Maintenant que la pluie s’était enfin arrêtée, les messages pouvaient recommencer à circuler entre Chévropolis et les villages coloniaux. Le ciel de la capitale était envahis de pokémons oiseaux, tous portant des nouvelles aggravantes. Les mines d’Orion étaient inondés et les usines à écus fermées à cause de dégâts sur les machines. Les routes marchandes étaient quasiment impraticables entre les pokémons sauvages paniqués et le sol boueux. De sa chambre, Laurel pouvait voir des bataillons de soldats partir le matin pour revenir le soir, épuisés et sales. Elle n’avait pas vraiment eu le temps de descendre parler aux soldats mais quelques échos des cuisines lui disaient que le moral était aussi bas que l’énergie. Il manquait d’Hommes. Tous les soldats avaient été réquisitionnés et faisaient chacun le travail de dix hommes avec un temps de sommeil effrayant. C’en était arrivé au point où le conseil avait jugé nécessaire d’embaucher mercenaires et autre volontaires pour les aider.

Évidemment Laurel et Jeanne s’étaient proposées. Leur mission ? Sauver deux malheureux pécheurs qui s’étaient retrouvés coincés avec leurs barques en voulant remonter la Serpentine. Sur le moment la Ranine avait tenu sa langue mais elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’il fallait être franchement stupide pour préférer la navigation à la marche. Non pas que voyager en caravane soit une bien meilleur option, vu les conditions actuelles. Enfin, c’était toujours mieux que de risquer de finir à la flotte. Elle angoissait un peu à l’idée de devoir mettre les pieds dans l’eau mais elle savait qu’elle pouvait compter sur Jeanne en cas d’accident.

Malta filait à toute vitesse en longeant la rivière, visiblement heureuse d’avoir quelque chose à faire après l’incident des escarpements. Laurel était absolument euphorique de pouvoir tester le nouveau harnais de la Carmache. Fait avec un cuir de la plus haute qualité et orné du blason ranien il était bien plus impressionnant que la dernière selle qu’elle avait acheté à Sakai. Question de goût certainement, elle préférait de loin la mode ranienne à celle des autres royaumes. Jeanne lui souriait alors naturellement, la joaillière fit de même avant de pousser une petit cri lorsque l’ombre de Papy-Dragon passe au dessus d’elle. Décidément elle ne s’était pas encore habituée à l’imposante taille du dragon volant, il la surprenait toujours. Jeanne traduit les informations que rapportait l’éclaireur poilu avant de donner ses instructions. Laurel hocha la tête à l’affirmatif avant d’ajouter :

« Ok, fais attention, on se voit là-bas ! »

D’un claquement de langue, elle demanda à Malta d’accélérer et cette dernière ne se fit pas prier. Elle avait sa fierté et devoir aller au coude à coude avec un herbivore ne faisait pas partie de ses passes-temps favoris. Ses pattes écailleuses martelaient le sol avec une stabilité impressionnante. La tête du dragon bougeait à peine lorsqu’elle courrait et son corps souple amortissait les chocs mais Laurel devait tout de même bien s’accrocher pour éviter de tomber. Papy dirige l’avancée de ses puissantes ailes. Avec sa couleur dorée on pourrait presque le perdre de vue dans le décor.

Jeanne se fait plus petite au fur et à mesure que la distance entre-elles s’agrandit avant de disparaître dans un tournant. Il n’y avait plus qu’une chose à faire, se concentrer sur le sauvetage. Au bout d’un court temps, le groupe arrive sur un obstacle. Un énorme éboulement bloque la voie et la rivière. Toute une partie de la falaise s’est effondrée. Malta ralenti le rythme pour préférer des pas plus prudent sur ce sol instable.

« HÉ-OH ! Y’A QUELQU’UN ? On est envoyés par Dame Aryël ! »

C’est pas exactement vrai mais ça sonne mieux que « on est payés pour vous sauver et on est absolument pas des professionnels ! ». Le Drampa indique un lieu. En passant de l’autre côté de l’éboulement on peut voir une nef à moitié ensevelie sous la roche. Merde. Il allait falloir la libérer. Sans parler que l’éboulement fonctionne comme un barrage, le détruire générerait un influx d’eau qui ne présageait rien de bon pour les cultures en amon mais le laisser là allait engendrer encore plus de problèmes. Chaque choses en son temps.

