L’érudite fait les cent pas dans sa modeste tente.

Un oiseau de mauvais augure est venu hier soir pour lui apporter une missive. Celle-ci écrite de la même main que la dernière, encore entourée de mystère. Quelqu’un veut dicter ses pas. Une personne qui reste dans l’ombre, qui se contente d’écrire.

Mila est bien sotte d’apporter de l’importance à ces bouts de papier. Mais c’est plus fort qu’elle. Ce matin, son regard ne cesse de se poser sur la lettre, elle qui est attirée inexorablement par l’appel de l’aventure.

La première fois qu’elle a répondu à cet appel, elle s’est retrouvée avec deux Pokémon. Puis d’autres. Elle a fini par retrouvé son frère-jumeau, probablement parce qu’elle a pris son courage à deux mains. Alors, qu’est-ce qui l’empêche de recommencer encore et encore ? D’autant plus que les lettres ne sont pas anodines. Appâts ou vérités, elles ont un lien direct et fondamental avec l’érudite.

La première missive portait directement sur sa famille. Les Valni dont le manoir fut brûlé jusqu’aux cendres lors d’une attaque dont les criminels restent inconnus à ce jour. Dans l’autre papier, celui ou celle qui écrit fait mention du Canyon de Ran ; un endroit aride et où le soleil est le maître incontesté. Mila aurait pu trouver ce lieu comme étant le plus incongru de tous les temps pour un rendez-vous secret, si seulement la suite de la lettre ne faisait pas mention de Reshiram.

Reshiram, le dragon de feu. Cela peut faire sens, dans le Canyon mais l’érudite doute encore. Le seul moyen d’en avoir le cœur net est de partir à l’aventure… Ce n’est pas la première fois qu’elle foulera les pieds du pays de Ran. Cela dit, ce n’est pas non plus un endroit sans dangers.

Mais il faut croire que la Bleuette est aussi têtue qu’un Tiboudet. Sa curiosité la dévore comme le feu, elle veut savoir qui envoie ces fameuses lettres. Qui connait un morceau de son passé et les sujets qu’elle favorise. Le manoir, les Valni, les légendaires… Tout ceci est bien trop tentant pour rester dans les froides montagnes de Sakai. Ayden n’a pas son mot à dire de toute façon, Mila est en mesure de prendre sa vie en main.

Un dernier regard à la lettre… C’est décidé. Elle va prendre ses compagnons, ses affaires et partir à l’assaut du Grand Canyon. Pour y découvrir quoi ? Supposément un cratère causé par une attaque du dragon blanc. Et rencontrer, avec de la chance, son écrivain.

La Bleuette s’équipe donc. Ses Captis Ball en poche et Sieglinde à la taille. Une sacoche qui contient baies, carte, bourse à écus et autres fournitures utiles. Elle aura à réserver une chambre dans une auberge sur place, afin d’y laisser ses vêtements chauds et peut-être d’autres choses.

Elle prend la décision de ne pas passer par Ayden avant de partir. Elle confie la tâche d’informer le chef des mercenaires du Black Fang à Izana, sa meilleure amie. Typhlosion ne la questionne pas : la Bleuette est bel et bien libre comme l’air.

Quant à Balthial, son amoureux, il n'a pas son mot à dire puisqu'il est lui même parti en voyage.

[…]

Le voyage fut un peu plus long et un peu plus rude que prévu. Heureusement, Mila n’avait pas vu débarqué son frère en furie, ce qui est une bonne nouvelle.

Un court passage dans une auberge et la voilà de retour avec ses vêtements de bonne facture, et surtout légers.

Après avoir demandé son chemin à plusieurs personnes (le tout sans timidité), la demoiselle se rend au cœur même de l’aride canyon. Il fait déjà un soleil de plomb et son aventure commence à peine. Elle peut voir des Vaututrice qui la guettent dans le ciel. Non, elle ne compte pas mourir ici. Mais pour se rassurer, l’érudite préfère que sa Malamandre soit à ses côtés. L’effet est instantané et Tiamat est heureuse d’avoir un climat qui lui convient enfin.

« Nos recherches commencent maintenant. Il nous faut trouver un rocher en forme de lame qui s’élève vers le ciel. Je pense que c’est assez singulier, tu ne penses pas ? »

La Malamandre semble réfléchir un instant, puis elle tire sa langue de vipère. Le rocher lui importe peu, elle veut juste que Mila soit en sécurité avec elle. Et pourquoi pas recevoir un bon repas en guise de récompense.

