Super Safari - Le Débat (Izhi&Charlie) |
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Aequor
| Sujet: Super Safari - Le Débat (Izhi&Charlie) Dim 4 Oct 2020 - 16:49 | |
| LE DEBAT Kuni est en plein recueillement. Après la tempête et les inondations, les flammes ont frappé les villages alentours et continue encore de résister sous les assauts des pokemon Eau et de leurs dresseurs. Des vies furent perdues. Une veillée est donc organisée en bord de mer, sous surveillance de l'armée. Les gens présents ont les yeux rivé sur l'horizon, espoir d'un avenir meilleur.
Izhi Huyhua Ariste fait partie des auteurs de ce crime et tandis que ses collègues se sont retirés, l'homme préfère savourer sa victoire en côtoyant ces humains brisés. Il a utilisé l'Encens Mushana pour prendre une apparence humaine et passer inaperçu. Extérieurement, il feinte une tristesse. Intérieurement, il est heureux du résultat.
Charlie S. Graenblar elle est chargée de la surveillance du lieu, afin d'éviter une nouvelle attaque. Toutes ces personnes réunis, une belle aubaine pour les ennemis ! Néanmoins, elle participe également à la veillée. Et se recueil à la mémoire des âmes disparues.
Les deux personnes se rencontrent et finissent par discuter à propos de la Mort. Car oui, Izhi et Charlie ont un point commun ... tous deux affectés d'un décès récent qui les a engagé dans un projet d'envergure. A vous de mener cet échange comme vous l'entendez. Attention, les Pokémon du coin pourraient vous visiter, certains pourraient même chercher à vous nuire ou au contraire à vous venir en aide dans votre quête.
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Izhi Huyhua Ariste
SpectreMessages : 31 Écus : 239 Âge du Personnage : 32 ans Métier / Occupation : Missionnaire, guerrier et chasseur de monstres Lieu de Résidence : Pour le moment, l'Archipel Perdu Équipe Pokémon : CHUKI l'Osselait ♂ - Naïf - Tête de Roc
QASI le Bacabouh ♂ - Foufou - Sable Humide
| Sujet: Re: Super Safari - Le Débat (Izhi&Charlie) Mar 6 Oct 2020 - 14:15 | |
| Il y a quelque chose d’un peu ironique au sein de cette tradition. Izhi, parmi les ombres, se fait témoin de ce témoignage silencieux d’une spiritualité humaine. Rassemblés là, ces êtres endeuillés s’avancent en une tranquille colonne de toges blanches brandissant devant eux la lueur tremblante d’une chandelle, supposée éclairer leur chemin. L’Huoku ne peut comprendre. N’est-ce pas ce même feu qui aujourd’hui les réchauffe, responsable de ce lourd fardeau qu’ils portent ? N’est-ce pas ces mêmes flammes qui hier ont détruit, pour toujours, la vie de leurs êtres chers ? S’il en était d’humeur, l’homme se permettrait un rire alimenté par son étroitesse d’esprit; pourtant ce soir quelque chose dans ce rituel l’attire et l’apaise. Il existe une beauté indescriptible et contemplative au cœur de cette vigie endeuillée sous un ciel d’encre. Ces petites flammes qu’ils tiennent près de leurs cœurs ne lui paraissent plus porteuses de mort mais bien d’espoir. À la manière d’un firmament d’étoiles, elles éclairent cette sombre nuit de recueillement et animent Izhi d’une brutale réserve et d’un semblant d’humilité. Lui-même amorce, sans vraiment le réaliser, le chemin vers la déférence à ceux pourtant qu’il a condamné.
C’est d’un geste leste que la créature de l’Ouest se laisse tomber de sa branche et s’avance en direction des pèlerins. Parmi la pénombre, il cherche réassurance sur les traits de ses ennemis : leur souffrance le parcoure d’un frisson d’espoir et d’excitation. Cette mission à Kuni l’a peut-être mené loin de sa belle une fois de plus; c’est dans un triomphe qu’il retrouvera Nita pour lui conter ses exploits. Que dirait-elle devant ce rituel humain ? Il existe chez sa compagne une fascination pour l’inconnu qui échappera toujours à Izhi, qu’il ne comprendra jamais véritablement. Comment le pourrait-il de toute manière ? Lui, il s’est perdu depuis longtemps au cœur de projets et de convictions. Incapable de les remettre en doute, il réagit mal à l’absence de pleine satisfaction qu’il attendait aujourd’hui devant les victimes collatérales de ces actes. Il devrait se sentir euphorique et pourtant sa joie se tarit en une forme de mélancolie qu’il ne saurait expliquer.
