Carnaval - La Lutte Ancestrale de Kuni

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'Carnaval' : 4

Les challengers défilent pour cette épreuve. Il semble qu’elle soit plus animée que les autres.

De loin, Galatea observe le tout. Cette épreuve lui semble bien plus abordable que d’autres pour elle. Chevalier Saint, elle ne recule pas devant un combat à main nues.

Ses entraînements passés lui seront très utiles pour cela. Elle se souvient, avec mélancolie, de son instructeur, tandis qu’elle travaillait la nuit et dans le secret le plus total… Au nez et à la barbe des moines et des sœurs de l’Eglise. Ils lui auraient donné une bonne correction s’ils avaient su… Mais Galatea avait toujours été discrète et attentive. Comme un Fantyrm.

« Vous avez hâte, n’est-ce-pas, Lady Regalia ?

-Oui. J’ai toujours rêvé de me mesurer à ces légendes que sont les Chevaliers d’Or. »

Songeuse, la femme aux yeux d’émeraude ne perd pas le fil de la conversation qu’elle a avec son ami et assistant, Elias Antares. Lui aussi observe les concurrents d’un œil expert. Il sait aussi combattre et distribuer des coups comme n’importe quel chevalier digne de ce nom.

« Tel que je vous connais, votre dévolu est porté sur l’homme. Me trompé-je ?

-Hélas oui, mon cher ami. Regardez donc cette pauvre femme. Rares sont ceux qui veulent l’affronter, même les plus menus d’entre eux. » Constate l’archevêque.

Il est vrai que depuis le début, c’est l’être masculin qui a le plus d’intérêt de la part du public et des challengers. Chacun ses raisons. Pour être honnête, Galatea l’aurait défié si l’autre femme n’avait pas été cruellement en manque d’adversaires.

Mais elle est seule, attendant son heure avec impatience. Lady Regalia peut sentir la rage intérieure qui prend feu dans l’estomac de la femme chevalier. Son compère a plus de succès et celui lui monte à la tête.

Ainsi soit-il. Le choix de Galatea est confirmé auprès d’un organisateur. Tant pis pour l’homme, il aurait peut-être eu plus de force mais cela ne fait pas tout. Dans certains combats, c’est la ruse et l’élégance qui priment. La Chevalier Saint ne le sait que trop bien. Quiconque la sous-estime car elle est de sexe féminin finit parfois six-pieds sous terre.

L’autre femme est prévenue et elle sursaute presque en entendant qu’elle a un adversaire. Elle se dépêche de quitter son tronc flottant pour rejoindre la sorte d’arène, ce billot sur l’eau. Elle est rapidement rejointe par Galatea elle-même, dans ses habits de guerrière. Sa longue natte est secouée par le vent et le déséquilibre provoqué par la masse des deux humaines.

La ranine tient sur ses jambes avec précision. Elle n’est sans doute pas la plus à l’aise sur cette plaque en bois, mais il lui en faudra plus pour la déséquilibrée. Elle est Chevalier Saint au service des dieux et du pays sablonneux de Ran après tout.

« Merci de m’avoir choisie. Je désespérais d’avoir un adversaire et quel adversaire je vous prie ! Je suis enchantée de combattre contre vous, Lady Regalia.

-Le plaisir est partagé. Servons à ces personnes un spectacle qu’ils ne regretteront pas. »

Une bataille entre deux femmes, voilà qui peut être intéressant. Bien vite, de la foule s’amasse autour de l’archevêque et de la dame d’Or.

Que le combat commence.

Carnaval

by reira

HRP:

Roden le Chevalier d'Or n'était pas au bout de ses peines. Après avoir fait mordre la vase à Bresingra, sa propre nièce et son compagnon, il allait devoir se frotter à sa fille adoptive.

