Bravoure Bresingra | « The past is no further away than the last breath you took. »

Bravoure Brensingra
« A woman of many talents. And intelligent, too. He'd probably have to kill her soon. »

INFOS

Nom : Bresingra, elle chérit ce nom presque autant que sa patrie, c’est probablement le plus beau cadeau qui lui ait été donné et elle le porte avec fierté en l’honneur de sa mère.

Prénom : Bravoure. Nom officiel de la cheffe de Sakai, celui qu’elle s’est donné il y a des années de cela. Pour trouver son nom de naissance il faudrait fouiller dans les archives mais vous n’y trouverais rien liant Bravoure Bresingra à celle qu’elle était, après tout Bravoure n’a pas de passé. On peut dire qu’elle a emporté son secret dans sa tombe.

Surnom : Dame Bresingra. La Dame. Probablement quelques noms insultants aussi.

Espèce : Humaine, à l'heure qu'il est elle ne sait même pas que les Huokus existe. Et c'est peut-être pour le mieux.

Genre : Feminin.

Âge et date de naissance : 53 ans, 4 janvier 167.

Royaume : La vieille Sakai, sa contrée de naissance et celle qui l’aura vu sous tous ses visages.

Métier / Occupation : Chef de Sakai. Un titre qu’elle porte avec une fierté non mesurée.

Type de Magie : Poison. Malheureusement pour la chef de Sakai, elle ne peut pas cacher sa vraie nature à la force qui lui a octroyé la magie. Si elle apprécie cette nouvelle force qui pourra se montrer bien utile, elle craint aussi les remous que son type pourrait causer. Sans parler de la catastrophe humaine monumentale qu’est la magie. Dans tous les cas cette magie lui rappelle ses pires crimes mais aussi ses plus grands triomphes. Elle n’aurait pas pu tomber sur mieux.

POKÉMON

VENGEANCE | Aspicot ♀
Discrète - Ecran Poudre
Description :
Tout comme le brumeux passé de la Chef, les informations sur son insecte sont vagues et sporadiques. Certains même ne savent pas qu'elle possède un pokémon. Il faut dire que la petite chenille fait de son mieux pour disparaître des esprits, préférant rester dans les plis des vêtements de sa dresseuse loin des regards. D'aucun supposerait que c'est par honte. Après tout un pokémon aussi frêle et commun n'est certainement pas digne d'un Chef. S'ils savaient.

Vengeance était apparue à Bravoure durant la période la plus sombre de sa vie. Leur début de relation n'a pas été des plus romantiques. La chenille était apparue sur sa fenêtre, visitant lentement la surface rugueuse des geôles d'Enogen. Le pokémon n'avait été alors rien d'autre qu'un repas potentiel à la morsure tétanisante. Combien de fois avait-elle essayé de l'attraper ? L'aspicot lui échappait toujours, se riant des chaînes et des lois. Il lui arrivait de la trouver à quelques centimètres de sa tête, dormant sur son épaule, parfois même dans ses cheveux. La chenille aurait pu aller n'importe où mais elle avait choisi de rester auprès de Bravoure. Pour le meilleur comme pour le pire la petite bête passait avec elle les jours et les nuits, aussitôt chassée par les gardes qu'elle revenait.

Bravoure était loin d'avoir honte de son pokémon. Elle était devenue pour elle, une arme mortelle, toujours à portée de main. Vengeance avait aidé la Chef à se débarrasser des plus paranoïaques de ses ennemis. La Dame de Sakai voyait leur relation comme construite sur un respect mutuel et un côté utilitaire. De ce fait elle n'était pas plus dure avec son pokémon qu'au moment où elle l'avait rencontré. Elle n'était pas plus tendre non plus.

Vengeance s'était attachée à sa dresseuse et ce malgré ses défauts et son indifférence. Attirée par ses pleurs, elle a immédiatement été attendrie. Si les Zarbis sont les yeux et les oreilles du Palais Obscur alors Vengeance est son épée. Toujours tapie dans l'ombre, là où elle se sens le mieux, à l'abris des regards et des jugements, elle veille sur sa dresseuse. Certains disent que Bravoure a des yeux derrière la tête, ce n'est pas exactement faux. Après tout elle a Vengeance.

DESCRIPTION PHYSIQUE

« I healed. Not completely. A scar is never the same as good flesh, but it stops the bleeding. »

Cheveux : Bravoure possède une longue chevelure noire lustrée, abordant une unique mèche blanche, trace d’un traumatisme datant de son enfance. Les spéculations quant à son origine sont nombreuses. Certains disent que Kennet Valmar en est responsable, ils ont probablement raison. Elle prend toujours soin de garder ses cheveux impeccables. Selon elle, la marque d’une dame c’est son apparence, la négligence ne sera pas acceptée.

Yeux : Une pupille noire, l’autre bleu limpide, cela lui donne un regard assez étrange et difficile à soutenir. C’était auparavant quelque chose qui la rebutait. Lorsqu’elle était plus jeune il lui arrivait de cacher cet œil noir avec un cache œil pour ne pas attirer l’attention sur cet aspect de son physique maintenant elle se régale du malaise de ses interlocuteurs même si lui arrive d’en porter un selon les occasions. Selon toute vraisemblance son œil gauche est devenu ainsi suite probablement au même traumatisme qui lui a donné sa mèche blanche mais Dame Bravoure étant très discrète sur son passé, on ne peut que théoriser.

Peau : Pâle et ridée par l’âge. Ses poignets sont étrangement abimés mais rares sont ceux qui ont pu les apercevoir sous ses longues manches et ses bijoux. Elle a récemment été brûlée sur son côté droit, la brûlure a cicatrisé mais ce n’est quand même pas agréable à voir. Heureusement porter des vêtements n’est plus douloureux.

