regard de lui, une force m’y pousse. Tiens toi droite, Leonys. Je tremble un peu désormais, raide dans tout mon corps. Je le laisse étaler son discours, concentrée sur le moindre de ses mots. J’ai l’impression que ce qu’il dira prendra tout son importance. Danaé a aussi tourné son attention dévouée vers lui, avec un sérieux qui m’étonnerait si je n’étais pas si occupée à écouter. Sa présence m’a-t-elle dérangée ce soir ? Plutôt ce qu’elle a pu provoquer par la suite, la suggestion si peu discrète de ma mère. En d’autres circonstances, il m’aurait plutôt fait plaisir de le revoir dans la mesure où je m’octroie encore la possibilité d’apprécier une compagnie, d’autant plus celle d’un homme. D’un homme qui d’un geste pourrait me précipiter dans un passé qui me poursuit toujours. Plus que jamais, l’haleine d’Arthur envahit mon cou, dans un rappel de sa possession, sa possession sur moi, même aujourd’hui, même maintenant.

Corvus n’est pas Arthur. Même si je ne connais rien de lui, j’ai au moins cette conviction au plus profond de mon être. La confiance ne viendra pas aujourd’hui, ni même demain si nos chemins doivent être amenés à se recroiser à nouveau. Parfois, je parviens à me demander si elle viendra un jour. Or, il n’y a qu’à voir les mots qu’il utilise pour me décrire, simples, sincères et sans fioriture. Il évoque des faits, sans séduction, ou intérêt particulier, campé sur une position que je ne parviens pas avoir vis-à-vis moi-même. Alors qu’il affirme être au fait des machinations de ma génitrice, j’ai presque envie de répondre que je n’en doutais pas un seul instant. Un bachelier tel que lui doit en avoir malheureusement l’habitude, ce que justement je déplore. J’aurais préféré lui éviter un tel embarras. Il semblerait que ce soit ce que je suis destinée à causer si peu nous passons du temps ensemble. Corvus enchaîne sur un discours qui en d’autres circonstances m’auraient fait sourire. Il n’a pas besoin de l’affirmer, j’ai deviné chez lui une force de caractère très caractéristique des habitants de ce royaume. Néanmoins, je suis surprise qu’il me place dans la même catégorie. Je ne réponds certainement pas à ses critères. Des années durant, j’ai fait et dit, j’ai été modelée pour obéir même si ce cœur dans ma poitrine aspirait toujours à la liberté. Libre, je suis libre maintenant. Pourquoi n’agis-je donc pas en conséquence ?

Qui donc a gagné ? Ma mère, vraiment ? Dans tous les scénarios défaitistes qui m’habitent, je ne parviens pas à définir de vainqueur, seulement une victime. Je suis autre chose qu’une victime. Je me place dans cette position sans cesse. Ce n’est pas la faute de Corvus, ou même celle de ma mère à vrai dire, mais la mienne.

Un navire perdu dans la nuit. Et lui le phare ? Je souris, non pas de joie, mais d’une part de nervosité, ne sachant plus quoi dire devant tout ce que le jeune homme a remué en moi. L’ultimatum m’appartient et non l’inverse. Je me trouve à la croisée des chemins et pas lui, il me rappelle habilement la chose. Maintenant, le silence s’abat sur nous et seule moi pourrai le briser. Il y a fort à dire, pourtant les mots me manquent.

«Merci.»

C’est le premier qui, dans l'immédiat, me vienne à l’esprit.

«J’apprécie… Que vous avez toujours été fidèle à vous-même, du peu que je connaisse de vous. Vous venez de me dévoiler plus sur moi que ce que je ne l’aurais désiré.» je laisse m'échapper un léger rire, un peu amer. «Vous n’avez pas tenté de me plaire ou de me plaindre. J-je ne comprends pas votre désir d’agir sur mon désarroi, sachez néanmoins que je vous en suis reconnaissante. Aussi de me dire ce que je n’ai jamais osé reconnaître, à bien des niveaux.»

Je prends une grande inspiration. Puis une deuxième.

«Vous ne m’avez pas froissée. Au contraire. Votre vue m’a fait l’effet de dénicher un allié plutôt que l’inverse. Je n’ai simplement plus la patience d’être traitée en objet par ma mère. Surtout pas maintenant. C’est cruel. Et je n’ai aucun désir que vous soyez mêlé à ces histoires. Je me rends compte, cependant. Si je poursuis sur ma voie actuelle, personne ne remportera la joute, pas même ma mère, mais il est évident que moi je me perdrai à la mer. J’espère simplement que toute cette histoire n’aura pas amoindri l’opinion que vous vous faites de moi.»

Je me tais, longtemps. Je me sens bien. Je me sens mieux.

«Et si l’offre tient toujours, j’aimerais bien cette visite avec vous.»

