Je te noies sous l'alcool et tu me laisses te saouler ? [pv Gale]

Aaah Ran, quelle ville ! Quelle ville de m*rde surtout ! Trop chaud, j'ai beaucoup beaucoup trop chaud ! Des hauteurs partout ! Des précipices ! Tout ce que je hais ! Mon airmure, Métallica, m'aide à passer la sensation de vertige, mais il va être vite fatigué, enfin il est assez endurant donc ça devrait aller ... Une fois que j'aurais posé le pieds à terre moi personnellement je vais craquer. Pourquoi il fallait que ce soit dans cette ville particulièrement, hein ?!

Je meurs dans donc sur le dos de mon Airmure de chaleur et de peur avant qu'il me délivre comme une lettre poisseuse à la poste Bekipan, je suis une petite plante déshydratée là, de mes dernières force je sors de sa captis ball mon partenaire de toujours pour qu'il m'arrose. Bon, il le fait avec un peu trop de force, parce que c'est Krutch, mais ça me réveille bien comme il faut ! J'ai envie de dormir moi quand il fait trop chaud, je suis une Dessie de nuit !

" Argh ! Rien ne vaut l'eau contre le soleil ! Mais évite de me faire flipper j'ai cru que t'allais retirer ma capuche !

Clac clac !

Pas de clac clac avec moi tyran ! Métallica tu veux te reposer dehors ou dans ta captis ? Dehors ? Comme tu veux mon beau, ne va pas trop loin quand même je veux pas rester ici plus que nécessaire. "

Je donnes tout de même une caresse à mon destrier avant de le laisser s'envoler. Bon, mon objectif maintenant, je sors un petit carnet rougeoyant avec les informations de la personne que je dois voir aujourd'hui.

Dans un bar où la porte est plus basse que la moyenne, forçant à se baisser si on veut pas se faire taxer le front, se trouve la personne que je dois rencontrer aujourd'hui. Il se trouve au comptoir plus précisément, drôle de déchéance pour un ex-militaire qui a mis sa vie sur la table pour celle des autres. Mon regard le jauge de haut en bas avant que je ne m'assois à côté de lui, gardant la capuche de mon ensemble en cuir de frison noir sur ma tête.

C'est vraiment lui qui a survécu à l'incident ? Au guet-apens causé par un groupe de braconnier et de leurs complices ? Peut-être. Le bar m'empêche d'avoir deux pokémons de libre en même temps, je me contentes donc de regarder Krutch avant de moi même commander à boire, du jus surtout, j'aime pas l'alcool. Ils peuvent se moquer s'ils veulent, en attendant moi j'ai canne à pêche et épée, et suis sûre d'être la plus adepte à m'en sortir si une bagarre éclate.

" Gale H. Dragmarr ? On m'a dit que je vous trouverais ici. "

Et je n'en revient toujours pas que j'ai du gratter les détails de cette information à Hiver ! Grrr ! J'en grognes rien qu'en y pensant ! Enfin retournons à nos oignons. Je n'arrives pas à formuler ce que je veux de lui.

" Tu es ex-millitaire si je ne m'abuses, j'aimerais beaucoup savoir comment ces derniers sont entrainés et à posteriori être tout autant préparé. Je m'appelles Decyfer, Decyfer Down par ailleurs. Si tu veux je peux te payer à boire le temps que je t'embêtes. "

Les cauchemars. Constants. Cette nuit n’a pas fait exception. Résultat, je n’ai dormis que très peu, comme à l’habitude. Et la journée qui en a suivi n’a pas été aussi productive que je ne l’aurais souhaité. À moitié présent seulement, je n’ai réussis qu’à accomplir une fraction des tâches qu’on m’avait confié pour la journée. J’espère pouvoir me rattrapper demain, même si je ne me fais pas d’illusion ; durant ces deux dernières années, je pourrais sans-doute compter sur les doigts d’une main les nuits qui m’ont véritablement été réparatrices. Il y a donc fort à parier que cette nuit sera semblable à la dernière, et que demain matin, je porterai cette même tronche fatiguée.

