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 Mangeons du corbeau [ft. Corvus Eddaryon]
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Bravoure Bresingra
Bravoure Bresingra

Poison


Messages : 90
Écus : 610
Âge du Personnage : 53 ans.
Métier / Occupation : Chef de Sakai.
Lieu de Résidence : Palais Obscur, Enogen.
Équipe Pokémon :
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Obscur, Zarbi ∅
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Poison


Message Sujet: Mangeons du corbeau [ft. Corvus Eddaryon]   Mangeons du corbeau [ft. Corvus Eddaryon] EmptyVen 10 Avr 2020 - 9:42

Mangeons du corbeau [ft. Corvus Eddaryon] 031t

Mangeons du Corbeau

feat. Corvus Eddaryon.


D
es lettres étaient éparpillées un peu partout sur le bureau, créant un désordre atypique pour la chef de Sakai. Il y avait divers écrits, des comptes rendus de messagers, des lettres de nobles, des rapports d’espionnage et même quelques lignes de chiffres représentant le budget actuel du royaume, le tout bien sûr annoté par ses conseillers. La chef était accoudée sur son bureau parcourant le dernier rapport de ses « Yeux et Oreilles » comme certains appelaient son réseau d’informateurs. La couleur jaunissante des pages – parfois tachées de liquide dont l’origine gagnait à rester mystérieuse – contrastait avec le bois sombre et lustré du vieux meuble. Cela faisait des années qu’elle n’avait plus besoin de vérifier la signification des points marqués à la vas-vite sur le papier. Ce code, elle l’avait inventé elle-même durant sa jeunesse, plus par ennui que par utilité pratique d’ailleurs. C’était un coup de chance qu’elle y trouve désormais une utilité. Il fallait avouer que les zarbis du château étaient une constante source d’inspiration pour ses petits méfaits. Les yeux disparates de la Dame parcouraient les lignes de points entremêlés avec fluidité. Il lui semblait que depuis la Lumière, les affaires de Sakai s’empiraient à un rythme alarmant. La vieille nation avait déjà du mal à gérer les mystérieux pouvoirs, sans non plus devoir rajouter les royalistes dans le lot.

Elle roula en boule la feuille avant de la jeter dans l’âtre. Les flammes léchèrent le papier avec l’appétit d’un lougaroc, ne laissant rien d’autres que quelques maigres petites cendres. Elle se recula contre son dossier en soupirant lourdement. Un ennui de plus à gérer. Pourquoi le monde ne pouvait-il pas simplement tourner sans à-coup ? Elle prit une gorgée de thé, le regard vide mais l’esprit songeur et s’étouffa aussitôt en recrachant le liquide brûlant.

« SINDRI ! MON THÉ ! » cria-t-elle.

Elle reçut pour toute réponse, un timide « Désolé ! » à moitié étouffé par la porte. Bravoure reposa vivement sa tasse sur le bureau. Un peu de liquide éclaboussa ses affaires. Brigit ne cessait d’augmenter les doses de sa médecine, à un point où toutes ses boissons étaient devenues imbuvables. Ce n’était plus du thé mais une espèce de lotion concentrée au goût tellement amer qu’elle aurait tout aussi pu bien boire un théffroi. Elle souleva la tasse et la touilla un peu, lorgnant suspicieusement le liquide. Non, pas un théffroi. Malheureusement. Ses médicaments n’avaient plus d’effets depuis la Lumière. Evidemment ça n’allait pas tuer, mais son souffle en était bien réduit et elle se fatiguait plus vite qu’avant. Une journée passée à gérer les problèmes et elle s’écroulait dans son lit pour dormir comme un dodoala.

Vengeance reniflait les papiers sur son bureau avec un intérêt non caché. Elle gigotait vivement de droite à gauche, petite et frêle. Bravoure la souleva pour la prendre dans sa main, la mettant à hauteur d’yeux pour l’observer plus facilement. Elle pouvait presque se perdre dans ces deux pupilles noires qui la regardaient fixement. Un abysse sans fond de noirceur. Il aurait été si simple de fermer son poing pour l’écraser.

« N’en as-tu pas marre d’être déplacée dans tous les sens ? Bougée comme un pion sur échiquier au gré de mes humeurs. » demanda-t-elle en faisant glisser la chenille entre ses doigts.

L’aspicot ne remuait plus. Même lorsqu’elle la tenait juste par le bout de la queue ou lorsqu’elle refermait ses mains autour d’elle pour la plonger dans le noir. Pas de morsure, pas de dard planté dans peau, pas de poison lui brûlant les veines. Non, juste de la complaisance, un abandon complet à son sort. Bravoure n’avait jamais su si c’était par peur ou par confiance. Elle préférait que ce soit le premier, il n’était jamais bon de lui faire confiance. Elle baissa sa main pour laisser le pokémon glisser sur ses genoux.

« Si je t’offrais l’opportunité de me trahir, le ferais-tu ? Pour quel prix ? » poursuivit-elle. « Pour qui ? Qu’est-ce qui pourrait pousser un jeune homme à trahir sa famille… Richesse ? Gloire, pouvoir ? L’amour ? »

Elle attrapa sa tasse, se résignant à en finir le contenu. Reconnaissance. Liberté. Si le garçon lui ressemblait un tant soit peu voilà ce qui ferait pencher son cœur.

« Corvus Eddaryon. Fils d’Assam et d’Ewa, héritier des Eddars et maintenant preux cavalier aérien. Tu fais la fierté de ta nation. » dit-elle. Elle resta silencieuse quelques secondes avant d’avaler une autre gorgée. « Tu penses que c’est trop ? Il faut que je fasse bonne impression. »

La petite chenille remua sur ses genoux. Bravoure la ramassa pour la reposer sur le bureau. Déplacer les petites choses pour qu’elles soient là où elle voulait qu’elles soient. Voilà un art bien particulier auquel elle s’attelait. Pas toujours couronné de succès mais, quand elle arrivait à ses fins, le résultat était bien souvent à la hauteur de ses attentes. Quand elle arrivait à ses fins.

Assam était intouchable. Argent, relations et puissance, il avait tout, même une famille. Cependant chaque chose à sa faiblesse, c’est une loi fondamentale de la nature. Les pokémons étaient victimes de leurs types, les humains de leurs égos et même la plus rigide les roches courbait l’échine devant les éléments. Il fallait juste trouver l’eau qui éroderait l’armure d’influence du vieux noble pour qu’elle puisse finalement, le faire tomber. La Dame de Sakai avait une petite idée quant à où commencer ses recherches. Elle avait laissé Assam jouer pendant suffisamment longtemps, il était temps pour elle, d’officiellement entrer dans la danse.

Elle se leva de sa chaise, s’arrêtant quelques secondes devant le miroir pour remettre en place quelques mèches de cheveux sauvages. Elle ne cherchait pas spécialement à impressionner le jeune Eddaryon, avec un père comme Assam, elle serait surprise qu’une vieille dame éclopée comme elle puis avoir un quelconque effet. Elle sortit de sa salle de travail à grand pas, il ne fallait pas qu’elle soit en retard pour son rendez-vous, Sindri écarquilla légèrement les yeux en la voyant. Il jeta un coup d’œil en arrière, sur le bureau de la Dame ne se trouvait que quelques lettres et une tasse. Il referma la porte à clef. Bravoure prit les devants, aussitôt entourée de zarbis qui formaient des cercles autour d’elle. Le rouquin avait son regard braqué sur elle, ses yeux de caninos battus et sa moue tordue trahissaient son inquiétude.

« Sindri, ne t’as-ton pas appris que c’est rude de fixer ? »
sourit-elle.

« Veuillez m’excuser Dame Bravoure. » répondit-il en trottinant à sa suite. « Avez-vous bu votre thé ? »

« As-tu fait chercher le jeune Eddaryon ? » répliqua-t-elle sur le même ton, lançant un regard en coin au jeune homme. Le rouquin hocha la tête. « Parfait, alors j’ai bu mon thé. »

Sindri avait, comme lui avait indiqué Dame Bravoure, demandé à une jeune femme de chambre de discrètement contacter l’héritier de la maison du corbeau pour lui demander de rejoindre la chef de Sakai dans ses quartiers le plus rapidement possible. Discrétion était de mise, évidemment. Bravoure claqua ses mains et aussitôt les zarbis se dispersèrent, disparaissant dans les murs tels des fantômes. Les yeux étaient clos et la discussion qui suivrait une fois dans sa chambre, sera à eux seuls.

« Obscur, gardes tes enfants loin du fils d’Eddar. On ne voudrait pas lui faire peur, n’est-ce pas ? »

Obscur fila à toute vitesse dans le couloir. Le pauvre zarbi ne savait plus où donner de la tête depuis que la reconstruction avait commencée. Il vérifiait chaque pierre, chaque employé. Son palais méritait ce qu’il y avait de mieux. Il voulait les larges roches noires des pics, ces choses-là même qui ne ressemblaient à aucune autre et non pas de stupides pierres de rivières. C’était d’un point de vu économique, très agaçant mais, le zarbi avait raison sur un point, Sakai se devait d’imposer force et puissance. Le palais était le symbole même du royaume – et même d’Ekoe, si Bravoure était franche  – c’était lui qui avait inspiré la bande noire sur le blason, et non pas la noirceur de l’âme des sakaiens comme l’aimaient l’affirmer les kunois. Bravoure aussi pouvait jouer à ce jeu de « Votre royaume est pire que le notre ! ». Très certainement que les kunois avaient pris la plus stupide des filles comme chef dans l’espoir que petite magicarpe devienne grand léviator. Les fous avaient oublié que la nature humaine reste immuable.

Elle entra dans sa chambre. Les murs tapissés de pourpres et entremêlés de lugulabres brodés dataient d’un ancien temps, celui des rois et de leurs valets et où le peuple n’était rien d’autre que les larbins des nobles. Quelle époque maudite. Les meubles aussi avaient subit le passage du temps, le cirage n’était plus aussi brillant et les visages gravés dans le bois avaient gagnés quelques rondeurs. Le lit trônait, immense, accolé contre le mur gauche et à peine éclairé par les vitraux des fenêtres. Elle avait allumé quelques bougies parfumées qui étaient supposées aider sa respiration en plus d’avoir le bénéfice d’éclairer la salle. Bravoure n’aimait pas cette pièce et ses vestiges, elle lui rappelait ses erreurs mais aussi ses ennemis. Elle ne s’y trouvait actuellement que parce que sa magnifique tour avait été en partie détruite par l’abomination qui s’était abattue sur le château. Malgré son dédain du lieu, le cadre intime de sa chambre à coucher servirait suffisamment bien ses intentions.

Elle s’installa à la fenêtre, laissant son regard descendre sur la cour grouillante du palais. De là où elle était, elle pouvait voir les entraînements militaires. Les rangs de l’armée s’étaient bien amaigris, la majorité des soldats ayant été déployés dans tout le royaume pour aider la population à gérer ses nouveaux pouvoirs et reconstruire. Bravoure avait aussi perdu sa tour de guet. Maintenant elle avait plus d’angles morts que de doigts dans ses mains. Impossible de voir l’infirmerie ou les jardins, sans parler de la lourde porte d’entrée. Elle détestait cela, ne pas être en contrôle, ne pas pouvoir voir, se sentir acculée comme une bête.

« Sindri, fais-le entrer lorsqu’il arrivera puis laisses-nous. » ordonna-t-elle.

Le jeune homme fit une courbette avant de sortir de la pièce, laissant claquer derrière lui la lourde porte que Bravoure avait de plus en plus de mal à pousser ouverte. Elle était presque enfermée dans son château. La peur lui donnait des envies de meurtre.