Traverser la tempête. Glorianna a raison. J’ai des choses importantes à dire, je suis une personne à être. Si j’ignore encore qui cette personne est entièrement, je puis au moins affirmer qu’elle existe et qu’elle mérite autre chose que les ténèbres. Fais-toi confiance, a dit Azmitia. Je m’avance, avec cette peur qui me déchire encore les tripes, que cette fois je choisis d’ignorer. À mon tour, je tends la main, en me tenant droite. Je n’ai pas lâché son regard depuis le moment où il a ouvert la bouche pour parler.
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Message Sujet: Re: The Lion and the Crows (ft. Leonys)   The Lion and the Crows (ft. Leonys) EmptySam 28 Mar 2020 - 19:49


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Corvus avait cet atout-là : il en fallait beaucoup pour lui faire perdre son sang-froid et même si Leonys ne l’avait pas ménagé, le jeune homme était resté calme, stoïque, impassible. Une partie de lui, cependant, s’apaisa lorsque, finalement, elle le remercia ; et Corvus comprit alors que la tempête était passée et qu’un semblant de calme avait regagné le cœur de la jeune femme. Les propos du jeune homme, bien qu’emplis de vérité, avaient été risqués autant que nécessaires, mais Corvus n’en avait pas moins gardé l’effroi au cœur … car la vérité et la sincérité étaient à double tranchant. Au fond de lui, Corvus avait espérer la voir faire le bon choix – rester – tout en ayant conscience que, si elle avait fait le choix de partir, il n’aurait su la retenir. En cela comme sur bien d’autre choses, Corvus avait été sincère : il était des choix qu’il ne pouvait faire à sa place, et d’autres qu’il devait respecter. Fort heureusement la jeune femme s’était apaisée et était restée.

Magnanime, le jeune homme lui laissa du temps, écouta ses paroles avec un silence qui le caractérisait désormais tant. Il accueillit son introspection avec humilité, sans se targuer d’avoir vu juste. Avait-elle baissé dans son estime ? Non, car Corvus n’était pas prompt aux jugements de ce genre. Il n’était pas sans connaître les femmes et leur fougue légendaire, au sang parfois si chaud … pourquoi Leonys aurait-elle fait exception ? Non, son seul regret était de ne pas avoir été en mesure de prévenir cette, quoi … dispute ? Montée de ton ? En un sens, il lui portait de l’affection. Son altruisme à Venovos, cette manière qu’elle avait eu de l’aider avait touché une part de lui-même et maintenant que les rôles étaient inversés, il ne se voyait pas lui tourner le dos en ces heures qu’il percevait si sombres pour elle. Cela allait bien au-delà d’une potion de baie ceriz ou même d’une simple tunique.

Corvus soutint son regard tout au long de son discours et même bien au-delà, lorsque le silence reprit son cours. Attendait-elle une réponse de lui ? Corvus n’en était pas certain, il en doutait même. Ce qui était fait était fait et rien ne servait d’en parler davantage ni d’y rester des heures ; Corvus n’avait pas ce genre de rancune. Ses yeux se baissèrent vers la main tendue de la jeune femme. Il l’observa un instant, avant de finalement la saisir avec une étonnante délicatesse. Cette fois, Corvus fut en mesure de percevoir le contact apaisant de ses doigts sur les siens. Le jeune homme lui offrit un sourire, chassant tout signe du trouble qui les avait séparés.

« — Allons prendre l’air » lui proposa-t-il finalement en désignant les jardins.

Corvus la guida à travers les dédales du château, évita volontairement le grand hall où la fête continuait de se dérouler comme si de rien n’était. Au passage d’un domestique, il attrapa deux verres posés sur un plateau d’argent et en tendit un à Leonys. Le liquide qu’il contenait était de couleur rose, presque rouge, à l’odeur sucrée et épicée et qui dissimulait, bien habilement, un léger arrière-gout amère. Les nobles de Sakai faisaient venir cet alcool des vastes et chaudes contrées de Ran, où poussaient les baies grena à partir desquelles la boisson était faite. Cette origine lointaine en faisait un breuvage plutôt rare et excessivement cher, symbole parfait de la richesse dont se targuait aujourd’hui encore les nobles d’Ekoe.

Corvus les fit sortir par une porte presque dérobée, qui donnait sur la cour où se trouvait les montures aériennes des convives. Du coin de l’œil, le sakaien remarqua Skadia, toujours vêtue de sa selle et qui ne cessait d’importuner les autres oiseaux, tirant et arrachant les plumes des plus colorés. Tandis qu’il menait Leonys vers les jardins, il l’interpella et instantanément, l’oiseau d’acier abandonna le groupe pour prendre le chemin des airs, non sans passer avec une certaine vitesse au-dessus d’eux. Corvus la vit s’éloigner vers les jardins et se poser au centre, où se tenait un large bassin parfaitement rond ; là, sous les rayons blancs de la lune, elle attendit l’arrivée des deux nobles.

Les jardins n’étaient pas éclairés, pourtant la lumière du château couplée à celle de la lune suffisaient à rendre l’endroit visible. Il faisait étrangement doux pour cette période de l’année et çà et là, déjà, se devinaient les prémices du printemps. Les allées étaient nombreuses et la végétation encore plus, le tout dans un enchevêtrement parfaitement symétrique, taillé au millimètre prêt. Composé majoritairement d’arbres et d’arbustes aux feuilles persistantes – comme la majorité de la flore de Sakai – l’hiver avait eu peu d’impact sur le jardin du Manoir Corvaillus. Quelques feuilles trainaient négligemment sur le sentier, qu’une fine brise venait, parfois, faire trembler. Corvus offrit son bras à la jeune femme, tandis qu’ils cheminaient sur le chemin principal. Jusqu’alors silencieux, le jeune homme brisa la quiétude de la nuit.

