Le voilà donc à Sakai, contrée qui l'avait vu naître. Enfin, les Terres du Nord pour être plus exact. Rafahel ne raffolait pas de cette partie là du pays, trop éloigné de l'océan à son goût. Mais il avait un rendez-vous, ou plutôt il sortait d'un rendez-vous. Seul, du moins accompagné de Plue la Stalgamin. Les chevaliers d'or ne l'accompagnaient pas aujourd’hui, pour une fois ! Il pouvait souffler. La probabilité pour que les passants le reconnaissent était fiable, mais elle existait. Inutile de se cacher d'ailleurs, cela sera vu d'un mauvais œil et il ne voulait pas créer une nouvelle tension inutilement.

Avant de repartir, le jeune chef décida de passer par le marché. Il pourrait éventuellement rapporter des choses à Daf et ses enfants. Il prit Plue dans les bras, ne souhaitant pas qu'elle se mette en danger au milieu de cette foule. Les gens, pressés, s'étalaient à parcourir les étales à une vitesse hallucinante. Une agitation qui exaspéra Rafahel, comment pouvait-on vivre ainsi.
Il continua sa route dans son flegme légendaire, sans se soucier du bruit et de l'agitation aux alentours. Il s'arrêta devant un stand proposant différents fruits et décida d'acheter quelques pommes. Une fois le paiement effectué, il croqua à pleine bouche dans l'une d'elle et donna un morceau à Plue.

-Allez on l'a bien mérité, ajouta-t-il

Puis un cri, plus fort et plus agressif que les précédents vint déranger ce moment de partage. L'homme aux cheveux gris leva les yeux, une mine agacé sur le visage. Il vit une foule s’agglutiner vers un endroit de la place, que pouvait-il bien se passer ici. Il suivit le mouvement et parvint à se faufiler afin d'assister à ce "spectacle" qui semblait enchanter tout le monde. Un combat pokemon, en pleine ville ... pitoyable. Il n'allait certainement pas intervenir.

-Quelle est l'origine de altercation ? demanda-t-il au jeune homme brun qui se tenait à côté de lui. 

Rafahel n'eut pas le temps de connaitre la réponse, puisque un brouillard épais se leva. Protégeant Plue sous son manteau, franchement il avait connu les Sakaiens plus diplomates que cela. Mettant à l'abri ses yeux, il s'empresserait de remonter les bretelles à la personne qui c'était amusé à créer cette brume.

C'était une journée ... particulière. Le spectacle s'avérait être affligeante et peu convenable, pour une cité celle celle d'Enogen. Pays et ville d’Érudits, d'habitude se tenant loin des conflits. Rafahel ne comprenait pas ce qu'il se passait ici. Son incompréhension le poussa à demander des explications à un inconnu. Ce dernier tenta de répondre, mais fut rapidement coupé par les brouhaha ambiant. Vraiment épuisant ! Il hésita à demander de l'aider à Plue pour disperser la foule, mais se résigna rapidement.

-Le savoir vivre n'est visiblement plus de mise, soupira-t-il.

Certaines personnes avaient été bousculé par le mouvement de foule, se retrouvant au sol. Le chef de Kuni regarda autour de lui, afin de voir si quelqu'un avait besoin d'aide. Sans succès. Apparemment la panique serait partie d'un vol, puis un combat avait suivi.

-C'est la première fois que je vois ce genres de choses arriver à Enogen, confia Rafahel. Je crois que la journée de marché est terminée.

Plus rien à acheter, l'homme aux cheveux gris réfléchissait à un autre endroit où se rendre. Il avait promis à ses jumeaux de leur rapporter des souvenirs de son voyager à Sakai. Décidément, il fallait toujours qu'un problème arrive.  

-Du tout, je suis originaire de Kuni. Mais mon épouse vient d'ici, donc je connais plutôt bien la ville.

La foule c'était dissipée, certains curieux restaient néanmoins. A observer comme des Vaututrices, l'esclandre que faisant le vendeur. D'ailleurs, le jeune homme qui se trouvait à côté de Rafahel s'avança pour aller lui parler. Chose que le gris ne comprenait pas, il voyait bien que l'homme était hors de lui alors pourquoi risquer de l'agacer encore plus ? Mais, il le laissa faire.

Et le pressentiment s'avéra rapidement juste. Le marchand agressa verbalement l'inconnu, décidément ... la courtoisie n'était plus de mise dans ces lieux. Dommage.  Le chef de Kuni s'approcha de Riorim, espérant le faire changer d'avis. Il était inutile d'insister vu l'énervement dont le vendeur faisait preuve.

-Je pense qu'un échange est vain, mais si vous voulez je peux vous prêtez main forte pour retrouver le ou les malfrats.

Rafahel avait du temps devant lui, donc pourquoi ne pas s'occuper. Par contre, il espérait que le marchant ne l'agresse pas à son tour. Auquel cas, son échoppe se retrouvera éventrer une nouvelle fois. A bon entendeur.