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 [MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon]
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Message Sujet: [MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon]   [MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] EmptyMar 3 Sep 2019 - 6:37

[MINI-EVENT/MISSION] Des Survivantsft. Artemis Fendragon

Putain ! Voilà à quoi ça sert de devenir Chevalier d'Or : risquer de crever dans un tsunami pour sauver des abrutis sans nom !

Vladimir était en pleine course dans les rues de Venovos, en direction du quartier marchand, lorsqu'il lâcha un énième juron. Les crachins de pluies tambourinaient de manière décharnée sur son armure partiellement recouverte de boue ou de feuilles. Le vent fouettait son visage inlassablement et menaçait même d'emporter son cher bandeau jaune dans les méandres les plus lointaines. Grognant sous l'effort de se précipiter à vive allure dans une armure d'une vingtaine de kilos, l'épéiste raffermit le nœud de son ruban avec force. Si la chose s'envolait, le paladin était sûr de commettre un carnage une fois qu'il se retrouverait à nouveau au milieu des civils.

C'est clair que personne n'aurait pu voir la chose venir. Si déjà le Grand Conseil avait échauffé les esprits avec les doutes éparpillés par son funeste héritage, il fallait bien sûr qu'une tempête se déchaîne à peine un mois plus tard, encore en plein été. Le territoire de Kuni était celui qui subissait le plus de dommages, la capitale Venovos étant même obligée d'évacuer tout le monde pour éviter un massacre de masse.

Evidemment, l'armée avait été sur le pied de guerre pour organiser l'exode, sans préparation ni avertissement préalable. C'est bien connu qu'on vous apprenait à réagir correctement en cas de catastrophe naturelle, c'était inclus dans la formation d'écuyer, après tout. Vladimir ne comptait plus le nombre de fois où il avait dû répéter ses ordres en gueulant comme un taré pour que les guerriers affiliés sous son commandement d'urgence se bougent le cul. Lui aussi il avait une trouille pas possible, mais il avait également un devoir à remplir. Tous avaient un devoir, disons juste que le paladin prenait davantage la notion au pied de la lettre.

On pouvait dire tout ce qu'on voulait sur son caractère de merde, mais l'enfoiré avait le coeur à la bonne place. Heisemberg avait été formé pour subvenir aux besoins de la population, alors il était efficace. Brutal, mais efficace. Quand il avait la motivation, bien sûr. Et oui, même foncer tête baissée dans une tornade consistait à rendre service aux civils. C'était absurde. Si aucun Chevalier d'Or et leurs affiliés ne disparaissaient aujourd'hui, le chef de Kuni pourrait se sentir très veinard. Sacrifier des hommes de qualité pour sauver des idiots qui refusent de quitter leur maison, alors même que le spectre de la guerre planait sur tout le continent… Le paladin ne comprenait pas. Heureusement, on ne lui demandait pas de comprendre, juste d'agir. Et cela lui convenait parfaitement.

Même si la raison de sa petite virée en ville le faisait rager, Vladimir était bien content de ressentir cette montée d'adrénaline. Cela faisait si longtemps qu'il attendait quelque chose. Et même si le Grand Conseil avait fait des vagues, il n'y avait pas eu plus de problèmes que cela. Un peu de paranoïa par-ci, de la suspicion par-là. Les pays se regardaient en chien de faïence, attendant de voir qui ferait le premier mouvement menaçant. Et c'est finalement la putain de nature elle-même qui vient remuer la situation. Pour le meilleur ou pour le pire ? Le Chevalier d'Or avait bien compris que les habitants de Venovos étaient évacués, pour la plupart, dans l'un des trois autres territoires. Mais si cet afflux d'immigration n'allait pas relancer les tensions, l'épéiste était prêt à s'en crever les yeux tellement c'était prévisible.

A l'heure actuelle pourtant, il y avait plus important que d'essayer de deviner l'évolution de la scène politique à l'échelle du continent. Enfin plus important, non. Plus urgent, Vladimir dira. Pour ce qu'il en avait à faire de Monsieur et Madame Tout-Le-Monde… Ou c'était une famille ? Merde ! Le paladin blanc avait complètement oublié l'identité de ceux qu'ils devaient sauver. Déjà, rien que lorsqu'il a entendu que ça se passait dans l'avenue marchande, le brun avait poussé une longue plainte, de mauvais souvenirs refaisant inéluctablement surface… Mais bon, il devait pas y avoir quarante personnes à chercher, non plus. Si le militaire arrivait à trouver au moins un glandu, il les trouverait tous. Même en agissant seul.

C'était déjà assez compliqué de progresser à travers la tempête, mais en plus Vladimir s'était jeté en solo dans sa quête désespérée. Prendre une monture était de la folie, et dépêcher toute une escouade lui aurait fait perdre trop de temps. Dès que la nouvelle était tombée qu'il y avait encore des gens coincés à l'intérieur de la cité, le descendant Heisemberg n'avait pas hésité une seule seconde, sachant pertinemment que ce cas était répété dans plusieurs coin de la ville. Forcément, contenir la foule d'une grande ville n'était pas aisé, et dans la panique, on ne repérait que trop tard qu'il y avait des retardataires. Pour ainsi dire, le Kuniois n'avait même pas pris le temps de briefer son écuyer sur la situation. Il n'avait pas eu l'occasion de l'informer de la situation avant de partir en mission, alors ce point aussi restait un mystère.

Que faisait Artemis ? A quel poste l'avait-on affilié ? Ou l'avait-on renvoyé hors de Venovos ? Le Chevalier d'Or repensait vaguement à sa fraîche rencontre avec le père du gamin, un certain Herald. Le bougre était sacrément débrouillard pour un sculpteur de bois, et il tenait à son petiot comme pas permis. Fendragon était entre de bonnes mains, même en l'absence de son tuteur référent. Il pouvait même être congédié de son travail, s'il avait de la chance. Cela pouvait arriver, dans les états d'urgence. Et c'était plus prudent ainsi. Le Cornichon pourrait rester avec son père, et ensemble ils pourraient se soutenir face à cette rude épreuve. De son côté, Vladimir n'avait personne de particulier à rejoindre. Il était tout à fait libre de mettre sa vie en danger comme un imbécile. Il n'y avait que ses supérieurs qui l'attendaient de pied ferme, prêts à lui botter le cul si jamais il échouait ou qu'il mourait là. Pas très rassurant.

En même temps, il n'y avait pas vraiment de quoi… La dernière fois que le paladin avait regardé par-dessus son épaule, la situation n'avait pas l'air de bien se profiler pour l'armée qui était littéralement débordée. Qui pouvait les blâmer, pourtant ? On n'avait jamais vu une chose pareille auparavant. Les troupes disponibles faisaient de leur mieux, et c'était le plus important. On ne pouvait pas leur imputer des erreurs dans un cas comme celui-ci. Mais avant tout, il fallait leur faire confiance. Ils étaient la meilleure chance pour Venovos. Et ce n'est pas ces galeux de Sakaiens ou de Midoyens qui allaient leur prêter main-forte. Kuni réussirait à se débrouiller tout seul, de toute façon.

Ragaillardi par la perspective de rapidement retrouver un terrain familier s'il se dépêchait avec les civils, Vlad balaya toute inquiétude au sujet de son disciple. Normalement, le Cornichon n'aurait pas à trop trimer au vu de son rang. Et même s'il y avait beaucoup de pression là-bas, il s'en sortirait bien. Le Chevalier d'Or avait totalement confiance en lui. Il n'y avait absolument rien à cr-

« Mais qu'est-ce que tu fous là ?! »

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Message Sujet: Re: [MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon]   [MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] EmptyMar 3 Sep 2019 - 7:54


► Mission - Des Survivants

[MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] Pb20
Sauver Papa. Sauver des innocents. Sauver… Ma Peau ? Non ! En tant qu’écuyer et corps (frêle) de l’armée, mon devoir est de servir le peuple avant tout ! J’ai déjà conduit Papa hors de Vénovos… Je n’oublierais jamais ses cris et son visage lorsque je suis reparti pour affronter la tempête. Mais tant pis… Je n’ai pas le droit de fuir, même si mon grade n’est pas des plus hauts. J’ai vu des officiers qui sont partis avec leurs femmes et leurs enfants… C’est une bonne raison. Moi, je suis fils unique et même si je tiens énormément à mon père… Je n’ai pas le droit de quitter mon poste. Enfin, j’ai bien quitté celui de garder les portes, mais d’autres personnes sont venues me remplacer de toute façon. J’ai plus important à faire. Je ne suis pas le plus grand des hommes et encore moins le plus important, alors autant que ce soit moi qui serve de sacrifice au cas où… Il y a encore des civils qui sont bloqués dans la ville, selon un rapport. Foi de Cornichon, je vais leur apporter mon aide et aider mon tuteur !

Je cours au travers les différentes rues, tandis que mes bruits de pas sont étouffés par l’eau. C’est fou tout ce qui tombe du ciel ! Je suis certain que le dieu Kyogre est responsable de tout cela. Peut-être que quelqu’un est venu le déranger dans son sommeil ? Ou alors, une personne a essayé de le pêcher peut-être… Pour ce que j’en sais, ça peut être n’importe quoi. Ce poisson géant ne fait vraiment pas attention aux habitants de Kuni en tout cas ! Jamais je n’avais entendu la cloche retentir. Pour être honnête, je l’entends encore résonné dans mon crâne. C’est insupportable comme sensation, et que dire de la pluie qui me bat les tempes ? Je ne sais pas encore comment je vais faire pour trouver qui que ce soit dans Vénovos de cette façon… Ma main en visière, je ne vois pas grand-chose tant l’eau est abondante.

Mais je continue ma course, essayant de trouver des repères spatiaux. Je n’ai pas le droit à l’erreur, il y a une famille qui attend. Alors, je sais bien que Lord Heisemberg est déjà parti à leur secours… Mais je ne peux pas le laisser seul dans cette histoire. Il y a plein de dangers en ville, désormais ! Glisser dans une flaque ou sur les pavés, un toit qui s’écroule… Se perdre et finir noyé. Gloups, beaucoup trop de scénarios macabres sont possibles ! En tant qu’écuyer de ce Chevalier d’Or, je dois lui porter mon aide, même si je sais déjà qu’il ne va pas apprécier. Tant pis.

Néanmoins, je dois dire que le crachin me pèse vraiment sur le corps et le moral. Je suis trempé de la tête aux pieds, et même mon armure ne me protège pas suffisamment. Elle est lourde en plus… Très lourde. Je crois qu’il y a de l’eau qui s’est infiltrée à l’intérieur. Il fait froid, même si je cours. Mes cheveux émeraude sont plaqués sur ma tête, me donnant un air pathétique. Mais je dois… Je dois réussir ! Je jette un coup d’œil affolé par-ci, puis par-là. Aller Artemis, trouve ton chemin. Je connais Vénovos par cœur, à force d’y avoir fait des patrouilles… Mais je dois avouer que j’ai un peu de mal à cause du rideau d’eau qui nous tombe sur la tête. Vous avez peur, vous ? Parce que moi… Je pense que oui.

… Voilà un bar ! Plus loin, il doit y avoir une échoppe… Oui, c’est ici ! Me voici dans la rue marchande. Je reconnais les boutiques. Il y a celle du forgeron à qui j’ai donné ma bourse une fois. C’était pour résoudre un conflit… Depuis, l’homme est plus honnête avec ses clients et il a écouté mon conseil. Je suis vraiment fier de ce que j’ai accompli ce jour-là. Néanmoins… Je constate avec horreur et tristesse que sa boutique est dans un mauvais état. Le toit est tombé à cause de l’infiltration de l’eau et de son volume qui pesait sur les tuiles. Le pauvre… Ses affaires ne sont pas au beau fixe, et voilà qu’il va devoir faire des réparations dans sa forge. J’espère de tout cœur que les hauts gradés vont participer à la reconstruction et qu’ils vont offrir une bourse aux plus démunis… Et puis, quand je pense à tout cela, je ne peux pas m’empêcher de penser à Papa. Si je ne m’abuse, son magasin avait encore plus de mal à fonctionner que celui du forgeron. Cela va être une période très difficile… Pour tout le monde, y compris l’armée.

Je n’ai pas le temps de m’attarder plus longtemps. Avec mes rêveries, j’ai peut-être perdu un temps précieux. De plus, la tempête ne m’épargne pas. J’ai tout intérêt à me dépêcher ! Il faut que je retrouve la famille disparue, ou Lord Heisemberg ! Me voilà donc reparti dans mes recherches. Puis finalement, au loin, je fini par distinguer quelque chose. C’est une personne ! J’espère que c’est ceux que je cherche ! Je m’approche, et je crie.

« Attendez ! Attendez ! »

[MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] 5agg

Je ne suis pas entendu. Artemis, fais un effort ! Bravant le vent et les gouttes, je me dépêche, je pique une pointe de vitesse. Me voilà devant… Devant…

« Lord Heisemberg ?! »

[MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] Ngoo

C’est le Chevalier d’Or. Dans un sens, je suis très heureux de le voir. Déjà parce que je voulais le retrouver pour l’aider. Mais aussi parce que je l’aime, mon tuteur. Je n’ose pas lui dire, mais il est un peu comme un second père pour moi. Si quelque chose venait à lui arriver, je…

Oops. Oui, bon. Il n’est pas très heureux de me voir apparemment. Mais je n’y suis pour rien ! Il n’avait qu’à ne pas foncer tête baissée le premier ! Cela dit… Je le comprends. C’est son sens de la justice qui parle. Mais il n’est pas le seul. Je soutiens son regard, défendant ma position sous cette pluie battante.

« Pensez-vous que je suis ici pour faire des emplettes ? Je suis ici pour vous aider, Lord Heisemberg ! »

[MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] Uj47

Je crois que je lui manque un peu de respect… Mais franchement, par un temps pareil, on s’en fiche !

« Vous êtes parti sur-le-champ ! Vous ne pensiez pas que j’allais vous laisser risquer votre vie seul ! Et ne me dites pas que ce n’est pas mon travail… Je ne suis peut-être qu’un petit écuyer, mais je suis un soldat, comme vous ! Kuni est ma patrie et si je dois me mettre en danger pour elle, je le ferais ! »

[MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] Oq21

Me voilà à présent à bout de souffle. Fiouh, j’espère que le Chevalier d’Or ne va pas piquer une colère. Cela faisait longtemps que je n’avais pas été aussi remonté. Mais pendant qu’on se dispute, il y a des innocents qui souffrent ! Je ne puis le permettre, alors tant pis si mon tuteur n’est pas d’accord ! Il ne me fera pas changer d’avis. C’est trop tard. Mes yeux sont verrouillés dans les siens et même la pluie ne peut pas les faire plier. Prouver ma valeur, c’est maintenant. Ou jamais.
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Message Sujet: Re: [MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon]   [MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] EmptyMar 3 Sep 2019 - 16:24

[MINI-EVENT/MISSION] Des Survivantsft. Artemis Fendragon

Mais oui, c'était bien le Cornichon, juste sous ses yeux ! Le gamin était trempé comme pas possible et semblait assez surpris de tomber sur son mentor. Mais ce n'était rien comparé à la stupéfaction du plus âgé en voyant son cher apprenti débarquer de nul part, par ce cataclysme qui court à toute allure. Artemis avait perdu l'esprit ou quoi ? Après toute la galère que ça a été d'aller chercher son père, il en voulait encore ! Pour une fois, ne pouvait-il pas un peu penser avec sa tête plutôt qu'avec son coeur ? C'est qu'il compromettait toute l'opération, le sale mioche ! Vladimir n'avait certainement pas de temps à perdre à surveiller le gamin dans ces conditions. Gamin qui avait, encore, déserté son poste. Il n'avait rien dans le ciboulot, c'est pas possible ! Et-…

Oh, à qui il allait faire croire ça ? Pas à lui-même, en tout cas ! Fendragon n'a fait que de suivre l'exemple de son précepteur, c'était de la faute du Chevalier d'Or en premier lieu ! Il aurait dû se montrer plus insistant, ou encore plus menaçant. Mais sérieusement, l'épéiste n'avait aucun droit de blâmer son disciple pour ses actions inconsidérées, c'était lui l'irresponsable ici ! L'écuyer voulait simplement venir en aide au guerrier blanc, qui était tout simplement trop orgueilleux pour l'accueillir à bras ouverts. Heisemberg n'avait même pas le droit de le reprendre sur sa conduite dangereuse, c'était de l'hypocrisie pure. Même s'il ne comprenait pas pourquoi le jeune soldat avait décidé de braver vents et marées pour le retrouver, Vlad n'allait pas cracher sur un coup de main dans une situation pareille. Artemis avait prouvé qu'il était valeureux et débrouillard. Son maître ne pouvait pas en demander de plus.

