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 Printemps et Étoiles |OS|
Leonys A. Valencia
Leonys A. Valencia

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Messages : 380
Écus : 601
Âge du Personnage : 27 ans
Métier / Occupation : Conseillère Économique
Lieu de Résidence : Vénovos
Équipe Pokémon : Printemps et Étoiles |OS| 330 AETIUS - Libégon ♂ - Lévitation - Sérieux

Printemps et Étoiles |OS| 6wp6 DANAÉ - Lucario* ♀ - Impassible - Relax

Printemps et Étoiles |OS| 873 ARIANE - Beldeneige ♀ - Écran Poudre - Relax

Printemps et Étoiles |OS| 359 ORESTE - Absol ♂ - Chanceux - Mauvais

Printemps et Étoiles |OS| 677 NAPOLÉON - Psystigri ♂ - Regard Vif - Modeste

Printemps et Étoiles |OS| 156 SOLAL - Feurisson ♂ - Brasier - Prudent

Printemps et Étoiles |OS| 172 HÉLIOS - Pichu ♂ - Statik - Timide

Printemps et Étoiles |OS| 408 MAYA - Kranidos ♀ - Sans Limite - Fofolle
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Message Sujet: Printemps et Étoiles |OS|   Printemps et Étoiles |OS| EmptySam 29 Fév 2020 - 10:40

Il n’a pas retenu le premier cri. Celui-ci l’a pourtant tiré de bienheureux songes; il en émerge sans même un souvenir, les sens assouvis et la gueule pâteuse. L’éveil met du temps, comme s’il avait emprunté le long chemin vers la conscience. Il perçoit à peine les frémissements près de lui, la détresse qui a fait se recroqueviller la jeune femme couchée contre son corps endormi. Le deuxième cri le met en alerte. Malgré l’endormissement, il combat et se redresse dans un soupir puis un éternuement. Il s’ébroue pour chasser la lourdeur qui le retient au lit. Il faut dire qu’il est tôt, bien trop. Le soleil ne paraît pas encore dans un ciel dominé d’encre et d’appréhensions. Heureusement, quelques pâles lumières éclairent un peu l’océan tranquille qu’ils entrevoient au-travers la fenêtre. Il n’y a que le silence, un silence brisé par les gémissements et la respiration haletante de la forme qui repose à ses côtés. Aetius ne met pas beaucoup de temps à réaliser l’origine des cris, même qu’il a l’habitude. Son premier réflexe, encore endormi, le porte à escalader la forme de sa dresseuse qui lui tourne le dos. Sitôt il porte une patte sur son dos, néanmoins, l’humaine gémit et le repousse dans un sanglot. Le Kraknoix se recule avec surprise, ce geste seul suffit à l’affoler. Leonys n’a pas l’habitude de se couper de lui.

Pourtant, les détresses nocturnes de la Valencia ponctuent leur quotidien. Aetius accourt toujours, même s’il ne peut souvent rien pour elle. Entre les douleurs fantômes qui l’accablent, résultat navrant des mauvais traitements qu’elle a subis, et ses cauchemars traumatisants, le petit Pokémon ne peut faire autrement que d’être source d’apaisement et de sécurité. Il a ce sentiment, ce devoir, c’est plus fort que lui. Protéger Leonys est l’affaire d’une vie à ses yeux. Il s’est dédié à elle d’une manière qui n’aurait pas été possible sans leur vécu commun. Même si Aetius ne pense plus souvent à son ancien maître, le défunt époux de la trésorière, ses abus et les blessures associés subsistent. Parmi ses cassures, il y a bien sûr celle causée par toutes les fois où le petit Pokémon n’a pas pu, n’a simplement pas pu la protéger. Libérés de leur joug, il s’est promis de ne plus jamais la voir souffrir ainsi. Pourtant la voilà, déchue, en douleurs et en pleurs. Le Kraknoix se revoit, comme si c’était hier. Ses souvenirs affutés comme une lame. Il confond les choses. Il culpabilise. Parfois, ses douleurs lui font le même effet. Contaminé, il se sent sombrer à son tour, rongé par l’impuissance et la honte.

Cette nuit pourtant, Leonys l’a repoussé. Ce geste lui a aussi rappelé son propre vécu, à lui. Car elle n’est pas la seule à avoir accumulé des faiblesses au contact d’Arthur. Aetius a été rejeté, amoindri, maltraité par cet homme. Le geste de sa nouvelle maîtresse lui rappelle douloureusement ce qu’il a subi auprès de lui. La colère envahit le Kraknoix, qui proteste et gronde, cette fois bien éveillé. Il contourne le corps de la blonde pour mieux l’observer. Sa vision est réduite par l’obscurité, mais son nez ne peut le trahir. Il y a une odeur étrange sur les draps, qu’il n’a jamais sentie auparavant, et bien sûr celle salée des larmes. De là-haut, la jeune femme le regarde, troublée, mais la douleur est passée. Aetius se permet d’avancer en sa direction, à pas mesurés. Il ne peut s’expliquer comment il en est venu à cette conclusion, pourtant il le sent : quelque chose cloche. Par instinct, il se dirige en direction du bébé, encore prisonnier de la chair de sa maîtresse. Sitôt il effleure le ventre de Leonys que celle-ci se remet à geindre, avec moins d’intensité.