Les recherches débutent, mais Mila est totalement perdue. Dans le ventre du canyon, tout se ressemble. La terre est sèche et d’une jolie couleur ocre. Il y a des variations ci-et-là, de quoi rendre le paysage plus dynamique. Cela dit, aucune plante ne pousse, si ce n’est de rares et vaillantes fougères des sables.

L’ombre est heureusement bien présente grâce à la forme de crevasse des lieux. L’érudite peut au moins se protéger des coups de soleil grâce à cette configuration. Ce qui l’inquiète, en revanche, c’est la chaleur qui continue de croître. A ce rythme, elle risque de manquer d’eau dans sa gourde de voyage.

Mais c’est la jeune femme qui est à l’origine de cette expédition. Elle et elle seule. Elle prend ses responsabilités : personne n’aura à lui venir en aide. Mila est capable de venir à bout de ce canyon avec ses Pokémon.

Déterminée, elle avance. Parfois, un vent rare se lève et lui envoie de la poussière dans le visage. Elle a le réflexe de se cacher les yeux avec l’un de ses bras, mais cela est insuffisant. Elle tousse parfois dans le processus, la gorge irritée par les grains terrestres.

« Tiamat, j’ai l’impression que tout se ressemble. Me confirmes-tu que nous ne sommes pas perdus ? »

La Malamandre regarde autour d’elle un instant, comme pour se rassurer peut-être. Par chance, non, tout va bien pour le moment. Elle tente donc un sourire vers son humaine pour lui signifier que l’inquiétude n’est pas pour tout de suite. La Bleuette pousse alors un sourire de soulagement.

Elle choisit de faire une pause au bout de quelques mètres de plus. Le poids de la chaleur se fait sentir de plus en plus, il est temps de boire ! Tiamat a de la chance d’être de type Feu et d’être une créature qui vit près des volcans ou sources extrêmes de chaleur. Elle n’est pas perturbée pour un sou.

« Eh bien… Cet endroit n’a rien à voir avec les geysers situés beaucoup plus en amont. Crois-tu que nous allons voir d’autres personnes ? » Questionne l’érudite.

Son Pokémon se demande bien pourquoi elle se pose tant de question. Le plus simple est d’avancer et d’explorer, non ? Tiamat tourne donc le dos à la demoiselle et repart. Il ne faut pas trop traîner. Mila comprend le message et reprend la route.

Elles finissent par tomber sur deux Pokémon en pleine course. Leurs sabots martèlent le sol rouge du canyon et ils font preuve d’une certaine rapidité. Il semble pourtant à l’érudite que le Frison garde le rythme, comme s’il s’empêchait de devancer le jeune zèbre.

Mila ne peut pas s’empêcher de penser à la rivalité entre Amarok, son Elecsprint, et Sleipnir, la Zéblitz de celui qui partage sa vie. Ils sont adorables à courir pour déterminer qui va le plus vite, sachant qu’ils sont presque aussi rapide l’un que l’autre.

Le Frison repère finalement l’érudite et son lézard. Il s’arrête, récoltant la tête de son ami dans ses jambes, trop surpris pour s’arrêter.

« Ne les dérangeons pas. Ces cornes ont l’air très puissantes. »

La Bleuette presse le pas, passant dans l’ombre le plus possible. Ce n’est pas le moment de s’attirer des ennuis, elles n’ont même pas encore vu le rocher en forme d’épée !

Le soleil ne fait pas de quartier au-dessus du canyon.

La chaleur est étouffante, si bien qu’elle danse au-dessus du sol, illusion d’optique. C’est une véritable fournaise qu’affronte la femme de Sakai. Sa peau n’en sortira pas sans quelques brûlures superficielles qui la coloreront indéniablement.

Mais Mila est courageuse. C’est son expédition, son problème. Dans le pire des cas, elle a Naga à ses côtés. La Barpau n’appréciera pas du tout l’endroit. Il faudra profiter de son type aquatique le plus rapidement possible. Mila n’est pas prête à mettre son amie à écailles en danger pour son propre bien. C’est juste que si la gourde finit par être vide, cela peut être un plan de secours.

Depuis les deux Pokémon de tout à l’heure, l’érudite est un peu plus nerveuse. Au moins, les vautours qui plainaient dans les airs ne sont plus là. Les Vaututrices abandonnent leur repas si elles voient qu’il ne tombera pas de sitôt.