Même si l'idée de mettre le môme en danger juste après avoir secouru le père lui retournait l'estomac, le brun ne pouvait tout simplement pas le congédier après l'effort qu'il avait dû fournir. Son sens de l'honneur devra apprendre à être maîtrisé, mais cela fera l'objet d'une discussion future. Les héros atteignaient rarement l'âge de la retraite, et le militaire craignait que Fendragon ne soit trop embrigadé dans sa vision idéalisée de l'armée pour s'en rendre compte. Tout de même, l'écuyer était plein de potentiel. C'était l'un de ses fameux jours qui allait se montrer décisif pour l'évolution du jeunot. Artemis risquait le tout pour le tout : son grade, sa famille, sa vie elle-même. Et il était trop tard pour faire demi-tour, tous deux l'avaient bien compris. Le duo se retrouvait ensemble, dans cette galère. Les deux hommes avaient intérêt à coopérer s'ils voulaient s'en sortir. Se serait difficile, autant pour l'un que pour l'autre. Mais à circonstances exceptionnelles, moyens exceptionnels. La confiance mutuelle serait la clef de leur survie.

Cela n'empêchait pas Vladimir de prier pour pas que Herald se fasse des idées arrêtées et ne lui arrache la tête en revenant de la tempête.

Pauvre homme. Le Chevalier d'Or pouvait difficilement imaginer sa douleur en voyant son fils se jeter à corps perdu dans la ville instable. Tout ça pour un type qui n'avait fait que de lui gueuler dessus. En y repensant, Vladimir aurait dû y aller de manière moins brutale. A présent, il ressentait presque de la sympathie pour le triste commerçant, et cela le contrariait énormément. Ce n'était pas quelque chose qui lui arrivait souvent… non. En fait, jamais. Pas même pour Artemis. Le descendant Heisemberg devait se montrer sévère et impassible devant le novice, pour l'endurcir. Mais Herald. Lui, il n'avait rien demandé. Il n'avait pas demandé à ce qu'une tornade ne vienne ravager son commerce. Il n'avait certainement pas demandé à ce que son précieux fiston retourne dans la gueule du Lougaroc. Ou alors, le sculpteur était beaucoup plus sénile que ce que pensait le guerrier, mais là n'était même pas la question !

Que les flots les plus déchaînés l'emportent si jamais il laissait quoi que ce soit arriver à Artemis ! Vladimir faisait le serment de le protéger coûte que coûte, et de le ramener sain et sauf à son paternel. Si l'importance de la famille avait depuis longtemps été perdue aux yeux du Chevalier d'Or, il devait s'enfoncer dans le crâne qu'il dérogeait à la normalité, qu'il était une exception à la règle !

Artemis avait besoin de son père. Herald avait besoin de son fils. Et Vladimir avait besoin de s'assurer que tous les deux s'en sortent. Il n'arriverait pas à vivre avec cela sur la conscience, même avec tout le déni du monde.

« Très bien ! » la prise du vent se renforça et le Kuniois était obligé de crier pour se faire entendre, « Tu restes près de moi. Il faut qu'on se rende dans la confiserie du coin. On a réussi la première fois, on peut le refaire ! Aller, bouge ! »

Le militaire tira sur le bras de l'adolescent pour le remettre en mouvement. Avec une visibilité aussi nulle, le duo ne pouvait compter que sur sa mémoire pour trouver des repères à travers cette désolation. L'eau envahissait déjà les rues de Venovos, chaque pas résonnait de cliquetis et de gouttelettes. Vlad espérait sincèrement que l'armée ne s'était pas laissée déborder, sinon toute la ville courait à la catastrophe. Mais chacun sa mission. Le brun devra s'inquiéter plus tard.

C'est Fendragon le premier qui trouva l'établissement en question. Malheureusement, l'entrée était bloquée par un gros tronc d'arbre… Pas étonnant que la famille n'avait pas pu évacuer à temps, alors ! L'heure n'était pourtant pas à la panique. Si l'équipe voulait s'en sortir, il fallait garder la tête froide.

« On fait le tour pour trouver une issue. Un trou, une fenêtre, n'importe quoi ! »

Pour cela, il fallait enjamber l'obstacle qui était impossible à déplacer, vu son envergure. Et ce n'était pas une mince affaire ! L'épéiste se tourna alors vers le jeune écuyer, le regard déterminé.

« Tu passes en premier. »

En recevant un hochement de tête, le Kuniois se mit en position pour faire la courte échelle. Après toute cette cavalcade dans Venovos, à lutter contre la violence des bourrasques, Heisemberg se sentait terriblement fatigué. Cela faisait des heures que la tempête se déchaînait, presque autant de temps qu'il était sur le pied de guerre à assurer le transfert des civils. Artemis aussi devait être épuisé. Se trimballer une armure, complète ou non, était un sacré fardeau à endurer par ce temps. Mais impossible de prendre une pause tant qu'ils n'étaient pas à l'abri.

Le jeune novice eut du mal à se réceptionner de l'autre côté à cause de l'écorce glissante. Merde, le Chevalier d'Or ne pourrait jamais passer au-dessus sans aide. Et malheureusement, ce n'était pas le frêle écuyer qui allait pouvoir remédier à ce problème. Alors…

« Je vais prendre un autre chemin ! Assure-toi de les trouver. Et si tu ne me vois pas arriver, j'en ai rien à cirer tu les fais dégager d'ici. Et toi avec ! »

Voilà qu'il retombait dans son rôle de mentor autoritaire, mais tant pis. Maintenant qu'il était sur le terrain, le Cornichon devait apprendre que la mission était plus importante que n'importe quoi. Même son coéquipier.

C'est ainsi que le brun fit plusieurs pas en arrière, regardant à droite et à gauche pour prendre en compte l'environnement dans sa globalité. Si Fendragon avait contesté son ordre, les vents étaient tellement intenses que le militaire n'en saurait rien. Alors, au boulot.

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Message Sujet: Re: [MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon]   [MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] EmptyMar 3 Sep 2019 - 17:15


► Mission - Des Survivants

[MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] Pb20
Lord Heisemberg voulait me sermonner plus fort que jamais, je le vois sur son visage battu par la pluie. Mais tant pis, ça attendra ! Si on s’en sort, je suis prêt à écouter tout ce qu’on me dira et à prendre les mesures nécessaires. Les punitions ne me font pas peur, sauf peut-être celle d’être renvoyé de l’armée… Ce serait terrible pour moi. Mais il est trop tard. De toute façon, si nous revenons avec cette famille, cela va faire de nous des héros, vous pensez pas ? Et personne ne renvoie des héros chez eux… N’est-ce-pas ? Mais pourquoi je doute actuellement ? Ce qui est fait, est fait ! Je pouvais rester Papa, mais j’ai préféré aider mon mentor alors soit. Cette tempête ne m’empêchera pas de faire mon travail !

Lord Heisemberg non plus d’ailleurs. Le voilà qu’il me crie dessus, néanmoins, c’est pour m’indiquer quoi faire, pas pour me renvoyer. Je suis soulagé… Enfin, pas trop tout de même car nous sommes quand même en plein ouragan, colère divine ou que sais-je encore ! Au moins, le Chevalier d’Or me respecte pour ce que je suis. Mais je pense aussi que c’est parce que ce serait trop dangereux que je reparte… Hum. C’est pas faux. En tout cas, je ne sais pas ce qu’il se passe dans la tête de mon mentor et je m’en fiche ! J’ai du mal à entendre sa voix, mais je crois qu’il veut qu’on aille à la confiserie. Oh, c’est peut-être là que la famille a été vue pour la dernière fois ! Alors, c’est parti !

Cela dit, c’est plus facile à dire qu’à faire. La pluie est terriblement abondante, c’est vraiment la première fois que je vois ça ! C’est effrayant… Je suis trempé jusqu’aux os, et malgré l’adrénaline, je commence à avoir froid. Mais quand je pense à Papa et à la famille qui est coincée ou perdue… Cela me donne du courage. Je dois réussir, je dois m’en sortir ! Pour Papa. Et je dois aider ces pauvres gens parce que c’est mon devoir en tant qu’écuyer. Alors je fais mon possible pour avancer, et pour rester auprès du chevalier. Sa cape vole dans tous les sens, manquant parfois d’atterrir dans mon visage. Mais ce n’est pas grave, je ne quitte pas Lord Heisemberg des yeux. S’il le faut, je place même ma main en visière. Au moins, cela me permet d’arrêter le flot d’eau un minimum !

Nous avançons et puis finalement, nous trouvons la confiserie. Le problème, c’est qu’il est très gros. Un énorme arbre est couché devant le bâtiment, ce qui empêche la famille de sortir et de fuir. J’entends ensuite Lord Heisemberg qui propose de trouver de quoi les faire sortir. Une fenêtre ou autre… Il faut juste un moyen de sortir. Le truc, c’est qu’en l’état actuel, nous ne pouvons rien faire. Ce tronc est trop imposant. Même des coups d’épée seront insuffisants ! Le passage est bloqué, il n’y a pas le choix, il faut passer derrière le tronc. En quelque sorte. C’est assez compliqué à visualiser, j’ai vraiment peur pour le coup. Surtout que c’est à moi de passer en premier. Bon, c’est normal… Un peu de courage !

En accord avec mon mentor, j’escalade le tronc. Je n’y serais pas arrivé sans l’aide de Lord Heisemberg. Je manque de trébucher à cause de la pluie, l’écorce est très glissante ! Mais heureusement, je vais bien. Le souci c’est que je ne suis pas assez fort pour hisser le Chevalier d’Or à mes côtés. Il a compris lui aussi et cherche un autre endroit pour passer. Cela va peut-être prendre du temps. Je me retrouve donc seul, presque écrasé entre la maison et le tronc d’arbre. La porte est belle et bien bloquée… Et voilà que je repense aux mots de mon supérieur. Et s’il ne revenait pas ? Impossible ! Il est bien trop fort, c’est mon modèle ! Je sais qu’il dit ça pour plaisanter… Non mais Artemis, arrête un peu. Ce n’est pas le moment de blaguer. Lord Heisemberg était très sérieux… S’il ne revient pas, je devrais faire avec.

Cette perspective ne me réjouit pas, mais les cris de la famille me ramènent à la raison. Ouf, ils sont vivants ! Je me hâte pour trouver une autre entrée. L’une des fenêtres est bloquée elle aussi. Je dois faire le tour, moi aussi. J’espère qu’il y a une issue dans l’arrière de la boutique… Rien. Je suis sidéré. Il n’y a rien, pas un trou, non. Le mur est parfait. Même le vent ne fait que passer dessus. Pas moyen… Il faut faire appel aux Pokémon pour cette fois ! Mais avec cette tempête, j’ai peur. Grypha, ma Vostourno ne pourra rien faire. Agapé… Oui, c’est peut-être ma meilleure solution. Avec ses sabots, peut-être que ça fonctionnera. Mais le problème, c’est qu’avec la pluie, j’ai vraiment peur pour elle. Et puis c’est une pouliche indisciplinée… Je soupire. Je n’ai vraiment pas le choix.

Je sors donc Agapé, ma Ponyta, de sa Ball. Elle prend peur instantanément et manque de fuir. Mais comme elle est bloquée, elle revient vers moi, tremblante. Je pose ma main sur son museau.

« Je suis désolé Agapé ! Je sais que la pluie est ton ennemie, je n’aurais besoin de toi que pour un instant ! Tu vois ce mur ? Il faut le détruire avec tes sabots ! »

[MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] Uj47

Ma Ponyta me regarde avec des grands yeux. Elle est tétanisée et ses flammes sont déjà en train de vaciller. Mais qu’est-ce que je peux faire de plus ? J’ai bien une autre idée, mais… Non, c’est trop risqué. Lord Heisemberg… Lui, il aura peut-être une idée. Je fais revenir ma Ponyta dans son abri sphérique pour le moment. Inutile de la stresser pour rien. J’essaye alors tant bien que mal de me mettre à l’abri. Je plaque mon dos contre le mur et je croise les bras. Cette position est celle qui me protège le plus, même si ce n’est pas idéal.

Lord Heisemberg, s’il-vous-plait… Faites vite !
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Message Sujet: Re: [MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon]   [MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] EmptyJeu 5 Sep 2019 - 10:52

[MINI-EVENT/MISSION] Des Survivantsft. Artemis Fendragon

La pluie battait frénétiquement de son plein et la tempête faisait rage. Le Chevalier d'Or se retrouvait gelé jusqu'aux os, étant à l'extérieur depuis Arceus ne savait combien de temps. L'armure qu'il portait, si chère à ses yeux pourtant, entravait sa liberté d'action et zappait son endurance. Partir en opération dans tout Kuni, même si c'était pour plusieurs jours d'affilés, se révélait étrangement moins exténuant que cette redoutable petite virée en ville. On aurait dit que la mer se soulevait d'elle-même pour causer ravage et destruction sur la cité. Vladimir n'était pas croyant, mais la perspective de voir jaillir le légendaire Kyogre des flots déchaînés lui semblait de plus en plus réaliste. Il ne voulait certainement pas traîner à Venovos si, ou quand, ça arrivera. Le brun tenait trop à la vie pour satisfaire cette morbide curiosité.

Mais le voilà dans une impasse. Un obstacle bloquait sa route, l'empêchant d'atteindre son objectif. L'écuyer qui l'accompagnait, Artemis, avait réussi à se frayer un passage. Et depuis quelques minutes, la Foudre Impériale n'entendait plus que le tintamarre des cordes s'écrasant sur les pierres et les ardoises. D'ailleurs, un bruit sourd non lui le fit sursauter. En pivotant, le guerrier s'aperçut qu'il s'agissait seulement d'un glissement de tuiles qui venaient de rencontrer leur malheureux destin. Ce lugubre signe prouvait bien que le plus gros du cataclysme était encore présent. Les chances de s'en sortir indemne diminuaient au fil des minutes, alors le Kuniois devait se remuer le derche, et rapidement. Il étudia alors les possibilités qui s'étalaient devant lui. Le tronc était impossible à franchir ni à contourner, même avec des coups d'épées. Faire un détour pour accéder à la ruelle derrière prendrait trop de temps. Aucun point d'appui à disposition pour traverser. Hm.

Le regard du militaire quitta alors le sol pour s'élever sur la bâtisse. Comme beaucoup de commerces, la confiserie était équipée d'un étage qui servait généralement de lieu de vie pour le patron ou les employés. Passer par en haut serait une bonne idée en théorie, mais comment y arriver ? Aller, réfléchis Vlad, trouve un plan. Vite !

