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 War Shadow Pt.I (OS)
Corvus Eddaryon
Corvus Eddaryon

Psy


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Âge du Personnage : 25 ans
Métier / Occupation : Cavalier Aérien (Soldat)
Lieu de Résidence : Enogen
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Message Sujet: War Shadow Pt.I (OS)   War Shadow Pt.I (OS) EmptyLun 30 Nov 2020 - 10:05

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War Shadow

War never truly ends. Just evolves
Partie I - Ombre de Guerre



Chantier portuaire de Venovos, 12 Oct. 220

A Venovos plus qu’ailleurs, les tensions suscitées par les incendies qui ravageaient Ekoe étaient palpables et bien réelles. La présence des ouvriers et des quelques soldats sakaiens au sein de la capitale kunioise n’y était bien évidemment pas pour rien et plus que jamais, Corvus avait bien du mal à faire régner un semblant de calme au sein de ses propres rangs. Loin de se croire redevables envers les sakaiens – qui depuis presque un an maintenant s’affairaient à rebâtir leur cité ravagée par la mer – l’animosité des kuniois à l’égard de Sakai n’était un secret pour personne et certains d’entre eux n’avaient pas même la décence de le nier et encore moins de le cacher. Sakai accusait Kuni d’avoir ouvert les hostilités en allumant les premiers feux, et Kuni incriminait à son tour Sakai, en guise de représailles, d’être l’auteur des incendies qui décimaient leurs villages. Cela n’en finissait pas et le nombre toujours plus croissants d’incendies ne jouait pas en la faveur de Corvus, dont la présence semblait être la seule chose encore en mesure de maintenir l’illusion d’une paix relative, très relative.

En digne sakaiens qu’ils étaient, ses hommes ne supportaient pas l’opprobre jeté par les kuniois et plus souvent que Corvus ne l’aurait voulu, des disputes éclataient sur le chantier, entre ouvriers et, plus grave encore, entre ouvriers et civils. Plus les jours passaient et plus Corvus avait le sentiment de marcher sur le fil d’un rasoir, qui à tout instant menaçait de lui faire perdre pied. Si Corvus n’était pas sans se questionner quant à l’origine de ces feux qui naissaient de toute part à Ekoe – Sakai et Kuni n’étaient pas les seules nations à être touchées ! – la réponse en elle-même, pour l’heure, lui importait peu car en cette partie du monde le défi pour les sakaiens qu’ils étaient était, non pas d’élucider ce mystère, mais bien de survivre. Corvus avait le malheur d’être en charge d’hommes éreintés, épuisés par le travail, dont certains étaient loin de chez eux depuis presque un an, en un mot dont la patience était mise à rude épreuve depuis beaucoup trop longtemps. Dans ce terreau fertile grandissaient bien des altercations, qui manquaient toujours de peu de se muer en règlement de comptes. Jusqu’à présent, Corvus n’en avait jamais été témoin, mais ce fait n’était pas fait pour durer.

Un jour, le jeune homme fut finalement mandé en urgence dans une zone des chantiers, près des docks. Corvus n’arriva qu’en cours de route, mais sa venue ne dérangea pas les deux antagonistes, pas le moins du monde. L’un de ses ouvriers se disputait violement avec Faramos, un gras marchand kuniois qui le toisait de dix bons centimètres. Cet homme ne leur était pas étranger et pour cause : ce n’était pas la première fois qu’il s’insurgeait contre ces ouvriers étrangers. Faramos faisait partie de ceux qui goûtaient peu à la présence des sakaien dans sa ville et les récents évènements étaient loin d’avoir améliorer son avis sur la question. Les insultes allaient donc bon train et loin de se débiner, le sakaien tenait tête au marchand. Dans l’espoir de mettre un terme au débat, Corvus les alpagua tous les deux. La réponse du marchand ne se fit pas attendre.

« — Qu’est-ce qu’il y a, Eddaryon ? Tu te fais Valencia alors tu te crois tout permis ? » lui demanda-t-il d’un air de défi. De toute évidence, l’intervention du cavalier aérien ne lui avait pas plu « Ne crois pas que je ne devine pas ce que tu fais en arrière-boutique, sakaien. Tu te sers d’elle d’une manière ou d’une autre, qu’est-ce que les gens de ton genre peuvent bien faire de plus en pareilles circonstances ? » déclara le marchand.