« — Comment s’appelle votre fils ? » lui demanda-t-il.

Ce n’était pas juste pour la discussion : Corvus s’y intéressait vraiment. Attentif, l’information évoquée quelques minutes auparavant ne lui avait pas échappé. Une part de lui était heureux de savoir que la chose c’était bien passée pour lui et pour elle, qu’ils avaient survécu tous les deux. Les drames étaient vites arrivés et n’épargnaient personne.

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Message Sujet: Re: The Lion and the Crows (ft. Leonys)   The Lion and the Crows (ft. Leonys) EmptyDim 29 Mar 2020 - 10:50

Ses mots résonneront encore demain, dans un écho. Il existe des discussions qui ne peuvent faire autrement que de vous ébranler tout entier. Je me redresse comme on le fait après une chute. Certaines réalisations causent de vives douleurs, néanmoins nécessaires. J’ai scrupuleusement construit mon propre isolement ces derniers mois, si bien que personne n’a pu franchir cette frontière, cette rivière aux eaux furieuses. Personne pour oser braver mes murs, pour me venir en aide. Car malgré une certaine arrogance dans ses paroles, je ne peux que constater le désir de Corvus d’aider. Pourquoi ? Cette question me hante, question à laquelle il a décidé de ne pas répondre. J’ai de la difficulté à même formuler des hypothèses tant l’idée d’un simple altruisme sans attente en retour me paraît désormais saugrenu. Je ne réalise pas pleinement l’étendue de ma blessure, ni à quel point celle-ci empiète sur mes relations sociales. Quelque part dans mon parcours, j’ai décidé que les autres nécessairement ne me voudraient du mal. Une décision inconsciente qui teinte sans cesse mon jugement. Heureusement, cette fois, je parviens à en faire fi et à tendre la main en retour. Je ressens une chaleur dans ma poitrine alors que ses doigts se referment sur les miens avec une délicatesse inattendue. Encore une fois, je me sens minuscule à ses côtés, sauf que ce sentiment ne me paraît plus si menaçant désormais.

Il sourit, de manière si simple, que je ne peux faire autrement à mon tour. Timidement, encore mal assumée. Prendre l’air me paraît une brillante idée, d’autant plus que je n’ai pas eu l’occasion de jeter un coup d’œil satisfaisant à l’extérieur de la bâtisse lors de mon arrivée. Nous déambulons dans les couloirs en silence. Danaé s’est éloigné de quelques sans que je ne le réalise, probablement pour nous laisser un peu d’intimité. Au passage, le jeune homme attrape une boisson délicieusement rosée, d’où émanent des fumets intéressants. Il me semble en avoir déjà bu en compagnie d’Arthur, c’était exactement son genre de produit raffiné. J’y trempe les lèvres avec délice, buvant probablement la première gorgée trop rapidement. Un seul verre, bu trop rapidement, pourrait certainement me faire perdre la tête au vu de mon petit gabarit, du manque d’habitude et aussi des maigres heures de sommeil d’une jeune mère telle que moi. Je devrai attendre avant d’allaiter de nouveau d’ailleurs, pour éviter que l’alcool ne se retrouve dans mon lait. Pour toutes ces raisons, je repose le verre sans le terminer, même si à première vu il est tout de même bien entamé.

Une fois à l’extérieur, je souris en passant près des montures aériennes des convives. Quelles magnifiques créatures ! Je me dévisse le cou pour toutes les observer, quand une d’entre elles, appelée par Corvus, s’élève au-dessus de nos têtes à grande vitesse. Impressionnée par sa puissance, je sens les battements de mon cœur s’accélérer d’excitation. Un Airmure ! Pas n’importe lequel d’ailleurs puisqu’à n’en pas douter il s’agit du compagnon du noble. Je jette un regard à la dérobée au jeune homme, mi-admiratrice, mi-hilare. J’ai envie de faire le commentaire que cela change énormément de sa petite souris jaune adorable. Malgré mon admiration totale de la créature métallique, mon cœur appartiendra toujours à ce mignon Pichu. Danaé, voyant le vol élégant et sauvage de l’Airmure s’est mis à applaudir, me rappelant brutalement sa présence. Comment ai-je pu l’oublier ?

Les jardins offrent un spectacle tout aussi agréable. Distraite par la beauté des lieux, je saisis le bras tendu de mon hôte, admirant les lieux baignés de l’éclat argenté de la lune. Rien à voir avec ce qui était à l’intérieur; bien qu’on reconnaisse ici aussi un profond amour du détail dans l’entretien des jardins. L’air frais me fait un instant frissonner, néanmoins cette fraîcheur est bienvenue, et mes larges manches me protègent du froid. Il règne ici une quiétude qui me fait soupirer d’aise, étonnant d’ailleurs vu la proximité de mon interlocuteur (qui n’a d’ailleurs pas pipé depuis tout à l’heure). J’ai presque oublié la soirée, les propos déplacés de ma mère, ma colère de tout à l’heure. Je me sens légère, raffermissant légèrement ma brise sur le bras du jeune homme, chaud contre le mien. Pour me réchauffer, bien entendu.

