La naïveté s'évanouit peu à peu [PV Ceriza][TERMINE]

La naïveté s'évanouit peu à peu
PV Ceriza Shalos
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Kira était sortie du canyon depuis un moment et traversait la savane le plus discrètement possible pour esquiver tout pokemon dangereux. Ce n’était pas dans ses plans de départ, mais avec les aléas de son expédition, elle s’était retrouvée à cours de presque tout et le plus près était Orion.
C’est donc épuisés et affamés qu’elle et ses pokemons arrivèrent enfin devant la ville d’Orion, dans l’optique de se ravitailler. Elle avait entendu parler de la réputation de cette ville, même si on y forgeait les écus de tout Ekoe, elle était mal famée et en proie à la fourberie. Mais ce qu’elle savait venait de son père et de quelques rumeurs de Chevropolis, de personnes qui n’y avaient sûrement jamais mis les pieds, alors elle ne savait pas s’ils avaient raisons ou tords.

De toute façon, elle n’avait pas le choix, alors elle rentra dans la ville, résignée, méfiante mais optimiste. Ou plutôt ce grand village. Qui aurait cru que la fabrication des écus se faisant dans une telle sobriété. Elle admira les maisons, observa les habitants flâner en toute simplicité, et fut étonnée de ne voir que des boutiques d’intérieur, aucune étale dans les rues. Peut-être n’avait-elle pas emprunté les ruelles où il y en avait.
En tant que forgeronne, elle aurait voulu visiter les forges à écus. Pas forcément y travailler, elle trouvait plus intéressant de forger des outils et des armes diverses que toujours des pièces, mais leurs forges devaient être bien plus perfectionnées que la sienne et elle était intriguée de voir comment ils s’y prenaient pour fabriquer autant de pièces identiques. Lorsqu’elle passa devant la fabrique d’écus, elle renonça à l’idée d’une visite. Elle aurait pu être discrète, sans les dizaines de gardes qui l’encadraient. Les visites n’étaient sûrement pas leur principale préoccupation, logique, vu qu’ils fabriquaient l’argent de tout Ekoe.

Un peu déçue, elle passa son chemin, en quête d’un magasin de nourriture. Kiper et Eros la collaient presque, peu rassurés, captant des regards les suivant dans l’ombre. Mais face à la bonne humeur de leur maîtresse et l’eau à la bouche rien que de penser à manger, ils ne dirent rien de leurs appréhensions, sûrement que ces gens étaient simplement curieux ou méfiants de voir le trio d’inconnus.
Kiper signala d’un jappement une odeur délicieuse qui s’échappait d’un boutique dans une ruelle un peu plus loin, Kira sauta de joie et s’approcha, avant de déchanter un peu. « Interdit aux Pokemon ». Elle ne se séparait jamais de Kiper depuis ses sept ans. La moindre séparation l’angoissait au plus haut point, mais avant d’être paralysée par ses anciennes peurs, elle se conforta dans l’idée qu’elle ne craignait rien en ville.

Ce n’est que pour quelques minutes, le temps d’acheter de la nourriture. Je vous mets dans vos Captis ball, comme ça on est sûrs de ne pas être séparés, et je vous ressors dès que j’ai fini, ok ?

Elle sourit du mieux qu’elle put à ses deux amis, plus pour se rassurer elle-même, et les rentra dans leurs captis ball, avec la même mine boudeuse qu’eux deux. Elle rangea les deux Balls dans son sac, et rentra dans le magasin en inspirant à fond.

Les odeurs étaient toutes plus alléchantes les unes que les autres. Tout était sous clé, ce qui étonna la jeune femme. Mais pourquoi pas, ils étaient prudents, si on ne tente pas le voleur, il n’y en a pas ! Zieutant toutes les étagères, elle trouva ce qu’elle cherchait parmi tous les produits qui s’offraient à ses yeux. Les fruits acides feraient plaisir à Kiper, et les croquettes aux épices à Eros, quant à elle, tout lui irait, mais le moins cher serait le mieux.
Kira chercha, mais ne vit aucun prix. Décidément, elle était perdue dans cette ville, elle était pourtant toujours à Ran, comme quoi, elle ne connaissait rien du monde. Elle se tourna vers le marchant qui la scrutait depuis un moment, comme pour la jauger. Il devait la trouver pitoyable, épuisée, couverte de poussière et d’égratignures, presque la bave aux lèvres tellement elle avait faim. Comme compléter le tableau, son ventre gargouilla bruyamment.

Bonjour, je ne vois pas les prix, combien coûteraient ces fruits, cette viande séchée et ces croquettes s’il vous plaît ?

Kira écarquilla les yeux en entendant les prix. Effectivement, il valait mieux ne pas les afficher, elle aurait pris peur rien qu’en les voyant. Mais elle n’avait pas le choix, il n’avait pas l’air du genre à lui indiquer un magasin moins cher, et il fallait vraiment qu’elle achète à manger.
Elle essaya de minauder et de négocier, aussi douée que sa mère l’était, elle ressortit avec un petit sac en papier contenant trois fruits, une petite portion de granulés nature pour pokemon et un morceau de viande séché rachitique. Déçue par elle-même mais aussi par cette expérience, elle se rendit compte que cette petite ville était bien moins charmante qu’elle n’en avait l’air. Et elle n’était pas au bout de ses peines.

Dépitée par le contenu de son sachet, elle fit quelques pas en imaginant la tête de ses amis quand ils verraient leur repas. A peine relevait-elle les yeux, que trois hommes apparurent de la ruelle adjacente et l’encerclèrent avec nonchalance. Elle n’avait pas ressorti ses pokemons et la peur commença à la gagner, elle était seule face à eux. Mais ils n’avaient peut-être pas de mauvaises intentions après tout !
Celui qui lui faisait face s’exprima d’un ton mielleux, un bandeau cachait la moitié de son visage.

Dis donc, t’as les moyens pour acheter tout ça ! On pourrait peut-être... partager en échange d’une escorte dans notre petite ville, les rues ne sont pas sûres tu sais...

Kira se crispa sur son sachet, ce n’était déjà pas grand-chose, elle ne pouvait pas se permettre d’en céder une miette.

Désolé, j’ai à peine assez pour mes pokemons et moi, nous devons rentrer, mais merci, nous ne restons pas longtemps, nous ne faisons que passer, ça ira.

Elle espérait encore qu’ils auraient de bonnes intentions, et la laisserait partir avec ses maigres provisions. Elle commença à avancer pour contourner le jeune homme, mais il lui barra la route et insista, à quelques centimètres de son oreille, il la dominait d’une tête.

Tu risques vraiment de ne pas sortir de cette ville en un seul morceau sans notre protection, donne-moi juste ça et on s’en charge.

Surprise, le sac lui échappa mais elle tenta de le rattraper, vite interrompue par les deux collègues du parleur. Celui-ci regardait dans le sachet, en sortit une orange et la jeta à Kira.

Non ! Rendez-moi tout, je l’ai acheté et je n’ai pas besoin de vous !

On dirait pas, on est les gentils et tu ne peux même pas te défendre, heureusement que tu es tombée sur nous !

Ils éclatèrent tous les trois de rire et les deux balourds bousculèrent Kira qui recula, impuissante. Que pouvait-elle faire seule face à eux trois, la ruelle était déserte, le marchand ne semblait pas se manifester. Elle n’avait que son couteau et ses pokemons, bien rangés dans son sac. Reprenant un air sérieux et intéressé, le parleur reprit.

Au fait, t’as quoi comme pokemon ?

Non, hors de question. Kira resserra les sangles de son sac, recula de quelques pas et sortit son couteau, prête à se battre. Elle n’aurait jamais le temps de sortir les captis ball, mais personne ne lui prendrait ses amis, sa famille. Elle était maintenant convaincue de leurs intentions, et elles étaient mauvaises. Leurs sourires s’effacèrent devant l’air déterminé et furieux de la rouquine. Loin de la surestimer, ils n’avaient clairement plus envie de la jouer à la rigolade avec le couteau qu’elle venait de dégainer.

Musique épique de sauvetage en fond je vous prie.

Coooolombeau !

L’oiseau symbole de la paix survolent les malandrins et commencent à battre frénétiquement des ailes, créant des lames d’air pour que les voleurs reculent. L’oiseau se pose ensuite sur le sol, devant la demoiselle en détresse, indiquant rien qu’avec son regard que cette jeune fille était sous sa protection. Et que le premier qui approchait allait subtilement apprendre à voler.

Au mauvais endroit, au mauvais moment, n’est-ce pas messieurs ?

Herbizarre !

Telle une grande dame dans un salon de mondanité, Ceriza était rentré dans la ruelle avec le plus grand calme du monde, Anthurium à ses côtés. Elle était entrée par le côté opposé où se trouvait la jeune fille en détresse et à part son pokémon, il n’y avait personne qui l’accompagnait. Soudain, des grincements de lame qui s'entrechoquent se firent entendre, devant faire saigner les tympans de tout le public, mais la Cheffe de Mido était sereine. Elle replaça une mèche de cheveux derrière son oreille d’un geste délicat avant de reprendre.

Me tromperais-je en affirmant que vous êtes en train de voler ET de faire des menaces ? Et vu vos comportements, je pense que vous êtes familiers de ce genre de petits larcins.

Vous avez sans doute une longue liste de petits crimes de bas étage qui vous ferait rester au frais un moment.

L’Herbizarre grattait le sol, l’air peu commode. Depuis les événements du Grand conseil, l’ensemble des pokémons de Ceriza s’était endurcis et voyait le monde plus durement. Et il faut dire qu’il subissait un entraînement très efficace qui les rendait beaucoup plus fort en combat.

Je peux vous proposer la méthode diplomatique : vous vous rendez sans faire d’histoire et je vous offre même le voyage jusqu’à la prison d’Orion…

Mais bon, Ceriza connaissait suffisamment cette ville pour savoir que c’était voué à l’échec. On pouvait se demander pourquoi la Cheffe de Mido était toute seule, mais ce ne serait pas drôle de présenter tout le contexte. On expliquera juste que le Colombeau survolait tranquillement les alentours et qu’il était tombé sur la scène décrite plus tôt.

