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 Des Frissons, Mille |Solo|
Leonys A. Valencia
Leonys A. Valencia

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Métier / Occupation : Conseillère Économique
Lieu de Résidence : Vénovos
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Message Sujet: Des Frissons, Mille |Solo|   Des Frissons, Mille |Solo| EmptyLun 2 Mar 2020 - 17:48

Une légère bosse sur la route me tire de mes rêveries dans un sursaut. J’ai vogué au rythme du traîneau, engourdie par la chaleur doucereuse régnant sous les peaux et fourrures, me dirigeant lentement mais sûrement vers un sommeil apaisé. Le mouvement brusque sous les skis m’a tenu en éveil heureusement. Je reprends conscience en me laissant imprégner une fois de plus par les paysages grandioses qui se présentent à moi. En cette frêle journée d’hiver, le soleil se joue sur une neige duveteuse aux mille éclats brillants. À mesure qu’il se décline dans un ciel dépourvu de nuages, l’astre du jour éclaire les plaines gelées de couleurs vives, impossibles à décrire. À l’ouest, les montagnes se dressent, infranchissables, dignes. De l’autre part, je peux presque deviner l’océan qui se jette contre les récifs. Je me sens au sommet du monde, glissant sur une terre perpétuelle, une terre calme et paisible et d’une beauté saisissante. Je tâche de graver chaque instant dans ma mémoire, sans aucun regret pour cette expédition rêvée depuis des semaines. Rien au monde ne pourrait m’apporter plus grand bonheur en cet instant partagé avec mon fils. Bien sûr, le bébé âgé d’à peine une poignée de jours ne conservera aucun souvenir de cette escapade, mais j’ai espoir que sous son jeune front se formera un désir, un amour profond de l’aventure comme je n’y ai pas eu droit dans mon enfance.

Lui et moi, nous sommes libres.

Aetius est posé à l’arrière du traîneau, surveillant notre progression à travers la lande. Nous sommes partis peu de temps avant le zénith, histoire de profiter pleinement d’une escapade spectaculaire dans la toundra sakaienne. J’ai payé un guide, chaudement recommandé par les cousins (qui de toute manière ne m’auraient jamais laissé partir sans une confiance envers le guide en question, cette bande de parents poule), pour cette sortie qui durera jusqu’à demain matin. Je ne pouvais passer à côté l’occasion de dormir dans une yourte faite à la manière des premiers habitants d’Ekoe. Depuis notre départ, Aster s’est montré tout aussi tranquille qu’à l’habitude, il m’a même fallu le réveiller pour m’assurer qu’il boive régulièrement et qu’il prenne en poids. Le bébé repose à même ma peau, dans une écharpe solidement nouée autour de moi de manière à assurer sécuritairement son portage. Sous mes vêtements, il n’est pas victime du froid. Une ouverture dans mon manteau lui permet de respirer et un bonnet de laine de Wattouat le conserve de la morsure du froid. Je l’observe doucement, lui décrivant ce que je vois. Ses petits yeux sombres s’ouvrent paresseusement, il cligne des yeux avant de se rendormir. Je le comprends, il faut dire qu’on est très bien ici.

«Cette région de la toundra accueille beaucoup de différents Pokémon.» explique le guide. «Il y a une rivière non loin qui les attire, avec quelques plantes plutôt nourrissantes pour les habitants du coin. Vous connaissez le lichen ? Ça ressemble un peu à de la mousse, et ça pousse ici. Plusieurs Pokémon s’en nourrissent. Ce rocher, par exemple, en est recouvert.»

Il pointe un rocher non loin. Malgré le vent, le bruit des sangles et les halètements et jappements réguliers des deux Arcanins qui tirent le traîneau, je n’ai aucun mal à entendre ses explications. Tout notre parcours en a été ponctué : reconnaissant rapidement chez moi une forte curiosité, il se plaît à raconter ce qu’il connaît de cette toundra qu’il semble connaître par cœur.

