Mido était aussi impressionnante que Laurel l’avait rêvé. Si la végétation de Sakai l’avait laissée bouche-bée, celle de la verte contrée relevait de l’imaginaire fou. Tout semblait vert et luxuriant, les fleurs poussaient gaiement dans de larges prairies et les arbres étaient aussi grands que colorés. Décidément les récits des marchands ne faisaient pas honneur aux vives couleurs du royaume. Si les teintes rouges de Ran lui donnait un sentiment de paix, les verts de Mido stimulaient son goût de l’aventure. On aurait pu croire la contée sauvages si ce n’était pour le nombre franchement impressionnant d’affiches placardé sur les troncs.

Impossible de les louper. C’était comme un nez au milieu de la figure, on a beau l’ignorer, c’était quand même là. Et Laurel avec son cœur de guimauve et ses bonnes intentions ne pouvait pas laisser passer une telle opportunité. C’était le moment de jouer au héro et la Ranine comptait bien récupérer le premier rôle. (Et accessoirement aider les gens aussi, c’est important quand même.)

Trouver la bicoque des malheureux tourtereaux avait été relativement simple. Il suffisait de suivre les pancartes et c’était pas ça qui manquait. Il y avait des routes à Ran qui étaient moins indiquées que ce petit chalet. Si le texte n’était une indication suffisante, le nombre même d’affiches témoignait du désespoir du couple. Il était grand temps que les héros entrent en scène.

Laurel avait revêtit sa plus belle robe et ses bijoux fétiches. Elle voulait impressionner. Ce que Jeanne faisait naturellement. Ses questions étaient précises et franches, on aurait presque pu croire qu’elle faisait ça tous les jours. Malheureusement les réponses étaient assez décevantes. A les entendre tout était parfait dans le meilleur des mondes. Ce qui clairement était faux autrement ils n’auraient toujours leurs alliances. Après tout, seule le plus immonde des êtres pouvait oser s’emparer de quelque chose aussi important.

Le thé de Jane était un vrai délice et le couple absolument adorable. Laurel n’avait aucun doute sur le fait que ces gens étaient bons. Il fallait juste omettre une déco quelque peu étrange. Mais en tant que joaillière, la Ranine savait pertinemment que tout le monde n’avait pas bon goût. Il fallait dire aussi que le pokémon oiseau de John n’arrêtait pas de la fixer et que c’était assez perturbant. Il aurait pu faire un bon adversaire pour Proto. Laurel remercia encore une fois Jane pour son thé avant de se lancer dans ses propres questions maintenant que Jeanne avait fini son inquisition.

« Est-ce que vous pouvez demander à votre pokémon d’arrêter de me fixer ? ça fait stresser mon collier. »

John cligna des yeux surpris mais chassa son petit pokémon coloré. Proto se détendit légèrement autour de son cou, maintenant qu’elle ne risquait plus de finir étranglée, Laurel continua :

« Est-ce que vous avez des pokémons qui aiment les objets brillants ? » Non. Pija ne toucherais jamais à nos alliances, il sait à quel point elles sont importantes.

« Est-ce que quelqu’un d’autre savait que vos alliances étaient dans ce tiroir ? » Pas à ma connaissance, non.

« Est-ce qu’il y a des … euh...- » elle jeta un coup d’oeil à Jeanne « -Bandits dans la région ? » Quelques voyous sur les routes mais personne qui ne s’infiltrerait dans notre maison.

« Vos alliances, vous les avez faites-faire ou bien c’est un héritage ? » Un héritage, elle appartenaient à nos parents respectifs, elles sont transmises de générations en générations, c’est la tradition.

« Vous avez de la famille ? » John à un frère et je suis fille unique.

Laurel conclus sa propre interrogation sans plus d’information. Elles dirent au revoir au couple avant de sortir. Laurel donna la fin de son thé à Malta qui les avait attendu patiemment dehors. La situation semblait absolument aberrante. Elle était tout à fait d’accord avec la remarque de Jeanne vis-à-vis du voleur. Il y avait anguille sous-roche et cela ne rendait l’histoire que plus intéressante.

Bien sûr on pouvait imaginer une multitude de scénarios. Un ancien amour d’enfance qui refusait de passer à autre chose, une blague de mauvais goût faite par un gamin du coin. Ou plus farfelu, peut-être que les vieilles alliances étaient plus que ce qu’elles semblaient être ? Souvent dans ses romans, les protagonistes héritent d’objets mystiques au lourd passé. Peut-être que c’était le cas ici aussi ? Peut-être que les bagues étaient la clef menant à un trésor caché ? Ou bien l’un des deux a fait tomber les alliances dans la rivière et refuse de l’avouer à l’autre. Elle préférait tout de même la version d’avant. C’était plus grandiose.

Jeanne était en pleine discussion avec Tourmaline sur les traditions maritales. Il était assez troublant d’entendre les implications de son passé dans ses propos hésitants. Laurel se disait que le moment était assez mal choisi pour lui expliquer la cérémonie du mariage mais elle pouvait au moins la rassurer sur un point.

« Ce n’est pas douloureux. Si on résume, les mariés vont le vœux de s’aimer éternellement et se passent la bague au doigt, puis il y a la bénédiction d’un prêtre pour sceller l’union devant les dieux. Mais c’est juste des généralités, les rituels varient selon le dieu. » expliqua-t-elle vaguement.

Elle adorait demander à sa mère de lui passer de son mariage. Lorsqu’elle était plus jeune elle passait des heures à imaginer la robe qu’elle porterait, les bijoux, le dieu devant qui elle jurerait fidélité. Elle avait toujours eu plus de mal à mettre un visage sur sa potentielle épouse. Maintenant c’était plus simple. Mais le mariage, c’était pas pour tout de suite. Il fallait sauver les alliances avant.

