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 Blame [ft. Aryël Eladan]
Laurel Senjak
Laurel Senjak

Dragon


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Message Sujet: Blame [ft. Aryël Eladan]   Blame [ft. Aryël Eladan] EmptyLun 17 Fév 2020 - 8:13

Blame
ft. Aryël Eladan.
Laurel se réveilla le lendemain, ses mains toujours emmêlées dans la chemise de Jeanne. Pyrite et Komodo s’étaient blottis tout contre-elle. Elle sourit doucement avant de tapoter à l’aveugle vers la direction générale de Jeanne. Il fallait qu’elle lui montre à quel point ils étaient adorables. Encore à moitié prisonnière des limbes, il lui fallu plusieurs longues secondes avant de réaliser que Jeanne n’était pas là. Sa respiration se figea et aussitôt les larmes revinrent alors que les souvenirs de la veille venaient s’abattre sur elle.

Malta vint poser sa tête à côté d’elle. La regardant avec une inquiétude non dissimulée. Elle avait passé la nuit à monter la garde pour assurer à sa dresseuse un sommeil aussi reposant que possible, sursautant au moindre cauchemar de l'humaine. Âtre avait déposé Laurel sur le lit après qu’elle se soit écroulée d’épuisement contre Hématite. Le reste des pokémons enfermés dans leurs Captis Ball, n’étaient pas encore au courant de ce qu'il s'était passé. Laurel savait qu’elle allait devoir leur dire, mais comment ? Elle-même refusait encore d’accepter les faits. Et puis Nival…

Laurel se redressa brusquement, surprenant les pokémons. Elle attrapa ses vêtements, se changeant dans un geste mécanique. Il fallait qu’elle fasse quelque chose, qu’elle pense à autre chose. Elle savait que si elle s'arrêtait qu'elle n'arriverait pas à redémarrer. Il fallait qu'elle avance sous peine de ne jamais plus se relever. Pyrite s’étira doucement, cherchant automatique des yeux Jeanne. Celle-ci avait habituellement des petites friandises à lui donner le matin. Elle était partie hier soir, mais elle allait revenir aujourd’hui n’est-ce pas ?

Arrêtée devant le miroir, Laurel se perdit quelques secondes dans sa réflexion. Elle avait envie d'effacer cette expression de son visage, elle avait l’air horrible. Jeanne aurait sûrement eu peur, elle se serait mise à s’agiter dans tous les sens pour trouver de quoi aider « l’amour de sa vie ». Elle l'aurait certainement embrassée et prise dans ses bras et... La joaillière attrapa un chiffon pour retirer le khôl qui avait coulé et marqué ses joues. Il fallait qu’elle soit impeccable pour quand elle retrouverait Jeanne. Le maquillage devait être parfait, ses cheveux bien brossés et ses vêtements sans plis. Il fallait qu'elle se fasse belle pour la femme qu'elle aimait.

La ceinture de Jeanne pendait lourdement sur ses hanches, comme une ancre alourdissant ses mouvements. Elle jurait affreusement avec la tenue, Laurel n'avait pas remarqué. Elle avait trouvé la broche précieusement protégée dans les affaires de la guerrière. Pour une raison quelconque avait eu envie de balancer l'objet, ce qu'elle avait fait évidement. La broche n'était pas assez belle pour son amante, elle pouvait y voir toutes ses imperfections. Elle n'aimait pas ça. Le cimeterre et la dague de Jeanne étaient eux aussi sagement rangés, attendant implicitement leur maître. Elle n'avait jamais osé les toucher auparavant, c'était un peu comme des objets sacrés. Une partie de Jeanne en quelque sorte. Elle les ramassa pour les prendre avec elle, à ses côtés ces merveilleuses armes de guerre étaient aussi inutiles que des bâtons, elle ne savait pas s'en servir comme la guerrière. Laurel prit aussi des vêtements se disant que Jeanne en aurait certainement besoin lorsqu’elle sera revenue. Il lui fallait quelque chose de confortable et qu'elle aimait mettre.

Malta s’était remise à la suivre comme son ombre. Laurel l’avait à peine remarquée. Elle avait rappelé Hématite et les pokémons de Jeanne dans leurs Captis Balls, ne supportant plus l'attention qu'ils lui portaient. Elle allait bien. Il ne restait plus qu’elle, ses dragons et Proto. Pyrite s'était faite très silencieuse, se cachant contre Malta. Proto restait propre à lui-même, perdu dans son monde loin de tout malheur. Dehors le soleil commençait à peine à donner signe de vie. Il fallait encore qu’elle prenne des provisions et loue des montures. Il n'y avait plus de thé.

La nuit glaciale de Ran gardait son emprise sur le ciel. Cherchant à s’accrocher jusqu’au bout pour tâcher les premiers rayons du soleil de sa noirceur. Les rues étaient déjà en effervescence. La nouvelle de l’attaque commençait à se rependre comme de la poudre. Certains accusaient les kunois arrivés avec la tempête, d’autres mettaient le blâme sur sakai, d’autres encore parlaient d’une tentative de coup d’état. Toute la noblesse n'avait pas vu d'un bon œil le fait qu'Aryël hérite du titre d'Elyes. La joaillière pouvait aussi entendre des murmures sur les esprits vengeurs. On disait que la lune était devenue rouge sang que c’était Lunala elle-même qui avait frappé la chef. Le peuple aimait les histoires.

Étrangement, les cors du Palais n’avaient pas encore résonné pour annoncer la mort de leur chef. Ou peut-être ne les avait-elle pas entendus. On lui avait raconté la manière dont la ville entière s’était tut lorsque que les cris des instruments avaient résonné. Trois fois pour une mort, quatre pour une naissance. On lui avait dit comment le peuple entier de Ran était resté en haleine attendant stupidement le quatrième cor qui n’était jamais venu. Elyes était mort et à ce jour, Ran le pleurait encore. Mais ici, aucune larme pour Aryël, juste une ferveur intense mêlée à une anxiété générale. Laurel ne comprenait pas.

Dame Aryël Eladan était une chef aimée, adorée même. Où étaient donc les pleurs à l’annonce de sa mort ? Son œil fut attiré par ce nom de famille si familier, écrit à l'encre noir sur un morceau de papier placardé. Elle s’approcha de l’affiche, écrite à la va-vite par un scribe réveillé en sursaut au beau milieu de la nuit. Aucune mention de Jeanne. Elle décrivait plutôt l’attaque, faisant un portrait de l’assassin sans récompense à la clef. Pas besoin, on n’attrape pas les morts. Ses yeux glissèrent distraitement par-dessus les informations qu’elle connaissait déjà. Puis elle se figea.

