Les doigts délicats de Ceriza caressait le petit bidou dodu du Poichigeon de manière distraite tandis qu’elle écoutait Salem. Au moins, il y avait une petite base, tout n’était pas perdu pour son interlocuteur, même si elle répondit avec un non de la tête. S’il y avait beaucoup de messager à Mido, c’est parce que ses habitants bougeaient leurs villages sans cesse. il était difficile de dresser des pokémons volant pour apporter des messages, on ne pouvait les habituer qu’à un endroit fixe.



Les échecs en faisaient partie, même si Ceriza avait un égo tellement sur-dimensionnée qu’elle surmonte avec beaucoup de difficultés ces derniers. Se tromper, avoir tord, être dupé, elle détestait ça. Elle avait juste l’intelligence de ne pas trop le montrer.
En tout cas, une chose était claire : il ne savait pas monter. D’un coup, Ceriza devait admettre que pour un Messager, faire toutes ses commandes à pied relevait de l’admiration. De l’autre, c’était dommage. Mais bon, il n’y a pas d’âge pour apprendre et il ne semblait pas être réticent à découvrir cette compétence.

Ceriza adorait monter des pokémons, cela procurait un sentiment de liberté sans équivalent, surtout quand ils filent à toute vitesse. Grâce à sa position d'Émissaire, on lui avait toujours généreusement prêté des montures, contrairement aux Gardes qui avaient dû tous apprivoiser un pokémon sauvage et le faire évoluer si besoin pour qu’il accepte d’être monté par un humain. Une tâche parfois très difficile, mais qui était payante et valorisante.

Ils marchèrent une bonne heure avant que quelque chose qui courait à grande vitesse ne les frole une première fois. Les gardes se mettent sur leur position, seul Ildra et Ceriza étaient neutre, la première agacée, la seconde amusée.





La chose les frôle une deuxième fois, dans l’autre sens et un grand éclat de rire se fait entendre tandis qu’une silhouette s’approche. On pouvait distinguer parmi les arbres un grand animal à la fourrure tigré et rouge, peu fréquent dans la région, mais il avait le mérite d’être visible de loin. Du moins, quand il n’allait pas trop vite.









Le coursier descends élégamment du dos du pokémon et fit une petite courbette qui témoignait de son respect envers Ceriza puis sortit de sa sacoche plusieurs lettres, toutes scellés.













Ceriza regarda amusée la dispute entre deux êtres aux modes de vie si différents tandis que Autan filait se poser dans la douce crinière de l’Arcanin. Cette dernière se laissait docilement faire et alla même blottir son museau contre la joue de l'Émissaire, comme si elle la connaissait et qu’elle adorait la voir. Cela fit rire la jeune femme en sentant la truffe humide du pokémon, avant de constater que quelque chose se blottissait derrière ses jambes.
C’était Anthurium. Le pauvre avait peur de l’Arcanin, mais Ceriza allait s’occuper de ce problème plus tard.









Asril se caressa la barbe, n’ayant visiblement pas compris qu’Ildra ne lui faisait pas un compliment. Il semblait tellement satisfait d’entendre ce genre de choses de sa rivale amicale qu’il ne faisait plus attention à son monde.







Ceriza fit signe à Salem pour dire que son coursier était tout à lui. En soit, il y avait déjà quelques éléments : le jeune homme ne semblait pas rebuter à la tâche et devant lui, il avait la chance d’avoir quelqu’un d’expérimenté et plutôt connu. Du moins, s’il savait se montrer “opportuniste”. Pour la monture, au fond, ça pouvait attendre.

Asril recommença à caresser sa barbe, un petit sourire aux lèvres en écoutant Salem et ses questions très pragmatiques. Le garçon allait droit au but, il fallait le reconnaître, mais la franchise n’avait jamais réellement dérangé ce personnage quelques peu extravagant sur les bords.