… Là ! Oui, ça peut marcher. Il faut que ça fonctionne. L'épéiste commençait à ressentir une montée d'anxiété dans son estomac depuis qu'il n'entendait plus aucune voix, la sienne y compris. Il n'avait aucune idée de ce qui prenait autant de temps au Cornichon, mais cela n'était pas bon. Pas bon du tout, même. Inutile pourtant de perdre du temps à élaborer de mauvais scénarios. Le brun se précipita en enfonçant la porte de la maison avoisinante d'un violent coup d'épaule, l'envoyant tituber à l'intérieur. Le temps de s'accommoder à la faible luminosité ambiante, Vladimir chercha à tâtons une issue de secours qui mènerait vers l'arrière. Mais il n'y avait rien de ce genre. Même les fenêtres qui donnaient sur l'arrière étaient trop étroites pour laisser passer un homme de sa carrure. Merde ! Il lui fallait une nouvelle stratégie, quelque chose à tenter, n'importe quoi !

Ah ! Le Chevalier d'Or croit avoir vu une échelle dans l'une des pièces précédentes ! Et effectivement, celle-ci devait mener à une sorte de grenier, vu l'obscurité qui se dégageait de l'ouverture aérienne. Heisemberg considéra un instant de se délester de son équipement, mais les instincts militaires lui firent réfléchir à deux fois. Son bouclier lui avait déjà sauvé la mise auparavant, hors de question de se séparer de ça, ou même de son épée. Il n'y avait plus qu'à prier pour que l'assemblage de bois tienne le coup lors de son passage, sinon le soldat se retrouverait vraiment dans le pétrin ! Alors il commença à gravir l'échelle branlante, qui grinçait à chaque poussée. Mais heureusement, aucun accident était à déplorer, et le Kuniois se retrouva une fois de plus dans le noir. Sauf que là, c'était quasi complet. Aucune ouverture, aucune trappe. Rien du tout. Il n'y avait que le plafond qui laissait filtrer la faible luminosité extérieure, parce que celui qui avait monté le toit avait apparemment fait un travail misérable en plaçant les tuiles.

A la bonne heure ! Ce n'était pas ce petit coup du sort qui empêcha Heisemberg de percuter des choses aveuglément, et même de se cogner contre une poutre. Merde ! En plus, le vent sifflait tellement dans l'espace exiguë que son juron fut rapidement couvert… Attends. L'origine du bruit venait de ce côté. Quelques pas… Oui, il y avait un léger courant d'air. Et là. Ses mains trouvèrent une surface rugueuse. Un des murs du grenier, en très mauvais état qui plus est ! Et si la mémoire du Chevalier d'Or ne lui faisait pas défaut, c'était la direction de la confiserie ! Ou pas, vu comment il avait galéré à se déplacer dans ce débarras. Mais est-ce qu'il y avait d'autres alternatives ? Non, pas vraiment. Vladimir avait de toute façon l'habitude de foncer dans le tas quand il combattait. La situation actuelle n'était pas si différente. Encaisser le choc, il savait le faire. Sa tête était dure comme un roc ! Mais la chute ? Heisemberg allait le découvrir dans un instant.

Le brun fit quelques pas en arrière, faisait attention à ne pas trébucher par mégarde. Bien. Bon, inspire. Expire. C'était juste un nouvel exploit stupide à inscrire à son palmarès d'actions inconsidérées. Pas de quoi en faire tout un plat, sérieusement. La Foudre Impériale s'élança, l'écu de son paternel à la main, avec un cri de motivation avant de bourrer les planches vieillottes, qui cédèrent sans problème face à ce boulet de canon. Un vacarme d'explosion de bois secoua les alentours alors que le jeune homme se sentit attiré bien trop vite par la gravité vers l'impitoyable pavé. Son atterrissage finit en mi-roulade, mi-glissade à cause de son trop grand élan, et le preux guerrier lâcha une exclamation de souffrance. La réception n'avait pas vraiment été maîtrisée, et voilà que Vladimir en payait le prix. Putain de merde !

Il lui fallut plus d'un instant pour collecter ses pensées et ses forces. Rien de bien grave à reporter, trois ou quatre mètres n'étaient pas une distance alarmante à parcourir à la verticale. Mais son armure et sa cape avaient pris cher un raclant le sol, sans compter que le guerrier se retrouverait avec des bleus un peu partout. Le plus dur, c'était de se relever. Son dos particulièrement n'avait pas apprécié le traitement express, et la pluie incessante rendait l'action beaucoup plus drainante. Le Kuniois était en train de crever de froid, et la fatigue de ces dernières heures semblaient le rattraper d'un seul coup. Sa première tentative se solda par un échec sous ses bras tremblants, alors le chevalier se traîna jusqu'à pouvoir s'adosser à quelque chose de concret. La confiserie ? La maison ? En tout cas, il ne voyait plus le tronc d'arbre, ce qui était une bonne nouvelle.

Pourquoi est-ce qu'il avait foncé tête baissée ? Sûrement qu'avec quelques coups de pieds bien placés, le mur se serait pété tout aussi bien et le militaire aurait pu descendre prudemment. Mais non. Vladimir n'avait pas pris le temps de réfléchir avant d'agir, comme toujours. C'est sûr que c'était inutile de faire marcher ses cellules grises dans une situation aussi tendue, ben oui. Artemis aurait désapprouvé sa décision, si il avait été là. Mais il n'y avait personne.

… Encore quelques instants de répits. Et après, il se remettrait au boulot.

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Message Sujet: Re: [MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon]   [MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] EmptySam 7 Sep 2019 - 18:30


► Mission - Des Survivants

[MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] Pb20
Je… Je doute. Est-ce que je dois attendre Lord Heisemberg ? Il fait froid et la pluie ne s’arrête pas. En fait, j’ai comme l’impression qu’elle ne s’arrêtera jamais. Franchement, je n’y connais rien en dieux, encore une fois mais… J’ai le sentiment que nous avons fait quelque chose de mal, quelque part. La Nature est en colère et je ne peux pas lui en vouloir. Ah, Papa trouverait ma façon de penser un peu bizarre s’il était là. Je me demande ce qu’il fait d’ailleurs. Je suis parti si vite, alors qu’il ne va pas très bien… Mais je n’y peux rien. C’est mon esprit chevaleresque qui parle parfois avant ma tête. Maintenant, je suis là. Je suis adossé à un mur de cette maison en bois de chêne, je crois ? Et je ne sais pas quoi faire. Je n’ai pas encore appris à faire face à ce genre de situation. Les voleurs, les malfrats… C’est quelque chose à laquelle nous sommes vite confrontés, dans l’armée. Mais les catastrophes naturelles, là, c’est clairement autre chose…

Je dois dire que j’ai peur. Je me sens mal. J’ai froid. De plus, la famille que je dois sauver se trouve juste dans mon dos. Derrière ces planches… Ils sont si près et pourtant si loin ! Sans Lord Heisemberg, je suis un peu perdu. J’hésite à briser le mur. Agapé n’en est pas capable sans de l’aide, alors j’ai un autre plan. Sauf que… Ce plan, j’y crois moyen. C’est compliqué. J’attrape une Captis Ball, avant de la placer devant mes yeux. A l’intérieur, un Pokémon me regarde avec ses yeux acérés… Mince, est-ce que je dois vraiment le faire ? J’ai beau tourner la tête dans tous les sens, je ne vois pas l’armure blanche de mon mentor. Mais en même temps, est-ce que ce serait une bonne idée de l’utiliser ? Ce Pokémon me fait confiance, cela dit, notre lien n’est encore qu’à ses débuts. J’ai beaucoup de mal à le faire obéir… Tant et si bien que je n’ose pas le montrer en public. Même Papa n’est pas au courant.

Je laisse un soupir s’échapper. Il faut dire que ce nouvel allié possède un sacré caractère ! En repensant au jour de sa capture, j’en ai des frissons dans le dos… Brr ! C’est très désagréable avec la pluie en plus et le vent ! Enfin, je ne sais pas quoi faire… Si je Le libère ici, vous pensez qu’il va coopérer mon Pokémon ? J’ai peur qu’il rende la situation encore plus palpable. Lord Heisemberg est toujours introuvable. Je dois même dire que j’ai le cœur qui se soulève en y pensant. Est-ce qu’il lui est arrivé quelque chose ? Non, non ! Artemis, tu ne dois pas penser à des choses pareilles. Le Chevalier d’Or est capable de faire face à un bon nombre de situation… De plus, il n’a pas le droit d’échouer. Papa nous attend, avec la famille de la confiserie !

Mince. Je n’ai vraiment pas le choix je crois. Il faut que je l’utilise… Duma.

Je me retourne vers le mur en bois. C’est qu’il est vraiment épais. Cette boutique est tout de même de bonne facture ! En fait, ce n’est pas très étonnant. Les confiseries permettent de faire de bonnes ventes, car même si c’est cher, les enfants adorent ! Comment dire non à son petit garçon qui demande une sucette ? J’ai déjà vu faire, dans la rue, en plein patrouille. Et puis il faut dire que le magasin est bien placé. Bonne exposition, devanture attrayante… Il est difficile de le manquer ! Tant mieux pour eux. Sauf que là, c’est un problème et un gros. Je ne pense pas que mon épée puisse traverser le chêne. Pas de manière efficace en tout cas. Avec mon épuisement, ce serait inutile.

Non vraiment. Je secoue la tête, dégageant mes mèches de cheveux. Pas d’autre choix que de demander de l’aide à mon Ptéra ! Bon… Je dois lui faire confiance, comme la fois où je l’ai capturé. Il m’a fait confiance, lui, pour sortir de ce piège. Que j’ai créé bien malgré moi. Et il n’a pas voulu partir le moment venu… C’est que je dois lui plaire, vous pensez pas ? Bon d’accord. Il essaye parfois de me croquer, mais c’est un jeu non ? Ahem. Je me cherche des excuses…

Bien, le plan est simple ! Je crois. Dans un premier temps, Duma fera en sorte de fragiliser le mur grâce à son corps de pierre. Il lui suffit de prendre de l’élan et de foncer dedans. Le truc, c’est qu’avec le vent, il risque d’avoir un peu de mal. Mais supposons que ça fonctionne, car ça doit fonctionner… La suite, c’est de sortir ma Ponyta pour que cette fois, elle explose le mur grâce à ses sabots. Ainsi, l’un comme l’autre, mes Pokémon n’auront pas à affronter la tempête trop longtemps. Parce que il faut dire qu’un type Roche et un type Feu… Ils vont pas trop apprécié, j’ai déjà eu l’expérience avec Agapé.

J’avale ma salive avec difficulté. Aller Duma, je crois en toi mon gros. Tu pourras essayer de me manger les cheveux plus tard ! Là, il faut agir vite et bien ! Captis Ball, à toi ! Voilà mon Ptéra. Hey, non, c’est pas le moment de jouer ! Mince… Bon, voilà qu’il réalise qu’il se trouve en pleine tempête. Euh, c’est moi où il veut me manger pour se venger ?

« Duma, du calme ! Du calme ! Ecoute si tu n’aimes pas la pluie, il faut faire vite. J’ai besoin de toi ! Tu dois foncer dans ce mur ! »


[MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] Tneo

Oui, je sais. C’est bizarre dit de cette façon. Mais c’est un Ptéra que j’ai en face de moi, soit une gargouille en pierre. Ses écailles sont dures comme la roche, il n’aura pas mal ! D’ailleurs, pour lui, ça ne semble pas être un problème. Le plus compliqué, c’est de s’envoler et de garder une ligne droite.

« Envole-toi Duma ! Vise un point fixe et fonce ! »


[MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] 5agg

Le voilà parti ! Wow, le vent est vraiment puissant. Il empêche mon Ptéra d’avoir une trajectoire efficace. Est-ce que j’ai fait le bon choix ? Mais oui ! Il peut le faire. Aller Duma, je crois en toi… Bien, très bien ! Encore quelques mètres ! Je devrais peut-être m’écarter.

*CRAC*

C’est le son que j’attendais ! En me retournant, je vois mon Ptéra sur ses pattes arrière et le mur fissuré. Le bois humide ne va pas tenir à ce rythme. C’est au tour de ma Ponyta d’agir, parce que la gargouille en a assez fait.

« Merci Duma ! Aller, tu mérites bien une pause. »

[MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] 2t67

Hop. Changement ! Voici Agapé qui me regarde encore avec des yeux ronds. Désolée fifille…

« Je sais ce que tu penses. En une seconde, c’est réglé. J’ai besoin de toi pour exploser le mur. Aller Agapé, une bonne ruade je te prie ! »

[MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] 5agg

La petite femelle hésite, mais une bonne grosse goutte sur le museau le fait revenir à la réalité. Elle est motivée et soulève ses pattes arrière d’un geste sec et précis. Le mur de la confiserie cède et crée un trou ! Maintenant, la famille va pouvoir sortir. Je passe donc la tête, me présentant comme quelqu’un qui ne leur veut pas de mal. Je m’engouffre ensuite. C’est qu’il fait plutôt un mauvais temps dehors, ah ah !

« Bonjour Madame. Monsieur. Les enfants. Je m’appelle Artemis, et je suis un écuyer de l’armée de Kuni. »


[MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] Tneo

L’air renfrogné du chef de famille me fait peur. Quoi ? Il n’est pas content ? Ensuite, il y a sa femme, en pleurs, ainsi que la fille et le garçon.

« Pourquoi c’est un gosse qui vient nous chercher ? Sérieusement, t’as le même âge que mon fils gamin ! »

Je pose le regard sur le garçon. En effet, nous avons probablement le même âge. Ah, c’est souvent ce qui arrive quand je suis tout seul… Les gens ont du mal à me prendre au sérieux. Pourtant, ils ne vont pas avoir le choix.

« Je suis désolé… Mais je suis sérieux. Si ça peut vous rassurer, un Chevalier d’Or est également présent. J’ai eu pour mission de me frayer un chemin le premier afin de m’assurer de votre bonne santé. »


[MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] Vmip

Certes, en défonçant le mur. D’ailleurs, je crois que le commerçant va me le faire payer. Mais si ça continue, c’est toute la maison qui va disparaitre !

« Ouais ouais. Donc on fait quoi gamin ? On attend ? »

J’hésite de nouveau. Pourtant… Je ne pense pas être en mesure de me charger de toute une famille sous la tempête. J’espère juste que Lord Heisemberg va arriver rapidement. S’il-vous-plait…

« Malheureusement, oui. Notre fuite sera plus simple avec sa présence. »

[MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] Rlpo

Pifouh… Ils sont pas commodes ! En plus, je suis trempé de partout, je suis fatigué. Cette chaise me fait de l’œil… J’aimerai m’asseoir, mais ce serait malpoli. Il ne me reste plus qu’à attendre avec la famille…
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Message Sujet: Re: [MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon]   [MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] EmptyJeu 26 Sep 2019 - 18:28

[MINI-EVENT/MISSION] Des Survivantsft. Artemis Fendragon

« Putain. Ils ont intérêt à me filer une promotion après ça. »

Vladimir parlait dans le vide, à voix haute. Immédiatement, il lâcha un soupir las. Connaissant le Chef de Kuni, le Chevalier d'Or pouvait davantage s'attendre à un avertissement ou même une punition d'exemplarité. Déjà parce qu'il n'y avait pas de rang plus élevé que le sien, logique. Mais surtout pour son état de faits actuel : abandon de son poste de commandant, mise en danger de son écuyer et d'un civil, partir en solitaire en pleine mission… Yep, le militaire ne pouvait pas dire qu'il avait fait honneur à son grade, aujourd'hui. Le pire dans tout cela, c'est qu'il n'avait même plus la force de s'énerver ou de déchaîner sa frustration. Il avait mal, il avait froid, il était fatigué et il n'y avait personne d'autre que lui dans cette misérable ruelle à part la pluie.