Des serviteurs avaient déposé quelques desserts sur la table, saupoudrés de sucre et encore tièdes. Bravoure remarqua un morceau de tarte aux myrtilles, Hilda la gâtait. Elle sourit doucement. C’était pour eux qu’elle faisait ça, pour la paix, pour Sakai. La scène était posée, les outils déguisés, il ne manquait plus que le pantin pour que la pièce puisse enfin commencer. Celle-ci sera une tragédie, elle l’avait décidé. Trois coups francs résonnèrent contre la porte.

« Entre donc, je t’attendais. »


Elle détache son regard de la cour, pour se tourner vers la porte, un air paisible sur le visage.



« halloween »
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Corvus Eddaryon
Corvus Eddaryon

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Message Sujet: Re: Mangeons du corbeau [ft. Corvus Eddaryon]   Mangeons du corbeau [ft. Corvus Eddaryon] EmptyVen 10 Avr 2020 - 12:30


LET’S EAT SOME CROWS
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La vie de Corvus, à Enogen, était rythmée par les missions que lui donnaient les têtes pensantes qui dirigeaient l’armée. Ces missions, toutes plus nombreuses les unes que les autres, étaient si ennuyeuses que Corvus en était venu à les classer par ordre d’intérêt, faute de meilleure occupation. S’il avait compris depuis longtemps qu’il ne pouvait décemment pas casser des têtes à tout bout de champ – ce n’était pas comme ça qu’on préservait la paix, n’est-ce pas ? – force était de constater que, dans l’esprit de Corvus, ces trois dernières années – un an pour être soldat, deux pour être cavalier – passées à suer pour obtenir sa place avaient un arrière-goût plutôt … amer. Le noble ne s’était pas engagé pour faire office de nourrice, pourtant c’était à cela que ses missions le réduisaient le plus souvent. Le reste du temps, le camp militaire était sa seconde demeure et dès qu’il le pouvait, Corvus ne manquait pas de parfaire l’entraînement de ses pokémons.

Si le caractère de Salava n’était plus à découvrir, son Osselait Shama s’était révélé être un pokémon plutôt belliqueux malgré sa petite taille et ô combien rancunier. Il s’énervait vite et ne reculait devant rien, pas même devant l’imposant Charkos de Cassius. Saphira, sa Draby, goûtait peu à l’idée de se battre et préférait de loin suivre des yeux le vol assuré des oiseaux et des dragons qui composaient l’armée de Sakai. Quand à Soleil … Soleil, lui, demeurait égal à lui-même : il était toujours le premier pour faire des âneries, et toujours le dernier pour les assumer. C’était bien sur son cas, pourtant, que Corvus comptait se pencher aujourd’hui. Si le jeune homme n’avait eu aucun mal à faire monter Saphira sur le dos de Skadia – après tout, ne le lui avait-il pas promis ? – Soleil, lui, refusait catégoriquement de poser ne serait-ce qu’une patte sur l’Airmure … il fallait bien avouer que le petit Pichu était absolument minuscule à côté de cette grande carcasse d’acier, ce qui n’était pas pour jouer en sa faveur. Malgré les incitations toujours plus nombreuses de Corvus, Soleil restait campé sur ses positions, plus têtu que jamais.

« — Soleil, tu n’aurais pas peur par hasard ? » lui demanda finalement Corvus sur un air de défis … mais Soleil était plus malin que cela : les insinuations de son maître ne le touchaient plus désormais et loin d’en prendre offense, le petit Pichu se contenta de s’assoir sur le sol dur et froid du campement. Toujours perché sur son Airmure, Corvus fit mine d’abandonner « Tant pis alors, je te laisse avec Crâne Dur dans ce cas » affirma le cavalier. Comme il s’y attendait, Corvus vit Soleil jeter un regard furtif en direction de l’énorme Charkos. Peu rassuré à l’idée de rester seul avec cette énorme chose, Soleil hésita. L’arrivée de Cassius fut une bénédiction inespérée pour lui et tandis que le formateur s’approchait de Corvus, le petit Pichu en profita pour s’éclipser.

« — Corvus » l’interpella Cassius. Bizarrement, le formateur s’était approché de lui, suffisamment pour pouvoir poser l’une de ses mains sur l’Airmure « Il y a une fille qui souhaite te voir à la sortie du campement. Dis-moi que ce n’est pas ta copine de Venovos parce que sinon, tu baisses dans mon estime, fils d’Eddar » déclara-t-il. Corvus fronça les sourcils, jeta par reflexe un regard au loin.

En entendant les paroles de Cassius, Salava – jusqu’alors couchée dans un coin du campement – leva brusquement la tête. Quoi ? Encore cette fille ? D’un bond, elle se dressa sur ses quatre pattes, laissa un grondement rauque s’échapper entre ses crocs pointus. D’un seul geste, Corvus descendit de Skadia … le jeune homme connaissait suffisamment la kunioise pour savoir que ce n’était pas elle – pourquoi viendrait-elle ici après tout ? – cependant, son imagination se perdait déjà dans d’innombrables suppositions. Qui était-ce ? Pourquoi lui ? D’un hochement de tête, Corvus remercia le formateur, abandonna Skadia. La Tritox lui emboitait déjà le pas lorsque, d’un signe de main, le cavalier lui ordonna de ne pas le suivre.

« — Salava, reste ici » lui intima-t-il.

Tandis qu’il laissait la Tritox derrière-lui, Corvus l’entendit grogner de plus belle et protester comme jamais. Lorsque le jeune homme rejoignit finalement ladite fille, ce qu’elle lui dévoila renversa toutes les suppositions qu’il avait pu faire.


***

Le Palais Obscur portait bien son nom. Même le plus ardent des soleils n’aurait pu éclairer les pierres sombres qui le composait, ni être en mesure de réchauffer l’atmosphère glaciale qui s’en dégageait ; à lui seul, ce palais résumait tout Sakai : froid, menaçant, austère. Ce n’était pas la première fois que Corvus s’y rendait, mais c’était bien la première fois qu’il y était convoqué de manière si personnelle. Que pouvait bien lui vouloir Bresingra ? Même si Assam aimait à prétendre que les Eddaryon tenaient une place importante à Sakai, Corvus n’avait encore jamais eu l’occasion de s’en rendre compte jusqu’à présent.

Partout où son regard se posait, le palais était marqué des vestiges que le Don avait laissé derrière lui. Des pans de murs manquaient parfois, lorsque ce n’était pas des morceaux de toit entier. Etait-ce là le prix à payer en échange de leurs pouvoirs ? Corvus n’y croyait pas tant l’échange lui paraissait ridiculement disproportionné. De la simple casse, en échange de pouvoirs démesurés ? Non, cela ne collait pas. C’était trop beau pour être vrai et Corvus n’avait pas tant de naïveté. Parce qu’on lui avait demandé d’être discret – quelle idée de demander à un garçon de sa carrure d’être discret, vraiment ! – Corvus avait volontairement laissé Skadia au campement et avait fait le chemin jusqu’au Palais Obscur à pied, prenant soin d’éviter les allées principales et les rues bondées de monde.

A son arrivée au Palais Obscur, les Zarbis qui hantaient habituellement le lieu avaient brillé par leur absence. Corvus n’était pas entrée par la Grande Porte bien sûre, mais du plus loin qu’il s’en souvenait cela n’avait jamais empêché les Zarbis de savoir que quelqu’un était là … non, leur absence était voulue, désirée, demandée. Un silence religieux environnait chacun des couloirs qu’il arpentait, si bien que seul le bruit de ses pas sur les dalles de pierres résonnait dans l’édifice. Qu’est-ce que Bresingra avait bien à lui dire, qui nécessitait tant de secrets ?

Les appartements de Bresingra se trouvaient dans la plus haute tour du palais – du moins, parmi celles qui lui restaient – et lorsque Corvus en atteignit enfin le sommet, il se retrouva face à un jeune homme aux cheveux roux. C’était Sindri, le garde du corps personnel de la cheffe … de toute évidence, le jeune homme attendait sa venue car aucune surprise ne traversa son visage lorsque Corvus apparut au détour des escaliers. Sans un mot, Sindri lui ouvrit la porte et une voix – celle de Bresingra – l’invita à entrer. Corvus entendit la porte se refermer derrière lui, tandis que son regard parcourait la pièce. Ils étaient seuls et quelque chose au fond de lui lui intimait d’être prudent. La réputation de Bresingra n’était plus à prouver, son père n’avait pas manqué de le lui dire. Le regard sombre de Corvus la parcouru un instant, la dévisagea … c’était la première fois qu’il se trouvait en sa présence et, tel un corbeau se posant sur un vieux rosier rongé par l’hiver, Corvus se méfiait de ses épines.

« — Vous m’avez fait demander, Madame » affirma le cavalier.

Des œufs, Corvus avait la sensation de marcher sur des œufs. Une pente glissante et abrupte s’offrait devant lui, loin des routes pavées jusqu’à présent tracées pour lui.
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Message Sujet: Re: Mangeons du corbeau [ft. Corvus Eddaryon]   Mangeons du corbeau [ft. Corvus Eddaryon] EmptyVen 10 Avr 2020 - 18:21

Mangeons du corbeau [ft. Corvus Eddaryon] 031t

Mangeons du corbeau

feat. Corvus Eddaryon.


L
e garçon lui rappelait bien plus son père que de sa mère. Peut-être était-ce parce qu’elle connaissait mieux ce premier. Peut-être aussi était-ce parce que c’était lui qu’elle redoutait le plus. Il avait la carrure d’Assam, cette même musculature imposante qui lui donne une aura d’importance et inspire le respect ou la crainte. Il se tenait non loin de la porte avec la posture rigide d’un soldat obéissant. L’armée avait fait de lui un brave jeune homme soucieux de plaire. Bien. Mais qu’en était-il de l’influence de son père ? Jusqu’où Assam avait-il pu étendre sa corruption sur ce jeune esprit ? Ou bien avait-il fait preuve de la même crainte que les précédents royalistes et avait gardé sa progéniture hors de ce conflit. L’homme avait-il les qualités qu’elle ne possédait pas ? Le scrupule d’utiliser son fils. Elle lui fit signe de s’approcher, en lui indiquant la chaise en face d’elle. A la guerre comme à la guerre. Personne n’avait eu de pitié à l’utiliser elle, pourquoi devrait-elle en avoir pour les autres ?

« En effet. Tu peux t’approcher, je n’ai jamais mangé un seul de mes cavaliers et je ne vais pas commencer par toi. »

Elle-même s’assit en face de lui, lissant sa robe pour éviter les plis. Il avait le regard perçant de sa mère, et probablement sa perspicacité aussi. Tout de noir vêtu, il aurait presque pu disparaître dans le décor s’il n’avait pas été aussi imposant. Pourtant il n’était pas pataud, au contraire, elle pouvait voir la noblesse de ses traits transparaître dans ses gestes précis. Elle le voulait pour ses propres desseins mais elle serait bête de ne pas reconnaître sa force. Tous les rapports qu’elle avait reçus sur le garçon confirmaient ses suspicions. Il était un excellent élément qui était sous-utilisé pour exécuter des tâches bégnines et barbantes. C’était malheureusement le cas de nombreux soldats de Sakai, les bandits n’étaient pas aussi fréquents que l’on voulait le croire et l’époque des guerres était bien trop récente pour raviver les tensions entre royaumes. La cavalerie aérienne n’était plus qu’une patrouille glorifiée pouvant aussi faire office de messager. Une véritable déchéance pour ce métier. Et certainement pire encore pour un jeune homme exigeant.

« J’ai beaucoup entendu parler de toi, Corvus Eddaryon. Fils d’Assam et d’Ewa, héritier des Eddars et maintenant preux cavalier aérien. Tu fais la fierté de ta nation. » commence-t-elle doucement. « Mais, on me dit aussi que tes talents, ton dur labeur n’est pas mis à profit. J’ai jeté un œil à tes dernières missions et je dois avouer que ta patience est remarquable. Quel gâchis, vraiment. » expliqua-t-elle avant de continuer presque songeuse. « Il faut dire qu’en temps de paix, les héros ne sont pas reconnus… Malheureusement, je crains que nous ne soyons plus en temps de paix. Du vin ? » proposa-t-elle.

