[Mini-Event] Blood & Water [ft. Aryël Eladan & Jeanne Eladan]

Blood & Water

ft. Aryël Eladan & Jeanne Eladan.

Ran n’était pas connues pour ses aléas climatiques. Bien sûr, les tempêtes de sables étaient assez fréquentes et redoutées mais jamais le ciel de s’était déchaîné comme ça peut être le cas sur les côtes marines de Kuni. Les pires intempéries venaient avec la saison des pluies dans les savanes mais encore une fois, ces eaux célestes apportaient prospérité à la région aride. La pluie qui ruisselait actuellement le long de la roche rouge du royaume désertique n’avait rien de bénéfique. C’était une eau boueuse, teintée de poussières issues des vents sableux qui tâchait les tissus et noyait les récoltes. Ran n’était pas construite pour faire face à la pluie. Les canalisations de Chévropolis débordaient et les murs gorgé d’eau commençaient à vaciller.

Les premières pluies étaient arrivées alors que le duo traversait Mido. Il avait été facile d’ignorer la flotte sous le couvert des arbres, supposant qu’une telle eau était chose courante dans le royaume verdoyant. Mais au fil des jours, le climat n’avait cessé de se détérioré. Vent violents, barrages qui cèdent sous la pression des torrents endiablés, cultures inondées. Bientôt, il était devenu impossible de faire passer la catastrophe pour autre chose que ce qu’elle n’était, un désastre météorologique. Les dieux libéraient leur colère dans les cieux et toutes les prières du monde ne semblaient pas pouvoir les apaiser.

Puis les parmi la panique et le chaos un murmure avait remonté jusqu’aux oreilles de Laurel. Ran était sous l’eau. Le ciel se déchaînait sur les quatre royaumes avec Kuni à l’épicentre. On disait que la Serpentine était à crue, que la roche saignait écarlate, que les mines étaient fermées. Le cœur de la Ranine avait vacillé. Perdus au milieu du Canyon, sa famille était à la merci des glissements de terrains. Que les dieux l’emportent elle mais qu’ils ne touchent à aucun de leurs cheveux.

Le trajet jusqu’à Ran s’était fait aussi rapidement qu’il avait paru éternel. Laurel ne dormait pas, l’esprit constamment tourmenté par les pires scénarios imaginables. Elle s’était mise à prier le soir, le matin et durant la marche. Dame Fortune, Xerneas, Démétéros, n’importe quel dieu, tous les dieux. Pourvu que quelqu’un l’entende. Jeanne, bien sûr, était à ses côtés. Mais même l’amour d’une femme ne pouvait calmer l’angoisse de la Ranine. C’était son royaume qui souffrait et sa famille qui …

Chévropolis était aussi vide qu’elle était grouillante. Dans les rues inondés ont voyait de rares téméraires braver la pluie. Dans les maisons par contre ? Une confrontation de cultures. Réfugiés venus de Kuni ou de Mido ayant trouvé asile auprès d’une famille lointaine, ou mendiants s’étant vu offrir un toit. Les portes du Palais d’Or étaient grandes ouvertes pour accueillir les réfugiés venus en masse, ses tourelles dorées ternies par la boue. Ekoe montrait une piètre visage devant ces intempéries.

Laurel ne voulait que partir au plus vite de la capitale pour rejoindre sa maison mais la route habituelle était impraticable à cause d’un glissement survenu il y a quelques jours. Le seul autre chemin faisait faire un détour d’une semaine et c’était par beau temps. S’ils étaient blessés ou pire, elle arriverait trop tard. Il fallait qu’elle passe par le Canyon, qu’elle creuse son chemin en utilisant la route habituelle. C’était risqué.

Trop risqué. La Ranine refusait de mettre la vie de Jeanne en jeu, elle ne pouvait pas perdre l’entièreté de sa famille en une fois. Peut-être qu’elle pourrait essayer de la laisser avec les réfugiés du palais pendant qu’elle prenait Malta pour traverser la passe. Prétendre les chercher parmi la foule avant de s’éclipser dans la foule. C’était la seule solution qu’elle avait trouvé pour pouvoir la protéger.

Laurel ferma les yeux, prenant une inspiration saccadée. Le bruit de la foule autour d’elle faisait un brouhaha intrusif. Il ne semblait pas y avoir d’endroit silencieux dans l’immense hall du palais. Les réfugiés étaient assis sur le sol. Certains avaient quelques affaires avec eux, des vivres, des jouets, d’autres n’avaient que leurs vêtements sur leur dos. On pouvait entendre des pleurs d’enfants, des murmures remplis d’espoir. Il y avait ceux qui parcouraient la foule, la voix rauque d’avoir hurlé pendant si longtemps le nom de leur bien-aimé sans réponse. Un peu plus à l’écart on pouvait voir des prêtres chanter des hymnes pour apaiser les dieux. La garde s’affairait parmi les sans-abris. Il y avait de l’entre-aide, des tensions mais surtout un désespoir palpable. Pendant combien de temps encore cela allait-il durer ?

Elle rouvrit les yeux.

Le hall semblait si grand. Si remplis. Malgré sa résolution, une part d’elle-même continuait d’espérer qu’elle les trouverait là. Sains et sauf. Mais le temps passait et la foule semblait ne plus en finir et son désespoir grandissait. Et s’ils n’étaient pas là ? Et s’ils avaient besoin d’elle ? Encore une fois elle perdait ceux qu’elle aimait dans la catastrophe. Flammes et pluies semblaient tout aussi dévastatrices. Elle avait fini par trouver Aryël dans la fournaise. Elle priait qu’elle parvienne à trouver sa famille ici aussi.

Ses doigts trouvèrent ceux de Jeanne. Elle les entrelaça, cherchant du réconfort dans ce contact physique. Jeanne était restée avec elle. Elle l’avait suivie dans les marais et maintenant ici. Ran. Le royaume mère des Démolosses d’Yveltal. Tout cela pour elle.

« Je t’aime. »

Jeanne était la seule raison qui faisait qu’elle ne s’était pas encore effondrée sous le poids de ses émotions. Le page revint en mi-marchant, mi-courant, essoufflé. La poigne de Laurel se durci d’angoisse. Il tenait dans ses bras le livre recensant les réfugiés du palais. Le pauvre garçon courait dans tous les sens pour répondre aux demandes des familles désespérées. Il gardait pourtant le sourire, sa patience aussi grande que sa bonté était l’une des raisons qui maintenait le calme dans le grand hall. Il faisait de son mieux pour répondre aux demandes de tous.

« Dame Senjak ? J’ai une bonne nouvelle pour vous. Votre famille a trouvé refuge dans le palais. Elle est dans l’une des salles adjacentes au hall. Passez par la porte du fond, tournez à gauche en traversant la cour et de vous devriez les trouver. Gardez espoir, tout va bien aller. » annonça-t-il de sa voix douce.

« Merci. Merci, milles merci. » répondit-elle, soulagée.

Laurel s’effondra légèrement sur Jeanne, à la limite des larmes. Ils allaient bien. Ils étaient là. Dame Fortune soit louée. Le page, s’éloigna d’elle après un dernier sourire bienveillant pour aller s’occuper de la prochaine personne.

« Ils sont en vie, Jeanne. Je sais pas ce que j’aurais fait si... Merci. » déclara-t-elle émue.

Laurel pris quelques inspirations pour se remettre d’aplomb. Tout allait bien. Ils étaient là, ils étaient saufs. Malta posa sa tête sur l’épaule de Laurel, lui donnant un léger coup de museau pour la rassurer. Il fallait avancer maintenant. C’était comme si après avoir retenu la respiration pendant si longtemps, elle pouvait enfin respirer. Elle sera Jeanne dans ses bras, trouvant un réconfort en sentant son corps contre le sien qui lui avait tant manqué la dernière fois qu’elle avait perdu quelqu’un.