«Le soleil se couchera bientôt, mais nous pourrions y faire halte quelques minutes avant de regarder la yourte. Est-ce que cela vous conviendrait ?»

J’hoche énergétiquement la tête, entendant Aetius soupirer. Le pauvre ne se plaît pas beaucoup dans ce froid, mais veille tout de même. Je me retourne un peu pour lui caresser la tête histoire de l’encourager. Promis, notre prochaine excursion se déroulera plus au sud.
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Message Sujet: Re: Des Frissons, Mille |Solo|   Des Frissons, Mille |Solo| EmptyMer 4 Mar 2020 - 1:34

Oh? Un Pokémon !
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Goupix ♀
Niveau 40
Brave - Rideau Neige
Des Frissons, Mille |Solo| 363
Obalie ♀
Niveau 36
Hardi - Corps Gel
Pour des types glaces, ils n'ont pas peur des Arcanins ou des humains. Ils sont d'une curiosité sans borne (quel est ce monstre qui vous transporte aka le traineau), faut dire que vous ne semblez guère dans votre élément et que dans ce desert blanc, vous êtes facilement repérable.
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Tempus
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Message Sujet: Re: Des Frissons, Mille |Solo|   Des Frissons, Mille |Solo| EmptyMer 4 Mar 2020 - 1:34

Le membre 'Silva' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'S - Toundra' :
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Leonys A. Valencia
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Message Sujet: Re: Des Frissons, Mille |Solo|   Des Frissons, Mille |Solo| EmptyMer 4 Mar 2020 - 10:35

Aetius éprouve quelques difficultés à se mouvoir depuis son évolution et ce défi a tendance à le mettre légèrement sur les nerfs. Le Vibraninf a un côté fier que je découvre dans tous ces petits moments de frustration. Il ne pouvait pas s’attendre à vivre une telle transformation et espérer maîtriser son nouveau corps en si peu de temps. En plus d’avoir doublé de taille, il a vécu des changements drastiques dans la manière que son corps est positionné, construit. Il n’est plus cette boule courte sur quatre pattes mais cette larve élancée penchée vers l’avant, avec de grandes ailes colorées (absolument sublimes d’ailleurs) qui ajoutent un poids conséquent à sa structure… ! Je tente de l’encourager mais visiblement il préfère simplement que je le laisse tranquille. J’ai la certitude qu’une fois qu’il aura appris à voler convenablement, il appréciera énormément ce changement de forme. Pour le moment, ses essais se sont avérés infructueux, bien que je remarque quelques améliorations. Même maintenant, il a ouvert ses ailes pour les laisser gonfler de l’air frais de cette journée. Il y parviendra, j’en suis certaine.

Le traîneau ralentit doucement jusqu’à s’immobiliser non loin de la rivière. Le guide accourt en ma direction et m’aide à me redresser. Je fais quelques timides pas dans la neige, les jambes ankylosées d’être restées immobiles aussi longtemps. Je profite de cet arrêt pour me dégourdir les jambes et scruter avec intérêt la berge du cours d’eau qui zigzague contre la lande. Mon guide n’avait pas tort; déjà deux créatures accourent en notre direction. Un Obalie tout d’abord, qui se déplace en roulant d’une manière parfaitement unique, me tirant quelques rires. Je reconnais cette espèce pour en avoir croisé plusieurs lors de mes voyages à Sakai. Le deuxième, je le reconnais de réputation, il s’agit d’un Goupix des neiges. Adorable d’ailleurs, et sans la moindre peur, il s’approche avec énergie du traîneau pour le renifler et passe tranquillement entre les pattes des Arcanins sans même se soucier de nous.

«Vous aviez dit vrai, monsieur. Les Pokémon d’ici n’ont peur de rien.»