Une main sur la hanche, Charlie toisait l'homme qu'elle allait avoir le plaisir de déséquilibrer... Car à moins que les dieux du lac n'en décident autrement, elle faisait partie de ses adversaires les plus redoutables. Elle se fraya sans mal un chemin à travers la foule pour rejoindre la rive et interpeller son tuteur:

- Le rôle de bête de foire vous va comme un gantelet... Mais la plaisanterie s'arrête ici.

En la voyant enlever ses bottes et retrousser ses manches, Roden eut une petite sueur froide. Allait-il vraiment devoir se mesurer à cette géante? Partagé entre le souhait de préserver sa fille et celui de se préserver lui-même, il tenta la dissuasion, restant volontairement vague sur la nature de sa réserve:

- Est-ce bien raisonnable, Charlie?

- Allons, quoi de plus divertissant que deux Chevaliers d'Or s'affrontant sur une bûche?

Beaucoup de choses, assurément. Mais un duel entre un père et sa fille qui le dépassait d'une tête, cela promettait d'être captivant. Sa nièce Leonys n'aurait plus qu'à profiter du divertissement et savourer sa vengeance...

Rien de gagné, pourtant. Car à l'instar du cavalier aérien cher au cœur de sa cousine, Charlie était vaste. Le premier challenge consistait à se hisser sur le rondin sans le noyer... Il en fallait davantage pour décourager la jeune femme: son corps massif était son outil de travail principal, et accessoirement un élément avec lequel elle avait su composer jour après jour depuis la fin de sa croissance. Ses deux pieds solidement ancrés sur le bois flottant, elle fléchit les jambes avec adresse et écarta ses grands bras pour ajuster son centre de gravité. Aucun mouvement ne pouvait être gâché.

Le système flottant composé de Roden, sa fille et le socle cylindrique qui les accueillait vacilla un bon moment avant de se stabiliser. Impassibles, chacun se préparait au pugilat.

- Alors à nous deux, ma fille...

- A nous deux, Chevalier. Aujourd'hui encore plus que les autres jours, je ne suis pas votre fille, mais l'instrument de Créfadet. Il m'a chargé de vous envoyer le rejoindre au fond du lac.

Le ton était posé. Roden ne pouvait pas en rester à cette provocation digne d'une enfant de huit ans. Une seule solution: s'abaisser à son niveau.

- Nous verrons. J'ai moi-même eu Créhelf, et il m'a demandé la même chose vous concernant.

- ...

Il dut s'y résoudre: cela sonnait bien mieux dans sa tête.

La suite s'annonçait plus spectaculaire que cette déplorable joute verbale, ne serait-ce que par l'ampleur de l'éclaboussure causée par Charlie en cas de défaite...

Hors jeu:

Résultat de l'épreuve

Ce n'est peut-être pas la meilleure performance de la part de Charlie, mais elle pouvait compter sur ses compétences au départ pour lui assurer une victoire. Après tout, ce n'est guère la première fois qu'elle se lance dans une telle activité et elle est plus forte que son père adoptif ! Enfin, Roden finit à l'eau, non sans avoir bien lutté et menacé de la faire tomber à quelques reprises. En tout cas, Charlie se méritera 13 points sitôt elle aura conclu à l'épreuve !

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'Carnaval' : 3

La lutte ancestrale

Cette épreuve, Trixie la redoutait. Le combat, la stratégie et la chute… Rien qui ne la rassurait. En plus, contre un Chevalier Doré. Franchement, cette épreuve était totalement déloyale, elle irait se plaindre aux organisateurs ! Le combattant se trouvait devant elle, à l’autre bout de la plateforme. Beaucoup avaient chuté durant cette démonstration d’équilibre.

Pour ce faire, Trixie s’était changée. Elle avait revenu un pantalon en tissu classique, qui lui permettait une meilleure fluidité de mouvements et surtout qui serait rapidement à sécher. De même, elle arriva les cheveux attachés. Non pas en queue-de-ponyta comme à son habitude, mais en chignon. Toutes les chances allaient être de son côté ! Ou pas. Elle s’avança à tâtons et se positionna. Quitte à tomber, autant le faire avec élégance et la tête haute ! Le signal de départ sonna, le combat pouvait commencer.

