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 Naître à la vie. [Solo]
Darla T. Jaegan
Darla T. Jaegan

Fée


Messages : 59
Écus : 134
Âge du Personnage : 24 hivers.
Métier / Occupation : Conseillère Sanitaire de Sakai. Sage-femme. Guérisseuse de difficultés respiratoires.
Lieu de Résidence : Sakai, Villages du Nord (Arras)
Équipe Pokémon :
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. Valérya, Macronium
. Sylvia, Fragilady
. Clémentine, Fluvetin
. Evelyna, Nanméouïe
Fée


Message Sujet: Naître à la vie. [Solo]   Naître à la vie. [Solo] EmptyDim 22 Mar 2020 - 9:59

Naître à la vie.22 mars 220.
- Inaya, j'ai trouvé la sage-femme.

Depuis le pas de la porte, j'observe ladite Inaya. Jeune femme de vingt ans grand maximum, ranine de ce qu'on m'a rapporté. Réfugiée contre le mur du fond de la taverne déserte à cette heure, encore frigorifiée & jetant de petits coups d’œil réguliers à la cheminée dont elle n'ose plus s'approcher. Farouche & méfiante telle un petit pokémon blessé, elle garde ses deux bras rabattus sur son ventre aux allures de pleine lune comme pour le cacher au monde entier. Tout dans son expression crie son souhait de me voir partir. Tout dans son attitude & sa posture hurle sa détresse, un appel à l'aide déchirant qui me prend aux tripes.
Ses traits se crispent subtilement par moments, bien qu'elle tente de le dissimuler, sa respiration se fait plus forte & je devine à scruter son visage qu'elle se mord la joue. Elle est déjà en travail, c'est évident à mes yeux, & je devine la peur dans les siens. Les villageois l'ont senti aussi, lorsqu'ils l'ont trouvée ce matin & sauvée de la tempête de neige l'ayant surprise un peu plus tôt, la portant chez le tavernier avant de me quérir en urgence.

Le tavernier, vieil homme taciturne & un peu bourru, dont tous connaissent bien le grand cœur, fronce les sourcils face à son manque évident de coopération & s'apprête visiblement à ajouter quelque chose. D'un signe de la main, je l’interromps avant même qu'un son lui échappe, portant un bref regard calme vers lui.

- Laissez-nous Richard, s'ils-vous plait.

Tournant les yeux vers moi, il hésite plusieurs longues secondes, avant de finalement tourner les talons & me laisser seule face à sa jeune protégée du jour, grommelant au passage que sa femme Nalaa a préparé pour elle la première chambre en haut de l'escalier. Refermant doucement la porte derrière lui, je ne reporte pas tout de suite mon attention vers la jeune fille, mais je sens son regard brûlant épiant tous mes faits & gestes. Me glissant derrière le comptoir, je trouve rapidement la vieille bouilloire fétiche du tavernier, & la remplit à l'aide d'un des seaux d'eau qu'il prépare chaque jour à cette intention. Inaya recule encore de quelques pas alors que je vais tranquillement positionner la bouilloire dans la cheminée, ravivant rapidement le foyer en quelques coups de tisonnier. Evelyna me suit de près, me portant ma sacoche dont j'extirpe une tasse & quelques bourses remplies d'herbes médicinales. Toujours sans mot dire, j'effectue une petite sélection à laquelle j'ajoute un peu de miel d'Apitrini, avant de récupérer la bouilloire sifflant tout son soul sur le feu. La jeune femme s'est approchée. Lentement, mais sûrement. Intriguée, poussée par la curiosité.
Pour la première fois depuis le départ du vieux tavernier, je lève les yeux vers elle, lui offrant un sourire apaisant tout en poussant la tasse vers elle. L'incompréhension marque aussitôt son regard.

- Prends, n'hésite pas. Ce sont des herbes fortifiantes & apaisantes, tout à fait compatibles avec la grossesse. Le goût n'est pas fameux, mais le miel l'adoucit bien.

Ses guenilles se dévoilent un peu mieux à mes yeux alors qu'elle se décide à approcher d'un pas hésitant, riches soieries ayant connu des jours meilleurs, témoignant à la fois d'un passé bien plus clément & de bien des souffrances depuis qu'il est révolu. Zamazenta, pauvre enfant. Mon cœur se serre encore, mais je m'efforce de n'en rien laisser paraitre. Elle n'a pas besoin de cela. La pitié fait rarement les choses bien, vraiment. Au contraire, je lui offre un regard doux, poussant de nouveau la tasse vers elle.

- Je.. Je n'peux pas.. Vous payer.

