«Leonys ?»

Il y a cette voix, toujours. Elle m’appelle. Je peux sentir son souffle contre ma nuque, y provoquant une multitude de frissons mitigés. Désir ou effroi, je ne saurais dire. Je patauge depuis longtemps entre deux pôles opposés, entre un tout et son contraire. J’ai  l’habitude désormais. Il est mes jours et mes nuits. Il est Soleil et Lune. Mon début et ma fin. Alors que ses mains s’emparent de mes épaules avec douceur, je me raidis. Ces mains ont causé trop de dommages. Ces mains m’ont brisée, au plus profond de mon âme. Malgré cette réponse naturelle à son contact, il poursuit son investigation, sa possession. Ses mains caressent mes hanches, ses lèvres viennent se perdre au creux de mon cou. Alors seulement je me détends. Il a ce don, celui de me ramener à un temps où ces plaisirs simples pouvaient être appréciés. Une réalité où je me sentais belle et désirée. Où n’était-ce simplement qu’un mensonge depuis le tout début ? J’ai eu trop mal. Je me défile à son affection, traîtresse, fausse. Je quitte la pièce, la laissant derrière moi. J’entends sa voix qui résonne à ma suite, mais je suis déjà loin. Au bout du couloir, une silhouette reptilienne m’attend, dans l’ouverture qui mène au grand balcon. Sa cavalière à la chevelure rose et argent me sourit, un peu avec défi. Alors qu’elle me tend la main, je la saisis, me hissant sur le dos du dragon près d’elle. D’un mouvement d’ailes nous nous envolons vers un ciel sans entrave. Je respire cet air pur, cette sensation de liberté. Sauf que bientôt le malaise revient : quelque chose a empoigné ma cheville. Un tentacule noir me tire violemment hors de ma monture céleste. Le bleu du ciel a disparu pour ne laisser que des nuances de gris. Et moi… je tombe.

Je m’éveille brusquement avant de toucher terre. Le corps tremblant, je me secoue pour m’extirper du cauchemar, mais celui-ci s’obstine dans ma conscience. Je tâche d’effacer les images que je viens de voir, mais celles-ci me reviennent avec une netteté cruelle. Les baisers d’Arthur. Le sourire d’Azmitia et son fier Drattak. Le ciel bleu et cette sensation d’enfin être libre. Puis la chute. Alors que je reprends une respiration à peu près normale, je suis approchée par Danaé, qui dormait près de la cheminée. Étonnamment, Aetius ne s’est pas réveillé à mon sursaut. Je suis soulagée de le voir se reposer, tout autant que de constater l’approche rassurante de la Riolu. Celle-ci me laisse le temps de me calmer en respectant mes distances avant de prendre place près de moi. Nous restons ainsi longtemps, à simplement profiter de la présence de l’autre. Je n’ai pas le temps pour les cauchemars de toute manière. Aujourd’hui nous rentrons chez Camille et Darla.

Nous avons passé près d’une semaine dans une cabane qu’un pêcheur nous a gentiment prêté pour laisser passer la tempête. Celle-ci s’est un peu estompé, ce qui m’offre l’espoir de la voir se terminer sous peu. J’ai hâte de retrouver ma maison, mon pays, mes habitudes. Il y aura fort à faire pour reconstruire Vénovos et je suis déjà préoccupée par tout le travail qui m’attend. Je suis donc pressée de rentrer chez mes cousines par alliance. Malgré mon empressement, j’ai espoir de passer un peu de temps auprès d’elle avant de prendre le chemin du retour. Aetius s’est éveillé en bonne forme, visiblement de bonne humeur. Après un rapide petit-déjeuner, nous nous empressons de faire bagage. Comme Épingle a attrapé froid sur la route (rien de bien grave heureusement), je le laisse se reposer dans sa Captis Ball et emprunte les sentiers à pied. Avec la tempête un peu calmée, les routes sont un peu plus praticables, ainsi je peux marcher en toute quiétude. Danaé ouvre la voie alors que le Kraknoix et moi marchons comme deux éternels complices à l’arrière. Il ne pleut plus et la route est dégagée, silencieuse. C’est drôle, je me sentirais presque seule au monde, en compagnie de mes Pokémon bien sûr. Cette sensation a quelque chose de rassurant. Je me surprends à sourire, un sourire qui s’estompe assez rapidement.

Car je repense à ce cauchemar de ce matin.  Ma mère m’a toujours dit de cesser de prêter importance à mes songes, qu’ils ne sont que des fragments éparses de mon imagination, cette caractéristique qu’elle a toujours tenté d’éradiquer chez moi. Je n’ai jamais suivi ses conseils de toute manière. Je sais que les rêves ont de l’importance, qu’ils représentent les émotions profondes, les insécurités et les peurs inavouées. Je sais que si tout me ramène encore à lui, dans mes rêves, c’est que je pense constamment à lui. Je jette un œil à la route. Soudain, son silence ne m’apparaît plus si rassurant. Soudain mes pensées me dévorent, m’emportant loin. Et puis, un pas. Il y a quelqu’un sur cette route. Ma main se referme aussitôt contre mon katana, mais l’assurance de Danaé me rassure un peu. Je tâche de me détendre, mais j’émerge d’eaux bien sombres. Alors que l’étranger se révèle, il n’y a plus que les ténèbres dans mes yeux. Ça ne dure qu’un instant, qu’un court instant. Car j’ai reconnu celui qui vient à ma rencontre, en direction opposée.

«Hériberto Skalos ?»

Ma main abandonne le pommeau du katana. Je ne me détends pas pour autant. Je n’apprécie pas particulièrement cet homme, un cavalier de la Forteresse et un noble de Kuni qui incarne parfaitement tout ce que je peux détester de la noblesse. Orgueil, vanité. Malgré tout, je m’efforce à mon stoïcisme habituel, le saluant d’un mouvement de tête discret.

«Pardonnez mes manières, je ne m’attendais pas à trouver quelqu’un sur cette route par ce temps. Salutations à vous monsieur Skalos. Heureuse de voir que vous avez pu trouver sécurité par ces temps tumultueux.»

Ces manières me puent au nez, mais me permettent aussi de me détacher totalement de cette conversation. À bien y penser, il fait bien longtemps que j’avais vu le cavalier. Non pas que ça me manquait, vraiment.

Take what you want

PV Léonys
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En route pour Enogen, la ville savante de Sakai, la troupe d’Hériberto avançait en silence sur la route boueuse. Le chef de file était perdu dans ses pensées, une Plumeline sur l’épaule comme à son habitude. La Grande Bibliothèque était son premier objectif pour trouver des informations sur les pokemons de la région ou quoique ce soit d’utile pour monter son équipe et ainsi gravir les échelons de l’armée. La connaissance était sa meilleure arme, et plus il grimpait dans la hiérarchie, moins il avait à se servir des autres. D’armes. Pour ce qui était de déléguer, il était déjà au point.

La tempête se calmait peu à peu, offrant quelques éclaircies appréciables, comme un « Bienvenue à Sakai, pays des accomplissements ». Passé l’étonnement de ne pas avoir de réel panneau ou poste de frontière, peut-être parce qu’il s’agissait du chemin en provenance de Mido et non de Kuni, Hériberto avançait avec engouement. Le moral des autres était plus mitigé, la Ponyta était ravie des arrêts plus fréquents de la pluie mais peinait à trainer la charrette dans les sillons fangeux. La Kécleon avait définitivement adopté la croupe du pokemon feu comme moyen de déplacement, zone de repos, hammam... Rudy complétait le duo en navigateur spécialiste de l’évitement de flaques, parfois aidé de l’Araqua qui s’immergeait pour donner un aperçu de la profondeur. Cette dernière était beaucoup plus calme que les jours précédents, son ami Posipi ayant pris froid, tout comme la Scarabrute. Les deux pokemons se reposaient dans leurs Captis Ball, retardant les entraînements qu’Héri avait programmés. Le Stari clôturait la marche en garde vigilant qu’il était.

Rudy, quand est-ce qu’ils seront remis sur pied ? Il faut qu’ils soient entraînés avant de rentrer à Kuni sinon mon capitaine se moquera de moi plutôt que de m’offrir une promotion...

Quelques jours monsieur, les pauvres ne sont pas fait pour de telles météos...

Ils sont si fragiles ?

Non, mais accordez-leur que le climat est exceptionnel.

Le soldat grimaça à nouveau, bien qu’il ait déjà posé la veille et l’avant-veille la même question, cela lui paraissait trop long. Mais loin de vouloir entacher son esprit de conquête sur le point d’être comblé à Enogen, il reprit sa mine pensive en réfléchissant aux merveilleuses combinaisons qu’il pourrait faire avec de nouveaux pokemons.

Ce fut donc Lisa qui lui signala d’une petite pression de l’aile contre sa tempe, l’arrivée d’un inconnu sur leur chemin. En face d’eux, une silhouette se dessinait peu à peu dans l’atmosphère humide, et si Héri ne ralentit pas pour autant, il tâcha d’analyser rapidement le nouveau venu. Une femme à en juger, une épée ou un sabre à sa hanche et quelques petits pokemons. Sa tenue ne prédisait ni l’armée locale, ni un brigand particulier. Serein, le kuniois maintint l’allure, la supériorité numérique leur permettait d’impressionner et d’éviter la plupart des ennuis. Il n’avait donc rien à craindre d’une femme seule, bien qu’il gardait toujours une certaine prudence de rigueur.
Les mètres les séparant disparaissaient et il put détailler le visage de la demoiselle qui lui semblait familier, sans pour autant mettre le doigt sur qui. Une Kunioise à n’en pas douter, mais ni la fille du boulanger, ni la courtisane de la place, ni... La femme coupa ses recherches en l’appelant par son prénom et son nom, ce qui ne l’avançait pas spécialement vu sa réputation à Kuni. Il ne chercha pas à cacher sa perte de mémoire, il valait mieux rester galant dans le doute et avouer sa méprise.