Ou… La manière forte.

Insécateuuuuur !

Les grincements se font de nouveau entendre. Des petits “Insécateurs” se faisait entendre dans la ruelle et une ombre rapide se déplaçait dans la ruelle, sur les murs, au sol, trop rapide pour être suivi et pourtant, il frôlait tout ce beau petit monde sans jamais se faire voir. Il y a pas à dire : la capacité Hâte avait quelque chose de très captivant, en plus d’être très utile. Lui aussi, avait bénéficié d’un entraînement rigoureux, en plus de celui qu’il s’infligeait tout seul.

Le résultat est sensiblement le même, mais j’invoquerais la légitime défense si vous vous montrez peu coopératif. Et… certains de mes alliés pokémons ont tendance à être trop…

Comment dire…

Herbizarre ?

Oui. C’est ça. Passionné. C’est le mot juste.

Et ça peut vous causer quelques bleus, dans le meilleur des cas.

Colombeau ! Beau !

L’oiseau exigeait également que les malandrins rendent les affaires voler. Ceriza laissa le suspense s’installer un moment pour faire monter la tension, semblant parfaitement maîtriser la situation (ou en étant totalement inconsciente, à vous de voir) avant de reprendre.

Alors, messieurs ? Que fait-on ?

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PV Ceriza Shalos
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Kira s’attendait au pire, elle voyait bien qu’ils ne s’amusaient pas de voir le couteau dégainé, symbole de sa rébellion. Elle se repassait les échanges qu’elle avait eus avec son père et quelques clients pour tester les armes qu’ils forgeaient. Quelques bases dans des conditions bien moins dramatiques. Elle espérait que cela suffirait, elle espérait que son visage déterminé suffirait à donner l’illusion d’être à la haute. Ou qu’un miracle apparaisse de nulle part pour faire disparaître cette situation affreusement tendue.
Les nerfs à vifs, la ranine sursauta quand un oiseau jaillit entre les toits. Pendant un bref instant, elle douta, ses prières n’avaient pas été entendues autrefois, pourquoi en serait-il autrement aujourd’hui ? Elle n’avait toujours pu compter que sur son optimisme. Mais non, le colombeau, comme il l’avait hurlé en arrivant, fit reculer les trois bandits et se posa devant elle, comme un rempart salvateur venu du ciel. Les miracles existeraient alors ? Elle voulait le croire pour cette fois, c’était sa seule chance.

La femme qui se présenta alors coupa le souffle de la rouquine. D’une noblesse que Kira n’avait jamais croisé, le pas assuré, comme si tout cela était normal, elle avançait en illuminant la scène. Elle semblait être en terrain conquis, tout paraissait insignifiant face à tant de charisme. Elle était calme et totalement à l’aise, ce qui finit d’entrouvrir la bouche de Kira, subjuguée.
Figée avec son couteau à la main qui se montrait bien inutile tout à coup, elle observa la scène qui se déroulait devant elle, comme spectatrice d’un fait irréel. Elle allait peut-être se réveiller dans le canyon, assommée par le soleil.

Des mouvements rapides et verts, impossibles à distinguer, accompagnés d’un bruit strident désagréable. La majestueuse inconnue dénonçait avec grâce les méfaits des trois hommes, pas impressionnée un seul instant. Ses pokemons étaient forts, évolués pour certains, leur niveau dépassait largement ceux de Kira. Elle avait forcément l’avantage, il ne pouvait en être autrement. Elle se permettait même de les menacer, eux dont les visages se tordaient entre la colère et la crainte maintenant qu’ils avaient un véritable adversaire face à eux.
Adversaire ? Est-ce qu’on pourrait vraiment parler de combat si l’un des deux partis se faisait écraser avec dédain et facilité ?

La femme charismatique semblait jouer avec les brigands, leur proposant de choisir leur façon d’atterrir en prison. Son équipe pokemon n’était pas « impressionnante », elle était juste ahurissante et effrayante, Kira était ravie de les avoir de son côté. Malgré les faux-semblants de cette ville, Kira pouvait douter des bonnes intentions de tout le monde mais pas de cette femme. Quoique vu l’ampleur de la scène, elle serait en train d’halluciner que ce serait plus probable, mais le cerveau de la rouquine préférait accepter l’idée d’une sauveuse divine.

Les trois voleurs hésitaient, comment faisaient-ils ?! Allaient-ils réellement tenter de s’en prendre à pareil adversaire, ses seules paroles pouvaient désarmer, et ses pokemons seraient sans doute capable de bien pire. Même si entre les deux, Kira se demanda si ce n’était pas elle la plus dangereuse.
Clairement, les trois n’avaient pas la même fierté. Les deux balourds commencèrent à reculer vers la ruelle d’où ils venaient, laissant leur meneur face à l’adversaire. Le leader, visiblement inconscient, dégaina ses armes et se mit en position de combat, riant nerveusement et tremblant de rage et sûrement de terreur.

Bande de lâches ! Venez m’aider ! Vous allez pas fuir devant deux gonzesses, un pigeon, une fleur et un machin vert !

Il avait craché ces mots avec mépris, et Kira se dit qu’il allait mourir comme ça. Voler en éclat après tant d’impertinence. Que l’univers lui-même allait le faire disparaître pour avoir osé insulter sa sauveuse. Elle retint son souffle, le temps ralentit, s’étira, retint son souffle lui aussi en attendant la réaction de la divine apparition.

La diplomatie avait finalement fait 65% du travail. C’était pas mal, quand on y pense. Le dernier bandit qui se tenait devant Ceriza ne faisait pas le fier. Il essayait de se donner du courage, mais à quoi pouvait-il se raccrocher quand il n’avait plus rien, même pas sa propre confiance. Cependant, il aurait mieux fait de ne rien dire : ses paroles avaient irrité la patience de la Cheffe de Mido

...

Aurais-je rêvé ou vous étiez en train d’insulter mon équipe et moi-même ?!

Jian, l’insécateur, fit son apparition et son expression était sadique. Quand sa maîtresse était contrariée, il avait beaucoup plus de liberté d’action et il avait prié Arceus pour que les bandits fassent le mauvais choix. Son choix avait été exaucés par Jirachi lui-même.

Il pousse de nouveau un cri strident, cette fois pour désorienter son adversaire. Il donne ensuite un violent coup de patte dans le ventre de sa victime, le poussant violemment contre le mur et en quelques coups de lames il désarma le bandit et s’apprêtait à lui trancher la tête. Vraiment. Cela se voyait dans son regard.

Ayez l’intelligence d’invoquer votre droit de silence jusqu’à la prison.
C’est un conseil d’ami !

Le Colombeau gronda après l’Insécateur, lui signifiant qu’il en avait assez fait et que Ceriza ne voulait pas la mort de ce minable. La cheffe de Mido passa tranquillement à côté de la scène de violence, caressant la tête de l’insécateur qui se contenta d’un autre coup de patte dans les côtes pour que l’homme ne puisse plus bouger.

En s’approchant de la jeune rescapée, Autan s’envole et se pose gracieusement sur son épaule. Et avec le plus charmant des sourires, Ceriza tendit sa main pour aider la fille rousse à se relever et surtout, à lui donner un peu de réconfort. Ce genre d'événement pouvait être traumatisant, même si le pire n’était pas arrivée.

Pardonnez mon excès de colère, les imbéciles malpolis m’irritent rapidement.

Mais le plus important…

Comment vous sentez-vous ? Êtes-vous blessé ?
Je peux vous emmener voir un guérisseur si vous le souhaitez.

Ceriza ?

La Cheffe de Mido relève la tête et voit sa fiancée accompagnée de son Lougaroc de forme Crépusculaire au bout de la ruelle. Il ne fallait même une minute pour que cette dernière vienne la rejoindre, observant la scène au passage.

Je suppose que les deux idiots qui couraient comme des fous… J’ai bien fait de les arrêter ?

Ah, c’est pour ça que je vous aime, ma Némélios.
Non seulement vous êtes forte, mais aussi belle et intelligente.

J’ai vraiment de la chance.

...

Ildra toussa légèrement pour tenter vainement de dissimuler sa gêne. Devant d’autres personnes elle était toujours mal à l’aise lorsque sa charmante compagne la complimentait à l’excès.

Heum…
Sinon c’est pas bien de me fausser compagnie et de fausser compagnie aux gardes...

Je pense qu’il faudrait aider notre jeune amie.

Ces malandrins la menaçaient et j’ai peur d’être arrivée trop tard.

Par Celebi !
Est-ce que ça va ?! Vous voulez qu’on vous emmène voir un guérisseur ?!

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PV Ceriza Shalos
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Pas d’explosion céleste, dommage, ç’aurait été mérité. Mais le bandit eut la correction qu’il méritait. Visiblement sa sauveuse n’était pas du genre à se laisser insulter, l’Insécateur qui apparut - c’était donc lui qui leur courrait autour si vite qu’il en était presque invisible - plaqua, désarma et assomma le brigand en une fraction de seconde.
Kira était vraiment ravie que cette équipe soit là pour l’aider, et pas l’inverse. La scène n’en restait pas moins violente, même si c’était mérité et salvateur, la rouquine se surprit à n’éprouver aucune compassion. Etait-ce parce qu’elle s’était sentie seule et vulnérable sans ses pokemons, redevenue une gamine sans défense et perdue ? Elle secoua la tête, préférant arrêter ses réflexions avant qu’elles ne lui fassent remonter de mauvais souvenirs, qu’elle tâchait d’oublier depuis longtemps.

Le Colombeau se posa sur son épaule tout en douceur, enfin un oiseau qui ne l’agressait pas sans le vouloir, elle lui sourit. Reprenant ses esprits, elle vit sa sauveuse lui tendre la main et hésita à s’en saisir. Comment oser salir une si belle dame ? Tant pis, ce serait encore plus impoli de refuser, elle l’attrapa et fut hissée sur ses pieds.
Kira fut surprise d’être la destinataire d’excuses et mit un temps à intégrer qu’on s’inquiétait pour elle. C’était déjà beaucoup de l’avoir sorti de ce mauvais pas, mais prendre le temps de s’inquiéter de son état pour une dame sûrement importante, c’était incroyable.
Une rousse en armure débarqua, laissant à Kira le temps de s’inspecter. Elles semblaient être ensembles, et sa sauveuse s’amusait à tourmenter la guerrière, Kira en aurait ri si elle n’avait pas eu peur d’offenser les deux femmes.