«Mon amour, mon étoile. Il s’appelle Aster. Vous avez probablement déjà entendu d’autres mères l’affirmer avant moi, néanmoins elles ne peuvent que se tromper : c’est moi qui ai le plus bel enfant du monde.»

Je brille, j’exulte de fierté.

«Non seulement il a l’allure d’un petit prince, j’ai été en plus choyée d’un caractère facile. Il est tranquille et fait presque ses nuits. Il dort tant que je devais le réveiller pour le nourrir au début, car il ne prenait pas le poids nécessaire. Aster m’accompagne partout où je vais, y compris à la Forteresse lorsque j’y travaille.»

Je ne pourrais m’imaginer me séparer de lui plus de quelques heures de toute manière. Je souris, un peu gênée malgré tout. Je doute que les détails de la vie d’un poupon de pas même deux mois ne l’intéressent. Je n’ai cependant aucun remords à casser les oreilles de quiconque au sujet de mon fils. Pas le moindre. Contente qu’il s’y soit intéressée, je souris de plus belle. Mon regard s’est rivé vers un point fixe des jardins, vers une silhouette de laquelle nous nous approchons progressivement. Sous les rayons lunaires, la bête brille de mille feux. Je me détache de Corvus pour amorcer une approche sans probablement la prudence nécessaire. Néanmoins quelque chose chez cet oiseau m’attire, me fascine. Une brise douce, dynamique, s’élève. J’en suis la cause sans m’en rendre compte, obnubilée par l’Aimure qui, d’un coup de griffes, pourrait me causer énormément de tort. La selle harnachée à l’oiseau ne manque pas à mon examen visuel.

«Vous montez depuis longtemps, Corvus ? Je n'ai jamais vraiment eu cette chance.»

Je n’ai monté une monture aérienne qu’une ou deux fois, à dos de Drattak, dans des circonstances un peu tendues. Autant dire que j’ai tourné mon attention toute entière vers l’oiseau de métal, tendant ma main en sa direction. Danaé, restée à l’écart, observe la créature avec perplexité, incertaine de ma démarche.

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Message Sujet: Re: The Lion and the Crows (ft. Leonys)   The Lion and the Crows (ft. Leonys) EmptyDim 29 Mar 2020 - 14:09


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Un sourire d’amusement traversa le visage de Corvus lorsqu’il entendit Leonys parler de son fils. Aster, son étoile dans l’obscurité, à n’en pas douter. Plus que jamais, le jeune homme perçut toute l’importance qu’il avait pour elle ; Corvus ne pouvait pas le comprendre, mais il n’y était pas insensible. La voir rayonner ainsi ne pouvait pas lui faire davantage plaisir.

« — Je suis heureux d’apprendre que cela se passe bien pour vous » affirma-t-il, plus sincère que jamais « Nul doute qu’il sera heureux avec vous à ses côtés » ajouta-t-il. Il l’était déjà bien sûr, mais Corvus n’était pas homme à parler à la légère et ses mots, jadis prononcés à Venovos, ne faisaient que confirmer son idée : Leonys, malgré tous les obstacles, réussirait dans cette longue et périlleuse mission qu’était celle d’être mère. Corvus doutait de beaucoup de chose, mais pas de cette idée.

Leurs pas les conduisaient toujours plus loin dans le vaste jardin. Son verre toujours à la main, Corvus percevait la présence de la jeune femme contre son bras, presque contre lui, et il se surprit un instant à s’en voir troublé. Une part de lui – cette même part qui avait refusé de l’abandonner un peu plus tôt dans la soirée – aimait à la voir là, non pas par fierté, mais bien parce que cela lui … plaisait ? Corvus tentait de ne pas y faire attention, mais comme une voix dans son esprit, chacun de ses pas le rappelait à cette vérité qui le gênait presque. Il n’en avait pas honte, mais il restait persuadé que Leonys ne manquerait pas de trouver cela inconvenant, du moins le croyait-il.

Ils arrivèrent finalement aux abords du bassin circulaire, où semblait les attendre Skadia, qui luisait sous les rayons lunaires. Leonys quitta son bras pour la rejoindre et Corvus en profita pour tremper ses lèvres dans le breuvage ranin déjà entamé, non sans garder les yeux rivés sur Leonys et l’Airmure. Voyant la jeune femme s’approcher, Skadia baissa ses yeux jaunes vers elle, observa avec attention cette main qui se tendait vers elle. Comme pour mieux la voir, l’Airmure se tourna vers elle de manière à lui faire face. A chacun de ses mouvements, ses plumes d’aciers s’entrechoquaient doucement, teintant la nuit d’un son clair, cristallin. Légèrement en retrait, Corvus les contempla, curieux de voir la tournure que prendrait les choses. Skadia sembla la sonder, comme elle l’avait fait avec lui – il s’en souvenait désormais – plusieurs mois plus tôt, dans cette fosse au camp militaire. Une brise, plus forte que les autres, agita un instant le jardin et, sans que Corvus ne comprenne pourquoi, Skadia eut un mouvement d’émerveillement, s’agita un instant, sembla y répondre. Elle fit claquer son bec doucement, courba le cou pour venir d’elle-même chercher le contact, et l’espace de quelques secondes elle posa son nez contre la main de la jeune femme.