Cela faisait quelques minutes que le guerrier reprenait son souffle, adossé contre une palissade inconnue. Il avait bien entendu un grand vacarme à travers les bourrasques, mais le jeune homme n'avait pas eu la force de se relever pour en investiguer l'origine. Heisemberg savait qu'il devait se dépêcher, qu'il y avait des villageois à sauver, qu'il avait laissé Artemis se débrouiller tout seul dans une situation aussi sérieuse que celle-ci. Mais il n'y arrivait pas. Il n'y arrivait pas en sachant qu'il n'y aurait personne pour venir à leur secours. Ils étaient livrés à eux-mêmes. Tout ça parce que le guerrier s'était précipité. Il n'avait rien préparé. Pas de plan, pas de renfort, pas de retraite. C'était le grand saut dans l'inconnu, et la chute lui avait laissé un goût amer de sang dans la bouche. Heureusement que son armure l'avait protégé, même si maintenant, elle s'apparentait davantage à son tombeau en le clouant au sol.

Vladimir était négligeant, c'était un fait établi depuis la nuit des temps, ce qui n'inquiétait même pas l'intéressé. Mais cette fois-ci, cela n'impliquait pas que lui. Les enjeux étaient beaucoup plus grands. Peu importe à quel point cela le révulsait, la vie des citoyens étaient absolument prioritaires sur n'importe quelle autre chose dans le monde. Que de valeureux soldats meurent sur le champ de bataille, on ne faisait que de remercier leurs tombes pour leurs bons et loyaux services, puis on passait à la prochaine escouade de chair à canon en un clin d'oeil. A l'inverse, quand les victimes de la faucheuses sont d'incapables civils vains, idiots et pleurnicheurs, on médit sur l'inefficacité et l'inutilité de l'armée sans même prendre en compte son manque de moyens. Si chez les commerçants, le client est roi, à Venovos, l'habitant est roi. Snowthorn n'est qu'un serviteur, et eux n'étaient que des sous-merdes. Bon, c'est peut-être un peu exagéré.

Mais il n'y avait pas que cela. S'il n'y avait que cela, Vladimir aurait réagi exactement de la même façon que depuis toutes ces années, c'est-à-dire en finir au plus vite pour éviter de (trop) laisser éclater sa rage puis se venger sur quelque chose après. Sa constante colère aurait été un carburant suffisant pour le propulser sur ses pieds et aller chercher la famille par la peau du cul, la recette qui gagne, quoi. Mais aujourd'hui, sa colère était tarie. Pas entièrement disparue, bien sûr vu l'énergumène ! Mais ce n'était plus suffisant pour le motiver. Pas quand il savait tout ce qui allait l'attendre une fois la catastrophe passée. La reconstruction de la ville, le ré-approvisionnement de l'armée, la remise en route des cultures, l'aide à la population. Le Conseil de Discipline. Herald. Qu'allait devenir l'homme ? Qu'allait-il faire ? Reviendrait-il à Venovos ? Repartirait-il à zéro ? Surtout, pourrait-il le pardonner d'avoir embarqué son fiston dans cette histoire ?

Artemis. L'enfant allait très certainement épauler activement son père après une épreuve pareille. Si la famille Fendragon venait à déménager à cause de ce qui s'est passé… Ces mauvais souvenirs. Leur vie, entièrement anéantie. Jamais Vladimir aurait pensé possible de se soucier autant de quelqu'un, lui qui l'avait toujours joué solo. Mais il se surprenait à prier, les yeux fermés alors que la pluie dégoulinait sur son visage. Pour qu'ils puissent s'en sortir. Pour qu'ils puissent se revoir. Pour qu'ils puissent le pardonner. Le Chevalier d'Or n'avait été tendre avec ni l'un ni l'autre. A présent, il regrettait. Il le regrettait sincèrement, peut-être encore plus que ce qui était arrivé à son oncle Viktor. Tiens, c'était la première fois qu'il avait soufflé ce nom dans son esprit depuis longtemps. Bien trop longtemps. Le brun pouvait presque sentir une sensation de chaîne au niveau de sa cheville. Malgré sa tonitruance, son orgueil et son tempérament de feu, le jeune homme se traînait un boulet au pied depuis si longtemps qu'il en avait oublié son existence. Le passé le tirait constamment vers le mauvais chemin. Mais là, c'était pire. Le boulet l'empêchait d'avancer, de se relever. L'idée que l'écuyer aux cheveux verts risquait de quitter l'armée après la tempête lui était insupportable. C'était son côté frénétique, impétueux qui s'exprimait. Celui sur lequel Vladimir avait façonné tout son caractère externe, à la vue de tous.

Mais il y avait aussi un aspect beaucoup plus calme en lui, qui ressortait généralement lorsqu'il sortait sur le terrain, l'épée au clair. Qui ressortait dans les moments tendus, qui demandaient de la concentration et de la réflexion. Dans les moments de combats. Aujourd'hui aussi était une bataille, seulement contre un ennemi inhabituel. Heisemberg devait laisser parler son côté tactique. Parce que derrière la prudence des préparations, derrière les prises de recul, derrière l'élaboration de toutes les possibilités et stratégies ne se cachait pas qu'une simple volonté de victoire, malgré ce qu'il avait toujours laissé croire. Mais plus encore, une véritable volonté de protéger ce qui lui était cher. Sur un champ de bataille, Vladimir faisait tout son possible pour garantir à ses soldats la sécurité de retrouver le soir-même un toit au-dessus de la tête et une famille dans leurs bras. Son arrogance cachait des conseils subtils pour s'améliorer, son entêtement cachait une inquiétude permanente, son imprudence au combat cachait un dévouement affectueux. Il pouvait prendre des coups. Il refusait que d'autres en prennent à sa place. Autant question d'honneur que d'attention. Seule la première était visible à l'oeil nu.

Si à l'époque, Vladimir avait eu une bonne raison de refouler son côté le plus doux, le plus bienveillant, le plus aimant. Il se rendait compte avec une morbide surprise, coincé dans une solitude glacée au beau milieu de nul part, il se rendait compte qu'aujourd'hui, il avait oublié. Il avait oublié ce pour quoi il s'était interdit le bonheur. Il avait oublié pourquoi il avait délibérément choisi de mal tourner. Il avait oublié la raison-même pour laquelle il se traînait un boulet au pied, prêt à le noyer à chaque instant. Rien. Il n'y avait rien dans son esprit qui justifiait son comportement de si longues années. Il était fatigué. Il était fatigué. D'être gelé jusqu'aux os. D'être incompris. D'être seul. Vladimir était un iceberg. Sauf que sa partie émergée était doucement en train de couler. La façade que tout le monde connaissait si bien était en train de s'écrouler.

'Et si Artemis déménageait loin de Venovos au terme de cette tempête ? Et s'il disparaissait de ma vie dans peu de temps ?'

L'idée était maintenant tout autre. L'idée se transforma en réalisation grave.

'Et si Artemis mourait au terme de cette tempête ? Et s'il disparaissait de ma vie aujourd'hui ?'

... ... ... ...

Ce n'était pas une toute nouvelle détermination fondée qui lui donna la force de se relever malgré vingt-cinq kilos d'équipements imbibés. L'épéiste se sentait tout aussi vide à l'intérieur qu'auparavant. Seulement, il venait d'ouvrir les yeux sur son égoïsme, son attentisme. Deux choses qu'il abhorrait avec force. Le brun ne réfléchissait pas souvent, mais il était capable de faire l'inventaire de ses erreurs dans une situation donnée, et de réagir en conséquence. Pendant qu'il était en train de se lamenter, des gens souffraient. Artemis souffrait. Et si Vladimir souffrait, la belle affaire ! C'était lui qui s'était foutu dans ce pétrin tout seul. Mais il n'allait certainement pas attirer des innocents dans ses problèmes. Autant question d'honneur que d'attention.

Il était Chevalier d'Or, pour l'amour d'Arceus. Il avait toujours pensé que c'était une histoire de gloire et de vengeance qui l'avait motivé depuis le début. Les larmes qui lui picotaient le coin des yeux criaient pourtant une tout autre vérité. Heisemberg se souvenait très bien de l'admiration qui brillait dans les yeux du jeune gosse qu'il était autrefois, à chaque fois que son père revenait à la maison. C'était le même éclat qui faisait resplendir le regard du Cornichon quand ils partaient en mission. Hors de question que cet enfant perde son modèle. Hors de question que l'histoire ne se répète une seconde fois. Vladimir avait laissé tomber sa famille, ses amis, et même ses collègues il y a une heure à peine de cela. Mais il n'allait pas laisser tomber Fendragon. Les Fendragon. Jamais.

Les premiers pas étaient hésitants et douloureux. Heureusement, la distance à parcourir n'était pas très grande. Il se trouvait que le vol plané du paladin l'avait amené à l'opposé de la confiserie, mais au moins du bon côté de la rue. Ce n'était non plus pas très difficile de remarquer le trou béant dans l'un des murs des bâtisses. Heisemberg se mit à trottiner dans cette direction, le cliquetis de ses bottes sur le pavés résonnant malgré la tempête, jusqu'à ce qu'il touche du bois. C'était un véritable soulagement que de s'abriter un instant des vents violents. Immédiatement, le regard azur du guerrier se posa sur cinq silhouettes. Ses yeux s'arrêtèrent un instant sur son apprenti, mais son attention se tourna finalement vers le chef de famille.

« Veldar, c'est ça ? Personne n'est blessé ? »

Le brun était connu pour prendre les initiatives dans les conversations. Moins pour s'adresser avec une voix aussi… douce, qui se soucie réellement de ce qui se passe. Même le paternel en fut choqué. Déjà parce qu'il ne s'attendait pas à tomber sur ce salaud d'Heisemberg (ce nom était plutôt connu dans le quartier marchand). Mais aussi parce que le type en question n'était clairement pas au mieux de sa forme, avec son accoutrement complètement maculé de boue ou de pluie et sa posture chancelante. On aurait dit que l'homme était prêt à s'écrouler. Est-ce qu'il pouvait vraiment faire confiance à ces deux zigotos pour évacuer sa famille ?

« Me dites pas qu'il n'y a que vous ? Vous n'êtes même pas capable de dépêcher une garnison ou quelque chose pour venir nous sauver ?! »

Le Chevalier d'Or en question ne broncha pas sous l'accusation, il n'avait plus assez de rage en réserve pour ça. Mais cela ne l'empêcha pas de serrer la mâchoire sous le coup de l'agacement, et son visage se fit plus sévère.

« L'armée fait ce qu'elle peut pour organiser l'évacuation de la ville. On est débordé, c'est- »

« Eh quoi ? Vous comptiez nous laisser nous débrouiller par ce temps, c'est ça la vérité ? »

Le commerçant était en rogne, c'est clair. Mais il y avait ce soupçon de panique qui agitait ses bras, qui dardait ses yeux fiévreux tour-à-tour sur les deux militaires. Derrière, la mère qui était en train de rassurer les enfants, se redressa pour arriver au niveau de son mari avant même que Vladimir ne puisse répondre, passablement remontée et bouleversée elle aussi.

« Ecoute, Thomas. On a ce qu'on voulait, des secours. Alors arrête de te plaindre et accepte leur aide, bon sang ! Tu ne vois pas qu'on perd du temps ?! »

Le sanglot des gosses redoubla à l'entente de la voix tremblante mais forte de leur chère mère. Son mari cligna des yeux, désabusé. Il serra son poing pour tenter de contenir sa rage, mais son expression trahissait son intention de rétorquer. Il était clair que la famille s'apprêtait à s'effondrer, et qui pouvait sérieusement les blâmer ? Bloqués ici depuis Arceus-savait-combien-de-temps, ils étaient tout autant terrifiés à l'idée de rester ici que de sortir dans la tempête. Mais il n'y avait pas le choix.

« Je vous promets qu'on va vous sortir de là. Artemis connaît la ville comme sa poche, nous n'en aurons pas pour longtemps. Mais il faut se dépêcher. »

Sur ces mots assurés, le Chevalier d'Or s'avança en direction des enfants qui reculèrent légèrement, effrayés. Vladimir s'arrêta net, le sang battant aux tempes. Il ne savait pas si les spasmes courant le long de ses bras étaient dû à la fatigue ou autre, mais il espérait que ce n'était pas trop apparent. En quelques secondes, le brun défit la cape de son armure pour la mettre sur les épaules des deux gosses.

« Ca va bien se passer. Les chevaliers de Venovos sont là pour aider votre maman et votre papa, et vous aussi. On va vous ramener en sécurité. Mais pour ça, il faut que vous m'écoutiez, d'accord ? »

A la fois ébahis et admiratifs, les petits ne purent qu'hocher la tête, par intimidation ou par obéissance. Le brun avait fait de son mieux pour paraître rassurant et amical, même si sa voix avait fini par craquer vers la fin. Peu importe, ils étaient trop jeunes pour comprendre, de toute manière. Vladimir se releva donc pour s'adresser au chef de famille d'un air sérieux.

« Vous prenez la fille. Je m'occupe du garçon. »

« Ca va pas la tête ?! Je vous interdis de toucher à l'un de leurs cheveux, c'est compris ?! »

« Pour l'amour du ciel, Thomas, fais-leur confiance et sois raisonnable ! »

« Quoi ? Mais- »

« Pas de 'mais' ! Tu préfères les tirer par le bras et les forcer à courir dans cette tempête ?! »

« Hein ? Bien sûr que non ! »

« Alors fais ce qu'il te dit, pitié… »

La mère était au bord des larmes. Encore une fois, son époux en eu le souffle coupé. Mais cette fois-ci, il hocha la tête pour signifier son approbation. Heisemberg s'écarta pour laisser les parents dire quelques mots d'encouragement à leur progéniture. Il fit quelques pas en direction de son apprenti pâle comme un fantôme, non pas que c'était étonnant.

« Artemis. » il y avait quelque chose dans la voix du paladin qui s'adressa au garçon aux cheveux verts pour la première fois depuis longtemps. Une gravité sans nom, mais aussi une pointe de… d'inquiétude, oui. Le Chevalier d'Or était plus qu'inquiet. Il avait peur. L'épreuve qui s'annonçait allait être tout sauf facile. Le brun ne voulait pas mettre plus de pression qu'il n'y avait déjà sur les épaules de l'écuyer… Mais il n'y avait pas le choix. Il n'y avait jamais le choix dans la vie. Pas le choix d'échouer, en tout cas.

Il posa une de ses mains sur l'épaule du frêle jeune homme dans un geste de soutien, « Il faut que tu nous guides. Reste près de la mère, tu devras certainement la supporter à l'extérieur. »

Non, ce n'était pas censé se passer comme ça. Vladimir aurait dû lui demander s'il allait bien, lui dire qu'il ne fallait pas avoir peur lui non plus. Le rassurer quant au déroulé de la mission, lui dire qu'il avait fait du beau travail. Mais…

Mais le guerrier se retourna lentement après s'être assuré d'avoir reçu un quelconque signe de compréhension. Il déglutit avec beaucoup de mal, avant de poser les yeux sur le gamin Veldar. C'était clairement le plus âgé des enfants, c'est pour cela qu'il serait à la charge du paladin. Le confiseur avait déjà sa fille dans les bras, emmitouflée comme elle le pouvait dans la cape d'ordinaire si blanche, sa mère lui caressant les cheveux. Le garçon compris ce qu'il l'attendait, aussi il laissa le Chevalier d'Or le soulever sans grande peine malgré les courbatures. Heureusement qu'il ne boitait pas.

« Vous êtes parés ? »

Les deux parents acquiescèrent, et la femme passa en première malgré ses jambes flageolantes avec Fendragon, puis le commerçant et enfin le militaire. Tout de suite, le vent agressa sans vergogne le groupe qui se mit à courir en direction des portes de la ville. N'ayant aucune attache sur son armure pour faciliter la prise de l'enfant, Vladimir était obligé de le serrer un maximum pour éviter qu'il ne se fasse déséquilibrer et ne tombe de ses bras. Le gosse était futé, recroquevillé au possible pour se protéger des assauts de la météo.