Toute l’attention revint sur la jeune femme, qui n’avait pas trouvé de blessure particulière, les trois brigands ne l’avaient pas vraiment blessé, les deux brutes l’avaient seulement bousculé. Mais elle pouvait comprendre la confusion, elle était couverte de sable et de crasse, les joues un peu creusées par la faim et la fatigue, des cernes sous les yeux, et des égratignures un peu partout.

Non non, tout va bien, ils ne m’ont rien fait de mal, seulement volés mes achats. Je ne suis vraiment pas présentable pour des dames de votre stature, veuillez me pardonner, j’arrive seulement d’une expédition dans la savane qui a été longue et difficile, je n’ai pas eu le temps de me nettoyer...

Honteuse, elle baissa les yeux, les joues rougies de gêne. Elle ne savait même pas si sa politesse, qu’elle avait acquise au contact des majordomes et des écuyers, suffisait pour la noblesse qu’elle avait face à elle. Ses vêtements étaient en piteux état, elle n’osait pas imaginer la scène qu’elle offrait, sûrement avait-elle l’air d’une mendiante.
Elle rêva de s’éclipser, de sortir ses pokemons qui lui redonneraient de l’assurance et qui devaient s’inquiéter, de ramasser ses victuailles et de les manger. Son ventre gargouilla bruyamment pour confirmer cette dernière idée. Mais parviendrait-elle à ressortir de cette ville en un seul morceau sans sa sauveuse ? Le paisible village s’était révélé être un piège pour quelqu’un de faible comme elle, et après la peur qu’elle avait eu de perdre ses pokemons, elle détestait l’idée de se retrouver seule à nouveau.
Quoiqu’elle devait encore remercier sa sauveuse, et réflexion faite, elle n’avait pas grand-chose à lui offrir. Ses maigres provisions ne suffiraient certainement pas, et hors de question de lui proposer une marchandise bas de gamme. Une idée lui vint, la seule qui pouvait peut-être suffire. Elle mit un genou en terre devant la grande dame et tâcha d’employer son meilleur vocabulaire.

Madame, je vous dois la vie, je vous suis énormément reconnaissante de m’avoir sauvé et je vous suis redevable. Vous pouvez exiger n’importe quoi de ma personne. Sachez que je suis forgeronne et que je suis à votre service si vous considérez que je peux vous être utile d’une quelque façon.

Kira fixait ses pieds, de peur de voir apparaître du dédain ou de la moquerie sur ce beau visage. Après tout, elle n’avait aucune idée d’à qui elle avait affaire, et sa proposition devait paraître dérisoire à une dame qui pouvait sûrement tout avoir. Elle ne savait donc pas dans quoi elle s’engageait, mais elle espérait que la bienveillance dont elle avait été témoin serait toujours là quand elle relèverait les yeux.

Le sourire toujours aussi doux et bienveillant, Ceriza aida la jeune femme à se lever et commença à l’examiner. Après examen plus approfondie, la pauvre était juste éprouvé par un long voyage. La Cheffe de Mido poussa un discret soupir de soulagement avant d’afficher un air amusée. Elle savait que la rousse lui était reconnaissante, mais Ceriza était au service du peuple. C’était normal qu’elle donne un petit Coup d’Main quand elle le pouvait et avec ses alliés pokémons, c’était devenu chose aisée.

Elle s’apprêtait lorsque l’estomac de la jeune fille se met à gargouiller. Toutes ces émotions, ça devait creuser l’estomac, mais toujours pas le temps d’en placer une. Voilà que la rousse est par terre et propose ses services pour la remercier. En entendant le métier, l’ancienne Cheffe d’Escorte semblait intéressée.

... Je ne dirais pas non à une épée d'apparat moi.

Ildra !

La fiancée hausse les épaules en mode “j’ai le droit de demander” avant que Ceriza ne pause à son tour un genou à terre. Elle glisse délicatement sa main sous le menton de la jeune fille pour le relever doucement afin qu’elle puisse plonger son regard rubis dans le sien.

Vous ne me devez rien. Sincèrement.
Avoir pu arriver à temps et vous porter assistance est ma récompense. Je n’ai point besoin de plus.

Les gardes arrivèrent pile à ce moment-là et quelques paroles d’Ildra suffirent pour qu’ils embarquent le dernier bandit. Avant, quand Ceriza n’était qu’Emissaire et qu’elle se trouvait au bon endroit au bon moment, elle allait toujours au Tribunal pour rendre justice. Avec son statut, peut-être qu’une simple lettre suffirait ? Sans doute.
Espérons-le, malheureusement, elle n’aurait pas le temps d’attendre que la procédure se fasse. Elle avait des obligations désormais.

Néanmoins, je ne peux vous laisser repartir dans cet état, surtout après ce genre d’accident.

Accepteriez-vous mon hospitalité pour le reste de la journée ? Vous pourrez vous nettoyer, vous reposer et, si l’envie vous dit, partager un repas avec ma fiancée et moi-même ?

Ildra croisa les bras en regardant la scène. Elle adorait quand Ceriza pouvait se montrer généreuse de cette manière. Sur la scène politique, elle était impitoyable, mais quand elle avait l’occasion de suivre ces idéaux, elle était douce comme un Wattouat.

Vous devriez accepter. Elle ne vous le montrera pas en cas de refus, mais je vais l’avoir sur le dos toute l’après-midi à se demander pourquoi vous avez dit non, sans trouver de réponse possible.

Han, regardez-moi cette ingrate !

Et vous, vous ne rêvez que d’une chose, parler de ferronnerie tout le reste de la journée.

...

Oui. Un peu. Je suis admirative du travail manuel.

Ne l’écoutez pas. Vous êtes libre de vos choix.

Colombeau !

En plus, Autan a l’air de vous apprécier. Cela lui ferait très plaisir que vous partagiez un peu notre compagnie.
Pour information, nous nous sommes installée à l’extérieur de la ville.

Cela dit, ce n’est pas le grand luxe… Je comprends que cela puisse refroidir mais je préfère la sécurité au confort…

Orion était trop mal réputé pour que ses gardes acceptent qu'elle loge dans le village. Cela ne la dérangeait pas : le sommeil était important et il s'il fallait s'éloigner, et bien soit. Cependant, elle comprenait que ce n'était pas l'idéal pour tout le monde de faire du camping.

Je m'égare. Quel est votre choix ?

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PV Ceriza Shalos
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La rousse en armure sembla intéressée par sa proposition et Kira un brin de soulagement, elle avait donc réellement quelque chose à offrir en remerciement. Mais sa sauveuse ne sembla pas d’accord. La jeune femme sursauta au contact de la main si douce qui releva son menton, la mettant nez à nez avec les yeux de sa bienfaitrice. Aussi beaux que les joyaux les plus purs qu’elle avait croisé dans sa vie, Kira en eut le souffle coupé.
La bienveillance dont elle avait été témoin était toujours là, et la douceur de ses paroles détendit la rouquine, elle avait face à elle la gentillesse incarnée. Pareil être existait donc. Ou bien elle était en train de divaguer dans le désert, à moitié morte, prise d’hallucination. Non, ce contact était bien trop réel.
Des gardes arrivèrent, sortant Kira de ses rêveries, ils embarquèrent le brigand, semblant obéir à ces dames. Mais qui étaient-elles pour avoir tant d’influence ?

La proposition de sa sauveuse fit rougir la ranine, certes cela lui faisait très envie, elle ne saurait dans quel ordre réaliser ces trois activités. D’abord la douche ou d’abord manger ? Dormir sous la douche en mangeant... Mais comment accepter, elle allait souiller les affaires de ces dames avec sa crasse, elle n’avait pas de vêtement de rechange propres, pas de quoi dédommager.
Non, elle avait été claire, elle ne voulait rien, de toute façon, Kira n’avait rien d’autre que ses compétences à offrir. Elle garda donc en tête l’épée d’apparat mentionnée par la rousse en armure. Celle-ci lui fit d’ailleurs la remarque de ne pas refuser, et la jeune femme ne put s’empêcher d’esquisser un sourire devant le spectacle des deux fiancées.
Si elle pouvait faire plaisir à l’une en venant simplement, et à la deuxième en parlant de son métier, elle serait ravie. Kira écarta toute crainte à sa sauveuse.

Je serais ravie d’accepter, si vous m’assurez que cela ne vous dérange pas. Vous devez avoir bien plus de confort qu’un parterre de sable, ne vous inquiétez pas. Je vous suis très reconnaissante madame, surtout n’hésitez pas si vous avez besoin de quoique ce soit.

Elle offrit son plus beau sourire de gratitude et se tournant vers la guerrière, elle compléta.

Je parlerais volontiers ferronnerie avec vous si vous le souhaitez.

Kira se sentait mieux, beaucoup mieux. Elle était tombée sur deux personnes formidables, agréables et loin des préjugés de la noblesse. Elles ne semblaient pas lui reprocher son aspect miteux et faisaient preuve de beaucoup de générosité.
Mais l’absence de ses pokemons la mettait toujours mal à l’aise, elle ne quittait jamais, au grand jamais Kiper, son Evoli, depuis ses sept ans. Elle hésita un instant, se dandina un peu puis céda, elle avait l’air de pouvoir s’exprimer assez librement avec ses bienfaitrices.

Puis-je me permettre de vous demander une dernière faveur ? ... Est-ce que vous m’autorisez à sortir mes pokemons ? Ils ne sont pas dangereux, je me sens juste un peu perdue sans eux...