Silhouette : 1m70, 51kg. Bravoure peut paraître presque fragile et faible au premier abord avec ses bras fins et son corps sans formes. Son caractère dissipe rapidement l’illusion cependant. La chef de Sakai en impose plus par sa posture et une grâce travaillée que par sa carrure. Elle n’a jamais manié d’arme et ça se voit, ses doigts sont plus adeptes à jouer de la harpe ou manier la plume.

Particularités : Elle a récemment développé des problèmes de vue qu’elle continue inlassablement d’ignorer malgré les insistances de ses conseillers. Elle a cette horrible habitude de se mordre les lèvres qu’elle n’arrive pas à éradiquer malgré ses meilleurs efforts. Il lui arrive aussi de développer des problèmes respiratoires lorsque l’air devient particulièrement humide et froid, c’est l’une des raisons pour laquelle elle s’est installée dans la plus haute tour du château même si ses genoux commencent à protester contre les marches.

PERSONNALITÉ

« Diplomacy is the velvet glove that cloaks the fist of power. »

Caractère :
Définir Dame Bravoure Bresingra serait compliqué tant la Dame de Sakai est faite de couches de secrets et mensonges entremêlés de vérités et de paraître. Savoir distinguer le vrai du faux est devenu impossible tant la femme s’est accommodée à son masque idéal. Une cheffe implacable à la poigne de fer et au courage aussi grand que son amour pour son royaume. Une femme où pouvoir et control sont parsemés de non-dits et de manigances. Le poison le plus fulgurent n’est pas toujours celui que l’on croit.

On dit que…

Bravoure est honnête, franche et bienveillante. Ce n’est malheureusement pas la description la plus exacte de sa personnalité. La chef de Sakai est, avant toute choses secrète. Ce qu’elle pense n’est pas toujours ce qu’elle dit et ce qu’elle fait n’est pas toujours très éthique. Son code moral reste néanmoins plutôt strict. Si le mensonge, le meurtre et la trahison ne lui donne pas des sueurs froides, elle n’en reste pas moins quelqu’un de droit dans ses bottes et ses convictions, le bien de Sakai passe avant tout. Habitude développée dans sa jeunesse le mensonge est une seconde nature pour elle. Cela ne veut cependant pas dire que ses intentions sont nécessairement mauvaises, elle a simplement dû apprendre peut-être un peu trop tôt que le monde de la noblesse était plein de retors et de manigances. Pour survivre il faut savoir mordre avant les autres, c’est un concept qu’elle prend à cœur. Ses intérêts personnels passent cependant toujours après le bien général de la nation. Pour ce qui est des intérêts des autres cependant ? Bravoure n’a aucun scrupule à leur marcher dessus pour aboutir à ses objectifs.

Bravoure a beaucoup de liaisons et possède un large cercle de connaissances. La réalité c’est que la chef de Sakai a du mal à former des relations à cause de son caractère austère mais possède aussi une peur saisissante de l’isolement. Ce n’est pas tant qu’elle aime les fêtes mais plus qu’elle aime la vie que celles-ci apportent. Elle regrette très franchement de ne pas avoir pu assister au Bal Masqué de Ran car ces fêtes là sont ses préférées, elle n’a pas à se soucier du paraître ou de qui va la poignarder dans le dos. C’est cette paranoïa, développée dans sa jeunesse et entretenue durant son règne, qui la pousse à se distancier des autres malgré sa volonté contraire.

Bravoure possède de nombreux talents. S’il est vrai que Dame Bresingra a reçut une formation complète sur les arts, cela ne dénote pas de sa compétence à ceux-ci. La rumeur dit qu’elle aurait réussit à rendre son professeur sourd en jouant de la chalemie. Evidement la Dame dément une telle rumeur. On ne l’a cependant jamais vu avec un autre instrument à vent entre ses doigts. De même ses compétences d’équitation sont à revoir malgré son plaisir à voyager à dos de galopa. Heureusement, personne dans son entourage n’oserait la critiquer ouvertement. La Chef de Sakai reste une personne très ouverte aux arts et apprécie toujours une bonne comptine.

Bravoure est toujours maître de ses émotions. Ce n’est vrai qu’en surface. La Chef de Sakai montre généralement un extérieur froid et hautain qui peut bien évidement être parsemé de sourires et de rires si les blagues son bonnes ou les insultes bien tournées. Néanmoins, ce n’est pas parce qu’elle s’exprime pas sa colère sous le coup de portes qui claques ou de cris à en faire trembler les fondations du château, ni parce qu’elle refuse de verser la moindre larme devant un public quelconque que Dame Bravoure reste insensible. Son nom, elle le tient de sa capacité à garder la tête haute dans les pires moments et à toujours faire preuve de bravoure devant les ennuis, ce qui se traduit dans son cas par un semblance d’impassibilité. Cependant, si quelques oreilles indiscrètes venaient à se faufiler dans sa chambre la nuit tombée, elles pourraient découvrir le visage bien moins brave de la Dame. Un visage parsemé de doutes, de culpabilité et d’erreurs commises qui pèsent sur ses nuits et son silence. Elle ne l’avouera jamais. Trop fière pour ça. Dame Bravoure incarne son idéal et elle refuse d’être quoi que ce soit de moins que son nom.

Bravoure aime Sakai. C’est probablement la première vérité de cette description. Sa mentor et mère, Patience Bresingra lui a enseigné dès le plus jeune âge les mœurs du royaume et ses valeurs. La modestie n’est pas l’enseignement qui a le plus marqué Bravoure mais si son orgueil est grand, elle ne regarde jamais de hauts ses serviteurs. Ayant travaillé à leurs côtés durant ses années formatrices, elle comprend leur dur labeur quotidien. Elle regrette amèrement ne pas pouvoir arpenter comme bon lui semble les vastes salles de la Grand Bibliothèque, l’air humide maintenu pour conserver les livres n’est pas bon pour sa santé. Néanmoins, elle se rattrape en explorant les étendues naturelles de son royaume, elle aime tout particulièrement la toundra et ses paysages maculés de blanc. Aussi dangereux qu’attrayant, elle se retrouve dans ce paysage inhospitalier qu’elle peut appeler sien.