« Dame Aryël Eladan a survécu à ses blessures. »

Laurel relit la phrase. Une fois, puis deux, sans comprendre. Pourquoi ? Pourquoi avait-elle survécu ? Elle avait vu le sang et la lame vengeresse. Elle l’avait vu s’écrouler au sol pour ne plus se relever. Elle n'avait pas vu Jeanne mourir. Elle n'avait pas été là pour elle mais avait été là pour Aryël. Les deux fois. Elle recula de quelques pas le visage sombre.

« Il faut que j’aille au palais. »


Malta l’y emmena. Les gardes empêchaient les entrées, barricadaient les portes. Laurel n’en avait cure. Il fallait qu’elle voie la chef. Proto réussit à l’emmener jusqu’à l’étage où se reposait la fragile et pauvre et douce petite chef qui souffrait Ô combien affreusement. Comme Laurel la plaignait, d’être en vie là où d’autres étaient morts. Les deux fois. Deux attaques. Des morts mais jamais elle.

Les gardes se placèrent entre-elle et la porte. Pointant leurs lances pour protéger la femme qui attirait les monstres. Qui donc avait pointé sa lance pour protéger Jeanne ? Qui l'avait abandonné ? Pourquoi cette femme pouvait-elle profiter des soins du palais et de la pitié du peuple quand Jeanne n’avait même pas eu le droit à un cadavre sur lequel elle pouvait pleurer ! Pyrite se fit toute petite derrière une Malta grondante. Elle n’aimait pas ça, cette colère qui comme l’orage menaçait d’exploser.

« ARYËL ELADAN ! » rugit Laurel, se débattant face à l’emprise des soldats qui essayaient de la traîner loin de leur chef. « LÂCHE ! VIENS DONC ME FAIRE FACE ! PRENDS TES RESPONSABILITÉS ! »

Fais face à tes morts. Le chef Elyes, le conseiller Bardia. Jeanne.

HS
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J'espère que ça te va ! (Ouais Laurel a tendance à empirer les choses puissance dix-mille.)

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Aryël S. Eladan
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Acier


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Message Sujet: Re: Blame [ft. Aryël Eladan]   Blame [ft. Aryël Eladan] EmptyLun 17 Fév 2020 - 21:54

«Quelle est la signification de tout ce tapage ?»

Il fait éruption dans le couloir animé en rugissant tel un fauve. Son apparition fait l’effet d’un gel sur l’assemblée : les gardes se figent pour observer celui qui de toute évidence possède ici la force et l’autorité. Ses cheveux tressés rassemblés soigneusement dans une queue-de-Ponyta, il se dégage de lui une aura hostile qui fait reculer quelques-uns des militaires rassemblés là. Alors qu’il approche, sa démarche rappelle celle du Léopardus qui l’accompagne, fluide et puissante. Son armure de cuir, sombre et parfaitement polie, forme un contraste saisissant avec ce regard ambré qui les balaie avec un mépris; celui de la noblesse sur la plèbe qui peut bien s’écraser à ses pieds. Aujourd’hui, Idriss n’est plus un homme mais une image qu’il conserve sauvagement dans l’espoir de ne pas perdre contenance. Il se mesure à celle qui l’a perdue en tout points, la considère de ses yeux rougis par de nombreuses heures sans sommeil, de nombreuses heures taraudées par la culpabilité, la honte, la douleur. Il s’arrête devant elle, qui est son opposé. Il incarne la maîtrise; elle est le feu de la rage et la destruction. À l’œil averti, la vérité se dévoile. Elle est son miroir, son reflet. Le même cœur lourd l’accable, le même esprit vengeur. Et elle vient de se faire sa cible.

«Cette écervelée demande à voir dame Eladan, sieur Icar’Aïd. Elle résiste à son arrestation.»

«Et elle est armée à ce que je vois.»


Idriss se penche pour mieux scruter ses traits. Aucune trace qu’il espérait contre sa peau; elle n’est pas l’étrangère qui s’est attaquée à la meneuse de Ran la veille. Pourtant le maître d’armes lui réserve la même haine. Car elle devait se placer sur son chemin et recevoir sa colère. Ses lèvres se retroussent alors qu’il crache presque les derniers mots :

«Tuez-la.»

D’un mouvement synchronisé, certains des soldats dégainent leur épée, tandis que les autres gardent leurs lances braquées sur l’intruse à la chevelure lunaire. Leurs lames brillent d’un éclat mortel. Idriss, lui, s’est déjà éloigné de quelques pas. Il a vu assez de sang, après tout.

«Arrêtez !»

Le cri les immobilise tous sur place. Le temps se fige, alors qu’une seconde femme émerge de la porte visée par l’étrangère. Aryël titube douloureusement jusqu’au cœur des soldats, sous l’œil luisant d’Idriss. Malgré son teint pâle et ses traits tirés, ses membres encore tremblants et la douleur visible dans ses yeux d’un bleu intense, on lui obéit. On s’écarte pour la laisser passer. Il y a ce murmure sur son passage, cette hésitation, cette tension. Récalcitrants, les gardes tendent les mains vers ce corps fragile, avec encore assez de respect pour éviter le contact. De toute manière il y a chez elle cette détermination qui les intime à la docilité. À sa suite, elle est accompagnée d’une ombre, celle qui veille sur elle depuis la veille, depuis toujours. Lusaline ne laisserait jamais rien arriver à sa maîtresse. Sous son aura bienveillante, les gardes se retirent de quelques pas, tout en scrutant l’intruse de regards méfiants.

«Cette femme a demandé à me voir. Elle a bravé mille et uns dangers pour cette audience. Je l’entendrai.»

«Elle vous a traité de lâche, madame, et elle est armée.»

«Je sais.»


Aryël fronce les sourcils en octroyant toute son attention à la femme qui lui fait face. Si elle ne connaît toujours pas le nom de sa sauveuse, elle la reconnaîtrait parmi le plus épais des brouillards. Elle se souvient avec une certaine amertume de leur second tête-à-tête, alors que la Ranine a laissé planer de nombreux mystères sur ses véritables intentions, protégeant celle qui s’appelle Jeanne Eladan. La jeune femme a le sentiment profond que sa destinée est liée à celle de Jeanne, mais à celle de l’étrangère aussi. Et elle a assez connu la souffrance dans sa vie pour la distinguer au creux de ses prunelles sombres.