Elle n’attendit pas sa réponse, le servant d’abord, puis elle-même. Elle avait pris soin de prendre l’une des meilleures bouteilles de sa cave, celle-ci venait d’un petit village à la frontière de Ran, l’un des rares lieux secs de Sakai où la vigne pouvait pousser à son gré. C’était un vin soyeux dont les doux arômes fruités évoquaient les fruits-rouges se mariaient parfaitement avec les pâtisseries du palais. Bravoure n’était pas forcément amatrice de sucreries mais elle avait découvert que le sucre avait l’avantage de masquer le goût de certains poisons. Ces pâtisseries là n’avaient pas été altérées bien évidement mais ça ne l’empêchait pas de maintenir la mascarade, même à huis clos.

« Tu as été discret, c’est bien. C’est une excellente qualité, tu sais ? Le fait de savoir s’adapter aux situations. Sakai a bien besoin de guerriers comme toi. »

Elle le regarda quelques instants avant de sourire. Comme pour chasser ses propos, elle prit un ton plus désinvolte en se reculant dans son siège. Elle fit tourner un peu le liquide écarlate dans sa coupe.

« Mais, tout cela est bien formel. C’est une habitude, pardonnes-moi. J’avais prévu que notre rencontre se fasse dans des circonstances plus réjouissantes mais malheureusement les évènements se sont précipités et je crains pour la sécurité de notre royaume… »


Elle prit une gorgée de vin, détournant volontairement son attention de lui. Ne pas l’assaillir, le laisser espérer. Elle soupira doucement, regardant à travers la fenêtre. Quelques oiseaux s’envolèrent, probablement chassés par les zarbis qui continuaient à se faire discrets. Le fait est qu’elle était réellement inquiète pour le futur de Sakai mais ce qu’elle craignait était bien plus personnel que ce qu’elle laissait croire. L’idée d’une guerre civile la terrifiait. Elle avait vu les ravages que celle-ci avait laissé sur les habitants, la crainte dans leurs regards, la manière dont ils jugeaient leurs voisins comme s’ils s’attendaient à un coup de poignard dans le dos, les accusations soufflées à demi-mots. Sakai avait réellement commencé sa descente suite à celle-ci. Tout cela à cause d’un roi indigne de son peuple.

« Mais, je dois t’ennuyer. Tu es jeune, tu as sûrement mieux à faire qu’écouter les inquiétudes d’une vieille dame. Dis-moi Corvus, comment s’est passé ta journée ? As-tu pu profiter du ciel ? Les journées se font plus douces, c’est un plaisir d’être dehors. » expliqua-t-elle avec sincérité.

Elle patiente. Chaque chose en son temps. Il était peut-être un corbeau mais sa mère tenait plus du loup, elle essayait de voir à quel point elle pouvait le faire baver en lui suggérant l’idée d’un os. Elle devait commencer par l’amadouer. Le détendre serait compliqué et certainement pas réalisable en une seule fois. D’autres visites seraient nécessaires, dans d’autres lieux avec des confidences. Pour l’instant elle avait une mission à lui confier et elle voulait être sûre qu’il l’accepterait. Que ce soit par volonté de reconnaissance, devoir envers sa patrie ou envie de s’envoler loin d’ici. Vers Kuni peut-être.


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Message Sujet: Re: Mangeons du corbeau [ft. Corvus Eddaryon]   Mangeons du corbeau [ft. Corvus Eddaryon] EmptySam 11 Avr 2020 - 15:45


LET’S EAT SOME CROWS
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Descendant d’une des plus vieilles et anciennes lignées de Sakai, Corvus avait grandi au milieu des nobles et de leurs belles paroles. Il avait appris à déceler leurs manœuvres, leurs stratégies, parfois même leurs desseins. Bravoure Bresingra ne semblait pas bien différente et Corvus ne mit pas longtemps à comprendre, avec une exactitude quasi parfaite, ce qu’elle était en train de faire. Tenter de faire.

Durant tout son petit discours, Corvus était resté silencieux, suivant des yeux chacun de ses gestes, écoutant chacune de ses paroles. Le jeune homme n’était pas connu pour être initiateur de discussions et aujourd’hui ne faisait pas exception à la règle. Lorsque Bresingra l’invita à s’assoir, le jeune homme s’exécuta sans discuter, ignorant volontairement sa remarque qui, à n’en pas douter, n’aurait pas manquer de faire sourire n’importe qui d’autre. La présentation qu’elle fit de lui, bien qu’élogieuse et chargée de compliments, fit naître en lui un sentiment de méfiance que Bresingra, bien malgré elle, ne manqua pas de nourrir de ses paroles. Il fallait dire que la sakaienne partait avec un handicap de taille : si Corvus ignorait dans quoi traînait exactement son père, il n’était pas sans connaître la rancune viscérale et profonde qu’il avait envers la cheffe de Sakai. S’il se gardait bien de le crier ouvertement, leur mésentente n’était un secret pour personne et encore moins pour Corvus, son fils unique, qui n’avait jamais vraiment cherché à comprendre d’où pouvait bien venir cette rancœur. Bien que loyal envers sa maison, le jeune homme avait appris, de par sa mère, à forger ses propres idées, mais force était de constater que pour l’heure, les apriori d’Assam se révélaient plutôt exactes. Ne venait-elle pas à l’instant même de l’amadouer ? Comme tous les nobles, Corvus n’était pas dénué d’un certain orgueil … bien sûre que ces missions stupides faisaient outrages à son rang, Corvus lui-même ne cachait pas son avis sur la question. Et puis, il y avait cette aura sombre et étrange qui planait tout autour d’elle, violette, venimeuse. Avec le temps, Corvus avait finis par comprendre que, loin de se contenter de résumer les capacités magiques des gens, ces auras représentaient leur vraie nature, celles qui n’étaient pas toujours visibles, celles même qu’on tentait de cacher. Dans son choix, le Destin n’avait rien laissé au hasard. Bresingra faisait-elle exception à la règle ? C’était peu probable, pourtant une part de lui l’espérait ; une part de lui espérait que Bravoure Bresingra n’était pas la vieille femme aigrie et vicieuse dont Assam aimait tant faire le portrait.

La cheffe lui tendit un verre de vin et Corvus l’avisa un instant, méfiant. Ne pas l’être aurait été stupide : après tout, ne l’avait-elle pas fait venir ici en secret ? Et n’était-elle pas, de manière plus ou moins officielle, l’ennemie des Eddaryon ? Et, pire encore, pouvait-il vraiment fermer les yeux à l’avertissement du Destin ? Oui, bien sûre qu’il allait le faire. Corvus détailla un instant la robe sombre du vin, le fit tourner dans son verre, laissa l’air l’aérer. Bresingra ne pouvait pas se débarrasser de lui aussi facilement, elle était plus maline que ça. Tandis qu’elle le félicitait de sa discrétion, Corvus prit une première gorgée de vin. Elle en rajoutait, encore, toujours … ce qu’elle avait à lui dire ou à lui demander devait être important, pour nécessiter tant de belles paroles. Silencieux comme jamais, Corvus la regarda parler, l’écouta à moitié … non, elle ne l’ennuyait pas, il savait juste ses paroles vides de sens et emplis d’une fausse sincérité ; c’était du moins ce qu’elle lui inspirait. Pendant un instant, Corvus fut tenté d’entrer dans son jeu, de faire l’idiot, de plonger dans sa toile, mais la peur de s’y prendre le retint. Assam lui avait jadis enseigné que la plus grande erreur que pouvait commettre un homme était de sous-estimer ses ennemis et si Corvus avait bien envie de la voir s’aventurer sur cette voie là – de lui faire croire qu’elle pouvait le sous-estimer – il savait aussi qu’il devait prendre garde à ne pas lui-même tomber dans ce piège. Etait-il prêt pour ce genre de jeu ? Rien n’était moins sûr.

Corvus demeura silencieux, même après la fin de son discours. Elle lui avait posé une question, pourtant le sakaien s’était muré derrière un regard sombre qui la dévisageait. Le premier pas que venait de faire Bresingra avait fait trop de bruit, Corvus l’avait vu venir de loin avec ses sabots de Bourrinos … pourtant, une part de lui voulait lui donner une chance, une chance de lui montrer qu’elle était autre chose que ce qu’Assam disait d’elle. Cela faisait 17 ans qu’elle régnait sur Sakai, Corvus voulait comprendre pourquoi et surtout comment … son esprit soi-disant diabolique ne pouvait en être la seule cause. Lorsque, finalement, le jeune homme détacha son regard d’elle, il porta pour la seconde fois son verre à ses lèvres et en contempla la robe jusqu’à ce que, dans sa bouche, ses arômes aient disparu.

« — Vous savez comment mon père vous appelle ? » lui demanda-t-il finalement en relevant les yeux vers elle, rompant enfin le silence qu’il avait instauré. Il n’attendait pas de réponse, bien sûre « La Reine Poison » répondit-il de lui-même. Une moue suspicieuse traversa son visage « J’ai envie de croire que son avis vous concernant est subjectif » déclara Corvus « Vous ne tarissez pas d’éloges à mon sujet, la prochaine fois ne vous donnez pas tant de peine. J’ai été à bonne enseigne, je connais les pas de cette danse » affirma-t-il. L’hypocrisie était une seconde nature chez les nobles et Corvus y était coutumier. Finalement, le jeune homme se redressa dans son siège, raffermissant sa position « Dites-moi plutôt pourquoi vous m’avez fait venir ici » lui proposa-t-il finalement.

Arrogant, le Corbeau ? Si peu. Pourtant, aussi étrange que cela puisse paraître, c’était sa manière à lui de la respecter. Entrer bêtement dans son jeu n’aurait pas fait honneur à la stratège redoutable qu’elle était et, non content de leur faire perdre leur temps, cela n’aurait pas manquer, finalement, de l’agacer. Corvus restait un homme honnête et se jouer de quelqu’un n’était pas dans sa nature.
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Bravoure Bresingra
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Message Sujet: Re: Mangeons du corbeau [ft. Corvus Eddaryon]   Mangeons du corbeau [ft. Corvus Eddaryon] EmptyDim 12 Avr 2020 - 18:50

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B
ravoure éclata de rire. Un rire franc et honnête comme elle n’en avait pas eu depuis longtemps. Juste après son discours –Plus un monologue, soyons francs– le silence de Corvus avait été équivoque et inquiétant, elle garda néanmoins une expression neutre, continuant à jouer le jeu. Elle avait douté pendant une fraction de seconde, cherchant à savoir ce qu’elle avait fait de mal. Dehors les zarbis dessinaient la réponse, un simple mot de quatre petites insignifiantes lettres. Trop. Elle avait attendu sa sentence avec l’angoisse des premiers jours, fébrile mais silencieuse. Elle voulait savoir quel point elle avait échoué dans sa démarche.  Elle savait déjà qu’elle avait perdu cette partie et que je la danse venait de changer de rythme. Et puis le garçon avait décidé de parler. Elle n’avait pas pu cacher sa surprise et le rire s’était emparé d’elle.

La Chef de Sakai, faisait de son mieux pour contenir son éclat. Elle n’avait pas pu s’en empêcher. Entre l’honnête assurance du garçon et sa petite anecdote préalable, la situation était bien cocasse. Ah, voilà bien des années qu’on ne lui était pas ainsi rentré dedans avec si peu de grâce. Où donc étaient passée les fioritures et les demi-mots ? C’était dommage, il ne voulait pas jouer. C’était un peu une règle officieuse des échanges entre nobles, il fallait s’engouffrer dans la danse et risquer s’y perdre corps et âme. Corvus était bien trop fier – et sage – pour cela. L’égo de la Dame était néanmoins quelque peu froissé par son échec. Dans son orgueil elle savait tout de même reconnaître ses torts. Les sucreries fonctionnaient bien mieux avec les vieux. Elle reprit contenance.