Il marche parmi eux, le regard rivé vers la mer qui semble être leur destination, leur conclusion. À cet endroit, tout près des falaises, des statues de pierre ont été érigées de cailloux de différentes tailles. Ces constructions rudimentaires s’élèvent vers le ciel sombre. Plusieurs humains s’avancent en leur direction, s’agenouillent pour prier et pour discuter à voix basse avec leurs pairs. Un moment, Izhi les observe. La lourdeur au cœur de sa poitrine ne se disperse pas, bien au contraire. Dans l’espoir de la chasser, il s’éloigne quelque peu de l’attroupement, en direction d’une statue plus discrète, à l’écart des autres. L’Huoku pose une main humble contre le roc avant lever les yeux vers l’océan en contre-bas. Une brise caresse son visage, soulève ses longs cheveux lunaires. Il est loin, tellement loin de chez lui. Aujourd’hui, le jeune homme ressent le fardeau de cet éloignement plus que jamais. Le mal du pays l’envahit et d’autres émotions plus vives encore. Il pense à son frère.
«Yona…» Son nom lui échappe, presque comme une musique. Un appel, dans la nuit. Izhi espère presque voir le chasseur se manifester à ses côtés. À quand remonte leur dernière discussion, depuis l’au-delà ? Le cœur d’Izhi est trop lourd pour espérer entrer en contact avec lui, c’est bien sa malédiction. Ce soir, il devra vivre son deuil seul, ce deuil qu’il tente d’apprivoiser. Fils de la Mort, il n’a jamais considéré un décès tel une finalité, mais bien le début d’une autre existence et pourtant… Pourtant ce soir Yona lui manque.
Il s’assoit donc en prenant appui contre la statue, le regard perdu dans son passé. |
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Charlie S. Graenblar
RocheMessages : 70 Écus : 563 Âge du Personnage : 27 Métier / Occupation : Chevalière d'Or Lieu de Résidence : Vénovos Équipe Pokémon :
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| Sujet: Re: Super Safari - Le Débat (Izhi&Charlie) Mar 6 Oct 2020 - 18:35 | |
| Ce qui s'apparentait à une double-peine pour les Chevaliers d'Or, chargés non seulement de deuil mais aussi de la sécurité d'une fouille d'endeuillés, n'était qu'un aperçu de leur vie de dévotion et de sacrifices. Renoncer à sa liberté de sujet du royaume de Kuni pour le bien de celui-ci, tel était leur contrat. Le plus souvent, Charlie s'accomodait de cette double-vie avec endurance. Quand on lui demandait comment elle faisait pour tenir, elle répondait avec humilité que vivre pour sa vocation, c'était encore vivre. Plus malheureux étaient les paumés, celles et ceux qui, au détour d'un incendie ou d'un choix de vie mal calculé, s'étaient égarés dans des voies où il est facile d'oublier comment exister, pour peu qu'on l'ait jamais su.
Seulement voilà: paumée, elle l'était aussi. La belle armure dorée n'était qu'une armure. Veiller sur le cortège serait une formalité; exister en tant que Kunioise, en cet instant, était une autre paire de manches. Ces incendies à l'origine mystérieuse, avaient tué. On en transportait les victimes, on les attachait parfois à des radeaux auxquels on joignait une bougie, avant de les regarder se faire emporter par la marée, au gré des vagues. Charlie était absente. Ces morts-là étaient les siens en tant que protectrice du royaume, mais en tant que personne, elle ne parvenait à pleurer qu'Olrik.
Roden, son père adoptif et aîné parmi les Chevaliers d'Or, l'avait bien senti. Sans détourner les yeux de la foule, ils surent partager leur peine en quelques mots seulement:
- Un an...
- Un an.
Un an que Kyogre avait emporté une fraction de Vénovos avec lui.
- Foutu Kyogre. Ces feux, c'est sa faute aussi.
- Que dis-tu là?
- Après son cirque de l'an dernier, Groudon ne voulait pas être en reste, alors il a pris le relais cet automne en cramant les terres.
- Charlie, un peu de retenue... Et puis ce sont des dieux, ce serait bête qu'ils t'entendent!
- Ça ne changera rien. En Septembre prochain, Rayquaza nous fera tomber le ciel sur la tête et tout sera bouclé.
Roden ne put s'empêcher de sourire. Il savait que sa fille se réfugiait parfois dans ces histoires de dieux, avec moins de superstition que d'imagination farfelue, pour mieux se blinder contre l'acidité des faits. Quelque part il trouvait cela attendrissant. Mais la voir prendre autant de distance avec le monde l'inquiétait un peu. Le fait que le deuil de son Olrik prenait si longtemps, songeait-il, n'était sans doute pas étranger à cette façon de tout habiller avec ses fictions fantasques. Mais comment oser insinuer cela sans se faire rentrer dedans?
- Tu devrais prendre une pause.
- Papa, je suis littéralement en train de regarder les gens passer, je ne vois pas ce que je pourrais faire de moins...
- Regarder la mer, par exemple. Ça te fera du bien.
