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 Le Vent de la Victoire |OS|
Leonys A. Valencia
Leonys A. Valencia

Vol


Messages : 380
Écus : 601
Âge du Personnage : 27 ans
Métier / Occupation : Conseillère Économique
Lieu de Résidence : Vénovos
Équipe Pokémon : Le Vent de la Victoire |OS| 330 AETIUS - Libégon ♂ - Lévitation - Sérieux

Le Vent de la Victoire |OS| 6wp6 DANAÉ - Lucario* ♀ - Impassible - Relax

Le Vent de la Victoire |OS| 873 ARIANE - Beldeneige ♀ - Écran Poudre - Relax

Le Vent de la Victoire |OS| 359 ORESTE - Absol ♂ - Chanceux - Mauvais

Le Vent de la Victoire |OS| 677 NAPOLÉON - Psystigri ♂ - Regard Vif - Modeste

Le Vent de la Victoire |OS| 156 SOLAL - Feurisson ♂ - Brasier - Prudent

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Le Vent de la Victoire |OS| 408 MAYA - Kranidos ♀ - Sans Limite - Fofolle
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Message Sujet: Le Vent de la Victoire |OS|   Le Vent de la Victoire |OS| EmptyMer 25 Mar 2020 - 18:11

«Je ne sais pas ce qui m’a pris d’accepter cette invitation.»

Le ton de Leonys ne fait absolument aucun doute. Son mécontentement, palpable à chaque mot prononcé, entre ses dents. Sa mâchoire, tendue au point de rompre, alerte son aînée sur les émotions vécues par sa cadette. Pour ne rien améliorer les choses, son neveu s’est mis à pleurer, probablement sensible à l’ambiance désagréable dans lequel il baigne. Glorianna aimerait prêter main forte à sa sœur, elle connaît les bébés après tout, étant elle-même mère de deux jeunes enfants. Néanmoins elle ne s’y risquerait pas, connaissant l’orgueil de la plus jeune. En de telles circonstances, l’aînée tente simplement de conserver son calme dans l’espoir d’inspirer ce sentiment chez Leonys. La trésorière, toujours, se dérobe à son regard, se plaisant plutôt à détailler une tapisserie qu’elle connaît pourtant par cœur, derrière Glori.

«Nous nous faisons un sang d’encre pour toi, tu sais ? Nous n’avons eu aucune nouvelle de ta part depuis des mois. Nous avons appris la naissance d’Aster par du bouche à oreille… Leo, je m’inquiètes pour toi.»

L’héritière Valencia tente de poser sa main sur celle de sa sœur, qui se dérobe à son contact. Leonys s’est redressée pour arpenter la pièce, en proie d’une colère qui menace de fondre sur Glorianna d’une minute à l’autre. Cette dernière l’appréhende. La plus jeune du duo eut toujours ce caractère particulièrement volontaire, un qui effrayait la docile noble. Un qui lui rappelait tant celui de leur mère.

«S’il te plaît, calme-toi. Je promets de t’écouter jusqu’à la fin… Juste… Montre-toi indulgente. Je… J’essaie, Leo.»

Leur relation ne fut pas toujours simple, au contraire. Pendant des années, les deux sœurs se sont déclaré la guerre, cherchant de part et d’autre à se détruire. Une animosité alimentée par leur génitrice, encouragée par leur milieu. Il n’y a de place, parmi les nobles, qu’aux plus puissants. Glorianna, au fil des années, ne fut pas épargnée des idéations de grandeur qu’on tentait de lui inculquer. Leonys, cette enfant à qui tout semblait réussir, faisait entrave à son propre rayonnement. Pourtant, la petite n’avait jamais eu de désir de s’inscrire véritablement dans les valeurs de sa famille. Toujours décalée, en manque d’appartenance, plongeant son aînée dans la perplexité. Glorianna ne prétendra jamais la comprendre réellement; Leonys fait tout simplement partie de ces êtres plus complexes qui échapperont à son raisonnement somme toute simpliste. Néanmoins, l’héritière Valencia se souvient d’une époque plus douce où elles formaient une équipe, avant que toutes les deux ne se trouvent mariées, avec leurs propres existences à mener. Malgré l’adversité, Glorianna aime sa sœur. Surtout, elle a conscience de l’avoir abandonnée, en quelque sorte, ces dernières années. Elle se doute de ce qui se produisait derrière les portes closes de la demeure des Torres. Formuler l’idée lui est tout simplement trop douloureux. Alors pendant toutes ces années, elle a préféré vivre dans le déni. Comme Leonys d’ailleurs.