«Dame Aryël, vous n’allez pas laisser cette folle vous prendre quelque minute de votre attention !»

«Sieur Icar’Aïd, ma décision est prise.»


Elle se retourne en direction de la femme aux cheveux argentés avec douceur, induite probablement un peu par son manque de force à l’instant présent, mais aussi par un sentiment réel, celui de la compassion.

«Venez.»

Peut-être qu’aujourd’hui obtiendront-elles toutes deux les réponses.
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Laurel Senjak
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Message Sujet: Re: Blame [ft. Aryël Eladan]   Blame [ft. Aryël Eladan] EmptyMar 18 Fév 2020 - 14:27

Blame
ft. Aryël Eladan.
Les portes avaient claqué contre le mur en s’ouvrant, la violence du bruit avait résonné dans le couloir étroit et réduit au silence humains et pokémons. Dans l’embrasure de la porte se dessinait une silhouette qui, en un cri avait sût intimer respect et ordre. Le noble s’était avancé à grand pas, son corps entier tendu comme un fauve prêt à bondir, il était menaçant. Les lèvres de Laurel s’étaient retroussées en un sourire qui n’avait rien de chaleureux. Son appel avait été entendu. Ses poings se serrèrent tels des griffes alors que sa respiration frénétique devenait plus profonde et grave. Avec son air échevelé et son regard sombre, c’était à se demander qui de Malta ou d’elle était la bête.

Laurel tira sur ses bras pour tenter de se dégager mais l’emprise des gardes était forte. Tant mieux pour eux, elle ne pensait qu’à faire couler le sang. Toute forme de logique s’était perdue aussitôt que l’assaut avait commencé. Et visiblement l’homme pensait de même. A quoi bon parler quand on pouvait blesser ?

Le mépris qui était visible dans les traits du noble faisait gronder sa colère. Jeanne était morte et eux continuaient de la regarder de haut. Non seulement ils ne savaient rien de sa douleur mais devaient même s’en réjouir. Après tout leur chère petite chef chérie était vivante et c’était une criminelle qui avait payé le prix à sa place. De ses yeux furibonds elle le défiait de s’approcher plus prêt encore. Qu’il vienne pour qu’elle puisse retirer cet air de son visage et qu’elle lui fasse goûter à sa douleur.

Mais l’homme se recula, lâchant sa sentence. Elle était finale.

Laurel releva la tête, tremblante de haine. Elle aurait voulu hurler, se débattre, exprimer sa peine et sa douleur physiquement. Elle n’avait plus rien à perdre et ne pouvait même pas rêver gagner. La mort serait presque une bénédiction face à cette torture. Malta rugit de désespoir, se cabrant devant les lances pour rejoindre Laurel. Pyrite fila entre les jambes pour s’accrocher à sa maman, lâchant des cris plaintifs alors que sa flamme vacillait de terreur. Elle appelait Jeanne et Tourmaline pour qu’elles viennent les sauver. Elles venaient toujours. Si c’était pour Laurel, elles viendraient.

Et elle avait raison. D’une certaine manière.

Les muscles de Laurel se crispèrent alors que l’espoir brouillait son esprit pour quelques secondes. Elle tituba, les oreilles sifflantes. Pendant un instant elle avait cru voir Jeanne. Son souffle se figea, coincé dans sa poitrine alors qu’elle essayait de lutter face au gémissement qui menaçait de sortir. Elle détourna le regard cherchant à s’extirper vainement de cette maudite illusion qui sonnait si doux à ses oreilles. Comment Aryël osait-elle lui faire ça ? Lui faire espérer pendant un court instant. Lui faire croire que tout allait bien et qu’elle était là, alors que la vérité n’était que supercherie. Pyrite poussa des petits cris joyeux, tirant sur les vêtements de Laurel pour lui montrer la nouvelle venue. La fausse messie.

Après une hésitation les gardes la relâchèrent et aussitôt Malta bondit à ses côtés, cherchant à l’enserrer dans ses ailes tremblantes d’émotions. Laurel la repoussa faisant semblant de ne pas entendre la plainte qu’émit la carmache. Elle se redressa pour faire face à celle qu’elle avait admiré. Qu’elle admirait toujours. Pyrite s’élança pour tenter d’enserrer les jambes de celle-qui-n’était-pas-Jeanne. Cette dernière regardait Laurel avec un air emplis de pitié. Ô combien il était facile de montrer de la compassion lorsqu’on avait tout.

Les jambes de Laurel lui semblaient lourdes de plomb mais elle suivit la chef dans son antre. La salle lui semblait si grande, si riche. Elle se tenait au milieu les bras ballants et le regard bouillant, cherchant comment commencer ses reproches. Comment faire le plus mal. Et comment se justifier.

« Jeanne est morte. »

Laurel fronça ses sourcils. Elle n’avait même pas réalisé avoir parlé. Mais le simple fait d’avoir dit ces mots à voix haute lui donnait envie de vomir.

« C’est ta faute. » gronda-t-elle, sentant la colère revenir, il était toujours plus facile d’accuser les autres. « Tu l’as laissée mourir ! Tu n’étais pas là ! »

Elle se rapprochait à grands pas de la chef, les larmes lui montant aux yeux sans qu’elle ne le réalise. Elle tendit la main pour essayer de l’attraper.

« Pourquoi ?! Elle était juste là à côté de toi et ce putain de spectre l’a tuée mais TOI TU VIS ?! »
rugit-elle.

Elle tremblait de tout son corps, hors d’haleine. Et elle ne faisait que commencer.

HS
___________________________________________________
Laurel est un peu … j’ai un mot mais c’est pas poli du coup si Idriss peut réagir de manière un peu physique, hésite pas ! Malta va pas être contente mais tu peux sans soucis ! D’ailleurs j’ai précisé « Elle tendit la main pour essayer de l’attraper. » comme ça si Idriss ou Ary veut stopper le geste y’a pas de soucis !
Hésite pas à me dire aussi si ça te mets inconfortable à un moment, je peux changer sans soucis ! Ton RP est absolument génial et j'ADORE Idriss !!! (je shiiiiiip !!)


