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 Breathe in. Breathe out (ft. Leonys)
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Leonys A. Valencia
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Message Sujet: Re: Breathe in. Breathe out (ft. Leonys)   Breathe in. Breathe out (ft. Leonys) - Page 2 EmptyDim 3 Mai 2020 - 11:46

Azmitia pose la question ainsi car elle est convaincue que les paroles problématiques proviennent de sa protégée. Malgré ses menaces de tout à l’heure, elle ne craint pas à ce point-ci les agirs de son interlocuteur. À ses yeux, les problèmes pourraient venir plus tard. Et encore. Ses suppositions au départ l’ont quittée, elle ne peut même s’imaginer qu’il existerait entre eux plus qu’une amitié improbable. Pour la jeune femme, il s’agit déjà d’un grand pas. S’ouvrir assez pour laisser un nouvel homme l’approcher… La requête faite par la kunioise ne l’étonne en rien, même que Mercia avait prévenu le soldat de ses réticences à ce sujet. Leonys s’est-elle montrée cruelle pour éloigner Corvus d’elle ? A-t-elle trop insisté pour se détacher de sa protection ? Ou a-t-elle simplement révélé des choses intimes sur elle, en craignant le jugement du jeune homme ? Non, il ne lui traverse pas même l’esprit qu’une part du trouble de la trésorière appartient à Corvus. Peut-être parce qu’elle ne lui prête pas cette importance dans la vie de sa jeune amie ? Elle ne saurait dire; néanmoins il lui arrive, même à son âge, de témoigner d’une grande naïveté. Heureusement, son cadet éclaircit une part de son questionnement.

Oh. Merde. Voilà ce qui lui traverse simplement l’esprit. Elle s’est raidie tout à coup, braquant sur le jeune homme un regard totalement désemparé plutôt que désapprobateur ou courroucé comme il aurait pu s’y attendre. Cette révélation lui est un choc, non pas qu’elle croit Leonys incapable de susciter de telles émotions chez un garçon tel que lui; plutôt qu’elle le sait peu propice à les encourager. À moins qu’elle s’imagine des choses à son endroit et que la kunioise est en fait un flirt incorrigible ? Non, non, non. Malgré sa méconnaissance de sa protégée, cela lui paraît tout bonnement impossible. Elle est loin de se douter la manière dont ils ont dansé dans ce même manoir, moins d’un mois plus tôt. Corvus a donc des sentiments pour Leonys. L’idée met un moment à s’intégrer dans son esprit tant elle lui est incongrue. Elle vient se pincer l’arête du nez dans l’espoir de le voir nier et prétendre à une mauvaise blague. C’est sans compter bien entendu la vertu légendaire de son interlocuteur, incapable effectivement de mentir. La vieille dame est tentée de lever les yeux au ciel devant son discours. Elle s’agace pour bien des raisons. Elle l’avait prévenu de ne pas forcer les choses non ? Et d’être prudent. Prudent pour lui aussi.

Plutôt que la colère, Azmitia ressent plutôt un certain découragement. Son cœur sensible et, disons-le, rêveur et naïf, ne peut supporter de savoir l’autre affligé ainsi. Elle connaît les maux de l’amour, et même si c’est probablement un terme exagéré pour décrire les émotions de Corvus, elle peut tout de même s’imaginer une part de douleur dans cet aveu. Elle n’a pas manqué de remarquer son lapsus avorté, révélateur. Ô combien révélateur. Non, elle ne lui en veut pas, car elle sait que nous sommes tous idiots devant ces émotions. Elle veut simplement l’aider à vrai dire. Elle soupire. Deux fois.


«Je comprends…. Ton… désir ? d’être honnête. Or, peut-être… Oui, qu’il aurait été mieux dans ce cas-ci de se taire. Bon sang, quel bordel, quel bordel…»

Elle se passe une main dans le visage, cherchant quoi dire, sachant que le culpabiliser ne servirait strictement à rien. Même que sa confiance est plutôt touchante, c’est qu’elle apprend à l’apprécier elle aussi malgré elle. Azmitia avait pourtant le désir de rester seule sur son île, loin de tous et de toute attache. Elle grommelle un moment, plus pour elle-même, avant de se reprendre.

«Le hic avec Leonys est qu’elle a été trahie (et le mot est très poli) par une personne qui se disait l’aimer. Cela la rend quelque peu méfiante de... ce genre de choses. Je ne crois pas qu’elle t’en veuille, Corvus. Sauf qu’elle n’est peut-être pas en mesure de réfléchir à ses sentiments à ton égard, si tels ils existent. Sincèrement, je n’en sais fichtrement rien. Jusqu’à cette nuit j’ignorais même que tu faisais partie de sa vie alors de ce côté je crains ne pas pouvoir aider. De toute manière elle ne me dirait rien. Il faudra probablement vivre avec l’incertitude un moment.»

Ce n’est pas très encourageant comme discours, elle le réalise. Néanmoins elle préfère être honnête.

«Une chose est claire, elle ne veut pas te perdre. C’est ce qu’elle a dit tout à l’heure. Je veux bien l’aider à réaliser ce projet, tu me sembles inquiet à l’idée d’avoir compromis votre amitié toi aussi. Or, Corvus, il y a toi aussi dans ce portrait. Je ne sais pas ce que tu attends d’elle, mais je sais ce que font les sentiments lorsqu’on les néglige. Je ne voudrais pas que tu te retrouves avec un cœur brisé. Crois-moi, ça fait très très mal. Ce que je veux dire est… Pense à toi aussi. Plusieurs possibilités s’offrent à toi, mais à ce point-ci insister serait probablement dommageable. Es-tu simplement en mesure de respecter qu’elle ne veuille possiblement rien d’autre que ce que vous avez présentement ? Est-ce que cela te satisferait assez ?»


Elle sait qu’elle-même à une autre époque n’a pas été en mesure de réfréner son attachement envers celui qui est finalement devenu son époux, malgré toutes ses tentatives pour l’éviter.
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Message Sujet: Re: Breathe in. Breathe out (ft. Leonys)   Breathe in. Breathe out (ft. Leonys) - Page 2 EmptyDim 3 Mai 2020 - 19:04


BREATHE IN. BREATHE OUT
Blood and tears never lie

Résilience. n.f. du latin 'resilire' (rebondir)
Phénomène psychologique, capacité intrinsèque d'un individu à changer et s'adapter en réponse à un évènement traumatique, dans le but de le dépasser et de le surmonter.

Pas de colère, pas de reproches. Décidément, son jugement à l’égard des femmes en ce jour était des plus pitoyable. D’abord Leonys, puis maintenant Azmitia … les connaissait-il vraiment aussi bien qu’il le croyait ? Non de toute évidence ; avait-il vraiment cette prétention, d’ailleurs ? Plutôt que sa colère, la vieille femme sembla lui offrir son aide et, sans l’interrompre, Corvus écouta chacune de ses paroles avec une attention toute particulière.

Si seules les actions et les paroles de Leonys étaient en mesure de lever totalement et complètement tous les doutes que pouvait avoir Corvus, les suppositions d’Azmitia allégèrent quelque peu son cœur, juste un peu. Leonys ne lui en voulait-elle vraiment pas ? Avait-elle réellement, elle aussi, ce désir de ne pas le perdre ? Comment le savoir ? L’incertitude persistait et l’accompagnerait encore longtemps, et la vieille femme ne le cachait pas. Par la suite, par ses mots Azmitia fit naître en lui une réflexion profonde, qui invoquaient des questions auxquelles Corvus aurait aimé pouvoir répondre. Serait-il capable d’accepter l’idée de ne rien obtenir de plus ? Serait-il capable d’accepter de n’être rien d’autre pour elle que ce noble de Venovos qui avait su la faire sourire ? Loin de s’arrêter à la forme, Corvus en comprenait le sens. Comment pouvait-il le savoir ? S’il se connaissait, il n’avait pas la prétention de savoir de quoi demain serait fait. Quelles genres d’épreuves allaient-il encore traverser ? Vers quels chemins son propre destin comptait-il le mener ? Corvus avait la sagesse de savoir que l’homme qu’il était aujourd’hui serait sans doute différent de l’homme qu’il serait demain et que, de ce fait, il ne pouvait prétendre avec certitude quelles seraient les attentes que l’avenir ferait peut-être naître en lui. En revanche celles d’aujourd’hui, à cette heure de leur histoire, lui paraissaient encore claires, du moins suffisamment pour être énoncées, explicitées.

Corvus resta longtemps silencieux, réfléchissant à ce qu’il s’apprêtait à dire, à répondre.

« — Mes paroles à son égard ne requéraient aucune réponse » déclara-t-il presque simplement « Je n’attends rien de Leonys, et n’en espère pas davantage. Je ne m’attends pas à ce que ces … sentiments … soient réciproques, je n’ai pas la prétention d’avoir cette importance pour elle. Est-ce que je le souhaiterai un jour ? Je n’en sais rien. Je ne peux affirmer avec certitude ce que je voudrai demain, personne ne le peut vraiment. En vérité je sais à peine ce que je veux aujourd’hui, mais je sais ce que je ne veux pas : je ne veux pas la perdre, et je ne veux pas qu’elle soit malheureuse » affirma-t-il, sûr de lui. Il fit une courte pause, avant de continuer « Cependant, si ces deux choses venaient à être incompatibles, je choisirai toujours son bonheur au mien. Je ne dis pas cela pour faire joli, ni parce que je suis naïf, ni sans savoir ce que cela implique : c’est ce que je suis. Je suis un soldat, un fils de la maison d’Eddar : je ne suis pas un leader, je suis un suiveur, j’ai été forgé ainsi. Aussi longtemps qu’elle me parait juste, j’obéis à la volonté des autres, je m’y plie, je m’y soumets. Ce que je veux n’a pas d’importance et si d’aventure cela me blesse, je l’accepte, je fais mon deuil, puis j’avance. La vie ici m’a rendu comme ça » déclara-t-il.

Corvus était comme ça : il vivait pour les autres et pour toutes ces choses qui le dépassaient, et il avait le sens du sacrifice, pour peu que cela en vaille la peine. C’était utopiste, naïf, dangereux ; pourtant il avait ce désir de faire le bien autour de lui, même s’il devait en pâtir. Corvus n’avait jamais appris à vivre pour lui ni à vouloir des choses : dès sa naissance, on l’avait forgé pour le faire entrer dans le moule ô combien restreint de la noblesse. En grandissant, on lui avait inculqué les valeurs de sa maison, celles qu’il devait apprendre et non pas celle qu’il aurait voulu avoir. A l’adolescence, on lui avait donné une épée et on lui avait appris à se battre ; on lui avait dit qu’il aimerait la guerre et que, puisque les autres la voulaient, il la voudrait aussi. On avait choisi son camp pour lui, on lui avait appris à se plier, à changer, à évoluer. Forcé de s’adapter Corvus avait fait de la résilience son plus grand atout ; aujourd’hui, c’était sa nature même, et ce qui le définissait.

« — Je sais ce que vous pensez : que se sont de belles paroles, que je suis idiot de penser comme ça et plus encore de l’accepter. Pourtant, une part de moi se complait à penser que, d’une manière ou d’une autre, je peux apporter quelque chose aux gens en étant ce que je suis … même si je dois en payer le prix. Je me satisfais du bonheur des autres, je me satisferai du sien du moins. Est-ce que … est-ce que vous comprenez ? » lui demanda-t-il.

Corvus peinait à l’expliquer, pourtant il vibrait rien que d’en parler.

Il s’en contenterait oui … jusqu’à quand ? Corvus comprenait les paroles d’Azmitia et plus encore ses sous-entendus. Si aujourd’hui cette idée le contentait, qu’en serait-il dans deux mois, six mois, un an, dix ans ? Que se passerait-il si, d’aventure, ses sentiments à l’égard de la jeune femme venaient à grandir sans ne jamais être partagé ? Serait-il vraiment capable de faire avec, d’aller de l’avant, d’en faire fit comme il venait si bien de le prétendre ? Corvus n’en savait rien. Il ne savait déjà pas ce que qui réservait cette journée, alors l’avenir ? Ce risque, pourtant, Corvus voulait le prendre, il voulait le prendre pour elle. Il avait appris depuis longtemps que rien en ce bas-monde n’était sans douleur et que tout, d’une manière ou d’une autre, finissait par blesser … s’il devait souffrir, Corvus voulait le faire pour elle, pour cette fille qui le méritait.

« — J’aurai voulu pouvoir le faire, mais je ne peux dire comment demain sera fait. Je suis désolé si je ne suis pas celui que vous imaginiez » déclara-t-il finalement.

La déception faisait partie de son quotidien. Ne décevait-il pas son père chaque jour depuis sa naissance ? Corvus n’était certainement pas ce à quoi Azmitia s’attendait. Il n’était pas cet homme vaillant, sans peur, emplis d’assurance et confiants à l’excès. S’il semblait savoir ce qu’il voulait, ce n’était pas toujours le cas et comme tous les autres, il était en proie aux doutes et aux regrets. Il tentait du mieux qu’il le pouvait de ne pas se trahir et plus encore de ne pas trahir les autres, pourtant aujourd’hui, en cet instant précis, face à cette vieille femme qu’il connaissait à peine, Corvus se sentait plus que jamais vulnérable. Vulnérable, parce qu’il se laissait lui aussi gagner par les émotions, parce qu’il les laissait l’atteindre et l’affecter. Il aurait voulu savoir, être sûr de lui, ne pas avoir de doutes, il aurait voulu pouvoir répondre à Azmitia de manière claire et nette. Oui, je m’en contenterai et cela ne me fera pas souffrir. Je ne tomberai pas amoureux d’elle, cela n’arrivera pas. Corvus aurait voulu en être aussi sûr. Allait-il le regretter ? Et si, malgré ses belles paroles, malgré ses belles certitudes, les choses ne se passaient pas comme prévues ? Et s’il venait à souffrir et qu’avec lui, il emportait Leonys ? Leonys n’avait pas besoin de cela, n’est-ce pas ? Elle avait déjà son gouffre et avec lui ses démons … avait-il vraiment le droit de lui faire courir ce risque ? Pourtant, une part de lui le voulait, car il savait que s’il ne le faisait pas, il finirait par le regretter un jour.

Pendant un instant, le jeune homme ferma les yeux, prit une inspiration, tenta de chasser le trouble qui l’avait gagné. Il avait besoin de prendre l’air, sans doute, et plus encore de manger et de boire. De l’eau, bien sûr, Mélanna n’avait pas manqué de le lui préciser.

« — L’avenir ne manquera pas de nous donner les réponses qui nous manquent, je suppose » affirma-t-il enfin. Attendre, et voir ce que le destin leur réservait … telle était la seule et véritable option qui s’offrait désormais à eux « Merci de … de faire ce que vous faites, Azmitia. Je sais que vous le faites pour Leonys et je suis heureux de savoir qu’elle a quelqu’un comme vous pour l’aider dans sa quête » déclara-t-il.

Il était sincère, Corvus l’était toujours. C’était bien là tout le nœud du problème.
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Message Sujet: Re: Breathe in. Breathe out (ft. Leonys)   Breathe in. Breathe out (ft. Leonys) - Page 2 EmptyDim 3 Mai 2020 - 21:20

Elle écoute d’une oreille attentive, malgré le goût de bile qui envahit sa gorge. Malgré le désir grandissant au creux de son estomac, celui d’hurler. Non pas par courroux comme il semble le penser, ni même par dédain et désapprobation. Il ne l’habite plus qu’une forme de désespoir, ou du moins de tristesse. Elle accueille cette fragilité avec prudence. D’un rien, Azmitia pourrait compromettre à la fois sa relation naissante avec le jeune homme, la confiance qu’il semble placer en elle soudainement au vu de la lourdeur de ses confidences, mais davantage encore. Elle se doit de choisir judicieusement les prochains mots à prononcer. La vieille dame prend une grande inspiration, lui permettant d’achever ses paroles naturellement, sans interruption. Elle a bien compris qu’il s’agit d’un processus réflexif. Un avec lequel il ne peut totalement être en paix. N’est-ce pas ? Peut-on affirmer ce genre de choses sans jamais ciller, ne serait-ce qu’intérieurement ?

