Laurel devait bien avoué qu’elle avait un peu perdu de vu Âtre depuis qu’il s’était mis en tête de devenir le parfait petit soldat. Toujours aux aguets et prêt à défendre la troupe il avait tout de même gardé un peu son âme d’enfant. Maintenant, il était plus impressionnant que jamais et la Ranine était bien curieuse de voir si son évolution l’avait changé. Malta était restée vaguement la même, peut-être légèrement plus tactile qu’auparavant mais impossible d’affirmer si cela venait de la bonne influence d’Invar ou de l’évolution en elle-même. Ce phénomène avait d’ailleurs un côté assez mystérieux qui impressionnait Laurel mais avait en même temps l’air suffisamment compliqué pour qu’elle n’ait pas envie d’y laisser quelques neurones en réfléchissant sur le sujet. Sakai avait des bibliothécaires, autant les laisser faire leur boulot.

Visiblement, Jeanne avait quelques idées en tête. Ce qui était une excellente nouvelle. Laurel adorait lorsque Jeanne avait des idées. Bien qu’elle ne sache pas forcément de quoi elle parlait. La Ranine se rappelait vaguement avoir déjà entendu ces termes de « Méga-Evoluer » sans être capable de définir la chose. Si son éducation ne lui avait jamais fait défaut à Ran, voyager lui révélait à quel point elle connaissait peu le monde. Certains aspects tel que la politique étrangère ou la génétique pokémon ne la concernaient pas directement, elle n’avait donc jamais trouvé le besoin de se renseigner. Elle commençait à le regretter quelque peu. Elle ne voulait pas que Jeanne pense qu’elle était stupide. Elle allait s’acheter des livres chiants pour apprendre de nouveaux trucs dès qu’elle en aurait l’opportunité.

En attendant, la guerrière avait parlé de bracelet et ça c’était son domaine. Elle se rappelait quelques commandes secrètes qu’avait reçu son mentor alors qu’elle étudiait encore sous sa tutelle. Curieuse et n’ayant aucun sens des limites elle avait réussit à grappiller quelques informations sur ces Méga-bracelets mais, malheureusement, rien qui n’explique leur fonctionnement. Au moins, elle pouvait se rappeler des dimensions du Chaton* et du fait que la particularité du bracelet venait de la pierre qui le sertissait.

Ce qui amenait sa réflexion au fait que comme l’avait faire remarqué Jeanne, elles allaient devoir trouver des objets quasiment légendaires. Soit, partir en quête d’objets. C’était parfait. Il fallait qu’elle passe à Ran pour récupérer des matériaux de qualité pour le bracelet et se renseigner sur les Méga-Bracelet. La mère de Kira faisait des bijoux si elle se rappelait bien, peut-être qu’elle pourrait lui demander si elle y connaissait quelque chose – ça lui éviterait de retourner auprès du vieux bougon. Et ce serait aussi une excuse pour essayer de revoir Kira, elle devait avoir tellement changé depuis leur enfance !

Mais Laurel n’était pas la seule à être perdue dans ses pensées parce que Jeanne éclata de rire toute seule. Ce qui fit sourire la joaillière même si elle n’était pas bien sur de savoir ce qui amusait sa bien-aimée. Elle ne faisait pas de tête bizarre pendant qu’elle réfléchissait, n’est-ce pas ? n’est-ce pas?

Heureusement, la guerrière ne tarda pas à partager ses souvenirs. Clairement, elles avaient besoin de récupérer des capes et ce, illico-presto ! Entre son envie de donner des ailes à Jeanne et opportunité de voir un poulet géant se prendre pour un oiseau volant, trouver des capes était plus qu’impératif, c’était nécessaire.

Et voilà que Jeanne continuait avec ses idées fabuleuse. Des baisers et faire la fête. Laurel pouvait apporter les histoires, vu le nombre de conneries qu’elle faisait à la minute, il devait certainement y avoir de quoi tenir la nuit. Tourmaline pouvait être la chef des jeux ! Nival allait certainement l’aider. Avec ces deux là, la soirée allait être des plus animées. Et puis il y avait Jeanne et sa voix venue des cieux et Proto et ses danses bizarres et tellement plus !

« Ce que j’en pense ? C’est que c’était une idée absolument divine et qu’il faut absolument qu’on fasse ça. Je peux t’apprendre pleins de danses idiotes si tu veux, sinon on a juste à imiter Proto. Et on pourra aussi demander aux pokémons de faire un petit spectacle et- » Laurel s’arrêta brusquement, son cerveau venait de rattraper une information égarée. « Je suis quoi ? »

Elle posait la question mais il n’y avait aucun doute sur la réponse. Jeanne venait de l’appeler l’Amour de sa vie. Genre, l’amour mais avec un grand « A ». Cet amour là qui compte tellement fort que parfois, juste être avait la personne vous rend toute chose. C’est le sentiment même qui fait que Laurel passe la plus part de son temps à regarder Jeanne parce qu’elle sait qu’elle n’est vraiment pas douée pour les mots. Ou tout du moins pas ces mots là. C’est aussi ce sentiment qui fait monter le rouge à ses joues et qui semble l’étouffer tellement il est immense et réel et présent, là tout de suite maintenant. Laurel veut lui dire avec des mots ce sentiment à la place elle émet juste un gargouillis avant d’attraper Jeanne pour l’embrasser fougueusement.

