Impossible de distinguer quoi que ce soit à travers les larmes. Le monde était comme remplit d’un brouillard épais de tristesse et de désespoir qui enserrait les entrailles de Laurel et étouffait son jugement. Malgré sa vision obstruée elle continuait obstinément à déplacer pour la douzième fois tous les objets de la pièce, un à un, sachant pertinemment qu’elle n’allait rien trouver de nouveau. Après tout, pourquoi cette fois serait la bonne quand les onze premières tentatives n’avaient rien donné ? Il fallait se rendre à l’évidence, son bracelet était perdu.

Laurel tenait dans ses mains un des tee-shirts de Jeanne qui avait la chance de ne pas être jeté en boule à même le sol, comme ses autres compagnons. Elle enfouit sa tête dans le tissu, encore imprégné de l’odeur douce et rassurante de son amante, mais même cela ne semblait pas la calmer. Elle sécha ses larmes d’un coup de main rageur et repris ses recherches malgré la sensation de vide qui semblait habiter son être. Il faisait un peu froid non ? La fenêtre était ouverte depuis ce matin et elle ne s’était pas donné la peine de la fermer. À quoi bon ?

« Où es-tu ? Où est-ce que je l’ais mit ? Il était là hier, réfléchit stupide Laurel ! » se sermonna-t-elle entre deux sanglots.

Peu de temps après que Jeanne soit descendue en ville pour aller faire les courses, Laurel s’était rendue compte que son bracelet préféré avait disparu. Ce n’était pas juste l’un de ses objets d’apparat qui n’avaient que pour utilité de faire enfler sa vanité, non, celui-là était un cadeau d’enfance, offert par la mère de Kira lors de sa première visite à Chevropolis. Elle se rappelait encore l’émerveillement qu’elle avait senti lorsqu’elle l’avait vu pour la première fois. Il était des plus banal à première vue mais, ses détails intriqués se révélaient à l’œil attentif. Chaque écaille du serpent qui se mordait la queue pour former un anneau étaient finement taillées, les pierres deux saphirs d’un bleu céleste ornaient les yeux de la bête pour donner au bijou l’apparence d’un pokémon puissant et ancien. Lorsqu’elle était enfant elle le remontait jusqu’à l’épaule mais maintenant qu’elle avait grandi et qu’elle pouvait le porter au poignet et ne s’en séparait jamais… jusqu’à hier.

Elle l’avait enlevé pour une raison idiote et l’avait laissé sur la table de chevet. Le lendemain, le bracelet était introuvable et le désespoir de Laurel supposément inconsolable. C’était, avec ses souvenirs, le rare lien qui l’unissait encore avec son amie d’enfance, sa première amie, et c’était aussi l’une des raisons qui l’avait poussée à suivre la voie de la joaillerie. Sans lui, elle se sentait perdue. Laurel se releva pour tirer le tiroir de la table de chevet, un geste qui était devenu affreusement familier au cours de la dernière heure. Son regard resta figé sur le bois lise et vide et sombre. De nouveau sa vue s’embrouilla.

« S’il vous plaît mes dieux, rendez-le moi. » supplia-t-elle à voix haute, la gorge serrée de sanglots.

* * *

Malta souffla en secouant sa tête, la queue se balançant de droite à gauche dans un mouvement de plus en plus tendu. Elle avait regardé la tête de Laurel se décomposer en un semblant d’horreur lors qu’elle avait ouvert le tiroir ce matin-là. Puis la manière ton elle avait retourné la chambre dans tous les sens, soulevant les meubles, vidant les placards et recommençant dans un cycle vain et de plus en plus ralenti. La carmache n’avait pas besoin de voir sa dresseuse pour sentir son désarroi. Tout cela pour un simple morceau de métal.

La vieille roche s’assit à côté de la dragonne, observant silencieusement la ranine. La gravalanch l’avait aidé à chercher au début avant de comprendre que c’était futile. Si le bracelet avait été là, maintenant il ne l’était plus. Peut important à quel point Laurel cherchait, elle ne pouvait le faire apparaître, pourtant elle s’acharnait, et Pyrite avec elle. La petite salamèche suivait l’humaine avec de grands yeux, reniflant tout ce qu’elle touchait, zieutant tous les recoins sans plus de succès.