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Aryël S. Eladan
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Message Sujet: Re: Blame [ft. Aryël Eladan]   Blame [ft. Aryël Eladan] EmptyDim 1 Mar 2020 - 16:35

Un animal en cage.
Il aimerait débattre, s’opposer. Il aimerait la remettre à sa place; car il aime bien l’ordre dans son propre chaos. Chaque chose à la place. Il suffit d’une voix fatiguée pour le précipiter dans une spirale émotionnelle. Il épie chacun de ses mouvements : il est le fauve qui scrute sa proie. Chacun de ses mouvements coule dans une fluidité anxieuse, un rien pour le faire bondir. Sauf qu’Idriss sait qu’il a mordu trop souvent auparavant. Que sa position au sein de ce palais ne tient qu’à un fil et ce fil se tient devant lui. Celui-là même qui retient sa santé mentale; fragile si fragile. Aryël ne se rend pas compte de l’espoir qu’elle a suscité chez lui, ni même de sa dépendance profonde envers elle. Tout le crispe dans cet échange. À ses yeux, la femme aux cheveux lunaires devrait subir l’ultime punition pour son audace, quelques heures à peine après l’attaque qui aurait pu lui retirer cet être cher. Idriss aspire à la vengeance; ô pourquoi doit-elle se présenter si bien comme la victime de ses propres tourments ? Il n’attend qu’à frapper après tout. Il est prédateur et il en sera toujours ainsi. À ses côtés, Aliyah la Léopardus adopte un positionnement plus serein, du moins en apparence. Sa queue fouettant brutalement l’air derrière elle trahit la même frustration que chez son maître. Tous deux ont failli à leur tâche hier soir, après tout.

Aryël quant à elle considère son interlocutrice avec soulagement alors que les gardes se détachent d’elle et qu’elle est rejointe par une dragonne protectrice. Si la bête n’aurait qu’un seul geste à esquisser pour finir le travail commencé par son assaillant la veille, la blonde ne craint nullement une attaque de leur part, malgré la violence qui les anime. Naïveté, imprudence ou folie, plusieurs se posent la question autour des deux femmes. Sauf que tous ignorent ce lien étrange qui les unit, ce coup du destin qui semble déterminé à les rassembler tour après tour dans les plus bizarres des circonstances. La Chef Ranine a un cœur tendu vers la supersition; elle y voit là un signe, un signe à quoi ? Dans tous les cas, elle met ses misères de côté pour écouter celles de l’autre car tel est la manière qu’on lui a enseigné. Son père lui a dit, sous le couvert de notions louables tels que la bonté, qu’elle ferait mieux de s’effacer pour le bien-être des autres. Car telle est la vertu. Une condamnation.

Ensemble, elles pénètrent dans la chambre. La lumière du jour est tamisée par d’épais rideaux. Il règne dans la pièce pourtant habituellement ravissante et accueillante une ambiance lourde. L’odeur du sang imprègne l’air. Sur le lit, le Marill d’Ary s’est posé, l’observant avec de grands yeux encore emplis de larmes. Le petit n’a pas l’habitude au découragement, néanmoins l’état de sa dresseuse l’inquiète encore. Il s’avance à l’extrémité du lit alors que Ary entre dans la pièce, et se niche contre elle alors qu’elle s’y assoit à son tour. La tête lui tourne déjà, elle se sent assoiffée et mal.

«Je vous écoute.»


La nouvelle l’atteint de plein fouet. Pendant un temps, deux temps, trois temps, elle a cessé de respirer. Ses propres yeux s’emplissent de larmes. Il lui faut un moment pour récupérer l’annonce, cette perte. Aryël ne la connaît pas, mais la disparition de Jeanne la bouleverse. Elle comprend mieux, désormais. Sauf que de comprendre vient avec un prix. Ary a mal, mal pour elle. Il y a toutes ces pensées qui la traversent brutalement, ces souvenirs et ces émotions. Pas le temps de faire le tri. Car la femme revient à la charge. Ses cris la heurtent, ses mots, insensés, s’imprègnent en elle. Si elle dit que c’est de sa faute, alors elle a probablement raison. Jeanne est morte. Ça ne fait aucun sens. Comment la Chef peut-elle espérer que son interlocutrice en fasse autant ?

Les cris ont attiré Idriss qui, n’y tenant plus, a agrippé l’épaule de l’autre, y appliquant de la force, pour la retenir d’attraper celle qu’il tente encore de protéger. Aliyah a bondi entre les deux, crocs révélés, elle feule en guise d’avertissement, il n’y en aura pas deux. Ary s’est brutalement redressée, repoussant l’homme avec les dernières énergies qu’il lui reste.

«Laisse-la, laisse-la !»


Elle pleure. Peut-être n’est-ce pas le bon moment. Sauf qu’elle se sent démunie, et fatiguée. En d’autres temps, d’autres circonstances, peut-être aurait-elle eu la retenue nécessaire pour taire les élans de ses propres émotions. Affolée, elle se recule, prise de vertiges, en direction du lit. Le Marill a sauté au sol pour l’aider, poussant de petits cris paniqués. Il darde ensuite un regard venimeux vers l’homme comme la femme. Aryël tente de reprendre contenance, le visage pâle, le cœur au bord des lèvres. Idriss quant à lui, s’est reculé parmi les ombres, dans un silence prudent. S’il ouvrait la bouche, de toute façon, il hurlerait.

«Vous avez raison. J’ai failli hier soir. Je n’ai pas pu pressentir le danger qui me guettait moi-même, comment aurais-je pu la sauver elle ?»


Elle ne cherche pas s’excuses. Elle énonce simplement un fait, avec regret. Elle a voulu être autre chose que ce qu’on lui demandait pour une soirée, et elle en paie les conséquences.

«Je suis désolée. Je suis désolée qu’elle soit morte, désolée de ne pas l’avoir connue. Et de ne pas avoir su la protéger.»

Aryël a le sentiment que la rage de l’intruse n’est pas terminée, et que sa quête ne saurait s’aboutir qu’en quelques excuses. Le blonde attend car elle a autre chose à dire. Elle est patiente.
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Message Sujet: Re: Blame [ft. Aryël Eladan]   Blame [ft. Aryël Eladan] EmptyJeu 26 Mar 2020 - 18:50

Blame
ft. Aryël Eladan.
L’homme retenait Laurel de sa poigne de fer pendant que le leorpardus dardant ses crocs comme des poignards. Ces deux-là commençaient sérieusement à agacer la carmache. Malta s’avança en grondant, tendue telle la corde d’un arc. Elle savait instinctivement que le moindre geste ferait dégénérer la situation mais l’envie de leur sauter à la gorge, rageait en elle. Malheureusement agir serait risquer la vie de son Trésor, mais être trop lente à réagir pourrait aussi signer son arrêt de mort. Pour l’instant elle laissait l’humaine blonde s’interposer encore une fois mais la prochaine menace rencontrerait ses flammes, c'était une promesse. Elle se positionna entre l’homme et Laurel. Se grandissant sur ses pâtes arrières pour gagner quelques mètres, elle étendit ses ailes tant pour se stabiliser que pour intimider les humains avec son envergure. Sa tête se penchait de droite à gauche, sa langue fourchue sifflant dans l’air alors qu’un grondement naissant dans sa poitrine. Son intention ne pouvait être plus claire. Pas touche.