« Merci. » répéta-t-elle.

Elle n’était plus bien sûre de savoir qui elle remerciait. Jeanne ? Les dieux ? Le page ? Comment faire comprendre au monde entier son soulagement ? Elle voulait les voir mais craignait en même temps ce qu’elle allait découvrir. Il était temps de s’engouffrer dans les profondeurs du palais au Dôme d’Or.

« Tu veux bien venir avec moi ? J'ai peur d'y aller toute seule. » demanda-t-elle.

Jeanne lança un regard en direction de Laurel, sa compagne qui lui serrait fébrilement la main. Jamais elle ne l’avait vu aussi tourmentée, mais à juste titre. Les nouvelles qui concernaient Ran étaient inquiétante et ses pensées s’étaient naturellement tournée vers les membres de la famille qu’elle ne connaissait pas encore. Cependant, pour être tout à fait honnête, Jeanne n’était pas non plus en paix. Elle s’inquiétait pour sa soeur évidemment, mais aussi pour toute sa Meute. Oui. C’était encore sa Meute, même s’il était hors de question d’y revenir. Le Canyon devait être un enfer avec toute cette eau, mais les Démolosses étaient soudés. Ils surpasseront cette épreuve. Du moins… Elle l’espérait.

Néanmoins, elle aurait voulu être auprès de religieux pour trouver l’espoir et la force, ainsi que des paroles encourageante. Bien qu’elle était heureuse d’avoir Laurel et ses amis pokémons à ses côtés, elle se sentait vulnérable face à cette catastrophe. Elle voulait retrouver la force du groupe qui émanait des Démolosses… Et plus les demoiselles restaient à Ran, plus la jeune femme était tourmentée par la tentation de tout abandonner et de revenir à sa vie d’avant. Cet état la mettait sur les nerfs et elle commença à développer un mauvais tic : remettre en permanence la capuche de sa cape pour avoir le visage couvert.

Néanmoins, à défaut d’avoir ce qu’elle voulait, Jeanne prenait sur elle et tentait de rassurer Laurel. Ses paroles étaient certes, moins sages à cause des tourments qui parasitent en permanence son esprit, mais elle montrait à sa compagne qu’elle était là, que l’espoir était présent malgré les heures sombres et qu’elle pouvait compter sur elle lors des moments de doute. Elle la suivrait, partout. Même dans le Palais d’Or, l’avant dernier endroit où elle aurait voulu être.

Néanmoins, la blonde poussa un petit soupir soulagée lorsque le page annonça la bonne nouvelle. Il n’y avait rien de mieux que des choses concrètes pour retrouver le morale. Sa compagne en avait vraiment besoin et elle la serra fort contre elle pour la soutenir dans cet épreuve.
Et évidemment, elle ne pouvait refuser sa demande dans un moment de détresse pareil.

Oui… Oui bien sûr que je viens.

Evoli !

On pourrait traduire par un sobre “Moi aussi je viens !” enjouée, ce qui amusa la Démolosse qui l’attrapa immédiatement dans ses bras pour la poser sur son épaule. Le pokémon repousse un cri en mode “En route les copains” et elle donna ainsi la cadence. Encore une fois, Jeanne repositionne correctement sa capuche, diminuant son champ de vision mais la rassurant sur sa dissimulation. Les gardes la rendait nerveuse. Les inconnus aussi. Elle n’avait aucun contrôle. Au moindre débordement, elle irait au mieux en prison et au pire, elle serait gratifié d’une mort que beaucoup dirait bien méritée.

L’Evoli se tourna vers Laurel et tenta d’attirer son attention, en gonflant son torse pour lui montrer le magnifique bijou qu’elle avait demandé à sa maman de mettre en sachant qu’elles allaient voir du beau monde. Le collier du papa de Jeanne. Son dernier souvenir. Avec une bague discrète qui ne quittait jamais son doigt. Pas de visage à mettre sur son paternelle, ni le son de sa voix… Cette personne ne lui manquait pas. Sa famille d’accueil l’avait remplacé mille fois et elle la portait plus par habitude que par réel dévotion pour les liens du sang. Puis, elle était plutôt jolie.

Laurel est un peu préoccupée Tourmaline.

Elle regardera ton magnifique collier qu’elle a déjà vu une bonne dizaine de fois plus tard, d’accord ?

Evo…

Maman était pas drôle. Laurel non plus. Pourquoi tout le monde était triste comme ça ? C’était à cause de la pluie ? C’est rigolo la pluie. Bon, il ne fallait pas rester trop longtemps en dessous parce qu’on pouvait tomber malade et aussi mignon soit les éternuements d’un évoli, Tourmaline préférait éviter ce genre de situation. Sinon, rien de grave, non ?

Pendant que le petit groupe avance, le regard du type Normal se perd dans la foule. Son petit sourire et ses mimiques arrivent à réchauffer quelques coeurs, mais la plupart affichait un air maussade voir inquiet. Ouh. Ici, ce n’était vraiment pas amusant. Tourmaline n’avait qu’une hâte, c’était de sortir. Enfin, jusqu’à ce que quelque chose attire son regard. Ou plutôt, quelqu’un qu’elle reconnaissait.

Evo ! Evoli Evo Evo Evoli Evooooo !

Mais… Mais qu’est-ce que tu as ?

Tourmaline commençait à s’agiter, bougeant dans tous les sens sur l’épaule de Jeanne comme si elle cherchait à absolument attirer l’attention sur elle, gonflant son torse pour qu’on voit son magnifique collier (tant qu’à faire).

Jeanne attrapa Tourmaline, légèrement puisque celle-ci s’amuse à bouger sur ses épaules (grimpant même sur sa tête en faisant tomber la capuche) et, une fois dans ses bras, caressa le pokémon pour qu’elle se calme un peu. Elle continuait de piailler mais bougeait un peu moins dans cette position.

Tous ces visages inconnus, ça doit l’exciter un peu. Allons-y.

Et toi, essaye d’être sage.

Evoli !

Toutes ces vies t’appartiennent.
Je me souviens des mots d’Elyes au sujet de la population de notre patrie. La manière presque désinvolte dont il désignait ces visages étrangers, en contre-bas. Ce mot, pour faire rayonner sa phrase : appartenir. Ici, mon ami et mentor a voulu illustrer plus que la possession, mais la responsabilité. Un sourire venait toujours creuser des sillons de bonheur sur ses traits alors qu’il pensait à toutes ces personnes dont il avait la charge. Jamais je n’ai senti d’amertume. Il est né pour être roi, une étoile parmi un ciel d’encre, une voix et une raison. Moi, je suis née dans la poussière et le doute. Pourtant j’affiche le même sourire, presque solennel, en passant auprès des réfugiés.

Je ne pense pas à lui aujourd’hui. Je ne me calque pas à ses gestes, ne m’interroge pas sur les actions qu’il aurait posées à ma place. J’avance avec une assurance rafraîchissante. Car aider constitue la fibre de mon être. Il est bien des défauts qui m’habitent; l’égoïsme n’en fait pas partie. Ces derniers jours, j’ai participé personnellement aux tâches relatives à l’accueil des réfugiés, prenant du temps pour rassurer les plus anxieux. Encore maintenant, j’erre parmi ces personnes arrachées à leurs demeures, accompagnée d’un petit être plein d’assurance. Erynor a vu le jour il y a environ une semaine. Le Wattouat possède une énergie particulière, une détermination de fer qui tranche avec le caractère plus fragile de Mélusine. Dès sa naissance, le petit mouton a tenu à s’occuper de lui-même, une indépendance à laquelle je n’ai pas vraiment l’habitude. Néanmoins, je sais déjà qu’il m’aime énormément. Je sens qu’il fera un excellent partenaire, qu’il me complète sur bien des points. Je n’ai pas encore saisi la signification de ce don de la part d’Idriss, mais dois m’avouer bien heureuse de voir mon équipe grandir et se complexifier pour le mieux. Puis Erynor a un aussi grand cœur que le mien.