La jeune femme s’essuie le front, de la sueur y perle. Ce n’est pas spécialement agréable. Un regard vers sa Malamandre lui indique qu’elle n’a aucun problème. Cela fait sourire Mila l’espace d’un instant. Mais ces recherches ne sont pas prêtes d’aboutir sans un peu d’aide en plus.

Elle s’arrête donc, sous l’air surpris de Tiamat. Elle sort une Ball de sa besace, c’est celle de Garuda l’Airmure. Elle aussi est originaire de Ran. Avec son épais manteau de métal, elle ne craint rien. Yamata serait également une bonne idée, mais elle n’est malheureusement pas assez discrète. La Bleuette tourne la balle dans ses mains quelques instants. C’est que l’oiseau a souffert il n’y a pas longtemps, essuyant une explosion pour protéger Mila.

Peut-être juste un peu…

Garuda est donc libérée de sa Captis Ball, sous le regard inquiet de la demoiselle. L’oiseau étend ses ailes doucement pour vérifier qu’elle peut voler. Tout va bien, même si la grimace n’a pas passée inaperçue chez l’humaine.

« Ma très chère Garuda, commence Mila en enlaçant son Pokémon, je suis désolée de faire appel à toi alors que tu es encore blessée. Mais j’ai bien peur que le soleil ne se couche avant que nous trouvions ce rocher, s’il existe… »

Garuda comprend. Elle trouve son humaine un peu téméraire pour se rendre encore dans les lieux chauds de Ran. Mais elle admire ce courage, c’est pour cela qu’elles sont devenues des amies inséparables. La Airmure échappe un cri déterminé, avant de s’envoler avec un peu de difficulté. Un rocher en forme d’épée ? Aucun problème pour son œil d’aigle.

L’érudite observe son Pokémon qui s’élève en espérant qu’elle n’ait pas fait une erreur.

Soudain, Tiamat siffle en direction de quelque chose. C’est un Sabelette à la peau verte très peureux ou juste timide. Il retourne dans son terrier dès qu’il est repéré. Toutefois, son comportement est pour le moins intriguant. Il a disposé des pierres dans un ordre non aléatoire. La curiosité de Mila est piquée au vif. Elle s’approche doucement du terrier, sans effrayer le Pokémon à l’intérieur.

Un cercle dans un autre plus grand. Les Pokémon d’ici seraient-ils capables de… De sorte de rituels ou de vénération ? Non, bien sûr. Mila fantasme un peu pour tout ce qui est de ce genre. Mais elle trouve vraiment remarquable le dessin de cailloux de la belette.

Lorsqu’elle redresse la tête, elle tombe nez-à-nez avec un Natu dont le regard est insondable. Fixé sur elle.

Mila a un mouvement de recul à cause de la surprise. Une fois celle-ci passée, elle tend une main vers le petit oiseau rond. Celui-ci ne cille pas. Il reste parfaitement immobile. Mal à l’aise, l’humaine reprend sa main pour elle-même.

Ces mystères la ralentissent dans celui qu’elle cherche déjà. Un peu signe aux deux créatures du canyon, et la voilà de nouveau en route.

Au fond d’elle, quelque chose la perturbe… Son instinct ? L’érudite n’en a pas vraiment. Mais il y a un pressentiment qui lui garde les sens en éveil.

Un rocher en forme d’épée.

Ou plutôt une aiguille dans une botte de foin. Les recherches de Mila demeurent infructueuses malgré les heures qui passent. Elle voit le soleil, cet astre qui brûle de sa propre volonté, faire sa course dans le ciel sans l’attendre.

Les efforts combinés de la Malamandre et de l’Airmure sont insuffisants. L’érudite commence à sentir une pointe d’amertume dans sa bouche. Aurait-elle fait une erreur en venant ici, dans le canyon ? Pourtant son impression de tout à l’heure persiste. Elle ressent quelque chose. Un poids, comme un regard lourd de sens peut-être.

L’érudite se retourne parfois. Mais seul le vide du canyon l’accueille. Rien ni personne ne s’aventure ici, n’est-ce-pas ?

Cette lettre ne serait-t-elle pas un fiasco de plus ? Dans la toundra, la jeune femme avait déniché une piste… Mais elle fut incapable de la suivre. Elle avait eu peur ce jour-là. Peur de quoi ? D’affronter un ennemi ou même la vérité à propos de sa famille sûrement. Mila est bouleversée par son passé depuis si longtemps. Le manoir, les propos de Dame Bresingra, tout se bouscule et rien n’entre dans l’ordre.