Excusez-moi mademoiselle, votre visage a du mal à me re... Torres ?

La lumière. Enfin, la connexion se fit. Et s’il n’avait pas fait le rapprochement tout de suite, c’était bien parce qu’il n’aurait jamais cru la croiser dans une telle situation. Hors de Kuni, seule... La surprise se grava sur son visage tandis que ses pensées cherchaient une explication logique, comme si elles ne voulaient pas y croire. Depuis quand pouvait-elle s’éloigner ainsi de Sakai et sans son mari ?
Interloqué, - et persuadé qu'elle n'était pas "heureuse" de le voir - il chercha du regard l’indice d’une présence quelconque mais n’en trouvant pas, il oublia sa galanterie.

Où est Arthur ? Tu es toute seule ? Qu’est-ce que tu fais là ?

Les questions se bousculaient, et aucune réponse logique ne se formait dans son esprit. Même s’il n’était pas spécialement proche d’Arthur, il savait que sa femme était sa chose et qu’il n’était pas du genre à la laisser se balader ainsi sans surveillance dans un autre royaume. Il lui manquait clairement une information. Et ce regard impassible qu’il détestait, imperméable à sa lecture. Comme si elle s'inquiétait de sa situation. Mais impossible de deviner ce qu’il se passait réellement derrière ce masque. Ils jouaient tous les deux au même jeu, sauf que son masque à lui était fait de charmes et d’assurance.
Et qu’il s’effritait tout doucement depuis quelques temps, depuis le début de cette tempête à vrai dire ! Mais il ne l’admettrait pas, ce n’était qu’un passage à vide et rien d’autre, une petite baisse de régime due aux événements qui disparaîtrait aux premiers vrais rayons de soleil et à son retour glorieux à Kuni.
Mais l’attention était toute tournée vers la jeune femme et c’était très bien ainsi. S’il pouvait tirer quelque chose de cette rencontre, elle ne serait pas veine, surtout quand il s’agissait d’Arthur. Et devant la réaction de leur leader, les autres étaient pendus aux lèvres de la jeune femme pour en savoir plus.

feat.

HRP:

Le nom a l’effet d’une gifle. Je me suis efforcée de l’oublier; c’était facile lorsqu’on est déraciné, jeté sur les routes. Fuir mes origines m’aura permis un second souffle inespéré. Sauf que certaines choses vous rattrapent. Toujours. Ce nom, il me hante à l’instar de tous nos souvenirs. Il me rappelle sa possession sur moi, comme j’étais sa chose. Même dans la bouche du noble, je parais ainsi. Que son nom à lui, sans prénom, sans identité. L’objet silencieux qui se tenait dans son ombre. Plus jamais. Je me referme aussitôt, peut-il entendre la porte qui claque ? À mes pieds, un sursaut. Danaé, elle, l’a senti. Je me réfugie dans de vieilles habitudes, perdant toute couleur, toute humanité, pour n’être plus qu’un mur de politesse attentionnée, qu’une coquille vide et inaccessible. Plus une expression ne traverse mes traits, ce qui en soit est peut-être assez pour attirer l’œil d’un intéressé au comportement et aux émotions humaines. Je n’en attends pas autant d’un noble prétentieux, d’un cavalier, d’un garçon qui s’amuse à la guerre. Même si j’essayais de lui expliquer, il ne comprendrait probablement pas. Il est probablement tissé de la même manière qu’Arthur. Ses mots me le prouvent. De quel droit oses-je me présenter sans mon époux ?

«Lady Valencia.» je ne peux m’empêcher de le corriger.

Je soutiens son regard, longtemps, à la limite de l’inconfortable, dans cette froideur impassible. Pourtant. Seule la mention de mon ancien nom a suffit à m’ébranler toute entière, à me tirer une nausée. Je retiens le geste qui aurait porté ma main à mon abdomen pour tenter de soulager les brulements de mon estomac. Je n’ai pas envie d’attirer l’attention sur la bosse qui s’y forme doucement. Je me tiens très droite, avec l’orgueil qu’on m’a appris sitôt ma naissance.

«J’ai le regret de vous apprendre que mon mari a perdu la vie dans un terrible incident, il y a presque trois mois maintenant. Il a été tué dans notre demeure par un voleur.»

Je n’ai pas l’intention d’en dire davantage. Si c’était un homme important de notre société, il en saurait plus. Quand on vit comme lui, le reste du monde n’a aucune importance je suppose. J’avoue que je n’y aurais pas beaucoup porté attention non plus. Mon manque d’émotion pourrait interpeller, peut-être, mais il faut dire qu’il s’agit de mon attitude habituelle, très réservée, lointaine.

«Quant à mes raisons d’être ici, je crois que vous n’êtes pas sans connaître la tempête qui s’est abattue sur Vénovos, forçant l’évacuation de la ville. Je suis ici en visite dans ma famille le temps que les choses reviennent à la normale.»

Si peu on peut définir ma vie ainsi, désormais. Aura-t-elle un goût de normalité un jour ? Avec le bébé qui viendra cet hiver, et tout un être à rebâtir, mon chemin sera parcouru d’embûches à n’en pas douter, à commencer par l’homme qui me fait face. Il me fatigue déjà; j’ai perdu goût à la compagnie. Même celle de Camille ou de Darla, pourtant douce et rassurante, ne peut qu’être dégustée à petite dose. Je n’ai pas exactement envie de poursuivre cette conversation. Vu sa trajectoire, je peux déduire qu’il se dirige en ville. Quant à mes propres intentions, je n’ai guère l’intention d’en révéler davantage. Cela ne le regarde tout simplement pas; de toute manière ne faisons pas semblant qu’il s’en soucie. Alors que mon regard bifurque, je remarque pour la première fois le domestique qui accompagne monsieur Skalos. J’offre un mouvement de tête à celui-ci, me disant qu’il a probablement ce mérite pour être sous le service d’un noble. Je sais à quel point ceux-ci peuvent être infects; j’imagine que je suis bien placée pour le dire.

Hors Jeu:

Take what you want

PV Léonys
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Lady Valencia ? Mais qu’est-ce qu’elle racontait? Son nom c’était Torres... Il tiqua en voyant qu’elle s’était encore plus fermée qu’en arrivant et il ne put s’empêcher d’avoir un léger mouvement de recul devant tant de froideur. Mais il ne devait pas se laisser déstabiliser, il ne devait pas le montrer, il devait rester confiant et analyser la...
La nouvelle le stoppa net dans ses réflexions. Arthur Torres était mort ? LE Arthur Torres ? Tué par un simple voleur. Hériberto sentit un frisson glacé lui parcourir l’échine, appuyé par le regard de Lady Valencia, comme si le même sort pouvait lui arriver au détour d’un chemin. Il ne ressentait pas de peine pour Arthur, cela lui pendait au nez. Mais il se sentait un peu plus vulnérable maintenant.
Héri regarda le sabre à la hanche de Léonys, moins rassuré tout à coup de l’avoir croisé sur ce chemin, mais elle n’oserait pas s’en prendre à lui. Il n’avait rien fait après tout. Elle n’oserait pas lui reprocher de n’avoir rien fait... Quand bien même, le soldat n’était pas seul et pas sans défense pour autant, il lui fallait rester courtois et sur ses gardes, tout simplement.

Il retrouva son calme apparent tandis qu’elle maintenait son regard sans se démonter et sans donner plus de précisions sur sa présence en ces lieux. Elle restait vague et il aurait dû s’y attendre, émancipée de son mari, elle n’allait certainement pas rendre des comptes à un autre homme de sitôt. Elle semblait d’ailleurs plus forte qu’avant, sans le poids de son mari.
Placardant un air calme et confiant mais pas trop histoire de ne pas se faire brûler vif par les yeux de la dame, il prit quelques secondes pour observer. Les deux pokemons qui l’accompagnaient étaient jeunes mais potentiellement dangereux, elle n’était pas sans défense, elle semblait n’avoir besoin de personne et au pire ce n’était pas son affaire. Il ne lui devait rien et il ne voulait pas d’ennui avec elle et sa famille sakaienne. Surtout s’il voulait passer un séjour plus sympathique et productif qu’à Mido...
Vitruvius offrit un salut bienfaisant, habitué à l’animosité que les gens portaient à son maître, il était la touche positive de leur duo. Ses yeux se posèrent sur le ventre de la dame, plus rond que la normale. Il était bien conscient de sa situation mais il n’en dirait rien, ce n’était pas à lui de signaler ce genre de chose, la dame avait ses secrets et son intimité, il le respectait. Et son maître n’avait pas besoin de le savoir. Et il n’avait pas non plus à savoir que son serviteur avait remarqué ce détail avant lui.

La tempête n’a pas dû permettre aux nouvelles de circuler, je n’étais pas au courant. Mes condoléances alors, Lady Valencia, votre ancien nom vous scie à merveille. J’ai dû moi-même évacuer Vénovos, ravi de constater que vous avez trouvé de la famille où vous réfugier, il n’aurait pas été prudent de rester seule...

Elle était seule. Ce n’était donc pas prudent, mais ce n’était pas non plus son problème, alors il n’allait certainement pas proposer de l’escorter, d’autant qu’elle était bien capable d’être plus dangereuse qu’un voleur. L’idée faisait son chemin, pourtant il s’en dirait rien, les voleurs couraient les rues après tout, on pouvait les croiser n’importe où. Et avant d’aggraver son cas, il préféra mettre fin à leur rencontre. Il s’inclina en une révérence sobre et militaire mais de rigueur, même s’il n’avait pas de compassion pour la veuve et qu’il doutait qu’elle soit malheureuse de sa solitude.