L’ombre grandissante de la dragonne ne perturbait absolument pas Laurel tant sa vision était brouillée de larmes qui menaçaient de tomber. Elle arrivait à peine à discerner Aryël parmi ses émotions. Frustration, colère, honte. Elle pouvait à peine les contenir mais les laisser exploser ne menait à rien. Aryël répondait à ses cris par de la douceur, à ses attaques par de la compassion. Son corps frêle était ouvert et accueillant et la ranine se serait réfugiée dans son étreinte si elle ne s’était pas autant attachée à sa haine.

Au fond d’elle, elle savait sa colère irrationnelle. Elle savait que son héroïne n’y était pour rien. Mais c’était tellement plus facile de remettre la faute sur les autres, de les blesser et de les faire souffrir. De leur donner sa culpabilité comme un poids à porter. J’en veux plus, prends-la à ma place et subit mon courroux. C’est trop lourd à porter pour moi.

« Désolée ? Tu-… C’est tout ? Tu es juste désolée ?! » Laurel hoqueta.

Chacune de ses paroles éteignait une flamme mais une autre se rallumait plus loin dans un cercle vicieux. Laurel ne voulait pas pardonner, elle ne voulait pas pleurer, ni accepter. Elle voulait juste souffrir et faire souffrir parce que c’était la seule chose qui lui semblait réelle. Comment pouvait-il en être autrement ? Jeanne était morte.

« Je viens t’annoncer que ta sœur est morte et toi tu es juste désolée ?! Pas de larmes ? Pas de cris ? C’est tout ?! C’est tout ce dont tu es capable pour cette- pour cette- ! »
elle s’arrêta, n’arrivant plus à parler à travers ses sanglots.

Sa respiration était sifflante et sa colère brûlante. Elle n’avait pas fini de cracher son venin. Et de polluer cette gratitude. Ainsi brouillée par les larmes, Aryël ressemblait encore plus à Jeanne. Ses traits floutés pouvaient être n’importe qui mais un seul visage venait se figer dans son cœur. Elle pouvait imaginer son nez, ses lèvres, la longueur de ses cils et la pureté de ses yeux. Elle pouvait tracer du doit la courbure de ses sourcils et rêver la chaleur de son corps. Mais elle ne pouvait pas serrer Jeanne dans ses bras. Parce qu’elle était morte.

« C’est donc tout ce qu’elle vaut pour toi ? Un petit désolé pathétique ? Jeanne est une femme extraordinaire au courage sans pareil ! Elle a un cœur plus gros que l’océan et tant de qualités que je ne pourrais jamais les compter ! Son rire- Son rire illumine mes journées et sa voix enchante mes nuits. Si je devais rêver la perfection je la verrais elle et encore, ce ne serait pas lui faire justice. Et- Et cette femme là est morte et tu es juste désolée ?! » Sa voix tremblait de sanglot, vacillante mais dure, alternant entre les aigus désespérés et graves enragés. « Elle t’aimait et toi tu.. » elle fit un vague geste de la main, montrant la chambre. « Tu t’en fiche ? J’ai… j’ai rien fait pour… J’étais pas à la hauteur. »

Elle se laissa glisser doucement sur le sol froid du palais. Tremblante.

« On l’a perdue, Aryël. Je l’ai perdue. J’ai tout perdu. »

HS
___________________________________________________
Désolé pour le temps de réponse. Comme toujours dis-moi si je dois modifier un truc. J’espère que ça te va (normalement Malta va pas sauter sur Idriss).

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Aryël S. Eladan
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Message Sujet: Re: Blame [ft. Aryël Eladan]   Blame [ft. Aryël Eladan] EmptyLun 30 Mar 2020 - 18:09

Rien ne pouvait la préparer à la chute qui l’attendait. Un esprit plus flexible aurait pu, peut-être, faire le rapprochement. Maintenant que le fait lui est lancé au visage dans un crachat de haine, l’information compromise par la situation qu’un simple faux-pas pourrait faire éclater, elle réalise que tous les éléments pourtant s’y trouvaient. Juste là devant elle. Il suffisait d’un pas ou deux, de tendre la main pour saisir l’insaisissable, pour comprendre ce qui indéniablement ne pouvait faire le moindre sens. Car Aryël a grandi en enfant unique. Pourtant, l’étrangère affirme autrement. Pourtant, la jeune femme blonde ne peut que la croire. Quelque part dans les remous de son être, elle le savait, elle le savait. Cette sensation étrange de familiarité, ces ressemblances physiques, ce secret qu’elle portait jalousement, le bracelet de leur père et puis son nom qui aurait dû éclipser tout doute : Jeanne Eladan. Comment même formuler l’idée ? Aryël se sent confuse, sous le choc, en colère un peu plus tard alors qu’elle reprend sa respiration qu’elle a oublié une poignée de secondes. La guerrière ne s’est jamais montrée secrète ou malhonnête. Elle ne comprend simplement pas le mensonge, ou l’abstraction dans ce cas-ci. Elle ne comprend pas que cette abstraction puisse provenir de son propre père, cet homme qu’elle place au rang des saints, intouchable de reproches.

Elle ne parvient pas à articuler quoi que ce soit, alors elle ouvre la bouche, la referme, et puis encore et encore à la manière d’un pantin désarticulé. Idriss s’est tu désormais; ensemble ils échangent un regard vide, dénué du moindre sens. Aucun d’entre eux ne pouvait prévoir ce qui suivrait, cette révélation les distrait pour la suite. Resté près d’elle, le Marill pose une main prudente sur le bras de sa dresseuse qui devient progressivement molle et en proie d’une profonde confusion. Alors que l’inconnue affirme qu’elles ont perdu, Aryël se l’approprie d’une certaine façon. Son cœur se languit de vérité, de l’affection suggérée de cette sœur qu’elle n’a jamais pu connaître. Mais non. Pas de cris, pas de larmes. Simplement ce gouffre dans sa poitrine, pire encore que toutes les démonstrations dramatiques. Ce genre de choses qui ne s’observent pas vraiment à moins d’être véritablement attentif, et qui ne se décrivent pas aisément. Dans tous les cas, Aryël souffre à l’instar de celle qui lui fait face. Pas dans la même mesure certes. Mais une par de son monde à elle aussi vient de s’écrouler. L’amoureuse au cœur brisé s’échoue finalement sur les dalles froides et la Chef Ranine l’imite avec prudence. Au diable les convenances. Il est dans sa poitrine un cœur qui n’a jamais véritablement su ses limites.