D’abord déstabilisée par ce plateau mouvant, elle n’osait pas faire de mouvements trop brusques. Le Chevalier, lui, se montrait fort à l’aise. Elle ne l’avait pas salué d’ailleurs, un oubli fâcheux qu’elle s’empressa de rectifier. Peut-être serait-il plus clément.

Non, elle se mettait le doigt dans l’œil bien profondément. C’était un professionnel, qui ne ferait pas de cadeaux aux participants. Elle se demandait bien qui avait gagné, certainement une personne aguerris. Le facteur chance n’avait pas sa place dans cette épreuve, quoique. Il suffisait d’une simple erreur et hop, à l’eau.

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Awful

HRP:

Résultat de l'épreuve

Galatea rêvait de se mesurer aux Chevaliers d'Or n'est-ce pas ? Eh bien elle est servie. On dirait que son adversaire ne lui laisse aucune chance avec une offensive très agressive. Grâce à ses bons réflexes de guerrière, la femme pieuse arrive à s'éviter une chute trop précoce mais au final il faut le reconnaître : elle n'est pas dans son élément et finit comme les autres à l'eau ! Elle remporte 7 points !

Résultat de l'épreuve

Personne n'avait prévu ce retournement de situation vu la maigre jeune fille qui s'avance sur le billot de bois aujourd'hui et pourtant ! Trixie nous offre une performance incomparable, peut-être avait-elle des talents cachés finalement ! La foule est de son côté, il n'y a pas moyen de la faire se détacher de ce tronc d'arbre ! Après plusieurs minutes de lutte acharnée, elle finit finalement par rejoindre l'eau, non sans les acclamations bien méritées de la foule. Elle gagne 9 points !

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'Carnaval' : 4, 8

LA LUTTE DE KUNI

Je serai toujours là pour toi
Si jamais tu tombes un jour
(Signé : le sol)

Bien sûr qu’il allait faire plus de vagues en tombant, c’était aussi certain qu’évident et Corvus n’avait même pas l’arrogance de prétendre le contraire : sur cette épreuve, le sakaien n’avait aucune chance et son apriori s’était mué en certitude dès les premières secondes. Au moindre mouvement de sa part, la plateforme de fortune se mettait à tanguer dangereusement. En toute honnêteté, s’il était malin Roden n’avait que peu de choses à faire pour le faire tomber … et bien évidemment, Roden était malin.

Le Chevalier d’Or n’avait aucun intérêt à engager un corps à corps et le kuniois devait le savoir, car il resta à bonne distance du cavalier. L’inclinaison du rondin trahissait le poids du sakaien et s’il savait que remporter cette épreuve allait être compliqué – pour ne pas dire impossible – le jeune homme n’avait pas pour autant l’intention de se laisser humilier … ça, c’était la théorie bien évidemment. Lorsque l’arbitre annonça le début du combat, un sourire s’esquissa sur le visage du Chevalier. Il se recula jusqu’au bord du rondin et à mesure qu’il se reculait, le sakaien pouvait sentir la plateforme pencher, pencher toujours plus de son côté. L’eau lécha les bottes du cavalier, qui comprit avant qu’il ne soit trop tard le vil plan du Chevalier d’Or. Vraiment ? Le faire basculer de la sorte ?

« — RODEN ! NE FAITES PAS ÇA ! » s’exclama le sakaien. Offre-moi une défaite digne espèce de vieux renard !