Ils échangèrent un léger sourire sans se regarder. La mer, elle la voyait tous les jours en tirant les rideaux de sa chambre, dans son "vieux donjon moisi" comme Roden aimait l'appeler, mais elle la regardait rarement. Prendre du temps de la contempler depuis le port, d'égal à égal, était sans doute de bon ton en cette triste soirée.
Elle prit donc congé, s'écartant de la foule. Lorsqu'elle fut assez loin du cortège pour que le murmure des gens fût plus subtil que celui des vagues, elle s'assit de toute sa masse contre une statue de Rafahel M. Snowthorn, et laissa son regard vagabonder sur cet horizon qui, un an plus tôt, avait mangé son ami.
«Olrik…»
- Mais non pas toi, double-Nanab...
Le spectre rouge et or avait jailli de nulle part. Sans doute avait-il attendu le moment le plus gênant possible pour faire irruption. Le fait qu'elle ait nommé ce fantôme de la même façon que son ami défunt n'arrangeait pas les choses. Longtemps convaincue qu'il en était la réincarnation, elle avait commencé à en douter très sérieusement le jour où il avait évolué en Dimoclès aux plaines croisées. La coïncidence entre la disparition d'Olrik et l'animation du glaive ancestral lui était alors brusquement apparu comme un rapprochement fortement réducteur, mais le mal était fait: le spectre répondait désormais à ce nom-là.
En brisant le silence face à au double-glaive, Charlie suivit son regard glauque et remarqua enfin qu'elle n'était pas seule. Un peu gênée, elle se leva d'un bond, articulant bruyamment l'ensemble de son armure ce qui n'arrangea rien à la scène. Elle voulut s'excuser auprès de la jeune femme aux cheveux blancs:
- Pardon, je ne voulais surtout pas vous dé...
Malédiction.
- vous... je... que... enfin...
La jeune femme était en fait un jeune homme d'une beauté surnaturelle.
Sortir du balbutiement, maintenant!
- Qu'est-ce que vous faites aussi loin du cortège? C'est dangereux, on ne sait pas ce qui rôde.
Faux. Il était bien plus dangereux d'être avec tout le monde. Quant à ce qu'il faisait, c'était de toute évidence la même chose qu'elle. Deux belles occasions de se taire parties en fumée. |
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Aequor
| Sujet: Re: Super Safari - Le Débat (Izhi&Charlie) Mar 6 Oct 2020 - 19:04 | |
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Izhi Huyhua Ariste
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| Sujet: Re: Super Safari - Le Débat (Izhi&Charlie) Lun 12 Oct 2020 - 18:51 | |
| C’est drôle, il repense à tous ces instants futiles. Pas à leurs grandes aventures, pas à leurs éclatantes victoires ou encore leurs pires instants. Non, ce sont tous ces moments éphémères qui vont et qui passent et dont pourtant Izhi se souvient avec une clarté étonnante. Il pourrait les graver dans la pierre, défigurer ce personnage inconnu qui le dévisage, lui et sa maudite tristesse ! Izhi se méprise; en fier enfant de la Mort il devrait comprendre que l’existence d’un Huoku est vite soufflée et plus encore lorsque celui-ci s’alourdit d’une aussi accablante mission que la leur. Le jeune homme ne regrette rien de ce qui s’est passé, s’il avait pu échanger sa place avec celle de son frère il ne l’aurait pas fait. Ainsi était sa destinée ce soir-là, le Spectre en est simplement convaincu. L’intrus n’a aucun intérêt à changer les faits, même que l’idée ne lui travers simplement pas l’esprit. Mais le vide qu’a laissé Yona en le laissant seul ne saurait se combler de lui-même. Izhi doit accepter de vivre un deuil, ce qui jusqu’à présent il s’est refusé. À quoi bon pleurer sur un événement parfaitement naturel après tout ?
Dans le tumulte de ses pensées, Izhi n’a même pas remarqué l’approche pourtant peu discrète d’une humaine plaquée d’or. Celle-ci appelle dans la nuit; sa plainte attire un autre spectre d’une nature totalement différente. Alors que la scène se déroule à proximité, le missionnaire observe cette personne, une femme, un soldate même, tenter de chasser le Dimoclès ayant amorcé son approche. L’Huoku se crispe : son instinct de chasseur un instant fait frémir ses narines et dilate ses pupilles. Il détaille sa «prise» un moment, obnubilé par l’éclat surnaturel de son armure, par la taille colossale de cette femme qu’il aurait pu méprendre pour un homme sans la trahison de sa voix. Voilà un trophée qu’il serait fier d’exposer ! Que dirait Nita s’il lui rapportait sa jolie armure ? Celle d’un Chevalier d’Or, ni plus ni moins. Izhi a passé assez de temps à Kuni pour connaître ce rang respectable au sein de cette colonie de l’est. Pourtant, la véritable signification de tout cet or lui échappe encore. Tout ce qu’il sait, c’est que la soldate n’est pas à prendre à la légère. Elle le surclasse en poids et en taille, de beaucoup même. Nul doute qu’un de ses formidables coups d’épée le trancherait en deux, net ! Cette idée fait sourire l’impulsif Huoku, qui se doit d’abandonner ses sombres ambitions. D’une part, la raison le pousse à la prudence; il n’a pas d’arme sur lui après tout et d’autres humains pourraient le repérer. De l’autre, son excitation se dissipe comme elle est venue. Il a le cœur trop lourd, peut-être.
