Quand tout bascule.
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Kira sautillait devant la porte d’entrée, comme à son habitude. A chaque sortie, le même rituel. Elle s’était levée plusieurs heures avant ses parents, avait préparé ses quelques affaires qu’elle avait ajouté au sac de sa mère et installé le petit déjeuner. Quelques tranches de pain avec des oranges pressées, dont elle avait englouti sa portion en moins de dix secondes. Elles seraient évidemment en avance.

Nyssa répondait avec douceur et amusement. Elle se rappelait la rencontre avec Laurel et Attica, sa fille était toujours sage, mais elle avait gagné un peu de l’énergie de sa nouvelle amie. Elle sautait de partout et faisait preuve de beaucoup, beaucoup d’enthousiasme, comme la petite Laurel. Nyssa était loin de s’en plaindre, c’était une bonne influence puisqu’elle n’était pas devenue fugueuse, heureusement. Mais dans le doute, la mère emmenait régulièrement sa fille lors de ses sorties, pour répondre à sa soif d’aventure.
C’était donc devenu comme un petit rituel qui faisait beaucoup rire les parents comblés. Ils se questionnaient sur l’idée d’avoir un deuxième enfant, Kira avait six ans et demi - elle y tenait à sa demie - et ils pourraient très bien s’occuper d’un bébé, maintenant que leur fille était plus grande. D’autant que la petite leur demandait un petit frère régulièrement. Leur seul doute venait de leur capacité à gérer deux tornades enthousiastes à la maison !

Ce jour-là, c’était direction les mines de leur ami Karim. Il leur avait dit avoir trouvé un petit filon d’améthyste, et à la simple mention du nom, Kira avait hurlé pour accompagner sa mère. Elle n’en avait jamais vu, et pour cause, même Nyssa n’en voyait pas souvent. La jeune mère aimait passer voir les filons chez ses amis mineurs, elle pouvait ainsi constater elle-même de la qualité des pierres qu’ils extrairaient, et prélevait quelques fragments intéressants qu’elle leur payait plus tard.
C’était l’occasion de montrer à sa fille tous les aspects de la création d’un bijou, de la trouvaille au port, et de faire une sortie, loin du fourmillement de la ville et de l’exiguïté de son atelier. Une journée rien que toutes les deux, et elles appréciaient énormément ces moments de partage.

Nyssa prit son sac, et ouvrit la porte de leur maison pendant que Kyle petit-déjeunait tranquillement à la table de la cuisine. Elle sortit Valia, son Airmure de sa Captis Ball, et le grand volatile s’ébroua avec délectation dans l’air frais du matin. Le pokemon se pencha pour que Kira lui fasse un bisou sur le museau pendant que Nyssa embrassait son mari.
La petite trop impatiente de partir, était prête à monter sur Valia, qui servait de monture volante. Kyle vint donc la chercher pour la soulever de terre et l’embrasser dans le cou bruyamment, ce qui fit éclater de rire la gamine. Mais elle se reprit bien vite, et gronda son père de les mettre en retard. Il la posa donc sur la selle du pokemon en riant.

Nyssa monta à son tour, s’installant derrière sa fille.

Kyle leur fit signe de la main pendant qu’elles décollaient avec les rires de Kira qui adorait cette sensation.

Le soleil se levait, et il ne tarderait pas à faire bon, mais en ce 12 février 202, il faisait encore frais alors Valia ne volait pas très haut et Nyssa gardait sa fille bien au chaud entre ses bras, pour leur plus grand plaisir à toutes les deux. Elles survolèrent la Savane, pointant à tour de rôle du doigt des pokemons au sol ou dans les airs. L’Airmure faisait plaisir à sa petite passagère en faisant quelques figures tranquilles, histoire de ne pas les faire tomber. Un furaiglon vint voler quelques minutes avec eux, en toute amitié, ils s’étaient déjà rencontrés avec Valia, et elle lui avait mis une raclée, depuis ils étaient amis.
Le trajet dura une bonne demi-heure mais passa en un instant pour les deux passagères qui s’amusaient bien. Valia les déposa à côté d’un trou, près des geysers, en faisant attention de ne pas s’approcher des dangereuses sources d’eau. La mine ressemblait à l’entrée d’un terrier, creusé à même le sol, et ce qui étonna Kira, habituée à voir des mines dans des falaises ou des petites montagnes. Nyssa n’en fut pas surprise vu la localisation. Heureusement, les indications de son ami avaient été assez précises pour tomber directement dessus.

L’Airmure approuva d’un hochement de tête, sûrement pas dérangée de ne pas pouvoir aller sous terre. Elle s’envola d’une belle poussée d’aile, faisant voler le sable autour des filles. Nyssa savait que son pokemon garderait un œil sur elles pendant sa chasse, prête à les protéger de n’importe quoi. C’est donc l’esprit léger que la mère et la fille pénétrèrent dans la mine, bougie en main.

