Croc Bleu regarda autour d’elle et, lorsqu’elle trouva ce dont elle avait besoin, elle sourit et s’en approche, Laurel toujours dans ses bras. Arrivée à une grosse pierre, large qui pouvait faire office de table, elle allonge la Sonistrelle.



Pensez-vous, lors des chasses, il n’est pas rare que les hérétiques possèdent des pokémon capable d’infliger des problèmes de statut : paralysie, poison, sommeil, confusion (le gel est très rare). Pour le sommeil et la confusion, il suffisait d’attendre. Pour le poison et la paralysie, il fallait utiliser des potions pour soulager la créature, même si en cas d'empoisonnement, il était urgent de traiter le cas.
En faisant quelques examens, Croc Bleu remarqua que Laurel avait principalement du mal à bouger les ailes. Pour un type Vol, c’est un peu embétant.







Elvira fouilla dans sa besace et observa plusieurs fioles avant de choisir une et de la tendre à Croc Bleu qui l’attrape en baissant respectueusement la tête.







La petite chauve-souris montre ses quenottes et le fond de sa glotte.  La Démolosse caresse le petit ventre du pokémon et lui donne enfin sa préparation. Comme promis, elle mangea tout d’un coup, mais il faut croire que son palais n’était pas habitué à tant de piment.







La grande Prêtresse donna un morceau de pain à la petite bestiole qui l’attrapa vite et mangea rapidement, avant de pousser un soupir. Ses papilles oublièrent vite le caractère épicée de la potion. Laurel se releva et s’approcha d’Elvira pour faire un câlin, les bras grands ouvert en attendant son approbation avant de se jeter sur elle. La grande Prêtresse tendit sa main et laissa la bestiole la toucher à cet endroit, sans plus de proximité.
Bon, c’est toujours mieux que rien, hein Laurel ?







Elvira poussa la Sonistrelle qui tomba en arrière, lâchant un cri de protestation. Méchante !













Croc Bleu fit un oui de la tête, puis attrapa Laurel dans ses bras. Allez hop ! Il y avait une petite trotte avant de bénéficier des merveilles de la nature.

Pokémon de Jeanne : ,

Le voyage vers le point de rendez-vous se déroula bien. Le petit groupe croisa un Togedemaru étrange (encore ???) avec un vieux Shaofouine, mais pas d’attaque groupé comme tout à l’heure. Enfin, avec Prodige qui veillait, il n’y avait rien à craindre.

En tout cas, il semblait que de très nombreux Démolosses avaient trouvé leurs pokémons “totem”. Beaucoup était déjà absorbé par leurs apprentissages, tentant de dresser le pokémon en parlant leurs langages, sous l’oeil attentifs des Démolosses plus agées qui donnaient conseil au moment opportun. Autant vous dire que les Geysers n’étaient pas aussi calmes qu’habituellement.



La blonde fit un oui de la tête. Bon, vu qu’elle n’avait rien trouvé, il fallait qu’elle se joigne à d’autres Malosses pour cuisiner un peu. Les Pauvres membres de la Griffe qui étaient venus n’allaient pas pouvoir faire tout en solitaire, il y avait beaucoup à faire ! Cependant, alors qu’elle rejoignait naturellement le lieu de cuisine, Elvira l’attrapa par le bras pour l’arrêter.









Croc Bleu se retient de faire la moue. Elle était si mauvaise que ça ? C’est sûr qu’elle n’égalait pas leurs grands chefs cuistots… mais… tout de même ? Elle avait quelques astuces pour remplir les panses.







La Démolosse se gratte la nuque et regarde Tourmaline et Laurel. La Mentali se méfiait par dessous tout de Ténébrae qui n’allait certainement pas hésiter un instant à profiter du regard détourner de Jeanne pour refaire des avances, si ce n’est pas plus. La Blonde se mord la lèvre, mais la Grande Prêtresse tire plus fort, faisant presque tomber Jeanne.





Cela fait un petit moment que Croc Bleu avait perdu son libre arbitre.


Il faut reconnaître… que rentrer dans son plus simple appareil dans une source chaude est excessivement relaxant. Tous les soucis de Croc Bleu s’envolaient dans un soupir de bonheur.