« Excuses-moi, Corvus. » sourit-elle. Elle sentait les muscles de ses joues se tendre. Elle souffla doucement avant de continuer. « Reine ? Moi ? Oh, je hais ton père autant que je l’estime mais je dois bien t’avouer que je n’aurais jamais cru ça de lui. Me donner un titre auquel il tient temps… J’en serais presque flattée. »

Le sarcasme transpirait de sa voix. Elle reposa sa coupe sur la table. S’accoudant sur le bois sombre pour mieux regarder le jeune homme qui se révélait plein de merveilles. La vérité était que ce surnom la rendait furieuse. Ce n’était pas tant ce que le nom insinuait sur elle mais, plus le titre en lui-même. Reine. Ça lui donnait envie de vomir. Elle ne supportait pas être d’associée à eux à travers ce mot. Elle n’était en rien comparable à ces malfrats. Qu’ils gardent leurs couronnes, elle ne servait que son peuple.

« Enfin… j’apprécie ta franchise, c’est rafraîchissant. »

Malgré tout, la Dame se sentait étrangement réjouie. Son plus grand défaut était d’apprécier l’adversité. Le garçon était droit, peut-être trop pour être au goût d’Assam. Il ne se laissait pas marcher sur les pieds et ne réclamait – pour l’instant – que de l’honnêteté. Il avait choisi le met le plus rare en ces lieux. Heureusement Bravoure était riche et de l’honnêteté, il lui en restait justement un petit paquet.

« C’est tout de même vexant de voir le peu de confiance que tu as en ta chef. Je ne t’ai pas menti, Corvus. Sakai est en danger et tu es compétent. Je t’ai appelé ici pour te faire une proposition, il fallait juste que je mette les formes. »

Ce qui aussi, n’était pas un mensonge. Il y avait une manière d’annoncer les choses, un côté théâtral pour embellir la chose. Sans ces enjolivements qu’il prenait pour des mensonges, les conversations seraient bien ternes. Néanmoins, elle allait descendre à son niveau et continuer avec franchise. Il était déjà braqué, elle n’avait pas besoin d’empirer la situation en s’entêtant avec la mise en scène de coutume.

« Comme tu le sais, Il y a eu deux tentatives d’assassinat et une troisième très probablement réussie sur les chefs de Mido et Ran. Et évidement, on accuse à tort Sakai. »

Elle fit la moue quelques secondes avant de plonger son regard dans celui de Corvus, rassemblant tout son courage pour prononcer ces simples mots. La Chef de Sakai ne prenait pas ses serments à la légère. Elle ne serait, autrement, pas digne de la confiance son peuple.

« Je te promets, Corvus, que ni moi, ni le conseil n’avons à voir avec ces complots. Mais il nous faut réagir, se préparer et s’informer. Je crains la venue d’une guerre et je n’ai aucune idée d’où l’ennemi va surgir. Sakai a besoin d’yeux et d’oreilles dans ces royaumes pour garder un œil sur les secrets et alliances. »

Cela lui permettrait aussi de surveiller ses propres comploteurs en toute sérénité. Il fallait qu’elle déniche tous les royalistes un à un pour débarrasser Sakai de ces mauvaises herbes. Evidemment, Corvus – s’il acceptait – ne serait pas le seul espion envoyé en mission. Quatre étaient déjà partis, un pour chaque royaume mais, le garçon n’avait pas besoin de savoir cela. Son idée était de se servir de lui comme appât. Il était intelligent, fort mais remarquable. Elle n’avait aucun doute sur le fait qu’il pourrait récolter d’importantes informations, elle doutait simplement du fait qu’il ne se fasse pas repérer. Chose qu’elle comptait utiliser à son avantage. Si l’attention était braquée sur lui, alors les autres pourraient agir en paix.

« Je veux que tu sois ces yeux et ces oreilles. Tu es observant Corvus et tu es aussi issu d’une influente famille noble. Tu n’auras aucun mal à établir des relations et récupérer des informations. Je ne te demande rien de plus que de porter attention à ce qui t’entoure et de me rapporter, à moi où au conseil, si cela peut te mettre plus à l’aise, ce qui te semble sortir de l’ordinaire. »

C’était une lourde tâche qu’elle lui confiait. Plus dangereuse que ce qu’elle ne laissait entendre mais elle savait pertinemment que le garçon n’était pas assez fou pour s’attendre à de la facilité. C’était là où entrait en jeu son entraînement militaire qui, elle supposait, le garderait vivant en cas de pépin.


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Message Sujet: Re: Mangeons du corbeau [ft. Corvus Eddaryon]   Mangeons du corbeau [ft. Corvus Eddaryon] EmptyLun 13 Avr 2020 - 10:16


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Corvus ne partagea pas son hilarité et face à son rire, le jeune homme se mura dans un silence glacial, impassible. A sa place, Corvus n’aurait pas ri autant. Malgré tous ses défauts et tout son orgueil, Assam choisissait ses mots et ses titres avec parcimonie. Si Corvus n’était pas encore capable d’en comprendre tout le sens – certaines cartes lui manquaient encore – il en savait suffisamment pour percevoir certains de ses sous-entendus. Près de vingt ans de règne à la tête du Conseil, jamais contestée, toujours approuvée. Assam confondait peut-être aptitude et absolutisme, et si ce n’était pas le cas ? Dans sa rancœur, il ne lui était pas venu à l’esprit que Bresingra était toujours là parce qu’elle était compétente – parce qu’elle était une bonne cheffe – et plutôt que d’accueillir cela comme une paix lénitive, Assam préférait y voir de viles manigances destinées à la voir rester au pouvoir. Ça, Corvus l’avait bien compris. Quant au poison, le jeune homme s’imaginait qu’il faisait référence aux paroles venimeuses de Bresingra, à cette manière qu’elle avait – tout comme Assam – de choisir ses mots avec beaucoup, beaucoup d’attention. Corvus était loin, bien loin de la vérité, mais comment aurait-il pu le savoir ?

Assam ne voulait pas être roi. Si Corvus ignorait dans quoi trempait son père, il savait cependant qu’Assam n’aspirait pas à prendre la tête de Sakai. Au fond de lui, malgré tous les changements vécus par leur pays, il gardait cette loyauté ancestrale qu’avaient toujours voué les Eddaryon aux rois de Sakai, comme si la servitude faisait partie de leurs gènes. Sa haine pour ce nouveau pouvoir en place – le Conseil – et toutes les conséquences que sa mise en place avait impliqué – la chute des nobles royalistes dont la plupart des Eddaryon avaient fait partie – avaient aveuglé Assam, qui avait rassemblé toute sa rancœur sur une seule et même personne. Cette rancune obscurcissait son jugement et l’empêchait d’admettre que, malgré tout ce que lui inspirait Bresingra, sa place en tant que cheffe n’était pas volée. Corvus, lui, n’avait pas ces œillères, mais toute sa vie durant le même son de cloche avait raisonné dans son esprit : Bresingra était le mal, il fallait s’en méfier. Aujourd’hui, il avait l’occasion de se faire sa propre idée de la chose, mais il n’en demeurait pas moins à l’écoute des avertissements de son père. Corvus n’avait pas la naïveté de croire que sa brusque irruption sur l’échiquier du pouvoir était dû au hasard : la Reine Blanche tentait de faire sien le Cavalier Noir adverse et cette manœuvre ne lui échappait pas. Pas du tout.

Comme il l’avait fait un peu plus tôt, le jeune homme écouta les paroles de Bresingra adossé au fond de son siège, l’abandonnant dans un nouveau monologue. Corvus n’était pas de ceux qui croyait Sakai responsable des malheurs des autres nations. Quel sakaien digne de ce nom pouvait bien penser cela, vraiment ? Le jeune homme qu’il était, idéaliste, avait foi en l’intégrité de son pays. Quel intérêt Sakai aurait-elle bien eut de semer le trouble ainsi ? Aucun. La guerre ne leur était d’aucun intérêt et Corvus le savait. Il savait aussi, cependant, que la paix ne durerait pas, n’était pas faite pour durer. En cela, il rejoignait l’idée de Bresingra : Sakai était en danger. Le chaos était à leur porte et non content de venir de l’extérieur, il venait aussi de l’intérieur, de ces nobles royalistes avides de revanche qui ne manqueraient pas, à n’en pas douter, de se servir de la faiblesse de Sakai pour redorer leur gloire passée. C’était le problème, avec la trahison : elle ne venait jamais de l’extérieur.

Lorsque, finalement, Bresingra lui dévoila enfin les raisons de sa présence ici, Corvus souleva les sourcils. Elle voulait donc qu’il espionne pour elle … c’était étrange, inattendu. Une part d’elle prenait des risques. Considérait-elle la loyauté du garçon acquise ? Le jeune homme en doutait … non, c’était un test, une manière de l’évaluer. Pouvait-elle lui faire confiance ? L’avenir ne manquerait pas de lui donner cette réponse. Comme il l’avait fait un peu plus tôt, Corvus demeura silencieux, accusant les paroles de la vieille femme. Elle allait vite prendre l’habitude.

« — Mon père ne veut pas être roi, ni même votre place » affirma Corvus pour commencer « Il abhorre simplement l’idée que ce soit vous qui nous dirigiez. J’ai bien peur que ce soit … viscéralement personnel. Mais je ne vous apprends rien » déclara-t-il. Personnel, oui, c’était peu de le dire … mais était-ce nécessaire de le répéter ? Tout le monde le savait, Bresingra mieux que les autres. Il fit une courte pause, avisa son verre avant de continuer « Votre demande ne manque pas de surprises, je dois le reconnaître. L’armée m’envoie souvent en vadrouille bien au-delà de nos frontières, quel hasard improbable. Cela facilitera ma mission, assurément » déclara-t-il, l’air de rien. Ce n’était pas un hasard bien sûr et Corvus le savait. Bresingra ne s’en était pas cachée. Après tout, n’avait-elle pas jeté un œil à ses dernières missions ? Jusqu’à quel point, telle était la question, jusqu’à quel point l’avait-elle surveillé ? Corvus se le demandait bien « Y a-t-il un endroit que vous aimeriez me voir plus … surveiller … que d’autres ? » lui demanda-t-il. Un royaume plus qu’un autre, une ville en particulier ?

Cela ne changerait pas grand-chose pour lui. L’armée continuerait de l’envoyer vaquer aux quatre coins d’Ekoe, il continuerait de supporter ceux qu’il devait escorter et il continuerait de faire tâche partout où il passait. Bien des stratèges ne manqueraient pas de rire au nez de Bresingra pour un choix si peu avisé. Corvus Eddaryon ? Un espion ? Et pourtant, elle avait bien raison : c’était si grotesque que personne n’y croirait. Personne.
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Message Sujet: Re: Mangeons du corbeau [ft. Corvus Eddaryon]   Mangeons du corbeau [ft. Corvus Eddaryon] EmptyJeu 16 Avr 2020 - 9:22

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auvre Corvus Eddaryon, il se réfugiait dans sa naïveté comme un enfant s’accrochait à un nounours déchiré. La réalité frappait à la porte mais il préférait se boucher les oreilles et éteindre les lumières. Elle s’était retrouvée à sa place auparavant. Refusant de voir les tords de sa famille, préférant se construire une illusion façonnée avec des demi-vérités. Néanmoins elle avait aussi fait preuve de plus de jugeote en réalisant bien plus tôt les manigances de sa famille. Rien de ce qu’elle ne lui dirait le ferait changer d’avis, il était trop fier pour cela, trop attaché à sa fiction. Même en lui mettant le nez dessus elle n’était pas certaine que ce soit suffisant. La chute allait être douloureuse et elle ne voulait pas être celle qui le pousserait de la tour.