« C’est moi la Capitaine ? OH, MERCI ! » s’extasia-t-elle. « hum, je veux dire : Je suis très honorée d’être la Capitaine de cette quête. Bref, la disparition est louche. Le piaf est louche aussi. Mais, ce que j’ai du mal à comprendre c’est : comment quelqu’un aurait pu s’infiltrer chez-eux sans rien bouger d’autre que les alliances. Est-ce que t’as remarqué des trucs particuliers ? » Laurel avait été trop captivée par l’histoire de Jane et John pour faire très attention aux alentours. « Peut-être que le voleur avait les clefs ? Ou s’il n’est pas entré par la porte, il doit peut-être être passé par la fenêtre ? T’en pense quoi ? Tu crois que c’est un humain qui leur a volé les alliances ? »

La Ranine était beaucoup trop habituée aux caprices de Malta et Proto pour écarter les pokémons de la liste des suspects. Il n’y avait rien de pire qu’un pokémon avec une idée en tête. Ou peut-être que si, deux pokémons avec une idée en tête ! Sans parler qu’elles avaient quitté le Lac Noctali il n’y a pas si longtemps et l’endroit était infesté de fantômes incorporel qui auraient facilement pu traverser les murs.

Laurel commença à faire le tour de la maisonnée à la recherche de quelque chose. Malta ne semblait pas trop émue par toute cette histoire. Elle ne devait pas avoir compris que c’était eux trucs brillants avec des joyaux qui avaient disparu. Aucun doute que lorsque l’illumination lui viendra, qu’elle prendra toute cette histoire plus à cœur. Pour l’instant cependant, elle y montrait autant d’intérêt que Proto. C’est à dire : aucun.

Au moins elle n’était pas grognon.

« Je propose qu’on fasse le tour de la propriété et puis après on peut peut-être essayer de trouver des voisins ? »

A première vue la maison était assez pittoresque. Le bois avait blanchi avec l’âge et le toit de chaume laissait pousser quelques fleures téméraires. Rien dans ce lieu n’indiquait une potentielle richesse ou un quelconque trésor secret. Clairement, la personne qui les avait volé connaissait le couple. Un brigand aurait certainement préféré piller une caravane marchande ou tout du moins une maison un peu plus bourgeoise. Peut-être que Jeanne avait raison, peut-être que c’était un crime passionnel. Quelqu’un trop amer pour laisser Jane et John célébrer leur amour.

Laurel ne connaissait rien à ce genre d’architecture, elle était plutôt habituée aux maisons de terre cuite de Ran. Faire des maisons en bois lui semblait un peu absurde, et si le bois prenait feu ? Heureusement le climat de Mido était plus humide que celui de la contrée désertique. Les plantes trouvaient leur bonheur sur ce sol humide et riche. La preuve, Jane et John avait leur petit potager avec une multitudes de baies colorées. La Ranine en reconnaissait certaines qui poussaient dans les cultures de Chévropolis. Jane devait certainement préparer son propre thé avec les plantes de son jardin. Il y avait quelques perchoirs pour le piaf d’où dépassaient des plumes abandonnées.

Évidement, les fenêtres étaient beaucoup trop hautes pour qu’un humain puisse y accéder. La joaillière glissa sa main sur le bois, ne sentant que de faibles accros certainement dû à la texture ou l’usure des planches. Impossible d’escalader, il aurait fallu une corde, ou des ailes. Et Jeanne avait très bien remarqué que le piaf n’aurait pas pu s’emparer facilement de l’étui. Laurel se retourna pour jeter un coup d’œil aux arbres qui entouraient la maison. Si le voleur s’était enfuis il serait quasiment impossible de le rattraper. L’épais feuillage rendait en plus l’utilisation d’un pokémon volant comme éclaireur inutile. Peut-être qu’elle pourrait demander à Malta de repérer des vibrations dans le sol. Mais là encore, cela posait le problème de savoir sur quoi on allait tomber. Impossible de distinguer l’humain de l’ours enragé.

Laurel se tourna vers Jeanne qui lui avait adressé la parole. La guerrière semblait bien solennelle mais depuis le temps, la Ranine avait appris à supposer le meilleur dans les regards les plus froids de l’ancienne bandit. Et avec raison parce que voilà qu’un sourire naissait sur son visage pour laisser échapper des mots absolument exquis. Laurel rougit furieusement avant de laisser échapper un petit gloussement gêné. Jeanne avait remarqué ! Elle avait remarqué et en plus elle la trouvait belle ! Elle fit quelques bonds sur place avant de courir à la suite de Jeanne pour lui déposer un baiser sur la joue.

« Merci ! » déclara-t-elle tout sourire. « Il faudra que je te montre les robes qui sont restées à Ran, certaines sont encore plus belles que celle-là. » Elle fit un tour sur elle-même pour faire voler le lin autour d’elle. Qu’est-ce qu’elle aimait faire ça !

Heureusement, Tourmaline était un peu plus concentrée sur la tâche. Elle était en train de fureter un peu partout, son magnifique pelage brillait au soleil. Elle semblait avoir trouvé quelque chose sous la fenêtre. Laurel se pencha pour regarder ce que Jeanne était en train d’examiner. Dans le grain du bois, il y avait de légers entendements. C’était comme ce qu’avait expliqué Jeanne à force de démonstration qui avait bien faillit donner une crise cardiaque à Laurel.

Jeanne fit un rapport, comme un vrai soldat. Laurel adorait la voir jouer ainsi. Elle avait beaucoup de chance en tant que Capitaine d’avoir un compagnon aussi compétent. Et ses déductions semblaient parfaitement logiques aussi. Laurel était tellement fière de pouvoir partager cette quête avec Jeanne.

« Excellentes conclusions très chère. » dit-elle d’un voix un peu pompeuse avant de continuer normalement. « Peut-être que le pokémon a profité de la fenêtre ouverte pour laisser rentrer Pija pour rentrer lui aussi dans chambre et voler les bagues. » elle continua. « Le problème c’est que le voleur doit certainement se cacher dans les bois, donc pour le trouvé ça ne va être simple, s’il ne s’est pas enfuis à perpète avec son butin. Sans compter qu’on n’est pas encore sûres du pourquoi. »

Elle regarda le sol, humide, comme dans tout Mido. Au moins elles allaient pouvoir essayer de traquer la bestiole en suivant ses empreintes. Elle attira l’attention de Malta qui était plus occupée à kidnapper la pelle de jardin qu’à écouter leur conversation. Le dragon la fixait avec ses grands yeux. Elle ne lâcherait pas la pelle. Elle grogna. Il y avait des pokémons mignons. Et puis il y avait Malta. Laurel soupira.