Cette optique étant bien peu réjouissante, je me laisse entraîner par mes pas vers cet endroit où, l’espace de quelques heures, je parviens généralement à chasser mes pensées. Sans vraiment chercher à me convaincre qu’il s’agit d’une bonne méthode saine pour chasser mes démons, j’entre dans la taverne où j’ai depuis quelques semaines pris l’habitude d’aller trainer. D’un geste qui trahit ma fatigue, je salus le tavernier, qui me répond d’un mouvement de tête, avant de m’inviter à venir prendre place. Toujours la même place. On dit souvent qu’il ne faut pas brusquer les habitudes d’un homme. Sauf que je ne suis pas encore prêt à avouer que cet endroit fait partie de mes habitudes.

-L’habituel?

Un frisson me parcours le dos, à entendre la question de l’hôte. L’habituel? En suis-je véritablement arrivé là? Je ne corrige toutefois pas l’homme, et me contente plutôt d’hocher la tête misérablement, alors qu’il se met à faire couler le liquide brunâtre dans un verre. Puis, juste avant de le servir, l’homme laisse ton Polarhume utiliser une attaque Vent Glace dessus, pour que le tout soit bien frais.

-Et voilà cher. Bien frais, bien fort.

J’esquisse un sourire avant de glisser quelques Écus en direction du tavernier, et celui-ci s’éloigne quelque peu, pour aller servir un autre client. En fait, l’endroit est plutôt désert à cette heure de la journée, ce qui n’est pas pour me déplaire. Pourtant, bien que l’endroit soit pratiquement désert, un client vient prendre place juste à côté de moi. Je grommelle légèrement, songeant qu’avec toutes les tables libres, l’autre aurait très bien pu aller se foutre ailleurs. Toutefois, je comprends bientôt que cette approche est entièrement volontaire, alors que l’autre s’adresse à moi.

-Ça dépend, qui veut savoir?

Je tourne enfin la tête, pour découvrir qui est venu m’embêter. Je ne saurais dire s’il s’agit d’un homme ou d’une femme, avec la capuche sombre lui couvrant la tête, mais je remarque toutefois des traits assez doux, ce qui me fait plutôt pencher vers le féminin. Je présume alors qu’il s’agit d’une autre pauvre femme venu chercher le réconfort des bras puissants du héro de Ran. Je soupir, tout en me demandant de quelle version de mes prouesse elle a pu se nourrir avant de venir à ma rencontre. Celle où je terrace à moi seul une cinquantaine de brigands alors que mon équipe périt à vue d’oeil? Celle où on m’a ligoté et forcé à regarder alors que mes soldats se faisaient assassiner? Ou peut-être celle où les-dits brigands étaient en fait mi-monstres, mi-hommes? Pour être bien franc, je n’ai pas vraiment envie de savoir, mais avant que je puisse chasser l’autre, celle-ci reprend la parole.

J’échappe un petit rire soufflé, puis je ramène mon regard vers la boisson alcoolisée que je n’ai pas encore eu l’occasion de toucher. Elle fait donc partie de cette autre catégorie.

-Laisse-moi deviner, Decyfer Down, tu cherches à devenir l’héroïne de ta ville, alors pour y arriver, tu t’es dit que tu pourrais aller sonner celui de la ville d’à côté pour qu’il t'entraîne, c’est bien ça? Désolé mais ça m’intéresse pas.

Sur ce, je prends enfin une gorgée qui vient me brûler l’intérieur de la bouche.

Une héroine ? Bonne blague.

"Aha, je n'ai aucune légitimité à être appelée comme ça."

Je me désaltère avant de passer à l'œil une nouvelle fois son interlocuteur, il se prendre réellement pour un héro ? Ce n'est pas glorieux comme fin si c'était le cas, quel genre d'héros picole dans un bar à la porte trop petite ? Dodelinant la tête, je me demandes bien ce que je pourrais en tirer s'il est comme ça dès les premières phrases.