A cause du tronc tombé à la devanture de la boutique, ils devaient emprunter un détour pour se retrouver dans l'une des artères principales. Jusque là, tout le monde tenait le coup. Mais pour combien de temps encore ?

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Message Sujet: Re: [MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon]   [MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] EmptyMar 1 Oct 2019 - 6:02


► Mission - Des Survivants

[MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] Pb20
Le temps ne passe pas. Le temps ne passe pas.

C’est un peu ce que je me répète depuis plusieurs bonnes minutes déjà. J’essaie de me changer les idées, dans un premier temps parce que la tempête n’a rien de réjouissant. Dans un second temps, je tente d’oublier ce regard ardent qui est pointait sur moi. Le père de la famille… Je me sens vraiment mal pour lui. C’est vrai quoi, il se retrouve démuni face à la catastrophe naturelle et sa femme, ses enfants, courent un grave danger. Qui vient à leur rescousse ? Un gamin. Je ne suis qu’un gamin aux yeux de beaucoup. Pourtant,  j’ai beaucoup de courage à revendre, certains disent que c’est de la témérité. J’ai envie de les aider et je le ferais. Mon devoir passe avant tout au monde. Pourtant… Je ne qu’un gamin qui n’a même pas le corps d’un véritable soldat. Je suis faible, je manque de force physique. Sans mes Pokémon, je n’aurais jamais réussi à me frayer un chemin dans la boutique. Seul, je n’aurais servi à rien.

Je n’ai même pas été capable de guider mon mentor, et maintenant, où est-il ? J’en sais rien, pas le moins du monde. Je n’ose même pas en parler avec les victimes, sinon, ils finiraient par paniquer d’avantage… Sauf que le gros problème, c’est que je ne sais même pas ou est Lord Heisemberg. Avec des vents aussi violents, il est possible que tout arrive. Après tout, en secourant Papa, une planche avait failli mettre un terme à sa vie. Sans le Chevalier d’Or, Papa serait… Enfin bref, passons. Mon père est en vie, il m’attend et c’est tout ce qui compte. En parlant de lui, je ne peux pas m’empêcher de regarder furtivement le père de famille. Je sais à quel point je compte pour Papa, alors pour cet homme, c’est la même chose avec ses enfants… Un garçon et une petite fille. Et puis il y a leur maman. Moi, je ne l’ai plus physiquement à mes côtés. Mais je sais que dans les cieux, elle se fait du souci pour moi.

Oh, Maman… Je suis désolé. Dans quel pétrin je suis ? Papa doit être mort d’inquiétude. Pourtant, je n’ai fait qu’écouter mon cœur. C’est ce que tu aurais voulu, n’est-ce-pas ? Hum…

Je trouve que le temps se fait vraiment long. Mon cœur s’agite, tout comme l’homme devant moi. Il est en colère et je ne le comprends que trop bien. Il veut partir, d’autant plus qu’à cause de moi, le vent s’engouffre et fait hurler les murs. Mais j’ai peur, bien malgré moi. Comme au tout début de la tempête, finalement. J’ai peur de ressortir au cœur du désastre, alors que je viens enfin de trouver un abri potable. Je n’ai pas envie de les sortir de moi-même, seul. Ils sont quatre, il y aura forcément un problème si je quitte l’endroit avec eux… Sauf que la tempête ne nous laisse pas le choix, elle. Elle se fiche bien de savoir si j’éprouve de la peur. Si la maison s’écroule, nous sommes tous finis…

Je n’ai pas d’autre choix que de partir. Lord Heisemberg… Je ne sais pas où il est. J’espère sincèrement qu’il va bien. De mon côté, je dois prendre mon devoir au sérieux et m’armer de courage. Et de témérité. Il est nécessaire de partir, et je dois l’annoncer au monsieur… Aller, Artemis…

« Nous- »

[MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] Ngoo

Je n’en crois pas mes yeux ! Il est là, il est là ! Lord Heisemberg ! Son état fait vraiment de la peine. Ses cheveux sont dans un bazar complet, tremblés, boueux. L’armure resplendissante qui sied à son rang prestigieux n’a plus rien d’élégant… Mais mon mentor est là. Nous sommes sauvés. La famille est sauvée. J’ai envie de lui dire à quel point je suis heureux de le voir, en vie. Mais je n’arrive pas à articuler un mot. Je reste planté là comme un imbécile, tremblant de joie et de peur. Heureusement que Lord Heisemberg prend les devants. Même si le chef de famille n’est pas content.
Je reste silencieux, toujours. J’écoute à peine les échanges entre les parents. C’est la dispute dans tout ce chaos. Ils n’ont rien de mieux à faire ? Mais je ne peux pas les juger. Si j’étais père, je pense que j’agirais de la même façon. Un chevalier et son écuyer, pour escorter une famille complète dans un déluge… Non. C’est surééaliste. Pourtant, c’est ça. C’est comme ça.

J’entends mon prénom à un moment donné. Impossible de réagir. Je reviens juste un peu plus sur la terre ferme, plongé dans mes pensées. Quoi ? Oh, oui, il serait peut-être temps d’agir. Je dois faire quoi, montrer le chemin ? Ah ! Voilà que Lord Heisemberg s’adresse à moi. Bon, on va essayer de ne pas paraître trop misérable ! Lorsqu’il pose sa main sur mon épaule, je ne peux pas m’empêcher de sursauter. Ce contact me ramène complètement à la réalité. Les ordres sont donnés, c’est à moi de jouer… J’ai la responsabilité de guider tout le monde et de veiller sur la mère. C’est une tâche très ardue, surtout pour un écuyer comme moi… Mais je vais faire de mon mieux. J’indique à mon mentor que je suis prêt, discrètement. Je n’arrive pas faire plus.

Par la suite, nous nous préparons au mieux. Cela ne prend que quelques minutes. Il est temps de partir. Je déglutis, tout en faisant face au trou béant dans le mur. Mince… J’ai vraiment amoché cette maison avec mes compagnons Pokémon. Quoique… Ce n’est pas pour me trouver une excuse, ou peut-être que si, mais la boutique risque de ne pas tenir encore longtemps. C’est de l’ordre du détail à présent. Je m’assure que la femme de la famille soit prête, puis nous sortons les premiers. Elle hurle dès lors que le vent frappe son visage. Il faut que la maman fasse preuve de beaucoup de courage pour s’en sortir… J’espère que tout ira bien.

Je me mets à courir, la victime à mes côtés. Un bref regard en arrière m’indique que Lord Heisemberg est bien là, avec les enfants et le père. Nous devons reprendre le chemin que j’ai pris, à cause du tronc d’arbre à l’entrée. Le passage est étroit, mais tant pis. J’attrape la main de la dame, ce sera plus sûr. Nous avançons, encore, encore. Une fois dans la rue principale, il ne reste plus qu’à courir jusque l’entrée. Là où il y a tout le monde… Mais c’est plus facile à dire qu’à faire, je dois le dire ! Le vent rugit dans nos oreilles et secoue nos cheveux. Moi, j’ai une armure, je ne risque pas grand-chose. Mais la maman, et les enfants… Je ne sais pas, mais je n’ai pas le temps de douter.

« Madame… Cela va être très difficile, mais j’ai besoin que vous soyez rapide et concentrée ! Ne vous retournez pas pendant notre course ! Vous pouvez faire confiance à Lord Heisemberg, il va aider votre famille ! »

[MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] Tneo

En pleine course, si elle se retourne, elle va trébucher. Il est impératif qu’elle m’écoute. Mais même moi, j’ai du mal à me convaincre… Bon. Aller. C’est pas le moment de trainer de toute façon. La dame est d’accord, alors on y va ! La traversée dans la pluie battante commence ! Nous nous dépêchons autant que possible. Je n’entends plus rien autour de moi, le bruit de la pluie qui s’écrase est trop fort. Pourvu que les enfants s’en sortent bien… Je n’arrive pas à m’imaginer l’angoisse des parents en ce moment-même. Heureusement pour eux, le calvaire est bientôt fini.

Hein ? Mais, qu’est-ce que c’est ? Je crois voir une queue là-bas, ne me dites pas que c’est un Pokémon… C’est un gros dilemme qui se présente à moi. Je m’arrête. Je sais que la femme à mes côtés se pose toutes les questions du monde, et il y a de quoi. Mais je ne peux pas laisser ce Pokémon… Après tout, c’est un habitant lui aussi. Sauf que le temps presse. Ah ! Qu’est-ce qu’on doit faire ? Il faut que Lord Heisemberg m’aide.

« Lord Heisemberg ! »


[MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] 5agg

Le voilà qui arrive à ma portée. Son visage sévère ne m’inspire rien de bon. S’il-vous-plait, ne m’en voulez pas…

« Il y a un Pokémon coincé sous les décombres, là-bas ! Je sais que le temps presse et que nous avons une famille à protéger mais… On ne peut pas le laisser, vous pensez pas ? »

[MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] Uj47

Je pense que ce n’est pas à moi de prendre la décision. Il serait peut-être temps de redevenir le simple écuyer que je suis, et d’arrêter de défier les ordres. Je dois tenter le coup, sans m’imposer… Mon corps se déchire devant cette situation et je suis sûr que c’est la même chose pour le Chevalier d’Or. Le père de famille est déjà en train de râler, tandis que les enfants se demandent quoi. Mais ce Pokémon… C’est une victime lui aussi…
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Message Sujet: Re: [MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon]   [MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] EmptyDim 6 Oct 2019 - 17:55

[MINI-EVENT/MISSION] Des Survivantsft. Artemis Fendragon

Courir. Encore et toujours. En tant que militaire depuis plus de dix ans, le corps de Vladimir avait été soumis aux rudes épreuves de l'entraînement quotidien. Le maniement d'arme, les assauts ou états de siège en conditions réelles, les missions de repérage, les patrouilles hors et dans la ville… On ne laissait rien passer, à l'armée de Venovos. Sans se vanter, le royaume marin pouvait se targuer d'avoir la meilleure force armée de tout le continent. Mais pour le Chevalier d'Or en question, plus aucun de ses entraînements passés n'avaient d'importance à l'heure actuelle. Pas contre une monstrueuse tempête menaçant d'engloutir les quelques âmes en peine qui hantent les ruelles de la capitale. La fatigue, le stress, la souffrance, le froid, le poids, la peur. Bien des facteurs réduisaient le potentiel du guerrier aguerri, et de tous les autres autour.

Jusqu'ici, Heisemberg avait plutôt bien tenu le coup. Tout le déroulé de la journée avait été éreintant, mais il s'agissait de tâches répétitives. Chercher les gens. Les conduire jusqu'aux portes de la ville. S'assurer qu'il n'y ait pas de problème en route, et les envoyer au loin. Recommencer. Mais désormais davantage poussé par la terreur -pas si- irrationnelle de ne plus avoir son apprenti en visuel ne serait-ce que quelques minutes qu'autre chose, il fallait dire que le Kuniois n'avait plus vraiment d'énergie à revendre, après tout ce temps passé sous les aléas de la nature. Les acrobaties qu'il avait dû livrées l'avaient esquinté suffisamment. Sans compter le poids mort dans ses bras qui, au lieu de lui faire pousser des ailes en le rappelant à son devoir fondamental, lui compliquait encore plus la tâche. La goutte d'eau qui faisait déborder le vase, en somme. Même si dans ce cas précis, on parlerait plutôt du torrent qui faisait déborder la rue.

Le brun ne voulait pas se voiler la face. La mauvaise foi, ça n'avait d'impact que sur les autres, si on était assez habile. Vladimir ne jouait pas vraiment sur la finesse, non plus. Alors cela lui arrachait d'accorder la moindre crédibilité à cette amère constatation, mais hélas ceci était l'entière vérité : il y avait actuellement un fossé entre ce qu'il était censé faire et ce qu'il était capable de faire. Le Chevalier d'Or détestait plus que tout ne pas pouvoir atteindre ses propres exigences. Pas lorsqu'il avait passé toute sa vie à se dépasser dans l'optique d'achever l'impossible. Mais il fallait aussi parfois se faire une raison et revenir les pieds sur terre. S'il trébuchait. S'il se retournait, s'il ralentissait maintenant. C'en était fini du matricule Heisemberg. Son armure traîtresse le plomberait définitivement. Et c'était d'autant plus inacceptable qu'il était en charge de la situation. Quel commandant digne de ce nom abandonnerait ses camarades ? L'analogie était de mise. Tout comme l'énergie du désespoir pour continuer inlassablement à travers cet enfer glacé.

Ses poumons le brûlaient, son souffle court et sa gorge sèche le fatiguaient encore plus vite. Ses jambes criaient à la torture. Chaque pas claquant sur le pavé faisait courir une douleur le long de ses membres. Ses bras s'engourdissaient à vue d'oeil. Par deux fois, l'innocent enfant qui résidait en leur creux faillit glisser inexorablement. Le père de famille avait dû assister à ces moments difficiles, puisqu'il œillait sans cesse l'homme qui s'était porté garant de son fiston. Veldar fulminait, prêt à lui arracher la tête. Nul doute que s'il n'avait pas déjà les mains prises, le confiseur aurait déjà arraché sa progéniture de l'emprise du guerrier, quitte à le bousculer par terre et le condamner. C'était détestable, mais Vladimir n'aurait rien pu faire dans cette éventualité, parce qu'il savait très bien quelle place sa vie occupait à l'échelle du groupe. Et même si c'était naturel, même si c'était normal, il haïssait cela. Il haïssait pour une fois son rôle de gardien et de guide. Si quelqu'un venait à disparaître lors cette fuite, ce serait automatiquement lui. Et Vladimir avait peur de mourir. Mourir en Chevalier d'Or, échouer. Comme son paternel.

C'est pourquoi quand Artemis, le si touchant et stupide Artemis, stoppa la progression du groupe en raison d'un Pokémon prisonnier des décombres, c'est comme si quelque chose s'était brusquement cassé en deux dans l'esprit de son mentor. Un 'crac', un déclic mental, une fulgurance à la fois douloureuse mais d'une certaine façon revitalisante. L'épéiste savait qu'il était sur le point de commettre une bourde monumentale. Il le pressentait dans ses berlingots, que ce n'était pas du tout la marche à suivre. S'il s'était contenu, assagi jusque là, c'était bien parce que garder la tête froide était la seule condition qui allait pouvoir les sortir de là. Alors changer maintenant n'allait certainement pas régler la situation !

Mais la pression était devenue soudainement beaucoup trop forte. Tout ce qui s'était accumulé depuis le début de la mission lui revenait en pleine tête à puissance décuplée. La halte précipitée de son corps rajoutait encore une couche dans son esprit. Son sang ne fit qu'un tour, et même la violence du vent n'était pas suffisante pour contenir la colère bouillonnante, la rage ardente qui explosait à chacun de ses mots.

« Est-ce que tu te rends seulement compte de ce que tu dis ? Ce que tu es en train de faire ?! On a des civils sur les bras et-Et tu crois que c'est le moment de nous faire perdre du temps ?! Tu te fous de ma gueule ! »

Jamais le ton du paladin n'avait été aussi acerbe envers son écuyer. Mais Vladimir, tout simplement aveuglé par un tourbillon d'émotions, ne pouvait même pas saisir la portée de ses paroles pour commencer. Pas tout de suite.

« T'as envie qu'on crève ici ? Il est déjà condamné de toute façon, ton Pokémon ! Il est coincé et blessé, et on peut rien y faire ! »

Dans ses bras, le jeune garçon commençait à gigoter et à pleurer, décidément effrayé par l'homme qui tenait littéralement sa vie entre ses mains. Veldar commença à s'approcher avec une expression meurtrière sur le visage, mais heureusement sa femme intervint plus rapidement.