Bien, Lady Valencia, on va donc pouvoir reprendre nos chemins respectifs en toute quiétude...

Je ne crois pas !

La voix était montée de derrière Léonys. Comme sorti de nulle part, un homme était apparu derrière elle pendant qu’il s’inclinait. Hériberto porta prestement sa main à son épée mais une lame brilla sur sa droite, preuve que l’importun n’était pas seul. Un deuxième homme masqué s’approcha de lui pour lui retirer son épée, posant sa propre lame contre son cou. Concentrés sur cette discussion atypique, ils n’avaient rien vu venir. Mais à quoi lui servaient son serviteur et les quatre pokemons qui l’accompagnaient !

Vitruvius !

Monsieur, je suis tout aussi... surpris...

Un coup d’œil à l’arrière lui permit de constater qu’un troisième homme se tenait derrière le vieux et vu sa cambrure, une épée devait pointer dans son dos. Un quatrième sortait du couvert de la végétation sur leur gauche, pour compléter leur encerclement. C’était mal barré. Ils étaient accompagnés de pokemons qu’Héri ne connaissait pas, et les siens ne pouvaient pas faire grand-chose.
Fève avait disparu dans le décor, soit camouflée soit fuyante, à moins qu’un des gros l’ait déjà dévoré. Tara essayait de se faire toute petite dans une flaque boueuse, surplombée par un quadrupède et ses crocs bien exposées. Any ne bougeait pas d’un cil, son côté sauveteur ne servait à rien en l’occurrence et il faisait bien de ne rien tenter. Lisa restait imperturbable sur l’épaule d’Hériberto, du moins en apparence car il sentait ses griffes se crisper à travers le tissu de sa tunique. La Ponyta paniqua en voyant approcher un pokemon sombre et se cabra, brisant le brancard et s’enfuyant à travers les arbres.
Dans ces conditions, difficile d’établir une stratégie avec si peu d’éléments, Hériberto préféra rester silencieux en attendant la requête des voleurs. S’ils voulaient faire fortune, ils n’étaient pas tombés sur les bonnes personnes. Mais fauchés comme ils l’étaient, ils risquaient bien pire que de juste se faire détrousser. Pour s’en sortir sans trop de mal, il devrait les amadouer avec de belles paroles, quitte à renvoyer le problème vers quelqu’un d’autre...

feat. + 3 humains masqués & des vilains pokemons !

HRP:

Certainement que la nouvelle a refroidi certaines ardeurs de mon interlocuteur, peu importe leur nature (si elles doivent exister d’ailleurs). Elles appartiennent probablement à mon imagination, dans tous les cas je me nourris du malaise. Il y a une sorte de satisfaction coupable dans l’inconfort de mes interlocuteurs alors que j’énonce cette «tragédie». Les pauvres m’imaginent en peine; ils n’ont aucune idée de ce qui peut m’habiter. Car je ne leur laisse pas le loisir de constater par eux-mêmes. Plus le malaise est grand, plus la conversation a tendance à glisser à mon avantage, c’est-à-nommer dans l’écourtement de la-dite discussion. Malgré tout, l’évoquer à voix haute provoque encore une dose importante de choc chez moi, à croire que je n’en serais pas la cause directe. Les mois s’écoulent sans fortifier cette idée chez moi que Arthur ne reviendra pas, il ne reviendra en fait jamais. Dans tout ceci, je dois subir l’indignation de personnes qui l’ont aimé; qui me rappellent sans cesse à quel point je suis un être horrible, responsable de sa disparition. Au moins, Hériberto ne pleurera pas sur lui, du moins j’en serais immensément surprise. Rien ne me préparait toutefois à sa réponse polie, voire agréable, qui me force à reculer d’un pas. Devant mon air dubitatif, Danaé rigole un peu. En espérant que les deux autres n’auront rien remarqué.

Dans tous les cas, sa remarque me fait plaisir. Malgré tous les efforts pour me détacher de ma famille, je ne peux m’empêcher un certain sentiment d’orgueil à renouer avec mon nom d’origine. Avec un nom oui, mais surtout une identité. Je souris, légèrement, mais je souris. Le tout ne dure qu’une fraction de seconde avant de s’évanouir, car cela n’a rien de naturel. J’hoche simplement la tête alors que nos chemins s’apprêtent à se séparer, habitée d’un certain soulagement. Je n’aurais guère eu la patience de poursuivre de toute manière.

Par automatisme, j’ai baissé les yeux en direction de mes bottes, reprenant ma progression sur la route. J’espère ainsi éviter le regard du noble et de son acolyte, ce qui me rendrait un peu mal à l’aise. Puis une voix. Inconnue, malveillante. Au moment où ma main se pose sur mon katana dans un mouvement maintenant parfaitement coordonné par les habitudes, celui-ci a disparu, reposant désormais dans la main d’un second homme qui m’en menace. Je sens un contact contre mes jambes, là où Aetius et Danaé ont formé un cercle défensif. Qui espèrent-ils protéger ? Eux-mêmes ou bien moi ? Difficile à dire dans les circonstances. Dans tous les cas, je ne parviens plus même à réfléchir, le regard rivé sur mon arme désormais destinée à me menacer. Mon regard luit de rage et de peur. Je crains davantage la perte de cet élément, devenu une sorte de pilier dans ma vie, que pour ma propre existence. Quelque chose en moi d’encore plus primitif m’intime à l’immobilité, à la survie. Je surveille les alentours pour voir que monsieur Skalos se trouve dans une situation tout aussi épineuse. Nous sommes vaincus avant même d’avoir pu combattre, encerclés, démunis. Je m’étais pourtant affirmé «plus jamais».

C’est cette perspective qui me pousse à la rébellion. Malgré ma vie en jeu, j’avance d’un pas. Je veux frapper, mordre, déchirer. Je ne leur permets pas ! L’homme devant moi ne se laisse pas intimider et fait jouer la lame devant moi pour me forcer à reculer. Je m’immobilise de nouveau, le foudroyant du regard.

«Que nous voulez-vous ? Cédez-nous passage. Nous n’avons rien à offrir !»

«Rien à offrir ? Vous deux vous avez des têtes de nobles à n’en pas douter. Et des familles aussi, si on en croit votre discussion. Nul doute qu’on paiera cher pour vous ravoir. Puis au pire, y’a toujours la Riolu chromatique qui fera un bon prix sur le marché noir.»

Il ricane. Il ose ricaner ! Mes poings se serrent et ma respiration s’accélère.

«Vous ne toucherez pas à Danaé.»

«Écoute ma p’tite dame, tu es mal placée pour marchander. Hé toi, attache-les.»

Un autre homme se rue sur moi par derrière et m’immobilise les bras qu’il attache solidement. Je me débats et crie comme un diable, sans succès de me déprendre. Il doit faire une tête de plus, si ce n’est pas deux. Il me glisse à l’oreille quelque chose qui a toute de suite le don de m’apaiser :

«Tu te calmes hein ! On ne voudrait pas qu’il arrive quelque chose à ton bébé.»

Je lève les yeux vers Hériberto, impuissante. Il sera le prochain à subir ce sort, tout comme son domestique, s’ils ne tuent pas ce dernier. Mes yeux lui disent… mes yeux lui disent que je vais me battre, même si ce n’est pas tout de suite.

Take what you want

PV Léonys
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Hériberto essaya de rester calme et d'emmagasiner le plus d'informations possibles pour pouvoir se sortir de leur impasse sans trop y perdre, à commencer par la vie de Vitruvius qui était bien plus menacée que les leurs, de par sa condition évidente de serviteur.
Le soldat s'étonna néanmoins de la réaction plutôt violente de Lady Valencia. Ce n'était pas le moment de jouer les intouchables et d'aggraver la situation en titillant les nerfs de leurs ravisseurs bien armés. Soit elle croyait qu'être une femme la rendait invulnérable, ce dont doutait Héri, soit elle tenait plus à ses pokemons qu'à elle-même, ce qui ne promettait rien de bon.
Clairement, le chef du petit groupe n'était pas sakaien, son accent le trahissait, il était sûrement ranin. Et pas bête. Ils avaient assez bien cerné le type de voyageurs qu'ils étaient et réussi à les écouter sans être repérés, ce qui leur donnait un gros avantage. Il était bien plus dure de mentir dans ces conditions. Même si le problème, c'était bien sûr que le kuniois était bien moins fortuné qu'il n'avait bien voulu laisser paraître à Lady Valencia elle-même. Cela dit, autant que possible, il était plus judicieux de laisser croire à tout le monde qu'ils avaient plus de valeurs vivants. Mais ils devaient aussi s'enfuir avant que les ravisseurs ne découvrent que le fils Skalos était loin de valoir une fortune aux yeux de sa famille...

Les brigands avaient pour mérite de garder leur calme. Ils n'en étaient pas encore venus aux poings malgré l'agitation de Lady Valencia qui agaçait Hériberto. Comment voulait-elle les amadouer si elle opposait déjà une si forte résistance alors qu'ils étaient dans l'incapacité de combattre ?!
Et ce fut pendant cette réflexion que celui qui ligotait Léonys se montra bien plus observateur que ne l'avait été le soldat : Lui, avait remarqué qu'elle était enceinte !
Ce qui eut le don de calmer la concernée mais aussi Hériberto et Vitruvius. La situation s'avérait bien plus compliquée que prévu. S'il avait pensé à faire casquer la famille Valencia plutôt que la sienne, c'était rapé. Dans ces circonstances, ça ne passerait jamais. Un noble, militaire de sucroît, ne pouvait décemment se montrer égoïste au point de condamner une femme enceinte, quand bien même elle était plus capable de s'en sortir que lui. S'il voulait la sympathie des brigands, il devait rester un minimum honorable.