Lui comme les autres prêtent main forte aux efforts d’accueil des réfugiés. Lusaline, particulièrement, se démène tous les jours pour apporter son assistance. Sa présence tranquille a eu le don des pires angoisses. Elle est rapidement devenue un élément essentiel de toute cette entreprise. Alors que je déambule dans les couloirs, passant d’une pièce à l’autre, je la remarque entourée d’enfants et de Nadim, à les amuser d’une chanson doucereuse. Le petit prince sourit, visiblement satisfait de ces larmes disparues et des sourires qui naissent sur les bouilles fatiguées de cette marmaille. Accompagné de Abeille la Lixy et de Soja, son Bulbizarre, il s’est assis à même le sol, dans une position qui transmet son écoute et sa disponibilité. Tapi parmi les ombres, je vois Idriss qui veille sur lui. Nos regards se croisent un bref instant et je le sens se dérober, comme souvent ces derniers temps, sans que je ne sache pourquoi. Il faudra que je lui pose la question, lorsque les choses seront calmées.

Laissant mon entourage de côté, je poursuis ma visite des lieux. Un bruit attire mon attention rapidement, comme un appel. Je me retourne pour voir une petite créature bien amusante : un Evoli au pelage soyeux et aux grands yeux naïfs. Le Pokémon semble chercher mon attention, ce qui provoque un petit «Waaaat?» de la part d’Eynor, comme s’il m’interrogeait sur l’autre. Or, je n’ai jamais rencontré cet Evoli, du moins me semle-t-il. Je peux compter mes rencontres avec ces rares créatures sur les doigts d’une main. Attendrie, je m’apprête à adresser la parole à la dresseuse quand un détail attire brusquement mon attention. Autour du coup de l’Evoli, un éclat. Un collier, pour être plus précise. Sans m’en rendre compte, je le dévisage avec une impression étrange que je ne parviens pas à identifier. Mon investigation me pousse même à m’approcher, me coupant de mots. À mesure que j’observe l’objet, il ne fait plus aucun doute : il s’agit bel et bien du travail de mon père, d’un collier de sa conception.

Je n’en avais jamais vu avant dans les mains d’un autre. Pourtant je reconnaîtrais sa main d’artiste entre milles et millions d’objets similaires. Il y a cet amour, cette dédication au détail dans chacun des traits. Je tente d’articuler quelque chose avant de réaliser l’entrave dans ma gorge, une émotion insoupçonnée limitant ma capacité de parler. Pourtant, il me faut dire quelque chose car à présent, mon approche et mon investigation visuelle du collier aura nécessairement attiré l’attention de la dresseuse et de sa compagne. Je cligne des yeux et me râcle la gorge en baissant les yeux vers les deux femmes, me disant que la première me paraît vraiment familière. Pour ce qui est de l’autre, je suis un peu surprise, quelques instants, par notre ressemblance physique. Je sens Erynor se crisper à mes côtés, posant les yeux tour à tour sur moi et la dresseuse blonde et son Evoli.

«J-je suis désolée mesdames, je ne voulais pas bloquer votre chemin, c’est juste… C’est une très jolie Evoli que vous avez là. Et ce collier… Connaissez-vous le nom de l’artiste ? Il… Il ressemble vraiment au travail de mon défunt père.»

Je ne peux réprimer l’émotion d’affecter mon regard, le faisant luire d’une couverture humide que je chasse en clignant des yeux. Pour sa part, le Wattouat a un peu reculé, comme s’il désirait nous observait avec un pas de recul. Je l’observe sans comprendre.

Blood & Water

ft. Aryël Eladan & Jeanne Eladan.

La réponse affirmative de Jeanne était tout ce dont elle avait besoin en ce moment. C’était un poids qu’on lui retirait des épaules. Laurel souhaitait plus que tout être forte et infaillible comme les héros de ses romans. Seulement, maintenant elle commençait à réaliser à quel point cet objectif semblait inatteignable. Comment garder espoir quand le monde s’écroule ? L’image d’un sourire lui traversa l’esprit. Un jeune garçon à bonté rayonnante et aux cheveux d’émeraude. Artémis était à bien des égards la personne qu’elle aspirait à être. Tourmaline aussi danse gaiement parmi les réfugiés, partageant un peu de son bonheur avec les démunis. Le monde avait besoin de personnes comme eux.

La Ranine prit une grande inspiration avant de se donner de petites claques sur les joues. Elle ne pouvait pas retourner voir sa famille avec une expression aussi morose. C’était elle, l’aînée, c’était à elle de montrer l’exemple et de garder le courage. Tourmaline et Artémis n’étaient pas des gens à envier mais à imiter. La joaillière força un sourire sur son visage. Ce n’était pas encore ça, mais c’était un début. Elle devait voir les choses du bon côté. Sa famille était en vie, Jeanne était avec elle, elle avait ses pokémons aussi. Elle ne pouvait pas les laisser tomber. Garde la tête haute et avance.

Elle se tourna vers Jeanne, pour découvrir que le visage de sa bien-aimée était découvert ! Oh merde. Laurel attrapa la capuche pour la tirer sur la tête de l’ex-Démolosse, juste au moment où une voix raisonnait. Trop tard ! Comme prise en flagrant délit, la joaillière se retourna lentement. Prête à faire face au pire. Ou balancer le pire mensonge du siècle. Une madame ? Je connais pas de Madame, vous avez vu une madame ? Parce que moi non.

Sauf que ce n’était pas n’importe qui, qui venait juste de s’adresser à elles. Aryël Eladan. La chef de Ran. La deuxième femme la plus impressionnante qu’elle connaissait (Jeanne était la première bien-sur). Laurel écarquilla les yeux, bouche bée. La dernière fois qu’elle l’avait vu c’était durant l’attaque du Grand Conseil, où la joaillière s’était trouvée aussi inutile que pitoyable et avait fuit la scène plus vite qu’un Dynavolt paniqué. Sauf que là, ce n’était plus une question de honte ou de devoir mais bel et bien une question de survie. L’une des plus grands criminels de Ran se tenait juste devant la chef du dit royaume. Et cette criminelle se trouvait être la femme qu’elle aimait. Pourquoi, Arceus, fallait-il qu’elle rencontre sa chef dans les pires situations possibles ?

Laurel n’enregistra ses paroles qu’à moitié, son cerveau tournait à cent à l’heure pour chercher une excuse qui permettrait à Jeanne de s’échapper. Merde, merde, merde. C’était absolument pas prévu de tomber sur LA personne la plus importante de Ran. Laurel fit un pas en avant pour attirer l’attention sur elle, agissant purement avec l’instinct. Elle se plaça légèrement devant sa bien-aimée, essayant de la cacher avec son corps.

« DAME ARYËL ! » s’exclama-t-elle avec un enthousiasme exagéré et faussement mielleux. « Comment allez-vous ? Quelle coïncidence de tomber sur … vous… Euh, j’aime beaucoup votre tenue, une très belle couleur. »

Elle pousse un peu Jeanne avec sa main pour l’inciter à partir, pendant qu’elle essayait de détourner l’attention de la chef de Ran avec une subtilité qui lui toute propre. Il fallait qu’elle trouve d’autres trucs à dire et vite!

« Je ne savez pas que vous aviez un père ! » Okay, ça c’était stupide et probablement le pire truc qu’elle puisse dire. Elle essaya de se rattraper. « Désolé. Toutes mes condoléances, je veux dire. Mr.Eladan s’appelait comment ? »

C’est à ce moment là que ça la frappa. Eladan ? Genre, Eladan, Eladan ? Comme Jeanne ? Oooooh Fu-

HS
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C’est un peu court désolé.