" Mais ce n'est pas ce que je veux ! Je l'ai dit, je veux savoir comment un militaire s'entraîne. Au pire parler du minimum d'efficacité à atteindre pour avoir une équipe opérationnelle, au mieux avoir un entraineur directement ! "

Enfin des alliés n'ont pas besoin de se battre, mais j'aimerais quand même qu'ils savent se défendre un peu. Parce que j'y tient moi à mes membres, je vais pas leurs demander mondes et merveilles sans entrainement au préalable. Est-ce que cet homme est vraiment celui qu'il me faut pour ça ?

" Pas de discussion donc ? Si non je penses que vous serez plus vite agacée que je le serais. Vous renvoyez des signes assez contraire, d'un côté votre corps se casse la gueule, de l'autre vous semblez dépité de boire et d'encore un autre, oui c'est un triangle, vous continuez de boire et de repousser une inconnue. "

Si je devais m'avancer, je dirais que c'est les débuts d'une dépression. J'en ai peut-être trop dit alors. Huum.

" Vous êtes sur que vous allez bien ? "

Est-ce que je vais devoir faire de la psychologie pour le rendre un peu moins déprimé ? Cela ferait un sourire et il pourrait vouloir venir avec moi ! Même si les chances sont faibles, c'est un peu mon objectif !

• Je te noies sous l'alcool et tu me laisses te saouler ? •FEAT. Decyfer Down

Cette taverne a toujours été, et ce durant les quelques mois qui se sont écoulés depuis que j’ai commencé à fréquenter l’endroit, un havre de paix. Certes, la boisson qui y est servie aide à se détendre les nerfs, mais surtout, ce qui m’a charmé dès les premiers instants a été l’anonymat que je retrouve, lorsque je suis assis ici. D’ordinaire, personne ne vient m’embêter ici. Et je dis bien d’ordinaire, puisque clairement, aujourd’hui, mon anonymat vient de prendre le bord.

J’avale la gorgée de fort qui me racle toujours autant la gorge, et je dois prendre une bonne inspiration pour faire passer le tout. Heureusement, cette sensation de brûlure disparaît rapidement, pour laisser place à celle de la détente. Jamais je ne me rend au stade suivant, où les sens se mettent à se mêler, donnant lieu à des situations parfois bien inconfortables. Peut-être est-ce toujours le militaire en moi qui parle, mais j’ai toujours eu horreur de la perte de contrôle, alors ce stade avancé ne m’attire pas le moindre du monde.

Plutôt que de me laisser tranquille après mon message pourtant bien clair, Decyfer m’indique plus clairement ce qu’elle cherche. En gros, elle cherche un mentor, et pour une raison X, elle s’est mise en tête que ce rôle m’allait à merveille. Bien sûr, cette raison, je n’ai pas à aller la chercher bien loin. Combien avant elle se sont demandé la même chose? Qui ne voudrait pas profiter des conseils d’un héro national? Je ne peux retenir un soupir, en me demandant quelles épreuves la jeune téméraire a dû affronter pour se retrouver ici, à mes côtés, pour me faire part de sa requête. Il y a bien des facettes de ma notoriété que je détestes (à vrai dire, je les détestes toutes), mais ces foutu casses-têtes dans lesquels se mettent les jeunes pour me ressembler, je pense que c’est véritablement l’une des pires. À quand le jour où un enfant se fera du mal, simplement pour reproduire mes-dites prouesses…?

Je sens ma machoir se resserrer, d’une part par cette dernière pensée, et d’une autre part par l’énervement naissant en moi, alors que je réalise que celle se cachant sous une capuche n’a aucunement l’intention de me foutre la paix. D’ailleurs, la voilà maintenant qui s’empresse de jouer la carte de la culpabilité, sans réaliser que cette technique ne marchera pas. Du moins, pas avec la manière dont elle l’emploie. Si seulement elle savait, elle n’aurait pas à jouer sur un truc aussi insignifiant que ma présence dans cette taverne.

-Ran est un pays libre, alors si un verre me fait du bien, j’y porte un toast.

