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Leonys A. Valencia
Leonys A. Valencia

Vol


Messages : 380
Écus : 601
Âge du Personnage : 27 ans
Métier / Occupation : Conseillère Économique
Lieu de Résidence : Vénovos
Équipe Pokémon : Papillon |OS| 330 AETIUS - Libégon ♂ - Lévitation - Sérieux

Papillon |OS| 6wp6 DANAÉ - Lucario* ♀ - Impassible - Relax

Papillon |OS| 873 ARIANE - Beldeneige ♀ - Écran Poudre - Relax

Papillon |OS| 359 ORESTE - Absol ♂ - Chanceux - Mauvais

Papillon |OS| 677 NAPOLÉON - Psystigri ♂ - Regard Vif - Modeste

Papillon |OS| 156 SOLAL - Feurisson ♂ - Brasier - Prudent

Papillon |OS| 172 HÉLIOS - Pichu ♂ - Statik - Timide

Papillon |OS| 408 MAYA - Kranidos ♀ - Sans Limite - Fofolle
Vol


Message Sujet: Papillon |OS|   Papillon |OS| EmptyDim 17 Mai 2020 - 14:48

La larve est le premier stade de développement de l'individu après l'éclosion de l'œuf ou la naissance chez un grand nombre d'espèces animales ayant un développement post-embryonnaire appelé « indirect ». Chez certaines espèces, la plupart des larves seront mangées par des prédateurs avant d'atteindre le stade adulte.

Si, il y a quelques mois, on m’avait affirmé que je me trouverais ici dans cette intention, nul doute que je n’aurais pas pu y croire. Ni même me l’imaginer. Brisée de plus d’une manière, incapable de reprendre mon souffle, cette perspective m’aurait parue tout bonnement impossible. Car alors je me considérais avec des œillères, incapable de faire face à mon propre portrait. Je repense à cette personne sans plus d’amertume. Affirmer que je devais passer par toutes les horreurs vécues pour véritablement me forger représente l’extrême de ma pensée actuelle, de mon sentiment que je ne parviens pas tellement à décrire. Le point de vue a changé depuis cette époque.

La Leonys d’autrefois manquait cruellement d’estime en elle-même. Aujourd’hui, elle avance sans hésitation. Mes pas claquent sur les dalles parfaitement polies de la Forteresse. À mon passage, les gens s’écartent. Je ne frôle plus les murs comme auparavant. Je ne désire plus être invisible. Au départ, il y avait une jeune fille. Façonnée par la médisance d’une mère froide et exigeante. Une mère que je ne pouvais que décevoir, inaccessible et probablement blessée par un vécu qui lui appartient. Combien de fois ai-je levé les doigts vers elle dans l’espoir qu’elle viendrait prendre ma main ? M’offrir l’affection dont je me languissais tant ? Je voulais tant lui faire plaisir; alors j’ai agi en contre-sens de ma propre personnalité pour forger ce que je croyais être la réplique de ses désirs. À la place, j’ai intégré son discours dépréciatif. J’ai fané ma fierté, mon côté aventurier, mon énergie débordante, ma curiosité intarissable, j’ai laissé qui je suis dérailler.

Aujourd’hui, il me reste encore du chemin à parcourir pour me retrouver. Néanmoins, je me sais m’avancer sur la bonne voie. Rien ne retient mon pied. Aetius se tient à mes côtés avec sa droiture habituelle. Lui est toujours resté fidèle à son caractère taciturne et sérieux, pourtant j’ai le sentiment que son parcours n’est pas bien différent du mien à bien des égards. Depuis l’époque du Kraknoix peu assuré, il a bien évolué. J’échange un regard avec lui alors que l’imposante porte se dresse devant nous. Je m’arrête pour la contempler, pourtant je n’en vois plus les riches boiseries qui racontent l’histoire un peu triste de la cité de Vénovos. De la manière dont les nôtres ont été chassés de Leros par les sakaiens, perdus, hagards et brisés. De cette colline où ils ont trouvé refuge et érigé une ville à leur image : forte et combattive.