Puis l’humaine s’adresse à lui. Ainsi immobile, il se pensait presque invisible. Pourtant elle pose les yeux vers lui, s’adresse même à lui avec une maladresse que le jeune homme ne pourrait interpréter. Un instant, il se demande si elle n’est pas simplement bête. Ce serait commun chez cette espèce après tout. L’idée d’entretenir une conversation, dans un moment de telle vulnérabilité, le trouble énormément. C’est mal à l’aise qu’il se redresse quelque peu contre la statue. Le sable à ses pieds un instant forme un monticule mouvant avant de s’apaiser. Tiens, Qasi l’aura encore suivi. Comme quoi il ne saurait se débarrasser de lui.
«Mes actions ne se déterminent pas sous l’influence du groupe, si le cortège a envie d’être là-bas cela le regarde. Moi, j’ai envie d’être ici. Faut-il une raison pour admirer la mer ?»
Son cœur un peu poète cherche délibérément à éviter la question. S’adresser à l’humaine le trouble déjà bien assez, alors se confier à elle ? Néanmoins, cette grande créature attise sa curiosité. Il y a énormément de questions qui planent sous son crâne, questions qu’il se permettra de poser ce soir sous l’influence de ses émotions malmenées.
«Ce Dimoclès, vous l’attirez. Il y a un spectre qui vous hante. Olrik je suppose ?»
Il y a dans sa voix une brutale franchise. Comme toujours, Izhi se contente d’évoquer les faits, de rapporter ce qu’il a entendu sans véritablement se soucier de l’effet de sa question sur elle. De toute manière, qu’en aurait-il à faire de la voir potentiellement souffrir ? Elle n’est qu’une pauvre humaine après tout. |
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Charlie S. Graenblar
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| Sujet: Re: Super Safari - Le Débat (Izhi&Charlie) Ven 23 Oct 2020 - 17:29 | |
| Le rôle de la chevalière veillant au grain n'avait pas grand chose de pertinent ici, et Charlie s'autorisa à en sortir lorsque le jeune homme lui répondit. La finesse de ses traits l'avaient frappée, mais entendre sa voix la ramena à la raison. Elle était souvent stupéfaite de voir à quel point les voix et les visages ne s'emboîtaient pas toujours aussi bien que dans son imagination: bien des coup de foudres ne s'étaient finalement avérés être que de faux espoirs à cause de cela.
Cependant, les mots de ce drôle de bonhomme solitaire - le "jeune homme à la beauté surnaturelle" n'avait décidément pas fait long feu - n'étaient pas dénués de sagesse. C'était même la seule chose sensée à répondre à cette stupide interpellation. Il était parfois éprouvant de garder un oeil sur tout le monde, mais contenir la foule à un même endroit eût été plus contre-productif qu'autre chose.
Elle n'alla pas jusqu'à lui avouer qu'elle s'en était écartée pour la même raison que lui. Elle s'apprêtait à faire un commentaire niaiseux et banal sur la mer lorsqu'il évoqua Olrik, et son prétendu fantôme. La chevalière se sentit prisonnière de sa propre maladresse: elle n'avait aucune envie d'expliquer la situation. Et pourtant... Elle soupira, le temps de trouver la juste concision.
- J'ignore pourquoi il me suit. Avant d'être un spectre, c'était un glaive sans vie qui appartenait à cet homme. Mais ce n'est pas lui. Le vrai Olrik est au fond des eaux.
L'était-il seulement? Sa seule preuve dans cette histoire était que son Corvaillus était rentré de la tempête sans lui, et qu'on ne l'avait jamais revu. Sa disparition était factuelle, mais son origine était toujours nébuleuse.
En pensant aux nébulosités, elle se prit à évoquer un souvenir.
- Nous avions grandi ensemble, et j'avais essayé de lui faire croire que les nuages étaient des spectres... Ou alors non, j'y ai cru moi-même, et je lui ai demandé de vérifier. Je ne sais plus. C'est loin. Haha.
Au point où elle en était, autant ne plus avoir peur du ridicule.
- Ça me revient. Je lui avais évoqué une théorie selon laquelle ils étaient non pas des âmes, mais des vaisseaux pour celles-ci. "Des vaisseaux pour où", qu'il disait. Alors pour faire mon intéressante, j'avais répondu "pour l'Ouest, par-delà les montagnes". Il m'a fait remarquer à juste titre que le vent ne les soufflait pas toujours dans le même sens, et j'étais bien embêtée.