La blonde fait un oui de la tête en fermant les yeux. Oh oui. Elle aimait bien. D’ailleurs… Elle ne se rappelle pas avoir rêvé que son illusion et elle aient pris un bain ici. Elles seraient allées presque au quatre coin d’Ekoe, mais pas dans les sources chaudes de Ran ? Étrange. Enfin… Ce n’était qu’un rêve, pourquoi se préoccuper de pareil détail maintenant ? Non. Elle refuse.







Jeanne ouvre les yeux et sourit. Enfin, Elvira devenait raisonnable ! Alors qu’elle avait passé plusieurs mois à repousser ses avances avant son exil, il faut croire que ce temps de réflexion l’a grandement aidée dans sa lucidité.









Croc Bleu regarde le ciel. Bon sang, il faudrait qu’elle s’y mette aussi. Comme disait sa mère : elle ne sera pas jeune toute sa vie. Puis… L’épreuve de la grotte avait légèrement renforcée son sentiment de solitude. Surtout en pensait presque tout le temps à cette illusion. C’était… pénible.





Croc Bleu prends une grande respiration. Une partenaire de rêve… Malheureusement, cela n’existait sans doute pas. Peut-être devrait-elle revoir ses ambitions à la baisse ? Elle soupire en s’enfonçant dans l’eau davantage.





Sans oublier qu’elle semblait déjà amoureuse d’une personne qui n’existait probablement pas. Ouaip. C’était une situation amoureuse formidable…

Pokémon de Jeanne : ,

Jeanne pose sa tête sur la pierre et remarque soudainement des pokémons. Un drôle d’Afflamanoir et une petite malosse. Croc Bleu affiche un sourire, plus intéressée par la timidité que par la bravoure du type feu. Visiblement beaucoup marqué par la vie. Elle avait plusieurs trace de mâchoire sur ses flancs, beaucoup de marques de griffes sur son corps dont une sur le visage qui traversait son oeil droit (mais sa vision ne semblait pas affecté)… Non, elle n’avait pas eu une vie facile, à ne pas douter. Pourtant, elle était bien là.  Malgré sa faiblesse, elle vivait dans ce monde pourtant impitoyable.



La malosse semble un instant surpris. On s’adressait à elle ? Elle trottine avec prudence, ralentissant le pas de plus en plus lorsqu’elle s’approche de la blonde qui lui tendait la main qu’elle reniflait du bout du museau.



Oui elle tremblait presque de tous ses membres. La pauvre s’était fait chasser de son clan comme une malpropre parce que c’était la saison, mais… elle n’était pas prête. C’était toujours la dernière à manger et la première à recevoir les griefs de ses compères. Aucun adulte n'avait voulu prendre soin d'elle et elle ne savait pas comment survivre. Elle couine. Ses oreilles sont en arrière. Elle léchouille le bout des doigts de Jeanne qui lâche un petit rire, avant qu’elle lui caresse le museau puis la tête. Elle semble plus détendue et Croc Bleu oserait même dire qu’elle appréciait probablement les marques d’affection.
C’était un pokémon qui avait, par on ne sait quel miracle, toujours eu la force de rêver que quelqu’un prenne soin d’elle. Comme son papa avant qu'il ne se perde son statut de chef à l'issue d'un combat mortel.



Devant la voix puissante, le chien recule. Jeanne se lève et sort de l’eau chaude dans son plus simple appareil. Devant la taille de la demoiselle, la malosse fait encore quelques pas en arrière et couine. Sans doute a-t-elle peur de se faire frapper.







Pourquoi ce Malosse plus qu’un autre ? Pourquoi maintenant ? Jeanne ou Croc Bleu ne saurait le dire. C’est comme ça. Cette petite, elle y voyait quelqu’un de perdu, propulsé dans un monde avec pas assez de connaissance pour vivre, mais probablement avec de très grand rêve. Elle se met à genoux et repropose sa main. Pour faire de nouveaux connaissances. Encore.
Il fallait du temps pour guérir un coeur blessé par la vie.



Le chien se laisse approcher, même caresser. Elle a probablement encore peur de la dame en noir, mais celle-ci reste dans l’eau chaude pour l’instant. Ouf.





Les paroles de Jeanne apaise le malosse qui s’assoit sur son arrière-train et qui réponds à chaque caresse par une léchouille. Son museau était désormais bien humide, elle ne voulait être nulle part ailleurs qu’avec cette humaine à la voix douce.