Bravoure n’aime pas les pokémons. Dire que la Chef de Sakai n’aime pas les pokémons serait faux. Elle leur trouve une utilité que ce soit dans la vie quotidienne ou comme compagnon. Elle n’a cependant pas encore réussi à se construire sa propre troupe. C’est vrai qu’il va lui arriver de rouspéter des queues qui trainent sur son chemin ou les plumes dans son bureau mais au fond elle envie surtout la relation privilégiée qu’entretiennent dresseurs et pokémons. Elle-même n’a pas réussi à lâcher suffisamment prise pour développer plus qu’une relation fonctionnelle avec les quelques pokémons qu’elle côtoie. Les seuls pokémons qu’elle apprécie à leur juste valeur sont les zarbi qui tapissent les murs du Palais Obscur. Ils sont ses yeux, innombrables et inexpressifs. C’est une qualité qu’elle apprécie.

Objectif(s) :
Dame Bresingra a pris la tête d’Ekoe à 36 ans, 17 ans de règne et si quelques-unes de ses fantaisies se sont avérées être des déceptions, le pouvoir reste addictif. Elle n’a pas d’héritier et vu son âge n’en aura jamais, néanmoins avec les tensions qui se déclarent un peu partout dans Ekoe et le temps qui passe sans jamais ralentir, elle commence à envisager de former un successeur ou des, pour laisser le choix au conseil. Néanmoins l’idée de devoir renoncer à son rang l’angoisse et aucun des prétendants au titre ne répondent pas à son standard élevé. Peut-être n’est-elle tout simplement pas prête à renoncer ce qui fait sa vie ?

Bravoure a aussi pour objectif de « retrouver cet abruti de Ciras. ». Outre le fait qu’elle avait promis de retrouver le chef de Mido, Ciras Verron se trouve être quelqu’un qu’elle apprécie détester. Sa disparition l’inquiète aussi sur de nombreux points notamment au niveau des relations inter-royaumes.

De la même manière, elle tient à trouver qui est à l’origine des attaques contre les chefs. Il y a déjà eu une mort, une disparition et des blessés, si l’un des chefs venait à mourir Ekoe sombrerait dans le chaos et elle ne compte pas être la première à rendre l’âme.

Craintes :
La solitude et l’indifférence. Vestiges de son passés, l’isolement est ce qu’elle craint le plus sans jamais oser se l’avouer. Après tout, n’est-elle pas entourée de conseillers attentionnés et de serviteurs à ses petits soins ? Pourtant cela ne comble pas sa peur, ce vide qui lui arrive de ressentir quand tout est trop silencieux ou trop immobile. Heureusement, elle a toujours son château pour veiller sur elle.

Bravoure redoute aussi endroits humides, sombres et clos. Ce premier aspect elle se le justifie par ses faibles poumons. Les deux autres cependant sont irrationnels, nés de ses pires cauchemars où elle se voit enfermée vivante dans un cercueil ou enchainée comme une bête dans une cellule moisie. Ses nuits sont souvent courtes et mouvementés et sa mère, paix à son âme, n’est plus là pour apaiser ses craintes.

HORS JEU

PUF/Surnom : C’est Laurel :D
Âge : 21 ans.
Comment avez-vous connu le forum ? : :D
Code du règlement : The Cake Is A LIE !
Personnage sur l'avatar : :D
Autre :DC de Laurel. Mon premier DC *snif* Je suis émotionnelle ! Bravoure un peu moins malheureusement.
Je sais que le chef ne choisi pas le prochain mais Bravoure compte bien influencer le conseil pour pas se retrouver avec quelqu’un d’incompétent.
Les citations sont de Robin Hobb. Je vous conseille l’Assassin Royal, c’est un roman magnifique !!

HISTOIRE

« History is no more fixed and dead than the future. The past is no further away than the last breath you took. »

L’ennui est mortel. Peut-être autant que la haine qu’elle pouvait voir dans les yeux de l’audience. Elle avait l’impression d’être devant une cour, prête à subir un jugement. Un sentiment des plus déplaisant mais qui ne la fit pas reculer. Qu’ils viennent à elle avec leurs accusations, Sakai n’avait aucun tort à se reprocher.

Elle retint un râle agacé en entendant le discours de la nouvelle chef de Mido. Ils avaient rapidement remplacé Ciras Verron après la disparition de celui-ci, chose que les midoyens auraient dû faire il y a des années selon elle. Heureusement l’émissaire avait un minimum de jugeotte pour comprendre qu’il valait mieux éviter de titiller la plus vieille nation d’Ekoe. S’excuser était la moindre des choses, ces idiots auraient très bien pu débuter une guerre avec leurs doigts pointés.

Les questions se suivirent, redondantes et inutiles, on s’intéressait surtout à la nouvelle arrivante au lieu de s’inquiéter des implications de la disparition d’un chef. Heureusement un jeune homme l’interpella. Bravoure releva la tête et carra ses épaules, prête à répondre aux injectives avec une voix calme mais assurée. Sauf que la chef de Ran s’était malheureusement déjà précipitée pour répondre. La dame de Sakai roula les yeux en entendant la voix mielleuse de la jeune fille et attendit sagement qu’elle termine, ravalant son impatience tout en cherchant la meilleure manière pour rassurer la foule et la faire pencher de son côté.

« Il en va de soi que les compétences de Dame Shalos ne sont pas à prouver et ce sera avec honneur que je travaillerais à ses côtés pour retrouver, Sieur Verron. » commença-t-elle. « La disparition du chef de Mido est une tragédie qui nous affecte tous, et je peux vous assurer que Sakai mettra tous ses moyens disponibles à disposition des forces mitoyennes pour le retrouver sain et sauf, c'est notre première priorité. » Elle laissa une pause pour que les ramboums répètent l’information. « C’est dans les temps difficiles comme celui-ci que l’on doit se soutenir et faire un front commun. Je profite de ce moment pour réitérer mon soutien à Mido et ses habitants. Milles soldats sakaiens seront déployés à la frontière pour ratisser la zone. Ces brigands seront retrouvés et jugés, je vous le promet. » Conclu-t-elle.

