Échange aux Croisements |PV Rafahel| [Terminé]

Échange aux Croisements

feat. Rafahel M. Snowthorn

Je revois encore son regard éperdu. Ses épaules affaissées et sa lèvre brave, se refusant de trembler. Je déteste le laisser seul dans ce grand palais. Sauf que Nadim ne peut pas toujours pas accompagner et surtout pas dans ce voyage. Même si j’ai le désir ardent de tout apprendre à mon protéger, il est des choses où je ne peux me permettre de l’inclure. Où il n’a pas encore l’expérience et la maturité de faire la part des choses comme il se doit. Et où je crains, malgré moi. Lusaline l’a bien senti alors que nous œuvrons en direction du lieu de rendez-vous dans un silence tendu. La Ptiravi n’a pas quitté mes genoux du voyage malgré l’inconfort d’une longue chevauchée en direction de Mido. Nous avons dû nous montrer prudents, jouant entre les fines lignes entre les royaumes pour éviter un autre incident diplomatique. J’aurais largement préféré rester avec mon petit frère de cœur, en parfaite sécurité derrière mes remparts plutôt que de m’aventurer sur les routes midoyennes boueuses du printemps. Sauf qu’à ce point-ci nous n’avons pas le choix. L’heure est grave et l’invitation de mon collègue n’aurait pas pu tomber plus à point.

Quelques semaines auparavant, nous avons appris à regret la disparition du chef Midoyen, un homme que j’appréciais énormément et qui avait tout mon respect. Les habitants de Mido ont aussitôt jeté le blâme sur leur voisin Sakai mais… J’ai du mal à y croire. Qu’aurait Sakai à gagner à faire disparaître le chef d’une autre patrie avec qui elle entretenait de bons rapports? Pourquoi maintenant? J’ai la conviction qu’il s’agit de simple malentendu mais un malentendu qui pourrait tout nous coûter. Mido s’est fait représentant de la bonne parole toutes ces années : l’incarnation de la paix. Sans leur guidance, je doute que le Grand Conseil pourra apaiser les esprits. Ran et Kuni doivent faire quelque chose, mais quoi? Je l’ignore. C’est pour cette raison que je me rends aujourd’hui à ce rendez-vous discret dans le Bois des Croisements, au croisement de plusieurs frontières. J’y rejoins Rafahel Snowthorn, le dirigeant kiniois, dans l’objectif d’y mettre un peu d’ordre sans que nos royaumes voisins ne soient au courant de toute l’histoire. Je doute que ce serait bien perçu à ce point-ci.

Nous arrivons au lieu de rendez-vous et montons le campement. Seuls quelques soldats m’accompagnent, destinés à assurer ma protection. Même si je n’ai rien contre Rafahel et que nos rapports ont toujours été courtois voire positifs, j’en viens presque à tomber dans la paranoïa ces derniers temps. Et s’il cherchait à nous faire du mal? Heureusement, les combattants et les Pokémon qui m’accompagnent sont tous puissants et prêts à tout pour me défendre. J’espère seulement que ce ne sera pas nécessaire. Brisée de fatigue par le voyage, je m’installe dans un coin de ma tente pour grignoter un peu de pain avec du saucisson. Lusaline a pris place sur un coussin près de moi, grignotant un raisin. Je lui souris avec tendresse. Encore une fois, le calme légendaire de ma Pokémon parvient à m’apaiser. Nous n’avons plus qu’à attendre désormais, cherchant à nous occuper du mieux possible en espérant que Rafahel et ses soldats ne nous feront pas faux bon. Malgré le feu qui brûle au centre de la tente, je grelotte de ce temps printanier, bien différent de la chaleur de mon canyon. Mes pensées se sont déjà éloignées en sa direction, vers Nadim et mon peuple. Je suis néanmoins interrompue dans mes réflexions quand le bruit des sabots me fait sursauter. Je m’empresse de sortir de ma tente pour accueillir monsieur Snowthorn, qui est en tête.

«Monsieur Snowthorn. Ça fait un moment que nous n’avons pas eu le loisir d’échanger ! Il faudrait penser à se voir plus souvent, c’est important la diplomatie. Dans des conditions plus propices peut-être.»

Je grelotte une nouvelle fois, me disant que si l’invitation était venue un mois plus tôt qu’il aurait pu la mettre où je pense. Je n’aurais jamais osé voyager si loin en plein hiver.

«Je vous en prie, venez vous poser dans ma tente.»

Je souris avec mon enthousiasme habituel. J’apprécie assez Rafahel du point de vue personnel même s’il est totalement coincé. J’ai hâte de savoir ce qu’il pense de tout ceci, en espérant que pour une fois, nous serons d’accord.

ft. Aryël S. Eladan

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Échange aux Croisements

La veille du départ

Rafahel était allongé sur le lit de la chambre parentale, les cheveux détachés et tombant sur son torse. Seule une personne pouvait le voir ainsi, Dafne. Elle s'installa à ses côtés et les deux amoureux restèrent quelques minutes sans se dire un mot. La jeune femme brisa alors le silence.