Elle se mit à rire de plus belle, embourbée dans ses mémoires, comme si elle revivait la chose dans un décor flou et lumineux, avec certaines paroles plus nettes que d'autres. Le fait de le raconter à un inconnu rendait la chose légèrement plus réelle que lorsqu'elle se l'évoquait seule, face à elle-même... ou à son Dimoclès, qui avait autant de répondant qu'un couteau et une fourchette.
Pendant un bref instant, son regard fut attiré par un tas de sable aux pieds de son confident de fortune. Elle ne s'en préoccupa vraiment que lorsqu'elle vit Dimoclès s'en approcher avec curiosité. Elle n'avait jamais eu le loisir de croiser un Bacabouh, et ne comprit pas tout de suite que la chose était vivante. Ou plus exactement possédée, en l’occurrence... D'où l'affinité avec Dimoclès, qui prenait un peu trop ses aises à son goût.
- Olrik, pshh... Ne traîne pas dans les pattes des braves gens.
"Brave gens", c'était bien pâle. Ne pouvait-on pas s'accorder sur le fait qu'elle aurait pu trouver quelque chose de plus séduisant? ... peut-être était-ce oublier qu'elle avait déjà abandonné le projet.
- J'ai longtemps été attachée à l'idée que les morts allaient quelque parts quand ils quittaient leur corps. Dans un glaive pour en faire un Monorpale, une souche d'arbre pour générer un Brocélôme, ou un trousseau de clé, une chandelle. Un pâté de sable tiens, pourquoi pas... A côté de toutes ces croyances populaires, même mon histoire de nuages tient la route. En vérité, on n'en sait rien. C'est navrant, quelque part, vous ne trouvez pas?
De nombreux érudits s'étaient penchés sur la question. Malheureusement pour sa crédibilité, elle n'en connaissait aucun, et n'avait jamais ouvert un manuscrit sur la question. La problématique la préoccupait, mais ne troublait pas vraiment son sommeil: le deuil s'en chargeait. |
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Izhi Huyhua Ariste
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QASI le Bacabouh ♂ - Foufou - Sable Humide
| Sujet: Re: Super Safari - Le Débat (Izhi&Charlie) Mer 4 Nov 2020 - 16:56 | |
| Peut-être qu’en d’autres circonstances, la haine viscérale qu’Izhi ressent envers les humains se serait fait sentir. Le contexte particulier de cette vigie l’a toutefois apaisé, même si c’est plein d’appréhension et aussi de confusion qu’il s’adresse à cette femme géante et à son armure d’or. L’Huoku se méprend de toute manière, et ce depuis longtemps. Une grande part de son mépris prend racine dans son histoire et non dans l’éducation obstinée chez cette espèce ne dictant qu’une loi unique : celle d’haïr les Hommes. Le jeune homme à la chevelure de lune en veut aux humains d’avoir détruit sa famille, de manière implicite. Il se sent encore dégoûté par le crime de son père de fricoter avec l’ennemi : un acte immonde ! Pourtant, sous son armure, cette dame ne possède que peu de différences notables avec son propre peuple; et sa personnalité charismatique d’une manière unique aurait peut-être pu le charmer lui-même en d’autres circonstances. Du moins rien n’aurait pu l’empêcher que ses réticences profondément ancrées et qui aujourd’hui le plongent dans la perplexité. D’une certaine manière, il a désir de fuir, mais son interlocutrice se sent d’une autre humeur. Se confiant sur la nature de cet Olrik, elle force l’autre à l’écouter, lui qui de toute manière s’intéressera toujours trop aux deuils d’autrui. La curiosité chez lui est un vice particulièrement tenace.
Pourtant, Izhi ne dit rien. Son silence a quelque chose d’inhabituel aux yeux de Qasi, le Bacabouh qui l’accompagne depuis plusieurs mois déjà. C’était lors d’une nuit telle que celle-ci très près de cette berge que le destin a provoqué leur rencontre. Depuis, le jeune spectre des sables a fait connaissance avec cet être singulier et sa personnalité flamboyante. De le savoir si taciturne attise chez lui de nombreux questionnements. Oui vraiment, qu’est-ce qui lui prend ? Izhi réfléchit à ses mots, se satisfait d’avoir eu raison : les fantômes trouvent en la mort un profond magnétisme. N’est-ce pas ce qui a attiré Qasi à le suivre après tout ? L’Huoku ne peut s’empêcher un bref rire, quelque peu hautain, devant l’histoire de la soldate. Vraiment, est-ce que les humains apprennent ? Quel genre de folklore étrange ceux-ci ont-ils développé ? Izhi n’en connaît pas assez à leur sujet pour juger du fait que son interlocutrice, parmi son espèce, est certainement une originale dans ses idées et ses questionnements. Son rire l’interpelle d’autant plus, ne prend donc elle pas ces choses au sérieux ?