Une qualité très appréciable à mon sens. Peut-être que l’un d’entre eux accepterait de se joindre à notre petite famille. Il fait moment qu’il n’y a eu que nous, peut-être serait-il temps pour moi de considérer assouvir ce désir qui me taraude, celui d’avoir une grande équipe de Pokémon puissants pour protéger mon fils et moi-même et égayer un peu la maison où je me sens si seule régulièrement. Dans tous les cas, je laisse les deux bêtes explorer, profitant de cet instant pour marcher un peu sur la côte. Bientôt, j’entends une voix qui me hèle : c’est le guide qui me fait signe de revenir vers lui. Je m’active, car le soleil commence effectivement à plomber. Bientôt, Aster se réveillera et réclamera un boire. J’aimerais être à la cabane d’ici ce temps. Je me glisse donc à nouveau sur le traîneau alors que le soleil se meurt dans un horizon pourpre.
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Aequor
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Message Sujet: Re: Des Frissons, Mille |Solo|   Des Frissons, Mille |Solo| EmptyJeu 5 Mar 2020 - 10:58

Oh? Un Pokémon !
Des Frissons, Mille |Solo| Cvfb
Sabelette d'Alola ♂
Niveau 39
Assuré - Rideau Neige
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Hexagel ∅
Niveau 38
Bizarre - Lévitation
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Grelaçon♀
Niveau 38
Brave - Corps Gel
Des Frissons, Mille |Solo| Snom
Frissonille ♀
Niveau 37
Douce - Écran Poudre
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Absol ♂
Niveau 36
Mauvais - Chanceux
Ces pokemon son trouvables autour de vous, ce petit groupe chaleureux pourrait vous accueillir avec plaisir ! Ils chantonnent et poussent des petits cris de joie. Ce qui exaspère cet Absol.
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Tempus
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Message Sujet: Re: Des Frissons, Mille |Solo|   Des Frissons, Mille |Solo| EmptyJeu 5 Mar 2020 - 10:58

Le membre 'Aequor' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'S - Toundra' :
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Message Sujet: Re: Des Frissons, Mille |Solo|   Des Frissons, Mille |Solo| EmptySam 7 Mar 2020 - 15:45

La yourte se hisse dans cet horizon blanc, comme si d’une main vierge on l’avait posée-là. Le soleil met une éternité à mourir contre la lande, prolongeant son agonie. Lorsque nous posons les pieds devant la tente, Aster s’est mis à pleurer. Je peux le sentir chercher mon sein sous les peaux, et l’encourage d’une voix douce. Il faudra probablement le changer une fois son repas terminé, et lui permettre à lui aussi un autre positionnement que celui qui l’emprisonne dans le rebozo. La sensation peut paraître, étrange, sauf que de n’avoir pas pu voir son visage depuis plusieurs heures m’emplit d’une certaine angoisse, comme si malgré notre proximité je pouvais le regretter. Quelle idée saugrenue. M’ennuyer d’un enfant pourtant posé à même ma peau ! On ne m’avait pas dit à quel point on devient rapidement dépendant de ces petites choses, tout autant qu’elles le sont de nous. Une fois de plus, le guide accourt pour m’aider à me départir des peaux. Je vais en direction des deux Arcanins qui se sont écroulés dans la neige, la langue bien pendante et les yeux brillants. Je leur offre un peu de viande séchée en caressant leur étonnante fourrure orangée. La femelle les deux me lèche la moufle et cherche à en faire de même avec mon visage. Avec un petit rire et des yeux sévères, je tâche de la dissuader. Je ne tiens pas trop à être couverte de sa salive. Par contre, je lui offre autant de câlins qu’elle en réclame, sous l’œil jaloux du mâle qui chigne doucement pour réclamer, lui aussi, mon attention.