« Monsieur, » commença-t-elle d'une voix tremblante. Elle aussi avait peur du Chevalier d'Or, « Nous sommes conscients que vous ayez raison. Mais par pitié, cessez cet accès de violence, vous traumatisez notre fils ! »

Visiblement ulcéré par la remarque, le chevalier Heisemberg réagit immédiatement par un acte inconsidéré. Il lâcha purement et simplement son fardeau, qui réussi miraculeusement à se réceptionner sans problème. Le geste choqua probablement tout le monde, car même le paternel en fut un instant les yeux écarquillés. L'enfant, lui, ne perdit pas de temps pour aller courir vers les jupons de sa mère, complètement dévasté par les sanglots. Pour sa part, le Chevalier d'Or se remit à aboyer agressivement, se sentant lentement acculé des deux côtés réticents.

« Vous, vous restez en dehors de ça ! Vous voyez pas que j'essaie de vous sauver les miches ?! Alors fermez-la ! »

De soudaines giclées d'eau l'avertir juste à temps pour intercepter une attaque en traître. Le guerrier blanc fit volte-face afin d'intercepter un coup de poing qui lui serait arrivé dans le visage. C'était plutôt facile, puisque le confiseur tenait sa petite fille d'un seul bras. Mais cet acte hostile était tout simplement une déclaration de guerre. Tout était permis.

Vladimir écarta le bras de l'autre homme d'un brusque mouvement sur le côté, se retenant de peu de répliquer, s'il n'y avait pas eu la mioche en jeu. Le commerçant recula d'un pas, mais il n'hésita pas à cracher par terre en raffermissant sa prise sur sa fille. Il en avait fini avec ces deux guignols, et il n'hésita pas à donner voix à son état d'esprit. Une voix dangereusement franche et acérée.

« Raisonnez le gamin, ou nous nous tirons sans vous ! Rien à foutre que vous soyez chevaliers ou je sais pas quoi, vous êtes une enflure ! »

La soudaine menace et insulte fit renifler le Chevalier d'Or, apparemment épris d'un cruel amusement.

« Faites ça, et vous courrez à votre perte. »

Le brun n'attendit pas pour se retourner et faire les quelques pas restants pour se retrouver face-à-face avec Artemis. Veldar lui avait répliqué de se bouger le cul, mais Vladimir ne l'avait point gracié d'une réponse, son attention toute focalisée sur son apprenti. C'est qu'à peine arrivé devant, le paladin saisit suffisamment fort le bras du jeunot pour le faire grimacer. Le militaire était on ne peut plus grave et sérieux. Il présageait déjà l'effort surhumain que cela allait lui demander de se remettre en pleine course. Le jeune homme n'en pouvait tout simplement plus.

« On se casse. Il y a des vies plus importantes que d'autres à sauver. Donc tu vas te dépêcher de faire ce que je te dis et nous conduire vers la sortie. »

Pas de place à la négociation, le vétéran était catégorique, et son regard autant que son ton froids en étaient preuves irréfutables. Sa colère était temporairement retombée, parce que c'était chose exténuante de mettre toute son âme dans ses beuglements. Mais cela n'enlevait rien à la confusion de son esprit qui faisait ressortir son impatience, mais aussi un petit côté peur panique. Vladimir n'arrivait pas à appréhender la situation à son propre niveau. Il ne voulait pas chercher à comprendre, juste passer à autre chose. Artemis était un obstacle à la progression de leur sauvetage. L'écuyer allait devoir se rentrer ça dans le crâne et obéir. Il le fallait.

La tension était à son comble, et nul doute que la suite des événements ne serait guère réjouissante.

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Message Sujet: Re: [MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon]   [MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] EmptyLun 14 Oct 2019 - 16:12


► Mission - Des Survivants

[MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] Pb20
Je ne m’attendais vraiment pas à ce genre de réaction. Je viens de me prendre une tempête en pleine face, peut-être plus puissante encore que celle qui est le théâtre de nos vies actuellement. En toute humilité, je voulais simplement sauver ce Pokémon coincé et livré à son propre sort. Jamais je n’ai voulu mettre en danger qui que ce soit. Il n’aurait suffi que de quelques tours de bras pour le sortir de là. Mais non. Lord Heisemberg n’est pas d’accord avec moi. Il est plein de colère, ses yeux me lancent des éclairs tandis que sa voix perce les flots. J’en reste sans voix. Je suis incapable de faire un geste, quel qu’il soit. Mon regard soutient celui de mon supérieur mais mon esprit est déjà ailleurs.

Jamais une dispute n’a éclaté entre nous. Jamais. Je n’ai jamais eu le courage, ou la volonté, de m’interposer entre mon mentor et ses envies. Quand des choses semblables arrivaient, c’était dans un contexte léger, voire détendu. Comme par exemple, et je m’en souviens comme si c’était hier, la patrouille en ville et l’histoire de l’auberge. Ce jour-là, Lord Heisemberg avait envie d’une pause et d’un ou plusieurs rafraichissements. Je l’ai retrouvé un peu malgré moi, même si j’étais réellement à sa recherche. Je n’étais pas d’accord avec sa façon de faire, alors j’ai pris sur moi et j’ai continué la mission en solitaire. Par la suite, mon mentor est venu me voir pour reprendre le travail. J’ai reçu son respect ce jour-là.

Mais aujourd’hui, sous la rage de la tempête, l’ambiance est bien différente. Je n’aurais jamais imaginé que mon intervention prendrait de telles proportions. Mais si je l’avais su, est-ce que j’aurais laissé le Pokémon à son sort ? J’en doute. Ma raison est cette petite voix qui me pousse au conformisme, à obéir à tous les ordres que l’on me donne. Pourquoi ? Est-ce parce que je suis un simple fils de commerçant ? Je n’ai pas de titre ni de richesse, mais je n’en reste pas moins un être humain. Tout comme ce Pokémon piégé reste une vie aussi précieuse que celle de la famille à sauver

Est-ce que je suis aimable avec tout le monde parce que c’est ma condition qui le veut ? Est-ce que pour réussir dans la vie, je dois agir en parfait soldat ? Je commence à me poser ce genre de questions de plus en plus souvent. J’ai parfois des impulsions, comme lorsque je me suis dressé contre un supérieur à peine entré dans l’armée. Il battait un Pokémon jour après jour, alors j’ai craqué. Je l’ai défié, j’ai tenu bon. J’ai pensé que c’était la meilleure chose à faire et que pour une fois, une fois seulement, Artemis Fendragon sortirait du moule. Pour la bonne cause.

Mais les évènements d’aujourd’hui sont tels que j’ai l’impression de changer. Mon comportement change. J’ai désobéi une première fois en quittant mon poste pour aller chercher Papa. La seconde fois, je devais quitter la ville mais je ne l’ai pas fait. Pourquoi ? Parce que je voulais écouter mon cœur plutôt que ma raison. Lui me dictait de partir à la rescousse de Lord Heisemberg. Je l’ai fait. Pour l’aider, et pour aider les civils. J’ai désobéi.

Mais voilà que je me retrouve face à un mur hurlant et impénétrable. Sous mes yeux, un spectacle se joue et je ne le regarde même pas. Je cesse d’écouter les cris des personnes devant moi. Ni le Chevalier d’Or, ni le paternel furieux n’attirent mon attention. Je suis perdu dans mes pensées alors que le Déluge gronde sur nos têtes. Mais je suis pris entre deux feux, que je le veuille ou non. Encore une fois, j’ai une décision à prendre et elle sera lourde de conséquence. Artemis doit devenir un chevalier respectable, outil de la justice. Mais pour cela, quel chemin est le plus judicieux ?

Je retourne plusieurs fois le problème dans mon esprit. D’un côté, il me serait aisé de tenir ma langue et de fuir avec les habitants. Après tout, c’est la mission que j’ai choisi d’endosser sans que personne n’ait à me le dire. Alors la moindre des choses serait de respecter mes engagements. Je dois veiller à la sécurité de cette dame, à celle du père de famille et à celle des enfants… Je suis le guide au travers du rideau de pluie. Et pourtant, je n’arrive pas à me convaincre que c’est la meilleure chose à faire. Je pèse le pour et le contre.

Le contre, c’est simple. Un Pokémon innocent et condamné se trouve bloqué sous des décombres. Il est seul, fatigué et esseulé. Le constat est clair pour moi : si personne ne lui vient en aide, il finira ses jours aujourd’hui même. Dans d’atroces souffrances. C’est un Pokémon qui ne peut presque plus bouger. Il est seul. Il n’a pas forcément les outils nécessaires pour se sortir de cette situation. Pourtant, on m’ordonne de l’abandonner. Mais… Je n’en ai pas envie. Mon devoir est aussi de venir en aide aux Pokémon. Pourquoi un humain aurait-il plus de valeur qu’une créature magique ? Je ne suis pas d’accord. D’autant plus qu’il est perdu sans aide extérieure. Cette famille-là, elle peut encore s’en sortir. Les portes de la ville ne sont pas très loin, et avec un peu de courage, ils finiront bien par réussir.

Mais j’hésite encore. Des arguments par-ci, des arguments par-là.

Lord Heisemberg entre aussi dans l’équation, malheureusement. Sa voix colérique résonne encore dans mon crâne. Si je lui désobéis, j’ai peur de m’exposer à sa fougue. Pour peu et je pourrai perdre mentor et espoir de devenir un chevalier de renom. Toutefois, je me demande… Cela a-t-il vraiment de l’importance pour le moment ? Non. Pas quand des vies sont en jeu. Y compris celle du Pokémon. Bon… J’inspire un bon coup et je prends ma décision.

IL peut se charger de les conduire en sécurité. Quant à moi, j’ai un autre devoir à accomplir.

« Je ne viens pas. »

[MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] Tneo

Moi aussi, je peux avoir l’air catégorique. Je revois encore la scène où je faisais face à un instructeur et contre lequel je me suis dressé.

« Vous êtes en mesure de gagner les portes à présent. C’est par-là, puis à gauche et encore à gauche. J’ai un Pokémon à sauver. Puisque personne ne va le faire. »

[MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] 5agg

Sans un regard pour Vladimir, je me tourne vers ma cible. Je commence à avoir peur l’espace d’un instant. Mais pas du danger qui se présente. Mais plutôt de l’homme qui trône dans mon dos. Je l’ai sûrement vexé. J’ai désobéi. J’assume. Je sauve le Pokémon, et je verrais bien par la suite.
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Message Sujet: Re: [MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon]   [MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] EmptyVen 18 Oct 2019 - 7:02

[MINI-EVENT/MISSION] Des Survivantsft. Artemis Fendragon

Dire que Vladimir venait de se prendre une claque en pleine face n'était encore qu'un doux euphémisme à ses oreilles. Et le vent n'était même pas l'élément pris en compte dans la comparaison, malgré la tonitruance dont il faisait preuve en déferlant sur tout Kuni. Non. La scène de la baffe était métaphorique. D'ailleurs, cela s'apparentait davantage à un bon coup de genoux dans les côtes, tant le Chevalier d'Or en avait le souffle coupé, les yeux écarquillés. Le vétéran était tout simplement raide comme un piquet. Son cerveau avait beaucoup de mal à analyser la situation actuelle. C'était comme un blocage psychologique, un frein d'urgence. Et ce, pour tellement de raisons différentes… Toute colère, toute précipitation avait quitté l'âme du guerrier en armure. Ne restait qu'un vide glacial, seulement ébruité par le ricochet de la pluie sur ses plaques autrefois immaculées et radieuses.

Artemis lui avait déjà tourné le dos, ses bottes métalliques claquant en rythme sur le pavé. Pendant un instant, Heisemberg ne pouvait que fixer la silhouette rétrécissante de son apprenti, n'arrivant à rien dire, ni faire. Et d'un seul coup, un déluge de pensées aussi violent que la mer déchaînée l'assaillit de toute part. C'est qu'il prit même un pas en arrière tant il était abasourdi. Rien ne se passait comme prévu. Son plan de retraite tombait complètement à l'eau. Le contrôle était en train de lui échapper chaque seconde passante alors qu'il était censé être le plus apte à diriger le groupe. Le coeur de Vladimir était crevé par tellement de choses à la fois que la tête lui tournait. Il y avait bien Veldar qui lui demandait des nouvelles de la confrontation, mais le militaire était dans l'incapacité la plus totale d'articuler le moindre son. Au vu du ton urgent du paternel, celui-ci avait de toute façon dû tirer sa propre conclusion en observant l'échange. Non pas que le paladin en avait quelque chose à faire.

Les mots de l'écuyer… Le brun n'avait jamais entendu autant d'hostilité de sa part. Fendragon avait d'ordinaire la patience d'un saint. Alors le constat était simple : Vladimir avait, pour la première fois dans toute l'histoire de leur coopération professionnelle, finalement réussi le macabre exploit de pousser le Cornichon à bout. Et cela, dans les pires conditions possibles et inimaginables. Bravo ! Une sacrée prouesse à rajouter au palmarès d'incompétence du Chevalier d'Or ! C'est qu'il semblait les accumuler en nombre, ces derniers-temps ! La voix dans son esprit ne voulait pas s'arrêter d'ironiser la situation critique, c'était extrêmement perturbant et légèrement effrayant. Vladimir n'avait pas l'habitude de ressentir le remord, mais dans ce moment étrangement lucide, il était presque convaincu que l'auto-dérision sardonique était un mécanisme involontaire pour lui ouvrir ses yeux sur sa propre et amère culpabilité. Le guerrier n'avait pas le pouvoir d'empêcher la voix qui revenait en force de continuer, elle qui s'était tue pendant de si longues années.

La forme y jouait pour beaucoup, mais c'est surtout le fond des paroles du jeune écuyer qui le mettait à mal. Des phrases abruptes, piquantes et pourtant si froides. La toute dernière en particulier avait marqué son petit effet. C'était évident que l'instructeur aguerri avait été piqué au vif et vexé par la critique à peine voilée, l'accusation à peine dissimulée. Mais ce qu'il y avait d'intéressant à noter, c'est que le sentiment d'injustice qu'avait ressenti Vladimir en entendant cela se confrontait longuement à sa culpabilité naissante. Une si petite prise de parole, et pourtant Artemis remettait en doute beaucoup de choses et questionnait implicitement la morale de son supérieur. Ou du moins, c'était l'effet escompté sur le paladin en personne. Le militaire faisait-il honneur à son grade en abandonnant ce Pokémon, ou le salissait-il ? Y avait-il effectivement une hiérarchie des vies ? Fallait-il suivre son coeur, ou sa morale ? Les sous-entendus étaient graves, volontaires ou non.

Pour le Kuniois, la réponse était claire et limpide : il n'en avait rien à faire de la pauvre bête, son objectif premier était d'évacuer les civils. Même après la rebiffe d'Artemis, Vladimir n'avait pas changé d'avis. Mais c'est la que la culpabilité rentrait en compte. Par son intransigeance, le Chevalier d'Or mettait en danger son disciple, parce qu'il était lui aussi déterminé à aller jusqu'au bout de ses pensées. Le petit jeu de savoir qui allait courber l'échine le premier était enfermé dans un statu quo, et c'était une très, très mauvaise nouvelle. Plus le temps passait, plus l'agitation des citoyens et celle de la tempête redoublait d'intensité. Heisemberg n'attendait que cela de pouvoir les conduire à l'abri, et à présent, il en était parfaitement capable. Mais ce sauvetage devrait se faire au détriment de celui d'Artemis, qui risquait gros à vouloir déplacer les débris et libérer un Pokémon acculé et blessé. Et il n'y aurait personne pour l'aider, ni le soutenir. Alors non, il était hors de question de l'abandonner à son sort. Quitte à s'avouer vaincu le premier. Mais était-ce si important dans une situation comme celle-ci, finalement ?