Elles s’enfoncèrent pendant presque une heure, rencontrant sur leur passage quelques sillons à droite et à gauche, et de temps en temps une petite cheminée pour renouveler l’air du tunnel. Kira tenait docilement la main de sa mère, et tâchait de mettre ses pieds au même endroit.
Finalement, elles trouvèrent enfin le bon couloir et tombèrent sur le gisement. Nyssa changea la bougie et la posa près d’elles. Elle sortit sa petite pioche et Kira prit celle qu’elle s’était récemment forgée. Elle en était extrêmement fière, même si elle n’était pas très lisse et que la pointe laissait à désirer, c’était sa création, et elle avait enfin l’occasion de s’en servir.
A toutes les deux et en riant beaucoup, elles découvrirent plusieurs morceaux de quartz, et au milieu de leurs trouvailles, trois améthystes. Kira ouvrit grand les yeux et Nyssa approcha la bougie pour qu’elle en apprécie les couleurs. Petites et couvertes de terre et d’imperfections, elles avaient une belle coloration violet foncé. Elle n’en avait pas vu beaucoup des comme ça, et elle était heureuse de partager ce moment avec sa fille. D’une fois nettoyées, polies et incrustées, elles seraient resplendissantes.
S’en suivit un long débat sur la meilleure forme à leur donner et sur quel bijou les incruster. Kira posait milles questions, sur la dureté de la pierre, la difficulté à la tailler, la meilleure couleur avec laquelle l’associer, et elle se demanda même ce qu’en penserait Laurel, qui était, à son grand désespoir, bien plus douée pour assortir les bijoux aux gens.
Toutes heureuses et après s’être assurées qu’une autre améthyste n’affleurait du sillon, elles remontèrent avec leur quatrième bougie, seule notion de temps dans le souterrain obscur.

Les deux complices arrivèrent à l’air libre avec un soupir de joie, et Nyssa souffla la bougie. Elle commença à ranger les petites pierres et leur matériel de minage amateur, pendant que Kira soufflait, allongée par terre, prenant le soleil. Il faisait enfin chaud.
La rouquine aperçut Valia qui plongeait vers elles, et la pointa du doigt. Nyssa leva les yeux et comprit que quelque chose clochait, l’Airmure piquait vers elles.

Elle atterrit en poussant un cri, juste à temps pour repousser un Fermite qui s’apprêtait à les attaquer. Valia agita ses ailes avec violences pour faire fuir le pokemon, mais ça ne sembla pas le refroidir. Nyssa prit Kira contre elle pour la protéger et essaya de s’éloigner, mais le Fermite n’avait d’yeux que pour elles et cherchait à passer l’Airmure de force. La pauvre Valia dut atterrir pour bloquer physiquement le passage à l’insecte qui ne cherchait à pas se battre contre elle mais simplement à atteindre les deux humaines.
Les deux filles se retrouvaient coincées entre la mine et les geysers, et l’Airmure, forcée d’encaisser les attaques du Fermite, ne pouvait pas les rejoindre pour qu’elles embarquent et décollent. Le pokemon insecte ne lui laissant aucun répit.
Nyssa prit le risque d’approcher des geysers pour contourner la mine et s’éloigner du combat, dans l’objectif de rejoindre la savane de l’autre côté. Si elle arrivait mettre suffisamment de distance avec leur assaillant, Valia pourrait peut-être venir les récupérer et c’en serait fini. Kira suivait sa mère aveuglément, terrorisée par la tournure des événements. Sa main se cramponnait à celle de sa mère à l’en faire mal, mais jamais elles ne se lâcheraient.
Ce n’était pas du goût du Fermite, qui se mit à creuser pour échapper au rempart entre lui et son objectif. Valia tenta d’attaquer le sol de ses serres, mais le fermite creusait bien trop bas. Et beaucoup trop proche des geysers.

L’inévitable se produisit. L’un des tunnels capta la puissance d’une source chaude et la pression fit exploser le sol, projeter des blocs de pierre à grande vitesse. Valia parvint à s’interposer entre les plus gros débris et les humaines, et Nyssa protégea sa fille des plus petits qui les atteignaient.

Le sol commençait à s’effondrer de toute part et comme toute mère l’aurait fait, Nyssa poussa violemment sa fille vers la savane dont elles s’étaient rapprochées.

Nyssa perdit l’équilibre, le sol craqua sous ses pieds, le Fermite n’était plus visible, peut-être tué par l’explosion, qu’importe. Le sol céda. Valia, épuisée par ses blessures, essaya de protéger sa maîtresse, en vain, elle fut emportée avant elle dans un cri déchirant, les ailes brisées. Kira se retourna quelques secondes pour voir disparaître sa mère incapable de se raccrocher à la roche qui s’effritait.  
Un nuage de sable immense couvrit toute la scène dans un vacarme assourdissant. Kira crut entendre sa mère hurler, de douleur ?