« J’en veux pas de ta pelle, gobelin. Aides-nous plutôt, il faut qu’on traque une bestiole. »

La Carmache s’avança méfiante. Avant de renifler le mur avec les marques que montrait Tourmaline. La Ranine craignait que le pokémon soit trop petit et trop étranger pour le dragon. Malta se détourna du mur pour commencer à s’enfoncer dans la foret.

« Suivons-la. Je suis pas sûre qu’elle sache ce qu’elle fait mais au moins c’est une piste. »

L’idiot de reptile faisait des détours comique pour éviter les troncs trop serrés où la pelle n’aurait pas pu passer dans sa largeur. Mais au moins elle semblait assez sûre d’elle même. Laurel se retourna avant d’entrer dans la foret. Le potager était dans un état pitoyable après le passage de Malta. Il manquait quelques baies aux arbustes mais impossible de savoir si c’était à cause de ce monstre sans sens de la propriété ou si c’était l’action de petits pokémons sauvages. Le seul témoin de la scène était le piaf qui continuait de les fixer à travers la fenêtre. Et dire qu’elle avait trouvé les pokémons spectres effrayants.

Il y avait un chemin qui menait à travers les bois, on pouvait voir qu’il avait été assez souvent emprunté vu l’usure du sol. Visiblement le grimpeur était passé par là. Au moins ça leur évitait de devoir cahoter dans entre les arbres. La forêt était paisible. Inconsciente du tourment qui habitait Jane et John.

Laurel marchait à côté de Jeanne, cherchant à trouver quelque chose, n’importe quoi, entre les troncs. Mais outre les affiches désespérées et quelques pokémons quadrupèdes qui s’enfuyaient au premier bruit, rien ne semblait sortir de l’ordinaire. Elle essayait de se remémorer leurs idées. Quelqu’un aidé d’un pokémon avait volé les alliances. Ce quelqu’un voulait SEULEMENT les alliances.

« Tu crois qu’ils nous ont menti ? » demanda-t-elle. « Lorsqu’ils ont dit qu’ils ne savaient pas qui aurait pu faire ça. Je veux dire, un professionnel aurait peut-être volé autre chose au moins pour faire croire à un simple cambriolage. Sauf si le voleur veut que le couple sache que c’est à leur union qu’il s’oppose. Voler les alliances serait alors plus symbolique que pour un gain quelconque. Mais si c’est le cas, alors c’est quelqu’un qui connaît personnellement le couple. Donc peut-être de la famille ou des amis ? Mais dans ce cas là, pourquoi voler quelque chose qui risquerait d’alerter les gardes au lieu de juste leur dire directement ? »

Parce qu’il fallait bien se l’avouer, un vol allait très clairement attirer l’attention de la garde. Peut-être pas tout de suite, vu les tensions mais à un moment ou un autre Laurel supposait que les soldats allaient mener l’enquête. C’était prendre un risque considérable juste pour s’opposer à une union. Surtout que, soyons francs, le couple pouvait très bien racheter des alliances. Encore mieux, si Jeanne accepter de faire une pause dans le coin pendant quelques temps, Laurel pourrait essayer de leur en faire de nouvelles. Tout cela était absolument étrange.

« D’ailleurs j’y pense. » repris-t-elle « Tu crois que d’autres personnes que nous ont répondu à leur appel à l’aide ? Parce que vu le nombre de pancartes ça ne m’étonnerai pas. »

Soudain, Malta grogna. Il y avait quelque chose pas loin. Pokémon sauvage ou voyageur égaré ?

Le grognement de Malta avait immédiatement stoppé le groupe. Laurel leva simplement à la tête pour regarder aux alentours, pas trop stressée lorsque, le bruit d’une lame qui se dégaine, suivit de Jeanne qui s’interposait devant elle la fit sursauter. Bon, la situation était probablement un peu plus sérieuse que ce qu’elle avait au premier abord pensé. Elle attrapa son collier, sentant le corps de Proto se mouvoir très légèrement sous ses doigts.

Néanmoins, pas de violent pokémon ou de fourbes criminels. Juste… une femme perdue ? La pauvre semblait outrée par quelque chose qui s’était coincé dans les arbres. Laurel ne pouvait que compatir. Les pokémons qui n’en font qu’à leur tête, elle connaissait. C’était l’une des raisons pour laquelle elle n’avait pas sorti Kurana de sa Captisball aujourd’hui. Il fallait rester concentré sur la tâche et mettre la limace et le dragon ensemble revenait à tenter le Darkrai.

Ouh, là là, visiblement elle avait un sale caractère. Laurel soupira, elle préférait mettre ça sur le dos de l’irritation. La Ranine fit signe à Malta de se calmer. Si les grognements s’arrêtèrent, la Carmache continuait à fixer la femme d’un air sombre. Mais, étant donné que Malta n’aimait personne ou presque, la joaillière n’allait pas se méfier de la femme pour autant. Surtout qu’elle venait de complimenter le cadeau qu’elle avait fait à Jeanne.

Elle ne voyait rien au sommet de l’arbre mais, elle avait vu les pokémons de Mido se fondre dans la végétation comme un Hipopotas se fond dans le sable, donc ça ne voulais rien dire. Les robes raniennes étaient plus souples et résistantes que ce que l’on supposait au premier abord, donc normalement, elle ne risquerait pas de la déchirer en montant. Faisant fi des protestations de Jeanne, elle répondit gaiement.

« Je peux essayer de grimper, y a pas mal de branches donc ça devrait aller. J’ai pas forcément la tenue pour mais c’est pas comme si Malta allait m’aider. »

Le femme en noir eu un sourire assez malsain avant de s’écarter pour laisser passer Laurel. Cette dernière lança un sourire à Jeanne pour la rassurer, levant son pouce en signe que tout allait bien et qu’elle savait ce qu’elle faisait. La plus part du temps c’était faux. Heureusement, si catastrophe venait à arriver, elle avait toujours Proto avec elle qui pourrait essayer de faire… un truc. Bref, la partie la plus délicate serait certainement de trouver le pokémon.