Cela ne lui faisait pas plaisir, bien sûr que non. Perdre son temps avec un condamné à mort était un concept que Vladimir ne pouvait pas assimiler, et n'assimilerait probablement jamais. Surtout pas quand il y avait d'autres priorités en jeu. Mais pour une fois, le brun était prêt à concéder son jugement pragmatique et rationnel, celui qui lui procurait d'ordinaire la victoire ou la vie sauve. Son instinct lui hurlait de fuir à toute vitesse, et il lui fallut beaucoup de volonté pour ne pas céder à la pression. Le militaire était en rogne, perdu, confus et surtout apeuré. Ce qu'il s'apprêtait à faire allait à l'encontre de tout ce qu'il a toujours défendu, de tous les principes qu'il a pu suivre dans sa vie. La seule chose qui avait encore de valeur à ses yeux était ironiquement la première caractéristique de tout chevalier digne de ce nom : sa vie avait moins de valeur que celle des autres. Moins de valeur que celle des civils. Que celle des femmes et des enfants. Alors en plus d'être son apprenti, le jeune Artemis passait avait tout, peu importe la raison.

Peu importe si l'écuyer venait de lui désobéir. Peu importe s'il venait de remettre en cause son grade. Peu importe s'il faisait sa tête de mule, stupide et inconsciente. Peu importe s'il les retardait encore plus dans la tempête… Peu importe s'il ne voyait plus Vladimir comme un modèle. Peu importe s'il détestait Vladimir.

La vie du mioche était ce qu'il y avait de plus précieux. Heisemberg n'avait pas de famille, ni d'amis. Artemis avait encore Herald. Le brave Herald qui venait déjà de tout perdre une première fois. Le guerrier n'allait certainement pas laisser le fiston à son triste sort. Ni aujourd'hui, ni jamais. C'était une promesse. Il ne supportait pas de le mettre en danger. Il ne supporterait pas de le perdre.

Ses jambes piquèrent soudainement un sprint en direction de l'action. La fatigue revint au galop, tout comme la souffrance dans ses membres, mais sa décision était prise et aucun retour-arrière n'était possible. Artemis était déjà affairé à déplacer les déchets, mais il était évident que le jeune garçon était en galère. C'est que le monticule était assez imposant, puisqu'il découlait directement d'une maison à moitié effondrée. Une alarme sonna immédiatement dans l'esprit du combattant, mais elle n'eut aucun effet sur sa course. Rien ne pouvait le détourner de son objectif.

Une fois proche, Vladimir ralentit et tira sans ménagement son écuyer en arrière, manquant même de le faire trébucher avant de le stabiliser en posant fermement ses deux mains sur les épaules du plus jeune. Nul doute le vert avait été pris au dépourvu et en restait interdit le temps d'analyser la situation. Pendant quelques secondes, seule la pluie tout autour résonnait et bougeait dans l'espace mitigé. Le contact visuel était absolument déchirant. Plus aucune trace de fureur n'animait le regard du vétéran. Il ne restait plus qu'une profonde tristesse. Le Chevalier d'Or était tellement, tellement désolé.

« Pars. »

Sa voix avait perdu de sa puissance puissance et véhémence, heureusement que la proximité rendait possible toute communication. Cela sonnait tellement insuffisant à ses oreilles, et pourtant Heisemberg s'émerveilla un instant qu'un simple mot pouvait contenir autant d'émotions. Il ne s'était jamais connu aussi sentimental de toute sa vie. Le message était pourtant clair avec cette faible injonction : il se chargeait de sauver le Pokémon, et Artemis avait intérêt à sauver son cul. Pas l'inverse.

Le pauvre jeune homme était certainement abasourdi et choqué par un tel retournement de situation, surtout de la part de son précepteur lunatique, ce qui expliquait son manque de réaction immédiat. Ce qui n'était absolument pas le cas du tuteur aguerri, qui crut bon de mettre les bouchées doubles tant il paniquait à l'idée que le garçon allait à nouveau lui désobéir. D'un geste brusque, Vladimir repoussa violemment son précieux petit Cornichon. Un geste qui lui fit mal au coeur, mais qui était nécessaire.

« Qu'est-ce que tu attends ?! Dégage ! ALLER ! »

Le brun aurait pu spéculer longtemps sur ce qui engendra enfin le changement d'avis du jeune soldat. Etait-ce son autorité nouvellement trouvée qui avait fait mouche ? Fendragon avait-il finalement ouvert les yeux avec cette altercation ? Prenait-il subitement peur de la situation délicate dans laquelle il se trouvait ? Ou avait-il obéi par respect pour son supérieur ? Vladimir n'était certainement pas dans sa tête, mais il ne lâcha pas le jeune homme du regard une seule seconde tant qu'il lui faisait encore face. Cette fois-ci, la volonté de l'épéiste blanc ne plierait pas, c'était évident même pour le garçon agité.

Le Chevalier d'Or attendit donc que le groupe ne se remette en route et ne commence à disparaître de son champ de vision pour se mettre à la tâche, se débarrassant des débris les plus légers en premier. Le vent hurlait dans les rues de Venovos, et Vladimir se retrouvait à nouveau tout seul, dans le froid, la fatigue et la douleur la plus complète.

Il n'oublierait pas de si tôt le regard horrifié et hanté que lui avait lancé son écuyer avant de partir.

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Message Sujet: Re: [MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon]   [MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] EmptyLun 21 Oct 2019 - 13:01


► Mission - Des Survivants

[MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] Pb20
Une fois de plus, je pense que Papa aurait mentionné le fait que je puisse être trop borné. Il n’aimait pas que je prenne des décisions lourdes, même si ces dernières étaient en faveur de la justice. Plusieurs fois, il m’a rappelé à l’ordre avec douceur, comme le font les pères qui aiment leurs fils. Mais je n’y peux rien. Je ne peux pas faire semblant et me mentir. Je dois croire en ce qui me semble le plus logique et le plus juste. Si je risque de décevoir ? Certainement. Est-ce que je veux me décevoir ? Non. Maman a toujours dit qu’il fallait avoir des convictions et s’y tenir. Elle voulait que je sois un chevalier digne de ce nom, prêt au sacrifice si besoin. Bon… Peut-être que ce n’est pas exactement ce qu’elle aurait voulu. En tant que mère, j’imagine que ce n’est pas un concept qu’on aime aborder. Mais… Je n’oublie pas ses échanges avec moi. Croire en ses rêves et ses idéaux, c’est ce qui fait de nous une personne.

Alors je n’abandonnerai pas ce Pokémon. Qu’importe si je passe pour un… Un je ne-sais-quoi aux yeux de mon mentor. Qu’importe si je risque de me blesser pendant le sauvetage. Je veux sauver ce Pokémon, c’est l’idée à laquelle je m’accroche dans cette incroyable tempête. Lord Heisemberg est capable de mener la famille en sécurité. Puisque cela lui tient à cœur, je ne peux pas chercher à le raisonner. Du moins, j’ai essayé. J’ai échoué. Mais ce n’est pas grave. Nous avons chacun nos buts à atteindre, notre propre façon d’être. C’est ce qui nous distingue. Tous les deux, nous choisissons ce qui nous semble être le plus juste. De mon côté, je ne peux pas abandonner une vie, innocente ou non. Pokémon ou humaine. Cela n’a pas de sens réel à mes yeux. Le plus important, c’est que quelqu’un est en danger imminent. Si personne ne fait rien, alors elle est condamnée. Quant à mon mentor, il s’accroche à l’idée qu’il doit réussir sa mission. Il doit amener ces gens à destination. Heureusement, nous sommes deux, ce qui permet de simplifier la tâche.

Ainsi, je me mets au travail. Je ne regarde ni Vladimir, ni la famille. Je suis focalisé sur mon devoir alors que la pluie s’acharne sur nous. J’entends le Pokémon gémir, je dois me dépêcher. Je ne sais pas vraiment par où commencer, évidemment… Il y a eu une coulée de boue et l’effondrement de la maison. Mais ce n’est rien. Pour un écuyer, il faut savoir faire face à tous les dangers ! Avec un peu de courage, je devrais être en mesure de savoir quoi faire… Hum… Je dois déplacer cette pierre en premier. Voilà. Maintenant, c’est ce tissu qui me gêne. Je crois qu’il servait à cacher du soleil… J’aimerai que le soleil soit avec nous.

Bon. C’est sûr que devant tout ce bazar, je ne paie pas de mine. Mais je ne vais pas renoncer pour si peu. J’espère juste que le Chevalier d’Or va continuer son chemin. D’ailleurs, je devrais peut-être m’assurer qu’ils soient tous partis ? Mais- Oh ! Je suis surpris par la prise de mon mentor, qui termine en m’éjectant en arrière. J’ai du mal à rester debout, mais je parviens tout de même à ne pas tomber. Mince, il aurait pu prévenir ! Oh, le voilà qu’il me prend fermement par les épaules. Je ne sais pas trop quoi penser de son regard… Il n’a pas l’air en colère. En fait, je pense que c’est tout l’inverse. Et c’est à ce moment-là que je sens mon cœur qui vacille.

Je reste sans voix, tandis qu’il m’ordonne de partir. Je… Ce n’est pas ce qui était prévu ! Je devais m’occuper du Pokémon ! Et pourtant, je ne parviens pas à répliquer. Mes yeux émeraude sont figés sur ceux, couleur ciel, de Lord Heisemberg. Est-ce que j’ai seulement le droit de désobéir une nouvelle fois ? Est-ce que ce serait une solution ? Je n’ai pas vraiment le temps d’y réfléchir. Cette fois, le chevalier à l’armure souillée hausse le ton. Cette fois-ci, je comprends que la discussion est close. Ce n’est pas à cause de mon statut que je suis prêt à obéir… Mais c’est ce regard. Ce terrible regard de Lord Heisemberg. J’y lis une détresse sans nom. Je ne peux pas continuer à le défier. Cela lui donne bien trop de souffrance. Mais à moi-aussi, je m’en rends bien compte… Cet homme, il compte pour moi. Alors, même s’il me coûte de le laisser seul, je dois partir.

Je recule, m’éloignant de la poigne du chevalier. Je me retourne vers la famille confuse d’un geste. Ils ont des yeux ronds comme des billes de verre. Ils attendent de savoir quoi faire, sous cet orage surnaturel. Eux aussi, ils souffrent. Bien. Ma décision est prise. J’articule un faible « nous partons » à leur attention. Ma voix se brise, et elle est à peine audible sous les flots. Est-ce à cause du froid ? Ah ah… Qui pourrait croire une chose pareille…

La famille commence à bouger, je les guide. Tout à coup, le garçon vient prendre ma main. Il me glisse un sourire des plus innocents. C’est parce que je l’impressionne, me confie-t-il… Il n’y a vraiment pas de quoi l’être, mais je ne peux pas lui enlever l’espoir qu’il a. Je me charge donc de tous les conduire à bon port. Nous nous hâtons vers les portes de la ville. Je me sers de mes repères spatiaux pour retrouver le chemin. La pluie ne nous vaincra pas.

Bien… Nous y sommes. Enfin. J’explique la situation à plusieurs soldats, surpris de me voir avec des civils. La mission est accomplie. La première mission est accomplie. Je dois encore retrouver Lord Heisemberg pour lui prêter main-forte. J’aperçois Papa au loin… Il attend mon retour pour quitter les lieux. Désolé Papa. Je serais vite de retour. Mais alors que je prépare à repartir, je sens une pression sur mon poignet. Je me retourne. C’est un soldat qui me tient le bras. Il ne me veut pas me laisser repartir.

« Le Chevalier d’Or, Vladimir Heisemberg, est encore dans les rues ! Je dois l'aider ! »

[MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] Tneo

Je hurle pour qu’on m’entende. Et aussi un peu à cause de la colère, je pense. Mais l’autre n’est pas décidé à me laisser tranquille. Il renforce sa poigne. Un collègue arrive, pour m’empêcher toute retraite.

« Arrête Artemis ! Ton père t’attend ! »

Je suis surpris d’entendre mon prénom de la part de l’un deux. C’est rare. Mais cela n’a que peu d’importance. Ils ne m’empêcheront pas de revoir mon mentor ! Je commence à me débattre. En vain. Il semblerait que ce soit perdu d’avance. Je maudis ma faible constitution. Avec un peu plus de force, j’aurai pu me dégager. Ils m’emmènent voir Papa. Je déglutis une fois face à lui. Il n’a pas bonne mine, malgré l’illumination de son visage en me voyant. Mon cœur se serre une seconde fois. Je ne peux pas abandonner Lord Heisemberg de cette façon… Mais mon père a besoin de repos. Il a besoin de partir. Il me traîne comme un boulet. Je me résigne enfin. Personne ne me laissera retourner dans Vénovos.

Je ne peux pas rejoindre mon mentor. Pas cette fois-ci. On me fait monter dans la charrette avec Papa.

Je ne peux pas détacher mon regard des murs de la ville. Mais nous partons. Je vois les murs devenir de plus en plus petit. Puis, ma vision ne distingue presque plus Vénovos. Plus les secondes passent, plus je m’éloigne de Lord Heisemberg.

Mais je suis incapable de le rejoindre.
De l'eau coule aux coins de mes yeux. Ou bien est-ce des larmes ?

Je… Je dois lui faire mes adieux. Pour le moment.

N’est-ce-pas… ?


FIN (pour moi)
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Message Sujet: Re: [MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon]   [MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] EmptyLun 21 Oct 2019 - 13:01

Le membre 'Artemis Fendragon' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


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Message Sujet: Re: [MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon]   [MINI-EVENT n°1/MISSION] Des Survivants - [Artemis Fendragon] EmptyVen 1 Nov 2019 - 16:44

[MINI-EVENT/MISSION] Des Survivantsft. Artemis Fendragon

Vladimir avait pris sa décision, à présent il devait en assumer les conséquences. Même si son armure était rendue tellement lourde par le battement constant de la pluie, son coeur se sentait plus léger à l'idée d'avoir fait le bon choix. Comme un poids qui se serait envolé de ses épaules, l'instructeur était soulagé de savoir Fendragon davantage en sécurité à l'extérieur de la ville. En temps normal, si cela avait été n'importe quel autre collègue en question, le Chevalier d'Or l'aurait laissé se débrouiller à la tâche sans faire le moindre état d'âme. C'est sûr, il n'appréciait pas grand-monde dans l'armée. Mais le brun avait confiance en ses coéquipiers pour gérer les situations de crise. Même si un événement d'une telle amplitude était totalement inédit, les chevaliers étaient formés pour acquérir des réflexes qui leur permettaient d'agir et réfléchir rapidement dans le feu de l'action. Une volonté de fer était nécessaire pour ne pas tout plaquer au plus vite et s'enfuir les jambes à son cou. Il avait quand même failli céder à la tentation. Heisemberg n'était certainement pas un héros, et jamais il n'en sera un. Il en est bien conscient.

Mais pour Artemis, peut-être que c'était suffisant. Pour Artemis, Vladimir se rendait à présent compte qu'il était capable de faire beaucoup, beaucoup de choses insoupçonnées. C'est qu'il avait fini par l'apprécier à sa juste valeur, ce gamin-là. Cela faisait si longtemps que le paladin n'avait pas ressenti autant d'affection pour quelqu'un, qu'il avait oublié le genre de sensation que cela pouvait procurer d'agir pour le compte d'un autre, plutôt que de suivre son propre égoïsme. C'est pourquoi il avait perdu la main, qu'il ne réagissait peut-être pas comme il le fallait la plupart du temps. On ne pouvait décemment pas dire que le Kuniois ait pu faire preuve de beaucoup de sympathie à son égard dans le passé. Qu'il ait pu accorder autant de respect que méritait l'écuyer. Qu'il ait pu se comporter comme un mentor digne de ce nom, censé prendre à coeur le bien-être physique et mental de son apprenti. Et tout doucement, la présence du si poli, si bienveillant et vaillant soldat vert déteignait sur le renfermement de Vladimir. Une isolation qu'il avait pensé salvatrice depuis tellement de temps. Mais à présent que le militaire se retrouvait tout seul, son moral était en berne.