«Oh Corvus.» elle débute, sa voix est posée et teintée de compassion. Son côté direct s’est apaisé pour cédé place à une version d’elle-même bien plus contemplative et douce, plus près de ce qu’elle fut d’une autre époque. «Tu n’as absolument aucune idée de ce que je peux penser, ne te torture donc pas l’esprit à l’imaginer. Déjà, il est un sujet que je dois éclaircir. Si je n’agissais que dans l’intérêt de Leonys, je n’aurais jamais pris en compte tes émotions. Je n’aurais pas pris la peine de t’écouter. J’aurais probablement grogné en espérant te dissuader de même l’approcher. J’ai tendance à voir les dangers partout après tout. Mais ce n’est pas ce que j’ai fait. Si je te questionne, ce n’est pas pour te culpabiliser. C’est parce que je m’inquiète pour toi aussi. Je ne te connais pas, mais si Leonys t’estime alors je me dois d’écouter. Au-delà, avouons-le, je commence à bien t’aimer gamin.»

Elle soupire. Damné son grand cœur qui s’attache trop aisément, qui a encore ce désir d’aider autrui, d’être significative, d’exister. Elle a bien compris que son interlocuteur manifeste une vulnérabilité rare; peut-être est-ce l’âge qui le porte à se confier ainsi, ou alors sa manière de questionner. Dans tous les cas, Azmitia est sincère dans son désir de lui venir en aide, bien au-delà de sa relation avec la kunioise.

«Je ne pense pas que c’est idiot. Car j’ai été dans la même position que toi un jour. Je n’irai pas prétendre que mon vécu sera le tien, nous évoluons tous différemment après tout. Néanmoins si je dois cibler ce qui aujourd’hui m’a poussé à me retirer du monde, ce qui m’a étouffé jusqu’à ce qu’il ne me reste plus rien qu’une profonde dépression… C’est cette tendance que j’avais à toujours placer les autres avant moi. Je ne dis pas que c’est ce qui t’attend, Corvus. Tu es effectivement soldat, et fils de la maison d’Eddar, peu importe ce que cela veut dire. Mais tu es aussi un être à part entière ici.» fait-elle en tapotant sa tempe. «Et là.» elle pointe son cœur. «Un avec des désirs, des rêves, des passions et des craintes. Néglige-les et tu ne seras pas en mesure d’aider qui que ce soit. Parce que tu te seras perdu. Il y a manière d’aider les autres sans s’oublier.»

N’est-ce pas ce qui poussent les femmes comme Leonys à la perdition ? De se placer dans cette position, dans ce désir d’être fort avec une personne compliquée. Forte pour celle-ci, alors qu’elle nous détruit pourtant, jour après jour, un peu plus. Est-ce que cela fait de Corvus un être fort ou plus vertueux qu’un autre ? Non. Azmitia ignore tout de lui, néanmoins ses paroles la touchent plus qu’elle n’aimerait l’avouer. Elle soupire une fois de plus. Lui a-t-on simplement un jour tenu ce genre de discours ? Lui a-t-on permis d’exprimer son individualité ? Que cherche-t-il à apaiser en se montrant si dédié à l’autre ?

«Tu as raison Corvus, tu n’es pas du tout comme je l’imaginais. Tu es bien, bien mieux encore. Souviens-toi de ceci. Tu as affirmé tout à l’heure que Leonys ne devrait pas se fâcher qu’on l’apprécie. De la même manière, tu ne devrais pas te sentir coupable d’être sensible à ses charmes. C’est… juste naturel. Elle doit l’apprendre elle aussi, que parfois, eh bien les gens nous aiment, pas pour nous faire du mal. Juste parce que ce sont ainsi que sont les choses.»

C’est beaucoup, tout ce qu’elle vient d’affirmer. Azmitia n’est pas sensible à son trouble, à la fatigue que toutes ces émotions doivent engendrer.

«Tu as beaucoup à réfléchir probablement. Va te restaurer. Je vais m’occuper de Leonys, voir si elle accepte de manger un peu.»

Elle aimerait ajouter quelque chose. Néanmoins elle sait que, à l’instar de Leonys, il est certaines choses que Corvus doit apprendre de lui-même. Elle espère simplement qu’il ne souffrira pas trop avant que les réalisations ne viennent. Elle lui offre un maigre sourire avant de se retourner en direction opposée. Elle n’aurait jamais même imaginé que l’arrivée d’Aetius dans son campement cette nuit engendrerait tout ceci. Était-elle destinée à se trouver sur le chemin de ces deux jeunes gens ? Comme Corvus l’a si bien dit, seul l’avenir le déterminera.

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Message Sujet: Re: Breathe in. Breathe out (ft. Leonys)   Breathe in. Breathe out (ft. Leonys) - Page 2 EmptyLun 4 Mai 2020 - 17:36


BREATHE IN. BREATHE OUT
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“ — What are you looking at ?
— Myself, once upon a time ”

Quelque chose en Azmitia avait changé. Corvus n’aurait su dire quoi, mais il avait désormais l’impression d’avoir en face de lui quelqu’un d’autre, quelqu’un de différent. Etait-ce sa voix soudainement plus douce ? Les traits de son visage qui s’étaient fait moins durs ? Cette lueur nouvelle qui brillait dans ses yeux ? Corvus n’en savait rien mais quelque chose était tombé. Un masque, peut-être. Corvus semblait avoir ce pouvoir-là, celui de faire sortir ce qu’il y avait de plus profond chez les autres, cette part d’eux-mêmes qu’ils tentaient de cacher loin des regards, inconsciemment ou non.

Bien au-delà de cette histoire qu’il partageait avec Leonys, Corvus trouvait en Azmitia une alliée improbable. Pourquoi ? Pourquoi l’aidait-elle, lui qu’elle connaissait si peu ? Parce qu’ils étaient semblables, parce qu’il y avait cette chose en eux qui les rendait différents, meilleurs que d’autres. Parce que malgré les âges qui les séparaient, une part d’elle se retrouvait en lui.

Je commence à bien t’aimer gamin.

Vraiment ? Après ce qu’il avait dit, après ce qu’il avait fait ? Corvus en vint à se le demander : est-ce que quelqu’un lui avait déjà dit ça ? Le jeune homme n’en avait pas souvenir. Non, personne ne lui avait jamais dit cela. Il y avait ce paradoxe là au plus profond du cœur de Corvus : il voulait montrer à Leonys qu’elle était digne d’être aimée, pourtant il n’imaginait pas une seule seconde qu’il en allait de même pour lui. Loin de le nier autant qu’elle, Corvus se surprit à s’en étonner. Il s’en étonnait parce que, jusqu’à présent, il n’avait jamais eu l’occasion de se montrer – de se montrer vraiment – et donc de découvrir que l’homme qu’il était était appréciable, et donc qu’il pouvait être apprécié. C’était étrange pour lui, presque nouveau, et il tenta de l’accepter avec réserve. Pour autant, cela faisait-il de lui quelqu’un de bien, comme semblait l’affirmer Azmitia ? A cette idée, Corvus ne put s’empêcher de lever un regard surprit vers la vieille femme. Cette sorcière le comblait de nouveautés auxquelles il n’était pas habitué. Malgré son dédain pour l’avis des autres, une part de lui avait toujours cherché à ne pas décevoir les gens. Pas tout le monde bien sûr – l’avis des pécores lui importait peu ! – mais c’était bien pour cela que Corvus s’était toujours si ardemment plier aux exigences des autres. Le résultat, pourtant, n’était jamais celui escompté : Assam le trouvait trop tendre, trop peu ambitieux, Cassius trop têtu, trop sérieux ; il était toujours trop pompeux pour certains, trop frivoles pour d’autres, trop ci, trop peu ça. Corvus avait appris à faire avec sans jamais obtenir satisfaction … jusqu’à aujourd’hui.

Personne ne lui avait jamais tenu un tel discours, personne ; pourtant le jeune homme savait qu’Azmitia avait raison. Sous son armure de dévouement, Corvus existait. C’était timide, perdu dans les ombres, réprimé au fond de lui depuis toujours, mais il existait. Corvus pouvait le sentir parfois, lorsque d’aventure il prenait le temps de s’écouter. Azmitia avait raison : il ne pouvait pas toujours vivre pour les autres, mais quoi faire d’autre alors ? La vérité était simple, presque triste : Corvus n’avait jamais appris à vivre pour lui, jamais réellement. Avoir ses propres désirs et ses propres rêves était un concept qui lui était étranger, inconnu. Il avait toujours vécu et agi pour accomplir ceux des autres, jamais les siens propres. Peut-être devait-il faire ce pas lui aussi. Pouvait-il vraiment le faire ? Si oui, par où commencer ?

Bien des choses encombraient son esprit désormais. Plus que jamais, les paroles d’Azmitia résonnaient en lui, écho salvateur chargé de véracité. Corvus comprenait maintenant pourquoi Leonys avait traversé tout Ekoe pour venir la voir. L’espace d’un instant, le jeune homme hésita à poser une main sur elle. Il l’estimait et son discours avait touché quelque chose au plus profond de lui. Corvus esquissa le geste avant de se raviser … non, il avait fait assez de bêtises comme ça pour aujourd’hui.

« — Ne vous avisez pas de partir sans me dire au revoir, Azmitia » déclara-t-il à la place. Est-ce qu’il la menaçait ? Un sourire traversa son visage. Un petit peu oui, si peu, de manière si légère.


Ewa l’observa s’éloigner d’Azmitia. Même de là où elle était, la guérisseuse pouvait percevoir le trouble de Corvus. C’était son fils après tout et plus que celles des autres, elle ressentait les émotions qui émanaient de lui. Tristesse, doute, incertitude, désemparement. Même sans ses nouveaux pouvoir, Ewa aurait pu le sentir. Elle le voyait aux traits de son visage, à la manière dont il respirait et dont il s’éloignait. Comme toutes les mère, Ewa le connaissait mieux que n’importe qui.

La guérisseuse jeta un regard à Azmitia en s’approchant. De quoi avaient-ils parlé ? Cela ne la regardait pas et Ewa ne voulait pas le savoir. Si Corvus voulait lui en parler, elle savait qu’il le ferait. Peut-être pas aujourd’hui, mais demain, après-demain. Plus tard.

« — Je vous demanderai bien ce qui s’est réellement passé dans ce marais mais … je crois que cela nous dépasse tous » affirma Ewa en observant Corvus disparaître vers le rez-de-chaussée. Le trouble de son fils semblait l’avoir gagné. Elle se tourna vers la vieille femme, lui offrit un sourire « Je vais vous faire monter quelque chose des cuisines, et une autre tisane pour Lady Valencia. Cela ne lui fera pas de mal. Faites-la manger si vous le pouvez, elle doit reprendre des forces » déclara la guérisseuse « Elle voudra surement se laver après son déplaisant séjour dans le marais. Surtout, n’hésitez pas si vous avez besoin de quoi que ce soit, pour elle ou pour vous-même. Nos gens sont à votre disposition. Et si le cœur vous en dit de descendre … vous êtes ici chez vous » assura-t-elle finalement.

Et à son tour, la guérisseuse l’abandonna. Elle savait ce qui attendait Corvus en bas et ne souhaitait pas le laisser seul.


***

Lorsque Corvus apparut dans les escaliers, Assam se tourna vers lui, l’avisa un instant. Il était attablé avec Abraxas devant un semblant de repas, à l’endroit même où le corps de son fils s’était tenu quelques heures plus tôt. Plus aucune trace de ce sanglant évènement ne persistait cependant … pour cela comme pour beaucoup d’autre choses, les domestiques du manoir d’Eddar excellaient.

« — Tu es réveillé, c’est bien. Viens ici, raconte-nous ce qui s’est passé » lui demanda Assam.

En réalité, c’était plus un ordre qu’une demande, mais Corvus avait depuis longtemps pris l’habitude. Le jeune homme les rejoignit, s’installa face à son père et donc à côté d’Abraxas, resté étrangement silencieux. Le cavalier attrapa un morceau de viande séchée et un pichet de vin.

Comme il s’y était attendu, Assam voulait les détails. Il voulait savoir ce qui s’était passé dans ce marais et, plus important encore, qui les avait attaqué. Les souvenirs de Corvus étaient flous et indistincts et cela n’avait rien à voir avec sa mémoire. Du mieux qu’il le put, il tenta de lui raconter tout dans les moindres détails, mais bien évidemment cela ne suffisait pas à Assam de la maison d’Eddar … car Corvus ne répondait pas aux questions qui l’avaient hanté toute la nuit.

« — Je ne peux affirmer avec certitude ce que c’était » déclara Corvus, achevant son récit « Mais quoi que c’était, cette attaque n’avait rien de personnelle, je crois » acheva le jeune homme.

« — Tu crois, ou tu en es sûr ? » lui répondit Assam en fronçant les sourcils.

« — Cette chose semblait davantage en vouloir à l’espèce humaine qu’à la maison d’Eddar ou même à Sakai » affirma le jeune homme.

« — Arrête d’appeler ça une chose. C’était un homme, qu’est-ce que tu crois que c’était d’autre ? » rétorqua-t-il, excédé.

Assam se recula dans son siège. Malgré la description de Corvus, l’ancien chevalier se refusait à croire que ce qu’il avait croisé dans ce marais était autre chose qu’un homme. Loin de remettre en cause le jugement de son fils – quoi que – Assam s’y refusait, tout simplement. Les seuls monstres qui existaient étaient ceux que les gens avaient en eux. Et les pokémons aussi, mais c’était différent.

« — Je ne sais pas ce que c’était, mais sa magie était puissante. Plus puissante que tout ce que j’ai eu l’occasion de rencontrer jusqu’à présent » affirma Corvus « Il faut avertir Bresingra. Si cette chose rôde toujours dans le marais, elle doit en être averti » déclara le jeune homme.

Derrière-lui, Corvus sentit une main se poser sur son épaule. C’était Ewa, qui venait de faire irruption dans la pièce et qui savait très bien de quoi il était question ici. Contre toute attente, Abraxas voulu donner raison à Corvus, mais il fut coupé par Assam qui se leva subitement.

« — Taisez-vous. Personne ne parlera de rien à qui que ce soit » affirma l’ancien chevalier en s’adressant aux deux hommes « D’ailleurs, il ne s’est rien passé cette nuit. Corvus n’a pas été blessé, et la fille n’était pas là. Abraxas et moi allons nous rendre au marais et voir ça de nos propres yeux, nous tâcherons de récupérer ton armure au passage. Si cet homme a été envoyé par Bresingra, ne lui donnons pas la satisfaction de voir que cela nous a atteint. Et si, comme Corvus le dit, cela n’a rien à avoir avec nous, et bien … laissons-le agir. S’il est si puissant que tu le dis – il avait posé son regard sur Corvus – il ne manquera pas de faire parler de lui à Sakai. S’il peut faire du tort à Bresingra d’une manière ou d’une autre, ma foi, nous ne nous en priverons pas » déclara le maître d’arme.

Qui sait, si un puissant mage se baladait impunément à Sakai en semant le trouble, peut-être le peuple se rendrait-il compte que Bravoure Bresingra n’était celle qu’il leur fallait pour gouverner les terres de l’ouest. Les paroles d’Assam furent suivit d’un silence presque pesant … personne ne se risquait à discuter ses ordres et aujourd’hui ne faisait pas exception à la règle. Finalement, l’ancien chevalier se rassit, leva les yeux vers Ewa.

« — Comment vont la fille et la sorcière ? » lui demanda-t-il.

A ces mots, Corvus fronça les sourcils. Venait-il vraiment de s’enquérir de la santé de Leonys et Azmitia ? Derrière-lui, Corvus sentit la guérisseuse s’agacer.

« — Rho, arrêtez avec ça. La sorcière s’appelle Azmitia. Elle va aussi bien qu’on peut l’être en de pareilles circonstances, j’imagine. Quand à Lady Valencia, elle dort encore. J’espère qu’elle aura le bon sens d’accepter de rester ici pour la journée, au moins » déclara Ewa.

Assam acquiesça, accusa l’information.

« — Très bien. Que nos gens se plient en quatre pour elles, je ne voudrais pas qu’on dise de la maison d’Eddar qu’ils sont de piètres hôtes » affirma l’ancien chevalier en se levant. Il se tourna vers Corvus, le darda de son regard perçant « Et toi, ne t’avise pas de faire l’idiot. Reste ici, et tâche de t’occuper normalement pour une fois » lui intima-t-il.

Puis, il quitta la table et, suivit par Abraxas, il laissa le grand hall derrière-lui, déterminé comme jamais. Effie se précipita sur ses talons et l’instant d’après, le silence s’empara de la salle. Mâchant négligemment un morceau de viande, le jeune homme ne l’avait pas quitté des yeux. Corvus détestait parfois cet homme et aujourd’hui faisait partie de ces jours.