Jeanne fut d’abord surprise lorsque Laurel se jeta presque sur elle pour remettre sa capuche. Elle appréciait le geste, mais disont que son manque de subtilité risquait d’attirer l’attention plus qu’autre chose. Enfin, avec l’agitation de Tourmaline, beaucoup de regard étaient tournés vers elles désormais, mettant mal à l’aise la demoiselle puisqu’il y avait des gardes parmi les observateurs.

Et puis. Il y avait la Cheffe de Ran. Accessoirement sa soeur biologique. Jeanne avala sa salive et compris pourquoi Tourmaline avait agi ainsi. Elle voulait attirer son attention et la faire venir jusqu’à la blonde. Après des années à l’observer dans l’ombre et la protéger à sa manière, il était grand temps que les deux se rencontrent pour… Pour voir ce qui se passait. Le plan de Tourmaline n’allait jamais plus loin qu’un bon vieux face à face des familles. Sans mauvais jeu de mot.

La Démolosse se retourne et son coeur se serre en voyant...sa petite soeur juste devant elle. Qui ne la reconnaissait pas. C’est normal. Elle était plus jeune et leur histoire commune était lointaine. Aucune raison de lui en vouloir...Voilà longtemps qu’elle ne l’avait plus observé. Elle semblait relativement en forme. Un peu fatiguée non ? Vu les circonstances, c’est compréhensible. En tout cas, Aryël semblait intriguée par le collier de Tourmaline, le fixant pendant plusieurs longues minutes gênantes. Comme elle le supposait, c’était un travail de leur père. Enfin, Jeanne ne pensait pas que ses créations étaient si reconnaissables, même si, quand elle voit la broche que Laurel lui avait fait, peut-être que si elle avait plus connu son paternel biologique, elle aurait fait attention aux détails et reconnaîtrait son travail entre mille.

Laurel intervient en se plaçant devant Jeanne qui ne prononça pas un mot, serrant Tourmaline fort dans ses bras. Elle ne savait pas quoi dire. La Démolosse ne pensait pas lui parler un jour. Elle… Sa gorge se bloque et son regard est fuyant. Cette rencontre n’aurait jamais dû se produire. C’était trop tôt. Ou trop tard. En tout cas, ce n’était pas le bon moment. Son coeur s’emballe, les idées se bousculent. Elle n’arrivait pas à réfléchir.

Le contact de la main de sa compagne la fait revenir sur terre. Oui, il fallait qu’elle se cache. Jeanne recula doucement et fini par tourner le dos avant de prononcer de façon à peine audible le prénom de son père lorsque Laurel demanda comme s’appellait le papa d’Ary. Puis elle commença à marcher rapidement, sans se retourner, se dirigeant vers la sortie.
Elle avait beau aller à contre-sens, elle se déplaçait avec une grande aisance dans la foule.

... Evoli ?

Tu… Toi tu… TU TE TAIS !

Li...

Le pokémon se fit toute petite. Tourmaline ne pensait pas mettre en colère sa maman. Elle pensait bien faire, elle croyait que Jeanne n’osait pas demander à la dame blonde d’être son amie. Cependant, en sentant des gouttes sur sa fourrure, l’Evoli eu le courage de relever la tête et de constater que des larmes discrètes coulaient le long des joues de Jeanne.

Son plan de base n’était pas génial. Elle avait beau circuler comme un barloche dans une rivière, l’entrée du château était trop encombrée pour qu’elle puisse espérer passer, sans oublier qu’il y avait des gardes . Jeanne s’arrête brusquement et porte Tourmaline à son visage pour lui embrasser la truffe, le visage empreint de regret.

P...Pardon ma petite chérie. Je n’aurais pas dû te crier dessus. C’est juste que… Ce n’était pas le bon moment…

Evoooo ?

C’est compliqué… Je t’expliquerais plus tard.
…

Est-ce que tu me pardonnes ? Je regrette vraiment, Tourmaline

Evolii !

La petite Evoli lance une gentille attaque Léchouille sur Jeanne pour lui montrer qu’elle était contente que maman était plus fâchée et pour sécher ses larmes. La Démolosse lâcha un rire, caressant sa petite boule de poil avant de se retourner.Elle avait l’impression qu’elle avait semé Aryel et… Laurel. Oh, elle pourrait la retrouver plus tard, auprès de ses parents.

Essayons de nous trouver une cachette, le temps que les choses se calment un peu…
J’ai l’avantage de n’avoir aucune obligation, contrairement à elle...

Evoli !

.

Je ne saurais l’expliquer, j’ai l’impression de patauger dans la confusion. Comme si un détail important du portrait m’échappait. Probablement suis-je trop près de l’œuvre, trop impliquée. Dans tous les cas, le regard perplexe que m’offre le Wattouat continue de me plonger dans l’incompréhension la plus totale. Trop d’éléments entrent en jeu ici. Je suis distraite par les passants dans ce long couloir, par l’énergie particulière de la femme aux cheveux argentés, par la capuche qui s’abat de nouveau sur la tête de la femme à l’Evoli. Je cligne des yeux, un peu agressée par la première qui prend la parole, se glissant même devant celle ayant attiré mon attention pour s’accaparer toute la mienne. Je n’ai pas le temps de protester que je suis contrainte à l’écouter, incapable d’articuler un seul mot et forcée à observer ma tenue, les yeux ronds comme des billes en babillant des «huunnnggg?» pas bien intelligents. Trop d’information. Je crois que je vais exploser. Je me secoue un peu pour reprendre mes esprits. Si je veux y comprendre quelque chose, je dois me concentrer sur un élément à la fois. Là, ce sera la dame aux cheveux blancs.

«Euh… merci. C’est bien la première fois qu’on me complimente sur mes tenues.»

Mon ton est un peu tendu, tout de même. J’essaie de me détendre en reportant mon attention sur elle. C’est drôle comme elle me paraît familière… Je suis à peu près certaine d’avoir croisé cette personne avant. Je plisse les yeux en la regardant avant que les pièces du puzzle ne s’assemblent enfin sous mon crâne. Je laisse m’échapper un petit cri de surprise avant d’attraper vivement les mains de l’étrangère.

«Arceus ! Oui ! Je vous reconnais ! Vous êtes la femme du Grand Conseil, celle qui a posé une question, celle qui m’a retrouvé dans la fumée ! Je vous dois la vie, ainsi qu’à mon soldat ! Ravie de vous voir en sécurité entre les murs du palais. Votre famille se porte bien ? Je ne croyais jamais vous retrouver ! Je n’ai jamais eu l’occasion de vous remercier en bonne et due forme.»

Avec un sourire je presse ses mains un peu plus. Elle peut très certainement lire tout le respect que je lui porte. Une simple citoyenne n’a pas hésité à me suivre au cœur de l’enfer pour me venir en aide. Grâce à son intervention et à celle de mon garde, j’ai pu tirer Nadim hors de danger. Sans elle, je n’aurais jamais pu sauver mon petit prince, et j’y aurais probablement perdu la vie.

«M-merci pour mon père. Il est décédé il y a plusieurs années, ne vous en faites pas. C’était un homme doux et bon, et un merveilleux père. Il était orfèvre. Ce qui me fait penser que j’ai perdu votre amie. Vous la connaissez ? Son Evoli porte une des créations de mon père, j’en suis certaine. Je reconnaîtrais son travail entre des milliers.»

Je libère enfin les mains de ma sauveuse en réalisant que cela pourrait la gêner. Je suis quelqu’un de très tactile, sauf qu’on m’a répété à de nombreuses reprises que ce n’est pas tous qui apprécient particulièrement. J’observe la citoyenne en constatant que l’autre a définitivement pris la poudre d’escampette. Je ne suis pas assez inquiète pour considérer qu’elle puisse me fuir. Même que l’hypothèse ne me traverse même pas l’esprit.