Malgré l’ombre d’Assam qui planait sur leur conversation, Bravoure restait soulagée de voir qu’il acceptait sa proposition. Même si c’était seulement à demi-mots. Il n’y avait pour l’instant pas de réel coup fourré. C’était un test. Elle voulait apprendre à le connaître personnellement, définir ses limites, ses défauts et ses qualités. Déjà, elle avait pu déduire que l’honnêteté convenait mieux au garçon. Soit, elle ferait en sorte de ne pas lui mentir. Elle ne lui ferait pas, non plus, l’affront de confirmer ses suspicions.

« Kuni. » répondit-elle simplement.

La nation bleue. L’ennemi centenaire de Sakai et l’unique autre royaume a avoir été épargné par les diverses tentatives d’assassinat. C’était aussi le royaume qui avait le pouvoir le plus vacillant. Si on excluait évidement Sakai qui venait de perdre l’un de ses conseillers alors que deux autres étaient blessés. Non, la faiblesse de Kuni ne venait pas d’accidents mais d’une simple incompétence. Le garçon n’aura aucun mal à naviguer dans la région ravagée par la tempête qui avait à peine eu le temps de se relever de la première qu’une autre venait la frapper de plein fouet. Elle avait aussi entendu quelques rumeurs intéressantes concernant Corvus et une certaine Leonys Valencia. Elle espérait sincèrement pour le garçon que ces rumeurs étaient fausses, les kunois ne laissaient derrière eux que des cœurs brisés.

« C’est le seul royaume qui n’a pas été victime d’attaques et ses habitants, pauvres victimes, se sont réfugiés dans tout Ekoe. Il est possible que l’assassin se cache parmi eux. Ce serait une occasion en or. »
développa-t-elle un peu plus. « Qu’en penses-tu ? »

L’envie d’évoquer le bal dont toute la ville semblait parler lui brûlait la langue. Ce n’était pas souvent que la maison d’Eddar était source de ragots, et encore plus rare que l’un de ses membres pilier soit impliqué. Néanmoins, elle doutait que le garçon apprécie qu’elle mette son nez dans ses affaires personnelles. Après tout, s’il revenait meurtri de sa relation, cela pourrait s’avérer bénéfique pour ses plans. Il n’y avait rien de plus effrayant que l’envie de vengeance.  

Elle-même allait devoir mener de son côté des recherches sur la disparition de Ciras qui se faisait de plus en plus suspecte. Si Kuni était un ennemi désigné, Mido n’était pas non plus à négliger. La nation verte avait trouvé le moyen de rester bien silencieuse durant l’histoire d’Ekoe, ne participant qu’à demi-mots aux divers conflits. Avaient-ils accumulé de la rancune ? Quoi qu’il en soit, les forêts de midoyennes faisaient planer une ombre considérable sur la carte. Où avait disparu le chef ? Comment ? Pourquoi ?

Des mercenaires auraient revendiqué la capture pour une rançon, des assassins auraient rendu la tête pour l’utiliser pour faire chanter les royaumes. Rien ne s’alignait correctement et elle avait la furieuse sensation d’être la seule personne dans tous les royaumes à se soucier de cela. Les évènements s’enchaînaient avec brusquerie comme pour leur faire oublier ce détail. Même le conseil de Mido semblait avoir abandonné la traque. Elle devait en avoir le cœur net.


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Message Sujet: Re: Mangeons du corbeau [ft. Corvus Eddaryon]   Mangeons du corbeau [ft. Corvus Eddaryon] EmptyJeu 16 Avr 2020 - 14:37


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Kuni … à ces mots, le cœur de Corvus se serra, s’arrêta. Kuni. Corvus ne croyait pas au hasard et, suspicieux comme jamais – l’éducation d’Assam avait fait son œuvre – le sakaien ne s’imaginait pas une seule seconde que la proposition de Bresingra était une coïncidence. De tous les royaumes qui s’offraient à elle, le choix de la cheffe s’était porté sur la nation de l’est. Pourquoi ? Etait-ce vraiment pour les raisons évoquées ? Elles se tenaient, certes, pourtant … pourtant, Corvus pensait à autre chose, s’imaginait autre chose. Jusqu’où Bresingra avait-elle poussé ses recherches le concernant ? Les récentes rumeurs impliquant Corvus et les Valencia n’étaient un secret pour personne, mais le jeune homme avait le sentiment que la vieille femme y avait porté attention et, pire encore, que son choix de l’envoyer à Kuni y était en partie mêlé. Qu’elle se servait de cela pour gagner des points. Regarde, je t’envoie chez ta copine, n’est-ce pas inespéré ? Ne suis-je pas sympathique, digne d’intérêt, de ta confiance, de ta loyauté ? Non, cela ne marchait pas. A vrai dire, cette manœuvre – celle qu’il pensait entrapercevoir –  le dérangeait. Entre lui et Leonys, il n’y avait rien, absolument rien, si ce n’était des rumeurs nées d’une simple broche et de quelques pas de danse, pourtant Corvus sentait en lui le devoir de la protéger, de la préserver. Ce dans quoi il s’apprêtait à mettre les pieds ne la regardait pas, ne la concernait pas, malgré cela le jeune homme pressentait que, d’une manière ou d’une autre, elle finirait par y être mêlée par sa faute si d’aventure il ne prenait pas garde. Il irait à Kuni, mais il se garderait bien d’aller la visiter. Pour quoi faire de toute manière ? Oui, pour quoi faire …

Corvus acquiesça en guise de réponse, s’attarda dans une réflexion. Kuni faisait, certes, bel et bien partie des nations à avoir été épargnée … pour l’instant. Les récents évènements, pourtant, poussaient Corvus à croire qu’aucune nation n’était responsable de ce qui se passait, que l’Ennemi était ailleurs, étranger. Après tout, la chose qui avait tenté d’assassiner Aryël Eladan n’était pas humaine. Avait-on retrouvé un seul corps depuis le début ? Aucun. Le jeune homme était tenté de croire l’hypothèse naïve mais pas moins vraie que les quatre royaumes n’étaient rien d’autre que des victimes et qu’aucun d’entre eux ne tiraient son épingle du jeu ; que face à cette vérité nouvelle, les chefs feraient front à l’unissons … si on les poussait dans cette voie-là. Construire des ponts plutôt que des murs, voilà ce qu’il fallait faire, mais visiblement Bresingra n’était pas de cet avis. Elle préférait se méfier de ses voisins, peut-être à juste titre. Que pensait-il de tout ça ?

« — Les informations diffèrent les unes des autres, mais beaucoup s’accordent à dire que l’assassin du bal masqué de Ran n’était pas humain » déclara Corvus « Maintenant que nous le savons, mon instinct me porte à croire que ses alliés se cachent quelque part loin de nous, plutôt que parmi nous » affirma le sakaien.

L’idée que l’assassin n’était pas seul était une évidence pour lui … il y avait eu trop d’attaques en trop de lieux pour être l’œuvre d’une seule et même personne. Si Corvus n’en avait pas été le témoin, il avait été attentif aux récits des différentes attaques que les chefs, successivement, avaient tant bien que mal essuyé. Corvus posa son verre désormais vide sur le bureau en bois sombre de la cheffe.

« — Je surveillerai Kuni parce que vous me le demandez, mais je doute que nos ennemis se trouvent là-bas » acheva-t-il enfin.

Elle lui avait demandé son avis, non ? Corvus le lui donnait. La théorie du complot n’avait pas encore gagné le cœur du jeune homme, mais il respectait les convictions de Bresingra. L’âge la rendait plus sage et plus avisée que lui, aussi le jeune homme se pliait-il à son jugement. En cela, Bresingra avait sa confiance, car contrairement à Assam, Corvus ne doutait pas de ses capacités à régner sur le long terme.
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Mangeons du corbeau

feat. Corvus Eddaryon.


L
e garçon sembla se braquer un peu. Ainsi Kuni était un sujet sensible. Au vu des informations qu’elle avait, elle supposait que c’était en lien avec la dénommée Leonys Valencia dont la présence au bal des Eddaryon avait généré beaucoup de remous. La Dame n’avait pas pris le temps de s’intéresser à cette affaire avec précision, trop occupée qu’elle l’avait été avec les récents évènements. ça ne l’empêcherait pas de le faire plus tard, les on-dit qui étaient arrivés jusqu’à ses oreilles s’étaient révélés croustillants bien que plutôt surprenants. Certains même parlaient de mariage arrangé. Une affaire qui assurerait la fortune des deux familles et qui pourrait être inquiétante si elle ne savait pas Assam si conservateur.

Elle fronça les sourcils à la réponse du garçon, faisant tourner le liquide écarlate dans sa coupe. Etrange qu’il mentionne l’assassin de Ran. Certes, les rapports s’accordaient sur son aspect inhumain mais il y avait aussi nombre de pokémon humanoïdes qui auraient pu sembler humain sous le faible éclairage et l’effet de l’alcool. Scalproie ou gallame par exemple. Elle avait eu un de ses espions qui, sous l’effet d’une drogue quelconque, lui avait affirmé être tombé nez à nez avec Arceus lui-même dans les rues de Vénovos. Depuis elle prenait ce genre de témoignages avec des pincettes. D’autant plus s’il y avait eu une fête bien arrosée le soir même. D’ici peu le peuple raconterait que l’assassin était en réalité l’incarnation humaine du dieu des cauchemars venu répandre le chaos sur Ekoe pour son plaisir malsain. Malgré tout, elle ne s’attendait pas à ce qu’un jeune homme tel que Corvus puisse donner raison à de tels dires. Elle l’avait imaginé plus pragmatique.

La suite de sa réflexion n’était non plus basée sur aucun autre fondement. Si Bravoure pouvait reconnaitre que l’instinct pouvait s’avérer utile, baser des décisions aussi importantes sur un simple sentiment était absurde. Tout dans les faits impliquait une volonté de monter les royaumes les uns contre les autres. Ou plutôt, tous contre Sakai. Cela laissait deux choix à Bravoure, s’enfermer dans un protectionnisme brutal ou faire patte blanche devant les autres chefs. Le premier était plus confortable pour elle mais risquait de leur porter préjudice à long terme.

« S’ils ne sont pas à Kuni, où donc ? Ekoe ne possède que quatre royaumes… et un archipel désert. »


Corvus soulevait quelques remarques intéressantes mais n’apportait aucune réponse. Ces questions-là, elle se les était posées bien avant la chute des murs du palais. Elle avait supposé au premier abord que Ciras avait été tué par un noble ambitieux, après tout elle n’avait entendu que du mal venant du premier conseiller midoyen. Néanmoins les deux attaques subséquentes avaient détruit toutes ses théories ne la laissant qu’avec des doutes et des pièces qu’elle n’arrivait pas à emboiter. Evidemment, le fils d’Eddar était comme le reste du monde, il ne pouvait pas lui offrir de solution claire à ses problèmes. Elle avait été sotte d’espérer.

« Néanmoins je comprends ta réflexion, l’ennemi pourrait venir de n’importe où. C’est pour cela qu’il est important de faire de la reconnaissance. C’est la devise de ta famille non ? La connaissance est le pouvoir. »

Elle se recula sur son siège. C’était du gâchis, réellement. La maison Eddar aurait pu être une fabuleuse alliée pour le conseil et offrir de nombreux chefs et conseillers à la nation. Ils avaient l’esprit, l’influence et le courage nécessaire pour ce faire. Assam et sa loyauté mal placée en avaient décidé autrement.


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Corvus était terre à terre, mais il n’était pas sans savoir que leur monde n’était pas sans mystères et que, comme toutes choses, il gardait une part d’ombre inexplorée que la raison seule ne pouvait expliquer. Faute de preuve tangible – c’est-à-dire un corps – personne n’était en mesure de confirmer ou d’infirmer que ce qui avait fait irruption au bal de Ran était humain ou non. Si l’avis de Corvus à ce sujet – bien que loin d’être un certitude –  était plutôt établi, le jeune homme savait que les choses étaient rarement ce qu’elles semblaient être. L’assassin n’était pas humain, certes, mais qu’est-ce que cela était ? Un pokémon ? Une illusion ? Si c’était le cas, qui tirait les ficelles de tout cela ? Les trois autres royaumes s’accordaient à penser que c’était Sakai, et puisque de leur côté les sakaien savaient qu’ils n’y avaient joué aucun rôle … alors qui ? Et pourquoi ?