Elle rougit un peu de sa faiblesse, sans eux elle n’était pas « un peu » perdue. Elle était complètement déboussolée. Le fait d’être en ville et d’avoir dû se préparer au combat, puis d’avoir été secouru par une femme d’une grande bonté, tout cela avait permis à Kira de ne pas céder à la panique, ses pokemons étaient dans son sac, dans leur Captis Ball, au plus près d’elle-même si elle ne les voyait pas.
Mais elle serait tout de même beaucoup plus sereine s’ils pouvaient l’accompagner physiquement. Puis elle pensa à leur état, ils étaient aussi sales et amochés qu’elle, elle allait définitivement salir l’espace privé de sa sauveuse. Mais au moins elle pourrait leur donner à manger et les rassurer, ils devaient craindre le pire d’être restés si longtemps enfermés dans leur Captis Ball.

Ceriza et Ildra offrirent un immense sourire lorsque la jeune femme accepta leur invitation. Et l’ancienne Cheffe d’Escorte ne cacha pas sa joie en apprenant qu’elles aillaient probablement parler d’armes à n’en plus savoir que dire. La Cheffe de Mido se releva et se tourna vers un garde en particulier qui portait un sac avec différentes aliments dedans. Vu qu’il était remplis à ras-bord, elle considèrait qu’elle en avait fini avec Orion. De toute façon, ce n’était qu’une halte avant de repartir pour Mido, Ceriza avait quartier libre (dans une des pires ville de Ran, mais quartier libre tout de même).

Soudain, la jeune femme semble hésitante. On aurait dit une enfant qui n’osait pas demander qu’on lui offre un bonbon. Ceriza s’apprêtait à lui demander si tout allait bien, mais voilà que la vérité sort nue : elle voulait l’autorisation de sortir ses pokémons.

Oh… Oh bien sûr !

Enfin, si vous pouvez patienter quelques minutes avant…

-

La Cheffe de Mido se tourne vers Jian. Celui-ci sent son regard et ne perd pas une seconde pour se présenter devant elle. Tous les autres, il pouvait les découper en rondelle rien que pour le plaisir de le faire, mais pour Ceriza, sa déesse à l’équivalent d’Arceus, il pouvait mettre sa fierté de côté pour un de ses sourires.
La demoiselle attrape doucement son menton, faisant décrocher la mâchoire du type Insecte qui semblait aux anges.

Bon garçon… Je ne vais pas tarder à te donner ta peau Métal je pense.

IIIIIInsécateeuuuur !

Je fais appel à toi toute à l’heure.

Le pokémon accepte de rentrer dans sa Captis Ball et on pouvait entendre un gros soupir de soulagement de la part de l’Herbizarre. Ildra croisa ses bras et donna quelques explications.

C’est bon, tu peux les faire sortir.

Jian est très bon au combat, mais c’est très difficile de l’habituer à de nouveaux pokémons.
Tes amis ne craignent plus rien maintenant.

Soudain, les yeux de Ceriza s’écarquillèrent et son souffle se coupa nette. Ildra haussa un sourcil, se demandant ce qui pouvait arriver à sa compagne.

Par Celebi ! Je suis impardonnable !

Ceriza s’avance de nouveau vers leur invité et baisse respectueusement la tête, l’air confuse. Sa fiancée ne comprenait toujours pas, mais elle savait qu’il fallait juste attendre.

Je ne nous ai point présenté !

... Oh, c’est tout ?

C’est tout ? C’est tout qu’elle me dit !

J’ai encore des choses à vous apprendre, ma Némélios.

C’est… C’est d’une impolitesse inexcusable. Je m’en veux d’avoir oublié !

Oh ma Feunard, vous savez…

Elle se tourne vers la jeune femme avec un sourire amusée.

Dîtes moi si je me trompe mon amie, mais si quelqu’un venait de me sortir d’un danger mortel, je ne lui en voudrais ABSOLUMENT pas d’oublier de se nommer durant l’action.

Bon, rattrapons les torts plutôt que de débattre sur la gravité de ma faute.

Ceriza baissa de nouveau respectueusement la tête avant d’afficher un sourire.

Je m’appelle Ceriza Shalos, Cheffe de Mido. Je vous présente ma fiancée.

Je m’appelle Ildra Bophor.
Enchanté.

Le Colombeau que vous voyez là est mon plus vieil ami et il se nomme Autan.

Colombeau.

Je vous présente Anthurium, un magnifique Herbizarre.

Herbi.

Et l’Insécateur se nomme Jian. C’est mon meilleur combattant, mais n’y voyez point d’impolitesse quand à son absence. Il n’est vraiment pas fait pour les mondanités.

J’ai encore d’autres amis à vous présenter, mais je préfère attendre qu’on soit sous ma tente.

Oui oui. La Cheffe de Mido venait de se présenter comme n'importe qui. C'est une attitude très Midoyenne qui pouvait un peu déconcerter la première fois.

PS : tu peux dire qu’après ta présentation, le groupe se dirige vers les tentes si tu manques de contenu ;)

La naïveté s'évanouit peu à peu.
PV Ceriza Shalos
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Sa sauveuse l’autorisa à sortir ses pokemons et Kira sentit ses épaules de décharger d’un poids immense rien qu’à l’idée de retrouver le confort rassurant d’avoir ses amis à ses côtés. Elle l’avait bien vu, sans eux elle était perdue, sans défense, et paniquée. Elle repensa à la question du brigand « Au fait, t’as quoi comme pokemon ? ». Elle frissonna de penser qu’elle aurait pu les perdre, se retrouver définitivement seule dans les ruelles dangereuses d’Orion, les savoir vendus et violentés par des bandits.
Elle commençait à ouvrir son sac, pressée de les revoir, mais sa sauveuse l’arrêta, et Kira se crispa. Elle avala sa salive, s’attendant au pire, mais non, elle devait seulement rentrer son Insécateur pour qu’il n’attaque pas ses pokemons ? Il était donc puissant, dangereux et peut-être incontrôlable ? Même pour une femme aussi charismatique et forte ? Et qui semblait tout pouvoir maîtriser ?
Incroyable, les pokemons étaient donc vraiment tous différents, avec un libre arbitre unique pour chacun, loin d’être simplement des serviteurs comme pouvaient penser certains. Ils avaient une vraie volonté individuelle, qu’il fallait gagner à sa cause ou orienter au mieux...
C’était perturbant de se dire que si un jour ses pokemons ne voulaient plus la suivre, ils pourraient s’en aller de leur propre chef, elle se retrouverait seule... Non, ils ne feraient jamais ça, pas ses amis... Elle souffla soulagée par cette idée.

Pendant que la femme rentrait son pokemon, Kira sortit les Captis Ball de Kiper et Eros, prête à les lancer dès que possible. Elle eut l’autorisation et allait les actionner, mais sa sauveuse s’exclama à nouveau, faisant sursauter la ranine. Elles ne s’étaient pas présentées, ça n’avait même pas sauté aux yeux de Kira. Elle voulait seulement sortir ses pokemons, retrouver sa confiance dont ils étaient les garants. Mais ce serait malpoli de la couper avec les effusions de ses amis soulagés de la revoir, qui prendraient peut-être peur en voyant des inconnus... Il manquerait plus qu’ils ne s’attaquent par inadvertance à sa bienfaitrice... Elle patienterait encore un peu...
Acquiesçant doucement à la guerrière, elle se dit que même si elles s’étaient présentées pendant le combat, elle n’aurait jamais retenue les informations, son cerveau tournait au ralenti. Elle écouta donc poliment, et faillit s’étouffer. Cheffe de Mido ?!

Sa fiancée elle avait compris, intéressée par une épée d’apparat et moins impressionnante que la « Cheffe de Mido », l’oiseau, sympathique et protecteur, le pokemon herbe qui ressemblait à un bulbizarre, un peu timide, et Jian, l’insécateur qu’elle avait bien assimilé. Si elle avait su face à qui elle était, elle serait sûrement restée un genou à terre... Maintenant il était trop tard, la cheffe l’avait déjà relevé deux fois et s’était fait comprendre sur l’inutilité de ce geste. Elle ne voulait pas de ses services et l’invitait dans sa tente « pas grand luxe » - ça restait à vérifier.
Kira rougit, tenta de s’incliner de la même manière, un peu bancale face à cette nouveauté. Elle se sentait petite et insignifiante, et en même temps, elle était perturbée d’être considérée comme une personne qu’on invite dans une tente de chef. Ils étaient tous comme ça à Mido ? Ou cette femme était vraiment une divinité qu’elle ne pouvait comprendre. Elle avait pourtant l’air d’avoir une vie comme « n’importe qui », une fiancée, des pokemons, des valeurs... les responsabilités de tout un peuple en plus. Elle se présenta en bredouillant.

Je m’appelle Kira Shikatiloni, de Chevropolis, simple forgeronne...

Se rappelant qu’elle pouvait sortir ses pokemons, elle actionna les Captis Ball avec un immense soulagement. Elle était enfin entourée de ses compagnons.

Et voici Kiper mon Evoli et Eros mon Cabriolaine, j’ai aussi un Magicarpe mais il serait inutile de le sortir dans un lieu pareil...

Les deux pokemons se jetèrent presque sur Kira, fous de joie, puis toisèrent les inconnus, il fallait mettre les choses au clair le plus vite possible.

Mes loulous, je vous présente Ceriza Shalos, cheffe de Mido et Ildra Bophor sa fiancée guerrière, elles m’ont sauvé de trois brigands qui ont... qui vont faire un tour mérité en prison.

Elle leur donna son plus beau sourire pour les rassurer, et les caressa tous les deux avec amour. Elle revivait en leur présence. Elle ne voulait pas qu’ils s’inquiètent de trop, alors elle ne parla pas de violence, ni de la part des bandits, ni de la part de sa sauveuse.

Elle ramassa le sachet de vivres qu’elle avait acheté et qui s’était renversé par terre, rien ne semblait abîmé, cela lui permettrait de faire une partie du trajet de retour, et il lui faudrait trouver des fruits ou chasser pour compléter. L’idée de tuer un pokemon innocent l’embêtait vraiment, surtout après avoir empêché des pokemons de chasser pour eux-mêmes. C’était un peu – beaucoup – hypocrite. Elle trouverait bien un autre moyen... Elle offrit un sourire désolé à ses pokemons qui voyaient le contenu du sachet, ils allaient être à la diète.