***

L’après-midi commençait tout juste lorsque Corvus se décida enfin à sortir, et pour la première fois depuis un moment le jeune homme se sentit respirer. Loin d’effacer tous ses tourments, l’air frais sur son visage l’apaisa quelque peu et chassa les derniers vestiges de cette nuit ô combien étrange. Il faisait bon et si des nuages parsemaient çà et là l’azur du ciel, le soleil ne manquait pas, parfois, de les percer pour baigner le jardin d’une douceur envoûtante. A des endroits plus intensément que d’autres, le parfum des fleurs fraichement éclos planait dans le parc, comme pour rappeler à tous que le printemps avait bel et bien prit ses marques, à Sakai comme partout ailleurs.

Sans attendre, Corvus libéra Skadia de sa Captis Ball. Le cri de l’oiseau d’acier résonna dans le vaste jardin et à la vue du jeune homme, l’Airmure ne cacha pas sa joie. Un peu maladroitement, elle tenta de lui porter ce qui ressemblait le plus à de l’affection et à chacun de ses mouvements, Corvus pouvait entendre ses plumes d’acier s’entrechoquer les unes contre les autres. Dans la bataille, l’une d’elle avait été tordue mais cela ne semblait pas la gêner plus que cela. Cela ne l’empêcherait pas de voler, sans doute.

« — Skadia » la salua-t-il à son tour en la gratifiait d’une caresse sur le front. L’exaltation qui avait gagné l’oiseau le faisait sourire et bien en vain, Corvus tentait de refréner son enthousiasme. Du bout du nez, Skadia bousculait le jeune homme, cherchant son affection « Oui, je sais … je sais. J’ai eu un peu peur moi aussi » affirma-t-il. Elle s’ébroua et se calma finalement en sentant les doigts du sakaien parcourir son large bec. L’oiseau sembla savourer l’instant autant que lui, car parfois elle en fermait les yeux « Tu as bien agi. Tu as bien fait de leur faire confiance » déclara finalement Corvus au bout d’un moment « Tu pourras toujours leur faire confiance, même lorsque c’est dur de le faire » assura-t-il enfin.

Est-ce que l’Airmure le comprenait ? Oui, bien sûre qu’elle comprenait. Si le langage humain leur était étranger, les pokémons percevaient leurs émotions et leurs intonations ; s’ils ne comprenaient pas les mots, ils saisissaient leur sens, ceux-là même qui échappaient parfois aux humains eux-mêmes.

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Leonys A. Valencia
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Message Sujet: Re: Breathe in. Breathe out (ft. Leonys)   Breathe in. Breathe out (ft. Leonys) - Page 2 EmptyMar 5 Mai 2020 - 18:59

Depuis sa tourelle égoïste, Azmitia n’a pas réalisé que ce monde pouvait encore avoir la nécessité de sa présence. Il est des moments, bien sombres, où elle se place en position d’attente, celle de la fin, en se disant avec un rire désabusé qu’elle a déjà tout offert de toute manière. Qu’elle a tout fait, tout vécu, qu’il ne lui reste rien à apprendre ou à accomplir. Ô combien elle peut avoir tort. Elle le sait d’ailleurs. Mais la peur la touche elle aussi. La solitude la gruge, un hiver après l’autre, la laisse amère. Sans l’espoir d’autre chose, de plus, il ne lui reste plus que l’option de se complaire dans cette vie qu’elle a choisie il y a trente ans, devenue son habitude. Elle n’avait aucune intention de franchir ce pas à l’extérieur avant d’y être brusquement forcée. La vieille dame n’aurait pas pu y croire si on lui avait affirmé… qu’aujourd’hui elle a moins envie de rentrer dans sa vieille cabane, à se punir des erreurs du passé.

Corvus est un homme de peu de mots, il prononce exactement ceux qui fallait. Porteurs de bien des sens que l’ermite ne manque pas de comprendre. Son cœur enfle d’une sensation qu’elle croyait oubliée, celle d’avoir pu aider quelqu’un. D’avoir dit les mots justes pour marquer les esprits. D’exister aux yeux d’une autre personne. Résonne encore en elle ce désir d’être significative, vue, de combler ce vide qui est présent depuis le tout début. Elle contemple ses émotions de manière mitigée. En offrant à Corvus ces paroles qu’il n’a jamais entendues auparavant, d’unes qui l’accompagneraient probablement longtemps, Azmitia n’avait pas prévu se trouver tout aussi renversée.


«Impossible. Ce serait manquer l’occasion de t’embêter de mes vieux discours de sorcière.»

Elle sourit en se détournant, prenant le chemin de la porte de la chambre où elle a envie de se réfugier à son tour, ne serait-ce que pour faire de l’ordre dans ses idées. Distraite par cette conversation, par ses ressentis, Azmitia n’écoute Ewa que d’une oreille, heureusement avisée.

«Ouais. Clairement il s’est passé des choses dans ce marais que je ne pourrai jamais comprendre. Hum… Merci une fois de plus pour votre hospitalité. Je ne crois pas que nous resterons bien longtemps, j’essaierai tout de même de convaincre la pet-Lady Valencia de dormir ici une nuit de plus. Histoire de lui rendre des forces. Si cela convient bien entendu. Je n’ai aucune intention de nous imposer.»

Ainsi, Azmitia la laisse partir, l’observant dans sa démarche, curieuse de cette guérisseuse tout de même. Clairement, elle a laissé sa marque sur son fils. Chez tous les deux, ce même cœur généreux. Elle sourit avant d’entrer dans la pièce où Leonys dort toujours. Le visage de la kunioise s’est apaisée. Elle dort sur le dos, les bras écartés de part et d’autre de sa tête, les doigts repliés contre ses paumes. Elle rêve.

* * *


«Humfggfrr.»

«Oui, je sais. Tu dois tout de même te réveiller.»

«Non.»

«Ah oui, assurément.»


Il règne dans la pièce l’odeur riche et rassurante d’un bouillon d’une viande grasse, de pommes de terre, de carottes il me semble. Un parfum qui m’accable, me pousse à me retourner contre mon ventre pour enfoncer mon nez dans l’oreiller de plume qui lui sent plutôt le vieux marais. Je me retire, l’estomac noué, la tête brumeuse et la bouche asséchée. Azmitia est penchée sur moi et m’examine la rétine en forçant mes paupières à s’entrouvrir, puis en envahissant mon front de ses doigts froids. Je proteste en gémissant, me reculant et tirant la couette par-dessus ma tête. Mes muscles se montrent toujours aussi capricieux et une profonde toux me traverse, or tout ce sommeil a porté ses fruits. Je peux sentir mon corps allégé et la fièvre diminuée. Peu importe ce qui m’afflige, je devrai le subir probablement moins longtemps que mon fils qui a bien failli y passer. Il faut dire que l’air marin forge les meilleures santés, du moins est-ce que mes parents ont toujours affirmé. Malgré tout, je me sens encore ensommeillée, et récalcitrante à sortir du lit, surtout pour manger. La toux me renverse l’estomac, je n’ai guère envie de me vomir les tripes. Azmitia insiste tout de même en tirant brutalement la couverture de sur ma tête. Elle m’agrippe solidement l’épaule pour me faire pivoter.

«Aïeuh ! Mais vous êtes forte ! Laissez-moi dormir !»

«Tu dois boire et manger. Tiens, commence par cette tisane.»


Je grommelle en attrapant la tasse, encore chaude. Je reconnais là le même fumet que ce matin à mon réveil. La boisson est amère, mais le liquide presque bouillant aseptise ma gorge et envahit mon corps d’une sensation agréable. Je ne m’interromps que lorsque la tasse est vide, la posant sur le plateau qui trône sur la table de chevet. Il y a là une écuelle avec à l’intérieur une soupe. Je fais la moue. Suis-je vraiment obligée ?

«Mange. Tu en as vraiment besoin. Pour te redonner des forces et pour produire du lait pour Aster. Puis après, j’ai quelque chose qui devrait te faire plaisir.»

Avec un soupir, j’attrape le bol et entreprend, prudemment, de manger. Ce n’est pas bien poli de le faire au lit, néanmoins je n’ai aucun désir de me traîner à l’extérieur de la chambre et de m’aventurer dans le manoir des Corbeaux. De la même manière que la tisane avant elle, la soupe me réchauffe et apaise la douleur de ma gorge. Pendant que je mange, Azmitia prend Aster dans ses bras. Le petit est réveillé et l’observe de ses grands yeux gris, encore aveugles ou presque.

«J’imagine que je devrais officiellement vous introduire l’un à l’autre. Je vous présente Aster Valencia, mon fils. Aster, voici Az… Je veux dire Mercia.»

Elle sourit en caressant le nez du bébé qui agite ses petits bras en guise de toute réponse, le tout en roucoulant à sa manière. J’aime qu’elle ne souligne pas le fait que, lors de notre dernière rencontre, j’affirmais avec toutes les certitudes du monde que mon enfant serait de sexe féminin. Ça n’a plus aucune importance à mes yeux désormais.

«Il s’en est passé des choses depuis notre dernière rencontre je… ne sais même pas par où commencer. Notre dernière rencontre remonte à janvier il me semble ? Par après, j’avais bien du mal à me déplacer, vous auriez du me voir à la fin, j’étais… simplement énorme. J’avais des douleurs terribles à tout mon corps, j’espérais que le bébé vienne rapidement or… il a attendu jusqu’à la fin du mois de février le bougre. Le 29 février pour être plus exacte.»

Azmitia redresse la tête, avec un sourire amusé.

«Le jour de Giratina. C’est une bien drôle de journée pour naître. La journée des sorciers.»

Elle me fait un de ces sourires énigmatiques dont elle a si bien le secret. Je lui offre pour ma part une œillade prudente; je n’ai aucune intention de classer mon fils dans la catégorie des «sorciers» comme elle semble l’affirmer basé sur quelque chose d’aussi peu concret qu’une date d’anniversaire. Il n’y a que nos voisins de Sakai pour se perdre dans des superstitions aussi futiles. Voyant à mon air que sa réflexion m’a un peu froissée, elle éclate d’un rire quelque peu enfantin.

«Oh, ne me fais pas cet air si sérieux. Ne sommes-nous pas un peu tous sorciers désormais ?» elle tend sa main en écartant ses doigts. Sur sa paume exposée se forment des gouttelettes qui, je le comprends, n’ont rien à voir avec la transpiration. «Qu’est-ce que c’est pour toi ?»

Elle fait bien entendu référence aux étranges événements qui ont amené ces pouvoirs uniques chez tous les individus, à l’exception faite des enfants il me semble. Tant mieux… je n’aurais pas bien aimé gérer un bébé avec la capacité de me balancer des lasers à la tête.

«Hum j’arrive à… Contrôler (à peu près) le vent. Et je flotte. Parfois.»

Elle hoche la tête avec un sourire en coin, comme si cela l’amusait. Je fuis son regard pour terminer mon repas. Cette discussion m’a tout de même distrait de ce que j’étais en train de faire, et il ne reste déjà plus rien dans mon bol. Azmitia le récupère de mes mains avant de me faire signe de la suivre dans l’autre pièce. Je lui raconte sur le chemin les quelques utilisations que j’ai pu faire de mes nouvelles capacités jusqu’à présent. Nous entrons dans une pièce où trône une grande cuve encore fumante… Un bain ! Une bassine est aussi posé sur un comptoir, pour Aster je suppose. Déjà, la vieille dame entreprend de déshabiller le bébé en lui chantonnant une chanson de la même manière que je le fais. De toute évidence, elle sait parfaitement ce qu’elle fait. Elle a de l’expérience dans la manipulation d’un si jeune enfant et le traite avec respect et tendresse. Je les surveille en m’aventurant plus loin dans la pièce, incertaine. Je conserve tout de même une certaine pudeur, mais la tentation du bain est trop grande. Je me dévêtis prudemment avant de me glisser dans l’eau chaude, un peu trop peut-être. Un savon dur m’attend sur le bord du bassin. Je me frotte jusqu’à ce que ma peau soit rose. Tant pis si je la maltraite. Au moins je ne sentirai pas le marais très longtemps. Le bain a quelque chose de thérapeutique il faut l’avouer. Je ne cherche pas simplement à me débarrasser de la crasse des marécages, mais aussi des infinies émotions désagréables ressenties. De la peur, de l’angoisse, de la perspective de perdre mes proches qui entrave encore une fois ma gorge.

C’est étrange. Je n’ai jamais agi de cette manière avec Arthur, sauf peut-être lorsqu’il menaçait de me quitter; ce chantage affectif aux débuts de notre relation, destiné à asseoir sa dominance sur mon psyché déjà fragilisé par la houle de l’adolescence. Il me faisait l’effet de ne jamais nécessiter ma protection, qu’aurait pu l’agneau pour le lion de toute manière ? Cette fois, je sais que j’aurais pu aider Corvus dans la brume si je n’avais pas été malade, si je n’avais pas porté contre moi un précieux fardeau, celui de mon enfant. Je prends un moment pour réfléchir au trauma infligé par cette nuit, cette terrible nuit. Malgré la difficulté, j’y ai survécu. J’ai même pu me rendre utile. J’ai été un soutien, je l’espère du moins, pour mon protecteur. Protecteur. Je déteste ce terme. Je déteste la petite flamme qui s’allume alors qu’encore une fois mes pensées s’égarent vers lui. Ou le regard que je surprends d’Azmitia. Depuis quand m’observe-t-elle ? Je soupire en me détournant de sa contemplation pensive. Qui sait ce qui lui traverse l’esprit.

«J’aimerais que tu m’expliques pourquoi tu as fait le chemin jusqu’à moi, Leonys.»

Il s’agit d’une requête adressée avec une telle douceur, que je me sens presque honteuse de la confusion ressentie face à sa contemplation de tout à l’heure. J’ai perdu l’habitude de m’ouvrir. Je n’aime pas qu’on réfléchisse à mon sujet. Ou même qu’on m’observe trop longuement. Il y a encore ce désir chez moi, insistant, celui de me faire invisible. Néanmoins j’ai besoin cette fois. Besoin d’exister pour quelqu’un qui pourra me guider à ce sujet. Car sur celui-ci, et certains autres avouons-le, je suis perdue. Avant de me livrer néanmoins je jette des regards prudents autour de moi pour m’assurer que je ne serai pas entendu. Je me trouve tout de même en territoire ennemi, comme diraient certains. Si je n’ai aucune raison de me méfier de mes voisins, je préfère conserver cette information pour moi, même auprès de mes proches. Azmitia, néanmoins, est différente. Je peux compter sur son entière discrétion.

«Il y a un moins de deux semaines, j’ai reçu une lettre qui a jeté un doute quant à mon avenir. Une opportunité que je ne suis pas certaine de saisir. La décision m’appartient et à moi seule, néanmoins il est parfois difficile d’évaluer mes capacités actuelles. J’ai eu tendance à brûler des étapes par le passé, je n’ai pas envie de compromettre mes progrès en me lançant dans un projet comme celui-ci. Je suis tentée par contre, j’attendais un signe depuis longtemps. Je suis jeune, j’ai des capacités et une dévotion au travail que peu possèdent à Ekoe. Je ne me contenterai pas toujours de cette vie. Je me questionne à savoir s’il s’agit du bon moment.»

Je prends une pause. Je la sens se rapprocher de la baignoire, laissant Aster sur le comptoir dans sa serviette. Le bébé gazouille, visiblement heureux de son traitement royal et bien au chaud dans sa serviette toute propre.

«Je pense à ma vie familiale aussi. Aster ne m’empêchera jamais de vivre mes projets; dans le sens où je ne crois pas ceux-ci incompatibles avec le fait d’être une bonne mère. Je traîne déjà cet enfant partout où je vais et il en sera ainsi jusqu’à qu’il atteigne l’âge d’aller à l’école ou de recevoir des cours privés à la maison. Il reste que de m’aventurer sur cette voie pourrait compromettre certaines de mes relations et m’attirer les foudres de mon ex-belle-famille, les Torres. Arthur était conseiller à Kuni, conseiller économique plus précisément. Je me trouve déjà dans la soupe chaude avec eux depuis que j’ai changé mon nom pour mon nom de jeune fille, et que j’ai offert ce même nom à mon fils. Ce sont des gens puissants à Vénovos, et influents même s’ils ne proviennent pas de la noblesse. Je suis bien placée pour savoir que dans ce nouveau monde, c’est l’écu qui détermine la position d’une personne, pas ses titres.»

J’imagine qu’il me faudrait préciser un peu plus désormais ce que cette fameuse lettre contenait. Tandis que je parlais, la vieille dame s’est mise à me laver les cheveux à l’aide du savon dur et à masser mon cuir chevelu. Ce geste me permet de me détendre. J’ai toujours bien apprécié ce genre de massage.