Corvus ne croyait pas en une entité maléfique venue les tourmenter. Leurs ennemis étaient faits de chair et de sang, avaient leurs forces et leurs faiblesses, leurs raisons et leurs motivations propre. Trop de questions sans réponses demeuraient cependant et cette absence les plongeait dans le noir, les rendait aveugle. Où pouvaient-ils se cacher ?

« — Des endroits reculés peut-être, loin des regards indiscrets, difficilement accessibles » répondit Corvus « Dans les montagnes, sur une île dans l’océan, au fin fond d’une grotte. Si j’étais à leur place, c’est ce que je ferai » affirma-t-il.

Oui, c’était ce qu’il ferait. Si les choses étaient telles que Corvus se les imaginait, c’était ce qu’il ferait. Si l’objectif de leurs ennemis était de dresser les royaumes les uns contre les autres, leur but était sur le point d’être atteint. Bresingra ne le prouvait-elle pas en cet instant précis ? Les graines de la discorde avaient été semées et désormais, ils n’avaient plus qu’à les regarder pousser, grandir, prospérer. Ils n’avaient plus qu’à attendre, laisser les choses se tasser, évoluer. Rester sur le champ de bataille, là où la guerre menaçait d’éclater, aurait été imprudent, idiot. Se cacher et attendre son heure, voilà ce que Corvus aurait fait.

Pourtant, Corvus n’oubliait pas qu’Assam avait été blessé à Venovos, ce fameux jour où il avait adopté Soleil, son Pichu. Le vieil homme savait-il des choses que le garçon ignorait ? Comme toutes les choses laissées volontairement dans l’ombre, Corvus ne pouvait que supposer, que s’imaginer. Peut-être que Bresingra avait raison … peut-être que quelque chose se tramait à Kuni. Seul l’avenir était en mesure de leur répondre.

Malgré tout, Bresingra n’était pas totalement fermée à son point de vue. D’une certaine manière, elle semblait l’avoir écouté, mais cela la confortait dans son idée d’être plus que jamais vigilante. L’ennemi pouvait venir de n’importe où, certes … lorsqu’elle prononça la devise de sa famille, les yeux du sakaien se fixèrent plus intensément sur elle. La connaissance est le pouvoir. Une courte phrase à l’image de Sakai, que la maison d’Eddar avait fait sienne après la révolution du peuple, comme pour faire bonne figure et faire oublier les sanglants évènements auxquels ils avaient pu participer dans le passé. Elle allait de pair avec un autre dicton connu chez les Eddaryon : savoir c’est posséder. Certaines vérités étaient plus tranchantes que des épées et bien des gens finissaient par se perdre en tentant de cacher des secrets mis à jour. Certaines guerres se gagnaient sur un champ de bataille, d’autre sur un rouleau de parchemin.

« — Je serai attentif » lui promis le jeune homme. Il était là pour obéir après tout, c’était ce qu’on attendait du soldat qu’il était « Comment souhaitez-vous que je justifie ma présence à Kuni ? » lui demanda-t-il « Pensez-vous que mon statut d’escorte suffira ? » questionna-t-il.

Jusqu’à présent, cela avait suffi. La plupart des gens qu’il avait rencontré au cours de ses voyages avaient accepté de croire qu’il servait d’escorte aux nobles qu’il accompagnait. Au vu de sa taille et de sa carrure, cette idée se tenait et personne n’avait jamais remis en question sa parole … mais en même temps, Corvus n’était jamais resté très longtemps au même endroit. Peut-être Bresingra avait-elle une autre idée en tête, plus avisée.
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Message Sujet: Re: Mangeons du corbeau [ft. Corvus Eddaryon]   Mangeons du corbeau [ft. Corvus Eddaryon] EmptyJeu 23 Avr 2020 - 8:34

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L
es propositions du jeune homme n’étaient pas stupides mais étaient irréalisables. Si l’armée de Sakai pouvait simplement débouler dans les cavernes ou piétiner les sommets jusqu’à ce que toute la vermine qui s’y abritait en sorte… Elle l’aurait fait depuis longtemps. Bravoure ne supportait pas le désordre, cela se traduisait dans sa vie tous les jours avec une chambre impeccablement rangée mais aussi sur la manière dont elle se présentait elle-même et gouvernait. Aussi, chasser les hors la loi et autres criminels de ses terres était un objectif que la femme convoitait depuis des années, sans jamais y arriver. Le crime était trop bien organisé dans son chaos. Détruisez un nid de cancrelats et un autre prend sa place, encore plus puant et vil. De ce fait, aussi plausible que soit l’idée de Corvus, il lui était impossible d’agir sur les montages. Du moins pas à échelle attendue ni sans les informations adéquates. Bravoure persistait à croire que la menace était commanditée soit par des royaumes voisins soit par l’intérieur même du royaume, aucun bandit, aussi scrupuleux soit-il, n’avait les ressources ni la force d’attaquer ainsi les chefs. L’intervalle des attaques était trop courte, les lieux trop bien gardés mais surtout la réalisation trop grandiose. Il n'y avait à regarder les faits, la première tentative avait eu lieu au Grand Conseil, ce lieu de paix mais aussi en plein milieu d’un bal devant des centaines de témoins, deux lieux improbables pour un assassinat réussit. C’était à se demander si la mort des chefs était réellement le but recherché. Enfin, peu importait la manière dont on tournait les informations, il y avait toujours une part d’ombre qui subsistait. C’en était affligeant.

Elle observa le garçon, satisfaite. Il savait poser les bonnes questions, un don qui était trop peu valorisé dans son post actuel. Ajoutez à cela ses réflexions pertinentes et ce même sans l’entièreté des pièces sous ses yeux, décidément, Corvus révélait des qualités qu’elle savait apprécier. Il fallait juste qu'il apprenne à les affiner, mais cela viendrait avec l'expérience. Peut-être, une fois cette histoire terminée, y aurait-il une autre manière de mettre ces qualités à profit. En attendant, il restait à savoir s’il saurait les utiliser dans un environnement étrange et inhospitalier. Dans tous les cas, la Chef de Sakai ferait de son mieux pour lui faciliter la tâche. Elle ne gagnerait rien à son échec.

« Excellente question. »


Elle claqua des doigts. Aussitôt, un zarbi sortit du mur, transportant avec lui quelques rouleaux de parchemins. Elle en attrapa un, détachant le sceau à l’image de Sakai qui le fermait. Un œil avisé pouvait reconnaître l’écriture de la chef sur le morceau de papier et sa signature en bas de la page. Le document avait été rédigé avec soin. C’était l’ordre officiel qui autorisait le garçon à représenter Sakai auprès de la nation Kunoise approuvé par le conseil. Elle tendit la feuille à Corvus.

« Suite à la tempête nous avions envoyé des troupes pour aider à la reconstruction de Vénovos. » Qu’on ne dise pas les sakaiens égoïstes et sans cœurs. « Malheureusement, notre contre-maître a fait une mauvaise chute. Tu le remplaceras. »

Elle lui tendit deux autres feuilles, celles-ci aussi signées par le conseil. Elles expliquaient l’accord commercial entre les deux royaumes et ainsi que la description des pouvoirs octroyés aux ambassadeurs sakaiens dans ce contexte particulier. Le contre-maître répondait de sa troupe de soldat mais se mettait entièrement au service de la nation bleue, son rôle était de permettre le maintien de l’ordre et de la bonne entente entre les habitants et l’armée mais aussi de superviser le déroulement des travaux sakaiens avec l’appui de constructeurs kunois. Corvus ne partait pas en vacances. La signature de Kuni était elle aussi apposée en bas.

Il était de connaissance commune que des troupes de Sakai avaient été envoyés dans le royaume bleu pour aider à sa reconstruction. Les gestes altruistes de Sakai étaient assez rares pour que ça se remarque. C’était aussi un malencontreux accident qui avait fait que l’ancien contre-maître soit tombé à ce moment là. Pour une fois qu’elle n’avait rien à voir là-dedans. Au moins, ça ouvrait une merveilleuse opportunité pour ses desseins. Corvus était déjà connu pour son talent d’escorte, il n’allait avoir aucun mal à se glisser dans les bonnes grâces des nobles. Si ce n’était pas déjà fait.

« Un convoi partira dans trois jours. Tu l’accompagneras. Une missive a déjà été envoyé pour notifier le conseil de l’arrivée d’un remplaçant. » D’un signe de main elle chassa le zabri. « Tu seras accueillit sur place par Maître Gervaux. Il t’indiquera tes quartiers et sera ta liaison. Rassure-toi, tu n’auras pas besoin de connaître quoi que ce soit en matière de construction. » Elle croisa ses doigts, les posant sur ses genoux. « Ton statut officiel te permettra d’accéder à la Forteresse. Je n’attends pas de toi que tu fouilles partout, mieux vaut éviter un incident diplomatique, mais que tu gardes l’oreille ouverte aux rumeurs et aux faits. Je m’attends à des rapports réguliers, ton avis sur le sujet est évidemment bienvenu mais surtout, n’omet rien, je trierais moi-même. » Elle termina ses explications avant de demander. « Est-ce que tout est clair ? »

La mission risquait de se révéler difficile. Épier sans l’être, écouter sans être entendu, le tout en ayant l'apparence d'un jeune soldat célibataire au corps charpenté par les entraînements. Il risquait d'attirer l’œil et s'il restait avenant, les confidences. Elle ne voulait pas qu’il prenne de risques inutiles pour obtenir des informations, essentielles ou non. S’il venait à trouver un complot, elle aurait de quoi agir sur place. Madame Romarin saurait assurément s’emparer des documents nécessaires et même d’assurer que la mission du fils d’Eddar reste secrète, quitte à couper quelques langues. Evidemment le garçon n’avait pas besoin de savoir cela. Elle doutait qu’il ne rencontre la dame et encore moins qu’il veuille rester en sa présence.


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Message Sujet: Re: Mangeons du corbeau [ft. Corvus Eddaryon]   Mangeons du corbeau [ft. Corvus Eddaryon] EmptyLun 27 Avr 2020 - 6:42


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La couverture de Bresingra était avisée. Elle se tenait et, mieux encore, Corvus n’aurait pas besoin de mentir pour mener à bien sa mission, juste d’ouvrir les yeux et les oreilles. Le jeune homme n’avait jamais rempli un rôle tel que celui que Bresingra venait de lui confier, et si Corvus n’avait pas la naïveté de croire que cela serait facile, il demeurait confiant, d’une certaine manière : se faire des relations à Venovos ne serait pas trop compliqué. Si la réputation de la maison d’Eddar ne dépassait pas tellement les frontières de Sakai – quoi que – Corvus n’en demeurait pas moins noble. Il était jeune, célibataire (lol) et serait responsable des soldats sakaiens ; tout autant de choses qui ne manqueraient pas d’attirer l’intérêt de certains partis kuniois et Arceus seul savait combien les femmes pouvaient, parfois, se montrer bavardes en certaines occasions.