Celle-ci s’est néanmoins tournée vers une forme couchée dans la neige, à quelques pas de la tente. Entouré de plusieurs petits Pokémon et d’un Hexagel un peu étrange, la créature soupire en grondant de manière si peu convaincante que j’en tire un léger rire. Je peux comprendre son découragement, je n’apprécie pas exactement être le centre de l’attention non plus. Malgré les protestations de l’Arcanin mâle, je m’approche de quelques pas pour mieux observer la bête. Plus petite en taille que les deux chiens, elle est tout de même de taille massive, avec des pattes solides qui se finissent en d’impressionnantes griffes. Une cicatrice barre son visage, résultat probablement d’un combat épique. Dans sa fourrure, de la neige s’est entassée, presque compacte, grisonnant le poil sans le ternir. Sa corne traverse presque le dessus de sa tête, avec une forme d’étendard que je n’avais jamais observé auparavant chez un individu de cette espèce. Une créature prisée par les nobles avec un drôle de sens de l’humour, et haïe par le peuple, Absol, le porteur de mauvaises nouvelles. Sa simple vue aurait dû causer chez moi un certain émoi. On dit que de l’observer signifie que quelque chose de terrible surviendra. Ainsi entouré par ces petits compagnons dont il tente vainement de se débarrasser, je ne parviens pas à en avoir peur.

Jusqu’à ce que son regard d’un rouge intense ne rencontre le mien. Il y règne une telle intelligence que pendant un instant je considère reculer, intimidée. En quelques bonds à peine, cette créature pourrait m’attraper et me déchiqueter, moi et mon bébé d’ailleurs. N’est-ce pas qu’Aster ferait un bon en-cas pour un fauve de cette taille ? Pourtant, je ne lis pas d’animosité dans ses yeux, mais du jugement. Il semble être en train de sonder mon âme. Je réalise un peu tard qu’il cherchait probablement à connaître l’origine des cris de bébé qu’il entend. De là où il est, Aster est probablement à peine visible. Respire, Leonys. D’un mouvement décidé, je décide de faire quelques pas de plus vers lui. Le guide surprend mon geste.

«Vous êtes intéressée par Ori, hein ? Vous ne seriez pas la seule. Beaucoup de chasseurs ont tenté de l’attraper pour sa peau, ou tout simplement parce qu’un Absol ça augure jamais rien de bon. Le pire : il aime traînasser quand même près des villages, celui-là se rend parfois jusqu’à Arras ou même Balwin. Je crois que celui-là a quelque chose qui lui cloche dans la tête. En tout cas il a peur de rien.»

«On a tous peur de quelque chose, peut-être celui-ci redoute-t-il simplement la solitude.»


L’Absol qu’a surnommé Ori le guide m’accompagnant, me scrute avec intérêt suite à mes mots. A-t-il compris ? J’entends Aetius protester depuis la yourte, où il n’a pas hésité à se réfugier sitôt notre arrivée. Il ne semble pas partager mon enthousiasme pour le Pokémon de type ténèbres. Décidée, je vais vers lui. Il me surveille du regard, jetant quelques avertissements sous la forme de grondements, avant de réaliser mon intention.

«Allons, allons ! Vous n’avez pas honte ? Laissez Oreste se reposer !» je fais en accompagnant mes mots de larges gestes destinés à décourager ces petits un peu trop enthousiastes.

Oreste. Le nom m’est venu de lui-même. Ori, à mon sens, ne lui rend simplement pas assez hommage. Il a besoin d’un nom noble, à son image. Satisfaite, j’observe les autres s’enfuir en rigolant doucement, jusqu’à me retourner pour constater qu’un d’entre eux est resté juché sur la tête de l’Absol. Voyant ma confusion, le guide s’approche une fois de plus de nous.

«Ça m’dame, c’est un Frissonille, une femelle à vue d’nez. Ces choses là aiment se pendre sur les toiles de la yourte, et font semblant d’être des stalactites de glace. Plutôt rigolos. Ils évoluent pour devenir sacrément jolis en plus.»