Maintenant que Leonys possède ce droit de parole, elle ne sait plus quoi dire. Sa colère se fend en une tristesse et une détresse dont elle tente de se départir depuis des mois. Elle jette un œil perdu à Glorianna. Au regard qu’elles échangent, la cadette comprend. Comprend que l’autre sait, sait ce qu’elle a vécu.

«Vous m’avez laissée entre ses mains.»

Glorianna sent son cœur se serrer. Leonys a laissé tomber sa garde. Ses prunelles ambrées, luisantes de larmes, font l’effet d’une claque à l’aînée.

«Je suis désolée. Tellement, tellement, tellement désolée, Leonys. Je n’ai aucune excuse que ma faiblesse. Je ne suis pas comme toi… je ne suis… J’ai tenté de te tendre la main. À plusieurs reprises. Il y avait tous ces gens qui me disaient que je m’imaginais des choses, que tout ceci était… que cela ne regardait que vous. Tu nous as échappé, toi aussi, Leo. Tu as coupé les ponts.»

Elle pleure aussi. Leonys s’est blottie contre elle, sur ce canapé luxueux, dans cette pièce ostentatoire, aux couleurs trop vives.

«Je ne veux plus jamais te laisser vivre une telle chose. C’est pour ça que je t’ai invitée, Leonys. Je ne peux pas effacer ce qui s’est passé hier, mais je veux faire partie de ta vie demain. Je veux être là pour toi et Aster, je veux que tu fasses partie de la vie de mes enfants. S’il te plaît.»

La trésorière se tait. Les deux sœurs ne séparent pas leur étreinte, malgré les pleurs du bébé dans la pièce. De toute manière, Danaé veille sur lui, chantonnant une douce berceuse, tout en surveillant l’évolution de la discussion à quelques pas d’elle. La Riolu n’aime pas voir sa dresseuse en proie de telles émotions, néanmoins elle sait l’échange parfaitement nécessaire. Quelque part, la présence de l’autre humaine, la grande sœur de Leonys, la rassure. Car elle peut sentir dans son aura sa sincérité. Quelqu’un d’autre veille sur sa maîtresse et la petite ne peut qu’approuver.

«Je suis prête à affronter notre mère.»

«Tu es certaine ?»

«Non. Mais plus vite ce sera fait, plus vite je pourrai repartir.»


Glorianna se tait. Il y a quelque chose qu’elle tient secret. Danaé l’a senti. Alors que Leonys sèche ses larmes et récupère son fils, qui s’apaise progressivement, la Riolu suit discrètement l’aînée du duo jusqu’à l’extrémité du couloir, dans une pièce tout aussi richement décorée. Cette fois, ce sont des portraits à l’œil sévère qui couvrent les murs. Les deux sœurs prennent place dans un fauteuil toutes les deux tandis qu’une femme d’âge mûr leur fait face. Les cheveux remontés dans un chignon sévère, elle offre un regard placide à ses deux filles.

«Vous êtes en retard.»

«Les routes ne se sont pas montrées commodes pour ma chère sœur, Mère. Désolée pour l’attente.»


Ignorant l’intervention de son aînée, Dame Valencia jette un coup d’œil au bébé. Elle se lève pour contourner son bureau, histoire de mieux observer le poupon qui repose dans les bras de sa mère. La propriétaire fait mine de ne pas remarquer l’évident geste de recul de Leonys face à son approche.

«Je veux le voir.»

À contre-cœur, la jeune mère lui cède l’enfant. La grand-mère accueille son petit-fils, une once de satisfaction dans le regard. Aster proteste sans grande volonté; l’enfant ne pleure que rarement. L’éloignement de sa mère lui est toutefois inhabituel. Bien éveillé, le bébé observe sans véritablement les voir les traits durs de sa grand-mère.

