Laurel se réveilla de la pire manière possible. Ecrasée par l’étreinte d’un braségali un peu trop affectif dans son sommeil. Proto avait retrouvé sa forme gélatineuse et la fixait de ses yeux globuleux, ce qui n’était pas des plus agréable non plus. La ranine se défit doucement de l’emprise des pokémons pour se lever et commencer à rassembler les affaires qui avaient été éparpillées ou détruites durant la nuit. Le plutôt elle serait prête à partir, le plus tôt elle retrouverait Jeanne.

Les pokémons se réveillaient doucement sous la lumière éclatante du soleil. Ils avaient dormi plus longtemps que prévus, complètement lessivés après cette nuit mouvementée. Laurel s’étira. Les spectres n’étaient pas revenus et aucun fantôme n’était apparu. Les traces du rituel avaient laissé un paysage ravagé mais impossible de deviner quid du combat ou de l’invocation avait le plus détruit la clairière.

Laurel se retourna brusquement lorsque Kira cria son nom. Aucun ennemi en vue. La ranine déduit à un cauchemar. Elle lui fit signe que tout allait bien avant de repartir à ses occupations. Il fallait qu’elle sécurise tous les objets pour un voyage aérien. Le plus important était de rentrer à Ran le plus vite possible. Sakai lui sortait par les oreilles, le lac Noctali encore plus. Son plus grand problème pour l’instant était que Malta n’avait pas de Captis Ball, elle voyait mal comment la transporter…

Kira pausa sa main sur son bras. Elle voulait parler. Aussitôt, Laurel sentit la tension revenir dans son corps. Elle durci son regard s’éloignant d’un pas lourd du campement. Les bras croisés et l’air austère, elle n’était pas franchement ouverte à cette conversation qu’elle savait pourtant nécessaire. Le coup mortel de la trahison battait encore dans ses veines pourtant, en voyant son amie son cœur s’attendrit et ses défenses fondirent aussi surement qu’un glaçon sous le soleil brûlant de Ran.

Elle n’arrivait pas rester en colère contre Kira. Ses mots doux et son visage familier éveillait en elle un sentiment profond qui n’avait rien à voir avec la haine qu’elle aurait dû ressentir à son égard. Peut-être avait-elle épuisé tout son venin lors de sa terrible confrontation avec Aryël ou peut-être le deuil l’avait-il tellement épuisé qu’elle ne trouvait même plus la force d’entretenir la rancune.

Kira parlait avec des mots qui la touchaient droit au cœur. Elle ne savait pas si elle pouvait la croire. Elle voulait la croire. Il aurait été si simple de demander à Cozamalotl une réponse. L’oiseau aurait obtempéré sans se poser de question. Elle avait bien vu dans les ruines jusqu’où allait sa loyauté. Mais, ce serait bafouer tout ce qui avait fait leur amitié.

La joaillière détourna le regard. Refusant de faire face aux tourments de son amie. Pourquoi cela devait-il être si dur ? Comment prendre la bonne décision et être sûre de son choix ? Kira l’appela à nouveau et cette fois-ci elle ne pu se détacher de ses yeux. Elle y vit la détermination, la peur avant qu’un sentiment infiniment bon ne s’affirme. Même maintenant, même après toute la douleur et toutes les menaces Kira la rassurait. Laurel regarda le soleil se refléter dans ses yeux, sans jamais dévier. Elle-même sentait les larmes venir en entendant son discours. Comment avait-elle fait pour blesser les personnes auquel elle tenait le plus ?

« Kira, je- » commença-t-elle la gorge serrée.

Un grondement immonde préluda un violent tremblement terre. Laurel vacilla sur ses appuis, son regard tourné vers le ciel alors que celui-ci se teintait de noir en plein jour. Une terreur bestiale naquit au plus profond de ses entrailles. Le rituel.

« Malta ! Les bébés ! » s’écria-t-elle tâchant de se faire entendre malgré le bruit assourdissant.

Kita soulevait Komodo de ses lianes pendant que Pyrite grimpait précipitamment sur Hématite. Malta s’était jetée autour de Laurel, s’agrippant à elle avec horreur. Tous pensaient à la même chose sans que quiconque ose le formuler à voix haute. Giratina était venu récupérer ce qui lui avait été promis. Le tonnerre se mis à hurler en chœur avec le vent. Cozamalotl regardait le ciel avec appréhension. La dernière fois que les cieux s’étaient ainsi déchaînés le monde entier s’était retourné sur sa tête.