Rien n’échappa au regard de Corvus. Plus calme qu’à l’accoutumé, Sakia semblait apaisée, sereine … le jeune homme en était presque sûr, Leonys aurait pu lui demander n’importe quoi. Y avait-il un rapport avec cette aura blanche, opaque, laiteuse qui entourait la jeune femme et que le clair de lune faisait briller ? Skadia reconnaissait-elle la similitude de leur type ? Corvus n’en savait rien. Les recherches des érudits de Sakai concernant ces types nouvellement acquis étaient encore trop jeunes et les réponses trop incertaines. Pendant un instant, Corvus se demanda si Leonys en avait conscience – si elle connaissait son type tout comme lui connaissait le sien – mais pour l’heure, il se garda bien de parler de cela avec elle. Elle n’était pas là pour cela, ils n’étaient pas là pour cela.

Un sourire léger avait pris forme sur le coin de ses lèvres à la vue de ce tableau si peu commun. Skadia paraissait exagérément grande ainsi placée devant Leonys, qui semblait être une enfant à ses côtés. Presque soudainement, la voix de la jeune femme le sortit de sa contemplation. Est-ce qu’il montait depuis longtemps ?

« — Je suis cavalier aérien au sein de l’armée de Sakai » lui répondit Corvus « Cela fait deux ans maintenant que je m’y prépare » déclara-t-il « Il y a plus de deux cent ans, le fondateur de notre maison est arrivé à Ekoe en volant. Une part de moi y était prédestinée »

D’une traite, Corvus termina son verre pour finalement les rejoindre. Il gratifia l’oiseau d’acier d’une caresse légère qui, presque malgré lui, sembla rompre l’harmonie qui s’était installée entre elles. Corvus en fut un instant troublé, mais il ne s’y attarda pas.

« — J’ai fait le voyage jusqu’à Ran pour la ramener » raconta Corvus. Cela datait de presque deux mois désormais, mais le jeune homme s’en souvenait comme si c’était hier « C’est mon Pichu, Soleil, qui en est venu à bout. Il lui a grillé la tête » affirma le jeune homme avec une légèreté presque soudaine. Corvus lui-même en restait étonné. Une si petite chose, battre un monstre pareil ? C’était aussi improbable qu’inattendu, pourtant c’était bel et bien ce qui s’était passé. Sans lui, Corvus n’aurait jamais été en mesure de vaincre l’Airmure et, pire encore, son Osselait ne s’en serait jamais remis « Il traînait dans le château tout à l’heure, je suis étonné de voir qu’il n’a pas encore trouvé le moyen de s’échapper pour vous rejoindre » déclara Corvus, un sourire aux lèvres « C’est grâce à lui que j’ai su que vous étiez là. Il ne vous a pas oublié » affirma le jeune homme. Corvus se tourna vers la Lucario, qui se tenait en retrait, plus discrète que jamais « Je pense qu’il ne t’aura pas oublié, toi non plus » ajouta-t-il. Corvus faisait confiance à Soleil pour se pointer avant la fin de la soirée. Ce Pichu avait le don de se faufiler absolument partout et le sakaien savait que son goût pour l’interdit était bien plus fort que sa peur des conséquences ; les menaces de son maître ne le retiendraient pas longtemps à l’étage et Corvus le savait.

De nouveau, Corvus détailla la Lucario. Le jeune noble qu’il était avait lu beaucoup de choses à leur sujet, sans ne jamais avoir l’occasion d’en voir un pour de vrai.

« — Est-ce qu’elle parle ? » demanda Corvus en tournant son regard en direction de Leonys.

L’on prêtait bien des talents aux Lucarios. Parler n’était pas le terme exact, mais cela s’en rapprochait. L’on disait qu’ils étaient en mesure de percevoir la présence des gens autour d’eux, bien au-delà de leur champ de vision et que, semblable à de la télépathie, ce don leur permettait d’entrer en contact avec les gens, ce qui les faisaient entrer dans la très restreinte catégorie des pokémons capables de communiquer avec les êtres humains. Corvus ne cachait pas son admiration pour la petite louve désormais grande et qui semblait l’apprécier.