-Essaye de paraître aimable cette fois, cette femme avec qui tu as rendez-vous est quand même la dirigeante de Ran, souffla-t-elle.

-Je ne lui fais pas encore totalement confiance, répondit-il comme s'il devait s'expliquer

-Tu ne fais confiance à personne, râla Dafne.

-Bon, très bien. Je te promets de faire un effort.

-Merci !

Un sourire se dessina sur les lèvres de l'Érudite, rapidement imité par le chef de Kuni. Une réelle complicité reliait ces deux amants, un lien fort et indéfectible. Demain, jour de départ pour Rafahel qui devait se rendre à Mido afin de rencontrer Aryël Eladan. Ils devaient impérativement évoquer la disparition du regretté chef Midoyen et se mettre d'accord pour un plan à adopter. Ce qui n'allait pas être facile. Pourtant, le temps leur était compté, principalement pour préserver cette paix et éviter des échauffourées entre Mido et Sakai.
Daf, quant à elle, se rendrait à la Forteresse de Venovos pour honorer un rendez-vous professionnel. Ayant tout prévu, la gouvernante de la famille Snowthorn viendrait s'occuper de Nixie et Nevra. Le couple s'endormit l'esprit léger.

Le jour du rendez-vous

Après avoir embrassé Daf et ses enfants, Rafahel se mit en route. Les deux chevaliers dorés le rejoignirent à la sortie de la ville. Le trio, monté sur des Zeblitz, galopait en direction de la frontière. Plue, elle, se tenait tranquille sous le manteau de son compagnon. L'accalmie n'allait pas durer longtemps. L'homme à la chevelure grise allait profiter de ce moment calme. Il tira parti de cette quiétude afin de repenser aux mots prononcés par Daf la veille. Le fait qu'il devait s'ouvrir davantage, elle n'avait pas totalement tort ... pour Aryël en tout cas. Le reste sera étudié en temps voulu !

Trouver une solution à cette affaire était primordial ! Mido était un peuple important, sans eux, le territoire entier d'Ekoe courait à sa perte. Mais comment faire. Organiser une alliance secrète entre Ran et Kuni ? Rendre visite au dirigeant de Sakai afin de lui demander des explications sur ces rumeurs, au risque de déclencher une guerre ? Aujourd’hui, il faudra prendre une décision. Rafahel devrait mettre son sale caractère de côté, au moins pour quelques heures.

Le groupe arriva dans la forêt des Croisements, des pokemon les guettaient, cachés dans les épais feuillages. Les Zeblitz avancèrent prudemment, une mauvaise chute n'étant pas la bienvenue. Plus ils s'enfonçaient dans le taillis, plus les lueurs d'un camp de fortune se faisaient imposantes et visibles. Les voilà arrivés à bonne destination. Aryël se précipita alors en dehors de sa tente, cette fougue fatigua immédiatement Rafahel. Il n'oublia néanmoins pas sa promesse. Mettant pied à terre, il salua les gardes de la jeune femme et fit sortir Plue.

-Appelez moi Rafahel, dit-il avant de se rendre compte du ton froid qu'il venait d'employer. Oui, je suis d'accord. Ma femme serait ravie de vous accueillir pour un repas, se reprit-il plus chaleureusement. Comment va Nadim ? Son visage s'illumina quelque peu, les enfants étaient le talon de Machopeur de ce père de famille.

Voyant que la Ranine ne se plaisait pas à l’extérieur, Rafahel accepta son invitation. Et se retrouva sous la tente d'Ari ... si Dafne apprenait ça. Elle piquerait une fausse crise de jalousie pour taquiner le Kuniois. Plue repéra rapidement Lusaline, tranquillement posée sur un confortable coussin. Gigotant pour que son acolyte la dépose à terre, elle partie en direction de leur pokemon. Et se mit à danser énergiquement autour de la petite Ptiravi.

-Tout d'abord merci d'avoir accepté mon invitation, je me suis dit qu'il était urgent que l'on parle de ce problème de vive voix. Avez-vous, ne serait-ce qu'une nouvelle concernant cette triste affaire ? Questionna-t-il.