Non sans précipitation, le soldat s’avança vers le centre du rondin afin de rétablir l’équilibre. L’embarcation, que l’eau avait rendu glissante, chancela pour finalement changer d’inclinaison et Corvus ne perçut le piège que trop tard. Resté sur le bord du rondin, le poids du Chevalier fit de nouveau pencher la plateforme. Corvus se pencha dans l’espoir de garder l’équilibre, mais au bout du rondin Roden s’agitait, faisant tanguer la plateforme avec beaucoup de talent. A mesure que les secondes passaient, le sakaien se sentait chanceler de plus en plus. Chaque tentative qu’il faisait pour se rétablir lui faisait frôler la chute, car le bois mouillé s’était mué en véritable patinoire. Sale kuniois de pacotille ! Le cavalier le savait : ce n’était qu’une question de temps avant que le Chevalier ne parvienne à le faire tomber … il allait tomber, très bien, mais il comptait bien emporter le vieux chevalier avec lui. Dans un élan de courage – ou de désespoir ou d’idiotie, question de point de vue – Corvus bondit en direction du Chevalier dans l’espoir de le faire tomber avec lui, oubliant le concept même de l’épreuve. C’était sans compter bien sûr Roden, qui l’attendait au tournant.

Le Chevalier d’Or s’était attendu à voir le sakaien fondre sur lui, aussi s’était-il préparé à cette éventualité. Alors qu’il s’élançait vers lui, Corvus en était presque certain : Roden s’était mis à sourire. Ç’avait été bref, fugace, mais le sakaien en aurait mis sa main à couper. Lorsque Corvus arriva sur lui, le Chevalier n’eut qu’à s’écarter au dernier moment pour laisser passer cette grande carcasse toute de noir vêtue. Impuissant face à la chute qui l’attendait, Corvus sentit tout de même ses doigts effleurer les vêtements du kuniois … sans parvenir à les faire se refermer dessus. Le cœur du soldat se souleva en percevant le vide sous lui, et tandis qu’il tombait tête la première dans le lac la fraicheur de l’eau le saisit et le trempa à son tour jusqu’aux os. Le sakaien disparut un instant sous l’eau, avant de finalement refaire surface un peu plus loin, ses cheveux noirs collés sur son visage. Un peu abasourdit par cette humiliante défaite, le jeune homme resta un moment dans l’eau, nageant sur place, avant de regagner la berge.

« — Sans rancune gamin ! » entendit-il Roden lui dire, toujours perché sur son maudit rondin.

Un peu bougon, le soldat rejoignit Leonys et Akeira. Il avait retiré sa tunique le temps de l’essorer. Comme pour évacuer sa frustration, il tordit le vêtement avec force, et bientôt le tissu fut déchargé de toute son eau.

« — La plateforme est mal équilibrée » affirma-t-il en guise d’excuse.

Mauvais joueur, le sakaien ? Si Peu. Et dire que Bresingra avait tenu plus longtemps que lui … Assam allait s’en arracher les cheveux.

Le premier coup est porté !

C’est la femme des mers qui ouvre la danse. Elle est agile et ses poings sont aussi vifs et précis que ceux d’un Shaofouine. Ce Chevalier d’Or n’a pas volé sa réputation.

Toutefois, il faut noter que l’archevêque de Ran n’est pas en reste. Son long entraînement d’enfance lui sert de bien des façons. Elle aussi est légère comme le vent et efficace comme les serres d’un rapace.

Du plat de la main, elle tente de déséquilibrer son adversaire. Galatea ne la quitte pas des yeux mais l’autre ne cille même pas. Ce n’est pas très étonnant. Le rang doré impose une certaine discipline et cette féroce femme n’est pas sans rappeler Charlie Graenblar, précédemment rencontrée.

La suite est plus agressive. Les deux dames s’échangent des coups, toujours dans le but de faire vaciller et non pas de blesser. Quel intérêt y aurait-il à créer le mal ? Cette lutte ancestrale se base sur bien des aspects. Le respect, le courage et la force brute. Tout ceci combiné offre un spectacle de jeu de jambes et de bras que tous les spectateurs apprécient.