… La gourde est asséchée. Mila n’a plus d’eau et il fait encore une chaleur à faire peur. Son regard divague alors qu’elle se demande si le moment est venu de faire appel à son poisson adoré. Elle tombe sur une butte probablement créée par des humains ou des Pokémon. Curieuse, la jeune femme s’approche, sa salamandre sur les talons.

Derrière se trouvent en réalité deux créatures. La première est de la couleur de l’ombre et pourrait presque s’y confondre. L’autre détone ainsi cachée à la fraicheur, mais elle ressemble parfaitement aux couleurs du canyon. Mila est un peu surprise mais les Pokémon semblent d’accord pour qu’elle s’approche. Ce qu’elle fait non sans une hésitation.

« Merci mes petits amis… Je crains de n’être qu’une sotte, mais si voulez ma compagnie, je vais rester un peu. »

Soulagée de trouver enfin de l’ombre depuis un moment, l’érudite se laisse presque glisser contre la butte couleur ocre. Elle soupire un bon coup avant de déposer sa besace et sa gourde à ses côtés. La Kraknoix l’observe sans faire de commentaire. Le reptile, lui, est assez intrigué par Tiamat. Cette dernière l’ignore royalement comme elle sait si bien le faire.

« Je vais faire signe à Garuda de nous rejoindre. Je reviens. » Finit par dire Mila avant de se lever.

La jeune femme repartie sous le soleil de plomb, le Galvaran rouge et jaune en profite pour examiner la gourde vide. La Malamandre lui siffle après pour l’avertir de ne pas mettre ses petites pattes sur l’objet.

Mila revient alors, accompagnée de sa Airmure. Elle a bien mérité du repos elle aussi. Garuda s’allonge à l’ombre, près de l’érudite.

« … Dites-moi… Peut-être auriez-vous vu un rocher qui ressemble à une épée. Hum, à ceci. »

Qui ne tente rien n’a rien.

Mila extrait Sieglinde de son fourreau et la présente aux deux curieuses créatures. Le Galvaran n’y connait rien en toutes ces choses d’Homme et la femelle lézarde ne lui laisse pas toucher ! Il secoue la tête négativement. La Kraknoix, elle, plonge dans ses pensées. Cela fait longtemps qu’elle arpente le canyon. Elle en a vu des roches.

La Bleuette soupire, elle n’est pas en colère contre les Pokémon. Comment pourrait-elle l’être ? Mais le désespoir commence à la gagner alors même qu’elle était déterminée à venir. C’est ce qui la fruste le plus.

Mais tout ne semble pas perdu. Les miracles existent.

La Kraknoix se redresse et indique à la femme de la suivre. Ni une ni deux, elle bondit sur ses pieds, prête à repartir à l’aventure. Elle en oublie même de remplir sa gourde d’eau grâce à l’aide de Naga.

Le Galvaran leur fait un peu signe pour leur souhaiter bonne chance. Lui préfère profiter de son abri pour siester.

Mila suit alors la créature à la mâchoire disproportionnée. Elle ne s’attendait vraiment pas à ce qu’un Pokémon puisse lui indiquer le chemin. Ce doit être un coup du destin ! Une prière de remerciement est bien entendu adressée en secret au dragon noir de la foudre.

Une fois sur place, la Kraknoix vert nuit s’assoit, la tête pointée vers un rocher qui s’élève effectivement vers le ciel avec arrogance. Sa base est constituée de deux pointes mal formées… Mais avec de la distance et un peu d’imagination, la sculpture naturelle (?) ressemble à une épée avec sa garde.

La joie s’empare du corps de l’érudite. Elle attrape la larve dans ses bras et la presse contre elle. Le Pokémon Sol est un peu lourd, mais ce n’est pas bien grave.

« Merci petite Kraknoix ! Oh oui merci ! »

Derrière elle, Garuda et Tiamat poussent des cris joyeux elles aussi. Voir l’érudite sourire est toujours une bénédiction pour sa fidèle équipe.

« Kraa. » La Kraknoix garde la tête froide malgré les remerciements.

Mila repose alors la femelle chromatique et lève la tête vers la structure rocheuse. C’est impressionnant à voir et si haut ! La Bleuette doit être trop fatiguée pour ne pas l’avoir vu dans le lointain. En tout cas, le plus important, c’est qu’elle a trouvé le lieu de rendez-vous.

Et maintenant ?