«La lettre… elle provenait d’un vieil ami d’Arthur, un certain Lord Sitan. C’est un homme plutôt excentrique. Il se renseigne sur tout et semble tout savoir avant les autres. Il a plutôt mauvaise réputation pourtant tous semblent avoir besoin de lui dans ce foutu pays. Il faut dire qu’il est richissime. Je l’apprécie à sa manière. Pas la personne la plus honnête, mais il a le bien-être du pays à cœur et des idées semblables aux miennes du point de vue politique. Ce n’est donc guère surprenant j’imagine de recevoir de sa part cette lettre m’invitant à déposer ma candidature pour les élections d’un nouveau conseiller économique. Il a assuré son soutien dans ma campagne si je devais me présenter et je n’ai aucun doute que son influence pourrait faire pencher la balance en ma faveur. Je crains néanmoins de faire confiance en un tel homme. J’ignore ce qu’il pourrait en retirer.»

Je me tais un moment. J’imagine qu’une visite s’imposera, à mon retour de Sakai. Ça tombe bien, sa demeure repose non loin du bois des croisements, dans une région de Kuni que l’on appelle Southwind. Pil poil sur mon chemin.

«Sincèrement, je sais avoir les compétences. J’agis très souvent hors de mes fonctions de simple trésorière déjà. À la Forteresse, j’ai une certaine influence et un respect de mes congénères. Je serais probablement la candidate la mieux formée et la plus compétence pour assurer cette place. Néanmoins le processus électif en est un lourd. Je serais placée dans la mire de Vénovos, de Kuni, du monde. Je ne sais pas si je suis prête à affronter le monde encore… Si j’ai la force nécessaire. Je voulais vous voir parce que… j’aimerais suivre la seconde leçon. Peut-être alors je saurai où m’orienter. Je veux prendre une décision éclairée à ce sujet et non me laisser dévorer par mes émotions.»

Azmitia a interrompu la course de ses doigts contre mes mèches. Elle me tapote l’épaule, m’invitant à sortir de baignoire. Elle se retourne pour respecter mon intimité tandis que je m’entoure d’une serviette, aussi agréable que celles de mon propre manoir. Elle me mène jusqu’à la chambre, où je réalise que tous mes Pokémon ont été libérés pour se rassembler autour de grands bols de nourriture. Je n’avais pas pensé à eux les pauvres ! Ils devaient être affamés… Sachant qu’il s’agit-là de l’action de Mercia, je lui offre un sourire empreint de gratitude. Elle me mène au lit, où elle dépose mon fils qu’elle a récupéré en sortant de la salle de bain. Une robe simple, une sorte de kimono, m’attend là. J’en caresse l’étoffe délicate avant de la revêtir. Avoir mangé, m’être nettoyée puis habillée m’a revigoré. Je me pose dans un fauteuil près d’Azmitia, pour cueillir auprès d’elle des explications.

«J’ai envoyé Golden te chercher de quoi te mettre ce matin quand tu dormais. Je me disais que tu serais probablement plus à l’aise dans les vêtements de ta future belle-m… De la mère de Corvus.»

Je n’ai plus porté de ce genre de vêtements depuis mes études à Enogen. J’ai l’impression de me trouver au même point qu’alors dans ma vie : la tête pleine de rêves mais aussi d’incertitudes, ne sachant où l’avenir me mènera. Teintée d’espoir aussi, enfin.

«Maintenant, j’ai bien entendu ta requête, pour la seconde leçon. J’ai crainte par contre de ne pas pouvoir y accéder.»

«Quoi ?! Mais pourquoi ?»


La déception m’envahit. Avoir traversé tout Ekoe pour simplement me faire refuser par ma guide spirituelle ? Après tout ce que nous avons vécu cette nuit ? Après le marais, les visions, la blessure de Corvus ? Complètement abattue, je sens des larmes épuisées m’envahir, et coupables. Si je l’avais su avant alors le cavalier aérien ne se serait jamais trouvé dans cette fâcheuse position. Il n’aurait pas eu à subir ma présence. Mais surtout, je pensais qu’elle m’appréciait, qu’elle avait le désir de me guider. Elle lève une main comme pour m’apaiser, mais je darde sur elle un regard confus et courroucé, blessé même.

«Je ne peux t’offrir une leçon si tu n’as rien à apprendre, Leonys. La seconde leçon est celle-ci : Fais la part des choses. Il y aura toujours en toi deux forces, celle de la raison et celle des sentiments. Tu dois trouver l’équilibre entre ces deux pôles, sans quoi tu ne pourras réellement avancer. Il y aura toujours des parts de toi qui sont blessées et réfractaires, apaise-les de ta raison, guide-les vers la guérison. De la même manière, ne cherche pas à faire du sens dans ce qui ne peut en avoir. Trop réfléchir à quelque chose ne t’amènera pas plus loin. Pendant ton discours, tu as démontré une nuance que je ne te connaissais pas. Clairement, tu prends le temps de réfléchir et de faire la part des choses, en prenant en compte tes émotions. Encore une fois, Leonys, fais-toi confiance. Je ne te dirai pas ce qu’il faut faire car tu as déjà les capacités de prendre une décision éclairée. Peut-être cela pourrait prendre du temps. Mais c’est ainsi.»

Je reste silencieuse, indécise quant à ses mots. Elle doit le comprendre puisqu’elle ajoute :

«Je crois que tu es pleinement en mesure de prendre une décision éclairée à ce sujet. Il te faudra cependant garder cette leçon à l’esprit dans d’autres domaines de ta vie, des domaines plus intimes et près de tes blessures. Dans les domaines du cœur par exemple. Tu as le temps, tu as toujours le temps Leonys. Ne sois pas pressée, c’est tout. Pour ce qui est de mon opinion personnelle sur la chose… Je pense que tu ferais une conseillère foutrement compétente. Aucun doute à ce sujet.»


La confiance qu’elle place en moi m’illumine d’un sourire. Je crois… qu’elle n’a pas tort. J’ai pris peur devant l’étendue de cette décision, néanmoins il est vrai qu’elle ne me sollicite qu’assez peu émotionnellement. Il s’agit du travail, et dans ce domaine je n’ai jamais éprouvé de difficulté. Il s’agissait même d’un éden, un endroit où me réfugier lorsqu’à la maison je vivais l’enfer. Je n’ai pas manqué de remarquer cet avertissement au sujet… des domaines du cœur. Pendant un moment je me questionne à savoir si elle n’est pas au courant des aveux de Corvus, quelques heures plus tôt. Au souvenir des mots de mon ami, j’ai un frisson. Effectivement, il est des sujets sur lesquels je ne parviens pas à réfléchir convenablement, celui-ci en fait partie. Je suis certaine de ne lui avoir rien dit à ce sujet et elle ne connaît pas Corvus, comment aurait-il pu lui avouer une chose pareille ? Non, c’est probablement simplement l’effet du hasard.

«Merci, Azmitia. Je pense… que j’avais besoin de l’entendre. Ce n’est pas facile de toujours se convaincre qu’on prend la bonne décision.»

«C’est ce qui est bien, en t’ouvrant un peu plus tu vas découvrir que tu n’as pas à porter tout cela seule. Prenons Corvus par exemple. Je crois que tu peux lui faire confiance si jamais tu venais à avoir ce genre d’hésitation dans l’avenir. C’est un brave gamin.»


Je sourcille en entendant ce nom mentionné si tôt après l’avoir formulé dans mes pensées. Est-elle en mesure de lire mes réflexions ? Cette idée me traverse, rapidement écartée par la raison. Néanmoins sa manière de s’exprimer à ce sujet me pousse à croire qu’elle connaît peut-être un peu plus le sakaien que ce que je l’aurais cru. Combien de temps ont-ils discuté à l’extérieur de la grotte cette nuit ?

«Vous… vous pensez ?»

«Ah oui. Mon petit doigt me dit que c’est un bon confident.»


Elle me charrie, c’est tout bonnement impossible. Je lui lance une œillade prudente, suspicieuse. Une attitude qui fait naître dans ses prunelles turquoise une étincelle d’hilarité. J’ai le sentiment que si je me risquais à la questionner, je n’en obtiendrais pas davantage. De toute manière notre conversation m’a laissé bien assez à réfléchir. Mon regard s’égare en direction de la fenêtre, d’où un soleil déterminé brille. Azmitia suit mon regard avant de suggérer :

«Tu devrais aller marcher un peu à l’extérieur. Pas trop longtemps pour ne pas te surmener, mais prendre l’air pourrait faire du bien à tes poumons et à ton esprit. J’ai l’impression que ce n’est pas la seule chose sur laquelle tu dois te faire une tête.»

Je la scrute une fois de plus. L’a-t-elle deviné ? Est-ce si évident ? Et si je refusais d’y penser ? À la perspective d’une balade, je peux sentir l’approche feutrée de Danaé, qui pose une patte contre mon épaule. Ses prunelles rubis luisent d’un éclat suppliant. De toute évidence elle a espoir de revoir celui qui a su la charmer de son aura. Mais moi ? Ai-je la foi de l’affronter après ce qu’il a affirmé ce matin, sans toutefois tout dire ? Il ne m’en faut pas plus pour comprendre dans tous les cas. Ma nervosité n’a pas échappé à la Lucario, qui me questionne d’un regard. Azmitia en fait tout autant. Je bondis de mon siège pour échapper à leur examen.

«Bon c’est bon hein. Allons-y Danaé. Tu prendras soin d’Aster pendant mon absence.»

Je me dirige vers la porte alors qu’elle dit :

«Bah ouaip. Stester et moi on va faire une bonne sieste, hein ?»

Stester ? Je ne réagis pas, mais je refuse intérieurement le surnom. Quelle horreur. En sortant de la chambre, je remarque un domestique posté là. Je m’approche de lui et lui annonce mon projet de visiter les jardins, si telle chose m’est autorisée bien entendu. Comme l’homme en question ne semble pas y émettre d’objection, je le suis dans le dédalle de couloirs, certaine de m’y perdre sans sa guidance. Finalement la porte, que je reconnais comme étant celle empruntée lors de ma première visite dans ce manoir, apparaît. Je remercie mon escorte avant de m’aventurer à l’extérieur. Il règne effectivement un soleil éclatant, bien différent de la pluie morose de la veille. L’herbe a perdu son manteau humide, et je m’y avance en prenant une grande inspiration. Danaé bien entendu m’accompagne, elle aussi heureuse de se retrouver à l’air libre après un temps considérable dans sa balle. Elle n’en a pas vraiment l’habitude. Elle est rarement loin de mes côtés après tout. Cette ravissante journée me permet d’oublier un peu tous ces débats intérieurs. Je n’ai pas besoin de me torturer l’esprit en ce moment. N’est-ce pas ?

Une lueur soudainement m’aveugle, un éclat de soleil contre une surface métallique. Je me retourne vers la source de jeu de lumière, pour apercevoir Skadia, saine et sauve, libérée dans ce jardin dont elle est la maîtresse. Devant elle, une silhouette familière. Beaucoup trop familière. Oh non… Je m’étais imaginée, naïvement, que sa blessure l’aurait cloué au lit quelque temps. De le voir ainsi sur ses deux pieds me rassure, toutefois j’aurais préféré m’éviter le vertige qui accompagne sa présence, surtout après les mots échangés ce matin. Peut-être si je faisais demi-tour maintenant, il ne remarquerait pas ma venue ? C’est sans compte évidemment l’intervention de la Lucario chromatique qui, n’y tenant plus, attire son attention avant de se précipiter vers lui. Il y a quelque chose dans l’expression de Danaé qui m’interpelle, une forme… d’inquiétude ? De tristesse ? Elle s’attarde à Corvus plus qu’à l’habitude, brandissant une patte sensible vers sa poitrine barrée sous sa chemise de sa blessure. Mais il y a plus. Je ne sais pas toujours interpréter les gens, ni même les prémonitions de mon alliée, or, j’ai ce sentiment, cette culpabilité au creux de mon estomac.

«Corvus… Ça va ?»

Je m’approche avec prudence, comme dans la crainte de le voir souffrir de mon approche. Est-ce le cas ?

Est-ce le cas ?


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Message Sujet: Re: Breathe in. Breathe out (ft. Leonys)   Breathe in. Breathe out (ft. Leonys) - Page 2 EmptyJeu 7 Mai 2020 - 6:40


BREATHE IN. BREATHE OUT
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Le silence gagna le jardin, tandis que Corvus laissait ses doigts glisser le long de la tête de l’oiseau d’acier. Le soldat ne s’abandonnait que rarement à ce genre de choses, pourtant en cet instant précis il en ressentait plus que jamais le besoin. Après les évènements de la nuit et plus encore du matin, en lui était né quelque chose d’indistinct, une sensation étrange où se mêlait tristesse, peur et résignation. Etait-ce le prix à payer pour son erreur ? Sans doute. Insidieuse, il avait le sentiment que cette sensation n’était pas prête de le quitter.

Avait-ce été une erreur d’avoir été honnête avec Leonys ? Corvus tentait de ne pas se torturer, pourtant il n’arrivait pas à sortir cette question de sa tête depuis qu’il avait prononcé les mots. Il tentait de se raisonner en se remémorant les paroles d’Azmitia. Ne pas s’en vouloir. Il avait le droit d’être sensible à ses charmes, c’était naturel … pourtant, pourquoi se sentait-il si coupable ? Pourquoi avait-il le sentiment que c’était sa faute, à lui et à lui seul ?

Parce que les sentiments émanaient de lui et pas d’elle.
Parce que c’était lui qui avait prononcé les mots.

Pour un millier de raisons, Corvus craignait de la voir s’éloigner, partir, couper les ponts. La raison la plus évidente était la peur que la révélation du jeune homme pouvait susciter. N’avait-elle pas été trahi par un homme qui se disait l’aimer ? Comment être sûre que l’histoire ne se répèterait pas ? Elle doit l’apprendre elle aussi, que parfois les gens nous aiment, pas pour nous faire du mal. Et si elle n’avait pas envie ? Et si ce pas faisait partie des risques qu’elle ne voulait pas prendre ? A sa place, Corvus l’aurait-il fait ? Le regret aussi pouvait la faire partir, le regret de voir Corvus dans cet état et le désir qu’elle avait, semblait-il, de le protéger d’elle-même. Ne l’avait-elle pas dit ? Car oui, une part de lui souffrait d’avance de voir cela arriver. Il s’inquiétait, non pas de voir ses sentiments à sens unique, mais bien de voir cela les séparer. A mesure que les heures passaient pourtant, Corvus parvenait de moins en moins à se mentir.

S’il ne faisait que l’apprécier, pourquoi craignait-il tant de la perdre ?

Corvus n’arrivait plus à savoir qui il tentait réellement de berner, ni depuis combien de temps il le faisait. Bien malgré lui, il tentait de chasser cette idée, de la refouler au fond de lui, de la remettre à plus tard. C’était là, et rien ne servait de se demander depuis combien de temps ça l’était, car cela ne changeait rien. C’était là, bien malgré lui c’était là. Ne pas s’en vouloir. Il avait le droit d’être sensible à ses charmes, c’était naturel. Pourtant, il avait peur de la voir partir pour ça. Et que pouvait-il faire pour l’empêcher ? Rien du tout, absolument rien.

Dans son cheminement de pensée, Corvus tournait en rond, aboutissant toujours aux mêmes conclusions, et cela aurait pu durer encore des heures et des heures si, presque soudainement, un bruit ne s’était pas élevé dans le jardin. Surprit, Corvus se retourna pour découvrir Danaé … il avait appris à la reconnaître depuis un moment maintenant. Comment aurait-il pu confondre son pelage d’or avec celui d’une autre ? Déjà, la Lucario se précipitait pour le rejoindre tandis que, furtivement, les yeux du sakaien se posaient sur Leonys encore en arrière. A sa vue, son cœur se serra … pourquoi ? Danaé s’arrêta devant lui, se figeant presque en découvrant le jeune homme et ce qui émanait de lui. Elle planta ses yeux couleur rubis dans ceux du cavalier et effleura de sa patte la poitrine du soldat. Danaé l’observa longtemps, très longtemps, trop longtemps.

Je te vois disait son regard.