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Message Sujet: Re: The Lion and the Crows (ft. Leonys)   The Lion and the Crows (ft. Leonys) EmptyDim 29 Mar 2020 - 16:52

The Lion and the Crows (ft. Leonys) Tenor
Heureux, je l’espère. Je vis encore dans l’angoisse de répéter les mêmes erreurs que ma mère, même si je ne serai jamais comme elle. Pour le moment, m’occuper d’un poupon s’avère assez aisé compte tenu de la simplicité de ses besoins. Je parviens assez bien à interpréter ses signaux, même si soyons honnêtes, il y a eu des nuits de larmes de part et d’autre à tourner en rond sans y trouver de solution. Ce qui m’inquiète davantage est l’avenir. Car ce garçonnet tranquille grandira pour justement complexifier ses besoins, pour développer une personnalité lui étant propre, une qui nécessairement entrera parfois en conflit avec la mienne. Peut-être se découvrira-t-il un intérêt pour la violence, comme son père avant lui. Dans tous les cas, j’agirai de mon mieux pour le forger selon mes valeurs, celles que j’ai réussi à construire dans l’adversité, même si on a tenté de me diriger ailleurs. Surtout, j’aimerais qu’Aster soit différent. Qu’il soit protégé de ceux qui pourraient tenter de lui faire du mal. On le voit venir déjà, je les entends les murmures à ma suite. Surprotectrice, disent-ils dans mon dos. Sans m’en offusquer, je m’en amuse. Je préfère être à cette extrémité du spectre qu’à l’autre. Je suis satisfaite de la question de Corvus, même si à mon sens elle allait de soi. J’aime qu’il me donne l’occasion de parler d’Aster, mon sujet de conversation préféré depuis sa naissance. C’est ironique vu la manière dont je me moquais des jeunes mères, il y a peu de temps pourtant, lorsqu’elles agissaient de la même façon.

La vue de l’Airmure me distrait totalement de mes angoisses liées à mon fils, éloigné depuis certainement trop longtemps pour mes nerfs. Un Pokémon encore un peu sauvage, je devine. Il se dégage d’elle la même énergie indomptable qu’à Oreste, mon Absol. Une intensité dans son âme, une flamme qui incommensurablement m’attire. J’ai cru que mes pas imprudents viendraient troubler son règne sur la fontaine. Or, elle semble plutôt m’accueillir. Ses prunelles jaunâtres me scrutent et me jaugent. Je soutiens son examen scrupuleux, en oubliant de respirer. Je ne force rien; une telle bête mérite respect et patience. Elle se retourne et la brise que j’ai produite l’entoure et joue contre son plumage, comme pour le faire chanter. Je ris doucement, car il s’est créé entre nous une sorte de complicité à laquelle je ne pouvais m’attendre. J’accueille son bec dans ma main, le cœur sur le point de rompre tant il a enflé dans ma poitrine. Je viens caresser son cou de gestes lent. Le vent nous entoure, formant une boucle presque protectrice autour de nous.

La voix de Corvus retentit de nouveau derrière nous et je fais brusquement volte-face devant ce qu’il vient d’affirmer. Presque aussitôt, la brise disparaît, néanmoins je n’ai pas coupé le contact physique avec l’Airmure, la main toujours posée sur son cou.

«Cavalier aérien ? Cavalier aérien ?!»

Arceus, mais tais-toi, Leonys. Oui, c’est qu’il vient d’affirmer. J’ignore totalement ses histoires de destinée pompeuse, m’approchant de lui, les lèvres tordues dans un rictus qui trahit mes émotions contradictoires face à cette révélation. J’ai toujours jalousé et admiré les cavaliers célestes, leur enviant la liberté, l’honneur, l’aventure. Oh ! J’en rêvais enfin, je rêvais tant d’une destinée différente de la mienne, si bien que je sabotais mes exercices de mathématiques, que je faisais semblant de ne rien comprendre aux textes qu’on me présentait, que je récitais en formulant consciemment des fautes. À présent, je ne regrette en rien avoir développé mon intellectuel que mes enseignants qualifiaient de supérieur au niveau du raisonnement, de l’attention de la mémoire. Sauf qu’une part de moi appartient encore au ciel, à ce tendre rêve d’enfance. Et lui, Corvus Eddaryon, est un cavalier du ciel.

«Vous en avez de la chance. Vous avez vraiment beaucoup de chance. Enfin, de la chance, que dis-je ? Vous avez probablement travaillé durement pour parvenir à vos fins, vous avez en plus la carrure avantageuse. Oh pardonnez-moi la réaction, j’ai simplement toujours eu cette affection particulière pour ce métier.»


Corvus est un cavalier aérien. Quelque part, cette révélation améliore d’autant plus mon opinion de lui. Comme si nous avions, d’une certaine manière, ce trait commun. Rougissante de toutes ces émotions, je m’évente de mon éventail. Le pauvre, je ne voudrais pas qu’il me pense comme une de ses admiratrices insipides. Ça n’a aucun rapport.

«Soleil ? Oh, brave bête. Je ne suis guère surprise, ce Pichu a tout de même été en mesure de vous mettre au sol, ce qui en soi consiste en un exploit pour une si petite créature. J’aurais bien apprécié sa visite, dommage que nous n’ayons pas eu l’occasion de nous croiser.»


Danaé semble bien heureuse d’ailleurs que le rongeur conserve de bons souvenirs d’elle. Comment la petite souris électrique réagirait-elle de la voir ainsi grandie ? À présent, c’est la Lucario qui attire l’attention de Corvus, qui pose une question qui me fait froncer les sourcils. Je ne connaissais pas beaucoup cette espèce avant de rencontrer cet individu particulier. Cependant, j’en sais désormais assez pour interpréter le sens de ses paroles.

