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 Let it All Go (Part II - Visit to the Queen) - feat. Corvus
Leonys A. Valencia
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Message Sujet: Let it All Go (Part II - Visit to the Queen) - feat. Corvus   Let it All Go (Part II - Visit to the Queen) - feat. Corvus EmptyDim 15 Nov 2020 - 15:57

«J’étais surpris que vous v’niez la première fois, tite dame, ma’alors une deuxième, puis avec vot’mari pis vot’marmaille… ! Motivée en’tas moé j’dis.»

L’île Kokoae, dans un horizon accessible, se dessine. Contre les flots sombres du lac, elle se détache telle une tache d’émeraude dans l’horizon tristes des marais. Ce petit éden tranquille et mystérieux, couvert d’un ruban de brume. En voyant approcher notre destination, je me suis redressée, probablement un peu brusquement, sentant un sourire éclaircir mes traits. Peut-être le pêcheur et notre guide jusqu’à l’île n’a-t-il pas tort. Mes motivations ne peuvent lui apparaître claires; après tout de nombreuses superstitions subsistent au sujet de cet endroit. Seule perdue sur son lac, l’île me fait aussi cet effet : celle d’être digne de toutes les histoires à son sujet. Pourtant j’y retourne à la manière comme à une terre promise. Sitôt nous touchons terre que je me précipite en dehors de la barque, sans même attendre mes compagnons. Tant pis si je couvre mes bottes d’eau sablonneuse. Je ferme les yeux, presque, pour savourer chaque instant de cette quête spirituelle qui m’a mené ici à nouveau.

Je ne suis plus la même qu’à la première fois il faut bien l’affirmer. C’est l’échine droite, le regard pétillant que je m’offre au jugement de cette île. Les pans de ma robe se salissent : tant pis je n’ai craintes de ces futilités. Je peux entendre Akeira, depuis la barque, m’appeler avec désapprobation pourtant je poursuis ma route jusqu’au premier arbre, dont je caresse l’écorce. Il me semble fort, vibrant de vie. Son feuillage se tend vers le ciel, le vent joue dans ses branches. L’île, elle aussi, a changé. Loin, elle est loin la tempête. La boue. La pluie torrentielle et incessante. Sous le soleil de l’été, elle revit et s’épanouit. Un parfum sucré a envahi la lande, à mes pieds une foule de fleurs recouvre le sol. Plutôt que d’emprunter les services du pêcheur, de traverser le lac par bateau, nous aurions très bien pu voyager par les airs sans la présence de la domestique et du bébé. Pourtant je ne pouvais priver mon fils d’un tel voyage : la première fois il était là lui aussi. Il fait partie du processus. Je le blottis un peu contre moi. Dans son rebozo, il proteste pour la forme, à moitié endormi.

«Je suis venue ici une fois par le passé, tu sais Aster ? Tu étais là toi aussi, dans mon ventre. J’étais perdue mais maintenant j’ai l’impression de l’être un peu moins. Et c’est en partie grâce à toi.»

J’ai parlé à mi-voix, m’adressant à lui seul. Je caresse doucement son dos en observant l’île avec admiration et humilité. Lors de mon premier passage ici, presque dix mois auparavant, il n’y avait plus que ténèbres et destruction. Plus que désespoir. Brisée par le deuil, atteinte et perdue, j’ai cherché ici un sens à ma vie. Si ce projet se trouve encore inachevé à ce jour, Azmitia a posé la première pierre d’une longue reconstruction. A lancé le travail que je ne pouvais débuter moi-même. Cette île est lumière et guidance. Je me sens habitée d’une douce chaleur de la retrouver. Je me serais perdue longtemps à mes pensées intimes si le pêcheur ne m’avait pas interrompue d’un raclement de gorge.

«Euh… scusez j’veux juste sawère si j’vous laisse icitte pis à quel moment j’touche mes sous ?»

Avec un soupir, je me retourne et marche vers lui pour poser les écus promis au creux de sa main.

«Laissez-nous, nous trouverons moyen de retourner sur l’autre berge en temps et lieu. Merci pour vos services.»

L’homme se contente d’hausser les épaules avant de repartir en direction de la barque, sous l’œil inquiet d’Akeira. De toute évidence, la rouquine ne partage en rien mon enthousiasme de fouler l’île, habitée pour sa part par les histoires de son enfance à son sujet. Celle que les âmes viennent s’y perdre, ses spectres et autres esprits, et bien sûr sa vieille sorcière. Pourtant elle n’ose rien dire, probablement intimidée par l’endroit, par ma conviction d’y séjourner. Je lève les yeux vers Corvus. Lui qui ne manque pas de superstition (en bon sakaien qu’il est), que pense-t-il de ces mythes et légendes ? Je sens une pression contre ma jambe. Napoléon, qui nous accompagnait dans la barque, est venu se frotter contre moi, ne serait-ce que pour me rappeler son existence. Je souris et me penche prudemment vers lui pour le caresser, sans incommoder mon fils.