« Il ressemble à quoi votre pokémon ? »

« Oh, c’est un lézard vert, assez petit… très mignon. »

Laurel hocha, la tête avant de tirer sur Proto pour qu’il reprenne sa forme originelle. La joaillière fit un clin d’œil à l’inconnue.

« Ne vous inquiétez pas, tous nos bijoux ne font pas ça. » elle se tourna ensuite vers le Métamorph « Tu fais le bras ? On va escalader. Malta tu es sages et t’écoute Jeanne. »

Si tôt demandé, si tôt fait. Ça faisait du bien d’avoir un pokémon qui vous obéit. Malta répondit par un bruit étrange qui était très probablement dû à la pelle dans sa bouche. Prenant appui sur la racine, Laurel commença son ascension. Grimper sur un arbre n’avait rien à voir avec le fait de grimper sur la roche. C’était moins une histoire de renflement et de crevasses et plus une histoire de y a des branches ou y en a pas. Heureusement Proto se prenait au jeu. Le pokémon n’avait pas encore bien compris que les doigts servaient à attraper des trucs et préférait étendre le bras pour l’enrouler autour du bois. Au moins, elle restait stable. Elle eut, deux ou trois fois un peu peur de déchirer sa robe, mais réussit à éviter la catastrophe. C’était adorable de voir Jeanne  et Malta toutes petites. Le monde vu d’en haut était vraiment différent.

Elle fit une pause pour reprendre un peu son souffle et admirer le paysage. La forêt était dense mais on pouvait tout de même distinguer un peu le sol. Notamment, le truc vert qui se déplaçait autour du groupe à une distance respectable. Elle avait du mal à faire la distinction entre la bestiole et les arbres environnant mais c’était assez gros. Un peu comme un lézard vert ? Il ne semblait pas vraiment belliqueux vu d’en haut. Au pire, elle avait suffisamment confiance en Jeanne et Âtre pour  savoir qu’ils pourraient gérer la bestiole.

Néanmoins, une fois arrivée en haut après plusieurs minutes. Rien.

Nada. Le vide.

Laurel espérait que ce ne soit pas un pokémon oiseau qui aurait eu la merveilleuse idée de descendre pendant qu’elle se cassait la tête à monter. Elle avait beau regarder elle ne voyait pas de pokémon. La femme ne les aurait pas grugé quand même ? Et Jeanne qui était en bas avec elle ! Alors qu’elle s’était mise à redescendre un peu précipitamment, quelque chose se gluant se colla sur sa main. Une langue. Une looooooooooooooooooooooongue laaaangue.

Qui flottait.

Oh et puis quoi encore ?

Heureusement que Laurel s’était plus ou moins habituée aux événements étranges parce voir un pokémon apparaître de nulle part était franchement déroutant voire effrayant. Le lézard était un peu plus gros que ce qu’elle avait imaginé et possédait de nombreuses rayures colorées. C’était plus ou moins vert et petit. Bah, on avait qu’à dire que c’était ça le pokémon parce que c’est pas comme si y avait vraiment le choix en la matière.

« Hey, mon p’tit gras, ça va ? Tu veux plus descendre ? Y a ta dresseuse qu- »

Le pokémon remontait lentement sa langue le long de son bras, ce qui en soit, elle avait l’habitude. Mais, elle commençait à sentir des fourmis et puis plus rien. Ses muscles se raidirent et elle lâcha le tronc. Léchouille. Merde. Pas gentil. Jeanne !

Laurel poussa un cri mais ne bascula pas par dessus bord. Proto tenait bon. Le pokémon lézard continuait d’essayer de le lécher pour le paralyser sans succès. La seule chose qui était entre elle et une chute de plusieurs mètres était ce bras doré qui s’accrochait fermement et obstinément au tronc de l’arbre.

L’esprit de Laurel tournait à toute vitesse. Elle essayait de se rattraper avec ses jambes mais la semelle liste des sandales glissait sur l’écorce raide. Le pokémon vert pouvait grimper aux arbres et devenir invisible. Merde, merde et merde ! Jeanne état en bas avec le gros pokémon qu’elle avait aperçu plutôt.

« JEANNE ! DANGER ! VOLEUR ! » hurla-t-elle à pleins poumons.

Le lézard commençait à en avoir marre de gaspiller sa salive pour rien. Il arma ses griffes.

Là, là maintenant tout de suite, elle était dans le caca.

Si il pouvait y avoir un miracle se serait merveilleux.

Son pied trouva un appui. Elle se propulsa vers le haut, percutant le lézard avec un coup d’boule. Juste avant que ses griffes ne s’abattent sur le pokémon changeforme. Son pied glissa et elle se retrouva une nouvelle fois suspendue dans le vide. L’agresseur remontait sur ses pattes.

« PROTO, allonges-toi, il faut que tu me descende, vite ! » ordonna-t-elle paniquée.

Le pokémon obtempéra mais l’effort était visible. Sous cette forme il n’allait pas être capable de les retenir bien longtemps. Laurel essayait de repérer des branches en dessous. Là ! Il fallait juste que Proto descende un peu plus pour-

La Griffe Ombre du pokémon s’abattit sur Proto qui se rétracta d’un coup. Laurel dégringola. Elle essaya d’attraper la première branche qui se brisa sous son impact. Elle continua de tomber se cognant contre une autre branche. Laurel hurlait. Avant de rentrer dans une troisième branche quelques mètres plus bas qui lui coupa le souffle. La branche craqua. Laurel commença à glisser.

« Non, nonnonnon ! »

Proto qui s’était transformé en pokémon oiseau durant la chute apparu juste à temps pour essayer de la faire passer sur la branche. Ses serres désespérément enfoncées dans sa chair pour essayer de la soulever. L’effort porta ses fruits et Laurel réussit à passer une jambe par dessus la branche, se servant de son moignon pour se stabiliser. La Ranine souffla. Le Métamoprh repris sa forme originelle, tremblant légèrement.