Sur ces sages paroles, je m’exécute à lever mon verre, puis j’y prend une nouvelle gorgée, probablement la dernière de la journée, pour éviter d’entrer dans le prochain stade de la boisson.

L’autre semble avoir compris que cette avenue est un cul-de-sac, puisque bientôt, elle change de tactique, empruntant cette fois le chemin de l’empathie pour tenter de m’atteindre. Comment je vais? Je ne peux retenir un rire qui m’échappe spontanément. Si je vais bien? Tiens donc, voilà une question qu’on ne m’avait pas posé depuis des lustres. En vérité, depuis mon retour à Chevropolis avec les corps inertes de mes soldats sur le dos, l’univers entier semble croire que je me porte à merveille. Après tout, un héro ne doit-il pas, par définition, bien se porter? Et pourtant, aujourd’hui, alors qu’on me pose enfin cette question dont j’ai besoin depuis mon retour de mission, je l’évite. Comme je sais si bien le faire, je contourne la question, préférant changer de sujet plutôt que de devoir faire face à la réalité, qui pourtant parle d’elle-même.

-Dis-moi donc plutôt pourquoi tu veux apprendre de la vie de militaire? La vie a tellement plus à offrir que la violence.

Si seulement on m’en avait parlé avant que je ne me lance corps et âme dans cette carrière qui, aujourd’hui, m’a foutue sur ce tabouret, à siroter un verre pour chasser les cauchemars constants.

(c)Golden

Je souris, caressant la crête de mon tyran à écailles bleues. Ce dernier regarde la cible de cette mission, le prenant clairement de haut. Survivre à tous, c'est un poids si lourd, personne ne devrait le porter sans y être un minimum préparé. Je commences à me faire un idée de comment l'approcher, cela fait un poids de moins sur les épaules je vous le cache pas.

Je retires ma capuche, appelant à moi mon tout nouveau scorplane, la laissant se poser sur le bar et ne donnant qu'un vague regard au tenancier lorsqu'il dévisage mes deux pokémons. De mon sac je sors du lait écrémeuh , passant une main dans mes cheveux blancs neige qui commencent à être un peu long, mais qui se bouclent vers la fin donc je ne me plains pas.

" Je lui donnes son lait avant de vous répondre, elle est sortie de l'œuf tout récemment je préfères m'assurer qu'il ait bien en tête les heures de repas avant de la laisser chasser dehors. "

L'œil brillant de rouge, je lances un second regard à l'hôte avant qu'il ne puisse l'ouvrir. Un regard dur, de bête plus que d'humaine, de spectre même, avant que ma pupille ne reprennent son anomalie chromatique.

Dreadnought est un bon mangeur, il prends un peu tout ce que je lui tends, bien que je me sois renseigner sur sa nutrition avant de commencer à lui donner autre chose que du lait. C'est fou comme un pokémon atteint vite l'âge adulte, j'aurais bien aimé le voir grandir un peu plus lentement, mais c'est peut-être mieux ainsi.

Une fois qu'il a fini de manger, je lui souris et prends ma tête dans mes bras, posant mes coudes sur le comptoir pour un peu assouplir ma posture, le laissant jouer avec ses pinces et me retirer mon cache-oeil, il le veut tout le temps ce petit joueur. Je l'observes donc avec la partie brulée et cicatrisées de mon visage, le tournant vers l'alcoolique en gardant mon sourire.

" Peut-être parce que c'est la violence qui m'a trouvé. "

Un son de métal résonnant en écho dans la cheminée me fait m'arrêter dans ma réflexion quelques instants. Métallica est rentré bien tôt.

" Mais aussi parce qu'il y a temps de chose que l'on ne peut protégé qu'en se montrant fort. Un homme à écrit un jour qu'une nation pacifisme ne pouvait l'être que si elle a les moyens de gagner une guerre, mais décide de ne pas la faire. Je suis d'accord avec lui, voilà tout. Il y a tant de chose que je veux protéger, des choses que je n'ai même pas connaissance de vouloir protéger pour l'instant, mais je le ferais ça pour sûr. N'est-ce pas la plus noble des raisons à la violence ?"

