Ma mère était une excellente commerçante. Si mon père et moi passions nos journées à fabriquer nos marchandises ou à aller chercher nos ingrédients, pour sa part, elle voyageait aux quatre coin du monde pour vendre nos mérites. Elle avait réussi à attirer des clients que je n'aurais jamais penser toucher et elle savait habillement les rendre fidèle en leur donnant cette étrange impression d'être unique à ses yeux à coups de cadeaux et remise qu'elle avait pourtant déjà prévu dans ses bénéfices...

Parmi eux se tenait la famille Skalos, sur le territoire de Kuni. Je ne les avait jamais vu, jamais croisé, mais je me rappelais que ma mère appréciait y aller et qu'elle y faisait de bonnes affaires. Quand j'avais reçus le Poichigeons avec une demande de livraison au nom de ma génitrice, j'avais alors répondu humblement qu'elle nous avait quitter mais que c'était avec plaisir que je lui rendrais visite avec nos marchandises. Bien qu'elle acceptait ma démarche dans son dernier courrier, je cru ressentir une certaine retenu que je comprenais très bien. Ma mère avait un don que je n'avais peut-être pas....

Je me renseignais sur cette famille avant de prendre la route. Les skalos possédaient une entreprise de pêches très florissante à Kuni - bien qu’apparemment ayant souffert de la tempête -, géré par le père et la mère. Je ne doutais pas, étant donner que c'était cette dernière qui m'avait contacté, que Madame avait davantage le dernier mot que son mari. En plus des produits de soin et beauté, je me permis aussi de prendre l'une de mes dernières création, un produit qui offrait une protection imperméable aux matériaux, fabriqué à partir de graisse de Kaimorse. On ne sais jamais, cela pouvait les intéresser.

Leur demeure bourgeoise avant une aile délabré par la tempête mais l'endroit respirait le charisme, la richesse, la puissance. Tout est dans l'apparence, disent souvent les plus important non ? Qui dit pêche, dit Pokémon eau, alors pour l'occasion, Haka testait la nouvelle besace que j'avais faite et qui contenait de l'eau pour lui évité de se retrouver à sec. Sa petite tête sortant du cuir qui se balançait sous mes pas, il regardait l'endroit intriguait, jouant de temps en temps à lâcher une petite bulle d'eau. Galantine aussi m'accompagnait, bien brosser et toute jolie. Je me disais que la Goupix, que je trouvais magnifique, attirerait peut-être le regard et que ma cliente en déduirait les soins que je prenais autant pour mes compagnons que dans la confection de mes produits. En commerce, rien n'est un hasard, il faut tout prévoir....

Le rendez-vous se passa plutôt bien, Madame semblant satisfaite tout de même de retrouver ses produits habituels bien qu'elle garda un certain recul pour les autres choses que je lui proposais. Les négociations étaient comme un bras de fer qu'elle gérait à merveille : Nul doute que pour ma part, j'aurais encore des progrès à faire pour arriver aux chevilles de ma propre mère. Comme j'avais dans l'idée aussi de me débarrasser de la perruque, je l'avais pris aussi et tentait alors de lui laisser. Qui tente rien n’a rien non?

"Il se trouve que je n'ai pas que mes marchandises habituelles aujourd'hui Madame. Laissez-moi vous présenter cette perruque, aussi rousse et douce que les queues de ma Goupix. Elle cache parfaitement les cheveux et tient fermement, peut importe vos mouvement. Laissez-moi vous montrer."

J'enfilais alors la perruque dont les longs cheveux ondulés retombèrent sur mes épaules et dans mon dos.

"Je conviens bien que vous n'en n'ayez pas besoin,votre chevelure étant magnifique en soit, mais je ne doute pas que vous soyez une dame avec de nombreuses connaissances. L'une d'elle serait surement ravi de l'obtenir et vous offrir sa reconnaissance loyal pour votre aide."

Ah, je le savais bien que j'avais du trajet à faire pour être à la hauteur de ma mère mais je trouvais que je ne m'en était pas trop mal sorti, surtout que j'acceptais avec plaisir de la livrer en temps et en heure.