D’expérience, les chiffres et les promesses impressionnaient toujours le peuple et ces soldats serviraient tout autant à protéger ses frontières qu’à chercher cet abruti de Ciras. Foutus midoyens. Elle sourit légèrement en entendant la voix grinçante de Krishna. Pour une fois que ce n’était pas elle qui devait subir ses horribles questions… Sauf qu’Eladan sauta une nouvelle fois sur l’occasion pour parler. Si ses manières l’horripilaient, ses propos au contraire l’inquiétaient. Une alliance entre Mido et Ran n’était pas bon signe, il fallait qu’elle intervienne.

Sauf que sans avertissement préalable un jet de flammes vint envahir sa vision. Qui donc avait invité la mort lors de ce conseil ?

Elle se revoyait enfant, courir dans les rues pavées d’Enogen sous le regard inquisiteur de son père, Sage Valmar. Ses petites bottines en dentelles étaient salies de boue. Le soleil était presque éblouissant malgré l’air frais de l’hiver. La vieille roche du manoir familial s’effritait doucement à cause du manque soin, le personnel était minime et les coffres presque vides. Elle se rappelait avec précision porter un petit nœud violet fait de satin qu’elle détestait absolument. C’était le type de détail inutile qui restait pourtant gravé dans son esprit. L’insouciance de la jeunesse et le bonheur éphémère. Elle ne savait pas alors, la chance qu’elle avait de pouvoir tout simplement vivre. Il y a des années de cela, bien avant sa naissance, son père s’était battu pour échapper à la pendaison durant la révolution. Il avait tout perdu. Sa famille, ses titres, ses richesses et pire encore son honneur. La noble maison de Valmar s’était effondrée ce jour-là. C’était sa mère, Grace, qui par un mariage opportun avait donné un nouveau souffle à l’homme et quelques années plus tard, une fille.

« Ardath ! Viens ici, il faut que je te présente quelqu’un. » la voix de Grace sonnait clairement dans la cour.

La matriarche se tenait dans l’embrassure de la porte. Derrière elle, à demi caché dans les ombres du manoir, une figure sombre et imposante. Cet invité, ce ne sera pas la dernière fois qu’elle le verrait. Son nom était Kennet Valmar, c’était l’ancien chef de la garde de feu sa majesté et le frère de son père. Un vieil homme empli de rancœur qui ne reculait devant rien pour obtenir ce qu’il désirait. Elle ne ‘avait jamais aimé, ça avait toujours été réciproque. Kennet et son père avaient un plan pour redorer le blason de la famille avant que Valmar ne sombre totalement dans la décadence comme nombres d’autres maisons avant d’elle. La vie était dure pour les nobles à cette époque et la venue de cet homme dans leur vie allait tout chambouler. Encore aujourd’hui il lui arrivait de regretter sa politesse. Un bon coup de pied entre les jambes ou un vase tombé par mégarde sur sa tête auraient été cathartiques. Mais rien ne pouvait faire dévier Dialga de sa course, alors le temps avançait laissant des cicatrices dans son sillage.

Les flammes se rapprochaient, comme au ralenti. Bravoure pouvait sentir le souffle infernal contre sa peau. Comme une promesse.

Elle cligna des yeux. Dehors, un nirondelle s’envola. Lorsque son père et Kennet partaient en voyage ses journées devenaient terriblement monotones. Elle n’était qu’une enfant perdue dans un manoir trop grand et trop vide. A peine intéressante, toujours embêtante. De temps en temps elle avait l’impression d’être un fantôme, c’était à peine si on la regardait. Elle détestait ça. En y repensait c’était probablement à cette époque que s’est forgé son amour pour son royaume et son ambition dévorante. Il faudrait attendre de longues années avant qu’elle ne se décide à agir. En attendant, elle était coincée dans la salle de classe alors que le monde extérieur existait.

Ce n’était pas tant que ses leçons étaient ennuyeuses mais plus qu’une impatience peu typique la faisait trépigner. Après tout, elle avait toujours adoré en apprendre plus sur la fabuleuse Sakai et ne rechignait jamais devant une leçon, surtout que ça voulait dire qu’elle pouvait passer du temps avec Dame Patience, mais son père était supposé revenir de voyage aujourd’hui. Il lui avait promis moulte merveilles allant des robes colorées tissées par les plus adroits des artisans midoyens à ces petites statuettes en vois qu’elle collectionnait. Elle aurait adoré avoir un arcanin pour faire une paire avec son grahyéna. Les chiens de son père étaient loyaux et la couvraient d’amour mais surtout de bave. Même maintenant ils lui manquaient. Soudain la calèche apparut à l’horizon, son toit vacillant sur le sol pavé de la cité. D’un bond Ardath s’était retrouvé dans l’embrassure de la porte, elle se retourna vers son mentor et fit une courbette rigidement répétée.

« Veuillez m’excuser, Dame Patience. »

Elle fila ensuite à travers les couloirs, dévalant les escaliers à toutes vitesses pour se jeter dans les bras de son père au moment même où il ouvrait la porte. Sage la serra brièvement avant de la repousser. Ce n’était pas méchant mais ça lui faisait toujours du mal. Il glissa sa main rugueuse dans ses cheveux d’un air distrait et déposa rapidement un baiser sur son front avant de se diriger en boitant vers son bureau suivit de prêt par Kennet. Elle s’était alors approchée discrètement de la porte pour t’enter d’écouter la conversation. Les deux hommes avaient fermé la porte à clef. Ils ne faisaient jamais ça. Les voix étaient à peine audibles à travers le bois.