«Dites, je suis embêtée de vous demander encore un peu de votre générosité. Or, j’aimerais beaucoup retrouver la femme qui était avec vous quelques instants plus tôt. Je voudrais au moins lui demander comment elle a obtenu le collier. Peut-être qu’il y a d’autres œuvres de mon père sur le marché et je n’en suis même pas consciente, ce serait vraiment génial. Pourriez-vous me venir en aide une fois de plus?»

Je réalise qu’Erynor aussi a disparu. Néanmoins, je ne suis pas bien inquiète. Le Wattouat est chez lui après tout et il connaît déjà le chemin. Ce que j’ignore c’est que le mouton s’est mis en tête de suivre la femme à l’Evoli à la trace…

Blood & Water

ft. Aryël Eladan & Jeanne Eladan.

Laurel sentit la pression sur sa main diminuer avec un pincement au cœur alors que Jeanne disparaissait derrière elle. Elle la retrouverai plus tard. Certainement. Elle l’espérait. Dans la précipitation, elles n’avaient pas eu le temps de formuler un plan de secours au cas où l’ex-Démolosse venait à se faire repérer. Elles auraient dû prévoir ça. Mais, comment se préparer à rencontrer dans un couloir la Chef de Ran. Qui vivait dans le Palais… elles n’avaient aucune excuse mais, maintenant le mal était fait et il soulevait des questions auquel Laurel aurait peut-être préféré ne jamais avoir de réponse.

Son talent pour prendre les gens de court lui servait bien aujourd’hui. La pauvre suzeraine restait bouche bée devant son assaut verbal. Ce qui était l’objectif principal. Le problème cela voulait aussi certainement dire qu’elle venait de perdre toutes ses chances de l’impressionner. Tant pis, c’était pour la bonne cause. La vie de Jeanne était plus importante qu’un rêve d’enfant. Elle allait être tellement chiante que sa chef allait en oublier l’existence même de sa bien-aimée. Tapotant sur le verre de la fiole, elle donna quelques instructions à Proto avec son langage codé. Le Métamorph se glissa hors du récipient avant de s’éloigner discrètement du groupe. Une fois hors de vu, il prit l’apparence de Jeanne pour attirer les gardes potentiels dans la direction opposée de la vrai guerrière.

Malta encerclait les deux femmes restantes pour forcer Dame Aryel à rester près de Laurel, au moins, le temps que Jeanne puisse fuir le palais. La Carmache laissa néanmoins passer le bétail électrique qui ne représentait selon elle, aucun danger. C’était bien la première fois que Laurel et ses pokémons étaient aussi bien coordonnés. Comme quoi, pour Jeanne, ils pouvaient devenir une meilleur version d’eux-même.

Reprenant le fil de la conversation avec Aryel, elle se mit à réfléchir à d’autres choses à dire qui n’avaient rien à voir avec ses deux sujets favoris, Jeanne et les bijoux. Autant dire que le répertoire était plutôt pauvre. Au même moment, la Chef eut un moment d’eureka et poussa un petit cri avant d’attraper sa main. Laurel se tendit aussitôt, elle ressemblait à Jeanne avec son sourire éclatant et ses yeux pleins d’émotions. Sauf que contrairement à Jeanne, elle lui rappelait des souvenirs honteux. Lançant un regard foudroyant au dragon qui fit un espèce de haussement de sourcils en réponse, Laurel s’empressa de corriger quelques faits avec des … mensonges.

« Moi ? Oh, vous devez confondre, je n’ai pas posé de questions, mais je me rappelle de la femme qui les avait posé, oui. Ce n’était pas moi. Absolument pas. On ne se ressemble même pas. » Elle s’empressa d’ajouter, « Mais c’était bien moi dans les flammes ! J’ai agit sans réfléchir. Je suis heureuse de voir que vous allez bien. »

Son enthousiasme était presque effrayant mais risquait de faire gonfler les chevilles de Laurel. Si elle n’était pas aussi angoissée à l’idée d’avoir faillit perdre la so- femme qui n’a absolument aucun lien de parenté avec Jeanne, dans les flammes. Il lui fallait un peu plus de temps pour assimiler cette information. Et puis c’était probablement juste une coïncidence.

Et puis, le père de Jeanne n’était pas orfèvre parce qu’elle lui aurait dit sinon… n’est-ce pas ? La famille de Jeanne c’était Tourmaline et les Démolosses d’Yveltal. Elle avait un sœur aussi mais ça ne pouvait pas être la chef de Ran. Aucun doute qu’une fois sorties de ce pétrin Jeanne allait lui confirmer qu’Aryël n’était pas sa sœur. C’était évidant. Elle ne se ressemblaient pas TANT que ça. Les cheveux blonds tout le monde en a. Et les yeux sombres aussi. Et cette petite fossette au coin des lèvres et ce petit nez adorable et… oh non. Non, non, non. Il ne fallait pas réfléchir à ça maintenant.

« Oh, non je la connais pas. J’ai jamais vu cette femme de ma vie. » Aie, ça faisait mal au cœur de dire ça. « Mais, je crois qu’elle est partie par lààààààà-… bas ? »

Au milieu d’une petite foule surprise, Proto-Jeanne était en train de… Tourner sur lui-même ?

« Proto qu’est-ce que tu fais ? » siffla-t-elle entre ses dents.

Le Métamorph arrêta de tourner, pencha la tête sur le côté avant de reprendre sa forme originelle. Laurel se passa la main sur le visage, désespérée. Elle avait confondu « cours loin » avec « fait la toupie » en lui donnant des instructions. Elle tenta un sourire peu convainquant en direction de la Chef avant de sa résigner à son sort. Elle était fichue.

« Bon, j’ai menti, désolé. Mais, je peux pas vous dire où elle est. » D’une part parce qu’elle ne le savait pas et de deux parce qu’elle ne le voulait pas. « Si vous m’êtes reconnaissante, je vous le demande ma Dame, ne partez pas à sa recherche. Je- je peux lui demander où elle a trouvé le collier si vous voulez ? Sauf si vous voulez m’emprisonner pour obstruction à votre volonté… » Elle prit une inspiration. « Je peux comprendre que les bijoux de votre père vous tiennent à cœur mais, cette femme est importante pour moi aussi et c’est mieux pour elle si elle ne vous rencontre pas. Alors, non, ma Dame, je ne vous aiderais pas. »

Laurel était figée dans une position tendue, son poing serré, une angoisse bouillonnante dans le ventre mais le regard déterminé.

HS
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Alors, je sais que ça aide pas trop, donc si vous voulez que je change un truc demandez !

Jeanne avait fini par se trouver une cachette, comme promis. Enfin… D’une étrange manière, il en convient. La Démolosse circulait dans la foule, sans réel but que d’échapper à sa soeur biologique (mais sans prendre en compte le petit Wattouat qui la suivait en toute discrétion). Cherchant à hauteur de yeux, elle bouscule sans faire exprès une enfant en larme.

Oh pardon… Je t’ai fait mal ?

Jeanne s’agenouille et aide l’enfant à se relever. La pauvre petite semble incapable de dire quoi que ce soit, jusqu’à ce que Tourmaline descende de l’épaule de Jeanne et qu’elle la charme avec sa fluffytude et sa bouille adorable.

... Tu veux la caresser ? Elle est très gentille.

Evoli !

Avec les jeunes Malosses, Tourmaline avait toujours eu beaucoup de succès et c’est même elle qui vient se mettre sous la main de la gamine pour se faire câliner. L’enfant semble aller beaucoup mieux et finit par expliquer timidement qu’elle voulait voir les soldats en armure et qu’elle s’était trop éloigné de ses parents pour les retrouver.

La suite est logique. Jeanne se dit qu’elle avait semé sa soeur, elle pouvait bien aider la petiote dans sa quête. Elle propose de retrouver ses parents, elle la met sur ses épaules afin de servir de vigile et qu’elle n’avait qu’à crier quand elle les verrait. Tourmaline resterait sur l’épaule de Jeanne pour l’aider à surveiller et à garder la petite calme et observer s’il n’y avait pas des parents en panique dans le coin.