Quand une nouvelle personne arriva, je tournais le regard vers lui et il me fallut un petit temps pour voir, sous la crasse, les bandages et les vêtements rapiécés, l'homme qui m'avait courtisé à Sakaï. Gêné, j'enlevais la perruque pour la ranger soigneusement alors qu'Haka, dans ma besace, couina un bonjour en agitant les nageoires, apparemment content de le recroiser. Bien que cela commençait à faire un petit temps, je me souvenais très bien du baiser que je lui avait donné et comment je l'avais abandonné... Nul doute qu'il n'avait pas du bien aimer...

Madame me congédia. "Heriberto" aussi d'ailleurs. Je ne me fit pas prier, m'inclinant en la remerciant d'avoir pris du temps pour notre rencontre, avant de ranger les produits que j'avais déballé pour lui montrer. Galantine, à mes pieds, observait la scène discrètement tendis qu'Haka s'était fait plus petit dans l'eau. Bien que le ton de la dame était linéaire, ces mots semblaient aussi aiguisés que des poignards. Je ne voulais en aucun cas être à sa place et heureusement pour moi, mes parents sont morts bien avant que je ne les déçoivent et subissent se genre de scène.

Je m'éloignais en silence vers la porte, mal à l'aise d'assister à ça, avant de jeter un dernier regard à l'homme qui, sous les cinglantes paroles de sa mère, tombait à genoux, les yeux remplis de désespoir. Il semblait bien loin l'homme souriant et patient croisé dans le bordel de chez moi. Mon regard croise celui d'Haka mais cette fois je n'ai pas besoin qu'il me menace de ces petits bulles pour agir. Tournant les talons, je m'arrête derrière "Bart", le nom qu'il m'avait donné, avant de m'incliner doucement pour parler à sa mère.

"Pardonnez moi madame, pourrais-je vous emprunter cet homme ? Je ne connais pas bien la région, l'avoir comme guide pourrais me permettre de rentrer plus vite et de vous livrer dans de plus brefs délai."

Je suis conscient qu'il n'est pas un objet mais vu ce qu'elle lui a dit, je ne pense pas que serait bien vu que je lui demande son "fils", son "enfant". Posant mon regard sur Hériberto, je rajoutais avec hésitation, ne sachant pas si il accepterait ou non, avant de glisser une main doucement sur son épaule. Je comprenais bien pourquoi ma mère est elle s'étaient très bien entendu.

"Si vous l'acceptez aussi bien sur. Je fournirais le toit et le repas en échange de vos services."

Peut-être pas un salaire, je ne m'étais pas encore refait assez de clientèle pour ça mais je pouvais au moins l'aider à ravoir une apparence un peu plus acceptable. Je lui devait bien ça après tout après le coup que je lui avait fait.

La destinée,

cruelle blagueuse...

PV Vakaris Hamra
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Hériberto sombra, laissant les ténèbres lui brouiller les sens et faire disparaître peu à peu la vision de cette femme qui le jetait sans sourciller. Irina restait impassible et supérieure, comme si elle renvoyait un simple serviteur, comme si elle avait déchiré le contrat d’un pêcheur peu performant, comme s’il n’avait jamais vraiment été son fils...
Désintéressée par la situation, elle se détournait quand l’homme avec qui elle s’entretenait revint sur ses pas en demandant à emprunter Hériberto, « cet homme ». Le concerné entendit les mots dans le lointain sans les comprendre et sans même essayer. Mme Skalos regarda avec dédain la scène, sûrement méprisait-elle cette gentillesse dont faisait preuve le négociant, cette faiblesse que les Skalos chassaient de leur famille à chaque nouvelle génération, tuée dans l’œuf.

Vous choisissez bien mal vos combats, et je m’en moque du moment que chacun tient ses engagements.

Son regard fut expressif pendant une seconde, seulement pour bien appuyer son message et ses conséquences d’un air entendu. Les engagements du négociant étaient ses marchandises et une livraison dans les temps, les engagements pour Hériberto étaient de ne pas reparaître sur le territoire des Skalos et de ne pas leur porter préjudice. Ceux d’Irina ? Sa suprématie ? Et elle excellait dans ce domaine.