«Il a ton nez. Il est costaud déjà, certainement qu’il sera grand, comme son père. Bien, très bien.»

Elle remet l’enfant à sa fille qui, soulagée, ne s’attendait pas à un avis aussi positif. Un faible sourire éclaire ses lèvres. Malgré tous ses efforts pour se détacher de cette femme, elle recherche encore et toujours son approbation. C’est plus fort qu’elle. Une éternelle quête de celle qui n’a jamais véritablement eu de mère, de celle projetée dans une ombre, de celle qui fut toujours source de mécontentement, de déception.

«Aster Valencia, Mère. Un nom signifiant «étoile».»

«Le nom d’un héros. Bien, très bien. Si son nom de famille nous fait honneur, Leonys, peux-tu expliquer pourquoi ne pas lui avoir offert celui des Torres ? Certainement que cela déplaira à ta belle-famille.»


Ex-belle-famille, pense-t-elle presque à voix haute. Leonys sent la frustration l’envahir, une pointe douloureuse dans sa poitrine qui s’installe, presque par habitude. La jeune femme connaît ce jeu, la manipulation habile de sa mère et sa manière désagréable de se mêler de tous les aspects de son existence. La trésorière conserve toutefois son calme. Des années de ce traitement particulier l’auront préparée à parer les attaques dissimulées de la matronne de la famille.

«Aster ne sera pas élevé selon les principes et les valeurs de la famille Torres. Si le décès de mon mari m’attriste, je n’ai aucun désir de m’attarder sur le passé. Il porte mon nom puisque je serai la seule responsable de son éducation, celle qui lui inculquera les principes propres à la famille Valencia. Certainement que ma belle-famille ne pourra pas m’en vouloir de me tourner vers l’avenir. Cela ne fait pas moins de lui un Torres.»

Elle s’exprime avec une parfaite diction et un ton calme, forgés par des années de perfectionnement. Elle soutient bravement le regard de sa mère tandis que sa sœur se tord de nervosité près d’elle.

«Très bien. Néanmoins, tu nommes quelque chose qui m’attriste énormément. Tu prétends être la seule responsable de son éducation. Or, oublierais-tu la famille que tu as encore ici, ma fille ?»

«Bien sûr que non, Mère. Certainement que je multiplierai mes visites.»


Leonys se sent obligée, sous le regard intense de sa mère. Si c’est ce qu’il suffit pour la tenir à l’écart de sa vie, alors elle le fera. Le moins souvent possible. La blonde se tourne vers sa sœur pour chercher son appui, néanmoins Glorianna a baissé les yeux vers la moquette. Danaé, près d’elle, fait un signe de négation à sa dresseuse. Qu’est-ce que sa sœur manigance ?

«Cela me semble parfaitement insuffisant. Tu ignores encore le fardeau qui incombe aux mères quand il s’agit de l’éducation de leurs enfants. Il ne s’agit pas d’une tâche simple, et certainement pas une qui s’effectue seule.»

Leonys sent la frustration se muter lentement en un profond agacement. Sa mère n’a rien perdu de ses manières à ce qu’elle peut constater, distribuant son opinion sans le moindre filtre. La jeune femme en rirait presque; comment pourrait-elle prétendre connaître ce fardeau alors que sa propre éducation fut dispensée par des gouvernantes et des instituteurs ? Quelle place Dame Valencia y a-t-elle joué au final, si ce n’est que pour laisser à sa fille des traces indélébiles, des blessures qui ne guériraient jamais ? C’est presque ironique, presque drôle à ses yeux, si bien qu’elle a laissé un sourire un peu impertinent envahir ses lèvres.

«Je crois que je me débrouillerai à merveille, Mère. Après tout, j’ai eu un excellent modèle.»

Le sarcasme ne passe pas inaperçu. Leonys le regrette aussitôt. Elle vient de provoquer la guerre. Glorianna lui offre un regard affolé, comme souvent dans leur jeunesse. La jeune fille n’avait jamais vraiment su tenir sa langue.