Ressentait-elle son trouble ? Bien sûr qu’elle le ressentait. Corvus se souvenait de ce que Leonys lui avait dit le soir du bal. Elle parvient à sentir bien des choses chez les autres. Sans forcément comprendre pourquoi – comment l’aurait-elle pu ? – Danaé percevait ses émotions, du moins en partie. Bien que silencieux, l’intensité de leur échange n’échappa pas même à Leonys, dont la voix le fit finalement ciller. Corvus détacha son regard de la Lucario pour observer la jeune femme, qui s’approchait non sans réserve. Est-ce qu’il allait bien ? Comment lui répondre ? Car déjà, Corvus sentait son cœur s’alourdir au fond de lui. Il aurait voulu être heureux de la voir, pourtant quelque chose n’allait pas. Etait-ce possible, de vouloir voir quelqu’un à la fois partir et rester ? Corvus le savait, sa présence ravivait son trouble … et pourtant, elle seule était en mesure de l’apaiser.

A côté de lui, Skadia s’agita en voyant Leonys s’approcher … elle au moins ne se posait pas toutes ces questions. Ses sentiments étaient binaires, simples. L’Airmure se redressa en voyant qu’ils n’étaient plus seuls, observa Leonys et Danaé de son regard reptilien. Corvus mettait trop de temps à répondre et il le savait. Il se tourna finalement vers la jeune femme, tenta de chasser ses angoisses d’un soupir. Si elle était là, c’est qu’elle ne lui en voulait pas trop, n’est-ce pas ? N’est-ce pas ?

« — Leonys » la saluta-t-il simplement en tentant un sourire.

Lui avait-il déjà offert un sourire plus faux ? Corvus se souvenait maintenant pourquoi il mettait tant d’acharnement à refouler ses émotions : il était incapable de les cacher vraiment. Le sakaien les sentait émaner de lui comme une eau jaillissante. Il avait beau combler les fuites, l’eau trouvait toujours un moyen de sortir d’une manière ou d’une autre.

« — Je suis en vie, Azmitia et ton fils vont bien, et tu as l’air d’aller un peu mieux. C’est tout ce qui compte vraiment » déclara-t-il finalement.

S’il ne répondait pas exactement à sa question, il n’en mentait pas pour autant … n’est-ce pas ? De nouveau, il reporta son attention vers l’Airmure, laissa ses doigts parcourir l’armure d’acier de l’oiseau. Il aurait aimé pouvoir regarder la jeune femme dans les yeux, la regarder tout court, mais quelque chose au fond de lui avait honte. L’ironie du sort le frappait de plein fouet : Corvus avait craint de voir Leonys l’éviter, et voilà que c’était lui, plus qu’elle, qui fuyait son regard.

Il tenta de faire diversion.

« — Est-ce que … c’est une robe d’Ewa ? » lui demanda-t-il en avisant un instant le vêtement « Je veux dire, c’est très bien, c’est juste que … c’est un peu étrange. Pour moi » déclara-t-il en tentant de nouveau un sourire « Elle te va bien. Je trouve » affirma-t-il.

Mais qu’est-ce qu’il faisait ? N’était-il pas assez mal à l’aise comme ça, pourquoi en rajoutait-il ? Maladroitement il faisait des efforts pourtant, du moins essayait-il. Il essayait d’avancer, d’oublier. Corvus tentait de la convaincre que tout allait bien, mais comment le faire tout en sachant soi-même que c’était faux ?

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Message Sujet: Re: Breathe in. Breathe out (ft. Leonys)   Breathe in. Breathe out (ft. Leonys) - Page 2 EmptyJeu 7 Mai 2020 - 17:18

Danaé ne comprend pas. Elle n’a pas l’habitude que certaines choses lui échappent; elle est dotée d’un intellect supérieur à bien d’autres créatures (y compris à mon sens certains humains…) et d’une sensibilité émotionnelle exceptionnelle. Cette tension, presque palpable entre nous, elle ne sait l’interpréter. Comment le pourrait-elle ? Clairement, elle a manqué plusieurs épisodes de notre vie commune et je me suis bien gardée de m’ouvrir à ce sujet avec elle. Je ne manque pas de remarquer l’aspect faux de son sourire, me surprends à frissonner à cet effet. Qu’ai-je donc fait… De toute évidence, il souffre de quelque chose. Sa manière de s’exprimer le confirme de manière presque fataliste et je cherche désespérément les mots à adresser pour rétablir la situation. Une tonne de questions m’assaille sans trouver réponses, ces mêmes interrogations que je retrouve parmi le regard troublé de la Lucario. Malgré la chaleur du soleil, je frissonne en le laissant s’exprimer, de toute manière trop mal à l’aise pour prendre la parole pour l’instant. Je n’avais aucune intention de lui imposer ma présence cet après-midi.

Non, je voulais nous laisser du temps, peut-être égoïstement, pour à la fois guérir chacun de notre côté des maux physiques mais aussi des traumatismes occasionnés par cette nuit dans les marécages. Pour souffler quelque peu, réfléchir et se ressourcer. Cette rencontre m’apparaît un peu précipitée, mal venue, du moins du côté de Corvus. Je n’aime pas cette sensation, fondée ou non, celle de le déranger, d’être non la bienvenue. Je suis tentée de fuir, or, je reste sur place. Car il y a dans ce portrait qui s’offre à moi un cœur lourd que j’aimerais adresser, d’une manière ou d’une autre.

«À ce que m’en a dit Azmitia, non. Elle aurait envoyé son Alakazam chercher de quoi me vêtir. Merci pour le compliment; j’espère simplement que celle-ci aura plus de chance que les deux dernières.» je tente un sourire, une pointe d’humour, tout en me doutant que cela ne suffira pas à alléger l’atmosphère ni même son humeur. Je fais bien entendu mention au triste sort réservé à ma robe la soirée du bal puis à celle, abandonnée sur les berges du marais la veille. «Elle me rappelle un peu ce que je pouvais porter lors de mes études à Enogen. Très Sakaien, pas surprenant que tu apprécies.»

Pourquoi cet échange doit-il être si lourd, malgré tous mes efforts pour nous maintenir à flot ? J’ai la sensation désagréable d’avancer sur des coquilles d’œufs, faisant mes pas légers. La prudence ici est de mise, mais j’ai l’impression que tout nous ramène à ces aveux, que je le désire ou non. Il n’y aura pas manière de les contourner je crois et cette réalisation m’agite d’une nervosité grandissante. Au-delà de mes anxiétés égoïstes, il y a peut-être chez lui certaines souffrances. J’aimerais ne pas les ramener à moi; il existe d’autres aspects bien entendu dans sa vie et d’autres raisons d’être d’humeur morose. Cependant le changement dans son regard, le manque de naturel dans nos mots… Je préférais ne pas le voir, l’ignorer, en faire fi. Or, je tiens un peu trop à notre relation naissante pour la laisser être mis à mal de cette manière. Je tiens trop à lui pour me détacher de sa détresse.

«Azmitia m’a justement suggéré de sortir, je… ne voulais pas interrompre ton moment avec Skadia. J’ignorais que tu te trouvais ici à vrai dire, j’aurais cru que tu serais toujours au lit vu la gravité de ta blessure. Je suis rassurée de voir que tu vas mieux… du moins physiquement.»


Est-ce trop ? Est-ce que j’en fais trop ? Je ne veux rien brusquer, je n’ai pas l’habitude qu’il me résiste. L’ai-je déjà perdu ? Est-ce que je me montre trop audacieuse, trop indiscrète ?

«D’ailleurs, au sujet de mes études. Tu sais déjà que je suis trésorière, j’ai étudié longuement les chiffres et à cet effet, je dénote une anomalie dans ce que tu as dit à l’instant, dans ton équation.» mon cœur bat à tout rompre. Je veux l’aider, malgré moi, malgré la certitude de tout empirer. «Tu as dit qu’Aster, Azmitia et moi allions bien, et c’est un fait. Je me sens bien mieux, grâce aux soins d’Ewa et de ma protectrice. Or, il manque une variable, quelqu’un à ce portrait. Il manque toi. Je t’entends qui te minimise, or tu es important pour moi Corvus et je veux… c’est naïf, niais même… mais j’aimerais que tu te sentes bien toi aussi… Pardon si je suis… je ne veux pas te rendre mal à l’aise… si tu préfères que me taise je le ferai… je peux partir aussi…»

Mon malaise m’emporte, me fait balbutier de manière presque intelligible.

«Aimerais-tu qu’on…» je prends une grande inspiration. «Aimerais-tu qu’on parle de ce que tu as dit ce matin, Corvus ?»

Je me combats pour le regarder, dans les yeux, s’il tolère ce contact qui jusqu’à présent manquait. Il ne s’agit plus ici de lui, mais de moi. J’ignore ce que je dirai, mais je ferai un effort au moins, si j’y parviens. D’éclaircir ce qui en moi est toujours nébuleux. Cela ne nous engage à rien… Néanmoins il n’existe pas de sujets qui ne peuvent être discutés, non ? Je tremble de nervosité et non de peur, l’estomac noué et les jambes flageolantes, tant de symptômes qui n’ont absolument rien à voir avec le mal qui m’afflige. J’ai cette sensation désagréable de me montrer envahissante ou maternante, je n’ai aucune intention de minimiser son ressenti. Ou encore moins de lui briser le cœur. Maintenant qu’il se tient devant moi, je me sens quelque peu chavirer à l’idée… qu’il puisse entretenir à mon égard ce genre de pensée, de sentiment et je m’autorise enfin à me demander : pourquoi ? Pourquoi moi ? Ai-je cherché chez lui ce type d’affection ? Me suis-je montrée tentatrice à un moment ou un autre sans le désirer ? Ai-je communiqué des signaux contradictoires ?

Mais surtout : qu’est-ce que je ressens réellement, moi-même ?
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Message Sujet: Re: Breathe in. Breathe out (ft. Leonys)   Breathe in. Breathe out (ft. Leonys) - Page 2 EmptyVen 8 Mai 2020 - 11:33


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Corvus n’écouta que vaguement la réponse de Leonys ; ses paroles l’intéressaient mais son esprit était ailleurs, lointain. Un sourire furtif se dessina sur ses lèvres lorsqu’elle mentionna le sort des deux robes précédentes … oui, il fallait l’espérer. Dans sa miséricorde, peut-être le destin aurait-il la bonté de leur accorder un peu de répit. Il ne pouvait pas toujours leur arriver que des mésaventures, n’est-ce pas ? En d’autres circonstances, Corvus n’aurait pas manqué de répondre à beaucoup de ses paroles. Il ne lui en voulait pas d’être arrivée alors qu’il était avec Skadia, non, pas du tout ; et il allait mieux, oui, grâce à Sarafia. Comment pouvait-elle savoir que cet idiot d’Abraxas avait une femme guérisseuse et que, tôt dans la matinée, sa Nanméouïe avait en partie refermé la plaie ? Elle ne le pouvait pas, pourtant Corvus n’avait pas la force de le lui raconter. Il était parvenu à maintenir quelques instants la mascarade, s’imaginant que cela l’aiderait à passer à autre chose, mais l’illusion n’avait jamais été le point fort de Corvus. Il n’arrivait pas à faire semblant, tout simplement.

Son silence mettait Leonys mal à l’aise et il le savait. Il pouvait le sentir au ton de sa voix et au rythme de plus en plus saccadé de ses paroles. Il l’amenait à croire des choses fausses, la plongeait dans le noir. Corvus la voyait se débattre, chercher une issue, une solution. Tu es important pour moi, Corvus. Le soldat voulait y croire. Même après ce qu’il lui avait fait ? Il en doutait, pourtant Corvus ne pouvait fermer les yeux sur ce qu’elle faisait, tentait de faire.

Elle s’accrochait.

Corvus s’en rendait compte à mesure qu’elle parlait, et quelque chose alors naquit en lui, une idée, une révélation peut-être. Avait-il laissé sa peur obscurcir son jugement ? Corvus avait laissé la crainte l’engloutir comme un raz-de-marée. Il l’avait laissé lui faire appréhender des choses qui, peut-être, n’existaient pas. Et si, finalement, Leonys ne lui en voulait pas ? Et s’il s’était trompé ? Telle une étincelle, un espoir s’anima dans son cœur. Corvus aurait voulu le refréner, pourtant quelque chose en lui voulait y croire. Perdu dans ses pensées, le sakaien entendit les dernières paroles de Leonys. Est-ce qu’il voulait la voir partir ? A cette idée, son cœur s’emballa et sa voix, enfin, brisa le silence dans lequel il s’était muré.

« — Non ! » laissa-t-il échapper avec plus de vivacité qu’il ne l’aurait voulu. Il tenta de se reprendre « Non, je … ne pars pas » répéta-t-il, cette fois plus calmement.

Corvus s’était lui-même surpris. Il ne voulait pas la voir partir, pas maintenant, pas dans ces conditions. Il avait trop de choses à lui dire, ces choses qu’un homme plus sage n’aurait pas manqué de laisser de côté. Laisser couler aurait peut-être été préférable, pourtant comment être sûr qu’elles ne s’envenimeraient pas ? Une part de lui voulait battre le fer tant qu’il était encore chaud, tout en connaissant les dangers. Mais Leonys le voulait-elle, elle ? En avait-elle la force ? La volonté ? Corvus voulait-il vraiment prendre ce risque ? Pourquoi faire des choix était-il si compliqué ?

Et puis, finalement, elle lui posa la question.

Un poids s’estompa dans son cœur, juste un peu. Pour la première fois, les yeux du sakaien se levèrent vers elle, s’accrochèrent à son regard ambré. Il était surpris, surpris de voir qu’elle ne cherchait pas à fuir l’idée et, mieux encore, qu’elle la proposait d’elle-même. Avait-elle compris ? Une part d’elle s’y était-elle résolue … pour lui ? Voulait-elle faire cet effort … pour lui ? L’espoir dans son cœur monta d’un cran. Avait-il vraiment cette importance là pour elle ? Vraiment ?

Corvus l’observa longuement, silencieux. Voulait-il vraiment se risquer à être de nouveau honnête ? Le regret qui lui labourait le cœur ne lui avait-il pas suffit, n’en avait-il tiré aucune leçon ? Non. Absolument aucune. Absolument. Aucune. Cette fois pourtant, Corvus n’avait pas le sentiment de s’apprêter à jeter un pavé dans la mare. Il espérait plutôt réparer ce qu’il avait fait, loin, bien loin de s’imaginer qu’en vérité, rien n’avait été brisé. Le jeune homme laissait un instant ses yeux parcourir le visage de la jeune femme, en apprendre les traits. L’éclat du soleil se reflétait dans ses cheveux d’un blond pâle, qu’une brise légère venait agiter parfois.

Le sakaien hésita une dernière fois. Dans sa poitrine, il sentait son cœur battre plus fort que jamais.

« — Je … je n’aurai pas dû te dire cela ce matin » déclara finalement Corvus. Plus que jamais, il tentait de choisir ses mots avec parcimonie « Je regrette de nous avoir mis dans cette situation. Maintenant, j’ai tellement peur que … je me fiche de savoir si c’est … je veux juste … je ne veux juste pas te perdre, Leonys. Pas pour ça » affirma-t-il, non sans difficulté.

Il peinait à dire les mots et plus encore à ordonner ses idées. En proie à ses émotions, il ne savait pas par où commencer, quoi dire en premier. Conscient qu’il peinait à la tâche, Corvus s’arrêta un instant, ferma les yeux quelques secondes. Il tenta de rassembler ses idées et de faire le vide en lui. Finalement, il prit une inspiration, rouvrit les yeux.

« — Quelque chose au fond de moi est terrifié à l’idée que tu puisses m’en vouloir » affirma-t-il « Je sais que je ne suis personne pour toi, que tu as besoin de temps, que tu ne veux pas que ça recommence. Je le sais. Je le sais, pourtant j’ai dit les mots, j’ai dit ces foutus mots, je n’ai pas pu m’en empêcher » déclara-t-il. Il fit une courte pause dans l’espoir un peu vain d’apaiser cette colère qu’il portait envers lui-même « Maintenant, j’ai le sentiment d’avoir tout gâché et je ne me le pardonne pas » acheva-t-il enfin.