Elle se détourna et disparut dans la pièce derrière elle, laissant Hériberto et Vakaris seuls. Ce fut un nouveau choc pour le déshérité, au de-là des paroles, les actes étaient souvent bien plus frappants et ce vide soudain dans la pièce avait lacéré un peu plus son cœur. En sentant la pression sur son épaule, comme une ancre dans la tempête, il sortit vaguement de sa torpeur. Suffisamment pour capter les paroles de l’homme. « Un toit et un repas ? », c’était tout ce qu’il demandait, alors pourquoi c’était cet inconnu qui lui offrait ? Que devait-il faire ? Il n’avait pas tout saisi, mais ça ne devait pas être pire que sa situation actuelle. Alors pourquoi pleurait-il ?
Les larmes coulaient à flot sur ses joues mal rasées et creusées, comme si toutes ses peines ressurgissaient à cet instant précis pour le noyer un peu plus. Ses échecs le rattrapaient, d’abord la réquisition de sa monture à cause de cette maudite tempête, son humiliation à Mitka par sa sœur et son beau-frère, sa rencontre avec Léonys, la bibliothèque de Vénovos, la rencontre avec Vaka qu’il retrouvait maintenant pour se rendre compte que c’était une mascarade, son renvoi de l’armée à deux doigts de l’exécution et ça...

Exclu de la famille Skalos.

Il n’aurait jamais cru cela possible. Certes, il avait toujours déçu sa famille, mais ce lien était censé être indéfectible. Le lien du sang. Il existait quoiqu’on fasse...

Ses genoux restaient cloués au sol, il était incapable de répondre ou même de réfléchir. Incapable d’arrêter le flot de larme qui secouait faiblement ses épaules. La présence de Vaka – était-ce bien son prénom ? – ne suffisait pas à le sortir de ses tourments, trop nombreux. Persuadé que ce n’était qu’une chimère. Peut-être était-il même un envoyé de sa mère à Sakai ? Peut-être ne l’avait-il même pas reconnu. Le doute lui serrait la poitrine, l’étouffant à petit feu sans qu’aucune solution ne traverse le brouillard qui l’entourait.
Lisa les avait rejoints, inquiète. La mère Skalos était partie mais le danger était toujours là, dans l’esprit de son humain. Elle se sentait impuissante, elle qui le soutenait depuis toutes ses années, cet humain qui l’avait sauvé et protégé de sa famille. Elle voleta autour de Vakaris, l’implorant de venir en aide à Bart, de ne pas l’abandonner, de prouver qu’elle avait eu raison de lui faire confiance à Sakai.

feat.

HRP   :

Peut-être en effet que je choisissais mal mes combats mais je tenais de mes parents mes engagements fait quand il s'agissait de la boutique. Madame aurait ses produits, en temps, en heure, et au prix décidé, même si j'allais devoir y passer des nuits blanches.

Le silence était bien pesant dans la pièce. Même les larmes d'Hériberto semblaient incapable du moindre son. Haka et Galantine ne savaient que faire et j'étais un peu pareil. Je ne pouvais pas le pousser d'un coup de pieds au cul, ce qui me paraissait trop brutal, mais je ne pouvais pas non plus le consoler, ne sachant comment le faire...

La plumeline nous rejoins, apparemment inquiète, voletant autour de nous, autours de moi. Je haussais les épaules en réponses, ne sachant pas vraiment comment je pourrais aider un homme qui semblait avoir autant sombrer dans la dépression . Galantine s'éloigna vivement de l'oiseau, de peut que ses gestes ne décoiffe sa somptueuse chevelure rousse et cela me donna une idée. Idiote peut-être, sotte surement, mais c'était mieux que de ne rien faire.

Je sortis un mouchoir en tissu qu'Haka m'humidifia avec plaisir de quelques bulles avant de m'accroupir devant l'homme déchu et nettoyer soigneusement son visage en lui tenant le menton comme je l'aurais fait avec la petit bouille de Galantine.

"Si je peux me permettre, vous aviez bien plus de panache à Sakai. C'est plutôt ainsi que vous auriez du demander de l'aide: Là, on dirait plutôt un Tadmorv qu'un Scalproie."

Rangeant le mouchoir sale, je sortais alors la brosse de mon Goupix en me relevant pour le coiffer. Galantine s'approcha, posant ses pattes sur les genoux d'Hériberto en piaillant. Elle aussi, elle voulait se faire dorloter, même si elle était propre.

HRP:

La destinée,

cruelle blagueuse...