« …Un echec. »
« …Il faut qu’on revoie les plans…-ssassiner Frigg… »
« Sage ! Ils ne vont quand même pas... Ces foutus midoyens…»
« …tout perde… leur faute… »

Elle se recula brusquement. Mido ? Mido menaçait d’assassiner le chef de Sakai ? Et son père faisait de son mieux pour le protéger. C’était un vrai héro ! Maintenant qu’elle y repensait, cette conversation avait un tout autre sens mais à l’époque elle n’avait eu aucune raison de se méfier. C’était certainement cette conversation à demi entendue qui avait fait germer en elle l’envie de devenir chef de Sakai. Après tout, tout le monde regardait le chef et si même son père l’adorait alors c’était cette personne là qu’elle devait devenir. Au final elle avait pris le pouvoir plus par revanche que par une véritable grandeur d’âme. Quand bien même, ce simple malentendu avait réussi à laisser des marques. Même à ce jour, elle n’arrivait pas à accorder sa confiance à la nation verte à cause des évènements qui suivirent. Seulement quelques jours après avoir entendu cet échange, la milice sakaienne allait entrer de force pour emmener son père. Un jugement rapide et sans émoi. Sa mère lui raconterait qu’il n’avait pas pu payer des dettes, elle l’avait bêtement cru.

Elle avait à peine conscience de la foule autour d’elle. Seule comptait la lumière aveuglante des flammes prêtes à l’engloutir tout entier. N’était-ce pas ainsi qu’on purgeait le mal ? Par le feu ?

Kennet avait pris le contrôle de la maison. Elle ne le supportait pas. Toujours à donner des ordres. Ardath fais ci, Ardath fais ça. Elle devait courir dans toute la ville pour apporter des lettres, écouter les conversations des nobles et lui rapporter ce qui avait été dit au moindre détail et ce, sans être suspectée de quoi que ce soit. Et attention si jamais elle oubliait quelque chose ou que son compte rendu n’était pas assez précis.

Son seul réconfort à l’époque était de pouvoir passer du temps avec les serviteurs. Plaisanter avec les cuisinières et aider les filles de chambre était son quotidien, ça l’aidait aussi à entendre plus facilement. Elle avait découvert que, plus invisible qu’elle encore était le petit peuple. Elle se rappelle encore l’odeur de la tarte aux myrtilles tout juste sortie du four. Elle se rappelait aussi avoir dû glisser du « sucre » dans les thés de quelques nobles. Parfois c’était du « sel » sur les plats ou de « l’eau » dans le vin. Les opposants d’Kennet tombaient comme des mouches. Ô combien elle avait été naïve. Ce n’était malheureusement que le début.

Pour autant qu’elle avait détesté cette période, ça avait été aussi celle où elle avait le plus appris. Surveiller ses arrières, deviner d’où allait venir la tentative de meurtre et se rappeler des moindres détails pour ne louper aucun sous-entendu. Il y avait trois leçons principales qu’elle avait retenu : Faire aveuglément confiance était une erreur, la moindre information pouvait être décisive entre victoire ou échec et on pouvait faire faire les crimes les plus haineux à la plus innocente des personnes pourvu qu’elle ne réalise rien. Qu’il en ait conscience ou non, Kennet avait fait d’elle son pire ennemi.

Elle se rappelle aussi ce soir fatidique ou elle avait l’erreur de mal doser la poudre. Ce n’était qu’un garçon, de 14 ou 15 ans, à peu près du même âge qu’elle. Ils auraient pu être amis. Il s’appelait Eymric de la maison Volroi. Elle avait échangé quelques mots avec lui, elle l’avait trouvé gentil et attentionné. Lui l’avait regardée d’une manière que peu d’autres personnes avaient fait auparavant, les compliments pleuvaient. Elle ne s’était jamais sentie aussi appréciée qu’en sa compagnie et avait été distraite par ses yeux d’un vert limpide. Elle avait versé l’entièreté du sachet dans la bouteille. Il fallait seulement une pincette. Ils avaient trinqué en l’honneur de Sakai, son peuple et ses pierres, pour que prospère le conseil et que bonnes soient les récoltes. Volonté divine ou simple accident ? Elle se rappelle parfaitement être éblouie alors qu’elle posait ses lèvres sur la coupe. Un moment d’hésitation. Un zarbi qui passe. Puis un son étranglé. Le pauvre garçon qui la regardait avec ses yeux vert exorbités, la salive bouillante et le visage rougissant. Il s’était accroché à sa robe alors qu’elle s’était figée dans l’horreur du moment. Les gardes avaient accouru. Ils avaient dû détacher un à un ses doigts du tissu. Ses yeux verts étaient vitreux depuis quelques minutes déjà, ils la fixaient. Le poison avait été fulgurant.

Ardath Valmar venait d’assassiner le fils de Frigg Volroi, Chef de Sakai. Elle se rappelle les huées, les insultes et les cris alors que la poigne de fer des gardes sans visage ni pardon la trainait dans la rue. Kennet l’avait regardé passée, retenant sa mère en larmes. Il avait témoigné ce jour-là. « Tel père, telle fille. » C’était ainsi qu’elle avait appris le véritable sort de son père. Il n’était pas passé au bourreau à cause de stupides dettes. Sage Valmar avait activement comploté pour tenter de renverser le Conseil de Sakai et rétablir la monarchie. Et elle dans tout ça ? Elle avait voulu suivre les traces de son père semblait-il. Assassinant le fils du chef. Elle était jeune, impressionnable, folle. La prison à vie semblait être une bonne idée. Elle l’avait été, pour elle. Pour Kennet ça avait été le début de la fin.