Aryël l’enlace comme on accueille un proche. Elle serre avec prudence, pour ne pas brusquer l’autre, mais ses mains se referment aussi contre son dos, malgré la douleur du sien.

«Rien de ce que je dirai ne pourra te consoler.» le transfert vers le tutoiement s’opère tout naturellement ici, après les révélations faites. «Il n’existe pas de mots pour le faire. Mais je t’écouterai, jusqu’à la fin. Car tu es ma famille.»

L’amour de sa sœur est sa famille. La définition d’Aryël de ce mot n’est jamais entrée dans le cadre habituel de toute manière. Pour appuyer ses dires, la jeune femme se recule un peu, pour perdre son regard dans celui, sombre, de sa sauveuse.

«Je ne peux pas non plus la ramener. Néanmoins je peux lui rendre hommage. À cette sœur dont j’ignorais l’existence, à cette femme au cœur gros comme l’océan et au rire qui illumine jours et nuits.»


Il n’y avait qu’un ordre à lancer pour que les préparatifs de funérailles royales s’amorcent. À cette illustre inconnue du peuple, qui pourtant faisait un peu partie de la «royauté» de Ran, sans même le savoir.
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Message Sujet: Re: Blame [ft. Aryël Eladan]   Blame [ft. Aryël Eladan] EmptyLun 6 Avr 2020 - 16:16

>

BLAME

feat. Aryël Eladan.


E
lle sentit les bras d’Aryël entourer ses épaules et son odeur envahir ses sens. Ses propres bras cherchèrent automatiquement à imiter le geste. Elle ne pouvait l’enserrer que d’un membre, une demi étreinte pour une demi femme qui avait perdu sa moitié. Elle tremblait de tout son corps contre celui de sa chef. Pourquoi pleurait-elle dans ses bras ? Elle aurait du la haïr, la repousser, l’engueuler ! Mais voilà qu’elle perdait prise devant la gentillesse de la femme blonde qui dévorait sa rage. Laurel s’abandonna dans cette étreinte qu’elle pouvait presque imaginer être celle de Jeanne. Elle n’était pas Jeanne.

Famille.

Ce mot, ce mot unique qu’elle n’aurait jamais pensé pouvoir avoir et pourtant qui résonnait en elle avec le sens de la vérité. Elle avait sa famille et Jeanne en faisait partie. Elle n’avait jamais imaginé pouvoir être acceptée dans celle de sa bien-aimée. Pas alors qu’elle l’avait menée à sa mort en restant ici. Elle serra Aryël un peu plus fort dans ses bras, s’accrochant à elle comme à un rocher dans la tempête. Pourrait-elle jamais se pardonner ?

Mais la chef se recula. La joaillière restait accrochée au drapé de ses vêtements, cherchant désespérément à garder un contact, n’importe quoi, qui puisse l’empêcher de sombrer à nouveau. Aryël pensait déjà à l’avenir alors même que Laurel n’arrivait pas à accepter le passé. Elle secoua la tête et essaya désespérément de formuler avec des mots ce que son cœur voulait. Comment mettre un nom sur cet espoir alors même que d’y penser semblait blasphème ? Elle n’avait pas d’autre choix que d’avancer. Sa décision avait été prise et à peine l’idée avait-elle germée dans son esprit qu’elle était perdue.

« Non. Non pas de funérailles. S’il te plait. Je- je la ramènerais. J’ai lu dans les livres, il y’a un moyen. »

Sa vision était tellement brouillée qu’elle n’arrivait même pas à lever la tête pour lui parler en regardant dans les yeux. Elle savait que c’était mauvais. Maléfique même. Jusqu’où pouvait-on chuter par amour ? Laurel aurait répondu : « à jamais. »

« Je vais la ramener. » répéta-t-elle. « Quoi qu’il en coûte, je le jure devant les dieux ! »

Elle s’essuya rageusement les yeux. Chassant les larmes alors que sa gorge luttait face aux pleurs.

« Je vais partir avec Kira, on va aller la chercher et tout ira bien. » elle réussit finalement à lever les yeux vers sa chef. « Oh, Aryël, je suis désolée. Je suis tellement désolée, je sais plus ce que je fais, ce que je dois faire. J’aurais jamais dû, je m’excuse ce que je t’ais dit- ! »

Le remords la frappe à revers, impitoyable. Seulement maintenant, Laurel réalisait l’horreur de ses propos et la démence de ses accusations. Mieux valait tard que jamais.







« halloween »
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Message Sujet: Re: Blame [ft. Aryël Eladan]   Blame [ft. Aryël Eladan] EmptyMer 8 Avr 2020 - 12:48

On me reproche souvent mes excès de tendresse, même envers des étrangers. Peu m’importe si je ne connais pas le nom de cette femme qui repose dans mes bras. Une étreinte possède un pouvoir inconnu des mots. Une forme d’expression sous-estimé au nom des conventions sociales. Personne pour en voir la réelle portée. Mes mots n’étaient que des armes à retourner contre moi pour elle qui souffre autant. Mais ce câlin lui apporte tout ce qu’elle pouvait désirer : un soutien immuable, une présence, de l’affection dont elle manque cruellement désormais. Je ne pourrai jamais remplacer Jeanne à ses yeux, mais je tiens absolument à ce qu’elle connaisse mon estime pour elle et ma compassion pour sa situation. J’ai perdu un frère de cœur il y a plus de deux ans maintenant et la douleur ne s’est toujours pas tarie. On apprivoise ce genre de choses mais je suis convaincue… qu’on ne s’en remet jamais réellement. La perte de mon père par exemple, m’affecte encore aujourd’hui. Devant sa peine, je repense à tous ces gens que j’ai perdus. Mais aussi à celle dans laquelle j’aurais laissé mes proches si mon assaillant n’avait pas manqué son coup hier soir. Le geste de ce câlin tire contre les pans de ma blessure, ainsi je ne peux rester ainsi longtemps. Je sens en quittant ses bras son regret. Elle en avait besoin, et moi probablement aussi.