PV Vakaris Hamra
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Hériberto ne captait plus vraiment ce qu’il y avait autour de lui, sombrant dans le puit de ses tourments, quand un contact sous son menton le ramena à la surface. Il revenait peu à peu à la réalité, le nettoyage rapide mais efficace du jeune homme faisant office de radeau dans sa tempête intérieure.
Il se laissa faire, immobile, sans réussir à croire ce qu’il se passait. Il se fit coiffer sous le regard plein de tendresse et d’inquiétude de Lisa. Une inquiétude tournée vers lui et non vers l’inconnu, ce qui voulait dire qu’elle avait toute confiance en Vakaris pour sortir son ami de ce « mauvais pas ».
Le kuniois fut surpris mais ne bougea pas en sentant un pokemon s’appuyer sur lui. En baissant les yeux, il constata que c’était une petite rousse bien brossée qui regardait plus le peigne que l’humain sur qui on l’utilisait. De quoi attendrir tous les cœurs, mais Héri était pourtant incapable de ressentir quoique ce soit. Comme si son esprit était divisé en deux parties, ce qu’il voulait ou ferait dans cette situation se trouvait en arrière-plan, bloqué par une barrière invisible pour ne laisser que du vide à l’extérieur. Il n’avait plus la force, tout simplement...

La réflexion du coiffeur fit lentement son chemin dans son esprit confus et confirma qu’il était bien la femme qui l’avait embrassé à Sakai. Quelques minutes à peine auparavant il en avait été déstabilisé, mais à présent, il se disait que ce n’était pas si mal.
Il ouvrit la bouche dans l’idée de répondre quelque chose, mais rien ne vint alors il la referma. Lisa vint se poser sur son épaule comme à son habitude, elle était son petit soleil et comme toujours, elle le soutenait sans faillir. Son poids n’en était pas vraiment un même avec la fatigue, elle lui apportait un peu de courage et l’aidait à se redresser plutôt qu’à ployer. Il pressa légèrement sa tête contre la pokemon vol, leur façon à eux de se faire un câlin, et elle lui rendit avec bienveillance.

Si on lui accordait un quelconque intérêt, il se devait de se relever pour le mériter. Il devait y arriver. Il devait saisir cette main tendue avant qu’elle ne s’échappe. Auparavant, il aurait dédaigné l’aide de quiconque, trop fier qu’il était, mais cet homme avait su amener la chose d’une façon étonnamment adaptée. Et puis, il fallait l’avouer, il n’était plus le Hériberto d’avant. Il avait assimilé certaines choses, sans forcément les comprendre. Comme le fait que Vitruvius méritait amplement sa liberté, sans comprendre pourquoi il ne l’avait pas réclamé plus tôt.

Avec peine, l’ancien soldat fit appel à ses dernières forces pour se redresser et faire face à son bienfaiteur. Il le suivrait où qu’il aille en espérant lui être utile assez longtemps pour ne plus avoir à se soucier de sa vie. Sans vraiment y réfléchir, il formula enfin une réponse à tout ceci.

Je suis tout à vous.

feat.

HRP :

J'ai cru qu'il ne se redresserait jamais mais si, au bout d'un moment, il le fit. Pourtant son visage était encore loin d’être aussi charmant et plein de vie comme à l'époque de la maison de joie... Je ne put m'empêcher alors de lui tendre une petite perce pour essayer de lui remettre un peu de lumière dans le regard.

"Ne me dite pas ça, je pourrais réclamer le même baiser que je vous ai donné."

Ouai, bon, me rendant compte quand même que j'étais chez une cliente difficile avec son fils rejeté.... je me rattrapais un peu.

"Je plaisante. Par contre nous devrions quitter cette demeure, je doute que votre mère n'aime le fait que l'on prenne racine chez elle...."

Galantine couina à mes pieds, réclamant son coups de brosse aussi. Je rangeais l'objet dans le sac avant de caresser la petite renarde que je pris dans les bras.

"A l'hôtel, promis...."

Puis reposant mon regard sur Heriberto tout en commençant à partir, je lui demandais.

"Je n'ai qu'une chambre à l'hôtel.... ça vous convient quand même? Enfin, si vous acceptez toujours de nous raccompagner à Sakaï..."

Bon techniquement on s'était déjà retrouvé qu'à deux dans une chambre..... En plus à ce moment là, il avait espéré qu'on défasse les draps ensembles pour quelques galipettes. Je me posais quand même la question si du coup il appréciait autant les hommes que les femmes ou si le maquillage avait été vraiment bien fait... Mais je ne pouvais pas lui demander d'une part cela me semblait déplacer et de l'autre... J'étais pas sur de vouloir les réponses.