Ils avaient trouvé le coupable. Maintenant il fallait lui survivre.


HS
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Du coup, je suis partie sur l'idée que la fille soit la voleuse parce qu'elle est beaucoup trop louche ! Elle a un Kecleon qu'elle utilise pour espionner/voler et un autre pokémon plus costaud (ex: Jungko ?).

Kecleon utilise Léchouille sur Laurel.
Laurel est paralysée.
Kecleon utilise Léchouille sur Proto.
Echauffement de Proto empêche la paralysie.
Laurel utilise Coup d'Boule sur Kecleon.
Kecleon utilise Griffe Ombre sur Proto, coup critique.
Laurel tombe. (ouais, j'ai fait de très mauvais lancés de dés pour ça.)
Proto se transforme en Cryptéro et essaye de ralentir la chute de Laurel.
Laurel attrape un tronc d'arbre, elle est sauf ... pour le moment.

Tu peux donner des ordres à Malta si tu veux, normalement elle va obéir à Jeanne.

Ouch, Laurel avait à peine le temps de reprendre ses esprits que déjà les ennuis la rattrapaient. Malta grimpait le long de l’arbre avec une férocité toute particulière. Elle n’était pas contente mais alors, pas du tout. La Ranine au contraire était soulagée de voir arriver la cavalerie. Jeanne semblait aller plutôt bien ce qui était rassurant. Mais elles n’étaient pas encore sorties de l’auberge.

Laurel s’appuyait sur Jeanne, tremblante à cause de sa chute. Elle remarqua diverses éraflures le long de ses bras et mains. Les écailles de Malta étaient impardonnables. Le sol n’avait jamais semblé aussi loin et le danger si réel. Se battre contre des ennemis étaient une chose, se battre dans un arbre était une toute autre histoire. Sans parler du pokémon invisible.

« Jeanne, c’est elle qui a volé les alliances ! Elle a un pokémon qui peut devenir invisible, je sais pas où il est. » expliqua-t-elle à toute vitesse, le souffle court.

Malta rugit. Le pokémon qu’elle avait aperçu était en train d’escalader le tronc avec une aisance terrifiante. La Carmache le défiait de l’attaquer, trop furieuse pour se rendre compte de son désavantage. Un faux pas et c’était la chute libre. Une flamme et elles brûlaient.

« Pas de feu ! » ordonna-t-elle

Elle grimpa sur Malta, s’accrocha tant bien que mal à l’aileron du dragon, elle retrouvait lentement un peu de sensation dans son bras. Proto attendait les instructions trop paniqué pour penser par lui-même. Il fallait qu’elles descendent d’ici et vite.

Le lézard étaient sur elles. Il évita avec aisance les crocs de la Carmache pour se placer en hauteur, tel un prédateur prêt à fondre sur sa proie. Malta était plus tendue que jamais. Laurel essayait de faire remonter Jeanne sur le pokémon dragon avant qu’il ne soit trop tard. Elles ne pouvaient rien faire, si Malta attaquait le pokémon elle allait perdre l’équilibre et chuter, si elle ne faisait rien c’était lui qui allait les faire tomber.

« Proto, relâche Kurana ! »

Le pokémon rose obtempéra au même moment ou le pokémon plante passait à l’attaque, assenant deux puissantes baffes à la Carmache. Malta parvenait tout juste à rester accrochée sous l’assaut violent de coups. La limace sortit de sa ball, se collant immédiatement contre l’écorce.

« Attaque ! » ordonna Laurel.

La gorge du pokémon se renfla et une immense boule de boue jaillit qui vint percuter le lézard en pleine face, explosant au contact du pokémon. Le choc fut de trop pour Malta qui glissa sur quelques centimètres avant de réussir à se stabiliser à nouveau. Le lézard s’ébroua, visiblement indemne. Merde.

« Proto transforme toi en Malta, prends Jeanne et descend ! » commanda-t-elle.

Il fallait fuir. Le seul souci était de convaincre son propre pokémon que la meilleure défense n’était pas l’attaque. Kurana continuait à cracher un flot continu de boue sur le pokémon vert, c’était juste assez pour occuper son attention. La limace n’avait pas l’avantage du type et encore moins celui de la taille.  

« Malta, je t’en supplie il faut descendre ! »

Au même moment Kurana était percuté par une Rafale Psy, ce qui offrit une ouverture au lézard pour trancher le pokémon rose avec une Lame-Feuille. Le coup était violent et mis K.O. la limace, qui fut rattrapée juste à temps par Malta. D’autre attaques psychiques s’abattaient sur le groupe sans qu’elles ne puissent s'en protéger.

« Malta ! » cria Laurel désespérée.

La Carmache commençait à lâcher prise. Elle poussa un cri plus désespéré que menaçant avant de sauter pour atterrir sur un autre arbre. Une Tempête-Verte les manqua de peu alors qu’une Rafale Psy faisait exploser une branche juste à côté de Proto-transformé-en-Malta et Jeanne. Les deux pokémons descendaient de leurs arbres sous les attaques des lézards. Le plus gros avait pris Jeanne en chasse pendant que le petit restait invisible sur son perchoir pour mitrailler les groupes avec ses attaques.

Elle n’arrivait pas à voir comment Jeanne gérait et cela la terrifiait. Malta sauta sur le sol, s’effondrant à moitié par-terre. Les coups se faisaient ressentir. Laurel rappela Kurana dans sa ball, le pokémon leur avait fait gagner un temps précieux. Puis, elle chargea la femme en noir, la percutant de son corps pour finir dans un roulé-boulé. C’était tout sauf glorieux mais tout à l’instar de l’humeur habituelle de son dragon, Laurel était furieuse. Elle mordait, tirait, griffait pourvu que ça faisait mal et que ça attirait l’attention des pokémons ennemis.

HS
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 Laurel grimpe sur Malta mais le Jungko les rattrape. Il prend de la hauteur.