« — En tant que marchand, à ta place j’éviterai de remettre en question le jugement de la conseillère économique de ton pays, Faramos. Qui sait ce qu’il pourrait advenir si d’aventure tes propos venaient à être répétés au détour d’une discussion » rétorqua Corvus, plus calme que jamais.

« — Qu’est-ce que c’est ? Des menaces ?! » s’indigna-t-il.

« — Un avertissement. Un jour je te menacerai Faramos, et tu verras la différence » lui répondit le sakaien « Fais demi-tour, rentre chez toi. Laisse mes hommes travailler » ajouta-t-il finalement, dans l’espoir de raisonner le marchand. Faramos, pourtant, semblait tenir au fait d’avoir le dernier mot.

« — Tu ne me fait pas peur, gamin » affirma-t-il, soutenant le regard du cavalier qui lui tenait tête.

« — Cela viendra » assura Corvus.

Cette fois, dans le regard du marchand Corvus perçut la surprise … s’attendait-il à une telle réponse ? Certainement pas, et Corvus lui-même se surprit d’ailleurs à la prononcer. Finalement, Faramos fit volteface et disparu au détour des marchandises entassées là. Lorsqu’il fut hors de portée, l’ouvrier impliqué prit la parole. L’incident, pour lui, était loin d’être terminé.

« — Je ne taillerai plus une seule pierre pour leur cité merdique, c’est terminé » affirma-t-il, bien décidé à tenir ses engagements. Se tournant vers lui, Corvus le fusilla du regard.

« — Tu vas reprendre le travail » déclara le cavalier, presque courroucé. Il se tourna vers les autres ouvriers « Vous allez tous reprendre le travail et terminer ce chantier, comme cela était prévu » affirma le jeune homme.

«  — Et faire comme si de rien n’était ? » répliqua le tailleur de pierre. De nouveau, Corvus se tourna vers l’ouvrier, posa son regard sur lui.

« — Comment est-ce que tu t’appelles ? » lui demanda Corvus.

« — Narzim » répondit simplement l’homme.

« — Ecoute-moi bien, Narzim : nous ne sommes pas à Sakai ici, nous sommes à Venovos, la capitale de Kuni. Nous sommes chez eux » affirma le cavalier. Il fit une courte pause, comme pour s’assurer qu’il était bien entendu et que Narzim autant que les autres l’écoutaient « Nous sommes une minorité parmi une majorité. S’il leur prenait l’envie d’en venir aux mains et de faire justice eux-mêmes, je ne pourrai rien faire pour empêcher cela, et n’ayez pas l’arrogance de croire que vous y survivrez. Ce qui arrive en ce moment et les déductions qui en découlent sont basés sur des suppositions, largement influencés par les rancœurs amères que nos pères nous ont légué ; pour l’heure, nous n’avons aucune preuve. Vous avez le droit de croire que Kuni cherche à briser la paix qui règne depuis des années entre nos deux pays, mais n’entrez pas dans leur jeu. Prenez sur vous, arrêtez de faire des vagues. Restez en vie » leur intima Corvus. Le silence gagna un moment l’assemblée, mais cela ne dura qu’un instant.

« — Vous êtes un couard, Eddaryon » affirma finalement Narzim « Ces vermines cherchent la guerre, laissons-les la trouver ! » déclara-t-il. Le brouhaha qui s’en suivit démontra au cavalier combien les autres semblaient être de son avis.

« — Il ne nous appartient pas de prendre cette décision » répondit Corvus d’une voix calme mais ferme, mettant fin au débat « Si Sakai doit entrer en guerre contre Kuni, c’est au Conseil d’en décider. Pour l’heure, c’est à moi que vous devez obéir, aussi entendez mon conseil : faites-vous oublier. Certains d’entre vous ont des familles à Sakai, des familles qui vous attendent, des mères, des femmes, des enfants. Pensez à eux, plutôt qu’à votre fierté. Si vous mourrez ici par orgueil, vous ne les reverrez jamais » assura le cavalier. Pendant un instant, Corvus avisa l’assemblée qui s’était tu … pour l’heure, ses paroles semblaient avoir mis tout le monde d’accord « Que cela ne se reproduise plus » ajouta-t-il finalement en guise de conclusion.

Comprenant que l’affaire était close – et Corvus espérait qu’elle le resterait – les hommes retournèrent à leurs occupations, non sans maugréer dans leur barbe par pur principe. A peine Corvus eut-il terminé que quelqu’un vint à sa rencontre ; vraisemblablement, l’individu avait entendu son discours et attendu qu’il s’achève. C’était Gervaux, le plus proche contact qu’il avait avec Bresingra ici, à Venovos.