Échange aux Croisements

feat. Rafahel M. Snowthorn

Malgré nos rapports courtois, je continue de craindre mes voisins, particulièrement ceux du royaume de Kuni. Ils n’ont pas l’esprit belliqueux des Sakaiens mais je n’ai aucun doute qu’une guerre ouverte contre eux pourrait être très compliqué pour le peuple de Ran. Je n’ai donc aucune intention de froisser leur chef aujourd’hui. Je demeure sur mes gardes, attentive aux remous habituels qui bouillonnent en moi. Je devrai contrecarrer ma spontanéité et mon manque de délicatesse pour cet échange et faire attention à tout ce que je peux dire. Mais ce n’est pas si facile, surtout que je dois le faire sans la guidance salvatrice du conseil. Je me sens exposée ici, dans cette forêt glaciale (de mon point de vue du moins) à des miles de chez moi. Il faudra faire avec. Derrière mes sourires assurés et mon accueil chaleureux se cache une peur frémissante qu’il percevra peut-être. Je m’en fiche au final. Je n’ai rien à cacher. Qu’il n’aille pas prétendre être parfaitement à l’aise non plus. Son ton froid me crispe un peu mais je sens qu’il tente de se rattraper. J’ai l’habitude avec Rafahel. Il est ainsi, distant, sur une planète qui semble ne lui appartenir qu’à lui. J’espère qu’il saura redescendre sur terre le temps de notre échange car j’ai besoin d’un allié maintenant plus que jamais.

Heureusement, Rafahel se prête au jeu. J’ai assez du mal à m’imaginer sa femme préparer un repas pour toute sa marmaille et moi en plus… Non pas que je doute de ses talents. Juste que ce serait étrange à vivre. Nous ne sommes pas si proches, même si je sens qu’il fait un effort, me questionnant au sujet de Nadim. Il semble se détendre. Lui-même a des enfants, peut-être qu’il s’attendrit à leur mention?

«Il va bien, mon petit prince. Il grandit trop vite, comme les vôtres je suppose. Il a seulement dix ans mais il a déjà ce regard tellement mature sur le monde. J’imagine que le décès de son père y est pour quelque chose. Et les jumeaux?»

J’hausse les épaules. Nadim m’a en fait toujours paru en avance sur son âge, plus réfléchi, plus vif que les autres enfants. Mais c’est peut-être simplement mes propres perceptions. Nous entrons en papotant dans la tente où je suis ravie de retrouver un peu de chaleur. Lusaline et Plue, la Stalgamin du Kuniois, se retrouvent avec un enthousiasme partagé. Au moins elles n’ont rien besoin de forcer mais je suppose que tout est plus simple lorsqu’on est un Pokémon. Fidèle à elle-même, la Ptiravi accueille son amie avec chaleur mais un peu plus de réserve. Même si Lusa adore la compagnie, elle sera toujours moins démonstrative que la plupart vu son grand calme habituel. Je m’installe près de la table, scrutant l’homme à la chevelure argentée qui entame la conversation qui nous intéresse. Pas moyen de la contourner. Nous allons devoir discuter. Et moi, me compromettre, aussi difficile ce soit.

«Je crois que nous n’avions plus vraiment le choix à ce point-ci de nous rencontrer.»

Je sonne pessimiste, même à mes propres oreilles. Je respire un bon coup dans l’espoir de reconstruire une image qui se veut assurer mais mes doigts courent tout de même contre la table de bois avec nervosité.

«Non, pas plus que ce qui m’a été communiqué. Je n’ai pas eu vent de mouvement de troupes à Mido ce qui me rassure, mais je sais par contre que Sakai a resserré ses patrouilles aux frontières. Je ne sais pas ce qu’ils vont faire. J’ai l’impression qu’il nous faudrait agir avant que la situation ne s’embrouille davantage mais je crains aussi qu’une intervention de notre part serait mal perçue.»

Je laisse mon regard se perdre dans un horizon invisible quelques secondes avant de revenir à lui.

«Vous avez toujours eu de bons rapports avec Mido. Croyez-vous avoir un peu d’influence sur la situation actuelle?»

ft. Aryël S. Eladan

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Échange aux Croisements

Même si les contrées de Kuni et de Ran possédait une entente cordiale, les deux pays nourrissaient une légère rivalité. Amicale ? Sûrement. Cela devait rester inchangé, afin de préserver cette paix déjà si fragile. La preuve en est avec la disparation du chef de Mido, les différents acteurs devaient marcher sur des œufs.
Et puis, Rafahel s'était pris de sympathie pour Aryël ... même si jamais il ne l'avouerai ! Les deux jeunes gens n'étaient pas si éloignés en âges et l'homme à la chevelure grise pouvait comprendre la position de sa comparse. Il était à sa place y a quelques années. Il s’efforça alors de rendre ce rendez-vous plus agréable. Honorant du même coup la promesse faîte à Dafne. Les deux dirigeants venaient d'ailleurs de trouver une discussion commune, les enfants.

-Ah ça, ils poussent tous à une vitesse folle ! Les jumeaux ont huit ans et ma fille est déjà une petite terreur, répondit-il. La perte d'un parent change la vision que l'on a du monde qui nous entoure.