Sa confiance, cependant, ne devait pas le rendre imprudent. Bresingra n’était pas la seule à jouer au jeu de l’espionnage et Corvus se doutait que certains, à Venovos, ne manqueraient pas de se méfier de lui. Trouver le juste milieu, gagner la confiance des kuniois, tel était son objectif. En cela, être capable de percevoir la nature de la magie d’autrui allait se montrer utile … à qui se fier, de qui se méfier, la couleur des auras étaient un bon début, bien que pas toujours avérées. Il manquait cependant, dans le tableau que lui présentait Bresingra, un détail que le suspicieux Corvus n’avait pas manquer de relever. Si ce Maître Gervaux serait sa liaison au sein de la capitale kunioise, comment les informations circuleraient-elles d’Enogen à Venovos ? Si faire des allers-retours entre Kuni et Sakai lui paraissait difficile – Skadia était rapide, mais cela attirerait indubitablement l’attention – l’idée d’envoyer des lettres susceptibles d’être interceptées le dérangeait … le risque était trop grand et les conséquences encore plus. Non, Bresingra devait certainement avoir un plan déjà bien ficelé. Après tout, Corvus n’avait pas la naïveté de croire que c’était la première fois qu’elle envoyait un espion quelque part.

Corvus acquiesça. Tout était clair, oui. Trois jours, cela faisait court, mais il ferait avec … peu de choses retenaient sa présence à Sakai après tout. Assam ne manquerait pas d’y trouver à redire bien sûr – son fils, envoyé si loin de sa nation ?! – mais après tout, malgré toute son influence, aller à l’encontre des ordres de Bresingra lui était impossible, officiellement du moins. Assam la détestait peut-être, mais l’ancien chevalier n’avait aucun intérêt à voir Sakai sombrer … pas tout de suite du moins.

« — Une dernière chose » déclara finalement Corvus « Mes rapports. Comment souhaitez-vous que je vous les fasse parvenir ? » lui demanda le jeune homme.

Corvus était minutieux et ne laissait jamais rien au hasard ; parmi bien d’autres, c’était un trait qu’il avait hérité d’Assam et que Bresingra ne manquerait pas d’apprécier. Le jeune homme aimait à se croire prévoyant. S’il savait que la vie regorgeait de surprises – des bonnes comme des mauvaises – il gardait au fond de lui la certitude un peu naïve que, quelque part, prévoir les choses lui permettrait d’avoir un train d’avance sur les autres et qu’ainsi, il pourrait contrôler sa propre vie ; voir venir les problèmes et les éviter, plutôt que de les subir. Sa petite utopie, cependant, avait ses limites car qui, en ce bas monde, pouvait réellement prévoir l’avenir ? Personne, et Corvus ne faisait pas exception à la règle ; mieux encore, il le savait. Face à cette vérité, le soldat tentait d’être clairvoyant et perspicace, se forçait à être attentif et, comme en cet instant précis, méticuleux. Pour le reste, il gardait foi en son Destin.
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Message Sujet: Re: Mangeons du corbeau [ft. Corvus Eddaryon]   Mangeons du corbeau [ft. Corvus Eddaryon] EmptyMar 28 Avr 2020 - 17:09

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B
ravoure hésita quelques instants. Elle comptait demander à Romarin d’intercepter les lettres avant qu’elles ne partent et traduire les informations fournies par Corvus dans leur petit langage codé avant de les renvoyer. C’était ainsi qu’elles avaient toujours fonctionné. Personne n’avait jamais posé de questions. Il fallait dire aussi que ce n’était pas souvent qu’elle confiait de telles missions à des non-initiés. Sakai avait toujours eu son propre réseau d’espions. Les archives étaient vagues à ce sujet ꟷ pour des raisons évidentes ꟷ mais il était communément accepté que la tradition datait de la guerre contre Kuni. A quel point l’intervention de ces guerriers de l’ombre avait joué en la faveur de la nation violette restait à déterminer. Le fait été que Sakai était sortie victorieuse alors que de Leros, il ne restait que de vieilles ruines couvertes de mousses. C’était bien dans cet état là qu’elle comptait laisser la maison des Eddaryon. Un cadavre ouvert en plein ciel, abandonné pour être dépiauté par le peuple. Le roi est mort, longue vie au conseil.

La Chef se retrouvait donc face à un dilemme. Elle avait le choix entre, ne pas expliquer à Corvus le système de cryptage ce qui suggérerait une faiblesse de sa part ou pire un manque de prévoyance et de confiance. Ou bien lui donner le code et risquer qu’Assam s’en empare. Dans tous les cas il était évidemment hors de question de mettre Corvus directement en contact avec Romarin. La Maître Espionne était son meilleur atout mais aussi sa plus grande faiblesse. Bravoure avait trop de secrets qu’elle préférait garder six pieds sous terre. La confiance du garçon valait-il le risque ?

En pesant le pour et le contre, la Dame préférait encore révolutionner entièrement son système de communication plutôt que de risquer de laisser une mauvaise impression sur le garçon. Elle devait, l’avoir de son côté, à tous prix. C’était la seule manière qu’elle avait trouvé pour atteindre Assam sans faire de lui un martyr. Personne n’accuserait le conseil de comploter sa mort, si celle-ci venait du fils prodige. Malheureusement, elle entendait déjà cette vieille chouette de Romarin l’enguirlander pour avoir simplement pensé à confier le code au fils d’Eddar. Des années auparavant cette idée l’aurait aussi révulsée. Aujourd’hui, elle était désespérée, le monde s’écroulait de toute part, des alliances se formaient et les jours de Sakai semblaient comptés. Elle devait éloigner Corvus loin des terres assombries par l’envergure des Eddaryon. Elle devait aussi trouver le commanditaire de ces tentatives d’assassinat pour sa sécurité mais aussi la stabilité du royaume. Elle n’avait pas de successeur. Son conseil n’était qu’un ramassis de pleutres depuis la mort de la première conseillère et la nouvelle génération ne l’impressionnait guère. Dame Jaegan n’avait pas non plus la force de lutter face à la menace de la couronne. Non, sa décision était prise et Palkia soit loué, sa Maître Espionne n’était pas présente.

« Nous avons un langage codé pour ce faire. »

Bravoure attrapa une plume de déflaisan et un encrier posés à l’écart sur son bureau. Cette première était un cadeau d’un quelqu’un émissaire de Mido, ou peut-être était-ce Dame Shalos elle-même qui le lui avait offerte dans le cadre de banalités diplomatiques ? C’était loin d’être sa préférée mais elle avait l’avantage d’être proche. Elle trempa la pointe dans la petite fiole de verre, laissant l’encre s’imprégner sur la tige pendant qu’elle déchirait un morceau de parchemin de l’autre main. Les symboles étaient simples et si on comprenait l’astuce facilement lisible. Ils n’étaient, après tout supposés n’être qu’une sécurité supplémentaire face aux ennemis du Conseil. Elle ne réfléchissait même plus en traçant chacune des lettres. C’était devenu un second langage pour elle. Bravoure s’arrêta une seconde pour le regarder le soldat dans les yeux.

« Je prends un risque avec toi, Corvus. Je te fais confiance. Ne me déçois pas. »

Elle lui tendit le parchemin avant de se reculer dans son siège. La Dame avait appris à cacher son malaise, garder la tête froide et claire même lorsque son corps entier rejetait ses décisions. Ah, ce goût amer qu’elle avait dans la bouche ! Elle doutait qu’il ne parte de sitôt. Bravoure venait juste de tendre au fils de son pire ennemi le poignard qui percerait son armure de secrets et mensonges. Elle ne pouvait plus faire marche arrière. Dialga, seigneur du Temps, maître du Destin, fait que je ne me sois pas trompée sur le garçon. Qu’il ait la sagesse d’Ewa et la force de son père mais le cœur d’un vrai Sakaien.

« Je te demanderais d’utiliser de l’encre sympathique pour transmettre tes messages. C’est plus discret. Tu peux simplement écrire au dos des lettres. Aussi, j'apprécierais que tu détruises ce morceau de papier le plus tôt possible. »

A un autre moment elle aurait consulté Marian avant tout cela mais sa première conseillère était morte et Romarin était sous couvert dans un royaume adverse. Au final elle restait la Chef de Sakai et cette décision était sienne à prendre. Ce ne serait pas la première décision à marquer sa liste des « Pires décisions jamais prises » aussi appelé « Barvoure t’es tombée sur la tête ! » ou « Je vais te tuer, co-signé par Romarin. » et ce ne serait certainement pas la dernière. Normalement il ne restait plus qu’un léger détail à régler et cette entrevue serait terminée.

« Ton père voudra certainement en apprendre plus sur notre conversation. J’ai essayé d’être discrète mais ses hommes sont positionnés partout. Tu es libre de lui raconter ce qui te chante. » expliqua-t-elle.

De toute manière, le maison d’Eddar était l’un des rares lieu de Sakai où elle était entièrement aveugle et sourde. Le garçon pourrait raconter ce qu’il voulait, elle ne le saurait probablement que trop tard. Bravoure n’était pas douée aux échecs pour la simple et bonne raison qu’elle n’aimait pas manipuler des pions. Le libre arbitre de ses sujets était bien trop important pour elle. Néanmoins cela ne l’empêchait nullement de tenter de les aiguiller sur le chemin voulu.

« C’était un plaisir de te rencontrer Corvus. Nous ne nous reverrons peut-être pas avant longtemps, aussi, permet moi de te souhaiter bonne chance dans ton entreprise. » Elle lui fit un signe de tête. « Et merci pour ton dévouement soldat. »

Comme pour ponctuer ses mots, la porte de sa chambre se déverrouilla. Un autre artifice des zarbis. Royal avait le don du dramatique, ce que Bravoure appréciait énormément.


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LET’S EAT SOME CROWS
Power resides where men believe it resides.
It's a trick, a shadow on the wall, but some men
can cast a very large shadow



L’hésitation de Bresingra n’échappa pas à Corvus. Comment l’aurait-elle pu ? La cheffe de Sakai n’était pas femme à se taire pour rien. Dans son regard, Corvus pouvait la voir réfléchir, hésiter, se questionner. Cela semblait être pour elle un choix difficile et si le jeune homme ne l’avait pas imaginé, il s’en rendait compte désormais. Quel risque s’apprêtait-elle à prendre, qui valait tant de préventions, tant d’hésitations ?

Finalement, la vieille femme concéda à lui répondre. Un code, bien sûr qu’il y avait un code ; un code, et de l’encre invisible. L’avenir de leur nation était donc réduit à cela : des lettres et quelques signes, savamment dissimilés derrière de faux messages ; ainsi se jouait l’histoire, à la pointe d’une plume. En lui donnant cette information, Bresingra prenait un risque et Corvus le savait. Forcé de lui faire confiance, elle lui donnait une arme que le jeune homme pourrait à tout moment retourner contre elle et user à son insu. Elle se mouillait et si l’idée de la décevoir ou non lui importait peu – vraiment, Corvus se fichait bien de briller à ses yeux – ce pas qu’elle venait de faire signifiait quelque chose pour lui, l’intriguait. Après tout, était-elle réellement obligée de le faire ? Oui et non, et plus non que oui. Pour ce qu’il avait à faire à Venovos, Corvus n’avait pas réellement besoin de ce code et il le savait. Bresingra aurait très bien pu lui dire de donner ses lettres à quelqu’un qui les aurait alors traduites … au lieu de cela, elle avait fait le choix de lui faire confiance ou du moins de le lui faire croire, érigeant ainsi les fondation d’une confiance solide qui devait s’étendre bien au-delà de sa mission à Venovos. Au fond de lui, Corvus se demandait ce qui pouvait bien valoir une telle prise de risque. Qu’est-ce que Bresingra pouvait-elle bien attendre de lui, qui requérait tant d’efforts à le séduire ?