Le regard de Léonys fut cependant sans appel, elle ferait tout ce qu'elle pourrait pour s'en sortir, et à priori, sans perdre ses pokemons qu'elle semblait chérir. C'était au moins une bonne nouvelle, en jouant finement, elle pourrait lui être bien plus utile qu'une demoiselle en détresse.
Celui qui l'avait attaché s'approchait à présent d'Hériberto pour en faire de même, et ce dernier tenta une première approche en douceur en présentant ses deux mains tendues devant lui, prêtes à être attachées.

Nous n'opposerons pas de résistance. Je pense qu'on peut régler ça sans qu'il n'y ait de blessés, pas même mon compagnon de voyage. Il n'y paraît pas, il est un peu simplet mais il serait un majordome très difficile à remplacer.

Pas dupe, l'homme chargé de le ligoter lui attrapa les bras pour les attacher fermement dans son dos. Se libérer allait être compliqué. Mais au moins, ils semblaient s'être ravisés quand au sort qu'ils réservaient à Vitruvius puisqu'ils l'attachaient aussi. Les plans se faisaient et se défaisaient dans l'esprit du soldat, testant les scénarios un à un pour trouver le plus fiable. Mais le facteur chance allait être indispensable, à coup sûr.
Les pokemons furent remis dans leurs Captis Ball pour ceux qui en avaient et Lisa se retrouva donc dans un sac en toile tenu par un quadrupède menaçant. Si Hériberto se retint d'intervenir, tenant son rôle de victime conciliante, ses dents se serrèrent et son regard se durcit. Ils n'avaient pas intérêt à malmener son amie.

Les bandits semblaient pressés, sûrement que l'arrivée d'autres voyageurs compliquerait leur méfait. Ce fut donc d'un regard rapide, connaisseur et méprisant qu'ils analysèrent le contenu du chariot, pour n'en prélever que quelques éléments : un peu de nourriture et quelques sacoches.

Il faut voyager léger pour ne pas attirer l’œil des voleurs...

Une remarque nonchalante, comme une excuse de ne pas avoir mieux à offrir, mais surtout, justifier l'absence de biens de valeurs qui pourrait compromettre leur survie. Se déplacer avec un chariot miteux et à moitié vide ne faisait pas très noble.

Aller, couvrez-leur la tête, on y va. Le premier qui fait un pas de travers se prendra un coup qu'il est pas prêt d'oublier ! Nous forcez pas à vous tuer, hein...

Un ton presque mielleux, confiant. Et loin de révéler un travail d'amateurs, mais sait-on jamais, ils ne savaient pas non plus à qui ils avaient affaires. Hériberto n'eut pourtant pas l'intention de tester leurs limites pendant le trajet. Trop d'inconnues dans cette équation, et trop de points faibles à leur actif.

() () feat. + 3 humains masqués & des vilains pokemons !

HRP:

Me montrer docile ne fut jamais dans mon caractère, même si la vie m’a mené sur des chemins où mon libre-arbitre s’est trouvé compromis au point d’en être totalement privée. Je peux sentir tout mon corps résister, sauf que la menace à mon enfant me permet de conserver le peu de calme qu’il me reste. Heureusement, Hériberto joue le jeu à la perfection, pliant l’échine là où j’ai du mal. Je reste silencieuse en guise de capitulation, même si un rien me sépare de la morsure. Je n’ai aucun désir de nous damner. Sauf que la pulsion se montre forte, insistante sous mon crâne. J’avais dit qu’on ne me ferait plus jamais de mal. Qu’on n’aurait plus jamais le contrôle sur moi, mes actions, mon intégrité. Il y a plus important, mon bébé est plus important. Cette idée seule m’empêche de porter un geste très stupide.

J’ai du mal à croire que mon katana se trouve entre leurs mains salies. Cette arme intimement liée à mon vécu… Je sens les larmes affluer en les voyant traiter la lame comme un vulgaire objet, l’attachant sans ménagement à la selle d’une de leurs montures. Je suis secouée d’un haut-le-cœur, mais me contiens. Pauvre Danaé. Son calme a cédé place à une peur sourde, et même la présence d’Aetius à ses côtés ne suffit pas à la rassurer. De toute manière, il ne peut rien pour elle, pour le moment. Bientôt, ils disparaissent dans leurs Captis Ball, qu’on m’a retiré. Je fusille du regard les malfrats, tentée de leur cracher au visage. Au moins, mes compagnons ne sont pas mal traités pour l’instant, tout comme nous même. Mes effets sont fouillés, mais ici peu d’espoir de s’enrichir : je suis partie sur un coup de tête en emportant que quelques vêtements de voyage et des vivres. Je me laisse couvrir la tête, avançant péniblement alors qu’on me pousse sur la route boueuse. J’ai l’impression désagréable d’avoir perdu tous mes repères. Je glisse à plusieurs reprises. On m’insulte pour me forcer à avancer. Nous marchons ainsi pour ce qui me semble être des heures, avant d’être balancés lourdement sur un sol dur. Dans ma chute, le sac de toile autour de ma tête tombe, et je peux enfin respirer librement. On nous a lancés dans une pièce froide et sombre, dans ce qui semble être une cabane de bois de fortune. Le sol n’est pas même couvert : nous reposons à même la terre boueuse. On referme la porte derrière nous et nous laissons ici dans le froid.

Mes yeux mettent du temps à s’habituer à l’obscurité. Je grelotte plutôt violemment désormais. Il n’y a rien ici, pas même une fenêtre. La porte est barrée d’un verrou. Je me dirige péniblement vers l’autre, lui intimant de rester immobile. Je me sers de mes dents pour retirer son sac de toile le plus silencieusement possible. Il rejoint bientôt le sol avec le mien.

«Coincée dans cette foutue situation avec vous, c’est presque ironique ! Vous êtes cavalier, j’imagine que vous avez un plan pour nous sortir de ce faux-pas ?»

Je ne sais pas où ils ont emmené le domestique de monsieur Skalos. Dans tous les cas, lui et les Pokémon sont en danger. Je sens l’adrénaline pulser dans mes veines, comme si je possédais la force de dix. Malgré tout, je ne parviens pas à me détacher les mains. J’observe mon compagnon d’infortune. Je n’ai pas été tendre ou gentille avec lui, mais ici les manières ne tiennent plus. Malgré tout, il nous faudra faire équipe, il s’agit d’une question de survie.

Take what you want

PV Léonys
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Ils marchèrent pendant une bonne heure en silence, à tourner dans un sens puis dans l'autre, à travers une forêt aux chemins parfois à peine praticables. La notion de temps était tout de même assez vague sans repère. Hériberto avait beau prendre des notes mentales de ce qu'il sentait, entendait ou pensait fouler, il fut bien vite perdu. Mais dès qu'on lui enlèverait son sac de la tête, il pourrait s'orienter avec les étoiles ou le soleil, à n'en pas douter ! Il était militaire tout de même !

L'environnement changea brutalement quand ils semblèrent pénétrer dans un chalet. Ils furent jetés sur un sol de terre et abandonnés là sans plus de manière.

Pour les rançons, il faudrait se mettre d'accord...

Veine tentative de négociation dont la seule réponse fut le silence, dans cette humidité peu agréable. Cela signifiait cependant qu'ils étaient seuls, et qu'il pouvait retirer son couvre-chef indésirable. Hériberto commença à secouer sa tête dans l'espoir de le faire tomber, opération qui promettait d'être longue, fastidieuse et probablement de ne pas aboutir. Heureusement, Lady Valencia s'en mêla et le libéra bien rapidement.

Lady Valencia... Bien sûr que j'ai un plan... Laissez-moi une seconde...

Le dit-cavalier observait les alentours en plissant les yeux et en testant ses liens forts biens ficelés. Pas de fenêtres. Un verrou imposant. Pas de signes de leurs ravisseurs, de leurs biens et de son serviteur. Et elle appelait ça un "faux-pas"...

Les bougres ont drôlement bien serrés mes liens, qu'en est-il des vôtres ? Rudy n'est jamais là quand il faut décidément... Et où est Lisa ? Où sont les pokemons ? Nom de Kyogre, si vous n'aviez pas été là, je n'aurais jamais baissé ma garde... Et si vous essayiez de couper mes liens avec vos dents?

Resserrant ses cordes plus que l'inverse à force de gesticulations, Héri continua de grommeler de manière inaudible face à cette injustice. Car oui, cela ne pouvait être que la faute de cette rencontre improbable et perturbante et non un manque de prudence général. Après tout, ils s'étaient tous fait surprendre. Bien qu'il passerait un savon à son serviteur pour n'avoir pas surveiller leurs arrières.

Il continuait cependant à observer les alentours, et se confortait dans l'idée qu'il leur faudrait sûrement une intervention extérieur pour s'en sortir. Ou bien... Un appât. Mais pour cela, ils devaient se libérer les mains. Et idéalement, trouver une arme. Facile dans une pièce vide et terreuse...

***
De son côté, Vitruvius n'en menait pas large. Les brigands l'avaient emmené plus loin, dans une autre cabane pour le ligoter à une chaise. Ils avaient retirés son sac pour dévoiler quelques instruments dont la simple vue donnait déjà des sueurs au vieux serviteur.

Bien, Simplet... Tu vas nous en apprendre un peu plus sur ton maître. N'est-ce-pas ?

Rudy déglutit. Il avait l'habitude d'être rabaissé, insulté, malmené... Mais pas torturé ! Mais il pouvait très bien se saisir de cette opportunité que lui avait offert son maître pour les sortir de l'impasse.

Moi ? Oh oui, il faut toujours répondre aux questions qu'on nous pose, c'est le maître qui me le répète tout le temps.