Ardath ne passa que trois ans dans les cachots pourris, moisis et agonisant de la sombre Enogen. A la fin de la troisième année elle mourut d’une virulente pneumonie. Son cadavre fut prestement jeté. Pas d’enterrement pour les lâches. Au même moment, une vieille dame noble, Dame Patience adoptait une orpheline qui mendiait dans la rue, couverte de loques et tremblante de froid, sans nom ni maison, elle lui offrit donc les deux. Elle lui rappelait une petite fille qui aimait par-dessus tout les tartes à la myrtille, une petite qui avait grandi trop vite et perdu trop grand. Dans ses yeux brillait la même intelligence qu’Ardath. L’orpheline se choisit un nom. Un nom symbolique car elle avait encore beaucoup à accomplir. Bravoure Bresingra était née il y a 17 années de cela sous un autre nom et aujourd’hui, elle commençait une nouvelle vie le cœur lourd de vengeance.

Finir dévorée par un feu infernal. Ô combien avaient pu souhaiter une telle fin pour elle. Il semblerait qu’aujourd’hui leurs prières allaient être exhaussées. Ce n’était que justice.

La porte s’ouvrit un claquement assourdissant. La garde sakaienne se déversa dans la pièce, les armures métalliques tintant lourdement. Kennet se tenait devant elle, sa coupe de vin s’était écrasée au sol. Son visage n’était plus que haine pure et absolue. Elle lui avait tout avoué. Oh, il aurait pu se débattre bien sûr. Hurler, rager, dénoncer. Ça n’aurait rien changé. Elle pouvait encore sentir une exultation malsaine pulser dans ses veines. Elle n’aurait jamais cru pouvoir tromper son oncle comme ça, dix années passées à gagner la confiance du peuple et comploter la fin de Kennet Valmar. Il était après tout le maître des coups bas, toujours un tour en avance, jamais acculé. Mais comme de nombreux maîtres de l’art, il avait fait l’erreur fatale de sous-estimer son pire ennemi.

« Seigneur Kennet Valmar. Vous êtes en état d’arrestation pour tentative de meurtre contre Sieur Frigg, Chef de Sakai et complot contre le royaume. Nous avons les documents prouvant votre culpabilité. »

« Tu n’en as pas fini avec moi salle petite- ! »

Elle se rappelle avec plaisir le craquement qu’avait fait sa mâchoire lorsqu’un poing ganté l’avait promptement fait taire. Il se fit traîner hors de la salle malgré ses cris de protestation, juste avant qu'il ne disparaisse elle pût tout de même entendre sa voix raisonner dans le couloir. Il la maudissait. Le fou. Qu'il maudisse Ardath autant qu'il le souhaitait. Elle n'était plus.

Elle avait ramassé la coupe. Faite d’argent, finement engravée avec des symboles draconiques. C’était devenu sa coupe préférée. La coupe de traître. Un rappel physique que la vie est éphémère et que la vengeance est un plat qui se mange froid. Evidemment, maintenant elle maitrisait le jeu, peut-être un jour elle se ferait prendre. Pas aujourd’hui. Le petit sachet contenant la poudre avait été brûlé et avec lui le reste du manoir des Valmar. Kennet était mort avant son procès. Une crise cardiaque. Evidemment.

Bravoure avait été acclamée par le peuple et le chef. Faisant fi des dangers elle s’était opposée au terrible Kennet mettant fin à cette ignoble lignée de comploteurs. Elle avait utilisé de son intellect pour contrecarrer les plans des Valmar, son honnêteté et sa bonté avaient permis de sauver la nation. Des armes avaient été retrouvées dans les murs du manoir, des documents attestant de transactions avec des mercenaires midoyens pour qu’ils attaquent les convois sakaien et même des sacs entiers de poudre empoisonnée. Celle-là même qui avait été utilisé pour tuer le petit Eymric. Grâce à elle, la maison Valmar c’était définitivement éteinte. Bravoure avait perdu une petite fortune dans toute cette histoire mais les hommes de mains garderaient leur langue. Finalement, les contrefaçons ce n’était pas si mal.

Les flammes léchaient sa peau. La brûlure était déchirante. Elle hurla, s’écrasant au sol. A côté d’elle Aryël Eladan et Ceriza Skalos regardaient avec horreur le feu dévorer un conseiller ranin.

Le palais Obsur de tenait devant elle. Son ombre projetant sur le sol une figure menaçante dont elle connaissait les moindres secrets. La foule s’était séparée en deux, formant une haie de bras et d’acclamations. On jetait des fleurs sur son passage, les pétales volaient dans l’air comme la neige de la toundra. C’était une douce journée d’hiver, bercée par la clameur du peuple et le chant des trompettes. Sa longue robe traînait sur le sol derrière elle. Violet et argent, les couleurs de Sakai. Elle avait un petit nœud violet en satin tissé dans ses cheveux. Elle n’aimait pas ce nœud, ne l’avait jamais aimé.

Bravoure fixa son regard droit devant elle, vers les portes, vers le pouvoir. Le chef de Sakai se tenait fièrement au sommet des escaliers, ses conseillers formaient un demi-cercle autour de lui. Pendant un instant seulement le regard de Bravoure se dévia de son objectif pour trouver celui de l’unique femme qui méritait le titre de mère. Patience Bresigngra pleurait des larmes d’émoi, dans ses yeux brillaient une fierté sans limite qui la fit trembler. Pour elle, elle aurait tout abandonné, sa vengeance, son orgueil, son ambition. Elle n’avait pas eu besoin de le faire.

« Dame Bravoure Bresingra. »

Le silence s’était confortablement installé dans un respect solennel. Elle baissa la tête, une dernière preuve d’humilité. Une dernière façade. Il avait les yeux de son fils. Ces mêmes yeux qui lui donnaient des cauchemars. Ô combien elle détestait le vert.