Anthurium sortit de sa cachette et croisa le regard de l’Arcanin, reculant aussitôt. La PokéMonture affiche un petit regard surpris avant d’essayer de s’approcher du Bulbizarre qui fila aussitôt se cacher près du Lougaroc. Trop grand et trop près.











Il éclata de rire, ce qui eu un effet un peu hypnotique de la part de l'apeuré en question qui sortie le nez de sa cachette, sans s’approcher plus. Peut-être était-ce son instinct de type plante qui le forçait  se cacher d’un type feu ? Ou bien il était juste timide ?











Le coursier ferma les yeux et semblait réfléchir. Même quand il était sérieux, son petit sourire ne quittait pas son visage, ce qui avait le don d’agacer certaines personnes. Quand il ouvrit les yeux, on aurait dit qu’il avait eu l’idée brillante du siècle.

















Un silence s’installa. Asril semblait très fier de son plan, mais les Gardes semblaient plus réservés.

















Ceriza lâcha un petit rire tout en gratouillant la tête du Arcanin qui ferma les yeux. Un conseil était un conseil, c’était à prendre ou à laisser, mais visiblement, une des priorités pour Salem était de savoir monter sur le dos d’un pokémon.

Le groupe resta silencieux pendant que Salem expliquait son expérience avec les Quartermac et le Gouroutan. Son histoire était très intéressante et avait le mérite de rendre plus crédible le plan d’Asril. Ce qui frustra bien Ildra qui “boudait” légèrement en faisant semblant de regarder aux alentours pour détecter du danger et en s’éloignant un peu. Quand on la titillait un peu trop, elle avait un petit comportement enfantin. Ceriza trouvait cela adorable.













Asril sorti du papier vierge de sa sacoche et se dirigea vers la Cheffe d’Escorte qui l’accueillit avec son visage renfermé. Ils discutèrent un moment, avant que le coursier ne sorte une petite bouteille d’encre et une plume pour écrire.
Pendant ce temps, le Bulbizarre était entre les grosses pattes de l’Arcanin, se piquant un petit roupillon sous le regard presque maternelle de l’animal. Cela devait l’amuser d’être un coussin géant pour tous ces petits adorables pokémons.







Le Légendaire fit un oui de la tête, transition parfaite permettant à son cavalier de revenir, une feuille presque entièrement remplis de lettre.









Il lui tendit la précieuse feuilles avec les informations. Ildra tenta de revenir discrètement auprès de la discussion, mais Asril ne manquait pas une occasion de venir tourmenter sa Cheffe d’Escorte favorite.









Asril fit une révérence des plus respectueuse pour signaler qu’il faisait une trêve avant que Ceriza ne s’adresse à Salem.

Le messager venait de Chevropolis ? Donc même un homme originaire de Ran pouvait prétendre à devenir coursier à Mido ? En y réfléchissant un peu, cela n’avait rien de surprenant. En tant qu’Emissaire, Ceriza devait échanger avec des notables de tous les pays, y avoir des envoyés qui connaissaient la région était donc un atout non négligeable.

Salem remercia l’homme d’un signe de tête tandis qu’il proposait d’inscrire sur un papier le nom des éleveurs qu’il connaissait et leur localisation. La dénommée Ildra fit de même, mais sans se départir de sa mine boudeuse. Elle devait être légèrement susceptible. Hélas pour elle, c’était le genre de détail que Salem ne retenait pas sur la durée et même s’il l’avait fait, il n’était pas du genre à ménager la sensibilité d’autrui, sauf cas de force majeure. Si jamais ils se recroisaient, il y avait donc de bonnes chances que le jeune homme commette de nouveau un impair à son encontre. Heureusement, la lady Bophor ne semblait pas être du genre rancunier puisqu’elle accepta de compléter le carnet d’adresse de Salem, mais sans se dérider. Ceci dit, cela ne contrariait nullement le jeune messager. Il avait besoin de son aide, pas de son sourire et il lui était déjà très reconnaissant pour cela, même s’il ne le montrait pas.