Les brigands éclatèrent de rire, leur travail allait s'avérer bien plus simple qu'à l'accoutumée avec un benêt comme informateur. Pas étonnant qu'il fasse un bon majordome s'il obéissait comme un bon rocabot.

Eh ben c'est parfait mon gars. Tu vas commencer par le nom, le rang, la ville et la fortune de ton maître ! On t'écoute !

Les yeux de Vitruvius laissèrent transparaître l'incompréhension et passèrent de l'un à l'autre des brigands. En bon acteur, il allait faire gagner du temps, car c'était sûrement ce dont avait besoin Hériberto.

Gh.. Je.. Euh... Je dois commencer par quoi ? Vous avez dit plusieurs choses...

Le leader des kidnappeurs perdit un peu de son sourire et se pinça le sommet du nez en fronçant les sourcils. Un benêt n'était peut-être pas le plus simple finalement. Inspirant à fond, il reprit calmement.

Son nom.

À qui ?

Inspiration contrariée et serrage de dent, il commençait peut-être un peu fort.

À ton maître. Comment s'appelle ton maître ?

Ou peut-être pas assez fort...

Ah ! Il s'appelle Maître ! Ou Monsieur ! Ça dépend si on est seuls ou avec des gens.

Les autres brigands se retenaient de pouffer de rire quand leur chef calmait avec difficulté ses nerfs. La nuit promettait d'être longue...

(dans un sac avec les brigands)(CB)(CB)(dans la forêt) (en fuite?) feat. (CB)(CB)+ 3 humains masqués & des vilains pokemons !

HRP:

Je l’observe avec défaitisme. Clairement, il n’a aucune idée de la manière dont nous pourrons nous sortir de cette situation épineuse. Un soldat de Kuni ! Je devrais être plus impressionnée, franchement. J’imagine que le fait qu’il s’agit d’Hériberto Skalos n’aide guère à mon opinion de lui et surtout à mon indulgence face à la situation dans laquelle il se trouve. Moi-même ai beaucoup de mal à réfléchir convenablement, habitée par la colère et dans une certaine mesure la peur. Néanmoins mon orgueil l’emporte sur toute crainte pour ma sécurité. J’ai le désir grandissant de me battre. Nous sommes deux représentants de familles nobles et nous ne serons pas traités ainsi. Je tire sur mes liens à m’en écorcher la peau. Vu ma petite stature et mes os étroits, j’aurais peut-être réussi à les défaire, néanmoins le nœud a été solidement attaché, d’une main experte. Ces bandits ont de l’expérience. Ces rats, je leur ferai payer coûte que coûte. Je n’attendrai pas d’être vendue comme un Pokémon de ferme à ma famille à qui je n’ai pas parlé depuis des mois. Si seulement ma famille acceptait de payer.

«Non, je n’y parviens pas non plus.»

Les dents hein ? Ce n’est guère digne, néanmoins j’estime un peu plus ma vie que ma dignité présentement. J’utilise mes dents pour desserrer certains liens. J’ai mal, mais tant pis. Après quelques minutes ainsi, je sens enfin le tout se détendre sur ma peau. Je parviens avec des mouvements brusques et beaucoup de grognements frustrés à me départir des cordes qui m’enserraient. Je caresse ma peau endolorie, abîmée par toute cette entreprise. À certains endroits, elle est irritée presque jusqu’au sang. Je vais vers Hériberto que je détache à son tour, encore une fois avec bien de la difficulté.

«Bon. Maintenant qu’est-ce qu’on fait ?»

Je pose la question de manière rhétorique, cherchant une issue dans la pièce. Un éclat de lumière, presque imperceptible, attire mon œil après quelques secondes de recherche. Dans le plafond, il semblerait y avoir une légère ouverture, probablement assez grande pour qu’un enfant s’y faufile. Un enfant, ou quelqu’un d’aussi menu que moi.

«Je… je pense que j’arriverais à me faufiler par ce trou. Par contre je ne sais pas ce que je ferais une fois à l’extérieur. Je n’ai aucune idée d’où nous nous trouvons. Même si je tentais de courir jusqu’à la ville la plus proche pour demander de l’aide, je me perdrais probablement sur ces routes. J’aurais peur qu’on s’en prenne à vous et aux Pokémon s’ils découvrent que je suis partie.»

Cette fois, je suis sincère. Même si je n’apprécie pas particulièrement mon compagnon d’infortune, je ne désire pas du tout que mal lui soit fait. Au contraire, je m’en voudrais si quelque chose devait lui arriver alors que j’aurais la vie sauve.

«Peut-être pourrions-nous attendre que les bandits s’endorment ? Je suis très discrète, je pourrais récupérer nos Pokémon… P-peut-être. Et vous libérer. A-au cas où je serais découverte, vous pourriez nous défendre. J’espère.»

Mon assurance et ma colère se dissipent progressivement en crainte. J’observe le trou au plafond. Il faudra qu’il m’aide à y monter, car je ne suis pas assez grande pour l’atteindre. Rien ne m’indique ce que je trouverai à l’extérieur. Y a-t-il un gardien devant la porte, qui pourrait me voir depuis le toit ? Je soupire, incertaine.

Take what you want

PV Léonys
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Hériberto observa Léonys s'attaquer à ses liens avec les dents, comme il l'avait mentionné, même s'il pensait à ses liens à lui sur le coup. Elle y parvint, et heureusement, ce fut long et fastidieux pendant qu'il attendait en réfléchissant.
Elle lui défit ses liens et il se massa les poignets en se relevant pour observer un peu mieux la battisse.

Réfléchissons...

Rien d'extraordinaire, une cabane toute simple sans autre ouverture que la porte principale qui était forcément verrouillée... Il la testa au cas où, discrètement, et bien sûr, elle ne bougea pas d'un pouce.
Lady Valencia avait repéré une ouverture dans un angle du toit, trop étroite pour lui mais elle pensait pouvoir s'y faufiler ! Une femme enceinte qui crapahutait pour les sortir d'un kidnapping, on aurait tout vu...
Son raisonnement était bon et Hériberto était presque touché par son altruisme, bien qu'il aurait fait la même chose. Il n'avait pas d'affection pour cette femme, mais un minimum d'honneur et de conscience pour ne pas l'abandonner à son sort, même si l'occasion se présentait...
L'idée d'attendre et de potentiellement combattre n'enchanta guère le kuniois cependant, trop d'incertitudes, et cela ne correspondait pas au comportement de ce genre de brigands.

Non, attendre ne nous aiderait pas. Ils sont sûrement en train d'interroger Vitruvius pour lui soutirer des informations à notre égard. Je l'ai fait passer pour simplet et j'espère qu'il en tirera parti pour nous faire gagner du temps.

Il était temps de mettre à profit ses années de militaire et de commandement. Si elle lui obéissait et que tout se passait bien, ils arriveraient très certainement à en sortir indemne. En espérant qu'ils ne commencent pas à torturer le vieux sinon sa couverture volerait en éclat...

Vous allez sortir par ce trou. Vu comme on était attachés, ça m'étonnerait qu'il y ait un garde. Commencez par repérer les alentours, il faut trouver où ils sont, eux, les pokemons et Rudy.

Les pokemons ! La Ponita avait sûrement pris la fuite, affolée qu'elle était. Rien de grave, de toute façon, elle était bien trop voyante pour leur être utile dans une évasion. Mais il y en avait une qui avait tout simplement disparu et qui avait intérêt à ne pas s'être enfuie...

Vu l'endroit, ils seront sûrement tous dans une autre cabane un peu plus loin. Lisa n'a pas de Captis Ball alors ils l'auront...

Hériberto déglutit, il venait d'imaginer le pire. La colère se mit à briller dans ses yeux. Malheur à ceux qui s'en seraient pris à sa Plumeline, elle avait intérêt à être intacte s'ils ne voulaient pas vivre l'enfer.

Lisa c'est ma Plumeline, elle sera forcément enfermée ou ligotée tout au plus, elle ne paraît pas dangereuse au premier abord. Elle pourrait vous aider, et elle est très douée pour détourner l'attention. Sinon n'importe quelle Captis Ball pourra être utile, mais méfiez-vous de leurs pokemons, ils auront sûrement du flair. Vous devrez vous couvrir de boue pour effacer votre odeur.

Il avait mis toute sa conviction et son sérieux dans cette dernière indication, pour convaincre une bourgeoise de se rouler dans la boue sans lésiner sur les moyens. Mais vu qu'elle n'avait pas hésité à s'attaquer aux cordes avec ses dents, il se disait qu'elle ferait un bon petit soldat. Sans lui laisser le temps de protester, il reprit.

Si vous tombez sur une Kécléon, dîtes lui de vous aider à voler les Captis Ball, les clés ou les armes... Le plus important, c'est de trouver un moyen d'ouvrir cette porte.

Hériberto commença à se demander si Lady Valencia allait pouvoir faire tout ça sans être repérée. Son petit gabarit l'aidait, et elle maniait visiblement le sabre, mais elle n'était pas préparée pour une telle situation et elle était enceinte. Tout reposerait sur ses frêles épaules...

***

Bon oublions le nom... C'est quoi son rang ? Non laisse tomber, je sens que ça va être chaud... Il habite où ton maître ?

Oh je sais ! Il a une belle petite maison, et j'ai ma propre chambre, mais il a la plus grande bien sûr ! Avec un grand lit et ..

C'est bon c'est bon ! On a compris...

Le leader avait clairement perdu son sourire, comment pouvait-on avoir un serviteur aussi simplet et ne pas perdre la tête... Mais cela lui indiquait certaines choses sur son maître, et il se mit à marmonner ses réflexions en tournant dans la pièce.