«Bienvenue à l’île Kokoae ! N’est-ce pas joli ?» je fais d’un souffle, me pressant déjà sur un sentier naturel qui nous éloigne des plages pour nous enfoncer à l’intérieur des terres. «Nous avons de la chance d’avoir une guide privilégiée, d’ailleurs.»

Je laisse sortir Danaé de sa balle. La Lucario chromatique fait son apparition devant nous, se mettant aussitôt à piétiner le sol d’excitation. De toute évidence, elle est bien heureuse de retrouver sa terre natale. Dans son propre langage, elle se met à nous conter d’innombrables histoires dont nous ne pouvons comprendre tout à fait le sens. Ses simagrées suffisent à me faire sourire toutefois.

«C’est bien beau tout ça, mais vous ne m’avez toujours pas dit pourquoi nous sommes venus ici au juste.» fait Akeira, la mine sombre, visiblement peu rassurée.

«Nous sommes venus voir une vieille amie, pas vrai Corvus ?»

Mon ton énigmatique et mon grand sourire ne rassurent en rien la jeune femme qui se contente de faire la moue. C’est à cet instant qu’un bruit soudain se fait entendre : en émerge une créature féline aux crocs impressionnants, aux cicatrices nombreuses, dardant sur nous son œil unique. D’un bond, elle a sauté sur le sakaien, le renversant au passage avant de se hisser sur lui pour… le couvrir de câlins et de baisers, le tout en ronronnant de manière totalement ridicule. Shadaya… elle ne changera donc jamais.

PS :
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Corvus Eddaryon
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Message Sujet: Re: Let it All Go (Part II - Visit to the Queen) - feat. Corvus   Let it All Go (Part II - Visit to the Queen) - feat. Corvus EmptyLun 16 Nov 2020 - 7:18

xf5d.jpg
VISIT TO THE QUEEN
and teatime with the witch

Campement du Grand Conseil,
quelques jours plus tôt.

Le Grand Conseil s’achevait enfin, après dix longs jours à attendre une menace qui n’était pas venue. Corvus s’en était réjouis bien sûr mais quelque chose, au fond de lui, lui intimait qu’ils étaient loin d’en avoir finis avec cette histoire. Déjà, bien des malles avaient été bouclées en vue des départs plus ou moins imminents – certains étaient plus pressés de partir que d’autres – et beaucoup de tentes avaient d’ores et déjà été défaites, laissant vides des zones entières. Si le destin de Corvus était indéniablement de retourner à Kuni, le sakaien s’était octroyé le luxe de s’offrir quelques jours de répits loin des tâches qui attendaient son retour, et dans cette entreprise le jeune homme n’avait pas été le seul : après son premier Grand Conseil, Leonys aussi avait décidé de s’accorder ces mêmes instants. Désormais le Nord les attendait, mais l’intention des deux jeunes nobles n’était pas de faire le voyage d’une seule traite : d’un commun accord, en quête de réponse ou tout du moins de bons temps, ils avaient fait le choix de rendre visite à une vieille amie qu’ils avaient désormais en commun, ermite habitante de l’île qui siégeait au Lac Noctali.

Loin de vouloir survenir à l’improviste à Kattouga et faute d’avoir Ronan sous la main pour faire office de messager – tout comme Lancelot, le Zorua était resté au Lanturn Assoupi – Corvus avait emprunté à sa mère Blagden, un Cornèbre nouvellement acquis aux Bois des Croisements. Alors sur le départ, la guérisseuse lui avait affirmé que la corneille ne manquerait pas de revenir d’elle-même au manoir une fois sa mission achevée et non sans avoir invoquer un nombre incalculable de fois la bénédiction des dieux-pokémon, le fils et la mère avaient finalement pris congé, laissant une nouvelle fois leur chemin se séparer. Loin de vouloir envoyer un roman, Corvus s’était munis d’un morceau de parchemin, réservant quelques mots à Sekou, son cousin habitant des villages du nord.