« — Lord Eddaryon. Quelqu’un est là pour vous » lui indiqua l’homme.

Sa présence ici était étrange, aussi Corvus fronça-t-il les sourcils. De loin, Gervaux lui indiqua la silhouette d’un homme resté en retrait. C’était Cassius.

***

« — Cassius ? Qu’est-ce que tu fais ici » lui demanda Corvus en s’approchant. Le cavalier aérien avait abandonné les ouvriers au profit de son ancien instructeur, qui avait fait le voyage depuis Enogen pour le voir « Est-ce que mon père est mort ? » questionna le jeune homme, un sourire sur le coin des lèvres. Cassius s’esclaffa.

« — Ah ! Tu aimerais bien hein ? » rétorqua-t-il. Bien vite cependant, le vieux formateur repris son sérieux, dévoila la raison de sa présence « Je suis là pour te ramener à Sakai, Corvus » déclara Cassius, d’un air plus grave que jamais.

Pendant un instant, la surprise gagna le visage du sakaien. Corvus jeta des regards autour de lui, espérant ne pas être écouter. D’un signe de tête, il indiqua à Cassius de le suivre et bientôt, leurs pas les menèrent aux abords des quais où l’eau, plus calme qu’en pleine mer, frappait doucement d’un rythme régulier les pilotis du port.

« — C’est une erreur et tu le sais » affirma le jeune homme, tandis qu’ils cheminaient le long des quais « Si je pars, les choses vont s’envenimer ici » assura-t-il. C’était là une certitude « Est-ce que les ouvriers partent eux aussi ? » demanda-t-il.

« — J’ai été envoyé pour te ramener toi. Les autres ne font pas partie de ma mission. J’ignore ce qui est prévu pour eux, tu ne dois pas t’en soucier » lui répondit Cassius.

« — Ne pas m’en soucier ?! » s’offusqua le cavalier. Il avait manqué de s’étrangler « Sakai a donc si peu d’estime pour ses hommes ? » demanda-t-il, un air de reproche dans la voix.

« — Ce n’est pas ce que j’ai dit » rétorqua Cassius « Je ne sais pas ce que Bresingra compte faire avec eux, mais fait lui confiance pour rester dans les petits papiers du peuple. Elle ne laissera pas mourir les hommes envoyés à Venovos… »

« — Sauf si une guerre avec Kuni lui est profitable » le coupa Corvus. Déjà, le vieux soldat montrait des signes d’impatience.

« — Ecoute Corvus, je ne sais pas ce que Bresingra prévoit, et je ne sais pas non plus ce que Kuni mijote. Le fait est que cela devient dangereux ici pour toi, tu ne peux pas rester » affirma l’instructeur. Corvus s’apprêta à répondre, mais Cassius ne lui en laissa pas l’occasion « C’est un ordre de Bresingra, Corvus. Un ordre de Bresingra, et de ton père aussi. Ils n’ont aucun intérêt à te voir mourir ici et ne veulent pas que tu restes » assura-t-il « A ton avis, pourquoi est-ce moi que l'on a envoyé ? » lui demanda-t-il. L’allégeance de Cassius n’était un secret pour personne, mais sans doute Bresingra savait-elle que le vieux soldat ne faillirait pas à répondre à une requête venant d’Assam « Tu dois revenir à Sakai, et tu dois revenir maintenant » déclara-t-il finalement.

Déjà, Corvus sentait son cœur se serrer à cette idée. Il pensait à Leonys bien sûr … comment avait-il pu croire que leur idylle durerait éternellement ? Dans une moindre mesure, il pensait à ses hommes aussi … pouvait-il vraiment les abandonner comme ça, aux mains de cette guerre qui n’attendait qu’une étincelle pour éclater ? Malgré son rang, malgré cette force qui l’habitait, Corvus avait encore une fois l’impression d’être impuissant, de ne pas avoir son destin entre ses propres mains. Du coin de l’œil, Cassius le voyait cogiter et raisonner

« — Kraster est mort, Corvus. Il a été tué dans un village de Sakai, proche des frontières avec Kuni » raconta le vieux soldat, comme pour l’aider à se convaincre.

« — Comment est-il mort ? » demanda le cavalier, presque suspicieux.

« — Il a brulé dans l’incendie » expliqua le sakaien sans plus de détails.