Corvus se sentait respirer plus fort que d’habitude. Dans sa poitrine, son cœur battait à s’en rompre, si bien que le soldat craignait de le voir exploser. Maintenant que son regard s’était posé sur elle, Corvus n’arrivait plus à s’en défaire. Désormais, il cherchait dans ses lignes la moindre trace, le moindre indice, quelque chose qui lui permettrait de nourrir cet espoir né quelques minutes plus tôt ou, au contraire, qui le tarirait à jamais.
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Message Sujet: Re: Breathe in. Breathe out (ft. Leonys)   Breathe in. Breathe out (ft. Leonys) - Page 2 EmptyVen 8 Mai 2020 - 22:16

Il me semble si loin. J’ai envie de tendre la main vers lui. J’ai un souvenir vif de la chaleur de sa paume dans la mienne; égoïstement je chercherais cette sensation sans la perspective que cela pourrait d’autant plus l’éloigner de moi. Peut-être est-ce simplement la panique viscérale qui m’habite, celle d’avoir été trop loin, franchi ses barrières. Depuis notre première rencontre, il s’est buté aux miennes tout en se montrant généreux de sa propre personne. Nécessairement, il a aussi ses fragilités. Des parts vulnérables que Danaé a exposées sans le réaliser. La Lucario se recule d’ailleurs, pour mieux nous observer tous les deux, comprenant vaguement le sens de ce qui se produit entre nous. Non sans avoir préalablement posé une patte sur l’avant-bras du jeune homme en guise de soutien, elle se retourne en ma direction pour réduire l’écart entre elle et moi. D’un regard entendu, elle me fait comprendre que sa place n’est pas ici et qu’elle nous laissera converser en toute intimité. J’aurais aimé la conserver à mes côtés, puiser en elle cette assurance tranquille qui la caractérise. Avoir l’ouverture présente chez elle, cet accueil incommensurable qu’elle dédie à tous. Peut-être ainsi Corvus se sentirait moins surchargé par ma présence, mal à l’aise de me mots. Malgré son départ, je poursuis mon discours.

Jusqu’à ce cri, presque, celui du cœur du moins. Sonnée, je cligne des paupières, interdite devant cette réaction spontanée et vive. Sa négation, je ne sais l’interpréter jusqu’à ce que de lui-même, avec plus de douceur, il vienne éclaircir son discours. Ainsi, il me demande de ne pas partir. Mitigée, je l’observe comme en doutant de son propre jugement. Tente-t-il de me faire plaisir ? Agit-il d’une manière qui pourrait le compromettre ? J’avais trop besoin d’entendre ces mots pour les repousser désormais, même que prudemment, j’esquisse un pas en sa direction. De l’entendre me demander de rester me soulage plus que je n’aimerais le reconnaître, moi qui pourtant désirais ardemment le fuir tout à l’heure. Quelque part, cela m’assure que le lien auquel je tente de me raccrocher existe toujours. Avec humilité, je l’observe, balancée par les battements toujours aussi frénétiques de mon cœur. Cœur mis à mal par ses discours de regret qui lui échappent ensuite.

Il ne veut pas me perdre.

J’en éclaterait peut-être de rire devant l’absurdité de la situation. Nous voilà préoccupés des mêmes angoisses, tout en ayant le pouvoir d’y mettre fin et d’agir de manière à ce que la séparation que nous semblons tous les deux redouter ne se produise pas. Est-ce donc vraiment ce qui le préoccupe depuis tout à l’heure ? Je l’ai cru avide d’une réponse que je n’aurais pas réellement pas offrir dans les circonstances. J’expire enfin, prenant conscience de la retenue jusqu’alors présente dans ma poitrine comme si tout mon corps attendait son verdict.

Il met du temps, il hésite, encore une fois je culpabilise de lui imposer cette conversation, d’une certaine manière. Se dévoiler, se mettre à nu, sentiment sur table… C’est difficile. Il faut un courage que je n’ai plus possédé depuis longtemps. Arceus, simplement reconnaître mon attachement à son endroit a sollicité toutes mes ressources, m’a plongé dans la terreur. Je me promets intérieurement de le ménager, de me montrer douce et accueillante, que faute de réponse je limiterai au meilleur de mes capacités les dommages. Terrifié à l’idée que je lui en veuille ? Je secoue énergiquement la tête, la gorge entravée. Quelle ironie. Quel beau portrait de jeunes gens convaincus dans l’idée de se préserver l’un et l’autre. Il dit tant de choses ensuite que je peine à savoir où débuter moi-même. Une phrase néanmoins, plus que les autres, m’a forcée à réagir de manière probablement un peu trop passionnée.

«Tu n’es pas personne pour moi, comment peux-tu dire une chose pareille ? Même que je n’arrête pas de penser à toi, régulièrement, dans les situations les plus bêtes en me demandant ce que tu en aurais pensé ou ce que tu aurais dit. Et après je m’en veux de… Je ne sais pas… m’être liée à un autre homme, peu importe la manière, peu importe ce que ça veut dire. Puis les mots que tu m’as dit le soir du bal, je n’ai absolument rien oublié. Tu es une rare personne qui se montre honnête avec moi, Corvus. C’est difficile, il y a des moments où j’aurais envie que tu te taises mais… t’en vouloir ? Non, je n’ai jamais été en mesure, pourtant je te jure que j’ai essayé.»

Je sens mes joues rosir, troublée par le poids de mes propres révélations. Différentes bien entendu, pourtant tout aussi vulnérables à mes yeux. Je pose une main sur ma joue en sentant mon visage s’enflammer. Je déteste cette manière de m’écrouler, pourquoi suis-je simplement incapable d’assumer l’apprécier ? Peut-être pas de la même manière, ou peut-être que si… Peut-être. C’est trop tôt, trop soudain. Il le sait, il l’a nommé.

«Tu n’as absolument rien gâché… en tout cas pas à mes yeux. Je n’aurais jamais pensé que… que tu… que quelqu’un même… puisse penser… euh… ce genre de choses de moi. Pas depuis Arthur. J’ai tout fait pour être le moins… désirable possible, mais depuis le départ j’ai du mal à conserver mes barrières avec toi. J’ai juste… envie de te connaître davantage. De passer du temps avec toi…» je rougis de plus belle. Quelle imbécile. «C’est probablement égoïste après ce que tu as dit ce matin… mais moi non plus je n’ai pas envie de te perdre. Je ne veux pas te causer du tort non plus.»

Misérable, je baisse la tête en prenant une grande respiration que je laisse en suspension longuement avant d’expirer. Ma voix se fait presque murmure.

«Je suis désolée de ne pas pouvoir donner de réponse claire. Je ne crois pas que tu attends cela de moi, néanmoins je… J’aimerais bien t’en offrir une. L’incertitude est quelque chose avec laquelle je vis mal moi-même. Cependant il est certains éléments qui m’empêchent de me faire juge de mes propres ressentis. J’ai eu le cœur brisé par le passé, je ne sais pas si un jour il sera réparé.»

Arthur.
Si Corvus s’était présenté avant toi, aurais-je eu une vie différente ? Si j’avais eu la chance de connaître cette écoute, cette gentillesse, ce sentiment de sécurité ? Si tu avais été une autre personne, qu’en serait-il ? Quelle idée saugrenue. Ce n’est pas toi qui aurais dû être un autre.

C’est moi.

Je peux voir au loin cette personne que j’espère encore devenir. Dans cette vision, ce cœur que tu as écartelé s’est redressé, intact et vibrant. Un jour. Un jour certainement.

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Message Sujet: Re: Breathe in. Breathe out (ft. Leonys)   Breathe in. Breathe out (ft. Leonys) - Page 2 EmptyDim 10 Mai 2020 - 9:32


BREATHE IN. BREATHE OUT
Blood and tears never lie

Corvus accusa les révélations de Leonys, sans être en mesure de savoir par quel bout les prendre, ni par où commencer. Chargées d’informations et osait-il croire de confidences, le jeune homme mit longtemps à en accepter le sens … non pas qu’il ne voulait pas – non, Corvus voulait y croire ! – mais son cœur automutilé refusait de s’abandonner à son discours avant la fin. Après chacun de ses mots, il craignait de voir apparaître un mais qui viendrait les nuancer, les obscurcir, les rendre moins doux. Aussi surement qu’il avait cru durant toutes ces heures que Leonys lui en voulait, il s’attendait à chaque instant voir son discours se transformer, se muer en quelque chose d’autre, quelque chose de moins … salvateur. Pourtant, cela n’arriva pas, pas même lorsque la voix de la jeune femme se fit murmure.

Lorsque la vérité s’abattit finalement sur Corvus, quelque chose en lui retomba. Dans sa poitrine, il sentit son cœur prendre un rythme nouveau, différent, laissant derrière lui la course folle que la peur lui avait imposé. Pendant un instant, le soldat se trouva idiot ; idiot d’avoir laissé encore une fois ses certitudes – pourtant infondées ! – le mener sur cette voie-là. Bien malgré lui, il avait fait s’inverser les rôles … lui aussi se souvenait des mots qu’il avait prononcé le soir du bal, de cette peine qu’il s’était donné pour signifier à Leonys qu’elle n’était pas un fardeau pour lui mais, qu’au contraire, il appréciait chacun des instants en sa présence. Aujourd’hui, il s’en voulait de l’avoir forcé à faire de même. Il s’en voulait de ne pas avoir su le déceler lui-même et plus encore d’avoir laissé ses préjugés le terrasser de la sorte. Combien de fois encore devrait-il se laisser berner par ses certitudes avant de retenir la leçon ? Combien de fois encore allait-on devoir lui faire ce discours, celui qui lui certifiait qu’il n’était pas rien pour Leonys Valencia ? Pourtant, l’entendre lui avait fait du bien, et puisque cela venait d’elle, Corvus acceptait enfin d’y croire. Comme un enfant en proie à une remontrance, il avait écouté ses paroles avec une gravité qu’il ne se connaissait pas.

De soulagement, Corvus aurait presque pu en rire si la détresse des dernières paroles de Leonys n’avait pas tant harponné son cœur. Dans sa poitrine, le soldat le sentit se serrer face à cette vulnérabilité presque soudaine. Corvus n’avait pas pitié d’elle, non, mais il ne parvenait pas à fermer les yeux sur ce qui se dessinait devant lui, sur cette incertitude qui la tenaillait. Plus que jamais, la perspective de laisser le temps faire son œuvre le gagna. La plaie qu’Arthur avait laissée derrière-lui se refermerait un jour, Corvus voulait y croire. Il savait cependant que cela ne se ferait pas en un jour et que, loin de s’effacer complètement, cette plaie laisserait derrière-elle une marque indélébile qui ferait à jamais partie d’elle, vestige éternel qui, toujours, serait là pour lui rappeler que le passé avait bel et bien existé. Dans dix ans, Corvus voulait croire qu’elle regarderait cette marque avec fierté, preuve irrécusable de cette force dont Leonys doutait encore de l’existence. D’une manière ou d’une autre, Corvus voulait jouer un rôle dans ce processus ; il voulait le lui dire, pourtant il sentait qu’aucun mot ne serait en mesure de rendre hommage à ce désir, à cette volonté qu’il avait.

Le jeune homme la regarda longuement, laissant les paroles de la jeune femme résonner en lui. Il voulait lui prouver qu’il serait là pour elle, que malgré cette réponse qu’elle ne pouvait pas lui donner, il continuerait d’être là, toujours … mais comment ? Les mots lui manquaient et cela le frustrait. Alors, il fit un pas dans sa direction, un peu hésitant, et tout en prenant soin de garder une distance convenable, il tendit une main vers elle, vers son visage, avec une lenteur mesurée et ô combien calculée. Suscitée par l’ombre d’Arthur, la crainte qu’il avait de l’effrayer le faisait redoubler de douceur, si bien qu’une éternité semblait s’être écoulée lorsque, enfin, il s’osa à effleurer sa tempe du bout des doigts. Sur le chemin, il rencontra quelques mèches de cheveux et Corvus se surprit à les trouver doux, légers. Le soldat laissa ses doigts glisser doucement jusqu’à la pointe de sa mâchoire avant de finalement rompre le contact, non sans regret. S’y attarder aurait été indécent, oppressant, intrusif – n’était-il pas déjà allé trop loin ? – et tel n’était pas son désir. A sa manière, il souhaitait simplement lui montrer qu’il était là, avec elle ; qu’au cœur de sa tempête, elle n’était désormais plus seule. Corvus ne pouvait pas lui promettre que jamais plus le malheur ne frapperait à sa porte, mais elle pouvait être sûre d’une chose : elle n’aurait plus à l’affronter seule.

A la lumière des révélations qui avaient parsemé ce début de journée, Corvus savait désormais que sa relation avec la kunioise ne serait plus jamais la même … pourtant une part de lui se trouvait apaisée, presque sereine. Si certaines questions demeuraient encore sans réponse, ils savaient désormais qu’un désir commun les habitait, celui d’entretenir quelque chose. Quant au reste ? Corvus refusait de s’en alarmer et plus encore de spéculer. Le sakaien avait retenu la leçon : s’inquiéter ne servait à rien, sinon à souffrir pour des choses qui n’avaient pas encore eu lieu.

Corvus n’avait plus bougé depuis qu’il avait laissé ses doigts effleurer le visage de la jeune femme. Comme pour la rassurer, le soldat lui offrit un sourire presque timide.

« — Laissons-nous du temps alors » déclara-t-il simplement « La réponse viendra peut-être, un jour, ou peut-être pas. On fera ce qu’on voudra, quand on le voudra, si on le veut un jour » affirma-t-il. Plus que jamais, Corvus ne voulait plus laisser l’incertitude du futur entacher leur présent. Ils verraient bien où tout cela les mènerait, n’est-ce pas ? « Je n’ai jamais fait ce que je voulais, ce sera la première fois pour moi » ajouta-t-il comme un aveu, élargissant son sourire.

En vérité, c’était la première fois pour beaucoup d’autres choses, mais Corvus se garda bien d’en rajouter. Leonys n’avait pas besoin de savoir que le sakaien n’avait jamais eu quelqu’un comme elle auparavant. Bien au-delà de l’aspect émotionnel, Corvus n’avait jamais eu quelqu’un à qui faire confiance, à qui se confier, à qui vouer une loyauté choisie et non pas imposée. Le lui dire aujourd’hui aurait été superflue, voir même malvenu … n’avaient-ils pas eu leur lot de révélation pour aujourd’hui ? Si, ils avaient largement eu leur compte. Largement.

« — Soyons toujours honnêtes l’un envers l’autre » lui proposa finalement Corvus « Je ne te demande pas de tout me dire, mais si un jour je te fais souffrir d’une manière ou d’une autre, si un jour tu ne veux plus me voir, je veux pouvoir te faire confiance. Je veux pouvoir être sûr que tu me le diras tout de suite, que tu ne garderas pas ça pour toi » lui expliqua le jeune homme « Et moi en échange, je tacherai de ne plus m’inquiéter pour rien, et d’être un peu moins idiot » A cette idée, il eut un large sourire amusé … il ne pourrait jamais vraiment cesser d’être un peu idiot en sa présence et il le savait, mais il se garda bien de le lui dire « Est-ce que … est-ce que ça te parait honnête, comme proposition ? » demanda-t-il.

Et puis, il ne put s’empêcher de repenser à tout ce qu’ils avaient traversé depuis le jour de leur première rencontre. Corvus espérait bien que d’autres choses encore les attendaient à l’horizon – des bonnes comme des mauvaises, car il savait qu’il n’y avait pas de lumière sans obscurité – pourtant cela ne l’empêchait pas d’être conscient du chemin déjà parcouru.

« — Qui aurait cru que cette rencontre à Venovos nous mènerait jusqu’ici ? » fit-il remarquer enfin.

Un sourire s’était de nouveau dessiné sur ses lèvres ; un sourire sincère, véritable, chargé de plénitude. Qui l’aurait cru, oui ? Certainement pas lui.
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Message Sujet: Re: Breathe in. Breathe out (ft. Leonys)   Breathe in. Breathe out (ft. Leonys) - Page 2 EmptyDim 10 Mai 2020 - 21:03

Difficile de se projeter dans l’avenir lorsqu’on ne peut assumer pleinement le présent, lorsqu’on est poursuivie par le passé. Pourtant, à cette étape de ma réhabilitation, je ne peux me permettre d’avancer à l’aveuglette. Dans ce processus d’ascension, le chemin emprunté déterminera demain. Il y a quelques mois, «demain» m’apparaissait si superflu, teinté d’angoisse et d’incertitude. À présent, je me permets de regarder de l’avant grâce à certaines convictions immuables venant rassurer ce cœur si prompt à la crainte. Quelque part, j’ai le sentiment que Corvus fera partie de mon univers, mon nouvel univers. Celui que j’ai choisi de bâtir, en retournant les pours et les contres à la manière d’un grand débat intellectuel. Peut-être Azmitia a-t-elle raison. J’ai acquis un certain détachement depuis tout de temps, qui me permet aujourd’hui d’inclure, contre toute attente, un nouvel homme dans ma vie. Un homme bien plus significatif que ce que j’ai bien voulu reconnaître au départ. Un ancrage, une lumière dans ma nuit. Un protecteur. Un que j’aurai choisi. Alors oui. Ce cœur est peut-être brisé, pourtant au creux de mon estomac survit cette toute petite flamme qu’il a allumée par je ne sais quel sortilège. Je ne cherche pas à l’éteindre, au contraire. Je la préserve avec une fascination grandissante, me réchauffe de son contact.