Elle l’aime.

C’est aussi simple que trois mots et aussi compliqué qu’un millier. Alors, Laurel l’embrasse et lui sourit. C’était cliché, mais elle n’était pas obsédée par les histoires de héros pour rien.

« C’est… la plus belle chose qu’on m’ait jamais dit. » dit-elle entre deux respirations. « Je peux te la piquer ? Parce que franchement, je sais pas quoi dire d’autre. » Elle laisse une pause, émue avant de continuer. « Tu es l’Amour de ma Vie. »

Rien que de laisser échapper ses mots à voix haut lui donne un frisson et voilà qu’elle embrasse encore Jeanne. Elle rigole parce qu’elle est heureuse et qu’elle ne pourrait rien rêver de mieux.


 HS
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Chaton : s'agit de la partie supérieure de la bague où sont enchâssées la ou les pierres. Selon les modèles le chaton est plus ou moins élevé.

J’espère que ça te va, tu m’as tuée (et Laurel aussi) avec la déclaration à la fin.
PS: Tu voulais truc à l'eau de rose ? Tu es servie :p

Laurel releva la tête pour regarder Jeanne. Quelques mèches de cheveux tombèrent devant ses yeux mais ça ne l’empêchait pas de voir de voir sa bien-aimée, les joues rosies et les yeux larmoyants. Elle se disait qu’elle ne devait pas avoir une expression bien différente de la sienne. Le monde aurait pu s’écrouler autour d’elle, qu’elle ne l’aurait pas remarqué, perdue dans ses sentiments et les yeux sombres de la femme dans ses bras. Chaque seconde passée avec elle était une bénédiction.

Jeanne rompit doucement leur second baiser. Laurel en profita pour laisser ses doigts glisser le long de son visage. Elle secoua doucement la tête. Pas besoin. Elle avait confiance. Mais, elle savait aussi à quel point cela inquiétait la guerrière. Si elle ne pouvait pas chasser tous les nuages d’un coup, elle pouvait comment commencer à souffler sur quelques-uns.

« Ne t’inquiète pas pour ça. Je te fais confiance. »

Et Jeanne l’écouta. C’était la première fois que l’ancienne Démolosse acceptait de laisser derrière elle cette étrange coutume. Laurel frissonna d’impatience. Ainsi nichée dans les bras de celle qu’elle aimait, elle ne pouvait se sentir mieux. La nuit allait être exquise.

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Le réveil le lendemain se fit tout en douceur. Comme elle l’avait supposée, le couple les avait laissé tranquille, ce qui était un vrai bonheur. Laurel avait pu profiter d’une grasse matinée dans les bras de Jeanne et sur le confort d’un matelas. Le soleil était légèrement voilé par quelques nuages, signe avant coureur de la pluie qui était aussi traditionnelle à Mido que l’étaient les canicules à Ran. Mais, même ce présage n’arrivait pas à ternir la journée bien débutée de la Ranine.

Les pokémons avaient retrouvé leur poils de la bête. Malta restait encore assez discrète mais, passer du temps avec Invar l’avait apaisée. Laurel avait aussi découvert qu’Âtre était plus grand qu’elle et elle n’était pas très sûre de savoir quoi penser de cette découverte. Malheureusement Kurana, continuait d’éviter Jeanne, ce qui mettait la joaillière mal à l’aise. Elle se disait que c’était un peu sa faute si la limace avait peur de la guerrière. John s’amusait à gâter Proto avec du miel, il était absolument fasciné par le pokémon change-forme.

A force de supplications, le couple réussit à garder Laurel et Jeanne pour le midi. Le repas était aussi bon que celui de la veille. La Ranine découvrit de nouveaux fruits typiques de la région et échangea quelques recettes avec John. Jane en profita pour mettre plusieurs sachets de thé dans leurs affaires, sous l’œil vigilant de Jeanne et s’amusa à échanger des banalités avec cette dernière.

Lorsque finalement, le groupe quitta le petit chalet et ses habitants, ce fut avec un pincement au cœur mais la certitude d’y retourner un jour. Au moins pour voir la petite Jeanne. Devant elles, les vastes forêts de Mido. Direction Kashaï pour se ravitailler et trouver des capes.

Ce n’est que lorsque la petit maison disparut derrière les troncs que Laurel se permit d’annoncer fièrement et avec un enthousiasme presque enfantin :

« Mission terminée ! »