Reminder !:

Je lève les yeux vers le ciel. Le temps ne change décidément pas. Il pleut encore, et les chemins sont de moins en moins praticables. La seule part de réjouissance que nous pouvons avoir, c’est que Vénovos est désormais évacuée. J’ai un peu peur d’y retourner et de constater les ravages de la météo… Surtout concernant la boutique de Papa. Je ne peux pas m’empêcher d’imaginer un désastre et des ruines. Ce n’est pas notre maison qui a pu tenir le choc, c’est impossible. Nous n’avions pas assez d’argent pour acquérir une propriété avec une grande résistance… Mais qui aurait pu prédire ce cataclysme ? Peut-être les prophètes. Mais je sais que Papa possède une aversion pour les hommes de l’Eglise, il n’aurait jamais cru à leurs paroles…

Pff… Je ne devrais pas m’apitoyer sur mon sort. Il y a des gens qui sont bien moins lotis. Par exemple, je sais que nos voisins ont perdu leur Pokémon pendant l’évacuation. Personne n’a revu leur Maraiste préféré. J’espère qu’il s’est simplement perdu et qu’il a trouvé un abri… Et puis que dire des familles qui ont perdu un membre ? Père, mère, ou encore enfant… Cela m’attriste beaucoup. En tant qu’écuyer, je me sens encore plus responsable. J’ai quitté mon poste par deux fois, lors de l’évacuation de la ville. Je n’ai pas su garder mon sang-froid… Peut-être que ma présence n’y aurait rien changé. Peut-être qu’au contraire, elle aurait permis de sauver des innocents. Je nage dans l’incertitude la plus totale, et ça m’énerve ! Je peux au moins me réjouir sur un point… Papa est vivant, avec Sir Purr. Il est à l’abri, en bonne santé, et c’est le plus important. Il y a aussi Lord Heisemberg. Mon mentor n’est pas mort lui aussi, alors je dois considérer la chance que j’ai.

Il est temps de se mettre au travail. J’arrive dans les plaines de Kuni. Le paysage est vraiment désolant. Je sens ma gorge qui se serre à la vue du spectacle. Mince… Tout est métamorphosé ! Il y a eu des coulées de boue, des arbres arrachés ou réduits en cendres par un coup de foudre. Je vois aussi des traces de pas de tailles et formes différentes. Des soldats sont passés par ici, sûrement des collègues à moi. Mais il y a aussi des Pokémon, des traces de roues de charrettes… Tout ceci ne traduit qu’une chose : le chaos qui toucha ma ville natale. Les signes sont partout, autour de nous. Lourds et pesants. Pourtant, il n’est pas question de se morfondre, encore une fois ! Du nerf Artemis… L’armée a besoin de toi pour réaliser les escortes.

Ben oui. Peut-être que Vénovos est déserte et ravagée pour le moment, mais les échanges continuent. Malgré la pluie incessante, les commerçants doivent faire tourner leurs commerces. Pour ça, ils ont besoin des armées… Et à Kuni, c’est nous qui gérons ! Bon. Comme nous sommes actuellement en manque d’effectif, il arrive qu’un bas-rang comme moi serve de seule escorte. Ne pensez pas que tous les soldats sont prêts à combattre ou à protéger… Non, certains sont grièvement blessés. D’autres ont perdu de la famille. Bref, il y a d’innombrables raisons qui font que, parfois, l’escorte n’est pas celle que le marchand espère. Aujourd’hui, c’est le cas.

Lorsque je me suis présenté face au citoyen, il était très étonné de ne voir qu’un jeune homme pour assurer son escorte. Mais c’est la dure réalité. Je vais tout faire pour le mettre en confiance et faire en sorte que le voyage se passe bien. Il en est de mon devoir de futur chevalier ! Aller, continuons le trajet.

Je marche en direction d’un campement qui a réussi à s’établir près de Vénovos. Si la ville n’est plus habitable en l’état, elle le redeviendra et certains sont prêts à tout pour être les premiers sur les lieux. Pour ma part, je trouve que c’est un comportement très dangereux. Les voleurs sont nombreux à rôder près de la cité évacuée. Parce que c’est facile de voler en ce moment. Alors, les risques sont accrus. Et pourtant ! Me voici en train d’escorter un homme qui veut rejoindre ce fameux camp. Je ne sais pas ce qu’il a dans la tête… Mais ce doit être une question de profit. Les champs agricoles sont actuellement ravagés par la tempête, ce qui explique la raréfaction des denrées. J’imagine que c’est ce que le commerçant vient vendre aux Kuniois installés au campement.

Je hausse les épaules. Je n’en sais rien après tout. Mon travail, c’est de l’emmener à sa destination, tout simplement. Traverser les plaines prendra du temps, à cause du terrain boueux et accidenté.

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