Sekou,
Je serai à Kattouga d’ici quelques jours et l’arrivée de Blagden devrait précéder la mienne. J’ignore exactement combien de temps j’y resterai, mais j’emmènerai avec moi quelqu’un de spécial. Nous prendrons la route des côtes pour éviter Enogen et le seigneur mon père. Ne prévient pas le village, mais fait toi beau pour l’occasion.

Corvus.
Le Cornèbre envolé, ils avaient alors pris la route du nord qui, lentement mais surement, les avait conduits à l’orée de la forêt de Sakai, que l’été nouvellement venu avait rendu verdoyante.


Île Kokoae, 3 Juill. 220

Cheminer à pied n’était pas dans les habitudes du cavalier qu’il était, pourtant Corvus se complaisait à découvrir sous un regard nouveau ce pays qui était le sien. Le jeune homme avait beau être né à Sakai, bien des choses étaient encore inconnues à son regard … comment pouvait-il en être autrement, puisque la Nature elle-même ne cessait de modifier les paysages et la vie elle-même ?

La chaleur donnait à la forêt de Sakai une odeur de sève et d’humus, propre aux conifères de la région. Brutus le Bourrinos, chargé de leurs affaires, se complaisait à écraser de son pas lourd et pourtant silencieux la mousse verdoyante qu’il connaissait si bien. Si les pokémons de son espèce ne vivaient naturellement pas ici, le grand cheval était né dans cette partie du monde, fier produit de l’armée sakaienne qui prenait grand soin de faire naître et d’élever ses montures, tant terrestres qu’aériennes.

Ils mirent près d’une journée à rejoindre le Lac Noctali, aux légendes aussi nombreuses que variées. En digne sakaien qu’il était, Corvus en avait entendu une multitude et si certaines lui paraissaient bien trop invraisemblables pour y croire, d’autres avaient le mérite de lui laisser un doute. Un triton géant à la tête triangulaire vivait-il vraiment dans les eaux de ce lac ? Les enfants disparaissaient-ils vraiment ici, parfois, emportés par les Baudrives ? De ses propres yeux Corvus n’avait jamais rien vu, mais le jeune homme savait qu’il n’y avait pas de fumée sans feu … après tout, combien d’enfants étaient supposément disparus ici ? Beaucoup trop pour être ignoré.

Jusqu’à présent, Corvus ne s’était jamais attardé sur la manière dont les gens du commun s’y prenaient pour traverser le lac, aussi fut-il surpris de découvrir cet étrange pêcheur-passeur qui louait sans gêne aucune sa barque aux voyageurs qui souhaitaient rejoindre l’île. Laissant là le Bourrinos sous la bonne garde de Shama, non sans une certaine méfiance Corvus se hissa sur son embarcation de fortune et sa mémoire le ramena instantanément aux épreuves du Grand Conseil lorsqu’il la fit tanguer. Bien trop occupé à scruter le pêcheur pour le reprendre dans ses propos – non, il n’était pas le mari de cette tite dame et non, cette marmaille n’était pas la sienne – Corvus se demandait bien de quelle région cet étrange homme venait pour s’être affublé d’un accent pareil. qlp1.gifLorsque leur embarcation atteignit finalement les rives de l’Île Kokoae, le sakaien sentit l’apaisement le gagner pour la première fois depuis qu’ils avaient pénétré les terres de Sakai. A cette période de l’année, l’Île Kokoae offrait un spectacle magnifique, loin de la vaseuse réputation dont les sakaiens aimaient l’affubler. Véritable havre de douceur au cœur du plus hostile des territoires sakaiens, l’île avait son propre microcosme, son propre train de vie. D’un regard amusé, Corvus observa Danaé s’épanouir sur cette île qui l’avait vu naître … contrairement à Akeira qui, loin de partager sa joie de vivre, se questionnait quant à leur présence en ce lieu. L’adolescente goutait peu à cet endroit et plus encore à ses potentiels dangers.

« — Une vieille amie, oui » répondit Corvus, faisant écho aux paroles de Leonys. Et comme l’occasion était trop belle pour la manquer, le jeune homme ajouta « J’espère qu’elle ne nous changera pas en Crapodaud cette f… » commença-t-il dans l’espoir d’attiser un peu plus la crainte de la servante, mais quelque chose le percuta, coupant court à sa phrase.