Je pense à hier. À ce que je laisse derrière moi en franchissant ce pas. Je lui dis adieu, à cette jeune fille façonnée par sa mère, puis plus tard par Arthur, celle qui n’a jamais pu prendre son envol. Sans rejeter ce qui s’est produit hier, j’accueille cette expérience pour mieux forger mon identité, celle de demain. Aetius a fermé les yeux. Je le sens réflexif. Lui aussi a beaucoup à apprendre de notre vécu partagé. Nous portons ces mêmes blessures, qui sans nous définir ont orienté le parcours de nos vies. Le Vibraninf me paraît plus détendu que jamais. Son regard croise une nouvelle fois le mien alors qu’il rouvre les paupières. La confiance et l’affection qui règnent dans ses prunelles émeraude m’offrent l’assurance nécessaire pour pousser cette lourde porte qui nous sépare du hall. Je l’entends grincer sur ses gonds. Je ne me retourne pas pour la regarder se refermer derrière moi.

Le stade de chrysalide est un état intermédiaire durant lequel une métamorphose complète s’exécute. Durant ce stade, la larve ne peut se déplacer ni se nourrir, et la structure de son corps se réorganise en profondeur pour passer de la chenille, stade de croissance, au papillon, stade ailé.

La lumière des grandes fenêtres infuse la pièce, me forçant un instant à plisser les yeux. Je poursuis ma progression, malgré l’agression de l’astre du jour, bien décidée à ne pas ciller face à mon public ici rassemblé, scrutateur, analytique. Le jury de ma démarche aujourd’hui entamée. Ralentissant mon pas, je dévisage chacun des quatre conseillers ici tablés, pour y trouver des visages sévères, à l'exception de monsieur Jenova qui m'offre plutôt un sourire encourageant. Il fait du bien de savoir que dans l'adversité, je peux au moins compter sur un appui parmi le conseil. Aujourd’hui, je ne suis pas invisible. Je ne suis plus cette collègue qui ose rarement faire entendre sa voix. Ma présence cause quelques murmures de stupeur parmi le groupe; qu’ils s’étonnent. Ma présence ici devant eux aujourd’hui ne pouvait que faire de sens. J’ai rassemblé mes mains derrière mon dos de manière posée, alors pourtant que tout en moi proteste et gronde. Mes jambes flageolent, mon cœur défaille. Entre dans la pièce une brise venue de nulle part, trahissant mon émotivité en ce matin ensoleillé. Comment faire autrement ? Ce n’est pas une mince affaire. Malgré ma certitude de faire le bon choix, je n’ai pas l’audace de me prétendre indélébile aux contre-coups émotifs qui accompagnent cette décision.

Cette fois, j’accueille mon émotion. Elle me représente bien. Le résultat d’un long, très long processus, désormais bien entamé. La reconstruction de ma personne a débuté je crois le jour du décès d’Arthur. Alors que je me trouvais penché sur son corps inanimé, j’ai su que ma vie avait pris un détour inespéré et qu’il me fallait saisir cette opportunité pour… Je l’ignorais encore. Rebâtir ne s’est pas fait d’un jour. Aetius m’observe de nouveau. Il s’est fait témoin de cette transformation. De mes avancées, de mes rechutes. De toutes les fois où j’ai hurlé dans la nuit, encore hantée de la violence que j’ai côtoyée toutes ces années durant, celle-là même qu’il a subie lui aussi. Ses ailes trahissent sa nervosité, parcourues de légers spasmes que j’interprète sans mal. Un sourire se dessine sur mon visage. J’ai confiance en ce que nous faisons aujourd’hui. Que notre processus de guérison, sans être arrivé à terme, n’en demeure pas moins avancé, réel.