« Vous avez prouvé que vous méritez votre nom à bien des reprises. Grâce à vous, mon fils a pu recevoir justice et la paix a pu être maintenue. Je vous ai nommé conseillère et pendant des années vous m’avez servie. Loyalement, avec honneur et sagesse. Mieux que quiconque ici je peux respecter votre esprit et vos compétences. C’est avec une profonde estime que le Conseil de Sakai et moi-même, vous déclarons : Chef. »

Il déposa doucement sur sa tête un léger diadème d’obsidienne. Une tradition datant de la royauté. La couronne en elle-même n’avait aucune valeur. Il se pencha légèrement plus pour lui chuchoter à l’oreille.

« Bonne chance pour gérer Ciras, ne vous laissez pas intimider par ses caprices. »

Elle eut un léger sourire amer. Le Chef de Mido était une épine à laquelle elle ne préférait pas penser pour l’instant. Frigg se recula dans les ombres. Bravoure se releva, la tête haute et le regard franc. Elle se tourna vers son peuple. Peu importait Kennet, son père ou son passé. Aujourd’hui elle devenait chef pour elle-même, pour son royaume. Sakai applaudit.

Ses propres conseillers la tirèrent loin des braises. La boule enflammée n’avait fait que l’effleurer mais la douleur était atroce. Des bras la soulevèrent pour la tirer loin du bois crépitant alors que la foule explosait dans un brouhaha de panique. Cramponnée dans les bras de son sauveur, elle regardait le feu dévorer tout ce qui avait de vivant alors que les dernières paroles de Kennet Valmar martelaient son crâne.

« Je te maudis Ardath Valmar ! Puisses-tu brûler dans les enfers de Giratina ! »

* * *

Bravoure s’étira, faisant craquer ses vieux os. Elle avait été réveillée tôt, trop tôt, par les coups paniqués d’un messager contre sa porte. On venait d’essayer d’assassiner la chef de Ran. Elle avait haussé un sourcil. « Et c’est tout ? » Tentatives d’assassinat, manigances, coups d’états foireux. La vielle dame était habituée à tout cela, il allait falloir faire mieux pour l’impressionner. C’est alors qu’on lui avait raconté que le coupable n’était pas humain. Il s’était évanouit dans les airs aussi brusquement qu’il était venu. Sans traces, sans pokémons.

Bravoure avait fait doubler la garde. Depuis le fiasco du Grand Conseil elle ne dormait plus sans un poignard sous son oreiller, visiblement ce ne serait plus assez. Elle avait été sage de ne pas aller au bal. Ses instincts étaient toujours aussi bons semblait-il. Enfin, ce n’est pas avec de l’instinct qu’elle allait réussir à terminer cette stupide lettre de bon rétablissement. Elle ratura la dernière phrase. Il fallait que ce soit plus mielleux, quelque chose de tellement gentil que c’en était irritant.

D’un autre côté son esprit s’activait. Ekoe était à l’aube d’une guerre et tous les regards étaient tournés vers Sakai. Elle avait ordonné à ses trouves de se tenir en alerte. Ce n’était peut-être plus assez. Il fallait qu’elle construise discrètement des engins de siège et commence à stocker des rations. Le pire scénario serait un assaut coordonné des trois royaumes, il faudrait alors compter sur les murailles d’Enogen. Impossible de savoir d’où viendrait l’ennemi. Ou même qui il serait.

« Créfadet, donnes-moi la force de guider mon peuple à travers ces troubles. »

* * *

Le ciel explosa. D’un éclair déchirant qui secoua jusqu’aux fondations de la vieille Enogen. Bravoure s’accrocha à sa table. Sa coupe glissa au sol roula parterre, renversant le liquide écarlate qu’elle contenait. Des cris immondes se mirent à raisonner dans les airs. Elle vit des figures filler à toute vitesse dans les rues alors que le peuple se mit à hurler d’une même voix sous l’assaut des élèments. Elle s’approcha en titubant de la fenêtre. Les pics, la toundra, non… Sakai entière était illuminée de blanc. Un astre immense s’abattait sur leurs têtes déversant des myriades de démons. Elle n’avait pas prévu suffisamment de catapultes.

Le plafond s’effondra brusquement. Bravoure fut projetée sur le côté. Protégeant sa tête de ses bras. Palkia tout puissant ! Les dernières briques rebondirent doucement jusque dans le trou béant qui défigurait maintenant sa chambre. Une masse immonde et noire, couverte de pics acérés se tenait là. Probablement tombée du ciel avec les autres abominations. Elle pouvait entendre les hurlements des nobles et des serviteurs dans les décombres. Combien de morts ? Elle se releva chancelante. Ce château avait survécu à des guerres, des intempéries et une révolte sans jamais tomber. Quelle était donc cette force qui était capable de réduire en miette ce pinacle de l’humanité ?

La créature était silencieuse. Parfaitement immobile. Bravoure pouvait voir sa gueule béante remplie de crocs, des rangées après des rangées tel un cauchemar sans fin. Combien de bras est-ce que ce monstre avait ? Il faisait bien deux étages. Bravoure attrapa sa dague. Pour une telle bête, elle ne pourrait même pas servir de cure-dent. Ce n’était pas pour autant qu’elle allait mourir sans se battre. Au moins elle piquerait un peu. Si seulement elle avait eu ses poisons sous la main. Elle resserra son poing autour de la garde, prête à bondir lorsqu’une vive lumière vint lui brûler les rétines. Terrassée par une force inhumaine elle s’effondra lourdement au sol, inerte.

* * *

« Dame Bresingra ! Dame Bresingra, réveillez-vous ! »

« Je vous entend très bien pas besoin de hurler. » grogna-t-elle.

Elle laissa les gardes l’aider à se relever. L’abomination était partie non sans emporter une aile du palais. Sa garde était en panique. Nul ne savait ce qu’étaient ses monstres mais juste après leur venue et disparition les humains s’étaient mis à développer les mêmes compétences que les pokémons. Alors qu’on l’accompagnait jusqu’à l’infirmerie, elle vit passer des soldats avec les bras enflammés, d’autres parlant amicalement avec leurs dragons. Il y avait ce jeune garçon ce chambre qui crépitait d’électricité alors que sous les décombres gisait le corps enseveli de sa sœur. Son château était en proie au chaos et seul le bon sens de sa garde maintenait un semblant d’ordre.