« MONSIEUR SEDRIC ?! KOSSI ? » appela-t-elle encore une fois.

Elle se tut pour tendre l’oreille en attente d’une réponse de la part des pécheurs. S’ils étaient tous deux encore en vie...

 HS
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Sedric et Kossi sont les deux pécheurs qui ont envoyé l’appel à l’aide. C’est leur bateau qui est sous la terre, la falaise s’est effondrée dessus pendant qu’il passaient. Ils sont probablement blessés et déshydratés/affamés selon le temps qu’il on passé en attendant les secours (quelques jours?). S’il faut ils ne sont pas à côté, mais plus loin à l’abri.
Le terrain est instable et l’éboulement fait un barrage naturel qui est pas idéal.

Laurel s’attendait pour toute réponse à un silence macabre coupé seulement par le bruit des torrents déchaînés. Elle s’attendait aussi à des appels à l’aide venant de deux vieillard blessés. Alors, lorsque le vent porta une voix forte et définitivement féminine elle resta un peu patois. De l’autre côté de la falaise se tenait deux rouquins aux cheveux battus par le vent. La joaillière plissa les yeux, sa main en visière, elle était quasiment sûre que Kossi et Sedric étaient un vieux couple de pêcheurs au masculin. Peut-être qu’elle s’était trompée. Il y eu un léger moment de flottement avant que la ranine ne finisse par réaliser qu’ils proposaient d’aider. Ah, c’était donc pas les papis, logique.

Un coup d’oeil à la crevasse qui les séparait suffit pour lui confirmer qu’il allait être compliqué de les rejoindre. Le mieux était encore qu’ils descendent tous pour se retrouver en bas. Ou de demander à Papy Dragon de faire la navette. Dans les deux cas Malta n’allait pas aimer. Elle s’apprêta à s’égosiller en hurlant des indications lorsque Jeanne arriva juste à temps pour sauver son honneur. Merci, Jeanne.

Prenant la main de de sa bien-aimée, elle se tira sur le dos du pokémon qui décolla avec force et puissance. Instinctivement, elle s’accrocha à la taille de la femme devant, elle, sentant son cœur faillir légèrement lorsque ses pieds ne rencontrèrent plus que le vide. Le gouffre semblait encore plus profond vu de dessus. Malheureusement, la traversée fut trop courte pour qu’elle puisse réellement profiter. Jeanne descendit avec grâce de son pokémon, là ou Laurel se cassa à moitié la gueule en glissant sur les poils doux de la bête. S’époussetant rapidement, elle fit comme si de rien n’était alors que son amante se chargeait de prendre en main le reste du groupe.

Laurel fit un petit coucou à Malta qui était restée coincée de l’autre côté du canyon. La carmache lui répondit avec un rugissement plein de défit avant d’entreprendre de descendre la falaise, certainement pour la rejoindre et lui botter le cul. Oops. Reprenant, son sérieux, Laurel lança un sourire rassurant au couple de jeunes gens devant elle, Jeanne pouvait être effrayante et mordait certainement autant qu’elle aboyait mais elle n’en restait pas moins une guimauve au grand cœur.

« Il doit peut-être y avoir des crevasses ou des corniches dans lesquelles ils auraient pu se réfugier. Ou alors ils se sont cachés dans les épaves ? Fais attention lorsque tu seras en bas, il pourrait y avoir d’autres glissements de terrain. » indiqua-t-elle doucement.

Elle se tourna ensuite vers le duo, pour les observer d’un peu plus près. Eux non plus ne portaient pas l’écusson de la garde ranienne, d’autre civils mandatés par l’armé donc. Elle avait repéré l’espèce de rattata noir et blanc volant qui les avait rejoint auparavant. Tout comme Jeanne, la jeune fille possédait un cabriolaine et peut-être d’autres pokémons qui pouvaient être utiles pour les recherches ? Quelque chose à propos de la fille turlupinait Laurel mais elle n’arrivait pas encore à mettre le doigt dessus, ça lui viendrait.