Il n'en savait que trop de chose. Il avait changé du tout au tout après la disparition de son père, il n'aurait certainement pas la même ambition si ce dernier était encore de ce monde. Mais il n'était pas l'heure des larmes. Il fallait discuter sérieusement de la situation.
Quant à Nixie et Nevra, ils grandissaient rapidement. Elle était une véritable tornade, pleine d'énergie. Lui plus calme, ne parlait pas énormément et préférait rester dans son coin. Le frère et les sœurs s'entendaient néanmoins très bien, fusionnels ils ne faisaient rien l'un sans l'autre.

-Oui, il y a même urgence.

La voix de la jeune femme se faisait pesante, normal en un pareil moment. Rafahel aussi sentait une petite nervosité monter en lui. Il parvint à la réprouver, mais la situation pouvait rapidement dégénérer. Ce qui n'était pas rassurant, qu'allaient-ils faire ?

-Le problème c'est que nous ne sommes absolument pas certains que Sakai est un quelconque lien avec cette disparition. La seule influence que je puisse avoir n'est que minime, depuis l'incident le Conseil Midoyen reste méfiant envers tout le monde, ce qui est compréhensible, expliqua-t-il avant de revenir à sa première phrase. Nous devrions peut-être approfondir les recherches au sein de Mido pour commencer et en parler aux décisionnaires, je ne souhaite pas que les Sakaiens se sentent viser par une accusation qui pourrait s'avérer fausse. Qu'en penser vous ?

Échange aux Croisements

feat. Rafahel M. Snowthorn

J’aimerais que tout soit plus simple. Que nous pouvions nous asseoir ici et discuter de ce qui nous allume, de nos rêves et nos passions, de cette progéniture que nous tentons de former pour demain. J’aimerais questionner Rafahel sur ses enfants d’avantage, entendre ses anecdotes issues d’une existence plus douce et plus simple. Nous aurions pu apprendre à mieux nous comprendre plutôt que de jouer ce jeu toujours prudent entre des frontières qui atteignent tout autant les humains que la terre que nous foulons. Je soupire en jetant un regard vers la carte du monde. Tout ce que j’y vois, ce sont quatre laides bandes noires qui délimitent des royaumes. Nous avons vécu dans la paix pendant longtemps maintenant, depuis plus longtemps que toute ma vie même. J’ai souvent la crainte qui m’habite de voir celle-ci s’effriter entre nos doigts. Cet équilibre n’est pas à prendre pour acquis, même s’il s’agit d’un réflexe pour plusieurs. Les générations futures méritent un monde tout aussi tranquille que celui dans lequel nous avons vécu. Même si cela veut dire de faire des sacrifices. Je serre mon poing contre la table, tâchant de retrouver courage. Rien ne sert de m’effrayer. Je manque peut-être d’expérience, mais je ferai tout en mon pouvoir pour éviter que les choses ne dérapent d’ici.

«Oui, j’en suis la preuve vivante. Pour cette raison, Nadim refuse souvent de quitter mes côtés. Il a mal pris le fait que je l’ai laissé à Ran aujourd’hui, mais je ne pouvais pas risquer sa sécurité.»

Sans le décès de mon père, je n’aurais jamais emprunté cette voie qui m’a mené ici en ce jour. J’aurais peut-être eu cette vie plus simple qui me faisait tant envie tout à l’heure. Sauf qu’il devait en être ainsi. Même s’il me manque tous les jours, je sais que notre séparation a forgé la personne qui se tient devant le chef Kuniois à présent. Pour Nadim, il en sera de même. Nous n’avons encore aucune idée de ce que l’avenir lui réserve, mais j’ai la certitude qu’il fera un jour de très grandes choses.

Quand mon collègue décrète qu’il y avait urgence de se rencontrer, j’hoche la tête, consciente que ce faisant nous risquons tout de même les foudres du peuple Midoyen. Même si Ceriza ne m’a pas semblée méfiante lors de notre rencontre une dizaine de jours plus tôt, nous devrons tout de même nous montrer prudents. Je place beaucoup d’espoir dans la relation privilégiée des deux peuples de l’est, or, Rafahel écarte rapidement mon idée. Je dois avouer qu’il a raison. Les simples amitiés ne suffiront pas à apaiser une situation aussi épineuse. Néanmoins ce qu’il propose me fait réagir.

«Faire des recherches en terre de Mido? Je suis d’accord que nous n’avons aucune preuve contre Sakai, que rien ne laisse à supposer qu’ils seraient derrière cette disparition hormis une simple rumeur qui attise beaucoup de frustrations. Sauf que je doute que les habitants de Mido ne nous laissent mener notre petite enquête sur leur terre.»