En proie à la surprise, Corvus sentit le poids de son corps échapper à son contrôle et se retrouva à terre bien avant qu’il n’ait eu le temps de réagir. Son cœur fit un bond dans sa poitrine et le soldat qu’il était se préparait déjà au combat lorsque, finalement, le jeune homme reconnut la responsable de cette sportive embrassade : c’était Shadaya la Luxray, qui quelques mois plus tôt l’avait aidé à s’en sortir au cœur des marais. Étendu sur le sol, pendant un instant Corvus ne vit plus qu’un enchevêtrement de fourrure noire et bleue, teinté parfois de coups de langue râpeuse lui barbouillant le visage. Laissant l’amusement finalement le gagner, le jeune homme laissa ses doigts s’enfoncer dans le pelage de la Luxray, espérant au fond de lui que la lionne n’était pas dotée du même talent électrique que Soleil.

« — Oui, moi aussi je suis content de te voir, Shadaya » affirma le sakaien.

Loin d’être habitué aux accueils si chaleureux, Corvus se surprit à en apprécier l’instant, qui lui laissa un sourire sur le coin des lèvres. Se relevant, le sakaien avisa les environs, effleurant une dernière fois la crinière sombre de la Luxray. Si Shadaya était là, sans doute Azmitia ne devait-elle pas être loin.
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Message Sujet: Re: Let it All Go (Part II - Visit to the Queen) - feat. Corvus   Let it All Go (Part II - Visit to the Queen) - feat. Corvus EmptyMar 17 Nov 2020 - 22:16


Let it All Go (Part II - Visit to the Queen) - feat. Corvus Giphy

Parfois je me permets de flirter avec cette idée. Celle du bonheur. Un sourire lentement étire mes lèvres devant la plaisanterie de mon compagnon; je dois sérieusement retenir un gloussement presque euphorique. Cette émotion va et vient, cet oiseau migratoire que je ne réussirai probablement jamais à encager. Tant pis, je dois profiter pleinement de chacun de ces passages fugaces. Elle se manifeste au cœur de petits instants imprévus, d’apparence banals, mais qui pour moi font tout leur sens. À cet instant précis, oui, je goûte à une complicité que je n’avais jamais connu auparavant avec qui que ce soit. Corvus est un ami, un guide, un phare, une lumière dans ma vie, sans même chercher à l’être. Se doute-t-il du sentiment qui m’éteint tout de suite ? Probablement pas, c’est bien la beauté de la chose. Entre nous il n’y a rien de forcé. C’est simplement en étant lui-même qu’il parvient à me combler, dans tous ces petits moments d’un quotidien que je tisse de plus en plus à ses côtés et qui se ponctuent de ces éclaircies au cœur de mon ciel sombre. Puis, aussi brutalement qu’il a débuté, il prend fin à l’arrivée musclée de Shadaya et de ses effusions d’amour. L’a-t-elle senti, ce qui à l’instant habitait mon cœur ? Ou avait-elle simplement envie de se blottir contre le jeune homme (sentiment que je partage d’ailleurs…) ? Ses raisons lui appartiennent, dans tous les cas le mal est fait.

«C’est quoi ce truc ? Kyogre… ça va Corvus ?»

«Akeira allons, Corvus est un soldat de Sakai, il a vu pire qu’un accueil aussi… dégoulinant d’affection.»


Je ne peux retenir moi-même mon amusement alors que la lionne accourt ensuite à mes côtés, un peu plus prudente cette fois, pour me couvrir des mêmes attentions. Au moins je peux rester sur mes pieds, moi ! Attentive à la scène, Danaé se met à applaudir, tout aussi enchantée de retrouver cette vieille amie.

« «Ce truc» comme tu dis est notre guide jusqu’à notre amie. Elle est plus vieille que toi et moi réunies, tu lui dois respect.»

D’ailleurs la Luxray s’est éloignée cette fois en direction de la jeune fille qui, curieuse, lui présente ses mains. La féline y frotte aussitôt sa crinière dans un gros ronron heureux. La pauvre doit bien souffrir de cette vie d’ermite que lui a choisi sa maîtresse. De toute évidence c’est avec grande joie qu’elle retrouve de nouveaux et vieux visages. Shadaya finalement se tourne vers la forêt où, je me doute, d’autres compagnons de la vieille dame nous attendent. De son œil unique, elle nous scrute un instant comme pour nous inviter à la suivre. Sans l’ombre d’une hésitation, je m’efforce de le faire, en compagnie des deux autres. Pour sa part, Aster a tourné de grands yeux curieux sur les environs, étonnamment silencieux. Napoléon me suit de près. Sa présence est si discrète que je doute que la lionne n’ait remarqué sa présence.

«Qu’est-ce qui lui est arrivé ?» demande Akeira à voix basse.

Les cicatrices. La Luxray en est couverte, la plus flagrante étant celle qui marque son œil aujourd’hui disparu. Je m’assombris quelque peu.