«Pas à notre manière, non. Elle est cependant mon Pokémon le plus communicatif. Elle parvient à sentir bien des choses chez les autres, leur aura en quelque sorte. Grâce à sa guidance, je sais à qui me fier ou non. Elle vous apprécie beaucoup en tout cas.»

Je ne fais pas attention au fait que les deux dernières phrases pourraient être assemblées dans leurs idées par un esprit moindrement compétent. Cela signifie-t-il que je peux lui octroyer ma confiance ? Mon regard se porte de nouveau en direction de l’oiseau de métal.

«La vue des jardins doit être incroyable vue du ciel.»

Je réfléchis à voix haute. Réalisant que cette phrase pourrait paraître telle une demande malvenue, je m’empresse de me reprendre.

«P-pardon pour mon empressement, je… Ce n’était pas une demande de ma part, simplement une remarque. Vous avez un joli jardin, et une jolie Airmure aussi.»

Qui a dit que j’avais besoin de ma mère pour m’humilier ?
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Message Sujet: Re: The Lion and the Crows (ft. Leonys)   The Lion and the Crows (ft. Leonys) EmptyLun 30 Mar 2020 - 8:57


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Contre toute attente, l’information ne manqua pas de surprendre la jeune femme ; elle enflamma même son cœur ou peu s’en fallait. Le sakaien s’en amusa un instant, appréciant cet heureux hasard. Bien sûr, cela n’avait rien avoir avec la chance : Corvus avait passé de longues heures à s’entraîner et de nombreuses nuits à douter, mais le jeune homme comprenait ce qu’elle voulait dire. C’était loin d’être un métier commun et peu de gens y parvenaient finalement. Les circonstances ne s’y prêtaient pas tellement, mais le jeune homme se promit de se souvenir de cet attrait si particulier et de lui proposer une ballade dans les airs si, d’aventure, leurs chemins venaient à se recroiser un jour. Ça ne lui coutait rien, et cela semblait beaucoup compter pour elle. Elle se cacha derrière son éventail, et Corvus tenta de réfréner, bien un vain, un sourire plus large encore.

La discussion se porta finalement sur Soleil, qui avait eu le mérite de les faire se rencontrer. Cette petite souris cachait bien son jeu, il fallait bien le reconnaître. Corvus se languissait de le voir grandir, mais pour l’heure le petit Pichu demeurait égal à lui-même : joueur, parfois arrogant, courageux mais point téméraire et beaucoup, beaucoup, beaucoup trop mignon.

« — La soirée n’est pas terminée. Il est enfermé là-haut, mais faites-lui confiance pour braver l’interdit. Ce ne serait pas la première fois » affirma Corvus, un sourire sur le coin des lèvres. Le jeune homme espérait simplement qu’il n’apporterait pas avec lui toute la clique, ce qui ne manquerait pas d’engendrer un joyeux bazar qui serait loin de plaire à ses parents.

La Lucario ne parlait donc pas, mais une part de lui s’y était attendu. Ne l’aurait-elle pas déjà fait si elle avait su le faire ? Corvus se demanda si cela viendrait ou non … elle était encore jeune, et certainement nouvellement évoluée. Elle avait bien le temps de le découvrir, de se découvrir. Il offrit un sourire à la Lucario lorsque Leonys lui apprit qu’elle l’appréciait. Corvus n’était pas sans connaître leur intelligence, et cela n’avait rien à voir avec cette affection qu’elle semblait lui porter. Le lien qui unissait Leonys à son pokémon était fort, Corvus pouvait le percevoir rien qu’en les regardant. Si la Lucario lui faisait confiance, en allait-il de même pour elle ? Corvus n’avait pas cette prétention, mais n’en fallait-il pas un peu pour suivre dans la nuit un homme presque étranger ?

Finalement, l’intention de Leonys se reporta vers Skadia. Son rêve d’enfant n’avait pas quitté son esprit. Elle tenta de se rattraper, de s’expliquer, mais il était déjà trop tard : un large sourire s’était figé sur le visage de Corvus, tandis qu’il la fixait du regard avec une intensité nouvelle. L’espace d’un instant, Corvus avait hésité pourtant : cela n’était pas raisonnable, cela n’était pas convenable. Sa robe risquait de se déchirer, ses cheveux de s’ébouriffer, ce n’était pas ce qu’on attendait d’eux. Ils ne se connaissaient pas et avaient chacun un rôle à tenir … mais quoi ? Qu’est-ce que cela faisait ? Le ciel n’allait pas leur tomber sur la tête ni le monde s’arrêter de tourner. Après tout, ils faisaient ce qu’ils voulaient. Ne l’avait-il pas prétendu un peu plus tôt ? Avec lenteur mais non sans détermination, Corvus attrapa l’éventail qu’elle tenait encore dans ses mains. Son regard, toujours fixé dans le sien et conjugué au sourire qui traversait son visage, ne dissimulaient en rien les projets du jeune homme. Il déposa son verre et l’éventail sur le rebord du bassin, désigna l’Airmure d’un coup de tête.  

« — Montez » déclara-t-il simplement.