Elle s’oppose aussitôt à des funérailles, ce qui me surprend légèrement. Ses mots ensuite m’atteignent de plein cœur. Elle ne fait plus beaucoup de sens, avec ses histoires de remener les morts. S’il y a une chose que je sais dans la vie, c’est que la mort est une condition permanente. J’ai supplié tous les dieux possibles de guérir mon père de la maladie qui l’affligeait, sans résultat. Lorsqu’Elyes est tombé malade lui aussi, j’ai su qu’il n’y avait pas d’issue. Néanmoins, je n’ai guère la force de la contredire, car je sais à quel point le désespoir est une énergie coriace. L’affronter à présent serait compromettre les progrès que nous avons fait jusqu’à présent. Derrière la jeune femme, Idriss m’offre un regard bien grave. Il s’est fait beaucoup plus discret depuis tout à l’heure. Il réfléchit. Pour ma part, je prête une fois de plus mon attention à la femme à la chevelure lunaire.

«Tu n’as pas à t’excuser… C’est drôle, mais je ne connais pas encore ton nom. J’ai déjà vécu cette douleur moi aussi, différente mais… Je peux comprendre ta rage et ton ressentiment. Sache que tu as en moi une alliée et non une ennemie. J’entends ton désir. Si tu as besoin de quoi que ce soit, je mettrai tout le nécessaire en place pour te venir en aide.»

D’un mouvement tendre, je viens chasser les vestiges de ses larmes, sur ses joues. J’espère que ce geste la rassurera quant à mon ressenti de cet échange. Un bruit de pas, presque imperceptible, me fait redresser la tête. Idriss s’est approché, les mains dans le dos. Son expression s’est durcie, mais je n’y décèle plus d’animosité.

«Il y a plusieurs années déjà, j’ai perdu la femme que j’aimais. Je ne peux décrire une douleur plus horrible que celle-là. J’ai tenté de trouver la réponse dans les livres, je me suis livré à toutes sortes de bassesses dans l’objectif de la ramener. Je ne peux pas vous dicter vos actions. Néanmoins méfiez-vous des élans du désespoir. Restez fidèle à vous-même. Ne faites pas comme moi, vous perdre.»

Il se recule, m’adressant un regard souffrant que je ne lui avais vu. Puis il tourne les talons et quitte la pièce, signifiant à l’autre qu’il lui fait assez confiance désormais. Elle est de la famille après tout, non ?
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Message Sujet: Re: Blame [ft. Aryël Eladan]   Blame [ft. Aryël Eladan] EmptyVen 1 Mai 2020 - 14:25


Blame

feat. Aryël Eladan.


L
aurel bataillait pour garder cette lueur d’espoir, cette idée folle qu’elle avait lu il y a des années dans un vieux livre qui n’était très probablement pas approprié pour son âge. Elle se rappelait être revenue en courant vers son cher oncle, le grimoire sous le bras, des rêves pleins les yeux. Ses interdictions raisonnaient encore, claire et net. Amun n’avait jamais haussé la voix contre elle. Ce jour là avait été une exception. On ne joue pas avec la mort. On la respecte ou la craint mais jamais on y touche. Giratina était sans pitié et l’ordre du monde dépendait de ce cycle parfois cruel mais toujours insondable. Et dire qu’aujourd’hui même Laurel allait partir avec son amie de toujours pour réaliser l’innommable. Hématite était allée chercher le livre. Il n’était pas bien difficile à trouver. Amun l’avait enterré dans un coffre au pied du temple de Giratina pour rendre au dieu ce qui lui appartenait. Il n’était pas du ressort des humains de jouer avec les desseins des divins, mais Laurel avait toujours eu la folie des grandeurs.

Revoir Aryël après le Grand Conseil et son comportement pathétique de l’autre fois la secouait. Avant de la rencontrer, elle s’était voulue chevalier. Pour la protéger, être un héro pour le peuple et cette femme qu’elle admirait tant. Maintenant elle n’était plus sûre de pouvoir affirmer cette même ambition. Elle se rendait compte de sa stupidité. Elle ? Protéger la Chef de Ran ? Aryël Eladan était plus forte que tout ce à quoi elle pouvait aspirer. Même maintenant, avec sa peau blanchie par la douleur et les yeux hagards, elle restait bienveillante.

Laurel avait cru que la force, c’était celui qui tapait le plus fort, se battait le plus longtemps et protégeait le plus de monde. Malta était entièrement d’accord avec elle et donc elle n’avait jamais eu à remettre cela en question. Puis, elle avait rencontré Jeanne, qui était évidement tout cela mais plus, tellement plus. Elle était forte parce qu’elle avait survécu à l’influence sinueuse des démolosses par sa propre volonté elle avait choisi de répandre la bonté et lutter pour le bien. La joaillière ne connaissait pas grand-chose de sa chef, elle s’était toujours arrêtée à ce piédestal qu’avaient érigé le peuple d’elle, sans chercher à comprendre d’où venait sa bonté, sa compassion et sa gentillesse. Aujourd’hui, sans plus rien à quoi se raccrocher, sans préjugés ni suppositions, elle voulait apprendre à la connaître. Mais le fantôme de Jeanne continuait à la trainer dans les ténèbres. Elle avait tant à accomplir encore que s’arrêter pendant un instant l’emplissait de culpabilité. C’était Jeanne qui aurait dû être à sa place.

« Laurel. Laurel Senjak. »


Le pouce de la femme glissa sur sa joue, emportant avec lui les larmes, ne laissant sur sa peau que le souvenir de son émoi. Était-il si simple de pardonner ? L’homme aux côtés d’Aryël prit lui aussi la parole, partageant avec elle ce qui devait être un lourd poids sur ses épaules et un avertissement qu’elle avait déjà choisi d’ignorer. Laurel le regarda tourner les talons et laisser la porte de refermer derrière lui. Le silence était assourdissant.

« Ar- je veux dire, Dame Eladan, Jeanne m’avait un peu parlé de vous. Elle… Ce n’était pas un sujet facile mais, elle vous aimait beaucoup. »
Elle haussa un peu les épaules, ne sachant trop comment se mettre. « Elle avait peur de vous mêler à sa vie, peur de votre regard, je pense. Je… j’aurais pas du vous annoncer ça comme ça. »

Son regard se perdit par-delà Aryël et vers le ciel visible à travers les fenêtres. Il se teintait d’une myriade de couleurs, abandonnant sa cape sombre pour laisser place au soleil. Kira devait être levée et bientôt elle rejoindrait la porte nord où elles s’étaient donné rendez-vous avant le départ vers le Lac Noctali. Laurel espérait que le chemin serait court mais elle se rappelait avoir lu quelque chose à propos d’ingrédients. Elle espérait seulement ne pas avoir à parcourir tout Ekoe.