« — Tu viens de me dire qu’il avait été tué » fit remarquer le jeune homme, un peu agacé.

« — Cela revient au même, Corvus. Les sakaien pensent que les kuniois ont allumés le feu, et les kuniois pensent que par représailles Sakai brûle à son tour ses villages. C’est en marche, Corvus. Une guerre contre Kuni se prépare, ce n’est qu’une question de temps. Il n’a suffi que d’une étincelle, et maintenant le brasier se propage. Les vieilles rancunes ne meurent jamais » affirma l’instructeur.

« — Non, cela n’arrivera pas. Les tensions finiront par se calmer et… »

« — Arrête d’être aussi naïf ! » gronda Cassius. L’instant d’après, l’instructeur se reprit, tacha de se calmer « La situation ne s’améliorera pas, et de toute manière tu as reçu un ordre. J’ai moi-même reçu l’ordre de t’assommer si jamais tu venais à ne pas coopérer, alors rends-nous un service et fait ce qu’on te dit. Je n’ai pas envie de me battre avec toi, Corvus » affirma le sakaien. Il y eu un instant de silence presque pesant, qui fut rompu par une nouvelle prise de parole de la part de Cassius « Je te laisse la journée pour … régler ce que tu as à régler. On se retrouve à l’entrée de la ville au coucher du soleil. Ne soit pas en retard » déclara l’instructeur.

Corvus sentit ses mâchoires se crisper. La journée … c’était long, et à la fois terriblement court.

***

Au Lanturn Assoupi, ses affaires furent vites bouclées ou presque. Minimaliste mais pas moins sentimental, Corvus contempla un moment la broche à l’effigie de Corvaillus que Leonys lui avait rendu à son arrivée à Venovos avant de la ranger dans son sac. De toutes les tâches qui l’attendaient, quitter l’auberge qui l’avait accueilli pendant presque six mois n’était pas la plus difficile et il le savait … pourtant, en voyant Lancelot sautiller sur le lit pour la quarantième fois de la journée, un remord s’empara du sakaien. Pouvait-il vraiment partir ainsi, sans ne rien laisser derrière lui ? Non, Corvus ne pouvait se résoudre à être comme tous ceux qui l’avaient précédé. Pendant un long moment, le soldat observa le Doudouvet, dernier de ses pokémons à ne pas avoir encore rejoint sa Captis Ball à l’exception de Ronan, qui arpentait toujours l’auberge incognito sous les traits d’un Matoufeu.

Lorsque Corvus descendit pour la dernière fois les marches qui menaient à la salle principale, Norbert et Théséa l’y attendaient déjà. Le jeune homme devinait aisément que ce n’était pas là leurs premiers adieux mais il y avait pourtant dans leur regard, chez l’un comme chez l’autre, une émotivité qui n’échappa pas à Corvus. Se pouvait-il que ces kuniois-là aussi se soient pris d’affection pour lui ? Peut-être … c’était étrange, mais pas impossible.

« — Norbert. Théséa » les salua Corvus, leur offrant chacun leur tour un regard.

« — Lord Eddaryon » répondit le tenancier, le saluant à son tour.

« — Corvus » le reprit le sakaien.

« — Corvus » concéda l’aubergiste. Un sourire s’esquissa sur le coin de ses lèvres.

Il y eut un instant de silence, attestant de la soudaineté de l’évènement. Corvus n’avait jamais été particulièrement doué pour les adieux et cette fois-ci ne faisait pas exception à la règle. Bien qu’il ne se faisait pas d’illusions – ils avaient été payés pour cela après tout ! – Corvus ne manqua pas de remercier les deux tenanciers pour leur hospitalité, ainsi que pour leur discrétion : le sakaien avait joui d’une tranquillité appréciable durant tout son séjour à Venovos et rares avaient été ceux à le retrouver ici, dans cette auberge pourtant connue par bien des kuniois. Au cours de leur échange, Lancelot n’avait pas manqué de faire remarquer sa présence : il avait pris goût de sautiller de table en table, manquant à plusieurs reprises de faire tomber des objets qui traînaient là. Lorsqu’il rejoignit finalement Corvus et le couple d’aubergistes, le sakaien enfonça ses doigts dans le pelage cotonneux du pokémon, qui gloussa de contentement. Le bonheur qu’il avait d’être ici acheva de décider Corvus.