Je me redresse, arpente la pièce. Si je pouvais, je me jetterais moi-même dans les recherches pour retrouver le meneur de mes voisins, mais ce n’est pas si simple. J’ai un peuple à protéger. Et ils passent avant les passions des Midoyens.

«Je n’arrive pas à croire que Sakai pourrait faire une chose pareille, Rafahel. Ils se sont toujours bien entendus avec les Midoyens. Qu’ils les attaquent ainsi ne fait aucun sens à mes yeux. Cette situation sent mauvais. Sauf que nous n’avons pas plus de preuve de leur innocence. Effectivement, mener notre enquête pourrait s’avérer la meilleure solution mais je doute que Mido ne nous y aide. Pourquoi ne pas plutôt tenter notre coup du côté de Sakai?»

J’ai le sentiment que nos amis du nord seraient plus ouverts à nous fournir de l’information prête à corroborer leur innocence. Je regarde Rafahel, sur le qui-vive, attentive à sa réponse.

ft. Aryël S. Eladan

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Échange aux Croisements

L’inquiétude de la jeune dirigeante était compréhensible, puisque Rafahel ressentait exactement la même. Cependant, il savait mieux le dissimuler. Cela ne se voyait donc pas sur son visage ou à son attitude, cependant il ne le cacha pas à Aryël. Après tout, tout le monde était à fleur de peau en ce moment.

-C'est tout à fait normal ! Je ne risquerai pas nous plus la sécurité de mes enfants, donc c'est tout à votre honneur.

Parfois, la vie prends un tournant totalement inattendu. Cela pouvait tout bouleverser, détruire mais également créer de nouvelles choses. L'avenir était incertain pour tout le monde et c'était un sujet qui angoissait beaucoup Rafahel. L'avenir de sa famille, de ses enfants. Allaient-ils être en bonne santé toute leur vie, que feront-il plus tard. Toutes ces questions tournaient en continuellement dans sa tête. Tout comme dans celle de Dafne. Chose normale pour des parents, vous en conviendrez.

-J'en conviens parfaitement. Il faudrait se rapprocher de leur Émissaire afin d'avoir également son point de vue. Après tout, en l'absence de chef, c'est elle qui dirige les opérations avec le Grand Conseils. C'est eux qui doivent prendre les décisions, à notre échelle nous ne pouvons apporter qu'une simple aide.

Ils ne pouvaient pas s’immiscer dans les problèmes politiques des autres pays, cela pourrait provoquer des conséquences désastreuses. Toutes les actions devaient être réfléchie et mûrement posées. Les deux chefs ne pouvaient qu'attendre et proposer d’émettre leur avis sur la situation actuelle.

-Je doute également que Sakai y soit pour quelque chose et j'ai pris les devant sur le sujet. Mon épouse étant originaire de Sakai, devrait se rendre chez sa famille sous peu. Elle en profitera pour avoir quelques informations, tout en restant discrète évidemment.

Échange aux Croisements

feat. Rafahel M. Snowthorn

Je n’aime pas baigner dans l’incertitude. J’ai l’impression de marcher sur un chemin précaire, prêt à s’effriter sur mon passage. Même si Rafahel m’accompagne aujourd’hui, j’ai aussi la crainte qu’il ne m’entraîne avec lui s’il doit chuter. Malgré l’alliance non-avouée qui nous lit aujourd’hui, rien ne m’assure qu’il en sera encore de même demain. Je ne veux pas penser à tout ceci. Sauf que l’absence de réponses, les mystères qui flottent encore sur la situation me rendent particulièrement indécise et nerveuse. Je me trahis, malgré moi, arpentant la pièce tel un animal en cage, sous l’œil inquiet de Lusaline qui aimerait bien m’apaiser. Je ressens pour une des premières fois le véritable poids qui accompagne une position de pouvoir et les décisions qui vont avec. C’est facile pour ceux qui ne se soucient pas des besoins de son peuple, mais ce n’est pas mon cas. Devant les frustrations de Mido, j’ai tendance à me retrancher, en sécurité, à Ran. Mais tous semblent déterminés à impliquer mon pays, que je le veuille ou non. À l’instar de Ceriza Shalos, émissaire Midoyenne que j’ai rencontrée quelques jours plus tôt, monsieur Snowthorn suggère que nous nous mêlions du conflit. L’approche de mon collègue chef a plus de subtilité, mais justement, elle me convient moins. Je ne peux m’imaginer jouer dans le dos des Midoyens, surtout maintenant… surtout maintenant.

Je sursaute d’ailleurs alors que Rafahel évoque l’émissaire. Comme quoi elle est dans nos pensées présentement. Je sourcille un peu. Connaissant mon alliée, je ne serais guère surprise qu’elle ait aussi discuté avec le Kuniois ou projette de le faire sous peu. Je décide de m’ouvrir quant à cette information. Je préfère la transparence entre nous.