HRP:

La destinée,

cruelle blagueuse...

PV Vakaris Hamra
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Sa réplique l’aurait sûrement fait rire, et peut-être même rougir au souvenir de leur « aventure », mais l’épuisement étouffait toutes ses émotions. Il s’efforça néanmoins à esquisser un maigre sourire, il ne pouvait pas laisser son sauveur croire qu’il n’était pas reconnaissant de ce qu’il faisait. C’était tellement aimable que cela en semblait surréel, tellement loin des pratiques des Skalos. Lui-même n’aurait sûrement pas proposé de l’aide à un presque-inconnu sans y voir un intérêt, et clairement, dans le cas présent, il n’avait aucun intérêt pour qui que ce soit, ce n’était donc que bienveillance ? Cela existait encore ?
Quitter la demeure dont il venait d’être chassé était une merveilleuse idée, et sans oser un regard en arrière, il suivit l’homme en se rappelant quelques scènes qu’il avait vécu dans ces lieux. L’arrivée de Vitruvius, son chapardage de nourriture quand il avait recueilli Lisa en cachette, les punitions... Cette endroit ne devrait représenter que l’oppression de ses parents, leur emprise sur ses moindres faits et gestes depuis toujours, mais il y était tout de même attaché. C’était sa maison, ici au moins, il savait ce qui allait lui arriver, contrairement à l’extérieur. Mais il n’était plus le bienvenue, alors il se contenterait de l’inconnu du dehors.
La question le ramena au présent, et l’étonna par la même. On lui demandait son avis, cela semblait si loin de son quotidien. Il ne pouvait rien refuser, et encore moins à une âme généreuse. Sans comprendre ce que sous-entendait « qu’une chambre à l’hôtel », et sans aucune volonté pour rester à Kuni, il répondit simplement.

Aucun problème.

Ils passèrent la porte et ce fut comme un adieu définitif. Mais l’émotion fut de courte durée. Face à eux, un petit groupe d’ouvriers tenant pelles et pioches les toisaient, en particulier Hériberto. Celui qui semblait être le leader du groupe ne laissa pas une seconde aux deux hommes pour réfléchir à la situation et hurla.

LE VOILÀ ! LE VORIEN QUI S’EST MOQUÉ DE NOUS ! JE VOUS AVAIS DIT QUE JE L’AVAIS RECONNU ! HERIBERTO SKALOS !

Désolé Yorick, je pensais pas Berto assez stupide pour courir jusqu’aux jupes de sa mère après le coup qu’il nous a fait !

Je l’aurais pas cru non plus, mais il s’en ait à peine caché le crétin ! Plus qu’à suivre son cul de privilégié !

Les regards menaçants des quelques bonhommes n’annonçaient rien de bon, mais Hériberto restait sans comprendre à les regarder. Ils étaient eux aussi au déblaiement des décombres mais dans une autre escouade qu’il croisait peu. Et vu sa réputation, il se faisait discret autant que possible. Alors qu’avait-il donc fait pour amener ces bougres à lui courir après jusqu’ici ? D’autant que courir n’était pas nécessaire vu le temps qu’il avait mis pour rejoindre la maison ex-familiale. Il était venu à reculons en trainant les pieds tellement il se sentait misérable, ils lui seraient tombés dessus bien avant qu’il atteigne le porche...
Sans lui laisser le temps de comprendre ce qu’il avait bien pu faire pour les mettre en rogne, le leader s’approcha pour le saisir par le col et lui mettre sa pelle sous le nez, d’un air menaçant. L’ensemble aurait presque pu être comique dans d’autres circonstances.

Tu t’en tireras pas avec des belles paroles cette fois Berto, ton nom te sauve plus ces temps-ci, et il paraît que même ta famille te soutient plus ! Alors tu vas payer pour t’être moqué de nous !

Hébété, Hériberto ne savait pas quoi répondre, cette journée était définitivement des plus étranges. Il touchait le fond, creusait pour tomber plus bas, on le relevait, pour qu’il se fasse malmener à nouveau... Le pire, c’était qu’il ne voyait vraiment pas ce qu’il avait pu leur faire à ceux-là.
Lisa décida d’intervenir, à sa manière légère et habituelle. Elle voleta et se posa sur le bout de la pelle, cachant le visage de son humain dans ses plumes pour faire face à son « interlocuteur », le faisant reculer. Elle avait un certain don pour surprendre les gens, ou bien était-ce la couleur... Mais l’autre ne se laissa pas impressionner et ne changea pas sa prise.