Quelqu'un qui possède un 'majordome' même aussi spécial a un peu de moyens, mais pas assez pour avoir un vrai homme à tout faire. Pas de haut rang par conséquent. Leurs habits n'étaient pas significatifs d'un pays et plutôt usés, preuve qu'ils voyageaient depuis un moment et que leur bourse est vide. Avec l'accent, ça donnerait plutôt Kuni. Vénovos ou un village sur les côtes est. Des marchands auraient un chariot remplis de marchandises ou une bourse honorable, ce qui n'est pas leur cas. Donc... Un petit bourge en vadrouille. Ils ont toujours des familles ceux-là.

Revenant vers son prisonnier, il afficha à nouveau un sourire confiant pour reprendre l'interrogatoire.

Bien ! Dis-moi : Qui est la fille, maintenant, ou je te coupe un doigt.

Malgré un visage ouvert, la menace était sincère. Vitruvius devait se montrer plus coopératif sans se trahir ou cela finirait mal. Il prit un air inquiet mais toujours simplet et répondit la voix tremblante.

C'est une Lady que mon Maître connaît et qu'on a croisé sur la route monsieur...

Bien, on avance...

(dans un sac avec les brigands)(CB)(CB)(quelque part) (en fuite?) feat. (CB)(CB)+ 3 humains masqués & des vilains pokemons !

HRP:

L’assurance dont je pouvais faire preuve jusque là s’effrite rapidement. J’ai toujours eu l’imagination fertile pour ce qui est l’aventure, et il me semble que cette situation est le portrait craché des petits jeux que je pouvais faire avec mes nourrices étant petite. Or, ici le danger est bien réel. J’y risque bien plus que de me faire gronder par une mère excédée par mes pauvres manières. Je tripote encore une fois mon ventre distendu dans l’espoir d’y trouver courage. De plus en plus, l’idée d’attendre l’absence de bruit dans le campement pour indiquer l’endormissement des malfrats me paraît alléchante. Or, Hériberto ne partage pas du tout mon idée, affirmant que cela pourrait nous compromettre davantage. J’avais oublié le domestique à vrai dire, et ce qu’il pourrait révéler à notre sujet. Une Valencia parmi le groupe leur fera bien plaisir, tiens. Je m’enlace de mes bras pour contenir ma colère et mon sentiment d’impuissance, partagé par le cavalier on dirait. Alors qu’il évoque sa Plumeline, je me sens mal pour lui, car je ressens la même chose par rapport à Danaé et Aetius. Nos Pokémon ne méritent pas de mauvais traitements. Nous devons les sauver, d’une manière ou d’une autre. Cette idée me raffermit un peu dans mes positions. J’observe le trou du toit avec une conviction renouvelée.

«Ne vous inquiétez pas, je trouverai Lisa.»

Je le dis, car j’ai l’impression qu’il s’agit de ce qu’il voudra entendre en ce moment. De toute évidence, il s’agit de celle, parmi ses Pokémon, dont il est le plus attaché. Je me redresse donc, remémorant le plan, lui faisant signe de s’approcher. J’hésite tout de même devant lui : tout ceci implique de devoir le toucher ce qui me déplaît profondément néanmoins je laisse de côté mes craintes habituelles pour me dresser sur ses épaules, aidé de sa force. Le trou est petit, mais mon ventre n’est pas encore enflé pour m’empêcher d’y passer. J’y passe les bras puis la tête. C’est serré. Je me retiens de respirer en faisant passer mon abdomen puis mes hanches, qui restent un instant coincées. M’appuyant sur le mur extérieur de la cabane, je pousse de toutes mes forces jusqu’à être entraînée vers l’avant. Je retiens in extremis mon cri alors que je tombe tête première en contre-bas, heureusement sur une pile de foin où se nourrit… Épingle ! C’est le cheval de mon oncle qui est là, en train de brouter doucement. J’accours vers lui, serrant ses nasaux contre moi. Pourquoi l’ont-ils libéré lui plutôt qu’un autre ? J’imagine qu’il pouvait s’avérer utile.

Suivant les instructions d’Hériberto, je couvre ma peau nue de boue, pas bien difficile à dénicher vu ce temps. Il pleut d’ailleurs toujours, ce qui devrait jouer en ma faveur. Je m’avance doucement vers l’extrémité du mur, le cœur battant d’angoisse. Je n’ai pas intérêt à me faire repérer. Heureusement, il n’y a personne en vue. Les bandits sont dans l’autre cabane, comme l’a indiqué Hériberto. Bien joué ! Je décide de m’avancer, repérant, au pas de la porte, un objet bien connu. Mon arme ! Je repère aussi celle du soldat.

«Hériberto ? J’ai de bonnes nouvelles. Je nous ai trouvé un moyen de sortir d’ici. Je peux voir nos armes. Néanmoins je pense que les Pokémon sont dans la cabane avec les bandits…»

Sans attendre sa réponse, je traverse au pas de course le campement, me faisant la plus discrète possible. Qu’il n’y aille personne tient tout bonnement du miracle ! J’entends des voix dans la cabane alors que je m’en approche. Quelqu’un à l’intérieur semble m’avoir entendu… Je me dépêche à prendre le katana et l’épée avant de prendre mes jambes à mon cou pour me réfugier derrière la cabane. La porte s’ouvre avec un homme en noir et son Pokémon, un Grahyéna. Les deux se dirigent vers l’autre cabane, celle où Hériberto est toujours enfermé. Pourvu qu’il n’ouvre pas la porte… À l’instant où je me redresse, je me sens trébucher sur quelque chose. Quelque chose apparaît devant moi, manquant de me faire crier : c’est le Kecleon dont m’a parlé le cavalier ! D’un murmure à peine audible, je m’adresse à lui :

«Oh, tu tombes à point toi. Je suis une amie de ton dresseur. Tu penses que tu pourrais m’aider ? Les Captis Ball de tous nos compagnons sont à l’intérieur. Tu crois que tu pourrais aller les chercher ?»

J’espère qu’il acceptera…

Take what you want

PV Léonys
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Hériberto était bien obligé de lui faire confiance pour trouver Lisa, car pour l'instant, elle était la seule à pouvoir le faire. Il l'aida à atteindre le trou et la regarda se démener pour sortir. Une femme enceinte comme tout renfort, quelle situation fâcheuse.
Le cavalier attendit en guettant les bruits extérieurs, rien, c'était plutôt bon signe, en espérant qu'elle ne décide pas plutôt de partir chercher de l'aide, à coup sûr ça signerait leur fin, et c'était la meilleure façon de se perdre dans cette région de malheur...
Et en espérant que les brigands ne soient pas trop loin, sinon elle n'allait jamais les trouver, quelle idée de laisser reposer son destin dans les mains de cette Lady... Hériberto commençait à regretter de l'avoir envoyé, où étaient ses pokemons quand il avait besoin d'eux ! Cette maudite bourgeoise lui avait fait baisser sa garde au seul moment où des bandits traînaient dans le coin, c'était sa faute s'il en était là !
Il ruminait dans sa barbe quand une voix familière se fit entendre. Léonys avait trouvé les armes et une échappatoire.

Ah bah c'est pas trop tôt ! Récupérez nos armes et donnez moi la mienne par le trou ! Faîtes diversion pour rentrer dans la cabane récupérer les pokemons, Rudy peut vous aider, trouvez un signal et il comprendra, pensez à … Vous m'écoutez ? Eh !

Hériberto serra les dents, on écoutait toujours les consignes de son capitaine ! Il chuchotait assez fort, elle n'avait aucune excuse. Le voilà à nouveau obligé d'attendre, bras croisés, que Lady Valencia réussisse à le sortir de là...

Une Lady seule sur cette route, c'est inconscient, ou stupide, ou prétentieux. J'aime bien les trois. Vu le sabre et la fougue, elle sait sûrement s'en servir et elle n'est pas dans la catégorie des démunis, donc, une prise de choix. Son pokemon chromatique nous fera aussi gagner beaucoup d'argent, mais d'abord, il faut trouver le nom de cette demoiselle solitaire...

Le bandit se tourna à nouveau vers son informateur malheureux. Vitruvius se retrouvait peu à peu acculé dans son rôle de simplet, il n'était pas du genre à pleurer pour un coup ou deux, mais ça ne faisait pas de lui un muet devant la torture. Si son maître ne trouvait pas vite un moyen de les sortir de l'impasse, il allait sûrement faire une bourde.

Aller, encore quelques questions mon ami, et on a fini ok ? Comment s'appelle la Lady qu'on a capturé en même temps que toi et ton maître ?

Le brigand se mit à jouer avec son couteau, toujours affublé de son sourire charmeur. Il ne restait pas d'options au pauvre serviteur. Il réfléchit quelques secondes aux conséquences immédiates qu'aurait sa révélation, et cela pouvait aller d'un couteau rangé dans son étui à un branle-bas de combat pour vendre la demoiselle... Pas le choix.

C'est...

Un Grahyèna se releva soudain, les oreilles aux aguets et le chef s'interrompit. Rien ne devait troubler leurs affaires au milieu des marais, pas même les pokemons sauvages qui craignaient l'écriteau invisible que représentait l'odeur des Grahyèna. Leurs prisonniers n'avaient aucune chance de s'enfuir, mais dans le doute, le chef fit un signe à l'un de ses hommes. En fonction de l'importance de la demoiselle, ce n'était pas le moment de la perdre.

Vérifie juste qu'ils sont dedans, n'ouvre pas, manquerait plus qu'ils t'assomment par miracle...

Le leader se tourna à nouveau vers sa victime pendant que son collègue sortait de la cabane avec son pokemon. Bougon d'être pris pour un imbécile qui se ferait avoir par une ruse idiote, il s'approcha de la seconde cabane et frappa à la porte.

Prouvez que vous êtes là ou on fait cramer le vieux !