«J’ai en fait rencontré madame Shalos la semaine dernière. Elle m’a convoqué pour discuter de la situation à Mido. Elle n’avait pas beaucoup à me dire que je ne savais déjà, néanmoins elle avait ses propres solutions à apporter. Tout comme vous, elle pense qu’il faudrait que les autres royaumes s’impliquent. Sauf qu’elle, elle propose que ce soit pour proposer des candidats à la place de chef. Avec du recul, je crois qu’elle espère peut-être que je la suggère au conseil de Mido.»

J’hausse les épaules. J’aime beaucoup Ceriza et je suis convaincue qu’elle ferait une excellente meneuse pour sa patrie. Sauf que je doute qu’il s’agisse de ma place de la proposer. Je soupire. Il semblerait que d’une manière ou d’une autre, que je sois piégée. Il me faut m’impliquer.

«C’est excellent. J’espère que vous obtiendrez rapidement de l’information et qu’elles se montreront prudentes. Nous ne voudrions pas causer un événement diplomatique. Néanmoins, il me vient dans l’idée que nous ne pouvons effectivement pas rester dans cette position de statut quo. Ne pourrions-nous pas proposer l’aide de nos deux royaumes simultanés pour mener une enquête ouverte et dépourvue d’intérêt sur la disparition du chef Midoyen? Nous pourrions l’annoncer officiellement… je ne sais pas quand. Qu’en dites-vous?»

Je reste sur mes gardes. Il est évident que toute cette histoire ne me rassure pas exactement mais qu’à ce point-ci, je n’ai pas exactement le choix d’agir. Je refuse de laisser les choses déraper, notre continent se laisser déchirer de nouvelles guerres. Je regarde intensément Rafahel, persuadée qu’il parviendra à compléter mon idée ou en amener de meilleures et qu’ensemble nous trouverons une solution. Car je ne sais pas ce que je ferai si nous n’y parvenons pas.

ft. Aryël S. Eladan

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Échange aux Croisements

Cette situation délicate fatiguait Rafahel, cependant il ne le montrait pas. Il se devait d'être présent en tant que chef de Kuni, néanmoins il le fait que Mido n'avait plus de chef ne le concernait pas tellement. C'était au pays, à ses habitants et au Conseil de s'occuper de ça. Lui, n'était là que pour cette histoire d'accusation qui accablait Sakai. Accusation à laquelle il ne croyait pas du tout.
Aryël lui expliqua alors qu'elle avait déjà rencontré Ceriza, l’Émissaire de Mido. Voilà, quelque chose qui serait utile ! Le gris attendait impatient d'en apprendre davantage. Après tout, c'était Ceriza qui dirigeait tout dans cette histoire. Les autres acteurs ne pouvaient rien faire sans son accord.

-Proposer des candidats pour Mido, je pense que c'est une bonne idée effectivement. Un royaume ne peut fonctionner sans chef attitré. Avoir l'appuie des chefs extérieurs peut avoir un impact important sur la candidature d'un futur chef et je dois bien avouer qu'elle serait très bonne à ce post ... mais pas autant que moi, certes, rigola Rafahel. Ces traits d'humours lui étaient caractéristiques, pourtant cela ne plaisait pas à tout le monde.

Les causes de cette disparition pouvaient être diverses et variées, voilà pourquoi la tâche s'avérait plus que difficile. L'enlèvement par des bandits étaient sur le papier, mais peut-être qu'il était parti de son propre chef.

-C'est une bonne idée, oui. Néanmoins est-ce que les pays vont être d'accord pour qu'on vienne fouiner chez eux, avec tout ce qu'il se passe. Il s'agit là d'une véritable zone d'ombre. Quoiqu'il en soit, je vous suivrai dans cette idée. Il faut se serrer les coudes. Ne pourrions nous pas organiser une table ronde, vous, moi et Ceriza ? Afin d'en discuter. Mais personne ne sera présent afin de représenter Sakai ...

Rafahel ne voulait pas baisser les bras, même si l'idée était plus que tentante. La fatigue commençait à se faire sentir et le fait qu'un conflit puisse éclater lui était insupportable. Aryël et lui semblait être au pied du mur.