«Quelle hérésie que de comparer les spectres aux nuages, n’avez-vous donc aucun respect pour les morts ? Non, croyez-moi, les âmes des défunts n’ont pas besoin de vaisseaux pour entreprendre leur voyage. Ils cheminent, tout simplement, baignés par la bénédiction des dieux.»
De ses dieux. Les Bêtes. Izhi en bon croyant ne manque pas de corriger cette énergumène d’avoir avancé une théorie qui, selon ses propres croyances, ne pourraient être plus ridicules. Proches des défunts de par sa magie particulière, il s’est toujours intéressé de près au parcours particulier des morts. De cette manière, son ton est celui d’un expert, empreint encore une fois d’une certaine supériorité dont il peine à se débarrasser même auprès d’êtres chers. Le reste de la théorie de la jeune femme l’adoucit néanmoins et c’est avec un sourire qu’il tourne la tête vers la mer.
«Nous n’avons pas véritablement besoin de savoir, n’est-ce pas ? Il est des mystères qu’il vaut mieux ne pas élucider : ce faisant la vie n’a que plus grande valeur. La méconnaissance amène aussi son lot de sagesse, parfois. Pour ce qui est de votre seconde théorie, bien plus recherchée que la première. À mon sens, il s’agit d’âmes qui de par leur obstination, ont simplement refusé de transiter vers l’autre monde. Un pas suffit entre les deux après tout. Il n’y a souvent qu’une poignée d’éléments qui nous séparent de cette transition. Par exemple, il vous suffirait d’un moulinet d’épée pour me terrasser, si peu vous ayez besoin de votre arme. Avez-vous déjà pensé que les morts peuvent faire ce chemin inverse, eux aussi ? Il y a ici, et il y a là-bas, entre les deux nécessairement une route.»
Une route que d’une certaine manière les Spectres parviennent à emprunter. Le Bacabouh a plongé dans le sol à nouveau, mais des frémissements à proximité viennent indiquer clairement qu’il est resté dans les parages. Ce n’est d’ailleurs pas le seul bruit qui vient percer la quiétude de cette nuit. Un croassement grave se fait entendre à proximité, attisant les instincts de chasseur du Huoku qui se redresse pour mieux entendre.
«Ça, ce n’est pas un Corboss habituel,» fait-il sans même voir la bête. Ce cri n’a rien de naturel à ses yeux. «On dirait que nous ayons de la compagnie.»
Sans savoir réellement où il se trouve, le jeune homme se contente de scruter les ténèbres sans s’alarmer. Si la créature est venue simplement observer les pèlerins, cela ne le concerne en rien. Pourtant le chasseur en lui s’excite à l’idée d’une rencontre potentiellement bien singulière. Dans tous les cas, quelles sont les intentions de cet oiseau ? Ils ne sauront pas tout de suite. |
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Charlie S. Graenblar
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| Sujet: Re: Super Safari - Le Débat (Izhi&Charlie) Mer 11 Nov 2020 - 5:11 | |
| Converser avec cet inconnu exotique n'empêcha pas Charlie de faire ce qu'elle était initialement venue faire ici: contempler l'océan. A travers les vaguelettes, elle discerna les traits d'une Tritonde, une espèce qu'elle n'avait encore jamais vue dans la région. Elle fut intriguée, voire dérangée par son apparence: elle évoquait un peu trop celle d'un Ptitard sur lequel on aurait encastré un visage de bébé pour susciter la moindre forme d'empathie. Enfin, cette image absurde s'estompa lorsque l'inconnu lui répondit avec un certain dédain sur sa impliquant les nuages.
Elle en fut presque offusquée.
- Ça va, pas la peine de vous énerver, je ne faisais qu'évoquer un souvenir...
Pour qui se prenait-il, d'ailleurs, pour avoir un avis si tranché sur la question? Avait-il seulement effleuré la mort, avait-il la moindre idée de son parfum? (spoiler alert: oui)
La suite de son discours laissa entrevoir davantage d'humilité et un positionnement moins rigide sur la question de la "vie" après la mort, mais Charlie n'avait presque plus envie de l'entendre. A quoi bon défendre la valeur des mystères et la sagesse de la méconnaissance si l'on n'était pas fichu d'imaginer que les nuages soient autre chose que les nuages? Qu'avait-il contre les nuages, pour commencer? Avait-on vu flotter une chose plus apaisante, plus douce, plus majestueuse qu'un nuage? Où était donc le drame de les comparer aux morts? N'était-ce pas plutôt faire honneur aux défunts? Olrik n'aurait jamais balayé cette théorie. Il en aurait peut-être ri, mais pas davantage.