• Je te noies sous l'alcool et tu me laisses te saouler ? •FEAT. Decyfer Down

Avant de m’offrir sa réponse, Decyfer s’active à nourrir un petit Scorplane à l’aide d’une bouteille de lait. Il semble s’agir d’un bébé, de par sa petite taille, ainsi que par ses airs encore un peu joueurs. N’ayant adopté Nana que lorsqu’elle était déjà sevré, je n’ai jamais eu à être aussi paternel avec une créature, ce qui, au final, ne me dérange pas vraiment. À vrai dire, à observer la jeune téméraire avec sa petite créature volante, c’est loin de me donner envie. Le fait de pouvoir laisser ma Sauvkipou vaquer à ses propres occupations lorsque j’ai besoin d’être seul me va à merveille.

Le Pokémon Scorpivol termine enfin son repas, pour ensuite s’attaquer à une petite séance de jeu contre le visage de celle qui s’occupe de lui. Et lorsque celle-ci se retourne de nouveau vers moi, je peux enfin découvrir son visage, sans la capuche. Des marques de brûlures s’étendent contre sa peau, et je ne peux m’empêcher de me demander comment elles s’y sont retrouvé. Sont-elles récentes? Est-ce donc pour ça qu’elle cherche chez moi une sorte de mentor, pour se venger de celui ou celle lui ayant infligé ces marques? Si tel est le cas, alors je sais déjà que je refuserai de l’aider dans sa quête. L’idée de la vengeance, je l’ai porté avec moi pendant trop longtemps. Je sais à quel point elle peut être ravageuse, et j’ai compris avec le temps que l’assouvir ne mène bien souvent à rien, si ce n’est qu’encore plus de souffrance.

Pourtant, Decyfer ne fait aucunement mention de vengeance dans son discours, pour plutôt me parler d’une manière plutôt vague de ses ambitions. J’arque un sourcil à ses paroles, attendant une suite un peu plus évocatrice. Enfin, elle finit par me nommer un désir de protection de ceux qu’elle aime.

-Je présume que c’est effectivement une noble cause…

Je baisse les yeux contre mon verre, loin d’être vide, avant de le repousser plus loin sur le comptoir, pour signifier au maître des lieux qu’il peut le récupérer. Certes, prendre une dernière gorgée m’aurait certainement offert le courage nécessaire pour renvoyer chez elle cette petite guerrière auto-proclamée, mais en réalité, j’hésites encore quant à ma décision. D’un sens, j’avoue que cette tendance à la violence et à l’héroïsme à tout prix chez les jeunes m’énerve à un très haut point. Mais d’un autre côté, sa cause me semble noble, et même si elle commence déjà à m’énerver avec son insistance, je ne peux lui enlever le fait qu’elle semble tout de même avoir une tête sur les épaules.

-Excusez-moi vous deux, mais je vais devoir vous demander de quitter les lieux.

Je redresse les yeux vers le tavernier, qui s’est approché, un air à la fois sévère et désolé au visage. Il pousse un long soupir avant de désigner la troupe de Pokémon rassemblée autour de Decyfer.

-Les autres clients se sont plaint du grabuge.

Je me retourne, pour découvrir qu’effectivement, bien que l’endroit soit loin d’être très achalandé, quelques autres clients sont effectivements en train de nous dévisager, dérangés dans leur recherche de solitude. Dans un sens, je ne peux pas leur en vouloir. Après tout, je suis moi-même venu ici pour ces très exactement mêmes raisons. Je me redresse donc avec lassitude, pour me retourner vers celle qui vient de nous faire expulser de l’endroit.

-J’avais fini de toute manière.

Alors que je m’active à ramasser mes affaires, je me questionne encore à savoir ce que je vais bien pouvoir faire de celle-là. J’imagine que même si je tente de m’enfuir, elle me rattrappera coute que coute. Après tout, elle m’a bien pourchassé jusqu’ici, alors que personne ne viens jamais m’embêter ici, d’ordinaire. Je pousse un long soupir, puis je redresse le regard vers elle.