Remballe ton oiseau, c’est toi qu’on veut alors te cache pas derrière.

feat. &

HRP:

Quel manque de volonté... Je lui donnais un bords auquel se tenir, ne pourrait-il pas en être plus heureux ?! Plus joyeux ?! J'avais l'étrange impression que mon coup de main servait à rien et j'en avais l'envie du coup de le réveiller à coup de claque. Je comprenais bien que mes parents ne furent pas du genre à tendre la main si, finalement, s'était pour continuer à voir les autres ramper dans leurs malheurs. C'était une perte de temps, une perte d'argent, et je me demandais bien pourquoi j'avais eue l'espoir fou de le faire rebondir....

Je n'eus pourtant guère le temps de lui faire la remarque ou de me maudire moi même pour mon incapacité à choisir entre l'indifférence (quitte à finir seul mais sans douleur) et l'espoir (quitte à être perpétuellement déçus par ceux à qui on tend la main) que nous fumes accueillis pas des "amis" de mon nouveau compagnon. Enfin, ami, ami.... Ce fut vite dit. Qu'avait-il encore bien pu faire pour s'attirer d'autre foudre ?! La première chose qui me vient à l'esprit fut sans doute le fait qu'il avait tenter de séduire leurs femmes.... et peut être y était-il parvenu....

J'avais tendu une main pour le soulever hors du gouffre de ses parents, je n'allais pas non plus le sauver de tout, surtout si il était peut-être coupable. Je ne comptais pas lever le petit doigts pour l'aider cette fois, surtout sans connaissance de cause, mais Haka ne fut pas de cet avis. Quand l'autre garda sa prise sur Hériberto malgré Lisa, Haka agita les nageoires avant de lever la tête et envoyer sans sommation un bon pistolet à eau sur la face de l'agresseur. Nul doute qu'il appréciait pas qu'on ose menacer la petite bête à plume jaune.

"Haka!"

Hypotrempe continua a agiter ses nageoire pourtant, cherchant à se montrer menaçant bien que petit et mignon, il ne l'était guère malgré ses efforts. Galantine, pour sa part, se cacha un peu plus dans mes bras, redoutant surement que cela s’envenime et ne lui cause encore des tracas sur ces beaux poils soyeux.

La destinée,

cruelle blagueuse...

PV Vakaris Hamra
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Le pistolet à eau, bien que dirigé sur son agresseur, fit l’effet d’une douche froide à Hériberto. Quelques soient les ennuis qu’il s’était attiré malgré lui, ils ne concernaient en rien son bienfaiteur et ses pokemons. Et les regards noirs vers le pokemon eau et son maître n’auguraient rien de bon. Il devait intervenir, régler cela avant que ça ne dégénère. Régler cela avant que la seule main tendue qu’on lui ait offerte ne disparaisse...
Il était temps de rassembler ses dernières forces et de faire usage des talents de Skalos, car c’était bien la seule chose qu’il lui restait de cette famille qui l’avait rejeté. Il pourrait même essayer de leur faire regretter de l’avoir banni, mais il était encore trop tôt pour espérer un tel exploit. Pour l’instant, il fallait se sortir de ce mauvais pas et saisir les occasions qu’on lui donnait. Lisa avait, comme toujours, parfaitement joué son rôle. Elle avait temporisé et donné à l’Hypotrempe une raison d’intervenir. À eux deux, ils donnaient le courage nécessaire pour la suite à Hériberto.

D’une voix presque aussi assurée que dans ses bons jours, l’expatrié redressa les épaules et releva le menton. Même s’il n’était pas convaincu en son fort intérieur, il devait en avoir l’air autant que possible s’il voulait que ça fonctionne. Cependant, hors de question de mettre de la condescendance dans ses paroles. Il devait calmer ses opposants, pas leur donner une raison de le frapper.

Messieurs, ne blâmez pas mes compagnons, ils s’offensent simplement d’une injustice que l’on va essayer d’éclaircir ensemble.

Qu’avaient-ils dit ? Qu’ils l’avaient suivi jusqu’à la maison familiale, et qu’il s’était moqué d’eux... Ils ne parlaient clairement pas de lui mais il allait falloir les en convaincre. L’autre en face, rouge de colère, avait reculé sous l’assaut aquatique mais semblait prêt à en venir aux mains. Hériberto ne lui laissa pas le temps d’argumenter, ni à ses collègues. Les prendre de court était la seule solution.