Échange aux Croisements

feat. Rafahel M. Snowthorn

Je ne suis pas bien chaude à l’idée de proposer des candidats au conseil Midoyen. Cette technique me semble opportuniste, intéressée, trop politique. Je joue un autre jeu, celui de la prudence. Nombreux sont ceux qui interpréteront mes gestes tels de la faiblesse, à ceux-là je ris au nez. Trop confondent action et puissance. La discrétion est un allié de taille pour le plus fin. Un Ranin ne manque jamais de ressources et s’il juge que de ne rien faire s’avère la meilleure option, alors c’est qu’il aura scrupuleusement mesuré toutes les autres possibilités jusqu’à ce qu’il n’y aille plus que celle-ci. Je ne réponds rien en voyant l’appui de Rafahel à Ceriza. Si j’apprécie sa diplomatie et son calme, sa réaction lors de notre dernière rencontre m’a fait un peu douter. Ce n’est peut-être qu’une impression erronée, une fabulation, je ne saurais l’affirmer. Dans tous les cas, je fais confiance en mon propre inconfort. Si le chef Kuniois veut se risquer à proposer des noms, qu’il le fasse. Je ne suis pas prête à risquer des représailles d’un peuple déjà échauffé et méfiant. Je me force à rigoler devant l’étrange blague de mon semblable.

«Rafahel, vous êtes un être parfaitement étonnant. Vous avez raison de dire que Mido a besoin d’un nouveau meneur éminemment. Sauf que j’ai crainte que l’orgueil des Midoyens ne se retournent contre nous si nous devions nous insérer dans leurs affaires, surtout par un temps aussi trouble. Je n’ai pas la connaissance suffisante pour suggérer des candidats potentiels, néanmoins j’ai promis d’étudier l’affaire et de profiter d’une occasion pour faire entendre l’opinion de Ran si l’occasion se présente.»

Se préparer à toutes les possibilités, voilà une source de motivation au travail de chef. Beaucoup me croient trop molle, trop naïve. Ils ne savent pas que sous mes sourires, j’essaie d’entrevoir tout ce qui pourrait se produire, avec un succès parfois mitigé. Elyes avait plus de talent, mais lui se complaisait dans une méfiance d’autant plus grande que la mienne. Si Ceriza se frustrait de moi, elle aurait été très vite refroidie par l’obstination de l’ancien chef de demeurer neutre. Cette attitude fait partie de nos mœurs.

«Il nous faut quelqu’un de Sakai absolument, quelqu’un de bien placé et influent, possiblement un émissaire ou un membre du conseil. Sakai est un pays facilement effarouché, les exclure serait presque une déclaration d’hostilités. Mais je peux penser à quelques noms, couchons-les sur parchemin.»

Les préparatifs d’une telle rencontre durent quelque temps, si bien Lusaline s’est endormie et que la bougie achève sa vie. Nous nommons des noms potentiels pour un représentant de Sakai, des dates et des emplacements neutres. La discussion m’a totalement absorbée si bien que lorsque j’en émerge, j’ai la tête bouillonnante d’informations et le corps rongé de courbatures. Au moins j’ai l’impression satisfaisante d’être venue à une solution adéquate, une qui pourra être mise en application avec la complicité de Kuni. Peut-être arriverons-nous à sauver Ekoe après tout. Je soupire de fatigue, me retournant vers Rafahel, un petit sourire aux lèvres.

«Merci pour cette rencontre Rafahel. Je crois vraiment que nous sommes sur la bonne voie. Avec tout ça, vous avez bien du courage de jongler avec une vie familiale. Comment réussissez-vous à être à la fois un chef et un père?»

Parfois, je me demande si je pourrais être mère et meneuse d’une patrie tout à la fois. Il s’agit d’un projet que je caresse depuis longtemps sans aboutissement. Beaucoup de choses me retiennent il faut dire.

ft. Aryël S. Eladan

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Échange aux Croisements

Au final cette journée s'avérait être riche en avancement, la discussion autour de la disparition du chef de Mido avait éclairé le jeune homme sur certains points. Bien qu'Aryël et Rafahel n'avait pas le même caractère et la même approche concernant la situation, ils arrivaient à se mettre en accord sur les actions à opérer. Un échange entre deux dirigeants sachant converser, débattre et s'écouter. Il sentait bien que la jeune femme s'était forcée à rire à son trait d'humour, cela ne le gêna pas. Tous ne partager pas ses plaisanteries et ses moments de dérisions. Il parait du principe qu'il fallait lâcher prise, sans quoi tout le monde se retrouverait rapidement au fond du gouffre.

-Un personnage étonnant se doit de créer la surprise, parfois. Vous savez, je n'aime pas être trop sérieux, expliqua-t-il. Attitude que mes chers Conseillers me reprochent assez souvent.

Malgré son apparence froide et le fait qu'il ne donne sa confiance que rarement, Rafahel n'était pas du genre à laisser planer le mystère autour de lui. Lorsqu'il donnait sa confiance, il se livrait sans mal et sans honte. Cela n'intéressait certainement personne de savoir qu'il manquait de sérieux, certains diraient que c'est un manque cruel de professionnalisme. Il n'était pas de bord. Il fallait reconnaître et accepter toutes les facettes de sa personnalité.

-Très bien, je vous suis !