Oui, si on m’avait affirmé que je me trouverais devant le conseil un jour pour déposer ma candidature officielle aux élections pour la position de conseiller économique, je n’y aurais pas cru. Cette place revenait à Arthur à mes yeux, cet homme que je considérais non pas mon égal mais mon supérieur sur tous les plans. Comment rivaliser avec son rayonnement ? Impossible. Chaque tentative de me part se voyait stoppée net par sa jalousie maladive, sa possessivité, le gouffre sans fonds de ses propres insécurités. Arthur s’est enfoncé dans les ténèbres, alors que je m’accroche fermement à la paroi. Même que je poursuis mon ascension pour me sortir de ce passé qui m’alourdit. La gravité m’y ramène toujours, sauf que je ne regarde plus en arrière. Je m’arrête devant mes juges aujourd’hui sans plus ciller.

«Admirable Conseil, je viens aujourd’hui devant vous en toute humilité présenter ma candidature aux élections pour le poste de conseillère économique. Depuis plusieurs années déjà, je veille sur l’écu du peuple kuniois avec professionnalisme, précision et dévotion. Aujourd’hui, j’ai envie de pousser mon implication et servir ma nation au meilleur de mes capacités.»

Mon regard se porte particulièrement sur Adam de Rosfind, à la fois père de la Chef et conseiller culturel. Je peux sentir la désapprobation dans son regard. Son opinion se peint dans chacun de ses traits alors qu’il se penche vers l’avant pour étudier le document que je remets sur la table avec un calme véritable qu’en apparence. Pourrait-il refuser ma candidature ? Adam sait qu’avec moi au cœur du conseil de Kuni, les choses changeraient de manière contradictoire avec ses idées arriérées. J’ai déjà défendu Dorcas face à lui, elle et moi partageons de nombreuses idées communes et des valeurs semblables. Des idées de modernité, d’avancement. Je ne ferai pas les choses de la même manière qu’Arthur, que lui, que le reste du conseil. C’est justement pour cette raison que je ferais un atout de taille pour ma patrie. Un vent nouveau. Adam se redresse.

«Vous ne pouvez être sérieuse, dame Valencia. Vous pensez que simplement parce que votre époux occupait le poste, que vous pourriez prendre sa place ? Pathétique.»

Je ne bronche pas. Même que je souris. S’il attaque c’est qu’il se sent menacé. J’ai pu observer cette tendance chez lui à de nombreuses reprises après tout.

«Ma présence ici devant vous aujourd’hui n’a absolument rien à voir avec mon époux. Puisse son âme reposer en paix; il n’en demeure pas moins mort. Je n’agis pas pour les morts, monsieur de Rosind. J’agis de mon propre chef et dans l’intérêt de ma patrie. Si le peuple décide de m’élire, ce ne sera pas en sa mémoire, mais par confiance en mes compétences et en mes valeurs.»

«Décide de vous élire ? Vous avez bien de l’audace. De nombreux candidats se sont présentés aujourd’hui, plus compétents et populaires que vous.»

Le conseiller ne cache même pas son mépris, ni même son irrespect. Pourtant je ne mordrai pas à ses futiles provocations, même si une part de moi brûle d’envie de le remettre à sa place comme il se doit. C’est-à-dire en lançant Aetius lui croquer quelque part plus tendre de son anatomie. Ce serait gaspiller les talents de mon compagnon de toute manière. Malgré moi, les doutes qu’il exprime m’atteignent. Ce projet, malgré ma certitude, n’en demeure pas moins audacieux, voire même insensé. Car sur ce point il n’a pas tort. Pour le peu qui soit connu encore connu de moi à Vénovos, une certaine réputation me précède, et bien des questionnements par rapport à mon comportement des derniers mois, voire des dernières années. Or, mon passé m’appartient. Je suis assurée de pouvoir convaincre d’autres du changement qui s’est opéré en moi. Que je ne suis plus cette jeune femme perdue dans l’ombre de son époux.

«Peut-être suis-je audacieuse, lord de Rosfind. Or, n’est-ce pas ce trait qui caractérise notre fier peuple ? N’est-ce pas ce qui est attendu d’un membre du conseil ? Je ne prétends pas être en mesure de remporter ma place en votre sein, pourtant si j’ai franchi cette porte c’est que je suis convaincue y avoir ma place. Nous savons tous les deux que vous ne pouvez refuser ma candidature. Je suis kunioise de sang et de cœur, et décidée à faire entendre mes droits. Si vous doutez tant, attendez d’y voir. Ne soyez pas si impatient de me déclarer audacieuse d’y croire.»