La jeune femme patiente, puis piétine sur elle-même. Elle ne sait vraiment pas à quoi s’attendre. Soudain, la soif lui irrite la gorge. La demoiselle s’apprête donc à envoyer sa Barpau mais une ombre apparaît, surplombant la tête de Mila.

« Vous voilà finalement. »

Une mystérieuse voix s’élève et résonne dans le canyon. Mila sursaute, surprise de trouver quelqu’un avec elle. Est-ce l’écrivain ? Oui, car cette voix est masculine, bien que très douce à entendre.

« Je suis la personne qui tourmente votre esprit. »

Suite à cela, l’homme descend de son perchoir et s’approche de la Bleuette. Il est capuchonné, impossible de voir son visage correctement ou ses cheveux.

« V-Vous ! Donnez-moi des explications sur… Sur tout ceci !

-… Je ne vous pensais pas si naïve pour venir dans un canyon sans équipement. Laissez-moi vous dire que vous êtes née sous une bonne étoile. »

La demoiselle reste bouche-bée, incapable de comprendre où l’inconnu veut en venir. Elle suit alors son regard potentiel, à en juger la position de sa tête. Il semble regarder la Kraknoix comme s’il savait…

« Oui. Sans les Pokémon, vous seriez probablement une victime de plus pour la gorge de Ran.

-Je vous demande pardon ?! Je dois mon arrivée à cette Kraknoix, mais ne pensez pas que je sois si faible. Jamais je n’aurai pu mourir ici… »Balbutie la jeune femme.

Elle semble douter malgré tout.

Son impression de tout à l’heure… Un danger imminent qui n’a pas eu lieu. Ce pourrait-il qu’il existe un lien entre cela et les paroles de l’homme ? Mila est perdue et c’est à ses deux Pokémon de prendre sa défense. Menaçante, Garuda déploie ses ailes devant son humaine. Tiamat de son côté est prête à cracher du venin au moindre faux-pas.

« Je n’appelle pas cela une faiblesse. Les Pokémon vous approchent naturellement. Il semble que votre aura les attire… Venez avec moi.

-… N-Non ! Je ne vais nulle part !

-Calmez-vous, je vous en prie. Je ne suis pas un ennemi. J’ai des informations qui vous concernent. Venez dans la grotte derrière moi, il y fait frais. »

Stupéfaction.

Mila ne peut pas faire confiance à quelqu’un de cette façon. Et pourtant. Elle approche du but, elle le sent. Ces deux mystérieuses lettres vont trouver leur dénouement. Des informations sur elle, sur sa famille… Comment refuser. L’érudite s’avance, convaincue. Elle remarque alors que la Kraknoix demeure à sa suite.

« Merci pour tout. Tu es adorable mais ce n’est pas prudent de me suivre et-

-Bien au contraire. Je ne peux que vous conseiller de prendre ces Pokémon avec vous.

-Ces… Pokémon ? »

Mila a bien entendu. Il a parlé d’au moins deux créatures. Elle balaye le canyon du regard et elle passe une première fois devant le Natu chromatique sans le voir. Elle revient dessus et sursaute.

« Le Natu !

-Ce Pokémon veille sur vous depuis que vous êtes là, sans que vous ne le sachiez. Je pense qu’il représente bien votre bonne étoile. Vous savez, à Ran, il y a une constellation que certains valorisent vraiment. Composée d’astres de feu comme le soleil, d’étoiles. Il y en a une en particulier qui brille avec puissance : la tête du phénix.

-… Parlez-vous du Légendaire Ho-Oh ?

-Qu’il est bon de parler avec une personne de votre trempe. Oui, c’est sa constellation. Elle brillera ce soir, votre rencontre avec ce Natu n’est pas une coïncidence. C’est votre Astre Ranin ! »

Un astre du royaume aride… Mila est médusée. Le petit oiseau la jauge, il semble attendre qu’elle fasse quelque chose.

« Suivez-moi et laissez ces deux compagnons venir. Quand le destin nous touche, il vaut mieux ne pas le contrarier. »

Sans un mot de plus, l’énigme vivante qu’est cet homme s’en va en direction de la grotte mentionnée. L’érudite n’est pas encore certaine de si la discussion qu’elle vient d’avoir est la réalité. Ou une illusion créé par la chaleur. Mais Garuda et Tiamat la regarde avec insistance.

Tout ceci est bien réel.

L’érudite donne son accord à la Kraknoix et à l’étrange oiseau pour la rejoindre, d’un signe de tête. Elle ne sait pas encore quoi leur dire.

Les révélations approchent.