L’Emissaire lui demanda ensuite s’il comptait toujours se rendre à Kashaï mais Salem ne lui répondit pas tout de suite, trop occuper à étudier la liste. De toute façon, la réponse à cette question dépendrait de ce qu’il y trouverait. Finalement, trois entrées attirèrent son attention. Deux étaient marquées d’une étoile, la troisième d’un cercle. Et les trois avaient pour point commun leur localisation : Kashaï.

Ce n’était pas une surprise pour Salem qui avait spécifiquement cherché ces noms sur le papier. Kashaï était une ville importante de Mido d’où partaient Messagers, Négociateurs et Emissaires pour tout Ekoe. Il n’était donc pas saugrenu de penser qu’il s’y trouvait aussi des éleveurs pour prendre soin des montures de ces derniers et d’autres pour en vendre aux officiels. Bien sûr, ils n’étaient pas très nombreux mais grâce à eux, Salem aurait peut-être la chance de se faire bien voir des notables. Et si cela ne marchait pas, il pourrait toujours tenter sa chance ailleurs. Une autre raison l’avait poussé à chercher à Kashaï : en pleine ville, la vitesse pure d’une monture comptait bien moins que la connaissance des lieux du messager. Peut-être même ne serait-il pas possible ou plus lent de livrer à dos de cheval qu’à pied. Son expérience pédestre serait donc un avantage.

Une autre question se posa à lui. Devait-il commencer par les personnes recommandées par Asril ou celles d’Ildra ? Un éleveur ayant sympathisé avec Asril devait partager la bonhomie de ce dernier ce qui était avantageux pour nouer un premier contact mais trouverait-il l’air taciturne de Salem à son goût ? D’un autre côté, un éleveur aussi sérieux qu’Ildra risquait d’être rebuté par l’aspect sauvage de Salem mais une fois le courant passé, il apprécierait davantage la discrétion et le sérieux de son employé… Bah, au pire il tirerait au sort pour savoir par qui commencer.

Finalement il répondit à Ceriza :

« Je vois trois éleveurs recommandés à Kashaï. Ce sont les plus proches géographiquement donc je vais commencer par eux. J’aviserai ensuite. On reprend la route ? »

Salem avait retenu que Ceriza ne lui avait pas dit ce qu’elle ferait en ville, mais il comprenait tout à fait que ses affaires officielles ne le concernaient pas, aussi ne voyait-il aucun intérêt à insister là-dessus. Avoir de la compagnie pour aller jusqu’à Kashaï était déjà bien assez pour lui, il n’allait pas les forcer à parler en plus !

Le point positif était malgré tout pour Saadi qui en profiterait pour finir sa sieste sur le dos plus que confortable de l’Arcanin !

Ceriza fit un oui de la tête et Asril flatta l’encolure d’Helena pour que celle-ci se lève, réveillant le Bulbizarre et le Poichigeon. Ces deux-là avaient bien sommeiller et étaient à reprendre la route. Après une bonne heure de marche où le voyage se déroula dans le calme, le groupe arriva finalement à Kashaï.
Anthurium leva la tête et pu constater qu’en effet, les maisons des humains étaient dans les arbres et des ponts permettaient de faire le lien entre eux. Ses yeux brillaient tellement qu’on aurait cru voir une constellation d’étoile en pleins jours. Le Poichigeon incarnait le rôle de guide, expliquant la vie citadine au pokémon anciennement sauvage, tandis que Ceriza se tournait vers Salem.



La jeune femme baissa respectueusement la tête avant de se tourner en direction du Château de la Forêt, un air pleins de défi. Sa vrai  mission commençait maintenant et elle allait être crucial. Pour elle. Pour Mido. Pour Ekoe. Rien que ça.





Ils firent tous un petit salut avant de suivre l'Émissaire. Salem n’était pas des plus bavards, la chose la plus polie à lui faire, c’était d’écourter les au-revoirs.

Hrp:

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'Dé Objets' :