Jungko utilise Double-Baffe sur Malta c’est super efficace.
Kurana arrive sur la scène, il utilise Boue Bombe sur Jungko mais ce n’est pas très efficace.
Proto utilise Morphing et se transforme en Malta pour prendre Jeanne sur son dos et descendre.
Kurana utilise Coud’boue sur le Jungko, ça diminue sa précision mais ne fais pas beaucoup de dégats.
Kecleon utilise Rafale Psy sur Kurana.
Jungko utilise Lame-Feuille sur Kurana. → Kurana est K.O.

Malta change d’arbre en sautant.
Durant la descente Malta subit des Rafale Psy lancé par le Kecleon.
Laurel et Malta arrivent en bas, Malta s’effondre (~15 % de PV restant).
Laurel utilise cat-fight sur la femme en noir, c’est super efficace.

J’espère que ça te va ! Je voulais pas trop faire agir Jeanne pour lui laisser le temps d’être badass (comme d’hab) du coup tu peux faire ta partie avec Proto.

Laurel réussit à faire remonter son genoux dans le ventre de la femme. L’avantage de la surprise avait disparu et maintenant, son handicap naturel commençait à lui causer tord. La femme avait réussi a lui coincer le bras ce qui voulait dire qu’il ne lui restait plus que son moignon de libre. Peut-être qu’elle pensait avoir gagné. Et puis quoi encore ?! Laurel n’avait pas vécu avec Malta pendant deux ans sans apprendre quelques trucs. Profitant, du souffle coupé de son adversaire elle pris de l’élan pour la mordre. Enfonçant ses dents dans sa chair. C’était dégouttant mais elle était trop furieuse pour s’en soucier.

Malta tentait de se relever un peu plus loin. Sa tête oscillait de droite à gauche, encore sonnée par les baffes du lézard vert. Elle protégeait Kurana de son corps. Désespérément furieuse et impuissante. Autant que physiquement que psychologiquement les coups l’avaient ébranlée. Elle gardait la tête basse, prête à encaisser une nouvelle attaque qui ne venait pas. Pourtant, elle savait qu’elle allait venir. Elle venait toujours. Parce qu’elle était trop faible pour se défendre. Parce qu’il était roi.

Soudain, les coups arrêtent et Laurel sent la pression sur son corps de retirer. La dague sous la gorge, Jeanne menace la femme. La Ranine n’avait aucun doute que, donné la possibilité, Jeanne l’aurait égorgée et peut-être bien qu’elle l’aurait laissé faire. Laurel tentait d’apaiser son souffle qui était erratique. L’adrénaline retombait et elle commençait à reprendre conscience de ses alentours, sans parler des chocs qu’avaient subi son corps qui commençaient à se faire ressentir.

Elle regardait Jeanne. Ses cheveux sont en pétard, il y a des feuilles pointant de ça et là. Son visage et ses bras étaient meurtris de griffures mais, Laurel supposait qu’elle ne devait pas avoir l’air mieux. Ce qui l’inquiétait plus c’était les coupures sur les mains de sa bien aimée. Malgré cela, la seule chose qu’elle pouvait ressentir en la voyant c’est du soulagement. Jeanne allait bien. Laurel esquissa un sourire fatigué.

« Ne me dis pas que t’avais vu le truc venir. » plaisanta-t-elle.

Elle avait voulu de l’aventure ? La voilà servie. Laurel ne peut s’empêcher de rigoler. C’était peut-être le stresse qui retombait ou juste ses nerfs qui la lâchaient.

« Je fais pas un très bon Capitaine. Je pense… Je te laisse ce poste. »

Elle se leva. Aie, aie, aie. Son dos. Elle avait l’impression d’être une vieille grand-mère avec des problèmes d’articulation. Sauf qu’elle avait 28 ans et qu’elle venait de tomber d’un arbre. C’était tellement excitant ! La femme en noir semblait pour le coup, vachement moins heureuse que Laurel. Elle fusillait du regard la joaillière, immobile dans l’emprise de Jeanne. Elle avait perdu ce combat, ses pokémons étaient hors d’état de nuire et sa vie menacée. Pourtant, elle ne démordait pas.

« Non ! C’est à moi. J’en ai besoin pour eux ! Vous ne pouvez pas m’arrêter. Il me faut juste un peu plus d’énergie… bientôt... »

Laurel fronce les sourcils et lance un regard pleins d’interrogation vers Jeanne. Elle ne comprenait pas de quoi parler la femme mais ça lui donnait la chair de poule. Proto rejoignit Laurel pour se blottir contre elle, son apparence originelle retrouvée. Il semblait un peu secoué mais indemne. Ce qui lui fit penser à Malta. La Carmache n’avait pas bougée, ses muscles étaient crispés et ses yeux fermés. Laurel lança un regard inquiet vers Jeanne.

« Je sais pas de quoi elle parle mais s’il y en a d’autre ça va pas le faire. On devrait retourner chez Jane et John pour … » Elle regarda Malta. « Reprendre des forces. Tu es blessée, Malta et Kurana ne vont pas bien non plus. On la prend en prisonnière pour lui faire cracher le morceau. Ça te va ? »

Laurel s’était levée pour caresser Malta qui avait tressaillit à son contact avant de se détendre un peu en reconnaissant la joaillière. Elle ne l'avait jamais vu comme ça et ça l'inquiétait tout particulièrement.

 HS
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T’avais sous-entendu dans un post plus haut qu’elle avait besoin des alliances pour faire une invocation ou un truc du genre donc je te laisse gérer cet aspect parce que c’est une super idée mais je sais pas trop vers où tu veux aller avec ça.

Et Félicitation pour Âtre ! Il est magnifique !! Ton RP était génial et plein de tension ! *w*

Le corps inerte du lézard invisible s’écrasa au pieds de Laurel qui fit un bond, retenant de justesse un cri horrifié. Celle-là elle ne l’avait pas vu venir. Elle leva la tête pour regarder descendre celui qu’elle supposait être Âtre et Tourmaline. Oh, oh, oh ! Le petit poussin avait bien grandit. Elle n’avait jusqu'à lors pas remarqué qu’il avait évolué mais, quelle splendeur ! La Ranine ne pu s’empêcher de toucher les plumes de l’oiseau de feu avec un petit rire de contentement alors qu’il rendait son cimeterre à Jeanne.