Corvus ne me repoussera pas pour l’absence de réponse fournie; de cela je demeure absolument convaincue. S’il est juste ou prudent de ma part de désirer poursuivre notre relation dans de telles circonstances incertaines, peut-être pas. Seul lui saura l’affirmer, dans tous les cas je me promets -je promets !- d’éviter qu’il ne se retrouve dans le même état que moi aujourd’hui. Néanmoins que je ne le surprenne plus à minimiser son importance à mes yeux, sans quoi je perdrai définitivement patience, surtout après révélé avoir pensé sans cesse à lui depuis le bal du mois d’avril… Encore un peu honteuse et confuse face à cet aveu de ma part, je tâche de faire le tri dans mes idées, lui laissant de loisir de faire de même avec les siennes. J’attends pourtant ses mots avec une impatience grandissante. La nervosité reparaît, mordante, me tirant un frisson désagréable. Je redresse les yeux vers lui après avoir passé quelque temps à fixer le sol dans une contemplation silencieuse de mes souvenirs et de mes plans d’avenir. Je sursaute en constatant son approche. J’imagine qu’il me faudra encore du temps pour réfréner les signaux de panique de mon corps. Cette fois, il y a plus que la peur qui agite mon cœur de tambourinements incontrôlables. J’ouvre la bouche pour le questionner, sans parvenir à esquisser un mot. Il a levé une main vers moi, comme on approche un Pokémon sauvage.

Que… mais qu’est-ce qu’il fait ? Il ne va quand même pas… Non, tout de même, pas avec ce que j’ai dit, pas à cette distance tout de même. Sans le réaliser, je me suis crispée, cherchant un sens à ce mouvement de ma perception trop lent, trop prudent, trop… Soudain ? Je cherche les réponses au creux de ses prunelles sombres, mais rapidement interpelée par cette main qui se rapproche de mon visage, j’abandonne. Ses doigts effleurent ma tempe et je frisonne à nouveau, relevant les yeux vers les siens. Une part de moi s’alarme de cette proximité inattendue. L’autre accueille ce contact.

Contact étranger.

Un toucher à saveur nouvelle qui, l’espace d’un instant, fait gonfler la flamme en moi. Je regrette, je regrette sa prudence une fois de plus, je regrette que les doigts ne s’accompagnent pas de toute la paume. Pourtant, je n’ose réclamer davantage, interdite par ce geste. Je n’ai qu’une pensée pour Arthur; elle me traverse un instant fugace. J’imagine sa réaction s’il avait surpris cette caresse de la part d’un autre homme que lui. Lui et son cœur jaloux, qui me voulait pour lui, rien que lui. Voilà que je frissonne au contact d’un autre. La dernière fois qu’un homme m’a touchée avec autant d’intimité, le contact avait une toute autre couleur. Rien à voir, rien du tout. Celui-ci a quelque chose de chaud, calme et rassurant. Probablement que son sens réel m’échappe, dans tous les cas il le représente si bien que je m’en sens chavirée. Ce toucher résume tout ce que je peux percevoir ou ressentir à ses côtés, de manière cette fois tangible et ô combien plus réelle.

Qu’essaie-tu de dire, Corvus ? Il sourit, c’est tout ce qui m’importe. Je peux le sentir détendu; encore une fois il me guide vers cet état d’âme comme s’il connaissait les tréfonds de mon être, qu’il pouvait moduler mes plus vives émotions. Ses doigts quittent ma joue et je les regarde presque à regret. Rougissante, confuse quant à cette proximité malgré tout un peu inconfortable, je me laisse guider par sa tranquillité. Maintenant qu’il a eu confirmation que je ne pouvais décidément lui en vouloir, c’est comme si toute cette tension l’avait quittée. S’il lui en faut si peu pour lui rendre sa bonne humeur alors m’en voilà soulagée. Je lui répéterai sans cesse si c’est pour m’assurer de son bien-être.

Nous laisser du temps. Voilà qui finit de chasser mon trouble et de m’apaiser. Il a compris mon besoin, semble s’en satisfaire lui aussi. Je tique un peu à la suite de ses paroles. Il n’a jamais fait ce qu’il voulait ? Je fronce légèrement les sourcils alors qu’il le mentionne… suis-je donc réellement ce qu’il veut ? C’est ce qu’il a dit tout à l’heure mais… J’essaie de ne pas trop y réfléchir, me concentrant plutôt sur lui. J’espère l’inspirer à suivre sa propre voie dans l’avenir et à écarter ce qui pourrait l’entraver en ce sens. Laisser d’autres prendre le contrôle de sa vie peut avoir de terribles, terribles conséquences.

«Ce sera difficile, mais pas impossible. Il est des fois où je ne suis pas honnête avec moi-même, mais je tâcherai de te signifier si ce genre de choses se produit. Les paroles s’envolent peut-être, mais je suis vraiment heureuse que tu dises une telle chose, Corvus.»

Arthur aussi m’a dit qu’il ne me ferait jamais de mal. Lui aussi, je l’ai cru. Aujourd’hui pourtant je fais confiance en mon jugement, davantage que celui du jeune homme qui me fait face. Car ce doit venir de moi. Et aujourd’hui je ne me sens pas effrayée de le laisser entrer un peu plus profondément dans ma vie. J’ai confiance que je pourrai l’arrêter si effectivement je dois souffrir. J’ai aussi confiance que cela ne se produira pas.

«Bonne chance par contre pour ce qui est d’être moins idiot, en tout cas.» je charrie une nouvelle fois, lui offrant un de ces regards complices formant mon quotidien avec lui. «C’est même plus qu’honnête. C’est parfait.»

J’éclate de rire à sa phrase d’ailleurs. Un rire sincère, dépourvu de cette nervosité qui jusqu’alors m’alourdissait.

«C’est de la faute de Soleil, entièrement sa faute ! Il faudra lui tirer les joues. Ou le couvrir de baisers. Peut-être un peu des deux.»

Je ne sais pas comment. J’ai franchi les quelques pas me séparant de lui et l’ai entouré de mes bras. Mes tous petits bras maigres autour de sa grande carcasse sombre. Trouvé refuge contre lui. J’ai senti mon nez s’enfoncer un bref instant dans sa poitrine avant que la raison ne me repêche et me recule vivement, les yeux ronds et les joues cramoisies. Je me recule en m’éclaircissant la gorge.

«Euh… Désolée, pas approprié, je… Je suis juste très contente de ne pas t’avoir perdu, et de cette conversation. Je voulais le signifier d’une manière… En tout cas, oublions ça, c’était stupide. Je devrais retourner à ma chambre moi, pour me reposer.»

Avant de me couvrir de ridicule davantage, surtout. Le pire dans cette histoire ? Je ne regrette absolument rien.
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Message Sujet: Re: Breathe in. Breathe out (ft. Leonys)   Breathe in. Breathe out (ft. Leonys) - Page 2 EmptyMar 12 Mai 2020 - 16:28


BREATHE IN. BREATHE OUT
Blood and tears never lie

Les paroles de Leonys terminèrent de l’apaiser. Corvus savait ce que l’honnêteté coûtait et plus encore pour elle, qui peinait déjà à l’être envers elle-même. Il était heureux cependant de voir qu’elle acceptait de faire cet effort pour lui, pour eux. Leonys ne le savait pas encore, mais Corvus était un homme de parole, de ceux-là qui n’oubliaient jamais une promesse ni des mots prononcés et, mieux encore, qui les respectaient et les tenaient. Il eut un sourire lorsqu’elle le charria. Oui, elle non plus n’y croyait pas … il aimait cette récente complicité qui s’était installée entre eux, légère et subtilement piquante, et savoir qu’elle avait survécu à ses aveux lui mit du baume au cœur.

Tout cela était de la faute de Soleil, c’était bien vrai. Que ce serait-il passé si d’aventure Corvus ne s’était pas arrêté à ce stand de Venovos ? Certaines choses ne tenaient parfois à rien. Le jeune homme le savait bien pourtant : un simple regard pouvait parfois mener à une guerre. Corvus devait leur rencontre à cette petite souris jaune, mais aussi à Akeira et Danaé. Corvus n’oubliait pas Akeira et encore moins la petite Riolu que Danaé avait été. Sans elles, Leonys serait-elle venue à son rencontre ? Non, c’était peu probable. Corvus l’avouait lui-même : sans elles, le sakaien n’aurait jamais posé les yeux sur la jeune femme. Ils se seraient croisés ce jour de marché et serait restés des parfaits étrangers, inconscient de leur existence mutuelle.

« — Je lui taillerai bien les oreilles en pointes si ce n’était pas déjà le cas » déclara Corvus, un sourire sur le coin des lèvres « En revanche, je me garderai bien de lui tirer quoi que ce soit. J’ai retenu la leçon » assura-t-il.

Un nouveau sourire traversa son visage. Il l’avait retenue et c’était peu de le dire. Soleil aussi avait retenu la leçon, à sa manière. En vérité, Corvus était presque certain que le petit Pichu avait découvert son pouvoir ce jour-là. Aujourd’hui encore, le jeune homme savait que Soleil avait encore beaucoup de choses à apprendre sur lui-même … en cela, il était à l’image même de cette relation naissante qui liait les deux nobles. Soleil avait envie de réussir et s’il n’en avait pas toujours le courage, son désir n’en restait pas moins ardent. Il ne savait pas toujours comment faire ni comment s’y prendre, mais jamais il ne renonçait. Un peu comme eux.

Alors qu’il laissait cette idée l’envahir, le soldat fut sorti de ses pensées par un mouvement de la part de Leonys qui, d’un pas presque soudain, rompit la distance qui les séparait. Que faisait-elle ? Du plus loin que Corvus s’en souvenait, c’était la première fois qu’il la voyait faire ça. La jeune femme avait toujours pris grand soin de garder avec lui une distance minimale et loin de l’effrayer, sa proximité inopinée fit bondir son cœur.

Ce qui se passa ensuite déjoua toutes ses probabilités.

Leonys commençait déjà à desserrer son étreinte lorsque Corvus prit pleinement conscience de ce qu’elle faisait, était en train de faire. Est-ce qu’il s’y était attendu ? Absolument pas. Il avait senti ses bras l’enserrer et son visage se poser contre lui le temps d’un fugace moment. L’ébahissement l’avait tant gagné qu’il en demeura interdit l’espace d’un instant, d’un trop long instant. Lorsque son cœur lui ordonna de refermer ses bras sur elle, Leonys s’était déjà reculée, le visage rougit de gêne. Elle avait jusqu’à présent faire preuve de tant de réserve que le jeune homme peinait à croire qu’elle s’y était aventuré, pourtant cela était bel et bien arrivé et un sourire traversa son visage à cette idée. Il la fixa sans un mot tandis qu’elle se confondait en excuses, et son embarras ne fit que décupler l’amusement qui l’avait finalement gagné. Pourquoi cela l’amusait-il ? Parce qu’il avait très bien compris ce qui venait de se passer et voir Leonys tenter bien en vain de le cacher le faisait sourire. L’oublier ? Corvus n’avait pas l’intention de l’oublier. Pas le moins du monde.

Malgré son avis sur la question – qui était bien différent de celui de Leonys, il fallait le dire – le cavalier se garda bien de contredire les paroles de la jeune femme. Au lieu de cela, il continua de sourire un peu bêtement, fasciné par cette situation improbable mais pas moins véritable. Bien plus éloquent que tous les mots qu’il aurait pu prononcer, son silence couplé à l’amusement qui hantait toujours son visage était sans équivoque et il ne chercha pas à le cacher … bien au contraire.

« — Rentrons » lui proposa-t-il finalement, son sourire toujours sur le coin des lèvres.

Et il lui offrit son bras. Ils n’étaient plus à cela près, non ? Corvus gratifia Skadia d’une dernière caresse avant de s’éloigner. Derrière-lui, il entendit l’oiseau d’acier prendre son envol puis de l’altitude, avant de finalement disparaître à l’horizon.

A cette heure de la journée, le Manoir d’Eddar était d’un calme apaisant. Lorsque Corvus entra dans le grand hall pourtant, son regard se porta vers la cheminée, dans laquelle son attention avait perçu un mouvement. Couchée parmi les cendres et les braises éteintes du feu de la veille se trouvait Salava, qui avait relevé la tête en voyant apparaître Corvus et Leonys. Depuis toujours, la Tritox aimait se lover dans ce vestige de feu qui ne perdait jamais complètement de sa chaleur. Sans bouger, elle regarda les deux nobles passer, fusillant du regard la jeune femme qui se trouvait près de son maître. Elle n’aurait pas manqué de gronder si Corvus ne l’avait pas lui-même fixer en guise d’avertissement.

« — Ne fais pas attention à elle » déclara Corvus « Elle sait ce qui se passera si d’aventure elle s’en prend à toi » assura-t-il.

Plus facile à dire qu’à faire, certes. Est-ce qu’il voulait la rassurer ? Peut-être un peu oui. Leonys ne partageait peut-être pas sa confiance, mais Corvus savait que Salava, aussi mauvaise pouvait-elle être parfois, ne se risquerait jamais à toucher un seul cheveu de la kunioise. La Tritox tenait trop à Corvus pour cela : elle savait que le sakaien ne le lui pardonnerait jamais. Après plus de dix ans de vie commune, Salava savait que la trahison n’était pas une chose que Corvus pardonnait.
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Message Sujet: Re: Breathe in. Breathe out (ft. Leonys)   Breathe in. Breathe out (ft. Leonys) - Page 2 EmptySam 16 Mai 2020 - 17:37

Le contact s’est effectué de manière si spontanée, au-delà même de ma propre conscience, que je n’ai pas même eu l’occasion d’apprécier ou déprécier celui-ci. Je réalise à peine ce pas que j’ai franchi, de bien des manières. À mesure que mon confort à ses côtés augmente, la proximité physique entre nous fait de même. Je le remarque que j’accepte non seulement qu’il se rapproche, mais aussi qu’il y a certaines initiatives provenant non pas de lui… mais de moi. Il fut un temps où j’étais bien plus tactile et aventureuse. Ma mère me reprochait dans ma jeunesse d’ignorer les règles de bienséance et d’envahir ce qu’elle appelait «la bulle relationnelle» des autres. Qu’elle ne se fasse plus de souci, il est désormais que peu de touchers que je tolère. Justement ce qui me plonge dans la perplexité quant à ce câlin imprévu et totalement spontané. Dommage de ne pas m’y être attardée plus longuement. J’ai réagi si promptement que je n’aurai même pas l’occasion de faire de ce moment une expérience de mes limites. Ce contact était-il agréable ? Aussi chaud que ma main dans la sienne ? Il me faudrait recommencer pour m’en assurer, sauf qu’au vu de mon embarras cela n’est tout bonnement pas une option. Je ne manque pas de remarquer son sourire surpris, amusé et je crois assez appréciatif de ce moment inespéré. Je me détache de ce portrait, plus confuse que jamais.

Toute cette conversation m’a complètement épuisée. Si j’ai encore l’impression qu’il flotte de l’incertitude entre nous, ce statut quo proposait ne pouvait que représenter la meilleure option pour l’instant. De part et d’autre je crois, il y aura réflexions plus poussées et je suppose une sorte de conclusion à venir plus tard. De le sentir si peu pressé de découvrir ce qui se trame pour nous me rassure. À cet égard, nous nous trouvons sur la même longueur d’onde.

«Oui, rentrons. Excellente idée.»

Je calque mes pas aux siens en revenant vers la demeure. Danaé nous rejoint à ce moment-là, nous jetant des regards curieux, peut-être dans l’attente justement d’une sorte de verdict. Nous voyant si détendus, je suppose qu’elle se fait l’association que les choses se sont au moins bien passées entre nous, ce qui est le cas au final. Puis mon bras reposant contre le sien doit finir d’apaiser ses inquiétudes. Le manoir est aussi calme qu’à mon premier passage vers l’extérieur, et puis tant mieux. Je préfère éviter de rencontrer les parents de Corvus après tout ce qui a été échangé tout à l’heure… N’est-ce pas un peu gênant ? À mes yeux, Ewa serait en mesure de tout deviner chez son énigmatique fils, puis pour ce qui est de son père… Eh bien je ne connais de lui qu’un discours le soir du bal auquel je n’ai finalement pas porté attention du tout. Malgré tout, il m’a semblé comme un personnage assez sévère.