« Une amie m’attend, on doit quitter la ville ce matin. Pour ce que ça vaut… je suis contente que vous ne soyez pas morte. Je ferais de mon mieux pour réparer mes tords. Un jour, je serais digne de vous servir, c’est mon rêve. »

Et surtout disparaître de la surface d’Ekoe pour avoir oser l’insulter ainsi. Elle resta quelques secondes ne connaissant pas exactement le protocole pour sortir, surtout avec une entrée aussi fracassante. Mais l’appel du Devoir était puissant et Laurel n’avait jamais été très douée pour faire bonne impression. Elle se courba en deux dans une grotesque imitation d’un salut. Un jour peut-être, elle apprendrait à les faire.

« Merci pour tout Dame Eladan. »

Elle quitta la chambre sur ses paroles, Malta trainant derrière elle. Agitée et sur ses gardes. Les soldats la laissèrent passer sans bruit mais leurs regards étaient lourds de reproche. Laurel courba la tête, sentant le poids du jugement de Ran sur ses épaules. Elle devait sauver Jeanne et se rattraper devant son pays.

HS
___________________________________________________
Merci beaucoup pour ce RP ! J’adorais Ary avant mais être témoin de sa gentillesse est vraiment exceptionnel ! Malheureusement Laurel est pas vraiment dans l’état d’esprit pour une bonne conversation mais j’adorerais refaire un RP plus tard quand tout ira mieux. (J’ai beaucoup aimé que Lau change de point de vue sur Ary -> Quelqu’un de parfait à -> Une femme forte qui n’a pas forcément besoin d’être protégé mais qui possède une profondeur insoupçonnée.)





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Message Sujet: Re: Blame [ft. Aryël Eladan]   Blame [ft. Aryël Eladan] EmptyVen 1 Mai 2020 - 14:25

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Message Sujet: Re: Blame [ft. Aryël Eladan]   Blame [ft. Aryël Eladan] EmptyJeu 7 Mai 2020 - 18:04

Elyes lui a affirmé plusieurs choses lors de son mentorat à ses côtés. Des leçons qui aujourd’hui se sont ternies pour céder place à ce portrait fragile malgré l’illusion d’une force. Aryël n’a pas conscience de la négligence qui s’opère envers elle-même, depuis probablement trop d’années déjà, tant le réflexe lui semble inné : elle a appris par son père à redonner à autrui et cet enseignement transcende celui de son bien-aimé père de cœur. Elyes avait une autre approche de son vivant. Il préférait assumer pleinement son authenticité, que cela ne plaise ou non. Il ne faisait aucun détour, affirmait ce qu’il pensait au risque de se faire des ennemis. Au moins, il y avait toujours l’heure juste avec lui. En comparaison, sa successeuse s’est perdue depuis longtemps du point de vue identitaire pour devenir qu’une version pâle d’elle-même. Qu’un masque assuré, un pantin entre les mains du conseil tant elle a peu confiance en ses propres moyens. Même à cet instant, la Chef ranine n’écoute pas les signaux pourtant insistants de son corps et de son esprit épuisé, la boule qui se forme dans sa gorge. Elle se complaît dans cet espoir presque niais d’avoir pu aider l’autre, en écartant sa propre détresse qui nécessairement la rattrape.

Une sœur.
Comment est-ce même possible ? Elle a pu le constater d’elle-même, car Jeanne s’est tenue devant elle en se montrant énigmatique et réservée, incapable d’avouer ce lien entre elles. Aryël se sent trahie. Brusquée par cet aveu auquel elle aurait aimée être préparée. Pourtant elle ne parvient à témoigner une part de sa colère, qu’elle ressent pourtant réellement. Elle refoule encore et toujours ses émotions négatives, incapable de les assumer. Y a-t-il un jour où elle s’est véritablement montrée en colère ? Sans honte ou culpabilité ? Elle inspire difficilement à entendre Laurel lui faire le récit du ressenti de Jeanne. Et le sien ? Qui a jugé pertinent de la priver de cette information toute sa vie ? Comment Jeanne peut-être affirmer l’aimer sans même s’être donnée la peine de s’être manifestée ? Et leur mère dans toute cette histoire ? Où est-elle ? Et pourquoi l’a-t-elle abandonnée elle et son père ? Aryël chute, durement, malgré ses efforts pour se concentrer sur l’autre.

«Ce n’est pas grave… J’imagine que c’est mieux que de ne pas savoir.»

Elle n’en est pas convaincue, mais conserve son sourire tendre, sa position d’entraide, de support. Ce sera toujours mieux que de penser à tout ce qu’elle a vécu la veille, la violence à laquelle elle a été exposée dans cette salle de bal, puis celle de Laurel il y a quelques instants face à ses mots. Ce n’est pas grave, se contente-t-elle de se dire, oui. Comme si de par cette attitude, elle pouvait faire disparaître sa douleur. Ces choses-là vous rattrapent, nécessairement.

«Je ne doute pas que tu y parviennes. Au revoir, Laurel.»

La porte se referme, mettant fin à cet échange. Aryël reste immobile, sur les dalles froides de la chambre, la tête vide, le regard hagard. Un cri la fait sursauter, émergent de sa propre gorge : la douleur à sa blessure s’est fait vive, insupportable. Elle s’est surmenée et de plus d’une manière, elle en paie désormais les conséquences. Haletante, elle fait signe à Neven de s’approcher, incapable d’esquisser un geste. Le Marill se réfugie contre sa poitrine et elle l’attrape, le tient fermement contre elle en sentant les premières larmes envahir ses joues. Quelques goutes de pluie qui forment des flaques, des ruisseaux, des rivières, des fleuves. Elle ne s’arrête plus, vaincu, incapable de maintenir le cap sur ses convictions d’optimisme et de force. Elle se traîne jusqu’à son lit, avec l’aide du Pokémon aquatique qui lui caresse les cheveux en émanant de lumière et de chaleur. Aryël ne réalisera sa transformation à son stade ultime que beaucoup plus tard. Pour le moment, les ténèbres l’enserrent.

Elle avait pourtant été prévenue.

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Message Sujet: Re: Blame [ft. Aryël Eladan]   Blame [ft. Aryël Eladan] EmptyJeu 7 Mai 2020 - 18:04

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