Fins prêts, Kira suivit les dames vers leur tente, escortées par des gardes armés et attentifs, c’était impressionnant. Et tout de suite plus compréhensible, quelqu’un de son rang avait forcément une grosse escorte, surtout dans une ville pareille, quoiqu’elle était capable de se défendre toute seule.
Mais maintenant qu’elle avait retrouvé ses amis, Kiper perché sur son épaule et Eros collé à son flanc, la curiosité l’emporta.

Je ne suis jamais sortie de Ran, à quoi ressemble votre pays.. Madame.. Shalos ?

Décidément pas du tout au fait des convenances dues à un tel rang, elle se dit qu’elle devait passer pour une analphabète... On ne leur apprenait pas ça à l’école ! Ou alors elle avait raté cette leçon...
Ne voulant surtout pas vexer la rouquine, elle reprit avec son plus beau sourire.

Et madame Bophor, je serai ravie d’échanger à propos de ferronnerie juste après !

Ses sauveuses allaient penser qu’elle avait un problème mental à passer de timide-craintive à joyeuse-curieuse à la simple présence de ses pokemons. Mais avec tout ce qui venait de se passer, si elles avaient dû la prendre pour une folle, elles l’auraient sûrement déjà fait...

Ceriza sentit immédiatement une “légère” gène en annonçant son statut. Hum. Elle avait peut-être été un chouïa optimiste en pensant que ça passerait presque inaperçus si elle l’annonçait comme si elle était une vendeuse d’art. La Cheffe lance un regard à Ildra qui soulève un sourcil en mode “Tu croyais que ça passerait ? Vraiment ?” avant qu’elle ne se concentre sur la présentation de la demoiselle.
Le moins qu’on pouvait le dire, c’est que son nom était… long. Pas certains que Ceriza y arrive du premier coup. Elle présente ensuite ses alliés, un petit Evoli et un “Cabriolaine”. Tous deux était absolument craquant et le groupe de Ceriza baissa respectueusement la tête en guise de salutation.

Ravie de vous connaître.

Kira ramassa ses affaires et Ceriza invita ce beau monde à la suivre, attrapant le bras de sa fiancée et lui offrant un baiser sur la joue rien que pour la voir rougir. Elle n’était pas encore très à l’aise avec les démonstrations en public, mais vu que la Cheffe ne prévoyait pas de se calmer sur ce point, elle allait devoir s’y habituer.

Kira lui demanda comment était Mido. Le regard de Ceriza s’illumina et après qu’elle ai fini de s’adresser à l’ancienne Cheffe d’Escorte, elle s’empressa d’expliquer.

Mido est très différent de Ran. Il n’y a que des arbres à perte de vue, hormis dans les collines qui sont remplis de Wattouat. Je ne m’en suis rendue compte qu’en quittant ma contrée pour la première fois en tant que Négociatrice, mais on vit au coeur de la nature. Les pokémons sauvages sont nos voisins et on les côtoie au quotidien.

La rivière Audacieuse est notre principal point d’eau en plus d’être un de nos moyens de transport les plus utilités. Les bateaux viennent et vont sur l’eau tranquille.

Si un jour, vous avez l’occasion, essayez de vous rendre à Kashaï par bateau. Le trajet est calme et apprécié, en plus d’être dépaysant d’après mes amis provenant des autres pays.

Ildra croisa les bras en acquiesçant. Chaque nation avait ses paysages, mais elles étaient de Mido. Leurs pays restaient le plus familier dans leurs coeurs, elles pouvaient s’égarer dans la forêt géante et retrouver leur chemins sans problème. Les arbres les ont vu grandir et les verront vieillir, on l’espère.

Sinon, je vous en prie, appelez moi Ceriza. Mademoiselle...

Oh, je suis confuse, j’aurais dû me montrer plus attentive lors de votre présentation, m’autoriseriez-vous à vous appeler Kira pour plus de simplicité ?

Ildra faisait un oui de la tête. Elle avait à peine retenu que les deux premières syllabes.

Sachez que ma familiarité n’est point témoin de mon manque de respect envers votre personne et votre groupe. Mais si vous ne le souhaitez pas, je ne m’en vexerais point et je ferais un effort.

Et sinon, que forgez vous habituellement Kira ? Et avec quels matériaux ?

Ceriza lanca un petit sourire joueur à Ildra. D’accord d’accord, c’était son tour.
Discussion mise à part, le groupe avait un bon rythme et se dirigeait vers les portes de la ville sans aucun incident (probablement dissuader par quelques gardes lourdements armés).

La naïveté s'évanouit peu à peu.
PV Ceriza Shalos
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Le petit groupe se dirigeait vers les portes de la ville, ce qui soulagea un peu Kira, elle en avait bientôt fini avec ces gens fourbes. Bien encadrés, ils n'avaient croisé aucun regard intéressé, et Kira pouvait observer les bâtisses simples à volonté. Elle avait posé sa main sur Eros qui la guidait, lui évitant de trébucher par inattention. Kiper était toujours sur son épaule et il était décidé à y rester jusqu'à ce qu'il soit remis de sa frayeur. Dans deux ou trois jours...

Kira tâchait de mémoriser tout ce que lui racontait sa bienfaitrice et de s'imaginer des arbres à perte de vue. Impossible, c'était à l'opposé de ce qu'elle connaissait, à Ran, il y avait à perte de vue du sable. Et si le canyon pouvait sembler exiguë à côté des immensités planes, il était leur cocon protecteur, leur lieu de rassemblement. Comment imaginer être à l'étroit en permanence, et éparpillé au hasard.
Elle irait voir un jour, mais il lui faudrait trouver un guide d'ici-là, elle qui se perdait dans le désert, elle ne préféra pas imaginer dans une forêt. Ou alors, elle ne quitterait pas le bateau dont parlait Madame Shalos... Ceriza.
Elle fut amusée de voir sa sauveuse embêtée d'avoir oublié son nom de famille, elle avait l'habitude, elle n'y voyait pas de difficulté mais personne n'arrivait à s'en rappeler entièrement. Mais elle se sentait gênée de mettre la Cheffe dans la « confusion ». Quel jolie mot, qu'elle n'employait jamais. Elle était presque sûre qu'en essayant de le caser dans une phrase, il sonnerait faux et elle aurait l'air idiote. Alors qu'avec la Cheffe, ça semblait naturel. Elles ne venaient vraiment pas du même monde, et pourtant, elles échangeaient sans gêne. Kira s'empressa de rassurer son interlocutrice.

Ne vous en faites pas, tout le monde bloque sur mon nom, la plupart ne retiennent que les deux premières syllabes, mais je préfère largement Kira à Shika !

Elle rit doucement, le nombre de personnes qui l'appelaient Shika, à son grand désarroi.

Le sujet fatidique vint enfin, celui qui l'a mettrait à l'aise, celui qu'elle pouvait tenir pendant des heures ! Mais elle tâcherait tout de même de se contenir un peu, elle ne voudrait pas embêter la Cheffe de Mido. Elle n'avait pas l'air aussi emballée par le domaine.

Oula, si je devais énumérer tout ce qu'on a fait, on n'aurait pas assez de la journée ! Mon père est forgeron aussi, à nous deux, on prend des commandes de soldats de la ville, de chevaliers et de nobles via leurs écuyers ou majordomes, de mercenaires mais aussi d'autres artisans, et même pour du quotidien. Ça peut donc aller de l'épée d'apparat à l'armure pour monture, du clou à la pioche, du couteau de cuisine à la gamelle...

Nous travaillons principalement l'acier, quelques alliages proches en fonction des commandes, un peu de fonte, de cuivre... Plus rarement de l'or et de l'argent, parce que c'est cher, ou de bronze parce qu'on n'est pas axés objets en bronze... Je préfère toujours faire les armes, on a pas mal de demandes de ce genre, masses, haches, spata, épées bâtardes, lances, fauchons, couteaux...

Kira s'arrêta, se disant qu'elle allait endormir Ceriza si elle devait énumérer tout ce qu'elle pouvait faire. Alors elle préféra en revenir à l'intérêt d'Ildra quelques minutes plus tôt.

Quelle genre d'épée maniez-vous.. Ildra ? Je serais curieuse de voir le travail d'un collègue midoyen !

La familiarité dont elle faisait preuve était perturbante, improbable et naturelle à la fois, c'était tellement agréable de ne pas se sentir jugée malgré leurs rangs. Elles sortaient d'Orion et se dirigeaient vers le campement « pas grand luxe » qui impressionnait déjà Kira alors qu'elle le voyait à peine. Le fait de le voir de loin était déjà un signe. La Cheffe de Mido ne devait pas pouvoir imaginer comment Kira campait pendant ses expéditions, seulement enroulée dans sa couverture et collée à ses pokemons, à même le sol.
Mais loin d'en être jalouse, la rouquine était ravie de découvrir autre chose, une nouveauté qu'elle n'aurait pu prétendre avoir un jour et qu'elle allait goûter un bref instant. La simplicité lui convenait, d'autant qu'elle n'aurait jamais pu porter tout ça, mais là c'était l'auberge grand luxe qui l'attendait. Elle trépignait d'impatience en essayant de se contenir et d'écouter la réponse à sa question, sa main agrippée à la fourrure d'Eros pour être sûre de ne pas trébucher avant la fin.

La Cheffe Midoyenne baissa respectueusement la tête en guise de remerciement avant de laisser la forgeronne et la guerrière discuter entre elle. Ildra écoutait avec un sourire aux lèvres, voilà le genre de conversation qu’elle aimait avoir ! Et pourtant, depuis qu’elle avait grimpé dans l’échelle sociale en se mariant à Ceriza, ce genre de discussion devenait de plus en plus rare, pour son grand désarroi. Autant dire que c’était rafraîchissant et qu’elle était aux anges.

Vous êtes une forgeronne passionnée et qui ne touche pas qu’au arme à ce que je vois ! Plutôt que des mots, je préfère vous le montrez.

Ildra dégaina sa lame et la présenta à Kira, lui proposant même de la prendre en main. C’était une épée robuste avec un seul côté tranchant. Il n’y avait aucune décoration et on pouvait voir que la lame avait déjà servi, puisque usé à certains endroits.