« — Vous devriez le garder » affirma Corvus, sans cesser de fixer le Doudouvet « Il est heureux ici avec vous, et cet endroit est tout ce qu’il connait. Si je l’emmène avec moi à Sakai, il dépérira. La Nation de l’Ouest n’est pas pour les pokémons tel que lui » déclara le jeune homme.

Non, Sakai n’était pas un endroit pour les pokémons tel que Lancelot. Sakai était rude, hostile et austère, froide, aride. La joie de vivre qui émanait de la petite créature aurait vite fait de s’amenuir et disparaître. De plus, Corvus avait bien remarqué le lien qui l’unissait aux jumeaux des tenanciers : loin de s’en lasser, les deux garçons s’étaient pris d’affection pour cette boule de coton, qui faisait désormais partie du paysage. Non, Corvus ne pouvait décemment pas l’arracher à cette vie qui s’offrait à lui, à ce confort qui lui tendait les bras. A Sakai, Lancelot ne trouverait que la guerre et les conflits, et même si Corvus ne pouvait l’empêcher de découvrir la vie, le jeune homme savait qu’il était trop tôt pour cela, beaucoup trop tôt. A l’instar des jumeaux, Lancelot avait le temps avant de découvrir la part sombre de la vie … n’est-ce pas ?

« — Vous lui manquerez, Corvus » affirma Théséa. Le sakaien eut un sourire à cette idée.

« — Pas autant qu’à moi » répondit le jeune homme en ébouriffant la toison du petit pokémon.

Corvus ne l’abandonnait pas : il lui offrait une nouvelle vie, celle qu’il méritait. Le Doudouvet allait lui manquer il en était certain, et il ne serait pas le seul : Soleil lui aussi ne manquerait pas de regretter sa présence, lui qui avait trouver en Lancelot un ami fidèle au poste.

En quittant finalement le Lanturn, Corvus eut une pensée pour Tommen, le fils aîné de Norbert et Théséa. Allait-il lui en vouloir de partir sans au revoir ? Surement oui, malheureusement Corvus devait faire des choix et chercher Tommy partout dans les rues de Venovos n’en faisait pas partie. Pour l’heure, une tâche bien plus déchirante l’attendait à l’autre bout de la ville : Corvus ignorait si Leonys apprendrait son départ avant son arrivée au manoir – les nouvelles allaient vites après tout – et déjà, l’idée de l’annoncer à la jeune femme lui tordait le cœur … pourtant, même si Corvus avait pu s’y soustraire, jamais le sakaien ne l’aurait évité : bien que d’autres n’auraient pas manqué de se défiler ou d’envoyer une lettre, le lui dire de vive voix lui semblait être la seule et unique chose à faire. Puisqu’il ne pouvait éviter la séparation d’avoir lieu, Corvus lui devait au moins cela.

***

Le soleil atteignait l’horizon lorsque Corvus se présenta aux portes de la ville, Skadia chargée de ses maigres bagages. Cassius l’y attendait et pour une fois le vieux soldat eut la décence de ne rien ajouter. Le cœur lourd, tant pour ce qu’il laissait que pour ce qui l’attendait, le sakaien avait promis à Leonys de revenir dès que l’occasion se présenterait, mais l’un comme l’autre savaient qu’une telle félicité ne se présenterait pas tous les quatre matins. Comme si le sort destinait l'objet à être donné et rendu, Corvus lui avait de nouveau offert la broche Corvaillus, gardienne de leur histoire, et en guise de caution à sa promesse il lui avait laissé la garde de Jedha son Hyporoi, qu’il avait jugé – lui aussi – plus heureux à Kuni que loin de la mer à Sakai. Le jeune homme avait toute confiance en Leonys pour prendre soin de lui et une part de lui espérait que la présence de l’Hyporoi rassurerait la jeune femme : non, Corvus ne l’abandonnait pas. Il comptait revenir – voulait revenir ! – pas pour Kuni mais pour elle, car Corvus était un homme d’action plus que de paroles. Il voulait lui prouver que ses mots n’avaient pas été vains et encore moins énoncés dans le vent : il l’aimait et ne comptait pas renoncer à elle aussi facilement. Alors que Skadia s’ébrouait, d’un signe de tête Corvus annonça au vieil instructeur qu’il était prêt et sans attendre, tandis que le soleil se couchait derrière les montagnes, les deux sakaiens prirent la route de l’ouest, où les attendait une réalité dans laquelle l’ombre d’une guerre s’amassait à l’horizon.
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