« Par Arceus… As-t-on une explication ? »

« Pas pour le moment ma Dame. Il semblerait que ces… êtres soient responsables pour ces changements. » répondit un vieux capitaine de sa garde.

« Remettez de l’ordre dans les rangs et envoyez des soldats dans les rues. Il faut rassurer la population. Où sont mes conseillers quand on a besoin d'eux ?! Qu’on m’apporte un étouraptor et un parchemin ! » commanda-t-elle.

Sakai était-elle la seule touchée ? Qu’en était de Ran, Mido et Kuni ? On lui apporta une plume et de l’encre. Elle commença à rédiger les lettres. Contacter les patrouilles du nord, s’assurer que les villages soient saufs, demander le déploiement de tous les médecins. Elle toussa un peu, la respiration lourde.

« Ma Dame, vous- Aie, ça pique. »

Elle leva les yeux vers le garçon qui lui avait apporté les objets. Il avait les yeux rouges et larmoyant, autour de lui une légère brume que Bavoure identifia immédiatement à l’odeur.

« Dehors ! Immédiatement ! » ordonna-t-elle.

Elle ne répéta pas deux fois. Tâtonnant ses poches elle ne trouva aucune fiole qui aurait pu l’incriminer. Le poison ne venait pas d’elle. Qui était assez fou pour essayer de l’empoisonner à ce moment-là ? Elle toussa encore, crachant un peu plus de cette fumée blanche. Il lui fallut une fraction de seconde pour faire le lien. En un bond elle était dehors et avait ouvert tous les volets. Elle crachait du poison. Prise d’une quinte de toux plus violente, elle fit signe aux infirmiers de rester loin. Ses poumons elle savait gérer. Le poison aussi. La combinaison des deux par contre ? C’était une mauvaise blague ou une fabuleuse ironie. Il fallu quelques secondes pour que la toux se calme. On s’agitait toujours autour d’elle. Le monde venait de changer d’une manière qu’aucun oracle aurait pu prévoir. Il fallait que Sakai s’adapte. Rapidement. Pour une nation si profondément ancrée dans le passé cela serait un défi de poids. Elle se redressa, prenant une grande inspiration pour regarder la grande tour noire du palais obscur. Un défi qu’elle relèverait avec bravoure.

Re-bienvenue !

J'aurai qu'une seule petite chose à dire:

Oh gad.

(oui je pense que cela résume la beauté qu'est Bravoure et sa classe mondiale.)

Merciii Arté !! Elle fait de son mieux pour être classe. :drame:

Faudra que je la dessine bien... un jour... si j'ai le temps. Donc dans longtemps.

Hey you
J'attendais depuis tellement longtemps que tu te crées un DC, je dois m'avouer fort satisfaite de ta déraison Je t'ai déjà fait la majorité des commentaires, du coup voyons voir le trio sans plus tarder !

Fais ton choix !

SCRUTELLADe sa position, Bravoure a une bonne vue d'ensemble, elle est toujours attentive dans son rôle à ce qui se passe autour d'elle. Ses yeux ont vu des choses qui auraient rendu fous certains. Tous ces rapports à la vue m'amènent à choisir ce Pokémon scrutateur. Pour le moment, Bravoure se fait parfois témoin de sa propre vie, mais peut-être qu'avec le regard extérieur de ce petit Pokémon, elle parviendrait à voir qu'elle peut prendre sa véritable place elle aussi ?

PACHIRISUJ'ai voulu un Pokémon aux antipodes de Bravoure. Qui de mieux qu'une petite bête électrique surexcitée pour faire le boulot ? Plus précisément, les écureuils sont reconnus pour être des créatures qui amassent des choses. Bravoure à son lourd bagage, elle a vu plusieurs saisons passer, et voilà que le printemps se manifeste à nouveau. À la manière de Pachirisu, elle peut profiter de ce temps pour collecter ce qu'elle semé toute sa vie pour aller de l'avant, car son histoire n'est pas terminée. Et peut-être semer les graines d'une génération future au passage?

ASPICOTUn choix d'Aequor cette fois ! «Dardargnan est extrêmement possessif. Il vaut mieux ne pas toucher à son nid si on veut éviter d'avoir des ennuis. Lorsqu'ils sont en colère, ces Pokémon attaquent en masse.» Ca me fait penser à son amour pour Sakai et au fait qu'elle ferait tout pour défendre son pays. De plus, ce petit ver pourrait lui apprendre à vivre avec son nouveau pouvoir, mais aussi ce qu'elle pu faire par le passé en rapport aux poisons.

Par tous les saints :la:

Bienvenue avec ce nouveau personnage ! Un lien avec Corvus me semble inévitable (a)

J'ai grand hâte de te voir la jouer, attend-toi à avoir un MP prochainement. Faut qu'on parle ! :ohh:

Avec plaisir Corvus !! :omg:

Hâte de lire ton MP !!!

Sinon, c'était vraiment très difficile de choisir mais mon choix va se porter sur Aspicot. Merci beaucoup !!

C'est une validation !

Félicitations tu es VALIDÉE ! Bienvenue à Sakai. Tu peux dès maintenant recenser ton avatar dans le bottin des avatars et ton métier dans le bottin des métiers. Tu dois aussi passer créer ton inventaire dans ce forum. Si tu en as l'envie, tu peux aussi créer ta fiche de liens où tu pourras demander des RPs et des liens intéressants ! Surtout, tu récupères ta couleur et peux maintenant te lancer dans le jeu. La validation de ta fiche te fait gagner 20 écus ! Profite bien !

Le membre 'Ignis' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Dé Chromatique' :
Bravoure Bresingra | « The past is no further away than the last breath you took. » Rdmf