« Cihuāpiltzintlé, quoi qu’il advienne je resterais à vos côtés. Les colelehtin sont de retour. »

« Les quoi ?! »

« Les démons. »

Le mot résonna dans le silence assourdissant telle une fatalité. Laurel pouvait entendre son cœur battre à n’en plus pouvoir. Elles avaient ouvert la porte vers les enfers, il était logique que les bêtes veuillent en sortir.

« Qu’est-ce qu’on a fait… »

Brusquement une lumière naquit. Blanche et pure, reflétant les couleurs de l’arc-en-ciel alors que dans le noir un feu multicolore se mit à danser dans les nuages. Laurel n’avait jamais rien vu de tel. C’était sublime. Pyrite tendit sa petite patte vers les cieux, tentant de recueillir dans sa paume ces rayons éthérés. La troupe entière semblait subjuguée, perdue dans ce spectacle éblouissant. L’évènement d’horreur s’apparentait de plus en plus à une intervention divine. Elle s’attendait à voir Arceus surgir à tout moment de ce trou béant dans l’existence. La gueule lumineuse s’étendait avec une lenteur tétanisante. L’attaque des démons n’en fut que plus virulente. Jaillissant tels des rapaces pour s’étendre aux quatre coins d’Ekoe. Malta grogne alors que Laurel s’agrippe ferment à elle dans un dernier soubresaut avant que son corps entier ne s’effondre, inerte dans les bras de sa dragonne paniquée.

* * *

Laurel senti le poids de Pyrite sur son torse et la moiteur sur son visage avant tout autre chose. L’esprit lourd, elle luttait pour s’extirper des ombres qui s’étaient emparées d’elle. Quand est-ce qu’elle s’était évanouie ? Pour combien de temps ? A côté d’elle Malta tremblait de tout son corps, lâchant des gémissements à lui fendre le cœur. Elle ne l’avait jamais entendu produire un tel son. Est-ce que quelqu’un était mort ?

« Cihuāpiltzintlé, comment vous sentez vous ? »

Laurel avait la bouche trop pâteuse pour répondre, elle leva son bras pour essuyer son visage. De l’eau ? Elle se redressa sur ses coudes. Malta avait arrêté de faire du bruit. Cozamalotl s’était posé en face de la joaillière, il l’observait calmement mais avec curiosité. Être dévisagé par un oiseau à un œil n’était pas le sentiment le plus plaisant. Malta ronronna doucement.

« Jeanne ? »

« Chaque chose en son temps cihuāpillahtoāni . »

Laurel cligna des yeux, surprise et se tourna vers la carmache. Seulement maintenant elle remarquait les larmes qui coulaient des yeux de son pokémon. La ranine fronça les sourcils, tendant la main pour sécher les joues de Malta. La carmache se réfugia immédiatement tout contre-elle, poussant presque Pyrite, qui s’accrochait aussi désespérément à elle.

« Hey, ma grande. C’est moi, tout va bien, j’ai juste… eu un peu trop peur je suppose. » tenta-t-elle de la rassurer.

Malta ne répondit pas, s’agrippant juste encore plus fort à sa dresseuse. Laurel caressa doucement ses écailles de son bon bras tandis qu’elle essayait de calmer les lourds sanglots de Pyrite avec l’autre. Kira se relevait aussi non loin d’elle. Les pokémons avaient l’air d’aller bien. Plus de peur que de mal. Le problème c’était justement ça. Il n’y avait ici que Kira et les pokémons.

« On est seuls ? » demanda-t-elle à personne en particulier.

« Juste nous. Les colelehtin sont partis. »

Laurel fronça les sourcils. Les sanglots de Malta commençaient à s’atténuer.

« Je vais bien Kira. Je… je crois qu’on a cassé l’univers et qu’il s’est réparé tout seul. Cozamalotl dit que les démons sont partis. » Elle se releva, tenant Pyrite dans ses bras. « Tout le monde va bien ? »

Plusieurs hochements affirmatifs.

« Non. »

Laurel se retourna brusquement vers Malta qui la regardait les yeux remplis d’émotions contradictoires. Colère, peur, amour, soulagement. La ranine tendit une main tremblante pour toucher son museau. La voix était dure et rauque.

« Non ? » répéta-elle d’une voix hésitante.

« Non, j’ai cru que tu étais morte. »

« Malta ? » souffla Laurel, éberluée.

La carmache cligna des yeux en la regardant. Jetant un coup d’œil vers Cozamalolt qui secoua la tête. Laurel recula d’un pas, il lui semblait que tout l’air de ses poumons venait tout juste de s’évaporer.