«Malgré mes efforts, je n’ai droit qu’à une fille impertinente, qu’à une rêveuse à la tête vide et perdue dans les nuages. Aster aspire à mieux qu’à une mère telle que toi, Leonys. Mais ne t’inquiètes pas, nous avons la solution.»

«La solution ?»


L’agacement a cédé place à une véritable colère. Leonys n’a simplement plus la patience de composer avec les méchancetés de sa mère qui, même maintenant, même préparée, font toujours aussi mal. Elle ne se laissera pas insulter devant son fils. Sans que les trois femmes ne le réalisent, une brise venue de nulle part se met à soulever quelques papiers sur le bureau de la maîtresse des lieux.

«Oui, toute simple. Ta sœur et moi nous sommes d’accord pour te reprendre parmi nos murs, ton fils et toi, le temps que tu te trouves un nouvel époux.»

«Pardon ?»

«Vous serez ici en sécurité, vous bénéficierai de la demeure et ses installations. Oh, tu seras loin de la Forteresse d’ici, mais tu n’as pas exactement besoin de travailler, vu la richesse laissée par ce cher Arthur.»

«Taisez-vous.»


Leonys s’est levée. Le vent fuse désormais dans la pièce, faisant voler leurs cheveux, renversant de petits objets. Danaé se place instinctivement entre sa maîtresse et sa mère.

«Excuse-moi ?»

«TAISEZ-VOUS !»


Elle a hurlé. Le vent, brusquement, repousse la vieille dame comme si quelqu’un s’y était trouvé.

«Je n’ai pas besoin de vous pour meurtrir mon enfant plus que ce que vous ne l’avez fait pour moi. Je me débrouille parfaitement seule pour l'éduquer convenablement, je le fais depuis longtemps. Je ne vivrai pas à votre manière, Mère, car je ne serai pas vous. Je ne le serai jamais. Si vous désirez voir Aster, alors ce sera à mes conditions. Ne vous avisez plus jamais à me manquer de respect devant lui.»

Leonys a enfin conscience d’être responsable de ce vent qui volète dans la pièce. Elle ignore comment, mais la Magie dans ses veines provoque une exaltante sensation de puissance et de liberté. Deux choses dont sa mère a tenté de la priver toute sa vie. Devant la rébellion ouverte de sa fille, la vieille dame ne sait plus quoi dire. Danaé, toujours entre les deux, admire sa maîtresse, inspirée par ce mouvement volontaire, par cette prise en charge. Fière et émue, la Riolu se met à briller de mille feux dans la pièce, provoquant un cri de la part de Dame Valencia qui se trouve tout près. Lorsque la lueur s’estompe, le petit Pokémon a cédé place à une Lucario qui se tient bravement près de Leonys, un appui, toujours. La trésorière, surprise par cette transformation inattendue, a perdu l’emprise sur ses pouvoirs. Le vent s’apaise à l’instar de ses émotions. Elle se sent soudainement vidée d’énergie, mais aussi satisfaite. Un silence profond règne désormais dans la pièce. Leonys en profite pour prendre le chemin de la porte.

«Attends.»

La voix de Dame Valencia paraît beaucoup moins assurée désormais, moins menaçante. Sa fille s’arrête pour écouter, sans toutefois se retourner.

«Participe à nos mondanités. Montre-toi en public à nos côtés. Rétablis ta réputation. Alors, je promets de ne pas me mêler de l’éducation de ton fils.»

Un rire méprisant échappe à la jeune femme, qui s’apprête à quitter sans même se donner la peine de répondre.

«Leonys, s’il te plaît.»

Elle fait volte-face pour regarder sa sœur. Elle se souvient de ses mots. Glorianna veut renouer leur lien. Et quelque part, Leonys le désire aussi.

«Très bien. Je ferai de mon mieux.»

Malgré le compromis, Leonys a le sentiment d’avoir remporté une première victoire alors qu’elle sort de la demeure pour rejoindre Akeira, sa dame de compagnie, dans la carriole qui les mènera au cœur de Vénovos. Une première victoire depuis très longtemps.
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