« On peut peut-être envoyer les cabriolaines le long de la falaise pour voir s’ils arrivent à trouver quelque chose. En cherchant de chaque côté de la falaise ça ira plus vite. Au fait, moi c’est Laurel et voici Jeanne. Vous avez des pokémons qui pourraient aider avec les recherches aquatique ? Sinon, quelqu’un peut venir avec moi sur Papy Dragon, six yeux valent mieux que quatre. » Elle regarda le borgne. « Mais cinq c’est bien aussi. » ajouta-t-elle avec un clin d'oeil.

Elle attrapa aussi la fiole de Proto pour le vider par-terre. La morve rose s’écrasa au sol avec sploch, visqueux.

« Proto, copie Invar s’il te plait. Comme ça l’un d’entre vous peut aller avec Jeanne. Vous pouvez demander ce que vous voulez à Proto il est pas très regardant niveau dresseur. » proposa-t-elle.

Ce qu’elle voulait vraiment dire c’était : « est-ce que l’un d’entre vous sait nager parce que j’ai un peu peur de laisser ma copine toute seule en bas dans les rapides mais je sais pas nager et j’ai peur d’y aller. ». Mais, elle ne dit pas ça comme ça, premièrement pour l’égo de Jeanne, qui ne manquerait pas de se vexer et deuxièmement parce qu’elle refusait d’admettre qu’elle ne savait pas nager. C’était juste qu’elle ne voulait pas ruiner son maquillage, sa coiffure et sa vie.

Proto se transforma bien sagement prêt à attendre la suite des consignes. Il aimait bien faire nyoooooooooooooooom! dans l’eau.

HS
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Malta est en train de descendre la falaise de l'autre côté. Proto s'est transformé en Invar.

Un craquement sinistre raisonna dans les gorges, amplifié par l’écho des parois. Quelques roches se détachèrent de la falaise avant de s’écraser dans le torrent déchaîné. Laurel n’avait pas vu d’où venait le son mais il n’annonçait rien de bon. Malta s’était arrêtée dans sa descente, jugeant prudemment le terrain avant de continuer, plus lentement cette fois. Si même sa farouche carmache prenait des précautions, c’était que la situation était probablement pire que ce qu’elles croyaient. La ranine lança un regard inquiet vers sa compagne. Allait-elle réellement pouvoir revenir saine et sauve des eaux déchainées ?

Falkor la toucha gentiment de son museau, comme pour l’encourager. Du courage, c’était exactement de cela qu’ils avaient besoin maintenant. Du courage et une chance miraculeuse. Que Dame Fortune soit de leur côté. Proto lui adressa un regard vide de toute émotion, comme à son habitude. Le monde pourrait s’effondrer qu’il resterait impassible, la jeune rouquine sera entre de bonnes mains.

Laurel attrapa la ceinture de Jeanne avec appréhension. Elle devait se résoudre à la laisser, seule avec une inconnue dans des courants mortels et sans même avoir ses pokémons auprès d’elle. Par tous les dieux, elle avait une confiance absolue en Jeanne mais ça c’était tester les limites. Elle resserra sa poigne autour du cuir avant de prendre une grande inspiration et de fixer la ceinture à sa taille. Avoir confiance, c’était le plus important.

Que les dieux ne lui fassent pas regretter ce choix.

La joaillière se tourna vers le borgne qui semblait plus assuré qu’elle, ce qui en soit était étrangement rassurant. Elle sourit à son clin d’œil, un peu d’humour c’était ce dont elle avait besoin pour se détendre. Elle le regarda avec sa corde. Ce serait certainement utile pour soulever un pécheur qui se serait potentiellement coincé quelque part. Pourvu qu’ils ne soient coincés nulle part.

« Bon, t’as déjà volé à dos de dragon ? Parce que c’est ma deuxième fois. Je te laisse monter devant parce que c’est un peu compliqué de s’accrocher aux poils avec une seule main. »

Il était en revanche beaucoup plus facile de s’accrocher à la taille d’un humain. Elle espérait seulement qu’Arsène n’aurait pas de problème avec ça. Bon, en même temps elle ne lui laissa pas trop le choix. Elle grimpa sur Papy Dragon qui avait gentiment positionné son aile pour qu’elle serve d’aide pour monter. Et s’agrippa fermement à Arsène. C’était gentil de la part de Jeanne de lui donner sa ceinture pour l’aider mais elle se voyait mal lâcher Arsène en pleins ciel pour invoquer l’un des pokémons.

Papy Dragon tourna la tête vers ses passagers pour vérifier qu’ils soient bien accrochés avant de décoller. Il prit doucement de la hauteur, battant l’air de ses larges ailes. Encore une fois, Laurel fut prise d’un mélange de peur et d’excitation qui se coinça dans son estomac et la rendait fébrile. Le vieux pokémon s’engouffra entre les mâchoires de la falaise.

Jeanne lui avait proposé d’aller chercher Kita et Tourmaline et c’est ce que fit Falkor. Malta pesta en les voyant passer au-dessus de sa tête. Laurel ne pouvait-elle pas rester à un seul endroit et l’attendre sagement ? Non, il fallait qu’elle aille faire des pirouettes dans les airs avec monsieur-je-ne-sais-qui !

Avec Tourmaline sur ses genoux et Kita en équilibre derrière elle, le petit équipage du Papy Dragon était au complet. Laurel regarda d’un œil inquiet Jeanne et la rouquine-dont-elle-ne-connaissait-pas-le-nom-mais-qui-semblait-familière s’engouffrer dans l’épave et donc hors de sa vue. Elle souffla fortement pour tenter de chasser ses démons avant de porter son attention sur Arsène devant elle.

« Il faut qu’on regarde plus en aval pour voir si on trouve quelqu’un. On cherche deux pécheurs qui sont plus tout jeunes. » hurla-t-elle pour se faire entendre malgré le vent et les battements d’ailes.

Elle rechercha quelques-uns de ses cheveux qui étaient entrés dans sa bouche. Comment Jeanne arrivait à voir quoi que ce soit avec ses cheveux pleins les yeux. Heureusement, Arsène les avait plus court qu’elle. Ils volèrent quelques minutes qui lui semblèrent être des éternités lorsqu’une lueur violette attira l’attention de Falkor. C’était un petit Draco-Rage qui flamboya quelques instants avant de disparaitre.

Laurel fronça les sourcils en essayant de se tourner pour voir si Malta y était pour quelque chose mais la dragonne semblait chercher quelque chose par-delà les rochers. Tourmaline l’averti alors qu’une autre flammèche violette, plus faible encore que la précédente scintilla quelques secondes avant de s’éteindre. Malta s’élança en direction de ce qui produisait les petites flammes. Pas besoin d’avoir fait des études pour comprendre que c’était un appel à l’aide.

« Arsène, t’as vu ça ? Ça provient de derrière les rochers. » indiqua-t-elle.

Rochers qui étaient pointus et pas très accueillants au passage. Une troisième flammèche fendit l’air dans un dernier éclat, puis plus rien. Malta glissait sur les rochers, manquant plusieurs fois de tomber à l’eau pour essayer de rejoindre le plus rapidement possible le petit pokémon dragon qui devait être la source de ces signaux. Laurel se rappela vaguement que Kossi avait un minidraco et si la bête était blessée et désespérée au point d’appeler à l’aide au risque d’attirer des prédateurs, qu’en était-il pour son dresseur ? Laurel redoutait le pire.

« Tu as toujours ta corde et deux mains ? Parc qu’on risque de devoir faire un sauvetage aérien et je peux pas te donner de coup de main. Littéralement. » Elle réfléchit quelques secondes alors que Falkor se rapprochait des rochers avant d’ajouter, « J’ai une gravalanche des escarpements et Jeanne m’a confié ses pokémons, un braségali, un truc blanc petit et électrique et un goupix neigeux en plus des trois autres que tu connais. Ils m’obéiront mais j’aurais besoin de toi pour les relâcher de leurs Captis Ball. »

Laurel serra les dents, furieuse d’être aussi impuissante. Elle s’était tellement habituée à avoir Proto à ses côtés qu’elle en avait presque oublié qu’il lui manquait un bras. Elle était presque devenue dépendante du pokémon sans même s’en rendre compte et voilà qu’elle revenait brusquement à la réalité au pire moment possible. Bien sûr, elle pouvait toujours essayer de lâcher Arsène pour quelques secondes mais un coup de vent ou un mouvement trop brusque de la part de Falkor et elle risquait de passer par-dessus bord.

« Désolé, Arsène. »

Elle jeta un coup d’œil à Malta qui approchait mais qui restait encore trop loin pour atteindre les rochers. Le pécheur et son pokémon allaient certainement avoir besoin de premiers soins, impossible de savoir dans quel était ils étaient sans s’approcher mais il valait mieux s’attendre au pire. Il fallait donc agir vite.

HS
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Laurel est inquiète pour Jeanne, elle fait monter Arsène devant elle pour qu’elle puisse s’accrocher à lui parce qu’elle ne peut pas tenir sur Falkor autrement. Ils récupèrent Kita et Tourmaline puis cherchent pendant quelques minutes les pêcheurs en descendant le torrent. Ils remarquent des flammèches violettes qui proviennent de rochers escarpés au bord du cours d’eau. C’est probablement le minidraco de Kossi qui appelle à l’aide. Falkor se rapproche des rochers et Laurel explique à Arsène qu’elle sert à rien parce qu’elle peut pas le lâcher sans tomber.

PS: Désolé Kira, j'ai pas trop parlé de toi mais j'attends un peu plus tard quand elle se verrons bien (parce que Laurel ne s'attend pas du tout à la trouver ici).

J'espère que ça vous va, je peux modifier au besoin ! Et t'inquiète pas pour ça Arsène !!

Un à un, les pokémons de Jeanne apparurent. A les voir ainsi, puissants et beaux Laurel se senti submergée par une bouffée de fierté. C’était sa petite troupe à elle ! Elle sourit chaleureusement aux pokémons devant elle avant d’être rappelée à l’ordre en voyant filer l’emolga d’Arsène. Evidement, Arsène avait libéré tous les pokémons parce qu’elle n’avait pas pensé à lui indiquer que c’était potentiellement une mauvaise idée d’inviter un bébé dragon impressionnable dans une mission de secours. Heureusement, Papy Dragon était plutôt vif d’esprit et avait rapidement récupéré le lézard sur sa tête. Komodo allait faire une excellente figure de proue. Âtre et Fallot étaient bien sûr tout feu tout flamme au point que leur énergie était presque palpable.

« Âtre, essayes d’ouvrir un passage en suivant les indications de l’emolga pour qu’on puisse descendre dans la crevasse et rejoindre le pokémon. » elle se tourna ensuite vers Malta qui venait finalement de rejoindre le groupe. « Malta, est-ce que tu peux aller prévenir Jeanne pour lui dire qu’on a trouvé l’un des pêcheurs ? Fais attention à toi. » demanda-t-elle. La carmache eu une expression qui ressemblait fortement à un regard noir avant de lever les yeux en pestant. Demi-tour vers Jeanne, youpi…

Ni une, ni deux, les deux pokémons s’élancèrent à toute vitesse avec un enthousiasme plus ou moins varié. Ils avaient l’habitude des consignes précises et fonctionnaient très bien sous la pression, contrairement à une certaine horreur rose que l’on ne nomme pas. Il ne restait donc plus qu’à trouver un moyen de descendre parmi les rochers pour essayer de rejoindre Âtre et le pokémon.

Laurel se tourna vers Kita et Tourmaline, cherchant un moyen de faire quelque chose, n’importe quoi pour se rendre utile. Elle ne connaissait pas bien la petite cabriolaine et l’évolution de Tourmaline faisait qu’elle ne savait plus vraiment où elle en était en matière de capacités. Elle se rappelait néanmoins que Jeanne faisait cette chose quand elle voulait entrainer ses pokémons, où au lieu de leur dire quoi faire, elle leur disait le résultat qu’elle voulait obtenir et les pokémons faisaient en sorte de l’accomplir. Chose soit-dit en passant que Laurel était bien incapable de faire avec ses propres pokémons. Ça valait toujours le coup d’essayer.

« Kita, Tourmaline, il faut que je descende, sans mourir si possible. Vous euh… pouvez me faire descendre ? »

Elle regarda les deux pokémons quadrupède se rendant compte que c’était une demande plutôt absurde. A sa surprise les pokémons répondirent, néanmoins à l’affirmative. Habituée à Proto, Laurel eu un léger doute sur le fait qu’elles aient vraiment compris le « sans mourir » avant de se rappeler que c’était les pokémons de Jeanne. Ce qui sous entendait un certain niveau de compétence.

« Arsène, je vais essayer de descendre en suivant le chemin indiqué par Félix. Kita et Tourmaline pourront te faire descendre après moi et puis on avisera. »

Elle regarda les torrents grondants sous eux et les pierres aiguisées. Confiance et sérénité, Laurel. Confiance et sérénité. Tout allait bien se passer.

Kita glissa doucement ses lianes autour de la taille de Laurel et la souleva lentement. La ranine s’accrocha fermement aux morceaux de plantes qui étaient le seul rempart entre elle et une mort certaine. Oh merde. Elle commençait déjà à regretter ça. Pourquoi, Laurel ? Pourquoi ? Papy Dragon s’approcha le plus bas possible mais il ne pouvait pas se poser à cause du tranchant des rochers et de l’eau furibonde. De là où ils étaient, ils pouvaient voir à travers le trou creusé par Âtre, un minidraco, inerte sur la roche. La ranine espérait qu’il n’était qu’inconscient. En forçant un peu, Laurel pouvait aussi voir une masse sombre, certainement le corps échoué du pêcheur. Il n’y avait plus qu’à prier les dieux qu’ils ne soient pas trop tard.

Kita la descendit avec le plus de délicatesse possible ce qui n’empêcha pas Laurel de glapir pendant toute la durée de l’action. Étrangement, elle ne tanguait pas trop malgré le souffle des ailes de Falkor et le puissant vent qui soufflait au-dessus de la rivière et faisait gronder les eaux. C’était grâce à Tourmaline qui stabilisait Laurel et guidait son avancée grâce à ses pouvoirs psychiques.

Laurel se glissa prudemment, entre les rochers pour rejoindre Âtre. Il avait pris le minidraco dans ses bras. Le petit dragon était tout tremblant, ses yeux mi-fermés avaient du mal à garder leur focus. Il était à bout de force, aucun doute quant à l’identité du pokémon qui avait appelé à l’aide. Un peu plus loin, la ranine pouvait voir la masse inerte du pêcheur. Ses cheveux grisonnants étaient huilés d’un mélange de terre et d’eau et l’une de ses jambes n’était clairement pas dans le bon sens. La question maintenant était de savoir comment le sortir d’ici sans aggraver son état.

Fallot vint voleter à ses côtés, son électricité le faisant briller dans cette espèce de grotte artificielle. Un glissement de terrain avait dû faire s’effondrer la paroi et coincer pêcheur et pokémon ici. Ce qui signifiait que potentiellement, cela pouvait encore avoir lieu. Laurel avala sa salive. Sous la lumière blanche du pokémon l’électrique les ombres prenaient des formes menaçantes et le choc de l’eau contre la pierre faisait penser au rugissement d’une bête.

Laurel pataugea un peu dans l’eau boueuse qui lui montait jusqu’aux mollets pour rejoindre le corps inerte du pêcheur. Elle n’avait aucune idée de quoi faire et se dit que le retourner sur le dos était un bon début. Heureusement, il respirait encore. Elle aurait détesté devoir toucher un cadavre et encore moins devoir faire face à la réalité que parfois, la vie prend fin. Elle écarta un peu les cheveux collés sur son visage. Le vieil homme saignait à la tête et avait visiblement la jambe cassée. Puis probablement d’autres blessures qu’elle ne pouvait pas voir à cause de la faible luminosité et des épais vêtements gorgés d’eau.

« Il faut le remonter sur Falkor, je suis pas sereine ici. Lui et le minidraco ont besoin de soins et c’est pas vraiment dans mes cordes… Arsène tu serais pas un docteur par quelque miracle ? »

Elle espérait que les choses se passaient mieux pour l’autre groupe.

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Laurel envoie Malta prévenir les filles qu'ils ont trouvé l'un des pêcheurs.
Elle descend dans un trou creusé par Âtre pour rejoindre le pêcheur grâce à Tourmaline et Kita.
Le pêcheur et son minidraco sont blessés et inconscients.