Alors même s'il se sentait un peu mieux après le départ du novice, la tension était toujours à son comble pour le Chevalier d'Or. Il ne pouvait pas se relâcher maintenant, il avait un dernier devoir à accomplir. Brique, poutre, pousser, tirer, déblayer, creuser. Chaque étape sapait de plus en plus les forces du militaire qui perdait patience. La seule chose que Vladimir avait en tête, c'était ce désir ardent de s'assurer que le Cornichon s'en était sorti en un seul morceau. Le guerrier ne savait pas s'il pourrait en dire de même pour lui. C'est que l'éboulement était conséquent, mais il comprit qu'il approchait du but lorsqu'il entendit les plaintes du Pokémon coincé. Hors de question d'abandonner après tous ces efforts. Et pourtant, c'était beaucoup trop difficile, trop pénible de se forcer à mettre les bouchées-doubles. Heisemberg pouvait voir de la fourrure blanche, à présent. La créature semblait dotée d'une longue et fine queue terminée par une touffe verte. Un indice qui ne disait malheureusement rien à l'humain, qui put au moins distinguer une petite ouverture menant au corps piégé à travers les débris. C'est là que les choses allaient se corser.

Sans aucun moyen de connaître l'état du blessé, Vladimir allait devoir compter sur la chance de Leveinard quant à la réussite de ce sauvetage. Si la bête était dans l'incapacité de bouger, et ce alors-même qu'elle est clouée par un obstacle, le jeune homme ne parviendrait pas à la déloger tout seul. Encore fallait-il qu'il parvienne à soulever la poutre en question. Il avait beau prendre quelques minutes de repos, le soldat savait qu'il était loin de ses capacités optimales, et que cela allait certainement lui coûter cher. Inspirant un grand coup, Heisemberg se prépara à saisir la grosse bûche mouillée pour pouvoir la soulever. Trois, deux, un… Aller ! Ses bras tremblent immédiatement sur la pression, mais il tient bon, malgré un grognement d'inconfort. Il tente de crier quelque chose au Pokémon, si celui-ci peut au moins le comprendre, pour le pousser à sortir des décombres. Les secondes défilent, ses bottes courent un grand risque de glisser sur le pavé humide. Bientôt, les gouttes de sueur se mêlent à celles de pluie et Vladimir se retrouve de plus en plus en difficulté. Avec une exclamation soudaine, le paladin relâche sa prise et se laisse tomber en arrière, le souffle haletant. Rien à faire, le Pokémon ne peut pas bouger !

Cette unique tentative était suffisante pour décourager totalement le Kuniois, qui fixait à présent le bout de bois avec une expression meurtrière. Le Chevalier d'Or attendit un peu avant de se relever, bien trop conscient que son corps était finalement arrivé à ses limites. Mais il ne pouvait pas s'arrêter maintenant. Artemis lui avait fait confiance pour mener à bien ce sauvetage, alors Vladimir allait réessayer autant de fois qu'Arceus le lui permettrait. Lentement, il se remit en position fléchie sous la poutre et commença à se relever, imitant à l'identique son approche initiale. Hélas, la force exercée était si intense que le chevalier ne tint même pas deux secondes avant de reculer à nouveau. Ce qu'il avait mal ! De son côté, le Pokémon semblait conscient que l'on essayait de lui porter secours, puisqu'il redoublait en gémissements. Mais ni l'un, ni l'autre ne trouvait la force nécessaire pour se tirer de ce mauvais pas. Le brun frappa soudainement un mur proche de son poing rageur. C'était assez inutile, vu que cela permettait d'évacuer un peu de frustration, mais en re-créait tout autant à cause du choc de douleur. Le paladin se laissa glisser contre la paroi et pencha la tête en avant, fermant doucement les yeux. Il devrait partir, tant que ses jambes pouvaient encore le porter. La déception de Fendragon en serait immense. Mais ne valait-il pas mieux cela plutôt que de ne pas revenir tout court ? Un vrai débat de morale.

L'espoir avait abandonné Vladimir. La volonté, la force, tout. Le Kuniois ne se sentait même plus capable de se lever, il était résigné à son sort. Ou du moins, jusqu'à ce qu'il entendit des bruits de course à travers la rue. Ses yeux pâles s'ouvrirent sur trois, non, quatre silhouettes se découpant sous le rideau de pluie. Artemis n'était tout de même pas revenu avec les Veldar, quand même ?! Cette simple perspective horrifique était suffisante pour le pousser sur ses pieds, même s'il manqua de tomber du déséquilibre. Heureusement, il ne s'agissait pas de civils, ni même de son apprenti. Une fois proche, un homme se démarqua au milieu de trois soldats inférieurs. Ah, Vladimir aurait pu reconnaître cette voix forte et endiablée entre mille. Un fin sourire se dessina sur son visage fatigué.

« Berg ! C'est ton petiot qui nous envoie ! Tu vas bien ? » Le personnage, qui ressemblait en certains points au Kuniois épuisé, s'arrêta à sa hauteur, faisant signe aux autres de faire de même derrière.

« Franchement, tu croies vraiment que je vais répondre à une question aussi stupide, Aldebar ? » Malgré l'irritation du principal intéressé, il est évident que Vladimir était soulagé par cette présence inopinée.

« Ha ! Tu aboies comme un Mastouffe, je prends ça comme un bon signe ! » Le dénommé Aldebar passa alors un bras sur les épaules de son compagnon en rigolant, ce qui lui valut d'être repoussé aussitôt sans grand ménagement.

« Ouaip ouaip, viens plutôt me filer un coup d'main au lieu de t''marrer. Faut déloger un Pokémon coincé sous cette poutre, là. »

Si le brun amorçait déjà un mouvement pour retourner au problème sur les bras, son collègue Chevalier d'Or eut vite fait de l'arrêter d'une poigne de fer. Heisemberg aurait bien rétorqué quelque chose s'il n'avait pas été surpris par le soudain air sérieux collé au visage de l'autre militaire.

« Toujours à revenir à la charge, hein ? Tu sais qu'à force de jouer les héros, ça risque de mal tourner pour toi ? Ou pour le petiot ? »

C'était la chose à ne pas faire, le point sensible à ne pas titiller. D'un seul coup, l'épéiste blanc fut animé d'un regain de furie qui lui permet de se dégager violemment de l'emprise. Aldebar semblait être habitué à ce genre d'explosion de colère, puisqu'il ne cilla pas. Ses lèvres étaient pourtant toujours étirée en une fine ligne, et son froncement de sourcils s'accentua légèrement tandis qu'il encaissait les aboiements de son camarade.

« Ta gueule ! Tu ne sais rien, rien du tout ! Si tu me vois en parfait petit Chevalier d'Or, en 'Héros' comme tu dis, c'est que tu n'as pas les yeux en face des trous ! »

Il semblait assez évident que les deux hommes étaient déjà passés par ce genre de débat dans le passé. Et que la question n'avait jamais été résolue jusqu'ici.

« Ce que je vois surtout, ce sont des actes qui parlent d'eux-mêmes. On me la fait pas, à moi. Berg, on a passé assez de conversations autour d'une bonne chopine pour savoir que la cause des Pokémon, tu n'en as rien à cirer. Donc il y a forcément un autre motif derrière. Et ça a quelque chose à voir avec ton écuyer. »

'Berg' inspira bruyamment pour signifier son désaccord. Pas avec la remarque en soit, mais par rapport au besoin ressenti de pointer l'évidence à l'oral. Aldebar était un vrai nigaud, mais le chevalier pouvait se montrer perspicace quand il s'y mettait. Il n'aimait pas du tout la tournure que prenait l'échange, et la suite allait justement lui donner gain de cause.

Vu que les laquais d'Aldebar commençaient à s'affairer à l'évacuation du Pokémon, les deux hauts gradés avaient tout le loisir du monde pour continuer leur discussion, youpi. Un sentiment et une ambiance largement appuyés par un soupir en provenance de son interlocuteur, qui ne perdit pourtant pas en détermination. C'est que la situation était critique, tout de même.

« Ce que j'essaie de te faire comprendre, c'est qu'il faut parfois faire une raison sur ses priorités. J'me doute bien que si t'es là, c'est pas de bonté de coeur, mais plutôt pour le petiot. Quand il nous a prévenu que tu étais encore dans ce foutoir, t'aurais dû voir sa panique ! J'ai fait aussi vite que j'ai pu, j'ai rassemblé quelques gars et on s'est lancé sur vos traces. J'sais que tu veux bien faire devant lui, mais c'est de la folie de rester à l'intérieur une minute de plus ! Soigner ton image devrait bien être la dernière de tes préoccupations, pourtant. Imagine un peu qu'il te soit arrivé un truc avant même qu'on n'ait pu te retrouver ! Qu'est-ce qu'il dirait, le gamin ? »

Vladimir ne pouvait décemment pas lui révéler que la véritable raison s'apparentait justement davantage à la désobéissance initiale de son écuyer, ce serait comme condamner le jeune homme avant l'heure. Alors le guerrier garda le silence, un silence froid et austère. Jamais il ne s'était confié à celui qu'il pouvait honnêtement qualifier de plus proche 'ami' au sein de ses collègues, justement parce que Aldebar avait cette manie à toujours vouloir du bon pour le guerrier blanc, même lorsque tout le monde -y compris Heisemberg lui-même- pensait qu'il ne le méritait pas.

Vladimir ne savait pas pourquoi son camarade s'entêtait régulièrement à vouloir lui faire changer sa vision des choses. Si le Kuniois se voyait dans une lumière négative, c'était pas par plaisir, mais parce que c'était la vérité. Alors, pourquoi, Aldebar ? Et pourquoi cela lui rappelait autant Artemis ? Pourquoi cela l'énervait-il à ce point… ? Cette première interrogation était au moins aussi vieille que le jour de leur première rencontre. La seconde était beaucoup plus récente, mais la comparaison apportait étrangement une étreinte au coeur du chevalier. Quant à la troisième, eh bien…

« Inutile de me faire la leçon, pauvre fou. Tu perds ton temps, comme d'habitude. Apprendras-tu seulement un jour à lâcher l'affaire ? Je sais comment mener ma vie, putain ! J'ai pas besoin de ton aide ! »

Le venin qu'il cracha arracha un nouveau soupir au pauvre Aldebar, qui accepta de se reculer de la joute verbale pour le moment. Mais avant de s'avouer définitivement vaincu pour cette fois-ci, le compagnon d'infortune avait encore un dernier conseil à prodiguer, bon gré mal gré.

« J'espère qu'un jour, tu parviendras à trouver quelqu'un avec qui tu pourras t'exprimer clairement. Tu en as bien besoin. »

La rage de l'épéiste s'évanouit soudainement comme neige au soleil. L'implication énorme derrière le sens de cette phrase était immanquable : Si Vladimir n'arrivait pas à faire suffisamment confiance à Aldebar pour s'ouvrir à ses sentiments les plus tumultueux, c'est qu'il ne faisait confiance à personne d'autre pour remplir cette tâche, pas même lui-même. L'entendre, aussi bien que le dire à haute voix, était une expérience plus que douloureuse. Le Chevalier d'Or était à nouveau rappelé à sa solitude permanente, celle qu'il avait côtoyée pour un bon paquet de temps dans sa vie, mais aussi celle qui avait failli très récemment réclamer sa vie si la cavalerie n'était pas arrivée à temps. La douce traîtrise laissait enfin apparaître de minuscules fissures sur l'orgueil permanent du guerrier.

Et si finalement, il n'avait jamais été maître de sa propre existence ? Lui qui avait toujours eu l'impression de s'être battu ardemment tous les jours, et s'il n'avait fait que subir son destin, après tout ? Parce qu'il était conscient d'être mauvais depuis trop longtemps, et pourtant il n'avait jamais ressenti auparavant le besoin de changer sa manière d'être. Il n'avait jamais amorcé le moindre mouvement pour se remettre dans le droit chemin. Pourquoi ? Pour quoi ? C'était quoi son problème ? Tout, il fallait bien le croire. Dès le début, son âme s'était mal développée. Et c'était presque impossible de changer après tout ce temps passé dans le faux, le mensonge et le déni. Surtout, il n'y avait vu aucun intérêt à changer. Jusque Artemis.

A présent, le soldat Heisemberg était tout simplement perdu. Trop de facteurs, trop d'imprévus, trop de retournements de situation. Vladimir voulait juste se jeter sur le premier matelas venu et s'endormir pour des semaines.

Aldebar revint doucement à ses côtés, voyant très bien que son homologue était secoué jusqu'au plus profond de son âme. Il entreprit de le guider jusqu'à la sortie de la capitale, les trois autres militaires déjà partis en avant avec le Pokémon blessé -un Queulorior-. Le voyage du retour se fit dans un sombre silence, avec Aldebar incapable de soulager la conscience de Vladimir, et Vladimir beaucoup trop désabusé pour réfléchir rationnellement. Si tel avait été le cas, il aurait été excessivement conscient du contact humain sur son armure. Il détestait cela, qu'on le prenne par le bras. Mais pour une fois, le Kuniois ne s'en trouvait pas particulièrement dérangé. La tempête battait frénétiquement, mais le coeur du guerrier était désespérément vide. Les preuves s'accumulaient qu'il avait toujours pris les choses de la mauvaise façon qui soit. C'était un sacré coup dur.

La suite des événements passa dans un flou quasi total. Si ses yeux avaient retrouvé un semblant de lueur avec l'espoir de revoir son apprenti, la triste nouvelle lui fut rapidement apportée par l'un des principaux responsables de l'évacuation qui alla rapidement à sa rencontre : Artemis était parti. L'écuyer était passé prioritaire pour accompagner son père, et parce qu'il avait apparemment beaucoup œuvré au dispositif (même si les officiers ne connaissaient pas encore l'étendue des détails, ce qui allait provoquer des grincements de dents une fois que Vladimir aurait rendu son rapport). Le Chevalier d'Or aurait dû se rendre compte qu'il en était mieux ainsi, mais la nouvelle ne faisait que renforcer l'étreinte glaciale qui régnait sur son âme. Tous ses efforts pour sauver le Pokémon (tous ses efforts pour voir rayonner le visage de son disciple) avaient été inutiles. Vains.

Heureusement, on lui permit de s'installer quelque part pour reprendre contenance avant de le cuisiner (ou bien, il avait manqué de s'écrouler lorsqu'il réalisa, pour de vrai, qu'il ne pouvait pas revoir son petit Cornichon et s'assurer qu'il allait bien). Dans le même temps, on lui rendit sa cape boueuse (il aurait peut-être dû remercier Aldebar pour le geste, mais… Non, Aldebar l'avait laissé pour s'occuper du Pokémon. Enfin, de ce que Vladimir avait compris. Alors qui ?). On commença à lui parler, lui poser des questions sur son état, sur ce qu'il avait fait (un interrogatoire de ses supérieurs ou une inspection médicale ? Il ne se souvenait plus vraiment.) Vladimir ne répondit pas, il ne savait pas à qui il avait à faire. Ou peut-être qu'il le savait, et juste qu'il s'en foutait. Tout ce qu'il savait, c'est que la pluie faisait un excellent substitut pour les larmes. Il n'y arrivait pas. Il était trop fatigué. Et vide.


~ TERMINE ~

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