« Non, nononon. C’est pas possible. »

La dragonne s’avança en même temps que Laurel reculait. La réaction de Laurel était si étrange, se pourrait-il que l'échange d'âme ait quand même eu lieu ?

« Pourquoi tu me regardes comme ça ? Laurel ? Laurel ! » elle gronda. « JEANNE ! SORS DE CE CORPS ! RENDS MOI MON TRESOR ! »

Laurel trébucha et tomba à la renverse. Alors que le reste de ses pokémons s’interposait entre elle et son dragon. Laurel regardait sa main avec horreur.

« JE T’INTERDIS DE ME LA PRENDRE ! » rugit la carmache.

« Calmes-toi, tu fais peur à cihuāpiltzintlé. Laisse-lui le temps de comprendre. Jeanne n’est pas là. »

Le pokémon dragon s’arrêta brusquement. Son regard allant de l’oiseau à sa dresseuse. Ce n’était pas Jeanne dans le corps de Laurel ? Mais… pourquoi la regardait-elle donc ainsi ? Pourquoi tant d’horreur dans son regard ?

« POURQUOI TU PARLES ?! » hurla Laurel, complètement paniquée.

Malta tressaillit. Elle tendit doucement sa tête vers sa dresseuse, souffrait-elle ? Qu’est-ce que ces horribles créatures lui avait donc fait ? Laurel tremblait. C’était Malta, sa précieuse Malta. Quel genre d’esprit l’avait possédé ? Quelle fourberie jouait avec son esprit ?

« Cihuāpiltzintlé, tout va bien. Cihuāpillahtoāni n’a pas changé. Vous au contraire… »

« MOI ?! » s’écria-t-elle encore plus aigu.

Un jet de flammes pourpres jaillit de sa bouche vers le pokémon oiseau. Laurel hurla de plus belle, partant dans une toux sèche. Elle avait un horrible goût de fumé dans la bouche. Ses yeux piquaient à cause de la fumée émanant de sa bouche.

« MAIS QU’EST-CE QUI M’ARRIVE ?! » Malta s’avança vers sa dresseuse inquiète. « NON !! Ne t’approche pas !! »

Laurel recula, les larmes brouillant sa vision. Elle cracha salive et fumée. Toussant de tout son corps à en vomir pour chasser ses flammes qui naissaient en son sein. Malta la regardait en gémissant, elle se tordait dans tous les sens, ne sachant comment aider son Trésor. Elle ne comprenait pas. Hématite accouru auprès de Laurel avec la gourde d’eau. Laurel l’avala d’un trait. Pur coïncidence ou conséquence de l’eau, la fumée s’apaisa. La ranine resta tremblante parterre. La gravalanche dessinait des cercles dans son dos, pour la calmer. Malta s’approcha doucement, plaçant sa tête au sol contre celle de Laurel.

« Je suis un monstre ? » demanda-t-elle piteusement à son pokémon. « C’est la malédiction que je dois subir pour avoir oser invoquer Giratina et tenter de… de tuer Kira, avec des flammes. »

Malta se colla tout contre elle, séchant ses larmes de sa langue râpeuse. Pyrite revint vers elle en courant après être allée reremplir la gourde avec les eaux du lacs, elle le lui tendit timidement, les yeux pleins d’espoir. Hématite s’était mise à fredonner un air de sa voix rocailleuse, une vieille comptine ranine. Cozamalotl gardait les autres pokémons et Kira à l’écart pour ne pas submerger Laurel. Proto dans un éclat d’intelligence était allé lui chercher le petit pot de miel.

« Tout va bien aller cihuāpiltzintlé, on va retrouver celle qui partage ton cœur. Vous surmonterez ça, ensemble. »

Malta la regardait avec tendresse. Un amour inconditionnel.

« Tu n’es pas un monstre. Tu es notre Trésor. »


HS
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Laurel prépare les affaires pour partir à Ran le plus rapidement possible. Kira la prend à part pour parler. Ensuite c'est "la crotte de Dialga" comme dirait Liora, Ultra Chimère toussa toussa.

Laurel se réveille et découvre que les grognements de Malta signifient des choses. NO SHIT SHERLOCK ! Et elle panique (un peu). Pis elle crache des flammes parce que quitte à ce que sa journée soit pourrie autant que ce soit BIEN pourri. Du coup ouais si vous aviez pas deviné Laurel est dragon.

ET MAINTENANT JE VAIS CHERCHER MA COULEUR !!!!! AAAA

Attica Senjak -> Feu.
Rene Senjak -> Roche.
Moxien Senjak -> Poison.
Amun -> Eau.