Sa voix, que j'entends pour la première fois, tremble terriblement. Tout comme ses bras frêles, à l'aide desquels elle prend appui sur la table la plus proche.

- Ce n'est pas grave.
- Mais.. Comment vivrez-vous?

Je lui souris encore avec bienveillance, alors qu'elle esquisse de nouveau un pas hésitant, presque malgré elle. Puis un second. Avant de finir par venir se laisser choir dans le fauteuil près du feu, avec un soupir soulagé.

- J'ai du soutien, ne t'en fais pas pour moi.

Ses traits se crispent, elle serre les dents & sa respiration s'affole. Je souffle doucement de mon côté, profondément, & plus ou moins consciemment elle finit par se calquer sur cet exemple. Plusieurs longues secondes passent avant que son visage se détende finalement un peu. Elle se décide à attraper la tasse, les doigts tremblants follement. Ses yeux se perdent dans l'observation des flammes.

- Moi.. Moi, je suis seule.

Elle boit un peu, soupire profondément. Puis repose urgemment la tasse avant de se recroqueviller sur elle-même, les traits marqués à nouveau. Sa respiration lui échappe encore, elle s'affole. Silencieuse, je me lève & m'avance doucement, pour m'accroupir face à elle. Lentement, sans la brusquer, j'entoure ses doigts des miens, recommençant mon précédent manège. Deux minutes, maximum. Le travail semble rapide.

- Je.. Il m'avait fait.. De si belles promesses. Il déplaisait aux miens.. Je les ai quittés, j'ai tout quitté pour lui. Je l'ai cru, je l'aimais tant.. Il me promettait monts & merveilles, disait vouloir m'épouser.. & quand.. Quand j'ai été enceinte..

M'attendais-je à ces confessions? Je ne saurais le dire. Je les accueille paisiblement, sans jugement ni once de pitié, juste empathie sincère. Saisissant ses petites mains, je l'invite à se lever, quitter cette posture qui de toute évidence lui fait plus de mal que de bien. Mes yeux interrogent les siens alors que nos regards s'accrochent enfin vraiment ; se sent-elle capable de monter à l'étage, comme proposé par le tavernier? Restons-nous ici? Son regard s'affole un instant & je lui offre un sourire apaisant avant de faire signe à Evelyna qui s'affaire aussitôt à trouver des couvertures à étendre au sol. Soit, ce sera ici.

- Il m'a répudiée. Jetée à la rue.. & mes parents.. Ils m'avaient reniée, ils.. Ils ne veulent plus.. Entendre parler de nous.. Je.. Je n'ai plus rien..

Vient une nouvelle contraction, brutale. Ses doigts agrippent vivement mes poignets, serrant férocement sans que je n'émette la moindre petite protestation malgré son petit air coupable une fois la vague passée. J'ai l'habitude. Quelques larmes dévalent ses joues à travers ses paupières closes. L'instant d'après, elle pleure franchement, ses épaules secouées de sanglots alors qu'elle choit à genoux sur les couvertures en laine de Moumouton.

- J'en ai tant voulu à.. Au bébé.. &.. & en même temps.. Sans lui, ma petite fleur, mon espoir.. Je n'aurais pas tenu. Je.. Je..

Ce n'est qu'un murmure coupable, mais j'en entends chaque mot distinctement. M'accroupissant près d'elle, je replace une mèche de cheveux sales derrière son oreille avec douceur. La peur pulse dans son regard alors qu'elle le relève de nouveau vers moi un instant, rien qu'un instant avant de se plier en deux de nouveau. Enfin, elle commence à vocaliser. Déchargée de si douloureux secret, elle parvient un peu mieux à lâcher prise. La peur, l'angoisse ne l'ont pas quittées, mais elle parvient un peu mieux à accueillir le travail & la douleur qui l'accompagne. Alors je l'encourage, avec calme & bienveillance, la soulageant quand je le peux. Jamais dirigeante, juste à l'écoute d'elle & de ses sensations, de son corps qui sait quoi faire. Présence discrète gravitant autour de nous, Evelyna s'occupe tantôt de recharger la cheminée, tantôt de préparer une nouvelle infusion ou d'offrir une vague d'apaisement pour la jeune femme. Je sens son inquiétude sans avoir besoin de la voir, malgré les efforts qu'elle fait pour demeurer calme & rassurante. Moi aussi, j'ai ce sentiment que quelque chose ne se passe pas comme cela devrait, en dedans. Il n'y a pourtant aucun signe indicateur, rien qui puisse m'alarmer, seulement cette sombre intuition qui me tenaille & que je m'efforce d'ignorer pour ne pas affoler inutilement la jeune femme. Au moins, le travail est efficace. & rapide. Ce sera vite fini ; nous devrions éviter le pire.