S'emballant intérieurement, elle passa presque à côté de la suite de la théorie du jeune homme, mais parvint à en saisir la substance. Et bien qu'elle ne manqua pas de noter sa référence à son gabarit de guerrière, quelque chose la dérangeait un peu dans ce raisonnement.
- Je ne sais pas. La mort est une destruction. Il est plus aisé de démolir quelque chose que de le reconstruire en un claquement de doigt. Ce chemin inverse, s'il existe, est sans doute plus tortueux et moins praticable que la grande route de la mort, droite et dégagée. Si ce que vous dites est vrai, alors les âmes qui s'accrochent à notre monde ne sont pas simplement obstinées: elles sont extraordinairement combatives.
En laissant les mots sortir, elle sentit sa gorge se serrer subtilement. Parler de combativité lui évoqua inévitablement Olrik qui, de son vivant, avait fait de son rêve de traversée des montagnes de l'Ouest un projet de vie, malgré toutes les difficultés qui en découlaient. S'il était des esprits capables de franchir des routes sinueuses comme celle qui était censée séparer le royaume des morts de celui des vivants, alors aucun doute: celui d'Olrik était de ceux-là. Et l'idée de le voir se loger dans le glaive familial pour en faire un Monorpale n'était plus tout à fait absurde.
Se frottant la nuque, elle observa le Dimocles, songeuse, et surtout un peu perdue.
Le Dimoclès, quant à lui, avait le regard rivé vers le ciel, bien avant que ne retentisse le cri du volatile géant. L'inconnu l'identifia comme un Corboss potentiellement dangereux. La chevalière n'avait aucune idée de ce qu'était un Corboss, mais elle balaya à contre-cœur ses pensées vagabondes pour retourner à sa mission.
- Nous n'avons pas fini cette conversation. Si ce... Corboss est une menace, je dois faire barrière. Restez en sécurité, et reprenons dés que la situation est sous contrôle, si cela vous convient. Avec moi, Olrik, fit-elle à l'artefact, non sans une certaine gêne à l'idée de l'appeler ainsi.
Elle se hâta pour rejoindre le cortège, priant Rayquaza pour que la situation n'ait pas dégénéré en son absence. Roden n'était pas visible, mais la rumeur du cortège laissait imaginer un parfum d'anxiété. Et de fait, un énorme crustacé s'approchait des femmes et des hommes, pinces en avant, avec un aplomb effrayant.
- Un Corboss? Il voulait sûrement dire un Kraboss...
Evidemment, c'était la première fois qu'elle voyait un Kraboss aussi bizarrement décoré, et pour cause! C'était un Colhomard. Mais l'oiseau était bien une réalité, et un nouveau croassement le lui fit savoir.
- Misère. Ça s'approche de tous les côtés.
Le Dimoclès restait en retrait, toujours absorbé par l'oiseau. Aussi, Charlie se rendit à l'évidence: elle avait besoin de renfort. Ses doigts se refermèrent sur ses balles, et elle choisit celle de Maïken: elle était ce qui se rapprochait le plus d'un rempart.
La Bastiodon, sortie de sa sphère, fit face au Colhomard, avec son habituel regard très ambigu. Car si Maïken était littéralement une muraille sur patte, elle échouait souvent à en remplir la fonction, cédant volontiers le passage à quiconque se risquait à le lui demander gentiment. Passera, passera pas? Difficile à dire à ce stade, mais une chose était sûre: si le crustacé avait l'audace de l'attaquer, il passerait surtout un sale quart d'heure.
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Izhi Huyhua Ariste
SpectreMessages : 31 Écus : 239 Âge du Personnage : 32 ans Métier / Occupation : Missionnaire, guerrier et chasseur de monstres Lieu de Résidence : Pour le moment, l'Archipel Perdu Équipe Pokémon : CHUKI l'Osselait ♂ - Naïf - Tête de Roc
QASI le Bacabouh ♂ - Foufou - Sable Humide
| Sujet: Re: Super Safari - Le Débat (Izhi&Charlie) Jeu 17 Déc 2020 - 18:27 | |
| Il oublie. Ce n’est pas comme si, de toute manière, il lui arrivait de comprendre. Dans ses obstinations méprisantes, Izhi ne connaît rien. Même qu’il se complaît dans cette ignorance : n’est-il pas plus aisé ainsi de juger l’autre ? L’Huoku ne veut détenir d’autre vérité que la sienne, ainsi celle des humains qui désormais l’entourent n’est pas digne de son intérêt. Il ignore, de ce fait, que la mort chez les humains suscite son lot de controverses et d’émotions, que personne chez cette espèce ne s’exprime aussi candidement qu’il a pu le faire sur ce sujet tabou. Comment pourrait-il un seul instant s’imaginer ce que Charlie ressent ? Alors même que sa vision étroite ne lui a pas permis de saisir l’affront. Non, lui s’est contenté d’en rigoler quelque peu; il ne soupçonne pas la frustration qu’il tisse chez elle, ni chez beaucoup d’autres à vrai dire. Izhi est ainsi : il est le centre de son propre univers. Se placer à la place de l’autre ? Voir les choses selon leur perspective ? Impossible, il n’est pas doté de la capacité, n’a jamais même tenté. Ignorant et ingrat. À lui cette conversation lui plaît, il a l’impression encore une fois d’avoir raison.