Les larmes aux yeux, elle se mit à courir en appelant à l’aide, elle devait trouver son père, trouver n’importe qui pour sauver sa mère. En trébuchant, elle hurlait.

Les sanglots l’étouffaient, les larmes lui brouillaient la vue, elle trébuchait sur les cailloux et se relevait aussitôt. S’essuyant les yeux avec ses mains pleines de sable, elle cherchait de tous côtés un indice, la direction à suivre. Elle ne savait pas où aller, vers où courir, mais elle devait continuer. Sa mère. Elle devait trouver de l’aide pour sa mère. Parce qu’elle n’était pas assez forte pour le faire.
Elle croyait voir des pokemons dans les ombres naissantes du soleil couchant, n’arrivait pas à les identifier autrement que par « Danger » et faisait tout pour les fuir, déviant à chaque fois un peu plus de sa trajectoire. Elle tomba nez à nez avec un Scalpion et le prit pour un Fermite, embrouillée par la peur et les larmes. Dans la panique, elle fit un écart et trébucha dans un petit ravin, s’entaillant la cuisse sur un rocher. Elle se releva et reprit sa course en hurlant de terreur, remarquant à peine le sang qui coulait le long de sa jambe.

Elle était en train d’échouer, sa mère était tombée, elle avait besoin d’elle, elle était perdue dans une crevasse, seule. Mais Kira aussi était perdue, et elle était aussi seule. Elle avait mal, sa jambe la lançait mais elle devait continuer d’avancer, trouver quelqu’un.

Elle continua à avancer à l’aveugle pendant une éternité, le soleil allait bientôt disparaître, la température chutait. Le flot de larme se tarissait, le sang avait cessé de couler, couvert de sable après de nombreuses chutes. A force de se rattraper, ses paumes étaient écorchées, mais elle continuait, le regard dans le vide, en état de choc. Fatiguée, blessée, hébétée, elle avançait en zigzag, ignorant d’où elle venait et où elle allait. L’image de sa mère disparaissant dans le gouffre était son seul moteur, et ce n’est que cela qu’elle voyait de toute part.


La nuit était là. Le froid de l’hiver s’ajoutait à celui de la nuit du désert. Kira n’était plus pâle mais bleue là où les larmes, le sang ou le sable n’étaient pas collés sur sa peau. Elle trébuchait presque à chaque pas, et se relevait comme somnambule. Ses mouvements étaient lents, elle faisait quasiment du surplace, mais elle devait continuer. Elle devait trouver de l’aide. Elle devait sauver sa mère.

Elle ne tremblait pas. Parfois, des pokemons la voyaient passer, lentement, à côté d’eux en les ignorant. Ils n’osaient pas s’approcher, elle paraissait morte, et son odeur s’en rapprochait de plus en plus.

Kira finit par s’écrouler, morte de fatigue, les lèvres violettes, se fondant presque dans le sable tellement elle en était couverte. Elle essaya de se relever une dernière fois, mais ses membres ne répondaient plus. Elle avait échoué.

Elle perdit connaissance, seule dans le désert immense.


Un troupeau de Tauros qui passait tout près furent intrigués par l’odeur étrange que dégageait une forme indistincte sur le sol. Ils s’approchèrent et découvrirent une humaine, toute petite, et à moitié morte. L’un d’eux s’approcha davantage et renifla le pauvre être. Elle ne saignait plus, grâce au froid ou au sable dans sa plaie, mais elle allait mourir s’ils ne faisaient rien.
Il débattit un moment avec ses congénères, pas tous enclins à aider un humain, mais il réussit à les convaincre. Il s’installa à côté de la petite et la poussa contre son ventre chaud. Les autres se couchèrent tout autour, créant un véritable cocon vivant et dégageant une chaleur bienfaitrice.

***
Au lever du soleil, Kira avait survécu. L’astre jaune commençait à réchauffer l’air et les Tauros jugèrent qu’ils avaient fait ce qu’ils pouvaient et s’en allèrent dans un nuage de sable.
S’il fallait croire en un miracle, c’était sûrement à cet instant. Kyle était sur le dos d’un Dracaufeu et aperçut le nuage de poussière qui s’éloignait d’une forme familière sur le sol. Il fit piquer le dragon vers l’être suspect, et découvrit sa fille. Sautant à terre, il la reconnut à peine, couverte de sable et de sang, mais c’était bien elle. Il la prit dans ses bras en pleurant, et lui caressa la joue, atterré et soulagé à la fois.

Il tâcha d’étouffer ses pleurs pour écouter sa fille murmurer, à demi-consciente.