Le travail du trio de choc finit par payer, les parents étaient dans une autre salle en pleine panique. Jeanne fit descendre la gamine de son épaule qui courut en criant à pleins poumon “Mamaaaan ! Papaaa !” et elle fut accueilli chaleureusement par ses géniteurs. Jeanne sourit, se demandant si elle avait été aussi familière avec sa propre mère… Bon, elle ne s’était jamais perdue donc elle n’avait jamais été confrontée à cette situation en particulier. Les Démolosses étaient un monde à part. Les gens de la meute n’était pas des étrangers comme dans cette pièce. Les enfants étaient un peu les enfants de tout le monde et surtout de la classe religieuse.

Pendant qu’elle se perdait dans ses divagations, Jeanne se rendit compte qu’elle avait oublié de s'éclipser et voilà qu’on commençait à la remercier. La blonde rougit en expliquant que ce n’était pas grand-chose, mais la liste des compliments ne fait que s’allonger et qu’ils étaient prêt à faire n’importe quoi pour la remercier.
Jeanne commença à avoir le réflexe de refuser jusqu’à ce qu’une idée lui traversa l’esprit…Elle était fatiguée de toujours devoir se déplacer. En s’installant avec un petit groupe, elle sera plus discrète et préservera son énergie.

... Cela vous dérange si… Si je reste un peu avec vous ?

On lui demanda si elle n’avait pas de famille à retrouver. Elle expliqua naturellement qu’elle n’avait plus de famille et son amante allait retrouver la sienne. Ne voulait-elle pas retrouver sa bien-aimée ? Si, mais elle ne souhaitait pas rencontrer les parents dans des conditions si difficiles et elle ne souhaitait guère imposer sa présence. Elle la retrouverait plus tard.

Tourmaline commença à jouer avec les enfants (puisqu’il y avait une seconde progéniture) tandis que Jeanne se proposa de faire un petit thé pour les parents, tout en leur demandant si cela ne les dérangeait pas si elle mettait sa capuche. Oui et oui, même si la deuxième demande était étrange.
Pour le thé, elle fit tout naturellement appel à Atre, son Braségali, pour servir de bouilloire. La petite famille était impressionnée par le pokémon, là où Jeanne y voyait une occasion pour son amante de savoir où elle se situait, sans alerter la Cheffe Ranine. Les Braségali étaient plutôt rares et Atre était surtout unique dans son comportement. Il adorait être brossé.

Le Wattouat était toujours là.

Le Wattouat n’a pas failli à sa tâche. Sans s’armer de prudence ou de discrétion, il a suivi la jeune femme blonde à travers un dédalle de jambes et de vie, avec une détermination qui déjà le caractérise. Si son caractère ressemble plus à de l’obstination, une véritable curiosité le pousse à la poursuite de cette femme lui rappelant si vivement sa propre mère. Il se dégage des deux une énergie qu’il reconnaîtrait entre mille. Le petit est encore jeune et inexpérimenté; il se fie à son instinct pour dicter ses actions -il est heureusement doté d’une bonne tête lui permettant majoritairement de faire des choix éclairés- et est sensible à ce que les autres dégagent. Ses petits yeux noirs se sont froncés de concentration alors qu’il assiste à une scène plutôt touchante de la part de l’inconnue qui aide une jeune fille à retrouver son chemin. Peut-elle être de confiance ? Dans tous les cas, son passage a attiré l’œil d’un deuxième Pokémon, Lusaline la Leveinard. De nature maternelle, la femelle se met aussitôt à suivre les pas de son cadet qu’elle n’a pas l’habitude de voir s’aventurer si loin d’Aryël. Elle remarque enfin ce qu’il observe. Au premier coup d’œil, le Pokémon rose la méprend pour sa meilleure amie et dresseuse avant de réaliser qu’il s’agit d’une autre, semblable. Les deux créatures échangent un regard avant que la Leveinard ne fasse demi-tour, se perdant dans la foule.

Je suis heureuse de la remercier en bonne et due forme. Je repense au jour du Grand Conseil avec encore beaucoup d’amertume; heureusement l’entraide témoignée par civils et dirigeants pas cette journée sombre de notre histoire m’aide à avaler ce qui s’est produit. J’ai l’impression de rendre mon interlocutrice un peu mal à l’aise. Elle parle vite, s’agite un peu… Peut-être que si j’avais été plus perceptible, j’aurais réalisé qu’elle me ment. Sauf que ce n’est pas le cas. J’hoche la tête avec une certaine déception. Je suis toujours curieuse de discuter avec les gens, d’autant plus s’ils portent des bijoux de mon père ! Justement la voilà qui est de retour… Du moins je le crois au départ mais non, il s’agit du Métamorph de mon interlocutrice. Arceus, il est doué d’avoir imité la blonde en un si bref coup d’œil ! Après, je ne connais pas très bien l’étendue des pouvoirs du Pokémon gélatineux, mais on m’en a souvent conté les prodiges. Enfin, souvent. Environ une ou deux fois. Je suis donc surprise quand la femme m’annonce avoir menti. Oh. Je cligne des yeux en me disant que c’était évident maintenant qu’elle le dit. Je ne suis définitivement pas douée là-dessus. Quelle crédule je fais.

Mais pourquoi me mentir? Un peu heurtée du si peu de confiance que m’accorde la jeune femme à la chevelure argentée, j’ai une expression qui doit fortement ressembler à quelqu’un qui vient de mordre à pleines dents dans un citron.

«M-mais… Pourquoi?»

En proie de la plus grande des confusions, je l’observe avec une moue complètement désemparée, partagée entre une légère frustration de ne pas avoir obtenu son aide et une incompréhension de la situation. Quelle raison pourrait pousser cette femme, pourtant volontaire à me protéger, à me dédaigner si soudainement ? Pourquoi protéger son amie de moi ? Quel tort pourrais-je lui causer ? Est-ce ainsi que le peuple me perçoit ? Comme une menace? Comme un bourreau ? J’ai pâli de plusieurs teintes, incapable d’articuler un mot, tentant de me ressaisir. Les émotions et les pensées me traversent beaucoup trop rapidement.

«Je… Je ne lui veux absolument aucun mal vous savez ? Elle est ici mon invitée et je traite mes invités avec la plus haute importance. Je n’ai vraiment pas l’intention de lui nuire. J’étais juste… Je ne voulais pas vous gêner de ma… Enfin…»

Un peu piteuse, je l’observe, les bras ballants. Pourquoi a-t-elle dû me mentir pour en arriver là ?

«Je respecte votre volonté, néanmoins, vous êtes fidèle, c’est une qualité admirable. J’aurais aimé que vous ayez un peu plus confiance en moi, mais je peux comprendre que vous ne le fassiez pas.»

À cet instant, une silhouette familière apparaît à mes côtés. Il s’agit de Lusaline, ma tendre amie. Celle-ci a pris délicatement ma main pour me tirer vers une destination inconnue, mais je résiste un peu dans l’attente de la réponse de ma sauveuse, encore confuse et honteuse.

Blood & Water

ft. Aryël Eladan & Jeanne Eladan.

Son regard sombre soutenait celui vacillant de la chef. Aryel la regardait avec de grands yeux désemparés qui lui fendaient le cœur et faisaient vaciller sa détermination. Elle avait ce même regard que Jeanne avait eu à Enogen. Comme un pokémon blessé qui ne comprenait pas ce qui venait de se passer. Pourtant, Laurel tenait bon dans sa décision. Jeanne était plus importante qu’un cœur brisé. La Ranine avala sa salive qui semblait bien amère dans sa bouche pâteuse avant de tenter une réponse peu assurée.