Galatea prend le temps de s’octroyer une pause très rapide. D’un bond, elle se retrouve près du bord de la plateforme sur l’eau. Sa natte vole au vent et c’est une chance qu’elle soit solidement créée. Si les longs cheveux de la croyante finissaient par se répandre, elle n’y verrait plus rien dans un combat de telle intensité.

Les deux femmes se jaugent alors.

De ses yeux cristallins, le Chevalier d’Or reconnait la valeur de l’archevêque. Nul ne doute qu’après les épreuves, Galatea prendra du plaisir à parler à cette kunioise. Elle aime les gens de talent et ceux dont le feu intérieur rayonne comme celui de Sulfura.

L’instant d’après, les voilà replongées dans la lutte sans merci, mais néanmoins cordiale de Kuni. Elles ressemblent à deux Lakmécygne de par leur grâce et leurs mouvements. Mais tout comme ce Pokémon, elles peuvent faire preuve de férocité lorsque la situation l’exige.

Au final, Galatea manque de chuter une première fois. Son pied frôle dangereusement la limite du billot. Mais grâce à ses réflexes, elle parvient à s’en tirer indemne et à repousser son adversaire.

Quelques coups plus tard et le Chevalier Saint revient sur le terrain telle une lionne. Cependant, toutes les bonnes choses ont une fin et cette excellente lutte doit prendre fin. Un seul vainqueur il y aura et c’est maintenant.

Galatea ne parvient pas à empêcher l’autre femme de lui agripper la taille. Rapidement, la sainte se fait pousser vers le bord une nouvelle fois. Ses pieds raclent le sol et soulèvent un peu de poussière ; rien n’y fait. L’entraînement des Chevalier d’Or est plus complet et exigeant que celui que Galatea s’impose d’elle-même.

Ni une ni deux, la voilà propulsée et elle atterrit dans l’eau sous le regard médusé du public. Ce combat qui tenait en haleine tous ces gens trouvent enfin sa touche finale comme une note de musique à la fin d’un concert.

L’archevêque n’est pas honteuse. Elle se relève, trempée mais fière. Elle n’avait résolument pas beaucoup de chances de l’emporter, comme bon nombre des participants à l’épreuve. Les kuniois choisis sont simplement trop bons dans leur domaine.

Du regard, elle cherche l’autre femme. Celle qui a su faire vibrer son corps avec une rare intensité. Celle qui a lancé des braises sur ce feu rugissant. La voilà. Elle surplombe l’archevêque, mais son sourire est franc, sincère.

C’est une rivalité secrète qui nait entre ces deux dames. Un lien invisible mais puissant. En tant que Chevalier Saint, Galatea se voit obligée de redoubler d’effort pour rester au niveau des Chevalier d’Or de Kuni. C’est un principe de guerrier peut-être, mais un sain principe.

L’issue du combat est annoncée par un organisateur. L’archevêque ne repart pas avec une victoire en poche. Elle repart avec bien plus que cela.

Elias finit par s’approcher, un tissu dans les bras pour aider la femme d’émeraude à se sécher. Un dernier regard vers sa rivale du jour et peut-être même plus, puis Galatea quitte l’arène érigée pour l’occasion sous les applaudissements des spectateurs.

Carnaval

by reira

M’y voilà. L’épreuve de mon pays. Celle de Kuni. Je dois dire que j’ai un peu plus le trac que pour les autres. Peut-être qu’au fond, je ne veux pas décevoir mes camarades et ma patrie… En tous les cas, je me sens capable de résister.

L’épreuve consiste à défier un Chevalier d’Or. Par chance, j’ai pu côtoyé l’un d’eux pendant un bon moment.

…

Ce n’est pas le moment de s’abandonner au passé. Je dois faire preuve de force et de courage pour que tout le monde soit fier d’Artemis, le cavalier aérien. Connor et Papa se sont même déplacés spécialement pour cette épreuve. D’habitude, ils restent près de la tente ou vaquent à leur occupation.