« Tu ne l’as pas pris dis-moi ? » demanda la pierre de sa voix caverneuse.

« Bien sûr que non. »

Le silence s’installa quelques instants avant que la carmache ne continue.

« Quelqu’un est entré ce matin. Je croyais que c’était l’autre idiot rose mais... »

« Par la fenêtre ? J’ai remarqué les traces. Je pensais que c’était toi. » confia Hématite. « Il faudrait faire quelque chose, elle est dans tous ses états. »

« Tu ne veux quand même pas qu’on chasse un voleur dans toute la ville. » Malta lança un regard à Hématite qui la regardait avec un air déterminé. « Non. C’est non, j’ai autre chose à faire que perdre mon temps à chercher une écaille sous un tas de roche. »

« Et tu préfères la laisser comme ça ? Après tout ce qu’elle a fait pour toi ? » tenta le pokémon roche.

Les mâchoires de Malta claquèrent à quelques centimètres du visage de la vieille roche qui resta impassible devant la tentative d’intimidation. Hématite avait suffisamment d’expérience dans la vie pour savoir comment moduler ses propos pour tirer le meilleur des gens. La carmache avait simplement besoin d’un petit coup de pouce dans la bonne direction. Les deux pokémons se fixèrent intensément avant qu’un autre reniflement de Laurel ne fasse détourner le regard de Malta.

« Soit. » grogna la dragonne, qui appréciait peu qu’on essaye de la manipuler mais qui reconnaissait la nécessité de la … « quête ». Laurel déteignait sur elle.

Elle se leva, ébrouant son large corps avant de traverser la pièce en direction de la fenêtre, autant commencer par là. Hématite la suivit, Pyrite et Proto pourraient veiller sur Laurel pendant qu’elles deux allaient à la poursuite du voleur. Malta suivit la piste laissée par le vaurien jusque dans la rue, l’odeur était ténue mais bien présente. Le bougre avait une heure d’avance sur elles, il pouvait être n’importe où. Au même moment un crash retentit. La carmache et la gravalanch se retournèrent d’un bloc, prêtes à déchiqueter quiconque les menaçait. Pyrite se redressa sur ses petites pattes en se frottant le derrière, le volet de la fenêtre battait au vent

« Tout va bien ! » rassura la petite salamèche « Vous pouvez continuer, je vous suis ! »

« Non. Tu restes là, c’est dangereux. » répliqua aussitôt Malta.

« J’ai pas peur du danger ! J’suis courageuse. Et puis j’veux aider Laurel moi aussi. Vous cherchez le bracelet non ? Je viens avec vous ! »

« Hors de question. » grogna la carmache.

« Elle va nous suivre de toute manière alors autant qu’elle reste auprès de nous. » justifia Hématite.

Elle ne reçut de la part de la dragonne qu’un sifflement agacé en réponse. Pyrite trottina pour rejoindre la gravalanch le regard brillant d’excitation. Le trio s’engouffra donc dans la rue sous le regard stupéfait des passants. Le regard sombre de Malta gardait les plus téméraires à baie. Des enfants les pointaient du doigts avec de grands yeux émerveillés ce qui amusait Hématite, en 200 ans de vie, les humains n’avaient pas changés. Pyrite suivait les traces de la carmache, tentant d’imiter ses moindres mouvements mais c’était difficile d’obtenir le même effet lorsqu’on est une petit salamèche haute comme trois pommes.