« Regardes-toi ! Tu es magnifique ! Un vrai guerrier ! » commenta-t-elle.

Et dire qu’elle l’avait connu petit poussin. Le garçon est devenu un homme, si on pouvait utiliser cette expression pour les pokémons. La joaillière était tellement fière. Elle le regarda gérer le Jungko avant d’échanger un regard de connivence avec Jeanne. Il fallait qu’elles fêtent ça ! Peut-être faire un gâteau comme pour les anniversaires ? Ou bien, Laurel pourrait essayer de fabriquer un bijou pour Âtre, peut-être que Jeanne allait vouloir y apporter son avis. La joaillière avait remarqué que sa bien-aimée avait commencé à porter un intérêt tout particulier à ses créations. Ce serait un bon moyen de partager une activité.

Laurel se tourna vers ses propres pokémons. Proto se nichait entre son épaule et son coup, froid et gluant mais sain et sauf. Il avait été héroique aujourd’hui et la Ranine ne pouvais pas être plus fière de lui. Elle s’agenouilla au niveau de Malta, faisant glisser sa main, le long de sa puissante mâchoire. La Carmache ne semblait pas vraiment la regarder, perdue quelque part dans son esprit. Laurel déposa un doux baiser sur son crâne, murmurant des paroles rassurantes qui la rassérènent un peu. Elle pris ensuite le courageux Kurana dans ses bras avant d’encourager Malta à marcher à ses côtés. Si la Ranine avait remarqué que le dragon était anormalement collée contre-elle, elle n’en fit aucun commentaire.

Jane et John étaient stupéfait de les voir revenir dans un tel état. La pauvre Jane était affolée. Courant dans tous les sens pour récupérer pansements et autres concoctions faites maison. Laurel s’assit très sagement à côté d’elle pour la regarder travailler sur les blessures des pokémons, puis des humaines. Contrairement à sa femme, l’inquiétude de John se traduisait en colère. Qu’on leur vole leurs alliances c’était une chose mais qu’on blesse ainsi de braves gens ! C’était innommable ! Heureusement, les gardes arrivèrent rapidement pour s’emparer de la criminelle. Laurel regarda Jeanne se tendre lors que les hommes de loi entrèrent pour arrêter la femme et féliciter le duo. La joaillière glissa simplement sa main dans celle de Jeanne pour la rassurer, lui offrant l’un de ses plus beaux sourire en lui disant qu’elle avait bien mérité de tels compliments. Âtre, Tourmaline et elle avaient été héroïques.

Puis, le calme était revenu dans la chaumière. Et le groupe vint à la réalisation que les bagues étaient perdues. Les mines de Jane et John étaient sombres. C’était sans compter Jeanne et ses doigts de fées. Laurel croyait qu’elle voulait lui serrer la main mais sentit à la place deux anneaux de métal tiède de chaleur humaine. Elle écarquilla les yeux alors que le murmure de sa bien-aimée lui venait aux oreilles. Laurel se retourna émue.

« Merci. »

Elle déposa un baiser sur les lèvres de la femme qu’elle aimait tant avant de se diriger vers le couple. Tremblante d’émotion et d’anticipation. Laurel se racla la gorge pour attirer leur attention avant de prendre une grande inspiration, tendant sa main où deux magnifiques bagues reposaient tendrement, ayant attendues de retrouver les doigts de leurs vrais propriétaires.

« Jeanne a réussit à récupérer vos alliances. On a pas bien compris pourquoi la femme les voulait mais… ce qui compte c’est qu’elles reviennent à leur juste place. »

« Oh, merci ! Milles-mercis ! » s’exclama Jane.

« On ne pourra jamais assez vous remercier ! » ajouta John.

Ils prirent les bagues. Si leurs mots n’étaient pas assez pour exprimer leur gratitude alors leurs yeux disaient tout. Jane alla serrer Laurel dans ses bras, puis Jeanne alors que John préféra une accolade plus sobre mais tout aussi chaleureuse. Pija s’était mit à piailler en tournant autour du couple tel un heureux bambin. Tout était rentré dans l’ordre. Ou presque.

« La voleuse a utilisé un pokémon qui grimpe aux arbres pour s’infiltrer à travers la fenêtre laissée ouverte pour votre… pokémon. Il faudra peut-être réfléchir à un autre moyen de lui permettre de faire des allé-retour avec l’extérieur. » expliqua-t-elle.

Le couple hocha la tête. Visiblement le malheur les avait bien ébranlés.

« Je vous en prie. Restez vous reposer quelque jours. C’est le moindre qu’on puisse faire. » invita John.

Laurel se tourna vers Jeanne interrogative. Elles n’avaient pas forcément prévu de date précise pour rentrer à Ran, et si chaque jour de plus commençait à augmenter le besoin qu’avait la Ranine de revoir sa famille, prendre du temps pour se reposer n’était pas contre-indiqué. Sur tout vu l’état catatonique de Malta qui s’était complètement renfermée sur elle et les nombreuses blessures qu’ils avaient subit durant le combat. Le regard de la joaillière se posa sur les mains bandagés de sa bien-aimée.

Laurel décida d’accepter l’offre. Le couple les installa dans une chambre d’ami à l’étage. « La chambre de notre futur bébé ! » avait ajouté Jane avec un sourire. Apparemment, elle avait très récemment découvert qu’elle était enceinte. La joaillière trouvait ça adorable. En plus, Jane lui avait dut qu’elle savait déjà comment appeler le nouveau né si c’était une fille. Laurel ne pouvait qu’approuver du choix pour le nom.

La Ranine se laissa tomber en soupirant sur la matelas mou. C’était si agréable d’avoir un vrai lit ! Les couvertures étaient si douces ! Malta dormait sous le porche, étant trop grande pour rentrer dans la maison. Laurel était passée la voir juste avant de monter rejoindre Jeanne dans la chambre. Ce soir allait être le premier soir où elle partageait une vraie chambre avec Jeanne. Elles allaient dormir dans le même lit ! Laurel se replia sur elle même et roula sur le côté un large sourire sur le visage avant de se redresser d’un bond.