Ses yeux me lancent des éclairs, pourtant je reste imperméable à son jugement. Il me fallait l’affirmer à voix haute pour finir d’y croire. Je souris à nouveau, cette fois avec un peu de provocation tout de même. Car je le sais incapable de me faire du mal à ce point-ci. Je ne suis plus cette enfant qu’on pouvait décourager et manipuler à sa guise. Ou cette adolescente rêveuse et insécure, cherchant désespérément un sens à sa vie. J’ai vécu la souffrance et l’adversité, le dénigrement, la violence, j’ai vécu des horreurs qu’il ne pourrait imaginer, des horreurs dont il ne pourrait pas se relever. Qu’il ose se placer sur ce chemin que j’ai choisi pour moi-même. Simplement qu’il ose. Il trouvera son adversaire, un adversaire à ne pas prendre à la légère. Arthur l’a appris à ses dépens après tout. La Lionne de Kuni. Et elle sait rugir.

Adam rouvre la bouche pour parler, cette fois interrompu par le vrombissement frénétique des ailes du Vibraninf. Furieux des paroles du conseiller, il n’hésite pas à témoigner de son mécontentement, mais aussi de son appui envers ma démarche. Je l’observe avec étonnement, est-ce vraiment là mon Aetius ? Ce petit Kraknoix discret qu’on remarquait à peine ? Celui qui toujours décevait son premier maître en raison de sa personnalité si peu flamboyante ? Le voilà qui se dresse sur ses pattes arrière en poursuivant son bruit.

«Lady Valencia, veuillez tenir tranquille votre… chose… je vous en prie !»

Je souris doucement.

«Oh non, je pense qu’Aetius a quelque chose à dire.»

Le papillon est un insecte doté d’ailes qui à l’achèvement d’une métamorphose depuis l’état larvaire puis à l’état de chrysalide, prend finalement son envol.

Un éclair traverse la pièce, faisant sursauter les membres du conseil. Là où se tenait le Vibraninf, un cocon de lumière s’est formé, illuminant la pièce avec plus d’intensité encore que le soleil. Je peine à garder l’œil sur lui, pourtant je ne veux rien manquer de cette transformation soudaine et inespérée, ce cadeau qu’il m’offre. Ma gorge se serre d’émotion en voyant son corps changer pour devenir bien, bien plus grand, plus compact, plus puissant. Deux ailes immenses émergent de cette forme lumineuse, ainsi qu’un long cou qui se termine d’une tête sertie de pointes. Un grondement s’échappe de cette toute nouvelle gorge. Puissant, un véritable rugissement destiné à faire entendre sa voix, celle qu’il tait depuis trop longtemps. Je ne puis qu’attendre que la métamorphose s’achève, le cœur bondissant dans ma poitrine. Je n’aurais jamais cru Aetius capable d’un tel geste déterminé et pourtant. Ce sont les plus sous-estimés qui ont tendance à surprendre.

Libégon. Il se tient devant eux, fier, impassible. Le petit Kraknoix trop sérieux a cédé place à un véritable dragon qui leur face sans la moindre crainte. Même que pour ponctuer son éloquent discours, il expire profondément des narines, d’un coup sec, signifiant la fin de sa prise de parole. Si l’envie me prend de me pendre à son cou et d’y pleurer chaudement de fierté, je reporte plutôt mon attention vers le conseil. Le silence est tombé sur l’assemblée, jusqu’à ce qu’Adam ne reprenne la parole.

«Très bien. Bienvenue dans la course au conseil, Leonys Valencia. J’ai eu tort de vous sous-estimer. Je conseillerai à vos adversaires d’éviter de faire de même.»

Avec un dernier sourire, j’hoche la tête en guise de salut avant de leur tourner le dos. Encore bien du travail nous attend, mais cette fois, j’en suis convaincue : il est temps pour nous de prendre notre envol.

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