Je ne saurais vous dire la composition exacte de mon épée, mais chez nous, on appelle ça un Dao. On apprends sa maîtrise aux jeunes soldats comme moi, parmi de nombreux autres en plus de la hache et de l’arc évident. Avec ça, je peux parer et contre-attaquer très aisément.

Certains préfèrent le Jian, mais je trouve la lame trop fragile, même si ceux qui en sont expert sont redoutables.

Les soldats Midoyens sont entraînés dès le plus jeune âge. Certaines familles étaient même devenues légendaires puisqu’ils envoyaient par tradition la majorité de leurs enfants dans l’armée. Ildra faisait partie de ces progénitures-là, mais son mariage avec la Cheffe n’était pas bien vu par ses proches. Leurs relations étaient soudainement devenu conflictuelles, mais il faudra bien les voir un jour pour qu’ils donnent au moins leurs bénédictions et surtout, vois bien que la jeune femme reste une combattante au service de son pays.

On apprends aussi à manier la lance, il faut savoir que Mido n’est pas composé que de forêt, il y a des immenses collines près de Mitka, sans oublier la Rivière Audacieuse.
Enfin, les soldats de Ran doivent probablement maîtriser plusieurs équipements en fonction du terrain. C’est toujours passionnant de discuter avec eux.

Le groupe arriva finalement au campement. Des grandes tentes vertes aux formes arrondies avec des petites décorations dorées regroupé en cercle étaient surveillés par des gardes à pied et sur le dos d’Haydaim qui dévisageait Kira, comme pour savoir si c’était une ennemie ou non. Difficile de distinguer la tente de la Cheffe, elles se ressemblaient toutes et pourtant Ceriza se dirigea vers l’une des tentes aménagées avec le strict nécessaire : un grand lit, une chaise, un bureau pour travailler et un rocher. Un rocher ?

Cipolin, tu as bien dormi ?

Le rocher bouge et se révèle être un petit Kabuto qui n’aimaient pas trop aller en ville. Il se déplace sur ses petites pattes et tourne autour de Kira et de ses pokémons pour les analyser.

Je vous présente Cipolin, c’est un Kabuto. Il est très curieux.

To.

Ceriza s’assit délicatement dans le lit et Ildra se dépecha de la rejoindre, se retrouvant ainsi avec une tête au longs cheveux violet sur son épaule. Les gardes étaient restés à l’extérieur, même si cela ne faisait aucun doute qu’ils étaient prêts à bondir s’ils entendaient le moindre cri.

Alors alors. il est temps de se comporter comme une bonne hôtesse.

Je vais demander aux gardes de préparer une bassine d’eau pour que Kira et ses pokémons puissent se dépoussiérer.

Et il faut aussi lui offrir des habits propres ainsi qu’un lit pour qu’elle puisse se reposer avant le dîner.

Evidemment. Je vais lui montrer où elle pourra se mettre à l’aise.
Vous pourrez nous rejoindre à l’heure du repas ou avant, on mange généralement autour du feu quand le soleil est couché.

Ildra se lève et propose à Kira de la suivre. Excellent plan. Ceriza attrapa la Captis Ball de Jian et sembla pensive quelques instants avant d’interrompre les deux femmes.

Kira ? Puis-je vous demander une dernière chose avant que je vous laisse tranquille ?
Je voudrais savoir ce que vous avez pensé de Jian, mon ami Insécateur.

Peut-être qu’il était temps de lui donner sa Peau Metal.

La naïveté s’évanouit peu à peu
PV Ceriza Shalos
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Kira sauta presque de joie tellement elle était ravie d’avoir une conversation sur son sujet préférée avec une inconnue qui l’appréciait autant qu’elle. D’habitude, elle aurait barbé la plupart des gens, seuls les guerriers et les forgerons eux-mêmes aimaient ce genre de thème approfondi. Elle pouvait donc se permettre d’aller dans le détail sans craindre d’ennuyer la guerrière.

Elle stoppa net devant l’épée tendue, écarquilla les yeux, passant de la lame magnifique à sa propriétaire, puis se saisit de l’arme avec mille précautions, tellement honorée par ce geste. Il n’était pas rare de recevoir une arme de grands guerriers pour la retaper un peu, mais d’habitude elle était dans sa forge en tant que professionnelle, et face à des clients plutôt habituels, pas devant une guerrière de haut rang d’un autre royaume en plein voyage, habillée comme une gueuse. La joie en était d’autant plus grande que l’épée lui était inconnue, elle avait dû en apercevoir quelques-unes sur des mercenaires ou des émissaires, mais n’en avait jamais tenu ni forgé.

Elle écouta les explications de la guerrière, partagée entre avidité d’en savoir plus et admirer cette beauté ! Très impressionnée, Kira s’écarta un peu pour faire quelques passes pour tester la lame, trouver son équilibre, jauger son poids, admirer sa ligne, deviner les techniques les plus adaptées à cette épée et surtout, imaginer le forgeron qui l’a frappé pour lui donner cette forme.
Bien en main, elle sentit la solidité de la lame, sûrement un peu plus lente qu’une épée droite plus fine, mais plus efficace au contact, de quoi bien amocher l’adversaire ou son équipement, de quoi briser une épée droite en frappant au bon endroit et encaisser des coups puissants, même d’épées longues sans craindre de la briser... Kira se laissa emporter dans sa réflexion et se mit à marmonner pour elle-même, comme à chaque fois qu’elle analysait une création.

Bel ouvrage, simple et efficace, solide, beaucoup servie, pourrait mériter un petit affûtage pour réaxer le fil de la lame, sûrement aiguisé un peu trop vers l’intérieur côté droit...

Sortant de ses pensées, elle reprit pour Ildra.

J’ai déjà vu quelques-unes de ces lames mais jamais forgée, mon père si une fois. Les ranins manient plusieurs types de lances et d’arc, pour s’adapter autant au désert qu’aux escarpements du canyon, mais c’est au niveau des épées que ç’a le plus évolué. Avant ils se servaient beaucoup de Khépesh, elle commence droite puis se recourbe en demi-cercle vers le haut. Ils pouvaient trancher avec la lame, arracher les viscères avec la pointe et même s’accrocher aux parois du canyon avec la pointe si nécessaire. Mais niveau défense c’était pas évident contre tout le monde alors ils ont bifurqué vers épée-bouclier et du coup épée un peu plus droite et plus courte pour un bouclier moyen ou une lance pour un grand bouclier. Avec tous les mercenaires qui voyagent et vu qu’on a la réputation de forgerons, on a eu beaucoup de demandes qui ont fait évoluer les épées vers des plus droites, des bâtardes, assez courtes pour être rapides mais assez épaisses pour être solides, et le matériau joue beaucoup. Nous avons très peu d’épées longues, à double main, la plupart des ranins préfèrent la maniabilité. Vous n’avez pas de garde à votre épée, vous n’avez pas de difficultés lors des parades ?

Kira prenait mentalement des notes sur la longueur, la forme, le poids et les commentaires d’Ildra, elle tâcherait de s’en souvenir pour être capable de reproduire un tel ouvrage qui pourrait plaire à plus d’une personne. Elle rendit l’épée à la guerrière, comme tout bon forgeron, la poignée en avant.
Elle aurait pu continuer encore des heures mais elle s’interrompit, ils arrivaient au camp, sobre sans l’être, aucune tente ne ressortait, sûrement pour éviter d’exposer au danger Ceriza, mais voyant autant par la couleur que par la forme, pas forcément la plus habituelle dans le désert, pas assez efficace contre le sable. Enfin, pas assez était vite dit, ce campement était tout bonnement incroyable et énorme, la ranine n’en avait jamais vu d’aussi grand et elle regardait de toute part en se demandant ce que couvraient toutes ces tentes. Elle avait l’habitude de voyager léger, alors autant d’affaires, de quoi pouvaient-ils manquer, ce devait être comme à la maison. Une maison gigantesque...

Kira suivit prestement ses guides et admira la bouche ouverte le mobilier. Un GRAND lit si bien ouvragé qu’elle n’en avait jamais vu de comme ça, une chaise et un bureau aussi finement décorés, elles ne vivaient vraiment pas dans le même monde... Sobre, elle s’en doutait ! Mais pour une Cheffe, rien de tellement étonnant, elle devait avoir des affaires à gérer en tout instant, des milliers de courriers à envoyer, et elle voyageait avec sa fiancée. C’était donc tout à fait légitime.
La ranine fut surprise d’identifier la forme ronde qui ressemblait à un rocher et qui s’approcha d’elle. Un Kabuto, un pokemon des Geysers de Ran. Elle tâcha de rester calme, Kiper et Eros à ses côtés. C’était le pokemon de Ceriza, elle ne craignait rien. Elle l’observa donc lui tourner autour sans broncher et s’amusa de la scène entre la Cheffe et sa fiancée.
Une bassine d’eau ? Des vêtements ? Avant le Dîner ! Kira était aux anges, les yeux pétillants de joie elle acquiesça d’une signe de tête, ravie de pouvoir prendre un bain, au-delà de se dépoussiérer. Elle rougit un peu, elle ne savait pas comment elle pourrait remercier autant de générosité, elle ne pourrait pas rendre les vêtements, les siens étant déchiquetés et sales, et ce n’était sûrement pas dans les convenances de rendre des vêtements qu’on avait porté. Elle se contenta donc d’aborder son sourire le plus reconnaissant et commença à suivre Ildra. Elle pourrait poursuivre leur conversation sur les armes pendant le trajet !
La question de Ceriza l’étonna, mais elle devrait s’y habituer, sa journée serait ponctuée par deux mots : « étonnement » et « impressionnant ».

Jian, c’est le nom du sabre de tout à l’heure, de ce que j’ai entendu, il est efficace et souple. Votre insécateur est très efficace, mais un peu moins souple, ce qui n’est pas un reproche ! Il a l’air dévoué à vous et pourrait faire tout ce que vous lui demandiez sans broncher, même le plus... sanglant. Je pense qu’il est très puissant et très obéissant, très vif et sûr de lui. Vous devez vous sentir en sécurité avec lui à vos côtés !