Ce ne sont pas les parents de Corvus qui croisent notre chemin, mais bien une créature qu’il ne me tardait pas de rencontrer après les dires de Corvus dans la grotte cette nuit. Salava. La Tritox repose au cœur de la cheminée, émergent de ses cendres pour darder contre moi un regard qui me glace le sang. Prise d’un indomptable frisson, je me contente d’adresser un sourire très faux à son dresseur qui m’assure n’avoir rien à craindre. Ouais, tu parles. Sans sa propre présence, je ne donne pas bien cher de ma peau. Par souci de me préserver, je quitte le bras du cavalier aérien en surveillant la lézarde jusqu’à ce que nous nous trouvions à une distance que je juge sécuritaire.

«En espérant que cette menace suffise.»

De toute évidence la reptile me rend mal à l’aise, néanmoins je décide de ne plus y porter attention. Danaé aurait tôt fait de la remettre à sa place de toute manière. Nous atteignons rapidement la porte de ma chambre et c’est tant mieux, car je me suis remise à tousser et je peux sentir mes muscles protester. Azmitia avait raison, je ne pouvais décidément pas sortir bien longtemps.

«Je risque fortement de dormir la majeure partie des heures à venir, histoire de bien récupérer. J’ai fort à faire dans les prochains jours et je ne peux me permettre d’être malade très longtemps. Je vais profiter de l’hospitalité de ta famille encore une nuit, mais il me faudra quitter demain matin dès l’aube si je veux rejoindre Vénovos rapidement.»

Car de grandes choses m’y attendent. De très grandes choses.

«Demain matin, peu après le lever du soleil, je t’attendrai dans les jardins pour dire au revoir avec Aster et Azmitia. Tu… tu y seras ?»

* * *

Je n’ai pas menti. Je m’éveille peu avant l’aube, la tête encore embuée de sommeil. Mon état s’est amélioré depuis la veille, probablement pas assez rapidement à mon goût. Azmitia et moi en profitons pour récupérer nos affaires. Avant de quitter la chambre, je la vois laisser une note sur la table. Je n’ose pas la questionner, me doutant qu’elle l’adresse à nos hôtes. Un remerciement peut-être ? Quitter le manoir des Eddaryon me soulage. Je n’aime pas rester sous un toit ainsi sans y être invitée. Je n’ai rien eu à redire de l’accueil, malgré tout je reste habitée par la sensation d’avoir forcé mes hôtes à me recevoir, en plus de leur ramener leur fils dans un état lamentable. Un jour, je suppose, je me pardonnerai ce qui s’est produit dans ce marais. Ce jour n’est pas venu encore.

La première à qui j’adresse mes au revoirs est bien entendu Skadia, dont le jardin est le domaine. Je lui caresse doucement le bec, un peu déchirée une fois de plus de la quitter. Le charme décrit par Corvus, celui qui porte ses Pokémon à m’apprécier, en est un réciproque.

«Merci pour ton aide Skadia, cette nuit-là… Sans toi, je ne sais pas ce que je serais devenue.»

Respectueuse de notre moment, Azmitia est restée en retrait avec Golden et Aster. Je tâche de faire taire ma nervosité. Et si Corvus ne venait pas ?
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Message Sujet: Re: Breathe in. Breathe out (ft. Leonys)   Breathe in. Breathe out (ft. Leonys) - Page 2 EmptyDim 17 Mai 2020 - 15:13


BREATHE IN. BREATHE OUT
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Bien sûr qu’il serait là. Comment pouvait-il en être autrement ? D’un signe de tête, Corvus acquiesça, lui offrit un sourire. Il serait là oui, il n’allait quand même pas la laisser s’en sortir aussi facilement, n’est-ce pas ? Corvus peinait déjà à l’idée de la laisser partir, pourtant une éternité semblait le séparer de ce moment où il l’avait trouvé empêtré dans la glaise. Cela faisait quoi, vingt-quatre heures ? Un peu plus, un peu moins ? Bien des choses avaient été chamboulées en si peu de temps, des changements qui avaient apporté avec eux autant de réponses que de questions nouvelles. Du coin de l’œil, Corvus observa Leonys disparaître derrière la porte de la chambre. Fort à faire avait-elle dit ? Ce mystérieux projet avait piqué à vif sa curiosité, mais le sakaien s’était bien gardé de la questionner. Comme toutes les autres, cette information viendrait en son temps, peut-être, un jour.

Bien évidemment, Assam et Abraxas n’avaient rien trouvé dans le marais. Ils ne revinrent que tardivement dans la journée, chargés de l’armure laissée par Corvus dans la grotte. L’absence de réponses avait rendu son père acariâtre – plus qu’à l’accoutumé – et forcé de tâtonner dans l’ombre, l’ancien chevalier ne savait quoi penser, ni quoi imaginer. Assam n’était pas homme à laisser le hasard interférer dans sa vie, aujourd’hui pourtant le Destin l’y obligeait et cela ne lui plaisait pas. Pas le moins du monde.


Lorsque Corvus regagna finalement sa chambre pour la nuit, Salava s’y trouvait déjà. Roulée en boule sur le lit, elle le fusilla du regard à son arrivée. Est-ce qu’elle boudait ? Absolument. Corvus ne lui avait pas porté une once d’attention de la journée et la Tritox ne lui avait pas facilité la tâche, car le jeune homme ne l’avait plus recroisé depuis qu’il était passé devant elle en présence de Leonys. A son approche, elle gronda même, comme pour rendre plus évident encore son mécontentement. Corvus eut un sourire … Salava ne pouvait pas bouder dans son coin, non, il fallait que tout le monde le sache. C’était le concept après tout, non ? Bouder ne servait à rien si personne ne s’en rendait compte …

Quand Corvus s’allongea sur le lit, la Tritox resta en retrait, gardant singulièrement une distance avec le sakaien. Pendant presque longtemps, le cavalier l’observa sans un mot … Corvus le savait : elle lui en voulait à lui plus qu’à Leonys. Se sentait-elle trahis ? Cette sale humaine allait la remplacer, Salava le savait, en était persuadée ! Et c’était de sa faute à lui, car il la laissait faire ! Il la laissait s’insinuer dans son cœur comme un poison doucereux, stupide humain ! Salava se retourna, bougonna une nouvelle fois en tournant le dos à Corvus. Finalement, la voix du sakaien s’éleva dans la chambre, attirant l’attention de la Tritox.

« — Il faut que tu t’y fasses, Salava » déclara-t-il doucement, sans cesser de la fixer.

Ses propres paroles le laissèrent perplexe, songeur. Oui, elle allait devoir s’y faire … Corvus ne savait pas encore jusqu’à quel point, mais le sakaien était certain d’une chose : son histoire avec Leonys Valencia ne faisait que commencer et la Tritox devait l’accepter, il le fallait. S’il ignorait encore jusqu’où tout cela allait le mener, la perspective de voir la kunioise prendre d’une manière ou d’une autre de l’importance dans sa vie lui semblait inéluctable. Cela devait bien finir par arriver un jour après tout et Salava avait dû s’y attendre … cependant, s’y attendre et l’accepter était deux choses différentes et Corvus le savait. En guise de réponse, la Tritox ronchonna de nouveau, fouetta l’air de sa queue. S’y faire ? Jamais. L’accepter ? Peut-être un jour … peut-être.


***

Le jour était à peine levé lorsque Corvus quitta ses quartiers, le cœur un peu lourd. Il savait ce qui l’attendait en bas et une part de lui avait du mal à l’accepter. Il tentait de se résonner pourtant : Leonys ne pouvait pas rester ici éternellement. Deux nuits à la savoir ici était déjà beaucoup – en vérité, c’était même improbable – pourtant si le choix lui avait été donné, Corvus aurait voulu la voir rester encore un peu. Juste un peu.

Dans le grand hall, le jeune homme croisa Ewa qui, loin de vouloir prendre part à la scène qui aurait bientôt lieu, manda à Corvus de saluer les deux femmes pour elle. Plus que n’importe qui, la guérisseuse savait que cet instant leur appartenait et elle se doutait que Leonys et Azmitia ne manqueraient pas d’apprécier cette sorte d’intimité que son absence leur offrait.

Lorsque le jeune homme apparut finalement aux abords de la large place extérieure qui précédait l’entrée, Corvus eut le plaisir de découvrir que Skadia se trouvait déjà là, et que Leonys et Azmitia s’y trouvaient toujours. Sans attendre, le sakaien se rapprocha et pendant un instant, son regard s’attarda sur Aster et Azmitia. Il avait quelques mots à glisser à la vieille femme, quelque chose qui concernait cette créature qui les avait attaqué dans le marais … mais ils avaient encore un peu de temps, non ? Lorsqu’il s’approcha enfin de Leonys, le sakaien lui offrit un sourire chaleureux, bien qu’un peu triste à l’idée de la voir partir. A son tour, il laissa ses doigts glisser un instant le long du bec de Skadia, qui ne dissimulait pas son plaisir à l’idée de se voir combler par tant d’affections. Corvus avait redouté cet instant, et maintenant qu’ils y étaient, il ne savait pas quoi dire.

« — Je ne suis pas très doué pour les adieux » affirma-t-il finalement. Un sourire avait traversé son visage.

Il tenta de s’en amuser, tout en cherchant quelque chose d’intelligent à dire … inutile de dire que la tâche était loin d’être gagnée. Il jeta tout d’abord un regard aux deux femmes

« — Faites bonne route et soyez prudentes » déclara-t-il.

Finalement, il reporta son attention sur Leonys, laissa son regard s’imprégner d’elle une dernière fois. Combien de temps le Destin mettrait-il à les réunir de nouveau ? Trois jours, deux semaines, six mois ? Comment savoir ? Il devait prendre sur lui, il le fallait.

« — Je … si je m’écoutai, je ne vous laisserai jamais repartir, donc ne faisons pas trop traîner les choses » affirma-t-il, un sourire nerveux sur le coin des lèvres. Une part de lui pourtant voulait les faire durer, encore et encore « Qui sait dans quoi toi et Aster pourriez tomber entre ici et Venovos. Sois prudente » répéta-t-il encore une fois. Il devait lui faire confiance, ne pas la materner … plus dur à dire qu’à faire « J’espère que notre prochaine rencontre ne sera pas due au hasard » déclara-t-il finalement.

Il ne parvenait plus à détacher son regard d'elle. Le destin comptait-il un jour leur offrir cette félicité ? Corvus l’espérait bien. Dans sa poitrine, le sakaien sentait son cœur s’alourdir à mesure que les secondes passaient. C’était un mauvais moment à passer, rien de plus. Rien de plus …
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Message Sujet: Re: Breathe in. Breathe out (ft. Leonys)   Breathe in. Breathe out (ft. Leonys) - Page 2 EmptyLun 18 Mai 2020 - 11:21

Le temps a pris un drôle de détour depuis ma visite des marais. Il me semble que ma chute dans ses eaux vaseuses remonte non pas à l’avant-veille mais à plusieurs jours auparavant. Depuis, tant a changé, je me sens transformée en quelque sorte. Je ne saurais à l’instant présent déterminer pourquoi ou de quelle manière plus précisément, ou encore comment ce processus s’est enclenché. Pourtant je quitte le manoir d’Eddar avec une pointe d’amertume. J’aimerais dire qu’il ne s’agit en rien des adieux qui me mettent dans un tel état, sauf que je n’ai jamais été bien douée dans l’art de mentir. En quittant les lieux aujourd’hui, j’ignore combien de temps me séparera de ma prochaine rencontre avec Corvus. Une part de moi s’en déçoit amèrement et plus encore. L’idée de ne pas le revoir m’apporte une certaine angoisse. Et s’il m’oubliait tout bonnement ? Et si ce que nous avons cru les prémisses d’une amitié significative ne s’avérait qu’un coup d’émotion passager de part et d’autre ? Je ne doute pas de la sincérité du soldat sakaien pourtant je ne peux réprimer les élans d’une estime encore fragilisée, d’autant plus dans un rapport relationnel. Sans indice concret pour me convaincre du bien-fondé de ce lien ambigu que nous entretenons malgré nous, je me découragerai peut-être. Déjà, maintenant, je me convaincs qu’il ne viendra pas, même s’il m’en a assuré la veille.

Une autre part de moi se soulage néanmoins d’avoir l’occasion de réfléchir a tout ce qui s’est produit ici et dans les marais. J’aspire toujours à offrir une réponse claire à Corvus, si seulement il l’espérera encore lors de notre prochaine rencontre. Peut-être ne viendra-t-elle pas tout de suite. J’étais sincère hier en lui disant que je désire apprendre à mieux le connaître. Ce n’est pas quelqu’un qui se dévoile aisément j’ai l’impression, peut-être même face à lui-même. J’ai espoir que nos chemins se recroiseront de nouveau bientôt. Bientôt. Il le faut.

Corvus apparaît alors et je me redresse pour scruter son approche. La flamme se rallume, réchauffant mon abdomen avec douceur. Il sourit et mes doutes se volatilisent. Évidemment, mon ami est un homme de parole, il n’aurait jamais osé manquer ce moment. Il se dit plutôt maladroit aux adieux, et je souris avec un certain amusement. Voilà un autre point commun après tout. Dans mon enfance, chaque visiteur du manoir Valencia me permettait d’avoir une vue, infime quoique satisfaisante, du monde extérieur. Je refusais souvent de saluer ceux qui nous quittaient, toujours bouleversée par les séparations. Je retrouve cette sensation qui compresse ma poitrine, alors que je la croyais passée. C’est le prix qui accompagne le fait de s’attacher je suppose. Faites bonne route et soyez prudentes ? Je suis presque déçue, pourtant il avait prévenu. Heureusement, il en ajoute en balbutiant quelque peu, ce qui me tire un petit sourire attendri. J’ai envie de le charrier, or je me retiens. Un peu de provocation et peut-être ne me laissera-t-il réellement pas quitter.

«Je serai prudente, cesse de t’inquiéter. Si ça peut te rassurer… je t’écrirai pour te dire que je suis bien rentrée. Est-ce que cela te conviendrait ?»

Une correspondance. Voilà la meilleure idée m’ayant traversée depuis très longtemps. Je me sens rosir de plaisir à l’idée de prêter ma plume à cet exercice me permettant de conserver ce lien, un échange, avec Corvus. Il m’observe avec une certaine intensité et je m’oblige à conserver le contact visuel, même si pour une fois je remarque ses sentiments à mon égard dans cette manière de me regarder et son évident trouble à me laisser partir.

«La prochaine rencontre ne sera pas due au hasard, puisqu’il te faudra venir me visiter à Vénovos. Toute cette hospitalité se repaie après tout.»

Je souris, tentée une fois de plus de répéter cet étrange étreinte survenue la veille. Or, la présence d’Azmitia et le flou entourant notre relation ne m’y engage pas tellement. D’ailleurs, la vieille dame revient vers nous, Aster gazouillant dans ses bras. Le petit semble beaucoup l’apprécier, un sentiment de toute évidence réciproque.

«Bon, j’en ai assez de tenir la chandelle les jeunes. Corvus, je te laisse réfléchir à ce dont nous avons discuté hier. Prends soin de toi, gamin. Puis si le cœur t’en dit, il y a sur l’île Kokoae une vieille grincheuse qui ne serait pas mécontente de te revoir.»

Je fronce les sourcils. Attendez… Azmitia et lui ont discuté ? De quoi ? Clairement, j’ai loupé un épisode. Malheureusement pour moi, Mercia m’ignore consciencieusement alors que je l’interroge du regard, brûlante de curiosité. Avec un peu d’égocentrisme, je me demande s’ils n’ont pas discuté de moi. Or, je me doute que la vieille ne me dira absolument rien. Me remettant mon fils, elle s’approche du jeune homme pour simplement serrer un de ses bras avec un sourire doux. Elle l’aime bien, de toute évidence. Qu’est-ce qui s’est passé ?

«Bon Leonys, c’est l’heure d’y aller, on ne va pas rester planté là comme des radis pendant des heures non plus.»

J’hoche la tête, offrant un dernier petit sourire à mon hôte. Mon regard dit «merci», mais plus encore, peut-être même des choses que je ne connais pas encore moi-même. Je sens la main de Golden m’agripper avant que nous ne disparitions en laissant beaucoup de questions à notre suite. Et la perspective de plus encore.
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