À mes yeux, la larve l’est déjà, du moins à sa manière. Le soleil couchant projette des couleurs vives sur sa carapace de glace. Oubliant presque l’Absol sur lequel elle s’est juchée, j’approche mes doigts de la chenille qui vient la couvrir de ce qui ressemble à de petits baisers. Elle est douce et froide ! Je souris doucement, l’invitant d’un geste de mes doigts qu’elle semble saisir, puisqu’elle s’avance pour rejoindre ma main tendue. La Frissonille est grande, ainsi je joins mes deux mains pour ne pas l’échapper et la stabiliser. Elle s’attarde contre mon poignet gauche, ce qui me tire quelques petits rires. Ses recherches dans ma manche chatouillent ma peau. Je comprends enfin quand elle se met à tirer sur mon bracelet, une breloque en argent. Je la retire pour la montrer à l’insecte qui la scrute intensément, des étoiles dans les yeux.

«On dirait que celle-ci apprécie particulièrement les jolies choses.»

Je remets le bracelet en place sous l’œil attentif de la chenille. Maintenant libéré de tous ses petits assaillants, l’Absol est maintenant libre de ses mouvements. Il se couche dans la neige avec un soupir d’aise. Même s’il tâche de ne pas m’observer, je peux sentir sa gratitude. D’aussi près, j’ai tout le loisir d’observer sa cicatrice, celle qui lui barre le visage. Elle ne me semble pas faite par les griffes qu’un Pokémon, mais bien par une lame en acier. Je me demande si le katana à ma ceinture rend la créature mal à l’aise. Et qui a bien pu lui infliger une blessure pareille. À l’invitation du guide, je me retourne pour entrer dans la yourte avec lui. Il a allumé un feu à l’intérieur, et un dehors pour ces deux chiens. La Frissonille ne m’a pas lâché. Elle reste loin du feu, explorant l’intérieur de la yourte et se nourrissant d’un peu de neige. Maintenant à l’abri dans la tente, je me départis à contre-cœur de mon manteau. La yourte se réchauffe rapidement, mais elle reste plutôt fraîche. Je m’attarde auprès d’Aster, changeant sa couche souillée, le nettoyant à l’aide d’eau tiède que le guide nous a fait préparer. Je le sèche convenablement avant de le coucher dans un panier plein de fourrures. Ses petits yeux explorent les lieux. On m’a dit qu’il avait encore une vue limitée. Je me demande ce qu’il fait d’observer le monde depuis ses petits yeux encore gris.

«Votre fils est adorable, dame Valencia. Il fera honneur à votre famille un jour.»

Je souris, de manière un peu forcée. Je n’ai aucune idée de ce que mon fils deviendra. J’espère simplement qu’il sera bon. Le reste m’importe peu. Je me pose contre une couverture, près du feu. Il fait déjà chaud dans la yourte. Le guide nous prépare un repas chaud, quelques poissons qu’il fait griller à la broche, et un ragoût aux fumets intéressants.

«Vous connaissez les maîtres d’Arras depuis longtemps, Lady Valencia ?»

«Plusieurs années déjà oui. Camille et Lazare… je veux dire, Lady et Lord Jaegan, n’étaient encore qu’enfants. Et moi aussi, je suppose.»

«Ce sont vos cousins il me semble, non ?»

«En quelque sorte, par alliance.»


«Oh ! Vous avez une famille, alors ?»


Une famille ? Je fronce les sourcils.

«J’ai une famille, quelque part, je suppose. Une sœur aînée et un frère cadet, et des parents comme tout le monde. Un oncle, aussi, et sa femme, la tante des maîtres d’Arras. Sauf que la définition de famille est un peu intime à tous n’est-ce pas ? Ma véritable famille se trouve ici, surtout.»

Mon regard s’égare sur Aetius, qui a toujours été présent. Le dragon se repose près du feu à mes côtés, les ailes recourbées contre son corps. Sous l’une d’entre elles, une boule de poils dorée s’est assoupie. Il s’agit de Danaé, que le Bibraninf a dû libérer de sa balle alors que je m’occupais de mon fils. Puis Aster, bien entendu. Ils sont tout ce dont j’ai besoin, non ? Je sursaute en sentant quelque chose s’hisser brusquement contre mes genoux. La Frissonille me scrute avec intensité, comme pour me rappeler… Qu’il me faudrait l’inclure dans ma définition. Je caresse sa tête en guise d’acceptation silencieuse. De toute manière, nous savions dès notre premier contact, n’est-ce pas ? Puis il y a Oreste.