Je sais que Papa en profite pour prospecter des clients. S’il le pouvait, il viendrait me voir à chaque fois. Mais je préfère qu’il se concentre sur ses affaires. Depuis le Déluge, nous avons perdu beaucoup. Des objets, dont certains très sentimentaux. De la marchandise. Notre maison mais aussi et surtout des liens. Certains commerçants ont malheureusement perdus la vie à cause de toute cela. D’autres sont partis trop loin pour faire des affaires avec la boutique.

Quoi qu’il en soit, je suis tout de même très heureux que mon père soit là pour le défi de Kuni. Cela a du charme en plus. J’espère vraiment réussir à faire plier ce Chevalier d’Or ! Il semble guère commode et bien campé sur ses pies. Le billot tangue à cause de l’eau, ce qui rend l’équilibre précaire.

Mais je suis un enfant de l’eau, moi aussi. J’ai déjà eu l’occasion d’aller sur des navires, dont un très récemment. Mes entraînements me permettent également de pratiquer mon centre de gravité et ce genre de choses. En clair : j’ai mes chances !

Je ne suis pas l’homme le plus hardi, ni le plus musclé des candidats. C’est mon agilité qui fera toute la différence. D’ailleurs, je ne porterais pas d’armure. Pour la lutte, c’est logique. Ceci ne fera qu’augmenter mon espace de mouvements et ma rapidité. Parfois, l’esquive peut être plus efficace que la force brute.

Bien ! L’épreuve va commencer pour moi, alors qu’un autre candidat fini à l’eau. Hum. Le Chevalier d’Or est vraiment impressionnant. Sa maîtrise est digne de sa réputation. Nous allons voir si le petit Artemis pourra faire plier cet ardent roseau.

Je m’approche. Une fois sur le bois flottant, je dois prendre un instant pour me stabiliser. Heureusement que je suis agile.

Nous échangeons ensuite un regard avec mon adversaire. Il est déterminé et je peux voir à quel point il est entrainé. Toutefois, me sous-estimé serait une grave erreur… Mais je ne m’avance en rien. Peut-être ne suis-je pas fait pour cette épreuve, qui sait ?

Solo

by reira

Résultat de l'épreuve

Ah... ah ben c'est dommage hein. Puisque malgré ses compétences à la base, rien n'a pas retenir Artemis de se planter lamentablement sur une partie plus glissante du billot et de se retrouver à tomber très peu dignement dans l'eau. En plus, il avale une bonne tasse au passage...Aïe ! Il remporte tout de même 5 points !

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'Carnaval' : 1

La lutte ancestrale

Prise d’un souffle étrange, Trixie se lança à l’assaut du chevalier d’or en faisant totalement abstraction du déséquilibre et de la hauteur du billot. Elle se déplacer avec légèreté et facilité. Là était peut-être sa force… Son poids plume n’avait aucune incidence sur les mouvements de la planche de bois.
Alors elle tenta différentes approches : frontales, sur les côtés et par-derrière. Malheureusement, sa force quasiment nulle ne fit aucune sourciller le chevalier. Robuste telle une statue, il lui fit finalement rejoindre l’eau d’un seul mouvement. Quatrième et dernière épreuve échouée, bien que mieux que réussit que les précédentes.

Elle sortir de l’eau et attrapa la serviette qu’on lui tendait, heureusement qu’elle avait prévu une tenue de rechange. La foule semblait surprise et satisfaite de cette performance, tant mieux après tout. Carnaval terminé, elle allait pourvoir se détendre avec les autres attractions proposées. Manger des sucreries et danser autour du feu. En tout cas, elle avait hâte de raconter tout ça à Delsin.

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Awful

La rumeur ne tarda pas à faire le tour de la foule: le challenger du chevalier d'Or en était bien un autre. On raconta qu'elle était sa fille. On démentit également cette affirmation, la différence de carrure étant trop importante. Ou alors la mère était une Ronflex. On médit. On rit un peu.

Et puis on se tut bien vite: le pugilat avait commencé.