Comme il savait si bien le faire, Corvus l’observa griffonner en silence, acquiesça à chacune de ses paroles. Il attrapa le morceau de parchemin lorsqu’elle le lui tendit, l’avisa un instant avant de le fourrer dans sa poche. Le détruire rapidement bien évidemment, cela allait de soi. Sa remarque sur son père, enfin, ne manqua pas de l’interpeler. L’ombre d’Assam de la maison d’Eddar était longue et étendue et Corvus n’avait pas la naïveté de croire que son père ne serait pas tenu informé de sa visite au Palais Obscur … peut-être même le savait-il déjà. Assam ne manquerait pas de le cuisiner à ce sujet et Bresingra devait le savoir, Corvus ne pouvait décemment pas lui cacher la mission qu’elle venait de lui donner. Restait à savoir, cependant, ce qu’il comptait lui dire : quels détails comptait-il lui donner et quels étaient ceux qu’il comptait lui cacher. Ce choix lui revenait et Bresingra n’avait pas l’arrogance de prétendre le contraire ; en cela, Corvus appréciait sa manœuvre. Après tout, elle aurait très bien pu user de son autorité et lui imposer le silence … cela n’aurait servi à rien bien évidemment et surement le savait-elle, pourtant une part de lui appréciait son choix de ne pas avoir essayer.

Parce qu’il sentait que l’heure était venue pour lui de disposer, Corvus se leva et en guise de respect – et parce qu’il était coutume de le faire – le jeune homme courba légèrement l’échine devant celle qui, depuis presque vingt ans désormais, gouvernait Sakai. Aussi longtemps qu’il les en jugeait digne, Corvus respectait ses supérieurs, selon son propre avis et non pas ceux des autres. Assam n’aurait pas manqué de s’arracher les cheveux en le voyant faire, mais Corvus gardait foi en ses propres convictions. Bresingra avait raison : ils ne se reverraient pas avant un bon moment, et qui savait ce que l’avenir leur réservait ? Corvus lui souhaitait également de réussir … enfin, pas trop non plus : une part de lui espérait bien retrouver son manoir en revenant.

« — Puisse le destin nous accorder ses faveurs » déclara finalement Corvus avant de disposer.

D’où tenait-il cette locution ? De l’armée peut-être, le jeune homme ne s’en souvenait pas. Il avait pris l’habitude de la prononcer pour ponctuer ses départs en certaines circonstances, ce qui ne manquait pas d’agacer certains de ses réfractaires qui le jugeaient trop … maniéré. Corvus était comme ça, et parmi bien d’autres le jeune homme avait ce défaut-là : il était dramatique, un point commun que, de toute évidence, il partageait avec Bresingra.


***

Comme Bresingra l’avait prédit, Assam l’attendait déjà lorsque Corvus rentra au Manoir Corvaillus. Assis devant le grand âtre vide, les doigts de l’ancien chevalier se perdaient dans la fourrure d’Effie, l’Arcanin qui l’accompagnait depuis tant d’années. Lorsque Corvus apparu dans le grand hall, le maître d’arme se leva, posa ses yeux sur lui.

« — Qu’est-ce que Bresingra te voulait ? » lui demanda-t-il simplement.

Corvus fronça les sourcils. Le seigneur de la maison d’Eddar n’avait pas perdu de temps et de toute évidence, ses soi-disant espions non plus. Loin d’approuver cette idée, le jeune homme resta un instant silencieux, laissant les domestiques du manoir s’affairer à récupérer ses affaires ; son épée, sa cape, tout ce qui pouvait l’encombrer. Est-ce que son père l’espionnait lui aussi ?

« — Qu'est-ce que ça peut vous faire ? » lui répondit Corvus en tendant son épée à l’un des serviteurs.

Presque soudainement, dans le grand hall le rire d’Assam s’éleva. Il se leva et s’approcha de Corvus, le darda un instant de son regard. Les deux hommes étaient sensiblement de la même taille, mais la jeunesse rendait Corvus plus imposant, plus vigoureux. Cela n’effrayait pourtant pas Assam, pas le moins du monde.

« — Ce que ça peut me faire ?! » répéta Assam, à mi-chemin entre l’agacement et l’amusement. Son rire, pourtant, retomba bien vite. Il fusilla Corvus du regard. Du coin de l’œil, le jeune homme aperçu Ewa en haut du grand escalier. L’échange du père et du fils avait, semblait-il, attirer son attention « Tu crois vraiment qu'elle t'a fait venir, toi, par hasard ? » le questionna l’ancien chevalier d’un air entendu « Dit-moi ce qu'elle te voulait » lui demanda-t-il encore une fois, cette fois sur un ton moins courtois.

Corvus n’était pas idiot. Bien sûr qu’il savait pourquoi Bresingra l’avait fait venir lui et pas un autre … il n’avait pas attendu qu’Assam lui en fasse la remarque pour trouver ça louche, suspect, et il n’avait pas non plus besoin de son avis pour s’en méfier naturellement. Malgré cela, Corvus concéda à lui révéler la mission que Bresingra lui avait donné … parce que malgré la fougue et l’audace de sa jeunesse, Corvus demeurait avisé : le jeu dans lequel il venait de prendre place se jouait depuis longtemps, très longtemps. Assam en était un joueur aguerrit et Corvus aurait été idiot de ne pas en profiter. Il lui parla de la tâche qui lui avait été confié à Venovos et de tous les détails, à l’exception du langage codé dont Bresingra lui avait confié les secrets.

« — C’est tout ? » lui demanda-t-il, presque surprit.

Corvus acquiesça, omettant volontairement de mentionner le code. Il s’était également bien garder de donner des noms … c’était des détails après tout et davantage intéressé par la forme que par le fond, Assam ne posa pas de questions. Pendant un instant, l’ancien chevalier se perdit dans sa réflexion, demeura silencieux. Dans ses yeux, Corvus pouvait le voir peser le pour et le contre, accuser l’information, réfléchir. Sa réflexion ne dura qu’une poignée de secondes, pourtant Corvus les perçut s’écouler une à une avec une lenteur indécente.

« — Va à Venovos, fait ce qu’elle te demande » lui répondit finalement Assam, rompant ainsi le silence environnant « Mais soit prudent, et ne t’imagine pas que cela sera facile. Ne prend pas de risques et œuvre pour Sakai et Sakai seule » déclara.

De nouveau, Corvus acquiesça. Il avait parfaitement compris les paroles de l’ancien chevalier et plus encore ses sous-entendus. Œuvrer pour Sakai et pour elle seule, préserver la nation, empêcher sa chute … et si d’aventure le jeune homme venait à découvrir un complot à l’encontre de Bresingra, et bien, quel dommage n’est-ce pas ? Un malheureux hasard, Corvus ne pouvait pas avoir les oreilles partout. Telles étaient les indications d’Assam.

« — Oh et, Corvus » l’interpella-t-il tandis qu’il s’apprêtait à partir. Assam laissa volontairement quelques secondes s’écouler afin de s’assurer qu’il avait l’attention de son fils « J'essaie de ne pas faire attention à toutes ces ... petites histoires ... que tu partages avec la cadette Valencia, donc faisons comme s'il ne s'était rien passé » déclara-t-il. Corvus sentit sa mâchoire se serrer « Mais laisse-moi te prévenir : si vos petites aventures n’ont pas eu d’incidences notables, ce ne sera pas toujours le cas » affirma l’ancien chevalier « Je ne tolèrerai pas que tu mettes en péril l’avenir de notre maison et ses potentielles alliances pour une partie de jambes en l’air. Est-ce que tu m’as bien compris ? » s’enquit le vieil homme, presque menaçant.

« — Assam ! » s’indigna soudainement Ewa du haut de l’escalier.

Elle manqua de faire sursauter Corvus, qui avait oublié sa présence. Assam la fusilla du regard et le jeune homme fit mine de s’éclipser, mais la voix de maître des lieux s’éleva de nouveau dans le grand hall.

« — Je n’ai pas terminé ! » gronda Assam « Garde toi bien d'aller voir les Valencia » résuma-t-il « Si c’est elle que tu veux, on peut en discuter mais cela se fera en bonne et due forme, autrement oublie-là » déclara l’ancien chevalier « Tu m’as bien compris ? » répéta-t-il, plus menaçant que jamais.

Cette fois, Corvus perdit patience. Il se tourna vers Assam et lorsque son regard rencontra le sien, le garçon ne cilla pas.

« — Ne vous inquiétez pas » lui répondit Corvus « La partie de jambes en l’air ne m’intéresse pas et, devinez quoi : ça ne l’intéresse pas non plus » affirma-t-il « La vérité, c’est que vous faites beaucoup de bruit pour une blessure, une broche et quelques pas de danse » déclara-t-il finalement.

« — Ah oui, tu crois ? » rétorqua Assam sur un air de défi « Le résultat reste le même : les gens parlent, extrapolent, et comme toute les rumeurs elle enfle et se propage. Tu crois que Bresingra t’envoie à Venovos par hasard ? » lui demanda-t-il, presque agacé.

Assam en était venu à la même conclusion que lui : Bresingra ne l’envoyait pas à Venovos par hasard, bien sûr que non. Bien que pour des raisons différentes, sur ce point l’avis de Corvus rejoignait celle d’Assam : il se garderait bien d’aller voir les Valencia. Aller voir Leonys de son propre chef ne ferait que nourrir les rumeurs, malgré cela le jeune homme n’avait pas la naïveté de croire que sa route ne croiserait pas celle de la jeune femme à Venovos. Combien de temps allait-il rester là-bas ? Il la croiserait forcément d’une manière ou d’une autre et son désir de la protéger lui faisait espérer de voir cela arriver le plus tardivement possible.

« — Je sais très bien pourquoi Bresingra m’envoie là-bas, et je sais très bien pourquoi elle m’a choisi moi et pas quelqu’un d’autres » affirma le jeune homme « Quant à l’avis des gens, qu’ils parlent. Quels étaient vos mots déjà ? » Corvus fut mine de se les remémorer, en vérité il s’en souvenait très bien « Le corbeau vole sans se soucier de l’avis des pigeons » récita-t-il.

Assam, cependant, goûta peu à sa réponse. Il eut un rire nerveux et une ombre traversa son visage.

« — Tu sous-estimes nos ennemis, Corvus. Tu fais ton malin en volant près du soleil, t’y croyant à l’abri : prend garde à ne pas t’y brûler » déclara-t-il en guise d’avertissement. L’ancien chevalier retourna finalement s’assoir, mais sa voix s’éleva une dernière fois dans le grand hall « Tu emmèneras ton maudit Zorua avec toi. Je ne veux pas le voir traîner ici plus longtemps » affirma-t-il.

Puis, un silence pesant et glacial s’empara du manoir. Sans un mot, Corvus gravit les escaliers qui menaient à ses quartiers. Il sentit Ewa le suivre du regard mais le jeune homme ne lui porta pas d’attention et lorsqu’il fut enfin dans sa chambre, le soldat barra la porte. De rage, il renversa les objets qui avaient le malheur de se trouver là, avant de finalement s’assoir sur sa couche. Ses doigts se perdirent un instant dans les épaisses fourrures qui le couvrait et cette sensation l’apaisa quelque peu.

Finalement, le jeune homme sortit de sa poche le morceau de parchemin que Bresingra lui avait donné. Corvus l’observa longuement, en mémorisa chacun des signes, les grava dans son esprit. Faisait-il le bon choix ? Corvus avait jeté un os à son père mais avait gardé le plus gros pour lui. Qui sait ce qu’Assam pourrait bien faire avec ce code ? Le jeune homme hésita un instant. La rancune viscérale d’Assam envers Bresingra le troublait … et puis, il y avait cette aura venimeuse autour d’elle. Quelque chose de mauvais en émanait, pouvait-il vraiment faire confiance à la Reine Poison ? Comment le savoir ? Et si Bresingra comptait se servir de lui ? Corvus se promit d’être prudent, mais il n’y avait qu’une seule façon de le savoir. Il attrapa une bougie allumée qui traînait, contempla une dernière fois le morceau de papier, puis laissa les flammes le lécher. Bientôt, le feu gagna le parchemin, le noircissant jusqu’à ce qu’il devienne cendre. Corvus le garda entre ses doigts jusqu’à la dernière seconde, observant la chose se consumer puis disparaître. Il jeta les dernières traces du parchemin calciné par la fenêtre et le vent emporta ses vestiges. Assam n’aurait pas ce code. Les dés étaient jetés.

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