Quelques gardes rappliquèrent certainement appelés par des passants inquiets de voir un dragon de balader seul en ville. Ils étaient armés et pressés de faire leur boulot. Malta envoya voler le premier d’un coup de queue alors qu’Hématite faisait crépiter son électricité pour les éloigner les autres sans les blesser. Pyrite essaya de charger les gardes mais se cogna contre leur armure d’acier ce qui lui fit perdre une dent. Elle regarda avec horreur le petit morceau d’elle qui trônait parterre. Les gardes décidèrent qu’ils n’étaient pas là pour rigoler et envoyèrent leurs pokémons à l’assaut. Voyant que la situation dégénérait, Malta attrapa promptement Pyrite pour détaler à toute vitesse. Hématite tentait de suivre tant bien que mal. Le trio aurait été attrapé si ce n’était pas pour ce garde qui ne cessait de s’emmêler les pieds, s’accrocher à ses collègues et être de manière générale un gros boulet et ce, tout en silence.

Malta filait entre les passants, quelques mois auparavant elle aurait juste foncé dans le tas, là elle faisait de son mieux pour les éviter. Elle sauta sur les toits plats de la ville, glissant avec agilité à travers les courants d’air. Cette course poursuite était plutôt amusante mais, elles étaient pressées. Elles avaient un bracelet à trouver, pas le temps de perdre du temps à des enfantillages. Derrière elle, les gardes peinaient à suivre la cadence mais n’abandonnaient pas la chasse pour autant. En bas, Hématite disparaissait et réapparaissait à intervalle régulier d’une manière qui n’était pas sans rappeler les pokémons psy. Pyrite ouvrit grand sa gueule pour cracher un brouillard noir épais, Malta profita de la distraction pour se cacher dans une fenêtre. Les gardes passèrent à toute vitesse devant elle sans la remarquer.

« Bien pensé la fumée. » complimenta-t-elle.

Le petit cœur de Pyrite explosa de joie en entendant ça. Sa petite flamme crépita avec ardeur. D’un bond Malta rejoignit le sol et Hématite qui s’était roulée sur elle-même pour prétendre être un rocher et donc passer inaperçu. Personne, si ce n’était ce cryptéro bigleux qui vacillait doucement, ne les avait remarquées. Il manquait un garde dans le lot qui était passé devant elle mais Malta préférait avancer. Le groupe décida que continuer les recherches en étant plus prudent était la meilleure solution, plus vite elles trouveraient le bracelet, plus vite elles pourraient retrouver leur dresseuse.

Malgré tout il était difficile de rester concentré sur la tâche lorsque la ville était si grouillante de vie. Malta ne pouvait s’empêcher de baver devant les étalages de métaux et il lui fallait toute la volonté du monde pour ne pas gober quelques-unes de ces pièces que les humains s’échangeaient. Bon, la volonté et le fait que l’une de ces pièces ait un œil qui la fixait. Brrr ! Hématite s’arrêtait auprès de tous les enfants pour jouer un peu, les porter, les faire tourner et se laisser grimper dessus sous les regards inquisiteurs des parents. Pyrite elle s’arrêtait devant les étals de nourriture avec des yeux pleins d’envie malgré sa dent en moins. Un moment d’inattention de la part du marchant et la voilà qui filait à toute vitesse sous les cris du vendeur et le rire résonnant de Malta. La petite apprenait vite.

Il leur fallut faire un détour pour éviter de croiser Jeanne et sa troupe qui semblait plutôt occupés à faire les poches des passants. Si seulement Laurel savait… Trois ruelles plus loin et les voilà perdues. Pendant que Malta essayait de retrouver la piste du voleur de bracelet, Hématite et Pyrite échangeaient des banalités. La petite salamèche lui expliquait elle voulait devenir aussi grande, forte, héroïque et gentille que Malta et Laurel et que les deux étaient ses héros ! Et qu’elle voulait un jour pouvoir rendre la pareille à son frère à qui elle devait tout. La gravalanch la rassura en lui disant qu’elle arriverait un jour à réaliser ses rêves tout en se retenant d’exprimer quelques doutes quant à la gentillesse supposée de la carmache.

Hématite qu’elle-même voulait veiller sur Laurel parce qu’elle lui rappelait une vieille amie. Une guerrière qui avait le don de rendre plus fort ses pokémons en utilisant des bijoux. Elle était originaire de Kuni et avait capturé Hématite durant la guerre, malgré leur différences, les deux avaient fini par s’apprécier et même se respecter. Pyrite demanda aussitôt plus de détails et la vieille roche se lança dans des récits de batailles terrifiantes, de pokémons aux pouvoirs divins capable de faits dignes des dieux. La petite en tremblait d’excitation, elle ne cessait de lancer des regards en direction de Malta, persuadée que la carmache était l’un de ces pokémons.