«Oreste… pardon, Ori. J’aimerais en savoir plus sur son histoire. Que connaissez-vous de lui ?»

«Cet Absol a un vécu particulier. On raconte qu’il était le compagnon d’un fier guerrier sakaien, d’origine noble dit-on. Un seigneur avec des cheveux noirs comme une nuit sans étoile. Ori était son protecteur. Sauf qu’un jour où l’Absol dormait, des hommes sont entrés chez le seigneur et l’ont empoisonné. Ori s’est réveillé, fou de rage. Il a attaqué et combattu jusqu’à la mort de deux malfrats. C’est là qu’il a eu sa cicatrice. Il essayait de défendre son maître. Sauf qu’il n’a pas pu le sauver. Le seigneur est mort pendant le combat du poison qui l'affligeait. Par la suite, il a été chassé du monde des hommes. On disait qu'il était responsable de la chute de son bien-aimé maître.»


Je reste silencieuse. Oreste a tué pour protéger ce qu’il était cher. Comme moi. Je touche mon abdomen, ce vieux réflexe m’étant venu de ma grossesse et qui certainement se perdra. Devant mon état réflexif, le guide s’exclame :

«Allons, c’est l’heure de manger.»

Après le repas, l’homme prend place sur une couche de peaux et s’endort presque aussitôt. Pour ma part, je me drape de mon manteau, laissant Aster sous la supervision d’Aetius. Près de mon compagnon, mon fils ne craint rien. La Frissonille me suit à l’extérieur, sous un ciel piqué de milliers d’étoiles. Mes pas crissent dans la neige, ce qui bien sûr attire l’attention d’Ori. Je ressens un certain soulagement alors que la lune illumine sa magnifique fourrure. Il n’est pas parti. Je me penche vers lui, lui offrant un poisson que le guide a cuit pour nous. L’Absol m’observe prudemment avant de s’emparer de la créature écailleuse, par le boulot de la queue. Il entreprend ensuite de manger. Frissonille et moi restons ainsi, à l’observer manger, pendant quelques temps. Il redresse finalement la tête pour m’observer, ce que j’attendais.

«J’ignore dans quelle mesure l’histoire que m’a racontée le guide à ton sujet possède sa part de vérité. Je sais que si tu es ici, c’est qu’il y a encore une part de toi qui est intouchée par ton vécu, une part qui a encore le désir d’être apprécié à ta juste valeur. D’appartenir. Si ce qu’on m’a dit est vrai… Alors je ne peux que comprendre. J’ai commis l’irréparable pour protéger mon fils. Je voulais simplement te dire que tu n’as pas à vivre tout ceci seul.»

Je me redresse en prenant Frissonille dans mes bras. J’ai les yeux embués. Je ne sais pas pourquoi je suis émotive. Peut-être est-ce le fait d’avouer, pour la première fois à voix haute ce que j’ai fait ?

«J’ai encore du mal avec la définition d’une famille. Mon univers est étrange et brisé. Peut-être que je cours à la catastrophe, mais j’essaie, j’essaie si fort. Un pas à la fois dit-on. C’est ce que j’essaie de me dire. Et de faire un peu plus confiance. En moi-même et en les autres. Me pardonner, c’est difficile, mais j’en ai besoin pour m’ouvrir.»

Oreste ne m’a pas quitté des yeux.

«Demain matin, à l’aube, je repartirai d’où je suis venue. Si tu le désires, il y a une place pour toi dans ma famille.»