Elvira roule ses yeux. Elle ne pensait pas Croc Bleu aussi penché sur des fantaisies. Elle qui était si terre-à-terre habituellement...





C’est amusant qu’elle parle de quelqu’un à qui il manque un bras. Cependant, cette fois, elle a l’intelligence de ne pas répondre. Le physique, c’est peut-être la première chose qu’on découvre de quelqu’un et on ne peut y couper, mais Jeanne avait le sentiment que tomber amoureuse quand on découvre vraiment quelqu’un, c’était tout aussi une belle forme d’amour que le fameux coup de foudre.
Elle chuchote à la malosse.

Jeanne leva les yeux et se rendit alors compte qu’ils étaient encerclés par une petite armée de Scalpion. Trois. Précisément. La Malosse couine en voyant les petits soldats aiguiser leur lame et elle n’hésite pas à se réfugier derrière les jambes d’une Croc Bleu pourtant désarmés.
Cependant, Prodige veille et ses serres sont toujours aussi acérés. Un premier piqué, un pion d’acier vole dans les airs avant d'atterrir lourdement sur le sol. Une deuxième attaque. Une deuxième victime. Le dernier n’attendit pas et pris ses jambes à son cou, comme les spectateurs qui voulaient se divertir, mais pas au point d’en risquer leur vie. Malheureusement, Prodige n’oublie jamais personne.



La blonde regarda la petite boule de poil qui léchouille son mollet pour se rassurer. C’était irrésistible. Cette petite molosse, elle l’aimait bien. Elle pose un genou à terre pour lui caresser la tête de nouveau avec un sourire.
Soudain, le cri perçant de Prodige explose les tympans de nos deux protagonistes et par réflexe, la petite Malosse s’enfuit pour se réfugier quelques part. Difficile de savoir ce que l’emplumée avait pu dire, mais c’était certainement pas des compliments.



Croc Bleu pousse un soupir et obéit. Encore. Elle retourne dans l’eau chaude, une petite moue contrariée et attristé sur son visage, mais Elvira n’en a cure. Elle parle de choses que Jeanne écoute à peine, se contentant d’hocher la tête de temps en temps sans savoir à quoi elle disait oui.


Au coeur de la nuit, seul les Démolosses de garde veillait et une ombre qui se glisse à l’extérieur du camp. Hors des lumières des feux et de la vision nocturne de certains pokémons ténèbre, Jeanne retrouve une jeune amie qui l’avait suivi de loin. Elle s’agenouille de nouveau et la caresse, avant de lui expliquer qu’elle ne pouvait pas venir avec elle aujourd’hui. Cela semblait attrister la petite, mais qui se montrait plutôt compréhensive. L’oiseau avait été plutôt clair.

Cependant, Jeanne promit qu’elle allait la chercher plus tard et qu’il était hors de question qu’elle la laisse ici sans s’assurer qu’elle puisse survivre. Dans ce but, elle avait volé une bonne partie des provisions et elle avait repéré un endroit où la Malosse serait en sécurité.

Tout le reste de la nuit, Jeanne et la Malosse s’affairait à construire un petit nid près des sources. Il était caché à la vue de tous et plutôt confortable avec quelques couvertures et un peu de nourriture pour tenir quelques jours. Situé aussi près des points d’eau, elle pourrait se désaltérer et se soigner si elle était de nouveau blessée. Croc Bleu lui enseigna ensuite la faune des environs, ce qu’elle pouvait chasser, ce qu’elle devait éviter. Elle lui montra également les lieux où il y avait des buissons à baie fraive, si la viande venait à manquer et elle lui donna un petit exercice de Démolosses pour s’endurcir. Une routine matinal pour améliorer son endurance, son agilité, sa force de frappe et ses flammes.

Vous imaginez que Jeanne tint debout jusqu’à ce que le soleil se lève. Ses traits étaient tirés de fatigue, mais elle oubliait cela bien vite en serrant une nouvelle fois la petite Malosse dans ses bras. Elle se jura alors qu’en tant que Démolosse d’Yveltal, son pokémon représentatif, ce serait celui-là et pas un autre Malosse à la fourrure bleue.
Celui-là… Et aucun autre.

Ps : Merci le staff