Son regard terrifié accroche soudain le mien comme dans un sursaut de raison, alors qu'elle saisit mes mains presque compulsivement. Confiante, je lui souris calmement, serrant ses doigts légèrement avant qu'elle ne les récupère finalement. Ses bras entoure son ventre une dernière fois avant l'arrivée imminente de son petit. Hochant la tête négativement sans relâche, elle refuse de l'accueillir elle-même, répète qu'elle ne peut pas & supplie qu'Evelyna ou moi nous en chargions. Je la rassure paisiblement, sans la brusquer, sans l'obliger. M'occupant de recueillir l'enfant en douceur, de l'emmailloter dans un lange porté par la Nanméouïe, à défaut d'un peau-à-peau refusé par Inaya. Néanmoins, elle demande à prendre le bébé dans ses bras au moment de monter vers la chambre prévue par le tavernier & son épouse, pendant qu'Eve s'occupe de remettre la pièce en état. Nous sommes intérieurement soulagées, vraiment. Plus de pertes qu'à l'accoutumée, quelques éraillures, mais aucune complication finalement. Ne reste que ce lien mère-enfant, que la grossesse elle-même semble avoir troublé. & ce regard déterminé que je ne sais comment interpréter.

* * *

Je suis juste descendue chercher un verre d'eau auprès du tavernier, ravi d'avoir appris en revenant prendre des nouvelles que la naissance s'est bien terminée, souhaitant remonter avec moi & attendre à la porte de savoir si Inaya accepte de les voir son épouse ou lui ou si elle préfère prendre un peu de temps. Cela n'a duré que quelques minutes à peine, je suis descendue lui trouver un verre d'eau à sa demande. & puis j'ai frappé à la porte poliment. Une fois. Deux fois. Pas de réponse. Trois fois. J'appuie doucement sur la poignée, ouvrant timidement la porte, le cœur battant de l'espoir de la trouver simplement assoupie malgré le pressentiment bien différent qui m'enserre & se confirme alors que mon regard parcourt la pièce glacée par le vent qui s'engouffre par la fenêtre grande ouverte. Là dehors, sur le toit de la maison du boulanger facilement atteignable d'ici, l'on distingue encore quelques traces insolites que la neige efface lentement.
Troublée & inquiète, j'entre lentement & avance jusqu'au lit où ne repose désormais plus que le bébé soigneusement enveloppé dans ses langes. Là, dépassant d'un pli du tissu soyeux, un morceau de parchemin dépasse. Je m'en saisis d'une main tremblante, alors que Richard commence sérieusement à s'agiter derrière moi, alertant sa femme qui arrive en trombe pour découvrir le vide hurlant de la petite chambre.

- Il faut la retrouver!
- Oui.. Elle a droit à une sépulture digne.

Une expression outrée se peint sur le visage du tavernier & je lui tends la missive dans un geste de paix. Nalaa se hisse sur la pointe des pieds au moment où, suspicieux, son époux pose les yeux dessus. Bien sûr ils comprennent comme moi tous les sens de cette lettre, & ne peuvent nier ma conclusion. Les traits de l'homme furieux se détendent rapidement & s'empreignent d'une peine sincère, alors que ses épaules s'affaissent. Une douleur similaire marque mon visage, alors que je caresse doucement celui du poupon blotti au creux de mes bras.

"Madame Darla. Merci pour tout, votre écoute, votre soutien. Je n'ai plus de force, plus l'énergie de vivre, rien à lui offrir. Vous serez une bien meilleure mère que moi, j'en suis sûre. Je vous en prie humblement, prenez soin de ma petite fleur."

- Petite fleur.. Dans un vieux parlé de notre pays, cela se dit nellia.

J'avais presque oublié que Nalaa était d'origine ranine, elle aussi. Je souris doucement, effleurant les petits doigts du bébé alors qu'elle s'éveille doucement & que l'inconfort se dessine sur son visage d'ange. Tout naturellement, je me départis d'une des manches de ma robe, collant l'enfant contre mon sein dont elle s'empare avec empressement, grognant de ne rien obtenir. Patience, ma petite fleur, patience.. Si les grimoires de tante Mina disent vrai, je t'offrirai bientôt mon lait.

- Alors Nellia ce sera..

Pokémons présents :
Pour la question de l'allaitement maternel par mère adoptante, c'est un fait réel & connu.
Ici un allaitement maternel déclenché au tire-lait par la seconde maman.
Ici un allaitement maternel déclenché naturellement par la maman adoptante, suite à l'intolérance du bébé au lait animal proposé (ici lait de chamelle).
fiche by Nighty Jaegan.
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