Les deux personnes s’installèrent et commencèrent à griffonner sur des parchemins, une liste de noms, des plans, des descriptions. Ces notes allaient être sacrément utile, elle servaient de preuves. Ainsi, ils pourraient les présenter lors de leur prochaines entrevue avec les Émissaires de Mido et de Sakai. Ces derniers seraient forcés d'admettre que les Pays de Ran et de Kuni souhaiteraient s'investir, dans le respect le plus total. Aucune ambiguïté, aucun mal entendu. Le temps était tellement passé que le duo de pokemon, la Ptiravi et la Stalgamin ronflèrent en cœur. Il était peut-être temps de rentrer.

-Merci à vous de me l'avoir proposée, cela à permis d'éclairer bon nombre de points, répondit-il. Oh c'est une organisation de chaque instants, mais je dois avouer que mon épouse et moi-même avons une aide extérieure. Mirielda notre gouvernante nous sauve la vie. Laissez-moi vous retourner le compliment, puisque Nadim est également sous votre charge.

Tout en continuant cet entretien, il se dirigea vers le coussin où dormaient Lusaline et Plue. Prenant le pokemon bras dans ses bras et la couvrant avec ses manteaux. Il était désormais temps de rentrer, chacun dans son foyer. Cette journée fut fort intéressante et elle n'allait sans doute pas être la dernière.

-Eh bien, je crois que ce lourd sommeil signe la fin de ce rendez-vous. Laissez-moi encore vous remercier pour tout cela, en vous souhaitant une agréable soirée et un bon retour, dit-il avec un signe de tête amical mais respectueux. Nous devrions nous revoir bientôt.

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Échange aux Croisements

feat. Rafahel M. Snowthorn

J’aime ce sentiment. Cet épuisement. Comme après un rude entraînement, les muscles endoloris, le poids de l’arme encore dans votre main. Sauf que ce poids satisfaisant, je le ressens sur mon âme. Malgré ma fatigue, je suis heureuse de la progression que nous avons réalisée. Rafahel a une manière d’amener les choses moins intéressée que l’émissaire Midoyenne et je me sens moins sous pression de prendre des décisions à ses côtés. Son côté calme s’arrime parfaitement avec mon énergie parfois débordante. Au final, je ne le trouve pas si froid mais peut-être un peu timide et réservé, à sa manière. Certainement dans son petit monde pas moins soucieux du bien être de son peuple pour autant. Dans tous les cas, je nous félicite de cette issue et du résultat de notre travail. Il reste encore plusieurs longues semaines avant le Grand Conseil mais j’ai le sentiment que ce moment changera définitivement les choses, pour le mieux. Après, mes conseillers me disent constamment que j’ai trop confiance. Tant pis. J’aime bien avoir espoir une fois de temps en temps.

Puis j’aime voir Rafahel s’ouvrir sur sa vie familiale. Il devient alors si doux, presque attachant. Je souris alors qu’il l’évoque une nouvelle fois devant ma question qui aurait pu paraître déplacée. Au moins il a bien réagi devant mon indomptable curiosité. Mais sa réplique me fait tiquer, car je ne l’avais pas du tout prévue. Il parle de Nadim comme s’il aurait s’agit de mon fils et l’idée me trouble un peu. Lorsque j’ai recueilli le petit prince, c’était dans une optique de le protéger et de le former pour être possiblement le Chef de demain. Je l’aime tel un neveu, pas un fils. Inconditionnellement, profondément. Sauf qu’avec lui ce fut toujours facile. Il a toujours été ce petit être un peu sauvage, au grand cœur, débrouillard et droit.

«Je n’ai pas à faire grand-chose pour Nadim, vous savez. Je crois parfois que c’est lui qui s’occupe de moi davantage que l’inverse. Mais oui, c’est un bon garçon. Il est la réplique de son père.»

Je force un sourire. Elyès était plus sauvage encore, plus blessé. J’espère que Nadim ne suivra jamais ses traces, mais qu’il héritera des valeurs et des qualités de son géniteur. Et de moi son ouverture peut-être. L’idée que j’ai un si grand pouvoir sur sa vie me trouble. Je ne suis pas son parent mais son amie. Dans tous les cas, Rafahel a la bonne idée, proposant une trêve dans nos discussions pour un peu de repos. Nous sommes arrivés au bout de nos idées de toute manière. Il est temps de se reposer en sachant que demain, de nombreuses responsabilités nous attendent.

«À vous aussi, et oui, à bientôt très certainement.»

Alors qu’il quitte la tente j’appelle un garde pour lever le camp. La nuit de voyagement sera longue, mais je suis pressée de rentrer. Nadim m’attend après tout.

J'avais oublié de lancer mon déééé :nuu:

(vous inquiétez pas je me retire les trois écus de ce post)

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