« Parce que c’est ce qu’elle veut ? »

Était-elle persuadée que sa chef ne voulait que le bien de Jeanne ? Oui. Sans le moindre doute. Mais malheureusement la problème n’était pas là. Et le Problème était bien trop gros pour que Laurel commence à s’y attaquer maintenant. Comment dénouer cet entrelacs d’opportunités arrachées et de liens du sang bafoués ? Elle avait l’impression d’être l’une de ces héroïnes lâchées dans des complots politique qui les dépasse avec pour seule arme leur détermination. Malta renifla, dévoilant ses crocs blancs au pokémon oval qui arrivait et tentait de tirer la femme blonde quelque part. C’était une chance inouïe pour s’éloigner en vitesse et retrouver la guerrière qui s’était évanouie dans la foule. Pourtant la joaillière hésitait. La voix tremblante et l’air désemparé de la Chef de Ran la secouait comme si ça avait été Jeanne qui la regardait ainsi.

« Je- Je ne vous déteste pas. C’est juste que… c’est compliqué. Il y a certaines choses... » Laurel se tu. « Je m’excuse encore pour mon comportement, votre… majesté ? »

La Ranine grimaça un peu au titre pas certaine que ce soit le bon terme à utiliser. Elle lança un regard suppliant en direction de Malta, cherchant un soutient auprès du dragon. Malheureusement, les tourments humains passaient bien au dessus de la tête de la Carmache qui ne comprenait absolument pas l’ampleur de la situation. Il n’était pas juste question de protéger Jeanne pour lui éviter la prison, c’était aussi un problème familial dans lequel Laurel se sentait plus que perdue. Les seules choses qu’elle avait étaient des suppositions. Il fallait qu’elle parle avec Jeanne.

Faisant une courbette qui était certainement bien maladroite comparée à celles des gens de haute naissance, Laurel s’écarta pour laisser passer sa chef. L’esprit troublé de questions sans réponses rassurantes. Malta vint se placer à ses côtés, gonflant ses muscles pour impressionner alors que Proto les rejoignait tout aussi insouciant qu’avant son intervention.

« Je vais euh…. Vous laisser je suppose ? » Ces yeux, ces yeux remplis d’émotions qui la fixaient inlassablement. « Je suis désolé. » souffla-t-elle une dernière fois, sincère.

Une autre courbette grotesque et la voilà qui tourne les talons un peu précipitamment pour partir. Elle se retourne après quelques pas pour faire un aurevoir de sa main. Elle avait lu quelque part que c’était pas bien de tourner le dos aux chefs. C’était un livre sur l’étiquette qui datait un peu qu’elle avait feuilleté plus par ennuis que par goût. Elle en avait tiré quelques enseignements certainement dépassés dont cette soit disant règle qui disait qu’il ne fallait se retourner. Elle tenta donc de marcher à reculons de la manière la plus naturelle possible en faisant des coucous avec sa main jusqu’au moment où elle tourna au coin du couloir et hors de la vue de la chef. Laurel souffla, les yeux écarquillés dans une expression comique et peu gracieuse.

« Ben, merde alors. Je crois que je suis bonne pour rester joaillière jusqu’à la fin de ma vie si je meurs pas de honte avant ! » Elle se tourna vers son dragon. « Malta ! Pourquoi tu m’as pas arrêtée ? »

La Carmache eu un grognement dédaigneux avant de la pousser pour l’inciter à avancer.

« C’est vrai, Jeanne. Il faut la retrouver. » Elle se laissa emporter par la foule, suivant ses pas plus que sa tête. « J’ai une théorie complètement absurde qui ferait certainement rigoler Jeanne. Après tout… c’est pas possible qu’Aryël Eladan soit la sœur perdue de Jeanne, n’est-ce pas ? C’est juste trop ironique. La criminelle la plus recherchée du royaume est la sœur de la chef de celui-ci... »

Elle passa devant des gardes décorés du blason ranien. Les armures étaient tellement propres qu’elle pouvait voir sa propre réflexion dessus. Une pauvre femme qui essaye de paraître plus riche qu’elle ne l’était réellement. Une femme du peuple qui s’était retrouvée dans le lieu le plus riche du royaume suite à des circonstances hors de son contrôle. Un peu comme Aryël qui n’avait aucun sang noble dans ses veines et qui pourtant, s’était retrouvé à la tête de l’une des quatre nations d’Ekoe.

« Merde, je crois que c’est pas juste une théorie. »

HS
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Du coup, vous pouvez continuer sans moi pour faire votre réunion, je reprendrais un peu plus trad ! Hâte de pouvoir lire ça !! *w*

Ce n’est peut-être pas très délicat de questionner ses intentions. Néanmoins, sa manière détournée de faire mon portrait me rend profondément mal à l’aise. Je cherche toujours à m’améliorer comme dirigeante; parfois j’ai du mal à accepter que tous ne peuvent pas m’apprécier malgré tout mes efforts. Une insécurité dont je ne parviens pas à me départir malgré les encouragements de mes proches. À quoi bon si une personne ne désire pas me voir ? Il y a quelque chose de profondément égocentrique dans mon désespoir qui ne fait qu’ajouter à mon malaise du moment. Heureusement, Lusaline est là et presse ma main pour me rappeler que certaines choses n’ont pas d’importance. Je ne suis pas certaine de bien comprendre ce qui motive la femme aux cheveux argentés, mais je sens qu’elle ne me dit pas tout. Malgré ma grande curiosité, je n’ose pas pousser l’argumentaire. Ce serait déplacé de ma part, surtout au vu de son malaise. Cependant je ne peux m’empêcher de grimacer devant son «majesté». Je tenterais bien de lui expliquer pourquoi toutes ces manières ne sont pas nécessaires avec une meneuse telle que moi, mais dans d’autres circonstances. Je ne la retiens pas non plus, ne sachant quoi ajouter de toute manière. Je l’observe partir, tout aussi confuse. Un regard vers la Leveinard m’indique qu’elle n’a pas plus de solution à m’offrir ici. Je devrai rester sur ce mystère.

Fidèle à ses habitudes, ma tendre amie m’attrape la main pour me montrer avec délicatesse ce pourquoi elle est venue à ma rencontre. Nous traversons les couloirs du palais, saluant les passants, mais ne nous attardons pas. Dans une des salles, Lusaline ralentit enfin, me pointant quelqu’un que je reconnais tout de suite dans la foule assemblée ici. Il s’agit d’Erynor, qui observe avec une attention farouche l’une des figures du petit groupe où il s’est glissé. Même pire : en plus de cet examen intense, le Wattouat s’est mis à invectiver la jeune femme comme pour la convaincre de quelque chose. Je m’empresse de récupérer le petit mouton, me confondant en excuses à cette pauvre importunée.

«Je suis désolée madame ! J’ignore ce qui lui a pris, ce n’est pas son genre habitu…»

Je me suis interrompue en remarquant que la personne que mon allié importune est en fait la femme au capuchon de tout à l’heure ! Je fais un bruit qui doit ressembler un peu à un «oh» surpris avant de me reprendre, rougissant au passage.

«Je… désolée… Votre amie m’a dit que nous ne vouliez pas me voir… Je suis vraiment désolée de vous importuner. Erynor, ça ne se fait pas de suivre les gens ainsi, voyons ! E-en tout cas, il s’excuse et-et moi aussi !»

Les yeux rivés sur le sol, je ne peux m’empêcher de me demander pourquoi cette jeune femme est si dérangée à l’idée de me rencontrer. Je n’ose pas croiser son regard, dans tous les cas, pressée de partir et d’oublier toute cette histoire.