«Je ne suis pas prête Aetius…»

L’est-on un jour véritablement ? Le Kraknoix n’est pas certain de comprendre. Beaucoup de la réalité humaine lui échappe. Le monde Pokémon lui a toujours paru plus simple et plus concret; celui de sa maîtresse est plein de froideur et d’hypocrisie, de non-dits et de trahisons. S’il est lui-même victime de plusieurs émotions, elles n’égalent en rien la peur profonde qui habite la jeune femme à cet instant. Aetius met un long, long moment à comprendre. Le bébé s’en vient, le bébé est là. Cette réalisation s’affiche sur ses traits, éclairés par un mince filet de lune et quelques pâles étoiles. Une expression qui se gravera toujours dans la mémoire de la nouvelle mère. Alors que les doutes l’alourdissent, que ses craintes la rattrapent, qu’elle s’épuise de combattre ses démons, le Pokémon ne vit qu’un seul sentiment vibrant, qui l’atteint de plein fouet. La joie à l’état pur. Il se presse contre le ventre, gronde doucement contre son futur ami. Il n’a aucune idée comment il viendra à sortir de son petit cocon car les choses ne se passent pas ainsi pour les siens. Peut-être Leonys pondra-t-elle un Œuf ? Peu importe sa forme, le petit adepte des sables veillera, toujours.

L’enthousiasme d’Aetius fait l’effet d’une vague à Leonys. Dans sa misère, elle suit la lumière qui s’offre à elle. Cette fois, elle ne repousse pas son compagnon. Elle l’accueille, lui caresse doucement le dos. Elle pleure toujours, d’émotion cette fois. Elle a perdu la foi alors qu’elle en a le plus besoin. Ce bébé, elle a oublié qu’elle l’aimera, peu importe sa provenance. Qu’elle fera mieux, mieux que sa propre mère.

L’inconfort grandit une fois de plus en elle. Elle se tord de douleur, haletante dans la nuit. Le Krakanoix se redresse; quelque chose dans cet abdomen bouge de manière anormale. Il émet un petit roucoulement inquiet, incapable de soulager la blonde qui doit laisser sa souffrance s’estomper. Une fois en mesure d’articuler à nouveau, elle nomme un nom que Aetius reconnaît aussitôt. Incapable de plus pour elle, il acquiesce avant de sauter du lit. Ses petits pas retentissent dans toute la maison, attirant l’attention de Danaé qui dort sur un coussin du boudoir. La Riolu se frotte les yeux avant de suivre son ami et partenaire de jeu, jusqu’à la chambre où Darla se repose. La rouquine accepte de les suivre jusqu’à Leonys. Aetius se sent totalement désemparé, suivant les gestes de la sage-femme alors qu’elle se dirige vers sa patiente. Heureusement, son amie chromatique le rejoint et pose sa main contre sa tête pour le rassurer. Le calme habituel de la Riolu l’apaise un peu. Si sa maîtresse courait le moindre danger, alors elle l’en aurait averti. Avec un gémissement impuissant, le Kraknoix se blottit contre Danaé, taraudé par les cris de douleur de plus en plus rapprochés de la nouvelle mère à mesure que l’aube éclaircit le ciel.

Danaé et Aetius restent ainsi longtemps, à observer la scène avec un certain malaise, mais la certitude d’être exactement là où nécessaire. Tantôt, ils grimpent tous deux dans le lit pour soutenir Leonys. L’opération dure de longues heures. Darla accompagne, guide, encourage. Le Kraknoix lui est reconnaissant. Il n’aurait pas su comment soutenir sa maîtresse autrement que sa présence physique et ses grondements encourageants.

Aetius a l’impression de s’éveiller d’un songe. Alors que les choses s’achèvent, le soleil est haut dans le ciel, et les draps trempés de sueur. Il y a ce soupir, un soulagement, qui marque la conclusion d’une époque et le début d’une autre. Et un cri. Le Kraknoix redresse la tête pour en chercher l’origine, son auteur émerge des entrailles de sa mère en piaillant sa vie, sa vie. Leonys pleure franchement désormais. Son bébé est en vie. Jusqu'ici, elle aura réussi à le protéger, après de très lourds sacrifices. Elle a le sentiment profond d'y avoir laissé quelques parts de son âme; elle constate néanmoins que tout ce qu'elle a pu accomplir ces derniers mois aura valu la peine. Darla le pose dans les bras de la jeune mère qui le sert avec moult émotions et tremblements. L’enfant se calme presque aussitôt alors qu’on l’enroule dans un drap propre et qu’il prend place contre la poitrine de sa génitrice. Le verdict tombe : il s’agit d’un garçon. Le visage de la blondine se plisse, elle a cru à autre chose pendant des mois, elle devait s’en convaincre. Il lui semble qu’une fille aurait été plus aisé; car Leonys n’a aucun désir de retrouver Arthur chez cet enfant. Ses doutes s’estompent aussitôt elle caresse sa main minuscule d’un doigt prudent. Car Arthur n’est plus là. Et son fils ne subira jamais sa destruction.

«Il est parfait.»

Aetius partage son opinion. Le petit s’approche doucement de l’enfant, qu’il renifle avec enthousiasme, avant de poser sa petite tête contre ses pieds. Danaé, elle, caresse les cheveux de sa dresseuse avec tendresse. Leonys sourit devant la scène, pleurant de plus belle : voilà la seule famille dont elle a besoin.

«Il s’appellera Aster, ma petite étoile.»

Aetius a le sentiment d’éclater de bonheur. Dans la chambre, une lueur d’espoir les éclaire un instant, avant de s’estomper aussi promptement. Petit Kraknoix a cédé place à un tout nouvel être, un Vibraninf qui a la sensation d’enfin prendre son envol.
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