-Je vais t’aider, à deux conditions. La première ; tu donne un bon pourvoir à cet homme pour le dérangement.

Je désigne le tavernier du regard, qui ne fait rien pour contredire cette première proposition.

-Et la deuxième…

Je marque une pause, le temps de hisser mon sac contre mes épaules, et de bien ajuster les courroies. Si la première condition n’a rien de bien sérieux, la seconde, j’y tiens fermement. Mon regard se pose dans le sien, et cette fois, ma voix se fait extrêmement ferme.

-Tu gardes ça pour toi. La dernière chose que j’ai besoin, c’est que tu ailles raconter à tous tes petits copains que je t’ai donné un coup de main, et qu’après, tous les gosses de la région viennent faire la file pour me demander le même service.

Je ne plaisante pas, et je ne dirai pas un mot de plus tant qu’elle n’aura pas accepté ces deux conditions, et tout particulièrement la seconde.

(c)Golden

Mh ? Pourquoi pas, ce sont pas des pièces en moins qui vont me mettre dans la merde. Je pèse à la main ma bourse avant d'en attraper cinq pièces d'or et de les mettre sur le comptoir, prenant dans mes bras mon scorplane et me dirigeant vers la sortie. Je me demandes bien ce qui ait pu les déranger, Krutch est littéralement muet et Dreadnought n'a pas une voix portant si loin.

" Et bien désolé, gardez la monnaie. "

Encore le bruit métallique de mon rapace, que ce passe t'il ? Je me hâte de sortir pour le regarder, il n'a pas l'air blessé, alors qu'est-ce qu'il y a ? Cela me semble important, mais je préfères m'assurer que cette personne est bien celle qu'il me faut.

" Les seuls amis que j'ai savent tout sur vous ou l'un est en prison parce qu'une personne avait un grain de sable mal placé. Je ne penses pas que je pourrais me vanter à qui que ce soit. "

Ricanant, je fais signe à Métallica de descendre, mais il ne semble pas vouloir, regardant dans une direction en particulier que je me mets à observer également. C'est normal qu'il y ait autant d'oiseau en haut ?

" Je ne suis pas experte, mais qu'il y est tant de charognard, cela veut dire que des pokémons chassent près d'ici ? "

Enfin, avec mes mains gantées couvrant mon visage et ma capuche, je ne peux pas vraiment dire s'il y en a tant. Je rappelles néanmoins mon Krutch pour monter sur Métallica, laissant Dreadnought planer autour de nous.

" Tu grimpes ? "

Une fois dans les airs, je vois effectivement le problème. C'est bien une chasse, ou un règlement de compte peut-être ? Dur à dire, ils ont l'air assez belliqueux ces pokémons.

" Mh. Sans doutes que la sécurité de la ville peut s'en occuper, mais je serais plus rassurée si on les attirait plus loin. "

Sans doutes une action inutile, mais je veux voir la réaction de Gale tout de même.

• Je te noies sous l'alcool et tu me laisses te saouler ? •FEAT. Decyfer Down

Celle aux cheveux aussi pâles que la neige répond à la première condition sans chichis, et donne quelques écus au propriétaire de la taverne. Le pourboire est généreux, et l’homme, sans pour autant nous offrir de sourire supplémentaire, semble satisfait de la compensation. Cette première condition a beau n’avoir aucun lien avec la requête de Decyfer, je ne tiens pas vraiment à être dévisagé à chaque fois que j’entrererai ici de nouveau, ou pire encore, à me faire refuser l’accès.

Pour la seconde condition, toutefois, Decyfer se fait plus nébuleuse, ce qui ne m’étonne pas vraiment vu ses réponses aux questions précédentes. Plutôt que de répondre par un simple “Oui j’accepte”, elle me présente plutôt un argument selon lequel les chances sont assez faible qu’elle trouve quelqu’un à qui aller radoter ce genre d’aventure. Ou un truc du genre. Après avoir pesé ses paroles comme il faut, j’en conclus qu’il s’agit certainement de sa manière d'acquiescer à ma demande. Et comme je doute être en mesure de soutirer une réponse un peu plus précise de sa part, j’accepte de la suivre jusqu’à l’extérieur, où nous attend déjà un Airmur, fixant un groupe de Pokémon volant un peu plus loin. Je dois froncer les sourcils pour mieux observer le groupe sans pour autant me brûler les yeux. Le soleil tape encore assez fort à cette heure-ci, après tout.