Je tourne les talons pour rejoindre la tente. Demain à l’aube, je saurai.
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Message Sujet: Re: Des Frissons, Mille |Solo|   Des Frissons, Mille |Solo| EmptyMar 10 Mar 2020 - 17:46

Capture réussie !
C'est une double capture rudement bien menée, bravo !
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Message Sujet: Re: Des Frissons, Mille |Solo|   Des Frissons, Mille |Solo| EmptyDim 15 Mar 2020 - 16:19

Je m’éveille tôt, avant même le soleil. Il fait froid dans la yourte; il ne reste plus des flammes de la nuit que quelques braises essoufflées. J’ai ce sentiment oppressant dans la poitrine, cette nervosité que je ne saurais expliquer. Pourtant, je connais parfaitement la raison de ma détresse : j’ai rêvé à ce visage défiguré toute la nuit. Ses prunelles de feu pour me scruter encore et encore sous le couvert des songes. Je me sens vulnérable. J’ai livré une part de moi-même à cette créature. Si je respecterai sa décision, peu importe sa forme, l’idée que nous repartirons chacun de notre côté me laisse un goût amer en bouche. Peut-être suis-je déjà résignée d’avance en m’avançant vers le centre de la yourte où je pose une bûche en plus en tâchant de me faire la plus discrète possible. Le guide semble profondément endormi, ronflant avec énergie, alors que les Pokémon soupirent d’aise contre leurs couches. Aster devrait être sur le point d’éveiller tout ce beau monde si on se fie à ses habitudes. Je décide d’attendre son réveil près de lui, admirant les flammes du feu. Comme dans tous mes instants de faiblesse, je pense à lui, à Arthur. À ce que nous avons traversé tous les deux. À ce que je lui ai fait. Et encore une fois, ce sentiment que j’aimerais rejeter pour toujours. La culpabilité.

Aster se met à pleurer. Il me semble que plusieurs heures se sont écoulées. J’émerge de mes pensées avec ce sentiment encore d’étouffer. La gorge nouée, je le prends doucement, encore emmitouflé dans une couverture chaude, et le porte contre ma poitrine. Son contact me rassure. Je me sens m’apaiser. Il est là, il est toujours là, ce fils pour qui j’ai fait tous les sacrifices. Il justifie toutes les actions que j’ai pu poser. Je ne sais pas de qui lui ou moi a été sauvé par l’autre.

Nous sommes prêts à partir. Au-dehors, aucun signe d’Oreste. J’ai beau le guetter, l’horizon demeure obstinément vide. Les Arcanins piaffent d’impatience, énergiques. Les sangles claquent dans l’air matinal. Mon souffle forme un nuage de buée. Je referme un peu plus les pans de la cape qui recouvre le bébé contre moi. Il chigne un peu, mais je devine qu’il est simplement un peu inconfortable pour l’instant. Le guide m’attend près du traîneau, mais je reste là, près de la yourte, quelques instants supplémentaires. Il ne viendra pas. L’Absol a choisi une autre destinée. La Frissonille émet un petit bruit, empreint de déception. Peut-être espérait-elle aussi voir notre ami commun reparaître ce matin. Je prends une grande respiration avant de me retourner et de monter sur le traîneau. Ainsi soit-il.

Le traîneau file sur la neige. Le ciel s’est couvert aujourd’hui, probablement neigera-t-il un peu. Je ferme les yeux en profitant de la houle rassurante du traîneau pour m’assoupir. Néanmoins, je n’ai guère l’occasion de dormir. Le guide s’est exclamé soudainement. J’ouvre les yeux, tourne la tête vers un point de l’horizon qui grossit à vue d’œil. Un sourire se peint sur mon visage. Il est là.

«Diantre, qu’est-ce qu’il fout ici lui ?»

Alors que l’Absol calque sa course à celle du traîneau, à ma hauteur, j’ai compris. Ma famille vient de s’élargir à nouveau.
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Message Sujet: Re: Des Frissons, Mille |Solo|   Des Frissons, Mille |Solo| EmptyDim 15 Mar 2020 - 16:19

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