Mido, ma belle Mido. Ta terre, ton ciel, ton vent ~ Je me sens poussé par ton souffle sur le trajet qui nous emmène à Mitka. Les collines accueillantes montent et descendent sous nos pieds comme des vagues figés dans le temps.

Notre troupe et ses deux petites charrettes, tracté par les deux Galopas des jumelles, gravit chacune d'entre elle sans se plaindre. Bien au contraire, ce sont nos chants et nos rires qui suivent nos pas. Nous sommes les maitres du sourire, les dieux du rire, pleurer et s'attrister est donc fortement déconseillé ! Rassurez-vous, nous ne sortons pas les fers quand c'est le cas, mais nous faisons tout pour que cela ne dure pas. Le bonheur fait vivre quand le malheur, lui, vous tue à petit feu.

L'un des coups de vent, joueur, chapardeur, s'empara du large chapeau de la grand-mère qui s'exclama de surprise. Il fit des boucles dans l'air, s'éloignant capricieusement de nous. Je ne laissais à personne le temps de s'en inquiéter que je sautais déjà de la carriole pour retrouver l'herbe sous mes pieds, Sissi accroché à mon épaule comme à son habitude.

"N'ayez ni crainte ni peur,
mère grand au grand cœur,
vous verrez qu'en moins d'une heure,
j'aurai mi fin à votre malheur!"

Une petite pirouette et voilà que je m'éloignais, courrais après le chapeau fuyard en riant comme un enfant. Sissi se cramponnait à moi en pointant de son petit bras le chapeau qu'elle ne regardait pourtant pas, son regard restant fixé sur mon visage. En haut d'une des collines, je sautais pour attraper l’objet fuyard mais retombant, je trébuchais et rouler-bouler alors sur la pente de celle-ci jusqu'à ce que je percute quelque chose qui me stoppa sur ma route. Je levais néanmoins le chapeau rosé de fierté en riant malgré mon état. Déjà que ma tenue était coloré et digne d'un arlequin mais avec l'herbe et la terre en plus, c'était encore plus étrange.

"Ah, vil destinée,
tu as échouée,
le jouet que tu as arraché,
regarde, je l'ai ratrapé!"

J'agitais le chapeau avant de le mettre sur ma tête en souriant toujours puis de relever le regard sur ce qui avait arrêté mes roulades. Sissi qui avait été éjecté en chemin couru avec ses petits pattes pour vite retrouver sa place sur mon épaule. Doté que d'un ruban au lieu de deux, elle posa son regard un bref instant sur qui nous avions rencontré avant de le scotché encore sur son maitre.