-Il y a toujours quelques Vaututrices à l’extérieur de la ville qui tentent d’attrapper les Pokémon affaiblis par de plus longues expéditions, mais j’avoue qu’en voir autant au même endroit est assez perturbant.

Et si je n’avais pas l’intention de m’en faire plus qu’il ne faut par rapport à cette scène un peu moins commune, ce n’est décidément pas le cas de Decyfer, qui enfourche la bête de métal avant de m’inviter à la rejoindre. Hésitant d’abord, je finis par la suivre, et bientôt, nous nous envolons, pour nous rapprocher quelques peu de groupe de charognards.

-Je n’en serais pas si sûr, à vrai dire…

Je redresse le regard, cette fois pour m’intéresser de plus près à la position du soleil. Après avoir passé près de treize ans dans les forces armées de Ran, à patrouiller sous ce même soleil, j’ai appris à le déchiffrer tel un livre ouvert. Et cette position précise, à ce temps-ci de l’année, ne peut que signifier une seule chose ;

-On est en pleine rotation de quart. Personne ne viendra avant une bonne heure.

Je fais donc signe à Decyfer de la tête, lui indiquant qu’il serait effectivement plus sage d’aller s’en mêler. Car j’ai beau avoir renoncé à mon uniforme, il n’en reste pas moin qu’une âme de soldat résidera en moi à tout jamais.

(c)Golden

Bon, et bien quand il faut y aller. Je fais signe à mon airmure de descendre près du groupe de pokémon arrivant à hauteur de la ville. Quels pokémons ? Et bien je ne les connait pas tous, entre la bête rocheuse se tenant sur deux pattes avec une grande gueule et deux toutes petites pattes avant, l'espèce de ponchiot au pelage rouge et jaune, l'oiseau à deux tête .. Ouais, que des inconnus au bataillon. Mais parmi ces bébés pokémons, il y en a bien deux trois qui ont l'air aussi menaçant qu'un Krutch ou qu'un SetItOff, les parents ou les chefs selon vous ?

" Ouais, j'ai pas des masses envie de les affronter. Métallica, passe au dessus d'eux s'il te plait. "

Je ne suis pas assez folle pour aller à terre alors qu'il sont un ptit groupe et que moi, bah ... Il fait jour. Voilà quoi. Néanmoins, faudrait impressionner un peu mon potentiel nouveau membre ! Je dégaines ma canne à pêche, donnant d'hors et déjà un coup dans les airs pour déployer le fil, puis un second pour titiller ce que j'identifies comme le chef de marche de ce petit groupe avec mon hameçon. Attrapant l'intérieur de sa joue pour le tirer une fois qu'on le dépasse.

" Du premier coup ! "

Cela fait toujours plaisir de réussir une pêche, même si ce n'est pas vraiment une pêche comme il n'y a pas d'eau ...

" T'as vu ça Dreadnought ?.. Dreadnought ? "

Oh non, il a suivi le hameçon ! Et je viens d'énerver le chef de bande ! Je suis déjà sur mon pokémon volant ... Ah mais j'en ai un autre !

" Halsey va le chercher vite ! "

J'envoie ma Sonistrelle fluorisantte pour qu'elle rattrape son compagnon chauve-souris, à temps grâce à Kyogre.

" pfiouh ... Bon, est-ce que vous savez où il faudrait les amener pour être tranquille ? Je vous laisse me guider "

Parce que c'est pas à moi qu'il faut me demander ça. Je ne connais par cœur que l'écosystème marin, les savanes et les canyons merci mais non merci, ce n'est pas mon domaine. Déjà que pour trouver Dreadnought, cela m'a pris un mois sous la chaleur et le soleil, plus jamais ...

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