Ce n’est pourtant pas ainsi que les choses fonctionnent. Malgré lui, il écoute ce que cette humaine a à lui dire. Malgré lui, il se surprend à hocher la tête, à entendre sa théorie, à y réfléchir de lui-même. Sa première réaction bien sûr le mène vers un rejet de cette idée du passage inverse si difficile à franchir et pourtant… Si Yona le pouvait, ne serait-il pas à ses côtés à toute heure du jour et de la nuit ? Izhi n’y avait jamais réfléchi. À l’instar de son interlocutrice, il se sent bouleversé par ces quelques mots «extraordinairement combattives». Oui, certaines âmes se voient mériter cette définition. Il fronce les sourcils, confus encore une fois par cet échange hors du commun. Il lève un instant les yeux vers elle, qui s’est regroupée dans ses propres pensées émotives. Puis, incapable de soutenir la vision de cette humaine qui pendant un instant partage sa peine et ses déraisons, il détourne les yeux en direction de cette épée spectrale qui semble s’agiter sous le clair de lune.
«Extraordinairement combattives.» répète-t-il, un peu pour lui-même, trahissant son trouble quant aux mots de la soldate, cette soldate qui a su percer son armure.
Le problème du Corboss subsiste cependant et une trève est proposée. Izhi ne peut qu’approuver, il n’a même pas remarqué être assez excité à la perspective de poursuivre cette conversation. S’il avait pris le temps d’y réfléchir, probablement s’en serait-il offusqué : qu’est-ce qui lui prend de s’enthousiasmer d’une conversation avec une pauvre humaine ? Il n’a surtout pas beaucoup l’occasion de converser tant sa compagnie est désagréable la majorité du temps. Heureusement pour lui, Charlie possède une curiosité hors normes et une patience probablement dépassant la moyenne. Izhi se redresse, levant les yeux au ciel devant la protection offerte par la Chevalière d’Or. Une part de lui est satisfait : aura-t-il donc l’occasion de voir cette grande femme en action ? Lui-même ne porte pas d’armes, mais il ne se sent jamais démuni puisque la Magie l’accompagne.
«Cela me convient parfaitement, mais n’imaginez pas un seul instant que je resterai les bras croisés. Quelque chose a attiré cette créature, je veux savoir ce que c’est.»
Laissant la jeune femme investiguer du côté des pèlerins, l’homme se perd sous les arbres, tentant de repérer le corbeau géant. Derrière lui, des cris retentissent tandis qu’un Colhomard fait sa loi sur les plages, il n’y porte même pas attention. L’obscurité masque les détails, rendant son examen difficile. Il aurait bien aimé la vision nocturne des mages de type Ténèbres à l’instant; il devra pourtant se contenter de ses simples pouvoirs de spectre. Son instinct de chasseur et ses sens aiguisés lui permettent finalement d’apercevoir, non sans un sursaut, la créature sombre sous le couvert de la cime d’un arbre. La créature le toise de son perchoir, sans animosité et pourtant… Pourtant Izhi est habité d’un sentiment d’alarme qu’il ne saurait expliquer. Il ne fait pas confiance à ces oiseaux fourbes.
Il a raison d’ailleurs. Car d’un seul coup, l’oiseau déploie ses ailes et fonce sur lui dans un grand cri. Le chasseur tente de s’écarter mais il est trop tard. Déjà le Corboss est sur lui et lui lacère le bras d’un bon coup de serres. L’Huoku recule en sifflant mais déjà la créature lui échappe, fonçant en direction des pèlerins, ou plutôt ce qui se dresse entre eux et elle. Charlie. Elle étincelle dans son armure, brille d’un aura surnaturel sous l’éclat de la lune. Le Corboss, lancé à cette vitesse, pourrait lui casser les os. Izhi, dans un geste qui le surprend lui-même, tend le bras et laisse s’échapper de ses doigts un vent suffisamment puissant pour détourner la trajectoire de l’oiseau, qui s’envole trop haut. Sur la plage, son compagnon est ralenti par Qasi qui a emprisonné une de ses nombreuses pattes dans sa gueule, un sable mouvant.
Est-il en train de défendre ces humains ? Non, non. Bien sûr que non. Il cherche simplement à se protéger lui-même. Pas vrai ? |
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| Sujet: Re: Super Safari - Le Débat (Izhi&Charlie) | |
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Super Safari - Le Débat (Izhi&Charlie) |
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