Je ne vous tiendrai pas rigueur de ce malentendu, cela arrive même aux meilleurs. Vous prétendez m’avoir poursuivi jusqu’ici, mais voyez bien que je ne cherche pas à fuir et qu’il aurait été stupide de me cacher au seul endroit où vous pouviez me chercher.

Une bouche ouverte en signe de protestation imminente et l’ancien soldat enchaîna en faisant mine de ne pas l’avoir remarqué.

De plus !, je ne vois pas pourquoi je vous aurais cherché querelle vu ma condition actuelle. J’ai payé ma dette à mon pays en trimant chaque jour pour sa reconstruction. Je n’ai pas bronché sous les reproches, les regards et les cailloux. Je ne pense pas m’être plaint ou avoir insulté qui que ce soit depuis et je n’en aurais certainement pas eu la force.

Tous commençaient à réfléchir. Pour une fois, c’était bien la vérité qui allait être son meilleur allié, car il avait été irréprochable depuis son renvoi de l’armée, et malgré le mépris général, on ne pouvait pas lui enlever ça. Cela dit, ils n’étaient pas encore tous convaincus, ils avaient vraiment dû voir quelques chose, mais Héri en était sûr, ce n’était pas lui. Et on ne pouvait pas leur en vouloir d’avoir de vieilles méfiances à son égard. Toute la manœuvre allait donc se jouer maintenant.

Je ne doute pas de votre bonne foi, tout le monde peut être trompé par un subterfuge. Croyez bien que je suis désolé d’être la cible d’une telle machinerie. J’aurais bien fait un geste pour vous dédommager de peu importe ce que vous avez subi, mais je crains d’être déshérité et complètement fauché...

Il ne s’attendait pas à des excuses ou à de la compassion, mais le résultat était satisfaisant. Une sorte d’acceptation de ceux qui savaient qu’ils ne gagneraient rien de plus.

Admettons que c’était pas toi, il vaudrait mieux que ça se reproduise pas !

Tu devrais disparaître avant que nos poings nous démangent Berto...

C’est prévu messieurs.

Se tournant vers son bienfaiteur, Hériberto hocha la tête pour signaler qu’il était prêt à partir, et plutôt deux fois qu’une. Ses autres pokemons, restés en retrait pendant l’histoire, s’approchèrent discrètement, pressés eux aussi de s’en aller d’ici. Héri était rassuré de ne pas avoir eu à les faire combattre pour sauver sa peau. Ils étaient aussi faibles que lui après des semaines de travaux et n’étaient pas responsables de la mauvaise réputation de leur humain...
Et plus encore, il était soulagé de ne pas avoir mis son sauveur dans une mauvaise posture, ç’aurait été bien mal remercier son geste généreux...

feat. &

HRP:

Je crus bien que cela allait finir avec les poings et cela ne m'enchantait guère. Je n'étais pas ce genre de personne qui avait des bras musclés dans le marbre bien que mes différentes expéditions pour trouver des plantes m'aient quand même laissé un corps un minimum dessiné. Je pensais pas non plus avoir l'avantage en vitesse. A la limite, Caprice serait peut-être ma seule chance de finir sans un nez en sang et des os cassés?

Mais contre toute attente, ce fut Hériberto qui arrangea le jeu à sa manière, retrouvant un peu d'assurance pour nous éloigné des ennuis. D'un quiproquos, d'une mauvaise blague, d'une possible vile vengeance... Peu importe le pourquoi du comment, il arriva à s'excuser suffisamment pour qu'on nous laisse nous éloigner sans finir en hachis. Je n'en demandais pas plus et suivis le chemin, Galantine rassurée dans mes bras alors que dans son sac d'eau, Haka dansait joyeusement pour fêter se bon dénouement avec la Plummeline.

"Vous êtes bien mieux quand vous relevez la tête que quand vous déprimez, Berto ~"

Berto, je trouvais que c'était un surnom sympa, mieux que "bart" comme il s'était présenté au bordel ou qu'Heriberto qui était trop long.

HRP:

La destinée,

cruelle blagueuse...