Une sourire narquois remplaça l'agacement. Avec ça, il était sûr de ne pas être berné de quelque façon que ce soit, lui aussi pouvait être futé ! Même s'il respectait trop son ranin de chef pour remettre en question ses ordres.
Hériberto l'avait entendu approcher et se tenait prêt à lui sauter dessus en cas de problème, mais il se s'attendait pas à ça. Il prit un air maussade pour se mettre dans son rôle et répondit.

On est là !

Je veux entendre la fille aussi !

Panade de panade. Le kuniois devait tenter le tout pour le tout. Et rester prêt à se battre en cas de problème. Il visualisa Lady Valencia, s'imagina être une petit femme de bonne famille, enceinte et vexée, prête à cogner le premier qui se pointerait. Et tâcha d'imiter sa voix du mieux qu'il put.

Allez vous faire voir ! 
(reprenant sa voix) Euh non non c'est pas ce qu'elle voulait dire !
(chuchotant un peu fort) Taisez-vous, vous allez nous faire tuer...

Un autre coup se fit entendre sur la porte et des bruits de pas s'éloignant. Hériberto souffla, les jeux de rôle à la taverne pouvaient servir finalement...


Pendant ce temps, Fève la petite Kécleon acquiesçait timidement à l'humaine qui lui demandait de l'aide. Décidément, les humains se mettaient toujours en danger, mais elle savait qu'elle pouvait trouver le courage de faire ce qu'on lui demandait.
Disparaissant à nouveau, elle se faufila tout doucement dans la cabane, en espérant que sa rayure violette ne la trahisse pas sur le bois. Elle repéra rapidement la cage dans laquelle Lisa était enfermée, et tout près d'elle, les Captis Ball qu'on lui avait demandé. Ça faisait beaucoup à transporter quand même ! Surtout que la pièce était remplie d'humains, de Grahyèna et de Lougaroc.
Avec prudence, elle s'approcha de la cage et Lisa l'identifia du coin de l'oeil, habituée par leurs entraînements récents. La Plumeline encouragea Fève à poursuivre et se tint prête à faire diversion en cas de besoin. Pour l'instant, Vitruvius faisait l'affaire.

Finis ta phrase.

C'est... Lady Valentina je crois ?

Lady Valentina ? C'est son nom de famille t'es sûr ?

Euh oui oui...

Un regard à ses camarades lui confirma que le nom ne leur disait rien non plus, mais ce n'était pas une fin en soi. Elle n'était pas forcément sakaienne ou ranine, et ils ne pouvaient pas connaître tout le monde. D'autant que dans ce milieu, les cousins des grands noms aussi étaient importants !

Razia, va voir notre contact, dis lui de trouver des acheteurs rapidement.

Celui qu'il avait envoyé vérifier les prisonniers revint, s'écarta pour laisser passer son collègue et ferma la porte. Un hochement de tête indiqua que tout était bon et le sourire du chef s’agrandit. Ce pays lui réussissait bien mieux que le précédent !
Fève quand à elle avait dû choisir deux Captis Ball au hasard. Si elle en prenait plus, elle ne pourrait plus les camoufler. Et si la porte était fermée, elle devait longer le mur du fond jusqu'à une fenêtre entrouverte. La petite Kécleon avançait pas à pas, un balle dans chaque patte, face au mur, en priant les Grands Pokemons pour qu'on ne lui saute pas dessus.
Lisa suivait la progression du coin de l’œil et maintenant que l'interrogatoire était fini, l'attention pouvait à tout moment se porter sur son amie. Elle se releva donc dans sa petite cage, et fit ce pourquoi elle était la plus douée. Elle se mit à danser.

Eh beh, quelle bande de forains vous faites ! Le serviteur simplet et la danseuse, vous êtes des sacrés numéros, vous me plaisez ! Et vous allez nous rapporter un paquet d'écus !

Fève put atteindre la fenêtre et sauta pour rejoindre l'humaine et lui tendre les deux Captis Ball. Elle se sentait un peu coupable, ce n'était pas ce qu'on lui avait demandé, mais elle pouvait toujours y retourner...

(dans une cage avec les brigands)(CB)(CB)(avec Léonys) (en fuite?) feat. (CB)(CB)+ 3 humains masqués & des vilains pokemons ! (1 humain s'en va avec son pokemon)

HRP:

J’ai une bien mauvaise vue de la cabane depuis ce point du campement. Néanmoins je n’ose pas m’avancer davantage, car le malfrat pourrait me voir. Heureusement que j’ai masqué mon odeur de cette boue, car le flair de ce Grahyéna n’aurait pas manqué me repérer. J’espère que cette couverture suffira dans un avenir rapproché. Si je ne peux rien apercevoir depuis ici, je puis au moins entendre. Le bandit a une voix forte et autoritaire, du genre qui aime bien montrer qui est le plus fort. Un commentaire au sujet de ses dispositions à surcompenser me traverse l’esprit, néanmoins ce n’est pas le moment de me moquer des gros mâles qui font tout pour impressionner autrui. Ma gorge se serre alors qu’il réclame de nous entendre tous les deux. Je n’entends pas la réponse de mon partenaire d’infortune, néanmoins cela semble avoir calmé le gros méchant monsieur, qui s’éloigne nouveau en direction de la cabane. Bien. Très bien. Notre petite opération demeure un secret pour le moment. Il est temps de se concentrer sur la suite. Au moins, je peux compter sur le Kecleon pour récupérer les balles. Avec son invisibilité, il ne risque pas de se faire repérer. Impatiente de retrouver mes Pokémon, je ne peux qu’attendre nerveusement son retour, en me risquant à une prière.

Je sursaute en voyant le petit Pokémon reparaître. Je retiens mon cri, tous les sens en aguets, beaucoup trop nerveuse. Je dois me calmer. Car le reptile me rend deux balles, et je reconnais parmi elles celle d’Aetius ! L’autre m’est néanmoins étrangère, ce qui signifie que Danaé se trouve toujours à l’intérieur… ? Où sont donc les autres ? Je n’avais pas pensé au fait que de toutes les transporter pourrait compromettre la position du Kecleon. Je tâche donc de chasser la déception de mes traits. Ce n’est pas le moment de s’en faire un ennemi, ainsi je lui souris pour le remercier. Je ne peux être plus soulagée d’avoir retrouvée le Kraknoix, que je fais apparaître en lui faisant signe de rester silencieux. Je le fais monter contre mes épaules. Que faire maintenant ? Renvoyer le Kecleon m’apparaît un peu risqué. Puis de toute manière, il faut récupérer le serviteur et la Plumeline, qui ne peuvent être sortis de cette façon. Prenant mon courage à deux mains, je cours jusqu’à la cabane où est enfermé Hériberto. Je me réfugie derrière, en faisant signe au Kecleon que son maître se trouve à l’intérieur. Je lui tends de nouveau la balle, et surtout l’épée. Je l’aide à grimper parmi l’ouverture, sous l’œil curieux d’Épingle. Une fois à l’intérieur, je m’adresse au noble.

«Je vous envoie votre épée et une de vos balles ! J’ai aussi trouvé votre petit ami ici présent. Il a été fort utile. Les autres balles sont toujours à l’intérieur, j’ai entendu la voix de votre serviteur et celle de votre Plumeline. Il n’y a pas le choix, il va falloir les faire décoller de là. J’ai un plan !»

Il est peut-être un peu risqué, mais c’est tout ce que nous pouvons faire pour le moment, du moins je le pense. Je prends une grande inspiration, avant de lui expliquer.

«J’ai ici Épingle, le Bourrinos. Je vais envoyer Aetius vous ouvrir la porte, cela alertera certainement les gardes. Vous n’aurez qu’à courir derrière la cabane pour le récupérer et l’enfourcher. Pendant que vous ferez distraction, j’irai chercher Lisa, votre serviteur et les autres Pokémon. Nous fuirons en direction des bois, où vous pourrez nous récupérer. Épingle pourra nous porter tous les trois sans problème.»

Risqué oui. Beaucoup incombe au cavalier, mais n’est-ce pas son métier ? Avec son arme, à dos d’un puissant Bourrinos, il sera certainement capable de mettre en déroute quelques adversaires. Les tremblements de terre du cheval sont incomparables après tout.

«Qu-qu’en dites-vous ?»

Take what you want

PV Léonys
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Hériberto tournait en rond dans la cabane, alternant mains sur les hanches et bras croisés, toujours une mine frustrée sur le visage. Laisser Léonys aux commandes ne l'enchantait toujours pas. Elle avait tenu bon jusqu'à présent mais tout pouvait déraper à tout instant et il resterait enfermé dans sa geôle. Et si elle se faisait prendre, à tous les coups, c'était lui qu'on punirait puisqu'elle était enceinte. Quelle injustice...
Du mouvement à l'extérieur l'interrompit dans ses médisances, et une voix familière lui parvint. Son épée, ce n'était pas trop tôt ! Il la réclamait depuis un moment ! Il vit apparaître Fève par l'ouverture et la réceptionnant, comprenant qu'elle avait récupéré les balles en question. Dommage, c'était la balle de Tara l'Araqua impulsive, il valait peut-être mieux ne pas la faire sortir tout de suite.

Bon travail Fève.

Il plaça la Kécleon sur son épaule où il sentit ses pattes se cramponner et rangea la balle en écoutant le plan de sa camarade d'infortune. Un Bourrinos sorti de nul part et une diversion pour lui. Évidemment, il se retrouvait avec la partie dangereuse...
Il manquait un certain nombre d'éléments au militaire pour être sûr qu'un tel plan puisse fonctionner, mais il n'avait pas vraiment le choix. La civile était dehors et il dépendait de son ingéniosité. Au moins, à dos de Bourrinos, il retrouverait un peu de son titre de cavalier.

Entendu, on fait comme ça ! Tâchez de ne pas vous précipiter pour récupérer Lisa et les autres. Ce serait dommage qu'ils vous repèrent avant d'être partis à mes trousses...