Elle conclut par un petit rire, la démonstration de tout à l’heure était impressionnante, elle aimerait que ses pokemons soient aussi puissants un jour, et qu’elle puisse tenir tête à n’importe qui avec autant d’assurance que Ceriza. Elle espérait qu’elle serait alors sans peur aucune, elle ne ressentirait plus ce sentiment d’impuissance qui la glaçait jusqu’au fond des entrailles, malgré la chaleur étouffante du désert.

Elle laissa Ceriza à ses réflexions et suivit Ildra. Elle en profita pour caser un mot sur l’épée de la guerrière, maigre compensation pour cet accueil.

Je pourrais vous affûter votre épée si vous voulez, pas aussi bien qu’en forge, mais j’ai quelques outils avec moi.

Elles arrivèrent à une autre tente identique où l’attendait une couchette plus modeste mais qui semblait tellement confortable. Kiper et Eros reniflèrent le tout et Kira vint caresser le tissu délicat de la couchette du bout des doigts pendant qu’Ildra s’occupait du reste.
Il vit alors arriver une bassine d’eau déjà chaude, des vêtements verts simples mais bien trop classes pour elle, qui avaient l’air à sa taille. La Cheffe se déplaçait toujours avec une garde-robe tout public ?! De l’eau fraîche pour se désaltérer et une serviette immaculée qu’elle savait déjà qu’elle rendrait crasseuse, honteuse. Elle voulut bredouiller que c’était trop d’honneur mais n’en eut pas vraiment l’occasion, Ildra la laissa avec un « profitez bien » ou « détendez-vous », quelque chose du genre, elle n’avait pas vraiment écouté, hébétée par la rapidité et la qualité du service. Est-ce que les gardes faisaient aussi majordomes ?
Elle se retrouva seule dans la tente avec ses pokemons, tous les trois immobiles. Ils allaient tout salir... La jeune femme posa son sac à dos par terre et son sachet de provisions sur la couchette. Elle fit quelques pas pour se mettre doucement à l’aise et commença à se déshabiller, pour constater l’horreur de ses vêtements, impossible à rapiécer. Il faut dire que son voyage avait été riche en émotion, et les oiseaux avaient une sacrée tendance à lui griffer le dos et les épaules, ce qui n’aidait pas.
Elle jeta ses haillons près de son sac et rentra dans l’eau, pile à bonne température. Elle se détendit d’un seul coup, remarquant seulement là qu’elle était toujours tendue de sa mauvaise rencontre. C’était extrêmement relaxant, et elle rit toute seule en imaginant la tête de magicarpe qu’elle devait avoir. Eros et Kiper la regardaient amusés, ils burent à grande goulées l’eau fraîche qui leur avait été mise à disposition et s’allongèrent à côté d’un tapis magnifique qu’elle n’avait même pas remarqué. Ils attendaient d’être propres avant d’aller dessus, et Kira les remercia silencieusement d’être si parfaits.

Elle aurait pu dormir dans l’eau tiède, et ne jamais en sortir, mais la couchette lui faisait de l’œil et même si ses deux amis s’étaient endormis, elle leur devait un bon nettoyage. Elle sortit donc, s’enroula dans la serviette qui était bien plus douce que dans ses rêves et lava ses deux boules de poils. D’abord Kiper, le petit Evoli allait moins salir l’eau – quoiqu’elle ait déjà pris des couleurs grâce à Kira – puis Eros qui se retint de faire des bonds tellement c’était agréable.
Kira renonça à la serviette qu’elle utilisa sur ses pokemons ce qui était voué à l’échec. La laine d’Eros retenait tellement l’eau qu’il ne serait pas sec de sitôt. Mais maintenant qu’ils étaient propres, ils pouvaient s’allonger sur le tapis aux motifs vert et doré hypnotisant. La ranine s’allongea sur la couchette moelleuse, savourant la douceur du tissu, et s’endormit aussitôt. Elle était bien plus fatiguée qu’elle ne pensait.

Kiper la sortit de son sommeil sans rêve avec de petites léchouilles sur les joues, son réveil préféré. Le soleil se couchait et il était l’heure de rejoindre Ceriza et Ildra ! Elle se releva brusquement, il ne fallait pas être en retard ! Elle refit sa tresse minutieusement, ses longs cheveux avaient bien séchés et elle devait être le plus présentable possible. Eros était presque sec et Kiper méritait un brossage mais elle n’avait plus le temps alors elle le prit dans ses bras et passa ses doigts dans son poil pour en défaire les nœuds.
Ils sortirent tous les trois, admirant le coucher de soleil familier de leur royaume parant les tentes de reflets orange et vert magnifiques. Pas le temps de rêvasser cependant, elle devait retrouver la tente de la Cheffe de Mido, au milieu de toutes les autres. Elle aurait dû retenir le trajet au lieu de s’imaginer affûter la lame de la guerrière.

Kira finit par trouver la bonne tente, elle aurait voulu pouvoir toquer mais c’était bien évidemment impossible sur du tissu alors elle passa la tête en espérant ne rien déranger et s’excusa.

Pardon, je ne suis pas trop en retard ? J’ai visité deux autres tentes par mégarde avant de retrouver la vôtre, j’ai fait sursauter un garde en train d’astiquer son épée... euh. Non mais vraiment en train d’affûter son Dao hein !

La honte l’envahit, plus elle était gênée, et plus elle faisait de bourdes... Ses joues virèrent au rouge Magicarpe et Kiper passa son museau contre son bras pour la rassurer, elle le serra un peu plus contre elle et Eros frotta sa joue avec précautions contre sa cuisse – précieux vêtements !-, heureusement qu’ils étaient là quand elle se trouvait honteuse.

Ceriza regarda les deux femmes discuter et pour répondre à la jeune enthousiaste, Ildra était absorbé par les explications de Kira et plutôt impressionnée par son savoir-faire, notamment quand elle testa son arme. En tout cas, l’histoire des armes dans une contrée était passionnant et évidemment, la forgeronne lui posa quelques questions techniques. Elle expliqua que le Dao n’était peut-être pas la lame la plus pratique pour une parade, mais qu’en pratiquant suffisamment d’exercice, on pouvait compenser les faiblesses de l’arme qu’on utilisait. Cela demandait notamment d’avoir une grande mobilité des jambes, ce qui expliquait pourquoi les armures des Midoyens étaient plutôt légère. Aucun équipement était parfait, il fallait adapter son style de combat.

La Midoyenne resta un peu à l’écart de la conversation. Leurs sujets de discussions étaient intéressant, mais elle n’avait clairement pas le même niveau technique sur le sujet. Elle était plus politique que combat. En arrivant au camp, Kira semblait être impressionnée. Ceriza repensa à ses débuts, quand elle était Négociatrice et voyageant seule et elle se rappela qu’elle n’avait pas autant de choses avec elle. Depuis qu’elle est Cheffe, le dispositif était plus conséquent et pouvait effectivement surprendre le commun des mortels.

En tout cas, elle était contente que les propositions, pourtant d’une simplicité extraordinaire pour la Midoyenne, faisait littéralement briller les yeux de Kira. Quand on est privé de certaines choses pendant les voyages, certains plaisirs ressemblaient à du luxe. Ceriza écouta ensuite son avis sur Jian et il n’y avait que des éloges, Ildra appuyant ses propos avec un petit signe de la tête. La Cheffe Midoyenne remercia Kira et la laissa partir avec Ildra.

Sur le chemin, l’invité proposa à la rousse d’affuter son épée, suivant les conseils de tout à l’heure. Ildra baissa respectueusement la tête.

C’est très gentil de votre part, mais reposez-vous d’abord. On en rediscutera au dîner.

L’ancienne Cheffe d’Escorte rentra dans une tente bien précise, celle des invités surprises (oui oui, ça existe) et laissa la jeune fille s’approprier les lieux pendant qu’elle discutait avec des gardes. Après quelques minutes, le tout fut amener : de l’eau chaude, une serviette, des vêtements propres et mêmes quelques en-cas si les ventres venaient à gronder avant le dîner. Puis, elle laissa Kira tranquille.

Quand Ildra revint dans sa tente, elle trouva Ceriza allongée sur le lit. Un soupçon de panique traversa son échine et elle se tourna vers Autan le Colombeau pour savoir si c’était grave ou pas. Le pokémon était sur le rebord du lit, calme comme un lac sans perturbation et la rousse poussa un soupir de soulagement. Sa fiancée pouvait passer des journées entières à négocier, mais dès qu’il y avait un peu d’action ou de stress lié à un exercice comme un combat pokémon ou une activité physique, son corps avait toujours la même réaction : elle s’endormait comme un ramoloss dès qu’elle était proche d’un lit et que personne ne la dérangeait.

Ildra profita du moment pour enlever son armure et mettre une tenue plus légère, toujours dans les tons vert puis demanda aux gardes de la prévenir lorsque le soleil commencera à se coucher. Puis, elle alla rejoindre sa digne place de future épouse : auprès de Ceriza, veillant sur son sommeil.
Hum… Faudra la réveiller plus tôt. Comme il faisait chaud, Ceriza avait l’habitude de s’assoupir dans son plus simple appareil…

Quand Kira arriva, les deux femmes étaient prêtes. Leurs tenues étaient beaucoup plus modestes et moins recherchés que lors de leur rencontre en ville, mais cela permettrait d’être plus conviviale. Les Midoyennes se retournèrent vers l’entrée et Ceriza éclata de rire à la réflexion de Kira.

Ceriza… Vous êtes puérile !

Difficile de l’arrêter, elle allait en perdre son souffle si ça continuait. Cette phrase hors contexte, tout à fait dans le registre de Ceriza, c’était excellent, elle ne l’avait pas vu venir. Et peut-être que c’était un indicateur indirecte de son taux de stress plutôt élevé ces derniers temps, mais quelle cachait sous une apparence calme et paisible.

Kira, vous êtes si rafraîchissante !

Ildra croisa ses bras et tapota du pied, la Cheffe se calma petit à petit avant d’offrir un jolie sourire à leur invitée.

Je suis ravie de voir que les vêtements qu’on vous a offerts vous vont à la perfection. Vous êtes belle comme un coeur.
Mais je pense que votre estomac gronde, il est l’heure de se restaurer.