A la surprise de tous, Malta rejoignit la conversation. Elle expliqua que maintenant que le Tyran était vaincu et qu’elle avait pu venger sa famille qu’elle n’avait plus vraiment de but, si ce n’est peut-être de continuer à voyager avec Laurel. D’une manière ou d’une autre les deux s’étaient trouvées et l’humaine était tout ce qu’il lui restait. Le regard de Pyrite était plein d’admiration là où celui d’Hématite laissait paraître de la pitié.

Proto ajouta-

« PROTO ?! » S’exclamèrent simultanément les deux responsables du groupe.

Le trio s’arrêta brusquement pour tomber nez à nez avec la morve rose qui les suivait depuis tout à l’heure, transformé en différentes formes allant du garde au pokémon psy et passant par quelques pièces dorées, pour ne pas se faire distancer. Il ne faisait pas de bruit et était tellement mou que personne ne l’avait remarqué. Hématite et Malta s’échangèrent un regard inquiet. Si tous les pokémons de Laurel étaient là et que Jeanne était avec son équipe en train de faire des emplettes alors qui veillait sur la joaillière ? Leurs regards accusateurs se tournèrent vers le pokémon change-forme qui se contenta de continuer son histoire en mimant les scènes avec son corps comme si de rien n’était. Malta grogna avant de déclarer :

« Il faut qu’on se dépêche. Le plus tôt on retrouve ce foutu bracelet le mieux c’e-»

« QUOI ? C’est vrai ça ? Malta, Mamie ! Proto dit qu’il a vu un DIEU ! » s’exclama Pyrite en coupant Malta, absorbée dans l’histoire imagée du blob.

« Non. Il a juste bu trop de jus de symbios. » répliqua la carmache agacée. La salamèche baissa sa queue toute dépitée. « Mais… peut-être que c’était… euh, du jus de symbios magique qui fait  euh… voir les dieux. » tenta-t-elle de se rattraper.

« DU JUS DE SYMBIOS MAGIQUE ? » Les yeux de la salamèche s’illuminèrent avec une excitation renouvelée.

Malta grimaça, elle aurait mieux fait de se taire. Hématite quant à elle, joua le jeu et inventa quelques histoires sur les jus de symbios magique qui firent rêver tant Pyrite que Proto. Pendant qu’Hématite faisait sa magie, Malta réussit à retrouver la trace du voleur. Aussitôt elle leur fit signe de se taire et le groupe s’approcha prudemment. Au milieu d’une coure étrangement vide de monde, trois hommes chuchotaient et échangeaient butins volés contre pièces dorées à l’ombre d’une immense statue. La plupart des humains auraient reconnu le danger et tourné talons. Malheureusement notre groupe n’avait rien d’humain. Et la vue du bracelet de Laurel suffit pour les mettre en action.

Malta s’élança la première avec une rugissement qui fit sursauter les humains, suivie de près par le reste de la troupe. Le barbu réagit rapidement et appela son scalproie, le second habillé en bleu trébucha en essayant de reculer et invoqua par mégarde son flotajou et le troisième avec des sandales eut quelques secondes de retard avant de relâcher son marcachi.

Malta et le scalproie se percutèrent de plein fouet. Sur les ordres de son dresseur le pokémon utilisa Griffe Acier que la carmache bloqua avec sa Dracogriffe. La queue de la dragonne siffla tel un fouet pour venir percuter le pokémon ténèbres avec une puissante Hydroqueue. Le scalproie amortit le choc en sautant en arrière avant de pousser un cri glaçant qui fit frissonner la carmache jusque dans ses entrailles. Strido-Son. Malta secoua sa tête, tentant de reprendre ses esprits, ses tympans battants douloureusement, le barbu ne lui laissa pas cette chance et ordonna à son pokémon de recommencer son assaut.