PV Vakaris Hamra
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Finalement, cette altercation lui servit de choc électrique : cette chute interminable qui avait été la sienne ces dernières semaines, était finie. Il avait touché le fond, et dans l'obscurité, on lui avait tendu la main. Pas une main manipulatrice comme auraient pu le faire sa famille, mais une main bienfaitrice, un guide vers la lumière. N'était-ce pas ce dont il avait souvent rêvé ? Ne plus avoir à se soumettre aux désirs cariéristes de ses parents, ne plus avoir à obéir à un commandement qui ne récompensait que les actes plutôt que l'esprit ? Ne plus avoir à jouer un rôle qui ne l'effaçait et dans lequel il échouait la plupart du temps ?
Maintenant, il pouvait bien faire tout ce qu'il voulait ! Bon, il devait tout de même éviter Vénovos et quelques endroits à Kuni, Mitka et peut-être Kashaï dans le doute, mais en changeant un peu d'apparence et de nom, il ne risquait pas de tomber sur grand monde de compromettant... Heureusement, son frère avait quitté Enogen pour revenir à Kuni, mais au cas où, il resterait vigiler pour ne pas le croiser...
On lui offrait un nouveau départ, en homme libre. Vaka... Monsieur Hamra avait dit sa mère ? Peu importait son genre, il lui devait beaucoup. Et même si l'idée de se retrouver à nouveau sous les ordres de quelqu'un aurait dû l'irriter, il suivrait volontiers cet homme. Au moins, c'était son choix.

Néanmoins, son sauveur avait raison, il n'avait pas dû donner une bonne impression de lui lors de ces retrouvailles. Rien n'était comparable à leur rencontre cela dit. Monsieur Hamra était Vaka... et Héri était plein de confiance et d'envies. Ce qui n'avait pas l'air d'avoir gêné le sakaien. Mais il lui devait de se montrer sous un meilleur jour.
Cependant « Berto » le fit réfléchir un instant. C'était à l'origine le surnom que lui donnaient les enfants de son quartier quand ils voulaient l'embêter, il en gardait un mauvais souvenir de base, d'autant que le colifichet le suivait encore aujourd'hui qu'ils étaient tous adultes. Mais dit sans mépris, cela sonnait déjà mieux. Et en soit, il avait échoué à être le Hériberto de ses parents et le Bart qu'il tentait d'être dans sa soif égoïste... Berto le ramenait à l'enfant qui prenait soin de Lisa et qui fuyait les ennuis et la maison familiale.
Soit.

Maintenant qu'ils s'éloignaient de ces mauvaises rencontres, Hériberto était bien plus détendu, comme si un poids avait disparu de ses épaules.

Va pour Berto, et vous ? Quel est votre prénom finalement ?  Vaka...

Osait-il une taquinerie ! L'humeur n'était pas encore pleinement revenue, il allait falloir un peu de temps pour qu'Hériberto lui-même retrouve qui il était, mais il pouvait bien garder l'humour.

Il me faut au moins votre prénom pour partager ce lit d'auberge...

feat.

HRP:

Partager ce lit d'auberge.... Mince avec cette altercation j'avais presque oublié qu'en effet j'avais prévu qu'une chambre, qu'un lit, et que mes finances que j'avais emporté avec moi ne me permettait pas d'en prendre une seconde! Il ne l'avais pas vu, mais pour avoir déjà dormi dedans, je pouvais certifier qu'on sera incapable d'y tenir à deux à moins d'être l'un sur l'autre.

Pourquoi c'est à se moment là que je repense au baiser à Sakaï.... Aucune idée mais je toussote un peu de gêne en rougissant légèrement. Je me maudit encore d'avoir accepter ce "service".

"Vakaris. Vakaris Hamra, mais Vaka me convient aussi. C'est plus court donc plus facile à retenir."


Plongeant mon nez dans la douce fourrure de Galantine comme si elle pouvait me servir de mur contre les souvenirs ou je l'avais laisser en plan, les yeux bandés, dans la chambre d'un bordel, je rajoutais.

"Pour le lit... Il est aussi grand que le bocal de mon Hypotrempe et aussi confortable qu'un dos de Gravalanche. On dormirait mieux l'un sur l'autre que dessus... Enfin bref, vous avez faim ? Allons nous installer et manger un bout pou discuter de la suite."

La suite... Je parlais bien sur du trajet a prendre pour rentrer, surtout que je voulais faire un détour pour récupérer quelques ingrédients.



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Bon continuons à l'auberge avec Camille xD