Il se faisait à tâtons, car chaque mouvement coûtait cher. Malgré une réelle volonté de balayer l'affaire avec une baffe bien placée, la grande Charlie dut se raviser: s'avancer vers le centre du rondin, même à petits pas chassés, signerait la fin du précaire équilibre qui leur permettait de rester debout pour se faire face.

Roden n'était pas dupe. Il savait que la meilleure chance de remporter ce combat serait de le faire à l'usure, que la patience serait son salut. Il n'avancerait pas le premier. Charlie l'avait compris, or elle n'avait pas l'intention de foncer dans le tas non plus. Cette histoire se réglerait avec élégance.
Aussi, sans se déplacer, elle donna un grand coup de pied dans le bois, à la verticale, proprement. La secousse se répandit dans tout le rondin, et son père fut forcé de déplacer le pied vers le centre de l'arène flottante pour garder son centre de gravité. Une ouverture pour Charlie, qui s'avança à son tour.

- Nous y voilà...

L'escalade ne dura pas longtemps: en moins d'une seconde, le père et la fille adoptifs étaient collés l'un contre l'autre au milieu de la bûche, s'appuyant sur l'autre tout en essayant de le faire chavirer.

Roden se débrouilla bien. Le désavantage de gabarit était largement compensé par un détail important: il connaissait sa fille comme s'il l'avait faite. Déjouer sa tentative de croche-patte dans l’œuf lui permit non seulement de gagner de précieuses secondes mais de prendre l'avantage pendant un bref instant: emporté par son élan, le corps de Charlie oscilla subtilement, annonçant un début de déséquilibre. Le chevalier voulut conclure en frappant sa fille de la paume et engager sa chute...

Hélas, il eut la mauvaise idée de la pousser à l'épaule. C'est à dire de ne rien pousser du tout, car l'épaule en question était solide comme de l'Onix.

- Par Groudon, mais quel buste...

- En garde!

Elle voulut l'enchaîner d'un coup de coude, mais le père eut la justesse de se reculer habilement sur le rondin. Un ultime mouvement que Charlie sut lire et anticiper sans mal: dés que Roden fut stabilisé, il reçut un coup de pied digne d'un Kicklee en plein thorax. Le choc lui fit quitter la bûche et l'envoya fuser à l'horizontale pendant quelques secondes, de sorte que dans le public on s'attendit presque à le voir ricocher à la surface de l'eau. L'instant d'après, le pied de Charlie s'était à nouveau solidement ancré dans la bûche qu'elle occupait seule, prête à affronter les vagues produites par la chute de son père.

On s'émerveilla de cette défaite. On en rit aussi. Et puis on s'en indigna un peu: on déclara que la victorieuse demoiselle ne devait son succès qu'à sa carrure, qu'elle ne l'avait pas mérité. On osa aussi dire qu'elle avait de bonnes jambes mais aucune classe, et que déshonorer son père de la sorte ne lui rendrait pas service... jusqu'au moment où on la vit plonger dans l'eau à son tour pour rejoindre son adversaire et prendre un plaisir enfantin à l'éclabousser de plus belle. Il l'éclaboussa à son tour. On les vit jouer comme deux Keunotors dans l'eau, avant de rejoindre la rive en riant bêtement.

- On remet ça quand tu veux.

Charlie fit les gros yeux.

- On se tutoie en public maintenant?

- Tu viens de me mettre à l'eau, en est-on vraiment à ça près?

- Non. D'ailleurs je peux recommencer dés maintenant si tu y tiens. Deuxième manche?

- Hors de question.

- Je croyais qu'on remettait ça quand je voulais!

- Eh bien non, voilà. Changé d'avis. AU SUIVANT!

Il avait parfois ce côté faussement mauvais joueur dont Charlie avait hérité. Mais pour en être témoin, il fallait la voir perdre. Et pour la voir perdre, il fallait se lever de bonne heure... ou peut-être la défier sur des jeux moins physiques que celui-là.

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