Hématite avait jeté une brique qui avait frappé en pleine tête le pokémon plante. Maracachi s’éffondra au sol ce qui permit à la vieille roche de s’approcher sans trop de difficulté, elle s’apprêtait à ramasser le bracelet tombé au sol, lorsqu’un Coup Bas la frappa en plein dos. Elle eut à peine le temps de se retourner que la voilà prise dans une Danse-Fleur qui déchirait son armure de pierre. Hématite grinça, reconnaissant bien là la différence fondamentale entre le duo dresseur pokémon face à un pokémon solitaire. Elle n’avait pas le recul nécessaire pour faire face aux assauts et les pétales obturaient sa vision en plus de la blesser.

Pyrite s’était élancée à la suite de Malta, prête à suivre son idole jusqu’au bout du monde mais, à peine les premiers coups avaient-ils été échangés qu’elle s’était figée dans une terreur tétanisante. Les chocs des combats pokémons faisaient remonter en elle les souvenirs du Tyran. Elle poussa un appel à l’aide mais son frère ne répondit pas…

Proto s’était avancé dans la mêlée ondulant de tout son être. Son objectif ? Le bracelet ? Ses défis ? Son intelligence limitée. Trop obnubilé par sa tâche il n’avait pas remarqué le flotajou et son dresseur qui l’attaquèrent avec un Pistolet à O qui le frappa en pleine poire. Le pokémon change-forme fut projeté contre le mur où il s’écrasa avec un splash retentissant.

Malta n’arrivait pas à suivre l’assaut du pokémon acier. Il se battait comme Jeanne, avec agilité et précision, elle n’arrivait pas à suivre ses mouvements et les rares fois où elle parvenait à placer une riposte, le dresseur du pokémon l’avertissait. Les grincements de douleur de la gravalanch la renseignaient sur l’était du combat de son côté. Ils étaient en train de perdre. La carmache manqua d’écraser la salamèche qui s’était mise en boule sur le sol. Des clous et pièces s’élevèrent en l’air sous l’effet d’un champ magnétique. Malta s’enroula autour de Pyrite pour la protéger de l’attaque Fulmifer. Le métal rouillé frappait ses écailles tels des enclumes. Sous son corps, elle pouvait sentir Pyrite qui tremblait. La force brute n’allait pas être suffisante pour vaincre ces ennemis-là, l’équipe de Jeanne n’était pas là pour la soutenir et Laurel… Malta vu rouge.

« ASSEZ ! » rugit-elle. « La force brute ne servira à rien, on ne fait pas le poids. Il faut travailler de concert. Hématite ! »

Hématite entendu l’appel de Malta. D’un claquement de doigt, elle intervertit sa place avec celle du pokémon dragon. La vieille roche n’était pas suffisamment forte pour sortir de l’emprise des pétales mais le Lance-Flamme de la carmache n’en fit qu’une bouchée. D’un Coup d’Jus, la gravalanch intervertit la charge des métaux, mettant ainsi fin à l’attaque Fulmifer. Il fallait maintenant s’occuper ce scalproie.

« Pyrite, j’ai besoin de ton aide. » demanda le pokémon roche.

Pyrite rouvrit ses yeux. Le scalproie chargeait sur elle et Hématite tel un diable. Elle n’était pas assez forte, c’était toujours son frère qui se chargeait de la protéger des pokémons sauvages, elle ne savait pas se battre. Pourtant, sa flamme crépita en réponse au Lance-Flamme de Malta. Le feu appelle le feu et elle s’était promis de se battre. Hématite contra une Griffe Acier du scalproie avec son Poing Eclair, Pyrite profita de ce moment de collision pour grimper sur le dos de la vieille roche. Sa queue s’embrasa violemment d’une teinte bleue et elle déversa un torrent de flamme à bout portant sur le scalproie. Le pokémon hurla mais fut sauvé par le flotajou qui éteignit les flammes d’un jet d’eau. Pyrite se sentit vaciller sous le regard haineux du pokémon acier qui invoqua un nouveau Fulmifer.