Elle sombra à nouveau, et son père lâcha un sanglot en imaginant le pire. Les soldats qui l’accompagnaient dans les recherches s’étaient posés près d’eux et observaient la scène en silence. Ils étaient pères eux aussi, et ne pouvaient qu’imaginer ce que Kyle ressentait à ce moment.

Les soldats repartirent à tire-d’aile sur leurs pokemons en direction des geysers, laissant le père pleurer sur son enfant. Kyle se redressa, sa fille dans ses bras, espérant malgré lui que tout irait bien. S’il cessait d’espérer, il ne pourrait pas continuer d’avancer. Il monta sur le Dracaufeu, qui s’envola vers Chevropolis, compatissant au chagrin de l’humain qu’il connaissait à peine.

Kyle déposa sa fille chez le meilleur soigneur de Chevropolis, qui lui garantit de faire tout son possible, et il remonta sur le dragon en direction des geysers. En approchant du site, il découvrit un cratère à la limite des geysers. Les soldats avaient extrait Nyssa des gravats, elle gisait près de la mine.
Kyle sauta alors que le Dracaufeu n’était même pas posé, et alla s’effondrer près du corps de sa femme. Sa peau était d’une pâleur extrême et son visage si joyeux au quotidien n’exprimait plus rien. Il la prit dans ses bras, dans une dernière étreinte, laissant couler toutes les larmes de son corps sur sa bien-aimée. Pas de sanglots, pas de cris, seulement des larmes en flot continu qui ruisselaient le long de ses joues barbues pour s’évanouir dans la chevelure ondulée de sa femme. Sa moitié. Sa raison de vivre.
Non, il ne pouvait pas sombrer. Kira était toujours là. Elle était aussi sa raison de vivre. Il devait être là pour elle. Mais comment faire pour se relever ? Comment faire pour sourire à sa fille alors qu’il devrait lui annonce, ça... Il ne serait pas assez fort. Il n’y arriverait pas. Il ne s’en remettrait pas. Jamais.

Les soldats avaient sorti le corps du Airmure, et l’avaient ramené pour l’incinérer avec les honneurs. Kyle n’avait pas lâché sa femme du trajet, refusant qu’elle soit mise dans un drap et tiré dans une charrette. Il l’avait pris sur le Dracaufeu, lui offrant un dernier vol, leur offrant une dernière promenade sous le soleil ranin.

Arrivés à Chevropolis, il dut se résoudre à confier son amour aux personnes chargées de la préparer pour l’enterrement. Quand il rentra dans la chambre où sa fille se reposait, le guérisseur lui expliqua qu’elle avait eu beaucoup de chance, et que c’était miraculeux qu’elle ait survécu.

Kyle accepta les informations et s’installa près du lit, anéanti. Il resta éveillé jusqu’à ce que les yeux de sa fille s’ouvrent.

Kira se réveilla, et vit son père. Un soulagement immense l’envahit, elle était dans un lit, propre, et son père l’observait. Tout était bien qui finissait bien. Elles étaient rentrées. Saines et sauves.

Kira s’arrêta. Son père pleurait. Les larmes coulaient le long de ses joues, se perdaient dans sa barbe rousse. Son père pleurait. Son père, son héros, solide, fort, pleurait. Son père, le forgeron qui frappait l’acier et le modelait à sa volonté dans la chaleur étouffante de la forge, pleurait. Son père, qui la regardait toujours avec un sourire et les yeux pétillants de fierté, pleurait.

Kira se releva tant bien que mal, ignorant sa cuisse qui la brûlait et poussa son père qui ne lui répondait pas. Dans ses yeux, elle vit des émotions qu’elle ne connaissait pas. Le désespoir, la colère, le remord, l’impuissance... Il ouvrit enfin la bouche, il n’avait pas le choix, et d’une voix tremblante, la gorge serrée par le chagrin, il répondit.

Kira recula, lâcha son père en le regardant horrifiée. Ce n’était pas possible. Non. Pas sa mère. Elle avait échoué, elle n’avait pas réussi à sauver sa mère. C’était sa faute. Ses oreilles s’assourdirent, sa respiration devint saccades, les larmes lui montèrent aux yeux. Impossible.
Kyle sentit la détresse de sa fille, et trouva la force de passer au-delà de la sienne.

La petite se débattit, refusant un amour qu’elle ne méritait pas, c’était sa faute. Mais son père ne la laisserait pas le croire, il la prit dans ses bras, la forçant à l’accepter, et elle finit par renoncer, se laissant aller à pleurer dans les bras forts de son sauveur.

Kira acquiesça au milieu de ses sanglots, elle ne voulait plus jamais y penser. Elle voulait oublier, que tout ça n’ait jamais existé. Elle voulait que rien de tout ça n’ait jamais existé. Elle devait oublier. Elle allait tout oublier. Ils oublieraient ensemble.