Le centre de la tente avait été aménagée. Des tas de larges coussin vert avec le symbole de mido cousue avec du doré se trouvaient tout autour d’une table basse où il y avait de la nourriture pour tous les goûts. Montrant l’exemple, Ceriza s’allongea sur quelques coussins avant de sourire de nouveau.

Je me suis dit qu’on pouvait manger de façon non officiel. Votre journée a été riche, autant qu’elle se finisse sur une note légère.

Élégamment, elle attrapa une grappe de raisin et commença à se nourrir, ouvrant officiellement le buffet. Ildra préféra être assise, les jambes croisées, mais elle ne refusa pas de manger une bonne soupe Midoyenne qui lui réchauffa l’estomac.

Anthurium s’installa sur un coussin et commença à se servir en baie, utilisant juste une de ses lianes pour apporter la nourriture. Autan, lui était consciencieux et attrapa la nourriture dans ses serres avant de le transporter jusqu’à une assiette qu’il avait posée sur un coussin et picora sans laisser une miette.
Cipolin fut le plus stratégique. Il s’installa à côté de l’herbizarre et lui demandait de lui donner de la nourriture. Avec sa deuxième liane, c’était chose aisée et le pokémon put manger tranquillement.

Bien, j’ai discuté avec Ildra et nous avons deux demandes à vous faire.

La première, est-ce que vous souhaitez participer à l’évolution de mon ami Insécateur ?

Il faut savoir que les Insécateurs ne peuvent pas évoluer dans la nature. Ils ont besoin d’un objet humain : une Peau métal. Cela leur permet d’évoluer en une forme beaucoup plus puissante qui troque son type Vol contre un type Acier.
Et surtout, les Cizayox font partie des rares pokémons capable de Méga-Évoluer.

Vraiment ?

Oui, mais il faut un Méga-Bracelet et la Méga-Gemme adéquate.

Ceriza semble pensive un moment et Ildra savait déjà qu’elle allait vouloir se procurer ces deux objets dès que l’Insécateur aura évolué. Ce n’est pas tant qu’elle recherche la puissance à tout prix, mais le rôle principal de Jian était de protéger Ceriza. Il fallait lui donner toutes les armes qu’il pouvait avoir.

Deuxième demande… Je vous laisse l’honneur Ildra.

Est-ce que vous seriez d’accord pour venir à notre mariage ?

On dirait qu’Ildra appréciait réellement la forgeronne Ranine. Qui avait dit que les armes ne faisaient que séparé les gens ?

Je sais que cela peut sembler précipité, malheureusement, ma fiancée et moi bougeons en permanence et des rencontres amicaux de ce genre sont rares. C’est difficile de tisser des liens solides comme les autres le font.

Mais j’ai un très bon sentiment avec vous Kira et même si notre rencontre ne date que d’aujourd’hui, je suis certaine que ce n’est que le prémice d’une grande amitié. Ce serait même un immense honneur si vous pouviez prendre le temps d’accepter cette invitation.

Vous pouvez venir avec votre famille si vous craignez de ne connaître personne.
Enfin, il y aura certainement des soldats et des forgerons, vu les fréquentations de ma future épouse.

Hé !

Ceriza souriait. Elle savait qu’être sa fiancée était un fardeau sur certains points et c’était pour ça qu’elle n’avait vu aucun inconvénient à une telle proposition. Elle était certes la Cheffe de Mido, mais elle voulait qu’Ildra soit heureuse également.
Puis Kira est loin d’être une méchante fille !

La naïveté s’évanouit peu à peu
PV Ceriza Shalos
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Kira rougit de plus belle face au rire de Ceriza mais ne put s’empêcher de laisser échapper un petit rire elle aussi, cela détendait encore l’atmosphère au moins, à son grand soulagement. Elle pénétra complètement dans la tente et s’approcha des deux dames en admirant la nouvelle configuration du mobilier. C’était rassurant d’être en présences de femmes bien moins sérieuses que ce qu’on pouvait attendre de leur rang.
La jeune ranine accueillit les compliments en se dandinant dans ses beaux vêtements verts, les admirant encore.

C’est incroyable que vous ayez ma taille alors que notre rencontre n’était pas prévue ! Merci beaucoup, ils sont si doux et si beaux... Je vais avoir peur de les abîmer pour le retour...

Kira suivit le mouvement et s’installa sur un coussin en face de Ceriza, à genoux, assise sur ses pieds, en écarquillant les yeux devant la profusion de produits. Elle posa Kiper à sa gauche et Eros se coucha les pattes repliées sous lui à sa droite. Ses deux amours de garde du corps ne voulaient plus la lâcher d’une semelle depuis l’incident, même si elle ne craignait rien dans ce campement, auprès de la Cheffe de Mido et de sa fiancée guerrière.

Ça me convient tout à fait ! Je n’ai jamais mangé sur des coussins mais je sens que je vais adorer ! Je ne connais la moitié des produits sur cette table, ils viennent de Mido ?

Suivant l’exemple de Ceriza, elle attrapa un petit fruit rouge devant elle, il avait l’air composé de toutes petites boules collées entre elles pour former une boule avec des petits poils par-ci par-là, étrange. En croquant dedans, le jus éclata et le goût délicat du fruit envahit sa bouche, lui arrachant un sourire heureux qu’elle offrit à ses hôtes. Chez elle, elle aurait décrit ce qui se passait dans sa bouche sans hésiter, mais sous cette tente elle préféra finir de mâcher avant.

Délicieux !

Elle fit un clin d’œil à Kiper pour lui dire qu’il aimerait sûrement et le petit Evoli décida d’aller sur la tête d’Eros d’où il pourrait se servir et avoir une vue d’ensemble du buffet à chaque fois que le Cabriolaine se pencherait pour attraper un fruit. Ils gouttaient à tour de rôle et se conseillaient sur quoi choisir, Eros détestant le sucré et Kiper adorant l’acide. Ils faisaient de petites grimaces quand ça ne leur convenait pas et se passaient les fruits. Heureusement pour Kira, ils étaient attentifs à faire ça proprement, conscients qu’ils étaient entourés d’humains et pokemons un peu plus classieux que Kira en voyage.
Eros regardait avec admiration l’Herbizarre se servir de ses lianes pour attraper à distance la nourriture mais n’osa pas tester. Se servir de sa nouvelle capacité Fouet-liane n’était pas l’idéal en plein milieu d’une tente.

Kira se tendit un peu, on lui annonçait deux demandes. Deux ! Heureusement, elle n’eut pas à attendre pour la première qui la surprit – pour changer – mais qui était touchante par l’intérêt que portait Ceriza à la petite ranine. Ildra avait l’air de bien s’y connaître, elle pourrait donner des cours sur les pokemons... La ranine acquiesça prestement.

Je serais très heureuse d’y assister ! Je ne vois pas souvent d’évolution et je n’ai jamais vu de Peau Métal, comble pour une forgeronne...

Ce n’était pas un spectacle qu’on voyait si souvent, surtout du fond d’une forge. Kiper n’avais pas encore évolué, Kira voulait lui laisser le temps de trouver la forme qui lui conviendrait et pour l’instant il semblait se plaire à rester de type Normal, capable d’appréhender sans faiblesse particulière les autres types de pokemons. C’était pour ça que son père lui avait offert d’ailleurs.
Du coup, à part quelques voisins ou évolutions intempestives en pleine rue, elle n’en avait pas vu beaucoup, mais avait adoré en être témoin, c’était un spectacle magnifique. Ses yeux se mirent à pétiller de plus belle à l’idée d’y être invitée.
Kira écouta les deux femmes se passer le relais, comme pour faire durer le suspense, une vraie pièce de théâtre. Elle prit un raisin pour ne pas paraître trop stressée d’être la cible de ces demandes... Et faillit s’étouffer en entendant le mot Mariage. Elle reprit son souffle et déglutit bruyamment, les yeux ronds de surprise. Kiper et Eros s’étaient arrêtés, inquiets de voir leur maîtresse dans un tel état.
La jeune femme écouta religieusement les arguments de la guerrière et rougit de plus en plus, c’était trop d’honneur ! Ces femmes étaient vraiment extraordinaires, rencontrées le jour-même, voilà qu’elles l’invitaient à leur mariage !

Je... Je serais très honorée de venir à votre mariage bien sûr ! C’est.. un grand honneur ! C’est beaucoup trop..
C’est quand ??

Perdue entre la politesse, la surprise, la joie et une pensée horrible : qu’est-ce qu’elle allait se mettre ?! Elle se retint de marmonner pour elle-même comme à chaque fois qu’un sujet qui lui était important suscitait réflexion.
Eros et Kiper soulagés regardaient tour à tour Kira, les joues rouges, les yeux brillants qui semblait se contenir, Ceriza qui prenait plaisir à taquiner Ildra, les pokemons de ces dames qu’ils allaient donc revoir et le buffet à portée de babine qu’il fallait se retenir de dévorer dans un instant si crucial.
Eros prenait mentalement pour objectif de pouvoir se servir de lianes comme l’Herbizarre et Kiper de se préparer à devoir conseiller sa maîtresse pendant des jours sur le moindre détail. Il commençait à la connaître, à chaque événement c’était des jours de préparation, de choix de garde-robe, de choix de coiffure, de choix de vocabulaire à place ou à ne pas placer dans les conversations...

Kira inspira à fond en se mordant la lèvre inférieure, il fallait un cadeau dans un mariage ! Qu’est-ce qu’elle allait bien pouvoir emmener à une Cheffe qui pouvait tout avoir ! Elle se rassura un peu, pour Ildra elle avait déjà une petite idée.

Je ne suis pas sûre que mon père voudra m’accompagner loin de sa forge, il est toujours très occupé et n’aime pas vraiment sortir des murs de Chevropolis, mais ne vous inquiétez pas, ça ne me dérange pas de venir seule, d’autant que mes pokemons seront là !

Prise d’un instant de panique, elle rajouta sur le ton le plus léger qu’elle put, Eros et Kiper attendant eux aussi la réponse avec inquiétude.

Les pokemons seront autorisés pendant la cérémonie d’ailleurs ? C’est vrai qu’il y aura déjà beaucoup de monde j’imagine, c’est peut-être dangereux pour vous d’autoriser les pokemons...