« Au fait, Jeanne, comment vont tes mains ? » demanda-t-elle. « Désolé pour les écailles de Malta. J’avais un gant mais je l’ai perdu je sais plus trop où quand on voyageait dans Sakai. »

Elle replia ses jambes en tailleur. La parfaite position pour pouvoir admirer Jeanne.

La moue dubitative de Laurel voulait tout dire. Elle-même avait été victime des écailles de Malta plus d’une fois. Et de ses dents aussi mais c’était une autre histoire. Elle se rappelle encore la première semaine passée avec la bestiole alors que la Carmache n’était qu’un violent petit Griknot. Son bras était couvert de bandages juste qu’au coude et la seule raison pour laquelle ce n’était pas pire était grâce à sa prothèse en fer qui avait subit le gros des griffures. Il avait fallu du temps pour gagner la confiance de Malta et réussir à la faire sortir de son trou. Mais, maintenant qu’elle avait pu prendre du recul, Laurel pouvait affirmer que ça valait la peine. Elle n’aurait pas pu être ici avec Jeanne si la Carmache n’avait pas été là.

Laurel regarda Jeanne s’occuper des enfants. Parce qu’il n’y avait pas d’autre mot pour décrire ces adorables boules de poils. Sa bien-aimé fit le tour de tous les pokémon pour les border avec les chaudes couvertures que leur avait prêté le couple. Leur petits yeux lourd de fatigue se fermaient et le sommeil les emportait aussitôt. C’était adorable.

Puis, ayant fini de s’occuper des plus jeunes, Jeanne entreprit de se dévêtir. Après cette longue journée pouvoir retirer les vêtements était un soulagement. Laurel avait sauté sur l’occasion presque aussitôt après être rentrée dans la pièce. Ce qui avait été assez cocasse parce que Jane était rentrée quelques minutes plus tard pour apporter des couvertures supplémentaires et la Ranine avait dû se planquer sous le lit. Si la Midoyenne avait remarqué quoi que ce soit, elle n’en dit rien repartit avec son sourire.

Maintenant que la soirée était bien avancée il n’y avait plus de risque d’être dérangé. Laurel passa ses doigts autour des jeunes bleus de Jeanne. Elle ne doutait pas que d’ici quelques jours ils allaient grossir et prendre cette horrible teinte jaune qui caractérisait les coups les plus violents. Cela voulait aussi dire qu’elle allait devoir faire attention à où, elle touchait sa bien-aimée pour ne pas appuyer sur l’un des bleus par mégarde.

« Hey ! C’est pas sympa ça, je grimpe très bien ! C’est pas ma faute s’il y avait une bestiole invisible qui lèche les gens. » répondit-elle sur un ton taquin.

Laurel devait bien se l’avouer, elle avait été terrifiée. Ce qui était une excellente raison pour continuer à grimper à la place de Jeanne. Plutôt elle que sa bien-aimée. Et puis, Proto avait été là pour la rattraper et finalement rien n’était arrivé. Donc ce n’était pas si terrible que ça ! Laurel s’allongea à côté de Jeanne.

« C’était incroyable !! A quand la suite ? » confirma-t-elle.

La guerrière continua sur sa pensée. Par fois Laurel avait du mal à comprendre par quels détours partait son esprit. Jane et John étaient triste parce qu’ils avaient perdus leurs alliances. Elles avaient retrouvé les alliances du coup ils étaient heureux et reconnaissant. C’était aussi simple que ça. Pas besoin d’être une meute ou autre chose pour éprouver de la reconnaissance envers quelqu’un.

« Oh, rassures-toi, ils t’aiment bien aussi ! Tu fois le futur bébé de Jane ? Tu sais comment ils veulent l’appeler ? » demanda-t-elle en laissant un peu durer le suspense. « Jeanne ! En vrai, c’est une tradition dans la famille d’avoir des noms en J. Du coup ça tombait parfaitement bien ! En plus, c’est toi qui a retrouvé leurs alliances. Ils voulaient trouver un moyen de nous garder dans leur histoire familiale parce qu’on a un peu sauvé leur mariage. » elle rigola un peu. « Ils nommeront le pokémon de la future petite Jeanne, Laurel ! »

Laurel n’était pas peu fière de ce fait. Elle avait fait promettre à Jane de trouver un pokémon fort et courageux pour la future Jeanne junior.  La Midoyenne avait rigolé mais donné son accord. La Ranine se disait qu’elle pourrait essayer de revenir les voir après la naissance de la petite. Peut-être que d’ici là elle aura pu intégrer l’armée de Ran entant qu’apprentie Chevalier.

En attendant, Jeanne proposait une activité des plus distrayantes. Laurel adorait pouvoir serre Jeanne dans ses bras et juste … exister. Même sans rien faire en particulier cela lui convenait largement. Toute excitée, elle se glissa sous la couverture, pile au comment ou trois coups résonnèrent contre le bois de la porte juste avant que John n’ouvre la porte.

« J’espère que vous- ah. AH. Désolé. Bonne nuit. Profitez bien ! » balbutia-t-il tout rouge en claquant la porte derrière lui.

Laurel aurait dû être gênée. Mais la tête, la tête qu’avait fait John en les voyants, la réalisation dans son regard et juste la scène en elle-même, étaient tellement absurde qu’elle ne pu s’empêcher d’éclater de rire. Le pauvre homme voulait juste s’assurer que tout allait bien mais était tombé sur ce qu’il croyait être une scène intime. C’était adorable. Et ça voulait aussi dire qu’elles allaient être tranquille au moins jusqu’à ce qu’elles descendent en bas le lendemain. Laurel déposa un baiser sur les lèvres de Jeanne.

« Je suis pas la seule à faire des bêtises on dirait ! » Elle sourit « Tu avais prévu quelque chose ? » Elle se rapprocha du visage de Jeanne pour murmurer. « Parce que sinon, je voulais faire quelque chose pour féliciter Âtre pour son évolution. Est-ce que tu as des idées ? C’est toi la chef ! »

C’était rare d’avoir des moments au calme comme ça. Surtout que Âtre les et autres pokémons s’étaient aussitôt endormis comme des masses. C’était le moment parfait pour parler de cadeaux.