Jeanne discutait paisiblement avec le petit groupe qu’elle avait rejoint, évitant soigneusement les questions concernant son origine, mais racontant volontiers ce que Laurel appelerait des aventures. Autant dire que l’histoire concernant le sauvetage d’un mariage à Mido en affrontant un Jungko et une folle collectionneuse de souvenir avait eu beaucoup de succès !
Soudain, un petit Wattouat fait interruption et semble parler avec véhémence à Jeanne. On lui demande si elle le connaissait, la blonde affirme que non. Mais on dirait que lui avait des choses à dire. Mais alors quoi ? Jeanne se gratte la nuque, se demandant bien ce qu’elle pouvait faire avec le petit mouton électrique. Même en demandant à Tourmaline de faire la traduction, il était difficile de comprendre ce qu’il voulait réellement. Fort heureusement, sa dresseuse vint la chercher et… oups.

...

Et on dit que le Palais d’or est gigantesque ? Cela fait tout de même 2 fois qu’elle croise la Cheffe de Ran. Enfin, la deuxième fois, le Wattouat a un peu provoqué les choses. Il faut se rendre à l’évidence, elle ne pourra pas éviter sa propre soeur éternellement et visiblement, Xerneas a décidé qu’il était temps.

Disons que… C’est plus à vous de voir maintenant.

Ces nouveaux compagnons étaient surpris. Jeanne ne voulait pas voir la Cheffe ? La Démolosse attrape Tourmaline et se met à jouer avec le collier. Cela lui fait penser qu’elle n’avait pas répondu à sa question tout à l’heure.

A ma naissance, ma mère a demandé à un bijoutier du nom d’Eladan de faire ceci.
Je l’ai gardé par habitude, je n’ai pas vraiment de souvenir de cette personne.

Elle montre le collier à Aryel et met en évidence les écritures, son pouce cachant une partie situé à côté de son prénom. Puis, au bout d’un certain temps, elle finit par tout montrer.

Jeanne Eladan
7 avril 189

La Démolosse se retourne vers le groupe puis fait une révérence, les remerciant de leur accueil avant de fébrilement déclarer.

Je… Je pense qu’il faut que je… je retrouve mon… mon amie.

Atre se lève également et observe curieusement la Cheffe et sa dresseuse. Il y avait beaucoup de trait commun, c’était étrange. Elles doivent probablement appartenir à la même espèce, encore plus qu’avec les autres humains. Jeanne pousse un soupir avant d’attraper le collier du pokémon et les bagues qui étaient assorti et de finalement les jeter par terre, dans un geste de lassitude, sans rage ni tristesse. Elle n’y avait jamais réellement tenu à ces objets et cela lui avait attiré plus d’ennui qu’autre chose. L’Evoli afficha une petite mine attristé, mais Jeanne lui promis discrètement qu’elle lui referait un joli collier.

En passant à côté de la Cheffe, Jeanne ne put s’empêcher de lui adresser ces quelques mots.

Si je peux me permettre…. Je laisserais les coïncidences où elles sont.
De simples coïncidences.

Suite à cela, la Démolosse repris nerveusement sa marche, tentant de disparaître dans la foule.
Au fond… Elle semblait en forme, la petite soeur. C’était là le principal.

Hrp : je te laisse décider si Ary suit Jeanne ou si on conclue ici (a)

Et désolé pour le retard T^T

Il est des murs que nous ne franchirons pas. Des réponses qui demeureront sans réponses. Alors que je m’enfonce dans le lot de mes insécurités, je capitule, en quelque sorte. Si elle doit encore m’échapper alors je n’insisterai plus, à quoi bon ? Ce qui la pèse à mon sujet, ce qui la force à la fuite doit avoir sa propre lourdeur, à laquelle je ne suis probablement pas préparée. À moi de voir ? Je ne comprends plus rien du sens de ses mots, mais je ne cherche plus à savoir, car plus le temps passe et plus leur signification réelle m’effraie. Et si la blonde portait un terrible secret ? Un secret qui, d’une manière ou d’une autre, me concerne ? J’ai la sensation vertigineuse de frôler l’impossible. Une sensation qui ne fait que s’affermir alors qu’elle expose enfant une part de la vérité, répondant à la question qui a provoqué tout ceci : le collier. Elle confirme mes doutes, ce qui me tire un petit sourire. J’ai envie de toucher le métal travaillé, tout pour être plus près de ce père qui est parti trop vite. Je m’en empêche car il repose dans ses mains et que j’ai presque peur de la toucher. Elle me montre le collier, révèle par le fait même son prénom, Jeanne. Comme dans les histoires de papa, quand j’étais petite. Il y avait toujours une héroïne de ce nom. Elle a la même date de naissance que moi, si ce n’est qu’elle est née un an jour pour jour plus tôt.

Puis le pouce s’écarte. Le nom est révélé. Eladan. Elle aussi? Je ne comprends pas. Je lis le nom une fois, deux fois, trois fois. Il ne fait pas plus de sens les vingt fois suivantes. Mais j’ai capitulé, n’est-ce pas ? Elle, elle se redresse, fatiguée il me semble, comme si elle en avait trop révélé. Elle me laisse ainsi, à ma confusion. Avec mes questions, mes théories et ma hantise. Je n’ai pas la force de la retenir. Car quelque chose me dit, quelque chose m’affirme, si fort qu’il m’en assourdit : je ne suis pas prête encore. Il est des questions qui s’apprivoisent, des réalités qu’il vaut mieux laisser fermenter pour s’éviter la chute. Je n’ai jamais eu la patience nécessaire; on m’a souvent reproché d’être trop prompte et hardie. Mais à quel effet ici ? Même si je hurle, même si je supplie ? À quoi vais-je aspirer de toute manière ? Ce qu’elle porte en elle, ce secret, qu’elle l’emporte avec elle. Je l’observe en la gravant dans ma mémoire, chaque trait, chaque geste, mais je ne la retiens pas. Qu’elle s’en aille. Qu’elle porte son fardeau seule. Je n’y suis pas prête de toute manière.

Et juste ainsi, Jeanne Eladan a disparu. Je sens un bras sur le mien, bien sûr Lusaline est toujours là. Erynor émet un petit son curieux, pourquoi ne me lancé-je pas à sa poursuite ? Je l’observe avec affection et un peu de désespoir. Si seulement il savait. Le destin a de drôles de manières d’abattre les murs que nous ne voulions pas franchir.

Quelque part, j’ai la certitude. Nous nous reverrons. Peut-être alors serai-je prête.

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'Dé Objets' :
[Mini-Event] Blood & Water [ft. Aryël Eladan & Jeanne Eladan] Poussiere_etoile

Jeanne marcha. Encore. Longtemps. Puis elle se retourne. Personne. Ouf ? La Démolosse pousse un soupir puis elle regarde sa petite fripouille d’Evoli qui ne comprenait pas ce qu’il venait de se passer. Ce n’est pas grave. C’est un secret encore bien gardé, même si elle allait sans doute devoir expliquer deux ou trois petites choses à l’amour de sa vie. Ou pas ?

Bon, il faut retrouver Laurel.

Braségali !

La vue perçante d’Atre avait déjà fait son oeuvre. Jeanne fut légèrement surprise et plissa les yeux. Ah mais oui ! C’était bien sa chevelure blanche qu’elle reconnaissait au loin. Le soulagement, Jeanne se dirigea fièrement vers sa cible. Tout ceci n’aura été qu’une mésaventure. Elles allaient retrouver sa famille et la blonde restera à distance pour les laisser tranquille. Plan infaillible. Presque.

Laurel !

Sa compagne se… Mais c’était qui ?! Jeanne arrête brusquement son élan, se faisant bousculer par son Braségali au passage, puis observe son interlocutrice. Il y avait beaucoup de trait ressemblant avec sa compagne. Il y avait également d’autres personnes qui l’accompagnaient et qui la dévisageait. Visiblement, le nom avait attiré leurs attentions et Jeanne se dit qu’elle avait un très mauvais karma.

Pardon. Je vous ai confondu avec… quelqu’un d’autre ?

Evoli ?

Jeanne tenta de profiter de la confusion pour effectuer une évasion éclair. Dommage qu’avec un Braségali, ce soit une tâche beaucoup plus compliquée !

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