Cet ordre, loin d’être autoritaire, n’en demeurait pas moins indiscutable. Corvus se fichait bien de la maladresse des paroles de la jeune femme, de son embarras face à la situation, de ses protestations ; elle le voulait et il le voulait aussi, le reste n’avait que peu d’importance.

Skadia, qui avait suivis l’affaire de prêt, ne se fit pas prier. Elle s’agita, excitée à l’idée de faire une sortie si tardive et, pour elle, si inespérée. Elle quitta le rebord du bassin et se plaqua au sol … elle était grande, même pour une Airmure. C’était la première fois que Corvus laissait quelqu’un d’autre que lui monter dessus et la facilité avec laquelle l’animal accepta le surpris. Faire monter Leonys dessus se révéla plus embarrassant que vraiment compliqué et la robe n’y était pas pour rien. Corvus, beaucoup trop respectueux pour la saisir et la monter lui-même – ç’aurait été pourtant là la meilleure chose à faire, à n’en pas douter – se contenta de l’assister du mieux qu’il le put, la convenance limitant drastiquement ses possibilités. D’un coup d’œil, le sakaien avisa l’emplacement des pans de la robe … elle lui paraissait suffisamment éloignée des ailes, peut-être serait-elle épargnée.

La selle était pourvue d’une poignée et d’étriers, qui se révélèrent être beaucoup trop longs pour la jeune femme. Corvus redoubla d’ingéniosité pour régler le problème – il fit un nœud, tout simplement – et Leonys était tout juste installée que, déjà, Skadia se relevait, plus impatiente que jamais. Elle trépigna, fit claquer son bec et sans attendre, Corvus sauta à son tour sur l’Airmure. C’était plus facile pour lui qui n’avait pas de robe et qui ne manquait pas d’une certaine pratique. Corvus s’installa derrière la jeune femme, préférant la savoir devant lui – il n’était pas question de la faire tomber ! – que derrière, où il ne serait en mesure de la voir. La selle était suffisamment large pour accueillir les deux nobles, Leonys prenant autant de place d’une petite souris. Il cala ses jambes derrière les siennes et se pencha pour saisir la poignée tandis que, déjà, l’Airmure déployait ses ailes.

« — Skadia, doucement » lui intima le jeune homme, mais c’était peine perdue. L’Airmure prit de l’élan et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, elle décolla, non sans faire trembler les arbustes qui se trouvaient derrière elle. La puissance qu’elle déploya fut telle que Corvus lui-même en fut surpris.

Le battement des ailes de l’Airmure les éloigna rapidement du sol, qui rapetissait toujours plus sous eux. L’air se mit à tournoyer, agitant les cheveux des deux nobles. Sans attendre, Skadia laissa le château derrière elle, faisait défiler le paysage tout autour d’eux. A l’ouest, sur leur gauche, s’étirait les Montagnes de l’Ouest, hautes et menaçantes, dont certains sommets se perdaient dans les nuages. L’Airmure allait lentement, consciente qu’elle portait sur son dos deux nobles et non pas deux cavaliers. Devant elle, un oiseau aux ailes bleutées traversa le ciel. Son plumage se confondait avec la nuit et Skadia tenta un instant de l’attraper, mais son bec se referma dans le vide et aussi rapidement qu’il était apparu, l’oiseau disparu dans l’obscurité de la nuit. En guise d’avertissement, Skadia lui brailla dessus, et son cri résonna dans le ciel pendant de longues secondes.

« — Skadia, plus haut » déclara le sakaien, tandis que la terre défilait toujours plus vite sous eux.

Soudainement, Skadia donna deux puissants coups d’aile, prit davantage de vitesse. Telles une barrière séparant la terre du ciel, le front nuageux au-dessus d’eux se rapprocha. Lorsque l’Airmure le traversa, de fines gouttelettes se déposèrent sur leurs vêtements, que le vent sécha bien vite. Pendant un instant, les nuages les engloutirent et tout autour d’eux ne fut que brume et grisaille … puis, finalement, Skadia les fit traverser et devant eux s’étendit alors la nuit. L’Airmure arrêta sa course au-dessus des nuages et Corvus sentit l’air glacial lui mordre le visage. Il faisait plus froid en haut qu’en bas, mais cela n’en valait-il pas la peine ?

Devant eux, semblables à du coton éparpillé, s’étendaient à l’infini les nuages. La lune les éclairait de ses pâles rayons, donnant au front un relief atypique, sans pareil. Le monde en-dessous d’eux avait disparu et partout où leur regard se posait, ce même décor s’étendait, encore et encore. Les ailes désormais immobiles, Skadia trouva un courant d’air chaud et s’y laissa porter. L’air se faisait plus rare ici, oppressant, et même Corvus, qui y était habitué, ne manqua pas de le remarquer. Quittant la poignée de la selle, l’une de ses mains se posa sur l’épaule de la jeune femme, cherchant son attention.

« — Respirez profondément, calmement. Votre corps va s’habituer » affirma-t-il.

Les étoiles au-dessus d’eux brillaient comme jamais, dans un ciel qui semblait plus noir encore. Le château, la fête, les étiquettes, les convenances, tout avait disparu. Skadia leur offrait un instant hors du temps, hors du monde.

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