De son côté, il devait très rapidement repérer les lieux pour savoir dans quelle direction se trouvaient les fameux bois... Et courir le plus vite possible pour ne pas être attrapé. Il n'arriverait jamais à se battre sur le dos d'une monture inconnue, sur un terrain inconnu, poursuivit par plusieurs bandits et pokemons... Et il ne voulait juste pas se battre !
Hériberto se posta devant la porte, prêt à s'élancer au moindre signal.
De son côté, Lisa continuait d'amuser la galerie en observant discrètement tout autour d'elle. Elle devait repérer le moindre signe d'une opération de sauvetage pour être prête à tout donner. Vitruvius faisait de même en restant dans son rôle, suivant le rythme de la Plumeline de la tête, sous les rires des brigands.

Le signal vint. Le bruit d'un cadenas qui se disloquait et tombait, et la porte qui s'entrouvrait.
Hériberto s'élança, prenant des repères mentaux : la deuxième cabane qui s'agitait déjà, les bois, Léonys... Il contourna son ancienne prison pour tomber sur un Bourrinos, comme promis.

Aller mon grand, sois coopératif hein !

Il se saisit de sa crinière et pria pour ne pas être éjecté violemment pendant qu'il sautait sur son dos. Heureusement, un simple mouvement de surprise et il répondit à la talonnade du cavalier. Sans licol, c'était certes moins évident, mais la monture était suffisamment intelligente pour comprendre les différentes impulsions.
Le militaire dirigea le pokemon dans la direction opposée aux bois, maintenant une pression avec ses pieds et encourageant à accélérer avec des mouvements de bassin. Fève s'accrochait désespérément quand le cavalier prenait plaisir à chevaucher pareil monture. Il lui en fallait un !
Derrière eux, les cris des brigands se faisaient entendre, et s'ils n'avaient plus de monture, leurs pokemons étaient rapides et les pourchassaient en grognant. Ils ne pourraient pas tous les semer, mais s'ils pouvaient les berner, les ralentir ou les immobiliser...

Fève, bloque ceux qui s'approchent trop ! Bourrinos, si t'arrive à nous couvrir de boue c'est parfait !

Une Grahyèna claqua des dents tout près de la croupe et la Kécleon en profita pour pousser un cri terrifiant qui fit s'arrêter net la malotru qui patina avant de faire demi-tour pour s'enfuir. Une de moins ! Le Bourrinos repéra une belle flaque de boue – merci aux intempéries exceptionnels – et bondit de tout son poids dedans, les aspergeant de la tête au pied.
Hériberto grommela en enlevant ce qui avait atterrit dans ses yeux pendant que leur fuite continuait à pleine vitesse. Un peu trop efficace ce pokemon... Mais au moins, ils se fondaient mieux dans le décor et leur odeur s'en trouvait affectée.
Mais rien n'était fini, une autre Grahyèna tenta sa chance et réussit à agripper la chaussure du cavalier qui lutta pour rester en selle, glissant malgré lui à cause de la boue. Une idée à double tranchant donc... Les crocs se plantaient en même temps dans son pied et il ne parvenait pas à se défaire de sa botte.

FÈVE !

La Kécleon effrayée se fit violence pour s'approcher de son adversaire et le... lécher. Il lâcha sa prise mais ne cessa pas de leur courir à côté, en claquant des dents. Hériberto tachait d'esquiver la mâchoire et lançait des coups en riposte, mais le pokemon était tenace.
Il fallait commencer à revenir vers Lady Valencia et les autres. Mais la bestiole préviendrait ses camarades du changement de direction...  S'il sortait son épée et qu'on l'agrippait à nouveau, il n'arriverait peut-être pas à rester sur la monture.
Mais le Bourrinos semblait aussi agacé, il accéléra d'un coup pour se poster devant le Grahyèna et s'arrêta d'un coup en lançant ses deux sabots postérieurs en pleine face du poursuivant. Celui-ci fut stoppé net et retomba mollement dans la boue pendant que le cavalier s'écrasait sur l'encolure, pris par surprise.
Le petit groupe repartit de plus belle sans se retourner, ils allaient peut-être bien réussir à les semer. Ils entamèrent leur demi-tour pour rejoindre les bois et récupérer leurs compagnons, en espérant que tout ait fonctionner pour eux...

(dans une cage avec les brigands)(CB)(CB avec Héri)(avec Héri) (en fuite?) feat. (avec Léonys)(CB)+ 3 humains masqués & des vilains pokemons ! (1 humain s'est en allé avec son pokemon)

HRP:

S’imaginer vivre de grandes aventures épiques et en vivre a toute une autre saveur. Une qui m’est amère en bouche. Le plan avancé à Hériberto en est un de risque, un risque que je ne peux véritablement me permettre. Et s’il arrivait quelque chose à mon enfant ? Ou à mes Pokémon ? Je tâche de ne pas y penser beaucoup plus que je ne le devrais pour me concentrer plutôt sur notre objectif. Sans quoi, je cèderai à la peur et à l’erreur. Il n’y a pas de place à l’erreur lorsqu’on se lance dans la gueule du loup, mon partenaire d’infortune me le rappelle d’ailleurs. J’hoche la tête comme s’il pouvait me voir avant de lui signifier verbalement mon accord. Parmi les variables incertaines de ce plan, celle qui m’incommode le plus je crois est celle de laisser Aetius s’exposer le premier. Le petit Kraknoix ne semble pas inquiet outre mesure, même qu’il m’offre un petit grognement comme pour me rassurer. Il en faudra plus pour écarter mes angoisses.

«Très bien alors. Allons-y.»

Aetius se place sur le mur de côté de la cabane, en attente du moment propice. La discrétion a toujours fait partie de ses grandes forces, ainsi je ne m’inquiète pas trop qu’il sera en mesure d’ouvrir la porte avant d’être repérer. Après tout, de passer inaperçu lui a probablement sauvé la vie à quelques reprises lorsqu’on considère son ancien maître… Comme demandé, le Kraknoix s’approche de la porte, puis d’une puissante morsure brise le loquet la retenant. La porte s’ouvre et je me plaque contre le mur en entendant des cris retentir de l’autre cabane. Déjà, on se précipite à la rencontre de mon accolyte. D’ici, je ne peux pas voir ce qu’il advient de lui ou de mon Pokémon. J’attends d’entendre passer les brigands avant de prendre la direction de l’autre cabane. Comme prévu, personne ne la garde plus. Au moins jusqu’à présent, les choses se passent comme je l’espérais. Je n’ai guère le temps d’y réfléchir.

J’ouvre la porte à la volée dans un excès de confiance que je regrette aussitôt. L’adrénaline pulse violemment dans mes veines alors que je découvre une silhouette sombre, se redressant lentement pour me faire face. Je ne suis pas seule. Dans un coin de la cabane, j’aperçois la cage contenant Lisa, les balles, ainsi que le servant de mon partenaire d’infortune ligoté sur une chaise. Le butin que j’étais venue chercher, inaccessible. Car un garde se dresse entre moi et mon objectif. Me surplombant d’une tête, un rictus mauvais pervertit les traits de son visage. Son arme, une épée courte, semble presque se matérialiser dans sa main. J’ignore ce qui se trame dans son esprit, même que je ne me permets pas d’y réfléchir. Il ne subsiste en moi qu’une pulsion plus forte que tout, que tout. La survie. Je brandis mon katana pour l’en menacer, ne bronchant pas devant son rire amusé. De nombreux adversaires dans ma vie m’ont pris pour acquis à leur détriment. Le brigand ne peut se douter que cette main contre le manche de ma lame est parfaitement assurée, et ma maîtrise acquise grâce à un entraînement régulier prodigué par un véritable maître en la matière, un Chevalier d’Or reconnu pour ses talents d’épéiste.

Nos lames s’entrechoquent. Mon adversaire est plus fort que moi et son coup résonne jusqu’à mon poignet, menaçant de me faire lâcher ma poigne. Or, je ne cède pas, mais apprend de mon erreur. Le pied agile, j’évite et pare ses prochains coups en me montrant patiente. De son côté, l’impatience grimpe de plus en plus et ses attaques se font moins précises et plus risquées. De toute évidence, il n’a pas bénéficié d’un entraînement militaire. Saisissant ma chance, je plonge tout près de son visage, décrivant un arc mortel qui coupe net son oreille. L’homme lâche aussitôt son arme avant de s’écrier de douleur. Déjà, une giclée de sang éructe de la plaie. Un petit éclair orange me traverse les jambes : Aetius ! Le Kraknoix saute sur les mollets de l’autre, dans lesquels il enfonce profondément ses dents destructrices. L’homme hurle de nouveau avant de s’effondrer à genoux. Je ne prends pas la peine de réfléchir que mon réflexe porte mon pied entre ses jambes, finissant l’œuvre entamée par ma lame et par mon allié. Aucune chance qu’il nous suive dans cet état.

«Aetius, défais les liens de l’homme, je m’occupe de Lisa.»

D’abord, les balles. Je les lance dans nos sacs qui reposent sous une table, les enfilant à mon épaule avant d’ouvrir à la volée la porte de la cage pour en libérer la Plumeline.

«N’aie pas peur, beauté. Tu es libre maintenant. Allons-y ! Lord Skalos nous rejoindra dans les bois.»

Aetius finit de libérer le serviteur de ses entraves. Je l’empoigne un peu brusquement pour le tirer hors de la cabane. Le campement me semble désormais désert, mais je préfère ne pas prendre trop de temps. Nos pas nous mènent finalement dans la forêt et je ne m’arrête que lorsque mes pieds réclament une pause. Je me retourne, en espérant qu’Hériberto saura nous retrouver vite et que rien ne lui est arrivé…

Hors-Jeu: