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 (Mini-Event) Let it All Go - Part I : Fais-toi Confiance
Leonys A. Valencia
Leonys A. Valencia

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Message Sujet: (Mini-Event) Let it All Go - Part I : Fais-toi Confiance   (Mini-Event) Let it All Go - Part I : Fais-toi Confiance EmptyVen 11 Oct 2019 - 19:05

Je n’en peux plus. Le vent lamente son nom. La pluie aux carreaux me rappelle toutes ces nuits passées dans la solitude, à me bercer d’impuissance et de désespoir. Le ciel gris m’évoque l’éclat absent dans son regard, à la toute fin. J’aurais cru qu’entre ces quatre murs, il me laisserait tranquille. Je n’ai pas encore été en mesure d’exorciser son spectre, celui-là qui me poursuit, qui me susurre encore à l’oreille. Enchaînée, assujettie, j’épuise les heures à la lueur brouillée d’une chandelle dans l’espoir de lui échapper. Pourtant ses mots me reviennent avec une netteté cruelle. Sa voix comme l’orage que je perçois au loin. Il gronde, il écume. À l’instar de la tempête, il n’était qu’une brute, détruisant tout sur son passage au nom d’instances plus grandes que moi, que mon existence insignifiante. Je n’ai jamais compris ses desseins m’a-t-il répété inlassablement. Oh, bien sûr que j’ai compris. Cette nuit je suis hantée à la perspective de me perdre à mes faiblesses, de finir juste comme lui. Il y a encore tellement de rage dans mon cœur. Un coup de tonnerre. Était-il en moi ? Difficile à dire. À l’aube, l’orage a pris fin. Une lueur incertaine entre dans ma chambre. Je suis transie de froid et d’humidité, tout comme Aetius qui a du mal à articuler un geste dans une telle température.

Je me redresse avec les mêmes difficultés, le cueillant dans mes bras pour le réchauffer. Aussitôt, il émet un petit grondement de satisfaction. Il n’est guère affectueux, mon compagnon, sauf qu’il a appris à apprécier mon contact. Nous restons ainsi longtemps, en silence. Je suis simplement heureuse que la nuit s’achève. Même si dissimulé derrière d’épais nuages, je devine le soleil à proximité. Bientôt, Camille, Darla et les autres s’éveilleront et leur présence me permettra d’échapper quelques heures à mon démon, à ma possession. Un long soupir. Et toujours cette colère. Envers moi, envers lui. Je me dégoûte de mon impuissance, de ma faiblesse. Je repense, pour la énième fois, à ce que mon oncle m’a raconté, une vieille légende qui aujourd’hui me pousse à la déraison. Il y a, quelque part à Sakai, une île qui se nomme Kokoae, une île où les gens se rendent pour y trouver la puissance. J’ai d’abord rigolé comme devant toutes les histoires de mon oncle, un fin conteur et un animateur de soirée talentueux. Or, ce conte m’obsède depuis. S’est nourri de mes vulnérabilités. En a émané cette rage, cette détermination au changement. Je ne peux plus revenir en arrière, me dis-je. Et de mon cœur désespéré, je prends la décision de suivre cette légende pour éclairer mon chemin.

En quelques minutes à peine, j’ai bouclé le nécessaire à mon voyage, que je calcule être de plusieurs jours. Camille m’en voudra peut-être de l’avoir laissé derrière, Darla de ne pas me reposer pendant ma grossesse. Tant pis. Il est des choses qui doivent s’accomplir, même au détriment de l’opinion de nos proches. Aussi bien intentionnées soient mes cousines par alliance, elles n’ont jamais pu me protéger d’Arthur; elles ne le feront pas aujourd’hui non plus. Je leur laisse une simple note, courte mais suffisante, pour leur expliquer les raisons de ma disparition soudaine. Alors que j’ouvre la porte à l’entrée, j’entends les premiers pas dans le manoir. Je me presse un peu plus, rappelant Aetius à sa balle en allant rejoindre les écuries. Je sélectionne le Bourrinos de mon oncle, nommé Épingle, pour m’accompagner dans cette aventure. Le vieux mâle a beaucoup d’expérience et un caractère doux, en plus d’épais sabots qui l’empêcheront de s’enfoncer dans la boue. J’entends qu’on m’appelle derrière moi, mais il est trop tard. J’ai déjà enfourché ma monture et me précipite sur les routes trempées du village, en direction des plaines de la toundra.

Passé le village, nous ralentissons la cadence. Je n’ai pas l’intention de compromettre ma grossesse pour cette petite escapade. Vaut mieux diminuer les secousses le plus possible. La pluie s’abat sur moi, heureusement stoppée par une cape étanche. Malgré tout, je frissonne sous ma capuche, serrant les dents dans l’espoir de dissiper cette envie de faire demi-tour. Je m’abandonne à ma folie, aujourd’hui. J’en ai trop besoin. Juste de poser un geste, de m’investir dans un projet, aussi déraisonné soit-il. Sans l’oppression de ces quatre murs, je me sens déjà plus libre, plus en contrôle. L’impression d’être un fardeau pour mes proches se dissipe, cédant la place à une exaltante sensation de liberté. J’ai envie de me perdre dans un galop fou, sauf que ce ne serait pas prudent pour le bébé. Si je fais tout ceci, c’est un peu pour lui aussi. Pour le craindre un peu moins. Pour l’apprivoiser, tout comme je désire le faire avec demain. De me retrouver seule avec lui a quelque chose d’apaisant, aussi reconnaissante sois-je envers la protection d’Aetius. Il est des choses que je dois faire moi-même, tout simplement. J’espère que les cousines comprendront. J’ignore si je serai en mesure de décrire ce qui me traverse l’esprit en ce moment.

La route est constituée de nombreux détours et d’embourbements. De maigres villages cèdent place à une plaine dépourvue d’arbres, complètement exposée aux intempéries. Alors qu’Épingle avance avec une détermination de fer, je tâche de me protéger du vent cruel qui menace par moments de me faire tomber. Nous faisons halte plusieurs heures plus tard, à l’abri dans une forêt clairsemée. Complètement épuisée, j’en profite pour boire un peu d’eau de ma gourde et de manger un morceau de pain humide, un bien maigre repas pour mes besoins actuels mais cela devra faire pour le moment. Je suis déjà courbaturée à force de me tenir aux rênes comme si ma vie en dépendait. Le Bourrinos, lui, broute un peu avant que nous ne reprenions la route. Ici, la route est boueuse et glissante. Sans les larges sabots de ma monture, je n’aurais jamais été mesure de naviguer ici, une région de plus en plus marécageuse. Heureusement, une route solide la traverse, beaucoup plus calme que les plaines. Le cheval n’a aucune crainte en traversant de nombreux petits lacs qui bloquent la route. À la fin de notre voyage, je ne pourrais avoir plus d’estime pour lui. Car à la tombée de la nuit, notre route s’achève enfin. Dans l’obscurité qui s’installe, je perçois les eaux noires du Lac Noctali.

À l’abri sous un vieil arbre, Aetius et moi montons un campement rudimentaire. Je n’ai pas l’intention de traverser ce soir, pas quand on m’a si bien prévenu des dangers qui guettent les voyageurs qui s’aventurent près de ce lac la nuit. Ma tente montée, je tâche d’allumer un feu. Autant dire mission impossible. Le bois fume sans jamais s’allumer. Je mange donc une pomme et un peu de viande séchée avant de me coucher avec Aetius sous la tente. Malgré les étranges bruits qui entourent mon campement, je sombre rapidement dans le sommeil. Je dors néanmoins mal vu le niveau limité de confort, la fraîcheur et l’humidité de la nuit. Je suis habitée de nombreux cauchemars. Mais au moins Arthur en demeure absent.

Nous nous éveillons à l’aube, plus fatigués encore que la veille. Ma nouvelle tentative de produire un feu échoue à nouveau. J’ai froid malgré mon épaisse cape. La pluie a cessé ce matin, bien que le vent nous fouette toujours avec la même hargne. Devant nous, l’île Kokoae se dresse, au milieu du lac Noctali, mystérieuse et invitante. Je frissonne de la voir, inexorablement attirée à elle. Maintenant, il reste le souci de traverser. Heureusement j’ai pensé à amener la Captis Ball de mon fidèle destrier, sans quoi nous ne serions jamais parvenus à nos fins. Je le rappelle en le remerciant de ses services. Marcher m’apporte une sorte de soulagement. Je ne sais pas si j’aurais été en mesure de chevaucher une journée encore ! Au moins de cette manière, je peux y aller à mon rythme. Puis autour du lac, il y a une vie que je ne soupçonnais pas. De nombreux pêcheurs s’y activent, certains font griller leur prise près des berges. En me voyant m’avancer, ils me proposent gaiement de me joindre à eux. Malgré mon hésitation, j’accepte timidement. Le poisson grillé est simplement délicieux. J’en partage une part avec le Kraknoix. Cette nourriture chaude et inespérée nous a rendu le sourire. Nous profitons de cette compagnie pour nous lancer à la recherche d’un pêcheur qui pourrait nous faire traverser. Le plus virulent et généreux de la bande se porte volontaire. Quelques heures à peine plus tard, Aetius et moi nous entassons sur son petit navire qui sent fortement le poisson. Kokoae se rapproche de plus en plus, à mesure qu’une bruine légère se met à nous tomber sur la tête. Cette fois j’ignore la pluie.

Ce qu’on m’a raconté de cette île n’est pas parvenu à capturer la beauté des lieux. Il y a ici des espèces d’arbres que je n’ai jamais observé ailleurs. Le mois de septembre a coloré ses feuilles de nuances flamboyantes, de jolies fleurs refusent de mourir malgré le mauvais temps. À mesure que nous nous approchons, je peux percevoir toutes sortes de cris et de chants qui appartiennent aux habitants de l’île, des créatures pour le moment invisibles.

«Chais pas c’que vous êtes v’nue chercher icitte, m’dame. Mais chuis sûr que v’z’allez trouver.»

Quelque part, ce souhait de bonne fortune de cet authentique pêcheur me donne espoir. Nous atteignons la plage quelques minutes plus tard et je pose les pieds dans un sable humide et fin, où mes bottes s’enfoncent aisément. Aetius en a profité pour se couvrir, heureux de retrouver cette substance si rare à Kuni. Le pêcheur nous indique comment je pourrai le recontacter suite à mon aventure pour la traversée de retour. Et puis il quitte comme il est venu, me laissant avec un cœur vibrant d’une énergie que je n’ai pas eu depuis longtemps. Nous remontons la plage pour découvrir une épaisse forêt qui se referme sur nous. Il règne ici une ambiance étrange sans pour autant être hostile. Nous progressons pendant un bon moment dans l’intérêt simple de découvrir les environs. J’ai espoir d’y voir quelques Pokémon. Néanmoins, à chaque fois que je pense en avoir déniché un, il disparaît parmi les ombres. Ce petit manège me donne à la fois la sensation d’être seule au monde et celle d’être observée de près par les habitants de cette île, comme s’ils me jaugeaient.

À mesure que les heures s’égrènent, ma patience en fait tout autant. Je croyais trouver ici un indice au moins sur ce que je dois faire pour me sentir plus puissante. Mon émerveillement cède lentement mais sûrement place à une sourde inquiétude. Aetius s’est fait brutalement silencieux lui aussi. Après plusieurs heures d’errance, nous nous arrêtons dans une petite clairière, découragés et affamés. Un peu de saucisson et de pain a raison de la deuxième condition. J’observe le ciel pluvieux avec encore cette colère en moi. Je ne sais pas quoi faire ici. Je pensais que ce serait plus facile. Avec un soupir, je me redresse. Pas question de se laisser abattre. Je sors ma katana et entreprends de m’entraîner, sous l’œil curieux du Kraknoix qui ne comprend pas d’abord. Il décide ensuite de se joindre à moi, s’entraînant à l’écart. Le jour cède à la nuit. Une fois. Deux fois. Le troisième matin, mon entraînement a changé d’ambiance. Cette fois, je déverse toute ma rage sur mes ennemis invisibles. Cette fois j’écume et je crie, jusqu’à ce que l’épuisement ne me brise et que je m’écroule sur mes genoux, le souffle coupé.

«Ça ne sert à rien ! Je ne serai jamais puissante ! Arthur avait raison, Aetius. Je ne suis rien et je ne serai toujours rien. Qu’est-ce qui m’a pris de venir ici ?! La magie ça n’existe pas. J’ai été sotte bon sang…»

J’ai presque hurlé mes mots, abattant mes poings sur le sol près de mon katana abandonné à la boue. Aetius s’est rapproché, émettant un cliquetis que je reconnais comme de l’inquiétude. Je ne parviens même pas à le regarder. J’ai honte. Honte de m’être montée la tête de fausses promesses, honte de m’être permis d’espérer à nouveau. Honte surtout de m’abandonner à la douleur en ce moment, comme toujours. D’agir comme une enfant. Ce comportement n’est pas digne de moi et pourtant, je m’embourbe encore plus, vociférant vers le ciel.

«Tu es content alors, Arthur ? C’est bon, tu as la preuve maintenant ! Je vais te dire, c’est toi qui ne sers à rien. Je regrette le jour où j’ai posé les yeux sur toi, si tu savais ! J’étais quelqu’un avant toi, j’étais quelqu’un…»

Ma voix se brise en sanglots incontrôlables. Je ne sais même plus ce que je dis. Je sens Aetius se blottir contre moi, émettant de petits grondements rassurants, sauf qu’il n’y a rien pour guérir ce cœur malade. Je suis tellement fatiguée. Nous restons longuement ainsi, à nous tenir, comme toujours.

«Je suis désolée, Aetius. J’aimerais être plus forte. C’est pour cette raison que je suis venue ici, mais regarde-moi. Allons nous coucher. Demain nous partons.»


Transie de froid et de désespoir, je me redresse et récupère mon katana. Alors que je lève la tête, j’aperçois entre deux arbres une silhouette impressionnante. Un lion m’observe là d’un seul œil. L’autre est fermé pour toujours. Son corps est musculeux et maigre, parcouru de cicatrices qui n’appartiennent qu’à un passé de nombreuses batailles. Un Luxray. Avec un calme contemplatif, le félin procède à un examen visuel minutieux avant de rebrousser chemin, prenant la direction inverse. J’ai beau l’appeler, me lancer à sa recherche, je ne le retrouve pas. Cette nuit-là, je m’endors en pensant à ce vieux chat abîmé et à son regard ambré.

Je m’éveille dans une douce sensation de chaleur. Le changement est brusque, presque violent. Un cri d’Aetius vient me tirer pour de bon du sommeil et de me redresse, le cœur battant, dans une confusion totale. Là où j’aurais dû retrouver les toiles d’une tente trempée, je me trouve au cœur d’une petite cabane de bois et de pierre. Dans un coin, une table et deux chaises ayant visiblement beaucoup servi. Une cheminée agrémente la seule pièce de la cabane où brûlent quelques bûches en-dessous d’une grande marmite d’où s’échappe des arômes délicieux. Un lit et une armoire complètent ce mobilier simpliste. Pour ma part, je repose sur une couche de fortune en paille où on a posé des oreillers moelleux et une tonne de couverture. Sans la surprise, j’aurais probablement profité de ce confort salvateur pour me rendormir. Sauf que tous mes sens sont en alerte, d’autant plus que je ne suis pas seule. Il y a dans la pièce une vieille femme, le Luxray de tout à l’heure et un Pokémon que je ne reconnais pas. La femme m’observe depuis le lit où elle s’est assise, un léger sourire aux lèvres. Je la dévisage sans comprendre, tentée de crier, un peu paniquée par cette vision inespérée. L’étrangère reste assise à me dévisager de ses yeux malicieux, comme deux perles d’un bleu-vert profond encore pétillant de vie malgré les rides qui creusent des sillons sur ses traits, marques indélébiles du passage du temps. Il se dégage d’elle une assurance tranquille qui me pousse malgré moi au calme. Alors que l’autre me scrute avec une attention particulière, j’en profite pour faire de même, incapable de toute manière d’articuler un mot.

Elle est probablement plus grande que moi, difficile à dire depuis ma couche. Ses longs cheveux argentés ont été rassemblés en une toque soignée. Elle porte des vêtements plutôt amples, aussi confortables qu’élégants probablement. Il y a une harmonie dans ses traits qui me laisse croire qu’elle fut autrefois très belle. Arceus, elle l’est encore. Intimidée, je tâche de me redresser en position assise, mesurant tous mes gestes comme dans la crainte d’une agression qui ne vient pas. Quel intérêt aurait-elle à m’agresser de toute manière ? Il y a dans la méfiance une grande vulnérabilité, mais comment ne pas me sentir ainsi en ce moment ? Je patauge en pleine confusion, incapable de me repérer dans le temps ou l’espace. Sous ce regard inquisiteur, je ne peux qu’accepter, les dents serrées, ce silence qui s’épaissit. Seuls les grondements du Kraknoix à mes pieds viennent troubler cet espèce d’équilibre dans lequel nous baignons.

«De te réveiller n’était pas le plan original. J’ai pensé que la téléportation se ferait plus doucement.»

L’autre Pokémon dans la pièce a baissé la tête, comme honteux. Est-ce cet étrange humanoïde qui m’a transportée jusqu’ici ? Je repose mon attention sur la dame, dont la voix est douce, mais détachée, presque ennuyée. Son intervention m’a délié la langue. Je pose une main sur le dos de Aetius pour le calmer, tâchant de redresser les épaules pour ne rien laisser voir de l’étrange pouvoir que cette femme semble avoir sur moi. Je ne me laisserai pas intimider.

«Qui êtes-vous ? Pourquoi m’avez-vous amené ici ? Où sommes-nous ?»

La femme me regarde avec un triste sourire avant de se lever en soupirant.

«J’espérais aussi ne pas avoir à répondre à toutes ces questions avant la levée du jour. Soit. Laisse-moi juste te servir une tasse de thé, tu as l’air glacée.»

Incrédule, je l’observe alors qu’elle verse un peu d’eau chaude dans deux tasses. Je remercie l’inconnue en m’emparant de la mienne, soufflant délicieusement sur cette boisson aux parfums attirants. Je m’y trempe doucement les lèvres, soupirant d’aise en avalant une gorgée probablement un peu trop brûlante. Tant pis. J’ai eu si froid ces derniers jours que je profite désormais.

«Alors ? Nous buvons le thé, maintenant nous pouvons discuter.»

«Quelle impatience. J’ai oublié l’audace qui accompagne les gens de ton âge. Shadaya m’avait pourtant prévenue. Je crois que c’est pour ça qu’elle t’aime bien.»


La dénommée Shadaya n’est nulle autre que la Luxray, posée près de sa dresseuse, sa tête contre ses genoux. Ainsi, elle paraît un peu moins redoutable et un peu plus… comme un gros chat affectueux ? La lionne me jette un regard sympathique de son œil unique. Je sursaute presque en l’entendant ronronner.

«Elle m’observe depuis mon arrivée sur l’île, n’est-ce pas ?»

«Perspicace, en plus. Oui. Enfin, elle et plusieurs autres. Tu ne pouvais pas t’attendre mettre le pied chez moi sans que je ne vérifie à qui j’avais à faire, n’est-ce pas ?»


Je l’observe alors qu’elle boit son thé avec délicatesse. J’imagine qu’en d’autres circonstances, j’aurais pu m’amuser de son ton franc. Visiblement, elle me fait tourner en bourrique et s’amuse à me fournir des réponses évasives. Je n’ai pas l’intention de laisser ce petit jeu se poursuivre.

«Chez vous ? Mais vous êtes qui au juste ? L’île n’appartient à personne à ce que je sache.»

La dame pose sa tasse sur ses genoux, libérant une main nécessaire à la distribution de caresses à la Luxray qui ronronne de plus belle. Quel duo étrange. L’autre Pokémon reste à l’écart, mais son regard ne me quitte pas un instant, me rendant passablement mal à l’aise.

«On m’a donné plusieurs noms au fil des années je suppose. La folle Koko, la vieille dans la brume, ou d’autres jolis sobriquets. Au final, ça n’a pas tellement d’importance. Tu peux m’appeler Azmitia, si tu le désires.»

J’hoche la tête avant de replonger dans ma dégustation du thé. Aetius continue d’observer la vieille avec énormément de méfiance, assis comme à son habitude sur mon ventre dans l’espoir de protéger l’enfant. Or, nous savons tous les deux que si l’inconnue devait se montrer hostile, qu’il perdrait lamentablement contre deux Pokémon évolués et visiblement expérimentés.

«Enchantée, dame Azmitia.» elle rigole comme si j’avais dit quelque chose d’amusant. «Maintenant pouvez-vous répondre à mes questions ? Je suppose que nous sommes toujours sur l’île, chez vous. Mais ça ne me dit toujours pas pourquoi m’avoir amené ici ni ce que vous attendez de moi.»

«Je n’attends rien de toi. Je t’ai vu t’obstiner dans la pluie, le froid, à tenter d’abattre des ennemis imaginaires trop longtemps. Je me suis lassée. Je me suis dit que tu serais mieux ici, dans ma cabane. Tu as tenu longtemps, j’ai cru que tu aurais quitté l’île le premier jour, quand tu n’as pas trouvé ce que tu étais venu chercher. Mais tu es restée.»

Je me raidis en l’entendant raconter mon histoire avec une exactitude à glacer le sang. Je baisse les yeux, habitée par la honte d’avoir osé croire… Oser croire que je pourrais retourner ma situation. La fatigue a le don d’abaisser mes réserves habituelles, ou peut-être est-ce les hormones dues à la grossesse ? La rage qui s’est installée en moi depuis des semaines gronde toujours, aujourd’hui se fissure pour laisser passer de derrière ses épais remparts quelques coulisses honteuses de toute la peine qu’elle tente de dissimuler. Mes yeux s’embuent mais je résiste, physiquement, à cet assaut de mes émotions. Je lève un regard luisant de colère vers la femme qui me regarde non pas avec suffisance, mais avec accueil. Avec peine aussi. Ses prunelles ont changé, devenues miroir de la houle qui m’habite. Elle respecte mon silence alors que je cherche à reprendre contenance, avec un succès mitigé. Je ne sais pas non plus pourquoi je suis venue ici. Ni même pourquoi je suis restée. La vérité m’écrase. Il n’existe pas de chemin à suivre pour moi. Seulement une épaisse forêt où je me suis perdue il y a des années, trop dense pour espérer y naviguer. D’une main orgueilleuse, je chasse une larme qui m’a échappée, furieuse contre moi, furieuse contre cette femme qui n’a pourtant rien mérité. Ma poitrine se compresse douloureusement, comme si elle s’apprêtait à se briser. Je prends de grandes respirations pour vaincre cet état, mais plusieurs larmes m’échappent à nouveau. D’une voix tendue d’un sanglot que je refuse d’articuler, je tente de m’expliquer.

«Je… je suis désolée…»

Soudain, la femme est près de moi. Sa main se referme contre mon menton, vient cueillir avec une infinie douceur mon visage. Je n’aime pas qu’on me touche mais ce contact a quelque chose de rassurant, de presque maternel. Je fuis son regard mais ses prunelles turquoise s’obstinent. Alors je m’y perds, prenant mon temps pour respirer.

«Pourquoi te retiens-tu, Leonys?»

«… Comment… comment connaissez-vous mon nom ?»

«Golden me l’a dit. C’est mon Alakazam. Elle a la capacité de lire dans les pensées. Elle n’a pas fait exprès. Mais tu penses fort.»

«Oh.»


Je suppose qu’elle fait référence au Pokémon humanoïde qui m’observe depuis tout à l’heure. Azmitia tire doucement sur mes mains, m’invitant à la rejoindre sur le lit où je prends place, tendue et mal. J’ai perdu l’habitude qu’on s’occupe de moi. Je l’accepte malgré moi, peut-être parce qu’elle le fait de manière totalement détendue, respectant mon rythme. Il y a dans ses gestes un grand respect. Désormais en mesure d’avaler sans risquer d’éclater en sanglots, je ne peux réprimer un profond soupir.

«Pourquoi es-tu restée, Leonys ?»

«Je…»


Je suis tellement fatiguée. Je m’éclaircis la gorge pour éviter de pleurer à nouveau, me refusant une nouvelle démonstration émotive. Je serre les poings contre mes genoux, le regard baissé en direction du plancher. Je sursaute de mes réflexions en entendant l’Alakazam ajouter une bûche dans la cheminée. Pour ce qui est d’Aetius, il a sauté près de moi, fidèle à ses habitudes.

«Je peux être particulièrement obstinée. Je suis venue ici avec un objectif concret, et j’ai cru que je ne partirais pas d’ici tant que je ne l’aurais pas réalisé. Je me suis accrochée à un projet irréaliste, je… Je crois que j’en avais besoin. Pour me sentir utile. Sauf que c’était une erreur. Je ne sais pas à quoi j’ai pu penser. Je n’ai pas pensé, en fait. J’ai agi sous une impulsion, j’ai été si stupide.»

«Tu n’es pas la première qui vient ici dans l’espoir d’y trouver la puissance, tu sais.»

«Ah ! Vous devez nous trouver bien sots.»

«La majorité oui. Une bande de jeunes arrogants illuminés. Mais pas toi. Tu es venue ici pour guérir, en ce sens nous ne sommes pas bien différentes.»

«C’est… Golden qui vous l’a dit ?»


Le regard d’Azmitia s’est perdu à son tour dans une contemplation avide du plancher. La Luxray couchée à ses pieds a redressé la tête pour la regarder. Son œil unique luit de ce qui me semble être de la tristesse.

«Non. Ça, je l’ai vu.» elle redresse la tête. «Je sais ce qu’il fait de se sentir impuissant face à sa vie. Je peux comprendre que la perspective de trouver une source de puissance, peu importe son origine, t’a séduite. Je comprends que tu n’ailles pas voulu partir, car ç’aurait été admettre ta défaite personnelle devant tout ce que tu peux contrôler dans ta vie.»

Je reste silencieuse. Il y a tant de vérités dans ses paroles. Elle parle comme celle qui l’a vécu, peu importe ce que ça a pu être pour elle. Elle a le discours des âmes abîmées, écartelées, de celles qui se sont perdues. Il y a aussi cette assurance dans sa voix qui me laisse à supposer qu’elle a retrouvé son chemin quelque part malgré les épreuves vécues. Il y a quelque chose chez elle qui me pousse à l’apaisement, à l’ouverture et oserais-je dire… ? À la confiance. Il est trop tôt pour l’affirmer. Sauf qu’entre ces quatre murs rassurants, cette chaleur qui m’englobe et cette femme qui me comprend plutôt que me plaindre, je me sens mieux que je ne l’ai été depuis des semaines. J’avais besoin de l’entendre, je crois. L’étau dans ma poitrine, bien qu’encore présent, se fait moins oppressant.

«Si tu veux trouver ta force, je peux t’y aider, Leonys. Mais cela prendra du temps. C’est un processus qui demande des mois, des années, des décennies. Je n’ai pas encore achevé mon propre projet.»

«Je n’ai pas tout ce temps.»


Ma main glisse sur mon abdomen, légèrement distendu. Azmitia l’observe avec une certaine surprise, comme si elle le remarquait pour la première fois. Une ombre passe dans ses yeux quelques instants, mais elle se reprend en avalant une énième gorgée de son thé.

«C’est justement pour lui que tu dois prendre le temps, Leonys. Crois-moi.»


Vu l’insistance de son regard, visiblement blessé par quelque passé lui appartenant, je n’ose protester. Je réfléchis quelques instants à la portée de ses paroles, caressant mon ventre de manière pensive comme je me surprends à faire souvent ces temps-cis. J’ignore ce que ce fameux processus implique. Sauf que je sais qu’Azmitia a au moins raison sur ce point. Je ne pourrai assumer mon rôle de mère sans faire des changements drastiques dans ma vie. Je n’ai pas l’intention de reprendre les habitudes de ma propre mère, de me montrer froide et destructrice. En me projetant dans l’avenir, je n’ai aucune idée de la manière dont je pourrais m’acquitter de mes tâches de mère convenablement. Pas avec ce poids, pas avec cette hantise. Je n’ai pas envie de le regarder et d’y voir son père. Sauf que de dédier à ma guérison encore de longs mois ? En ai-je simplement l’énergie ? Je soupire, abattue, portant sur moi le poids du monde. La vieille dame, elle, me sourit.

«Tu peux le prendre d’y réfléchir. Passe quelques jours avec moi, à la cabane. Au moins tu seras au sec et tu pourras apprendre à me connaître un peu. Puis j’avoue que je préfère ta compagnie à celle des jeunots arrogants qui passent une fois de temps en temps. Il faisait longtemps que je n’avais pas eu de visiteur.»

Shadaya a relevé la tête une fois de plus, cette fois pour m’offrir un regard totalement à croquer. Comment une lionne aussi âgée peut-elle encore avec cette âme si jeune, ce grand cœur et cette adorable bouille ? Malgré son œil manquant, sa dent retroussée et ses innombrables cicatrices, il se dégage d’elle un charme sincère. Je ne peux réprimer un léger sourire, taraudée par la proposition de la propriétaire des lieux.

«Aller, va dormir. Nous en reparlerons demain. Mes vieux os ne supporteront pas de veiller aussi tard encore longtemps, de toute manière.»

Avec un nouveau sourire, plus étendu cette fois, j’hoche la tête, prenant Aetius dans mes bras pour rejoindre ma couche, où je me glisse avec un soupir d’aise. Je n’ai pas le loisir de penser à la proposition de la dame. Le sommeil me happe violemment. Je sombre comme une pierre dans de délicieux ténèbres. Pour une fois, je n’entends plus l’écho de cette voix qui me hante. Seul le crépitement du feu dans l’âtre et les légers ronflements de la Luxray accompagnent mes songes.

* * *

Je m’éveille en sursaut, plusieurs heures après l’aube. À mon réveil, Azmitia m’attend devant un porridge prometteur, simplement assaisonné. Nous le dégustons pensivement, échangeant quelques banalités. Ma vie auprès de la vieille dame en est une de routine. J’effectue à sa demande de nombreuses tâches avec un succès mitigé. Je n’ai pas l’habitude de m’occuper seule de ma maisonnée, au contraire. Heureusement, mon hôte se montre patiente avec moi et m’apprend tout ce que je dois connaître pour l’assister. Je dois avouer que de m’occuper seule de mon quotidien a quelque chose de très satisfaisant. Particulièrement la cuisine et les soins au Bourrinos, Épingle, qui s'acclimate très bien à notre mode de vie temporaire. Je rencontre aussi les autres Pokémon de la dame, dont un splendide Drattak qu’elle a nommé Nemeroff et une Tortank du nom de Wanda, entre autres. Nous visitons le cimetière, où elle a enterré certains de ses compagnons ayant perdu la vie à travers les années. Elle me confie se rendre très souvent ici pour leur adresser des prières et que même si leur mort avait tout de naturel, qu’elle pleure encore leur absence. Elle passe un temps particulier devant une des pierres, indiquant «Kinu». Je n’ose pas la questionner à ce sujet. Aetius et moi ne nous lâchons pas d’un pas après cette visite près des pierres tombales.

Je découvre chez Azmitia un personnage non-singulier. Il y a chez elle une vie inattendue pour une personne aussi âgée. Un rire sincère, de grands éclats, un cœur passionné. Elle est orgueilleuse et parfois un peu grincheuse, affirmant que c’est le vieillissement qui l’a rendue ainsi. Elle est aussi très sensible, bien que refermée sur bien des choses. Je respecte ses silences, tout comme elle le fait avec moi. Après seulement quelques jours, nous avons trouvé une sorte d’équilibre entre nos secrets respectifs et une certaine ouverture nous permettant peu à peu de tisser un lien inespéré. À l’aube du quatrième jour, je suis éveillée avant Azmitia, me penchant au-dessus d’elle avec l’impatience d’une enfant capricieuse. Alors qu’elle ouvre un œil désapprobateur, éructant d’un grognement qui aurait dû me faire fuir, j’éclate d’un rire un peu provocateur, avant de lui prendre la main pour la sortir de sa couche.

«Leonys je te jure, je vais te foutre dehors à coups de pied.»

«Levez-vous, c’est important. J’ai quelque chose à dire.»

«Ben tiens, ça te changera. Roh. Laisse-moi une minute veux-tu ?»


Amusée malgré elle par mon empressement, la dame se couvre d’un châle avant de me rejoindre à table où je nous sers un peu de thé. Elle grimace devant l’amertume; j’ai peut-être un peu trop fait infuser les feuilles il faut dire. J’apprends encore… Avec un petit sourire désolé, je lui offre un peu de miel, qu’elle ajoute à la boisson amère avant d’en reprendre une gorgée.

«Alors ?»

«Aloooors… J’ai pris ma décision. Je veux trouver ma force avec vous. J’ai déjà beaucoup appris à votre contact. Par contre, j’ai aussi une vie en dehors de cette petite escapade. Et des gens qui s’inquiètent probablement pour moi. Demain matin, je repartirai en direction des villages du Nord pour retrouver Camille, Darla et les autres.»


Azmitia me regarde attentivement plusieurs secondes pendant lesquelles je dois encaisser nerveusement son regard et son jugement. Elle pose sa tasse avant de soupirer de ce qui me semble être du soulagement.

«Mais bien sûr, Leonys. De toute manière, je n’ai besoin que de quelques heures pour t’enseigner la première leçon.»

Elle sourit en buvant une nouvelle gorgée. J’accueille sa réaction avec plaisir. Avoir son approbation, même si je ne la connais pas encore beaucoup, a énormément d’importance à mes yeux. Nous mangeons avant de nettoyer. Quelques minutes plus tard, je la suis dans la forêt, vers le point culminant de l’île. Je me hisse avec souplesse sur le rocher au centre de l’endroit, scrutant avec attention les alentours. Je devine plusieurs Pokémon dans les parages, vifs malgré la pluie qui tombe toujours.

«Alors ? Je suis prête. Allez-y !»

J’ai levé les poings comme si j’étais prête à me battre. Contre une femme de soixante-dix ans. Réalisant mon excès d’enthousiasme, je redescends de mon perchoir avec un petit sourire désolé. Azmitia m’accueille avec un regard si tendre que je vais vers elle par instinct. Elle prend mes mains dans les siennes et je ne me recule pas, même si le contact m’est un peu inconfortable. Il y a tellement de douceur dans ses gestes que je n’ose pas me dérober.

«Oh Leonys. Cette leçon ne pouvait pas mieux tomber. Je ne sais pas ce que tu as vécu, mais je sais que le premier élément qui nous déserte lors de véritables moments d’adversité, est la confiance. La confiance est un large concept, ne dirais-tu pas ? Elle nous permet d’interagir avec les autres; mais avant tout elle provient de nous. Tu ne réalises peut-être pas, mais tu t’y exerces depuis notre rencontre, sur plus d’un plan.»

«J’ai appris à vous faire confiance.»


C’est vrai. La vieille dame a su me mettre en confiance rapidement, malgré mes réticences naturelles, depuis Arthur. Il m’a fait du bien de m’ouvrir un peu à elle, de retrouver une bonne humeur que je n’avais pas connu depuis longtemps.

«Non, Leonys, ce n’est pas tout à fait ça. La leçon que je veux t’apprendre est de te faire confiance à toi, pas aux autres. Tu ne peux pas attendre que tous fassent les premiers pas et prennent le temps de t’apprivoiser comme je l’ai fait. Tu sais… La méfiance provient de soi, pas de ce que tu as vécu par le passé. Si tu te méfies, c’est parce que tu as peur. C’est parce que tu n’as pas confiance de pouvoir te mesurer à ce que tu identifies comme du danger.»

Je reste dubitative devant ses paroles. Je n’avais jamais considéré les choses sur un tel angle. Malgré le ton de voix doux de la vieille, ses mots ont l’effet d’une claque qui me laisse confuse et perplexe. J’ai toujours senti cette résistance en moi, depuis bien avant Arthur, je suppose. Cette peur profonde, ancienne, primitive, ancrée en moi à l’encre indélébile. Un réflexe, un rouage, que j’ai longtemps justifié par les actions cruelles des autres. Les mots d’Azmitia me laissent à croire que cette peur peut être domptée, mais je ne suis pas certaine de comprendre comment. Les autres pourront toujours agir de manière blessante et insensée à mon encore. J’ignore pourquoi je leur ferais davantage confiance.

«Je l’ai vu par le passé que ce n’est pas suffisant, Azmitia.»

«Que quoi n’est pas suffisant ?»

«Eh bien… moi. Je me suis laissé manipuler des années par ma mère, puis mon époux. Je me suis laissé maltraiter de toutes sortes de manière. Je préfère rester loin maintenant, au moins je suis certaine de ne pas regretter.»


«Oui. Mais tu passes aussi à côté de bien d’autres opportunités. Les relations humaines sont comme toute chose. Elles comprennent des risques. À chaque erreur, on apprend. Tu n’aimeras pas l’entendre. Mais quelques mauvaises expériences ne peuvent pas dicter ta vie. Tu dois apprendre, surtout, à te faire confiance. À te fier à ton jugement et surtout à accepter que tu n’as pas la science infuse. Qu’il faudra que tu tombes quelques fois encore avant d’atteindre la perfection.»

Encore une fois, je reste silencieuse. Et un peu fermée. Azmitia a dû le sentir car elle a lâché ma main.

«En quelques jours auprès de moi, j’ai découvert une autre Leonys. Une jeune femme brillante, attachante, enthousiaste et aventureuse. Tu as tellement peur qu’on te prenne cette part de toi, Leo, que tu ne l’exposes plus.»

J’ai refermé mes bras autour de ma poitrine. Je tente de résister, sauf que je suis une personne de raison. De faits. Ce qu’elle expose ne pourrait faire plus de sens, pourtant je m’y oppose passivement, perdue parmi la houle de sentiments contradictoires.

«Tu n’oses plus être toi-même. Là est le réel problème. Pas les autres, Leonys. Toi. Tu participes au cycle qui te fait t’enfoncer. Pour t’en sortir réellement, tu dois faire ce premier pas. Octroie-toi ce droit ! Tu as le droit d’être toi-même, non ?»

«O-oui… oui bien sûr.»

«Alors voilà l’occasion de t’y exercer.»


Entre les branches d’un buisson, quelque chose s’est animé. J’ignore comment Azmitia a su qu’il était là avant que les branches ne bougent en indiquant clairement sa présence. Parfois, je la soupçonne d’orchestrer ses paroles sages avec quelques tours de sorcellerie. Alourdie par le poids des paroles percutantes de ma protectrice, je m’avance avec appréhension en direction du buisson, le cœur battant d’une peur devenue vieille amie. Tous sens en alerte, j’attends la découverte de l’auteur de tout ce mouvement. Respectueusement, Aetius est resté à l’écart. Il me fait confiance. Pourquoi n’y parviendrais-je pas, moi aussi ?
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Message Sujet: Re: (Mini-Event) Let it All Go - Part I : Fais-toi Confiance   (Mini-Event) Let it All Go - Part I : Fais-toi Confiance EmptySam 12 Oct 2019 - 3:13

Oh? Un Pokémon !
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Riolu ♀
Niveau 14
Relax - Impassible

Ton aura est puissante, c'est ce qui a attirer ce pokémon vers toi. Totalement détendu, cette petite Riolu à la couleur particulière s'approche de vous. Son sourire est enchanteur, son petit rire est cristallin, on dirait qu'elle apprécie être le centre de ton attention.
Elle fait un petit pas vers toi, signe qu'elle souhaite te connaître davantage. Si tu es d'accord, bien sûr.
Un parfait pokémon pour surmonter quelques difficultés, non ?  


PS : je n'avais pas bien regardé les objets utilisé, sorry sorry sorry T^T...
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Message Sujet: Re: (Mini-Event) Let it All Go - Part I : Fais-toi Confiance   (Mini-Event) Let it All Go - Part I : Fais-toi Confiance EmptySam 12 Oct 2019 - 3:13

Le membre 'Silva' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


#1 'S - Île Kokoae' :
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#2 'Dé Migration' :
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Message Sujet: Re: (Mini-Event) Let it All Go - Part I : Fais-toi Confiance   (Mini-Event) Let it All Go - Part I : Fais-toi Confiance EmptyMar 15 Oct 2019 - 15:53

Tremblante et confuse, je m’avance en direction de la forêt, qui de ses murmures m’appellent. Je ne perçois presque plus la voix sylvestre sous la cacophonie qui m’habite. Lorsque Azmitia a suggéré de me prendre sous son aile et de m’apprendre la voie de la puissance, je ne m’attendais pas à de tels conseils. Je m’avance à pas lents et calculés, habitée d’une certaine amertume. La chute est grande. Dans ma naïveté, j’ai imaginé un différent type de leçon. Une issue différente aussi. À quoi bon remettre en question les dernières fondations de mon être ? Il ne reste plus rien. Les derniers mois m’ont déjà tout arraché. Je n’ai plus que la peur et le ressentiment, alors pourquoi ma gardienne tente-t-elle de m’éloigner de tout ce qu’il me reste ? Je me sens dépouillée, trahie presque. La colère une nouvelle fois m’aveugle, je ne sais même plus vers qui la diriger. Alors que je franchis les derniers pas me séparant du buisson, un grondement se fait entendre au loin, les lamentations sourdes de l’orage qui plusieurs lieues plus loin sème sa destruction. Je m’apprête à écarter les branches, obéissant aux instructions de ma mentor par dépit, quand une tête émerge, me forçant à reculer. Une bête s’extirpe de sa cachette végétale pour me faire face. Campée sur ses pattes, elle m’accueille d’un sourire avenant qui me fait chuter une fois de plus.

Là où je pensais retrouver de l’hostilité, je ne perçois qu’une pleine acceptation, qu’un accueil vertigineux. J’observe la nouvelle venue avec une sensation de honte, comme si je ne méritais pas sa présence ou ces doux rires, ni même sa proximité. Je me suis penchée à sa hauteur pour mieux l’observer. L’inconnue me consulte de ses prunelles d’un rouge intense, où ne règne pourtant que douceur et désinvolture. Elle vient poser son museau sur mon nez et je sursaute, me retirant par réflexe, ce qui lui tire un rire. Elle semble comprendre que ce qui m’habite a dépassé la simple timidité.

«Je suis désolée, je… Je n’ai pas l’habitude qu’on me touche. Ou qu’on vienne à ma rencontre ainsi. En fait, je suis très rouillée. Il y a une personne dans ma vie qui m’a coupé de toutes mes relations, vois-tu ? Jusqu’au point où c’est devenu une habitude. J’imagine que même avant… même avant j’ai toujours eu du mal à faire de nouvelles rencontres. J’ai beaucoup de mal à faire confiance aux autres. Ça ne semble pas être ton cas. Comment tu fais pour te sentir aussi à l’aise ? Comment sais-tu que je ne te ferai pas de mal ?»

La petite me regarde. Je ne sais pas ce qu’elle est, mais il se dégage d’elle une maturité certaine, malgré sa jeunesse, et une implacable intelligence. Elle retente une patte vers moi, qu’elle pose contre ma joue. Cette fois, je ne tente pas de me dégager, au contraire. Je tente d’apprivoiser ce contact et cette petite présence. Malgré la peur qu’il y a en moi et l’inconfort, je ne flanche pas, scrutant son petit visage plissé de concentration alors qu’elle ferme les yeux. J’ignore ce qu’elle tente de faire. Je suis tentée de m’éloigner, incertaine de ses intentions. Mais je me souviens des paroles d’Azmitia. Je dois me faire confiance. Je suis en sécurité ici. Je ferme les yeux à mon tour, me concentrant sur ma respiration et sur ce que je commence à percevoir de la petite. Dans notre silence, il y a quelque chose qui se tisse, comme si nous communiquions d’une manière qui transcende les mots. Notre échange dure quelques minutes durant lesquels je devine qu’elle se sent un peu seule sur cette île malgré son cœur sociable. Quelque part, il y a une tristesse, comme si elle avait perdu quelque chose. Peut-être un membre de sa famille ? Nous ouvrons les yeux en même temps et je lui souris.

«Riolu a la capacité de voir les auras des gens. J’en ai peu souvent observé sur cette île, et jamais de cette couleur. Je crois que ton aura l’a attirée.»

Mon aura ? Je considère la Riolu d’un œil curieux. La petite hoche la tête pour confirmer les dires d’Azmitia. Pendant ce temps, Aetius s’est un peu approché pour saluer respectueusement la nouvelle venue.

«Quel Pokémon exceptionnel. Nul doute qu’elle peut avoir confiance, lorsqu’elle peut sentir l’aura des autres ainsi. Je ne comprends pas pourquoi elle a été attirée par la mienne néanmoins.»

«Leonys, je ne peux parler pour elle. Mais je t’ai côtoyé assez pour te dire que tu as une aura probablement très forte. Malgré tout ce que tu as pu vivre par le passé, tu te tiens encore.»


Je tiens encore. Fragile, mais droite. J’observe la Riolu avec une sensation étrange. J’ai l’impression que si tout avait été à recommencer, si j’avais du pouvoir sur mon passé, si j’avais pu faire les choix que j’avais envie alors… Alors j’aurais probablement un Pokémon comme elle à mes côtés. Comme si elle devinait mes pensées, la petite s’approche de moi et pose sa main dans la mienne. Nous restons ainsi longtemps, à partager ce secret. Après un moment, je sursaute alors que Aetius me tapote la jambe doucement de sa tête. Je me penche pour l’observer. Dans sa gueule, il y a une Captis Ball. Je relève les yeux vers Azmitia, mais elle n’est plus là. Avec un sourire, j’attrape l’objet et le présente à la Riolu.

«Tu n’as aucune obligation. Je sais ce qu’il fait d’être prisonnière; jamais je ne t’imposerai quoi que ce soit. Je crois que tu es seule depuis longtemps et que cette vie te pèse. Eh bien, si tu acceptes, tu auras toujours Aetius, moi et le bébé pour t’accompagner. Puis plein de personnes à rencontres. Il y a mon oncle, que tu adorerais, il est un peu comme toi. Sa femme est super gentille aussi. Il y a sa nièce, Camille, qui est la personne la plus brave que je connaisse. Darla est si douce, tu l’aimerais beaucoup aussi. Puis les autres, qui parviennent toujours à ensoleiller mes jours.»

Toutes ces personnes que j’ai tenu à l’écart trop longtemps. J’ai besoin d’elle pour me le rappeler. À quel point je ne suis pas seule. La gorge nouée, je lui présente la balle avec un sourire et des larmes plein les yeux.

«Je pense que nous étions destinées à nous rencontrer.»
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Message Sujet: Re: (Mini-Event) Let it All Go - Part I : Fais-toi Confiance   (Mini-Event) Let it All Go - Part I : Fais-toi Confiance EmptyVen 18 Oct 2019 - 10:58

Capture réussie !


Certains croient au destin, d'autres préfèrent penser que chaque action à un impact dans son futur. Quel que soit les croyances de cette riolu, elle décide de te suivre, de rentrer dans ton monde et peut-être, qui sait, de te trouver un chemin pour un nouveau départ.

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Message Sujet: Re: (Mini-Event) Let it All Go - Part I : Fais-toi Confiance   (Mini-Event) Let it All Go - Part I : Fais-toi Confiance EmptyDim 20 Oct 2019 - 21:52

Je doute. Une habitude trop ancrée, indésirable, pesante. Alors que j’attends la décision de la Riolu, je doute de moi, accueille ce silence avec une sorte de honte démesurée. Et si j’avais esquissé un pas de trop ? Si je m’étais emportée dans l’émotion traître de ce moment ? Je ne sais plus qui croire, à commencer par mon propre jugement. Je n’avais pas réalisé à point j’ai perdu confiance en mes propres pensées, en mes propres actions. Il y a un temps dans ma vie où je me croyais intouchable, où j’ai cru en moi, où je me pensais capable de changer ce monde. À présent, un simple geste du cœur m’enfonce dans des eaux sombres, me force à réévaluer chacune de mes décisions. Pourtant, je le sens au fond de moi-même. Que ce Riolu, en d’autres circonstances, aurait totalement été mon choix de Pokémon. Que si j’en avais eu la chance, je l’aurais choisie pour m’accompagner il y a des années alors que j’aurais bien aimé un compagnon pour moi-même. Alors de quoi ai-je si peur ? La petite ne cille même pas en esquissant le geste qui scellera pourtant son destin. D’un mouvement assuré, elle active d’elle-même la Captis Ball avant d’y disparaître, me laissant touchée et interdite. Voilà. C’est fait. Je suis envahie d’un sentiment étrange et je me redresse en tremblant quelque peu, croisant rapidement le regard de ma protectrice.

Alors que nous sommes traversées toutes deux de part en part par un vent mordant, je considère ses mots à nouveau. Je n’ai pas le courage de cette Riolu, ma nouvelle amie. Je suis incapable de m’ouvrir comme elle a pu le faire à moi. Mais grâce à elle, j’aurai un peu plus l’heure juste sur les gens qui m’entourent. Je n’ai peut-être pas confiance en moi pour le moment; sauf que je peux me fier au jugement de ce petit Pokémon tranquille. Je souris en tenant l’objet dans mes mains, bercée d’une émotion rare sous ce ciel gris pourtant : la force. Peut-être les légendes avaient-elles raison de dire que cette île offre la puissance après tout. Je n’ai pas la naïveté de croire que mon chemin s’achève ici. Bien des lieues me restent à parcourir, mais au moins… Je ne suis pas seule. Alors que Azmitia m’observe, l’approbation dans ses yeux et quelque chose d’autre aussi, que je ne sais pas reconnaître, j’ai la certitude qu’elle me guidera dans ce parcours compliqué qu’est la guérison.

«Va maintenant. Épingle t’attend à la maison, récupère tes affaires et va t’en.»

Elle ne me chasse pas. Au contraire, son regard me regrette; je sens qu’elle préfère que je parte pour éviter de me retenir. Je ne peux qu’acquiescer avant de me diriger vers la vieille dame qui a reculé d’un pas.

«Je reviendrai.»

Promis. Je n’ai pas besoin de le dire, je sais qu’elle me croit. Elle hoche lentement en souriant. Je sens son regard longtemps sur moi en marchant en direction de la maison. Ses paroles raisonnent encore en moi des jours et des jours ensuite. Je reviendrai.
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Message Sujet: Re: (Mini-Event) Let it All Go - Part I : Fais-toi Confiance   (Mini-Event) Let it All Go - Part I : Fais-toi Confiance EmptyDim 20 Oct 2019 - 21:54

Le membre 'Leonys A. Valencia' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


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