Proto s’élança. Déformant son corps il se positionna en barrière entre Hématite, Pyrite et l’attaque du pokémon acier. Ce n’était pas souvent qu’il agissait de son propre grès mais Laurel lui avait confié la garde de Pyrite. Et personne de fait du mal à la petite salamèche sous peine de subir les foudres du pokémon gélatineux. Proto encaissa le choc, ne laissant rien paraître sur son visage puis fit ce qu’il savait faire de mieux. Morphing. Le scalproie qui s’apprêtait à repartir à l’assaut avec une Feinte s’arrêta net dans son élan. Devant lui se tenait son dresseur avec sa barbe touffue et son air sombre. Proto arma son poing et frappa le scalproie en pleine face.

Malta sourit. Ses flammes n’avaient fait qu’une bouchée des pétales du maracachi qui arma son Poing Dard pour continuer l’assaut sous les encouragements de son dresseur. Elle s’apprêtait à répliquer lorsqu’un cri de douleur attira son attention du côté de ses compagnons. Hématite et le scalrpoie échangeaient des coups rapides et un homme barbu était attaqué par un flotajou qui lui lacérait le visage. Visage qui se désagrégeait pour prendre une teinte rose. Proto ! Satané truc mou ! La carmache s’élança et envoya valser le flotajou d’un coup de Dracogriffe, se mettant ainsi à découvert, au risque de se pendre une attaque du pokémon plante.

Laurel lui avait appris une chose : Les autres comptent.

Hématite bloqua une autre attaque du scalproie avec son Poing Éclair, du coin de l’œil, elle vit le maracachi qui s’apprêtait à frapper Malta. Le scalproie aussi armait ses griffes. La gravalanch claqua des doigts et se retrouva à côté de la carmache juste à temps pour voir le maracachi abattre son poing sur le scalproie et vice versa. Interversion était une merveilleuse capacité qui lui permettait d’échanger de place avec un autre être vivant. Sonnés, les deux titubèrent sous les cris de leurs dresseurs.

Et on peut compter sur les autres.

Pyrite sentait l’excitation du combat pulser dans ses veines alors qu’elle livrait une bataille mentale face à sa peur. Si son frère avait été là. Il aurait été blessé par ces méchants pokémons. Il se serait battu vaillamment jusqu’au bout. Et surtout, il aurait utilisé cette technique. C’était Komodo qui lui avait appris ce coup, leur botte secrète face aux méchants. Rebondifeu. Rassemblant son souffle, la salamèche expulsa une boule de feu qui éclata au sol entre les deux pokémons ennemis, explosant en milles étincelles qui brûlèrent leur peau dans un éclat ardent. Le scalproie et le maracachi s’effondrèrent, K.O.

Proto avait mal. Mais Proto avait aussi une mission. Alors lorsque les méchants messieurs rappelèrent leurs pokémons dans leurs petites balles grises et froides avant de prendre la poudre d’escampette, prenant avec eux leur butin du jour, Proto s’accrocha au bracelet de Laurel. Il s’y accrocha sous sa forme de bras doré. C’était le bracelet de Laurel et personne d’autre que Laurel n’avait le droit de l’avoir. Ses yeux globuleux dardaient des éclairs. L’homme qui tenait le bracelet le lâcha avec un cri dégoûté et Proto-le-Bras tomba au sol tenant fermement dans ses doigts dorés le trésor tant convoité. Proto avait une mission et il la remplissait toujours.

Le groupe regarda les trois hommes fuir sans demander leur reste. Les fous s’en étaient pris à la mauvaise famille. Hématite applaudit doucement et Malta lâcha un rugissement triomphant qui trouva un écho dans le petit cri victorieux de Pyrite. La carmache le tourna vers la petite salamèche.

« Pas mal ton rugissement. » elle eut un sourire. « Et pas mal non plus cette dernière attaque. »

La flamme de Pyrite crépita de joie alors que sa queue se mis à se balancer à toute vitesse.

« C’est mon frère qui me l’a apprise ! »

Proto repris sa forme originelle, le bracelet flottant doucement dans ses fluides corporels alors qu’Hématite le ramassait pour le féliciter :

« C’était très courageux de nous protéger ainsi et très bien pensé de prendre l’apparence du dresseur. Sieur Proto il semblerait que vous ayez beaucoup à nous apprendre. »

Pyrite sautilla jusqu’à eux « C’est vrai ça ! T’étais tellement classe ! Merci. » Elle se frotta contre sa forme gluante en ronronnant. Proto se teinta d’un rose légèrement plus foncé et se mis à faire des bulles.

Malta regarda sa petite troupe. Qui aurait cru qu’elle, la pariah, la moins que rien, la faible petit griknot qui pouvait à peine survire deviendrait un jour membre d’un tel groupe. Elle était fière d’eux. Enfant, elle avait toujours la force comme étant la perfection. Celui avec le plus plus de muscles, le plus de souplesse, les écailles les plus résistantes était le meilleur. Mais son groupe, son groupe à elle n’était rien de tout ça. Les gens voyaient une humaine avec un bras en moins, un pokémon rose qui avait quelques problèmes au cerveau, une pierre si vieille qu’elle grimaçait en montant les escaliers et un bébé dragon qui n’avait jamais combattu. Malta voyait une femme qui surpassait son handicap jour après jour, un pokémon dont la loyauté était sans borne, une roche pleine de sagesse et une jeune salamèche pleine de potentiel. C’était sa famille et elle en était tellement fière.

« Tu ronronnes ? » demanda innocemment Pyrite avec ses grands yeux verts.

« Quoi ? Non ! Absolument pas ! Je ne ronronne pas ! C’est mon ventre, j’ai faim. » tenta-t-elle de se justifier.

Hématite rigola de son rire grinçant et fort et Malta regretta aussitôt ses pensées.

« Peut-être que vous avez du temps à perdre ici mais moi pas, je rentre. » lança-t-elle dédaigneusement.

« Hé ! Attends-moi je viens !! » s’écria Pyrite en courant à la suite de la carmache.

Proto suivit sa petite protégée et Hématite se tourna vers la statue de cerf qui trônait en plein milieu de la place. Le dieu de la vie était majestueux.

« Eh bien, Xerneas, il semblerait que tu aies été de notre côté aujourd’hui. Que ce soit ainsi jusqu’à la fin des temps. » conclu Hématite avant de suivre le groupe.

* * *

« C’est mon bracelet ? » demanda timidement Laurel.

Elle tendit une main hésitante vers Proto qui déposa fièrement le bijou métallique dans la main de sa dresseuse. La joaillière fut secouée d’un sanglot alors que ses yeux s’écarquillaient de stupeur et de soulagement. Elle enfila rapidement le bijou à son poignet, le métal était froid sur sa peau chaude. Elle leva ses yeux vers ses pokémons tous meurtris d’égratignures ou blessures plus importantes.

« Vous êtes allés le chercher pour moi ? » sa voix se brisa sur la fin de la phrase. Elle n’arrivait pas à y croire.

Pyrite hocha énergétiquement la tête avec un grand sourire qui manquait une dent. Laurel se jeta sur ses pokémons pour les prendre dans ses bras. En pleurant des larmes de joie cette fois. Hématite enlaça sa dresseuse de ses bras rocailleux alors que Pyrite alla se nicher dans son cou. Proto entoura ses épaules et Malta glissa sa tête contre son torse.

« Oh, je vous aime ! Qu’est-ce que je vous aime ! »

Le plancher craqua et la porte de l’appartement s’ouvrit. Jeanne entra avec ses pokémons, laissant tomber les courses qui s’écrasèrent au sol. La pièce était sans dessus dessous et les pokémons de Laurel blessés. Elle était juste partie deux heures.

« Qu’est-ce qu’il s’est passé ici ? » s’exclama-t-elle.

HS
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J’ai choisi de faire parler les pokémons pour que ce soit plus agréable/facile à lire que de devoir tout faire ne narration mais ils ne parlent pas « humain ».