«Je ne sais pas. Du moins pas dans le détail. Une grande bataille, une question de vie ou de mort. Elle a tout fait pour protéger son équipe, sa maison, sa famille. C’est ce que j’ai cru comprendre du moins.»

Le reste du trajet, assez court somme toute, se déroule dans un silence approximatif. À mesure que nous approchons le campement, la nervosité me gagne. Que dira Azmitia ? Malgré moi, je recherche son approbation… Si Corvus et elle semblent partager un lien particulier dont la nature exacte m’échappe toujours, rien ne nous indique qu’elle nous offrira sa bénédiction. Dans tous les cas, une éclaircie parmi les arbres m’indique que nous y sommes : la petite cabane de l’ermite se dresse effectivement face à nous. Devant la maison, la vieille dame s’occupe d’un petit jardin. Elle n’hésite pas à se pencher et solliciter l’aide de ses compagnons. Wanda la Tortak et Sirius le Majaspic l’encadrent tous les deux, veillant sur le potager. Fiona la Goupix pour sa part a trouvé sa place au soleil, où elle a entrepris de faire une sieste, interrompue par notre arrivée. Le Pokémon vulpin ouvre un œil désintéressé en notre direction avant de le refermer.

«Ah. Me disais bien que c’était vous. Bon, je n’avais pas prévu tout le groupe. Comme quoi.»

Azmitia se redresse pour nous observer. Je me sens me recroqueviller sous son examen minutieux; il me semble encore aujourd’hui qu’elle a cette manière de scruter les moindres détails de votre être comme pour en déceler tous les secrets. Un regard vif, curieux, et je dois dire quelque peu intrusif.

«Et la rouquine, c’est qui ?»

Elle marche jusqu’à nous pour nous faire la bise à Corvus et moi. Son étreinte me surprend, un moment je me crispe à son contact avant de me détendre, un peu gênée. Elle prend aussi le temps de se pencher vers Aster.

«Ce qu’il a grandi le Stester !»

«Aster ! Je vous présente Akeira, ma dame de compagnie. Akeira, voici Azmitia.»


J’ai envie d’ajouter «et élément absolument essentiel de ma vie actuelle» mais n’ose le dire à voix haute. Ces présentations m’intimident un peu. Je me suis faite un peu timide, ou tout au moins réservée. La vieille dame scrute un moment Akeira, elle ne semble pas exactement heureuse de la savoir ici. Je peux voir la méfiance faire briller ses prunelles turquoise.

«C’est beau tout ça mais vous faites quoi tous ici ? Qu’est-ce qu’une vieille dame doit faire pour qu’on respecte sa petite vie d’ermite hun ?»

Elle me regarde un moment, et voyant que je ne réponds pas, se tourne vers Corvus.

«Surtout que faites vous ici ensemble

Le sous-entendu ne pourrait être plus évident. Ni même mes rougeurs intenses.
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Message Sujet: Re: Let it All Go (Part II - Visit to the Queen) - feat. Corvus   Let it All Go (Part II - Visit to the Queen) - feat. Corvus EmptyMer 18 Nov 2020 - 15:16

xf5d.jpg
VISIT TO THE QUEEN
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Pendant une fraction de secondes, le cœur de Corvus cessa de battre lorsqu’il vit la Luxray le quitter pour rejoindre Leonys. La lionne au pelage sombre réservait-elle à la jeune femme le même accueil ? Non, à son grand soulagement. Plus douce mais pas moins affectueuse, la vieille créature ronronna de plaisir au contact de la kunioise et un sourire attendrit s’étira sur le visage de Corvus. Par la suite, la Luxray s’approcha d’Akeira – qui n’avait pas manqué de s’inquiéter le concernant – et laissant son flair découvrir cette nouvelle odeur, elle accueillit la domestique sans méfiance, se complaisant à voir tant de visages venir troubler son quotidien trop monotone.

Laissant la Luxray les guider à travers les arbres fleuris de l’île, la curiosité de Corvus ne manqua pas d’être piquée à vif par la question d’Akeira. Si par respect le sakaien questionnait peu les gens, cela ne signifiait pas qu’il ne se posait pas de questions, et bien que silencieux le jeune homme écouta avec intérêt la réponse de Leonys. Ainsi, Shadaya elle aussi avait combattu pour défendre ce qu’elle aimait ? Cela avait-il un rapport avec Lexie ? Corvus se souvenait de ce nom prononcé par Azmitia dans la brume. S’il avait eu la décence de ne pas en parler, le sakaien ne l’oubliait pas et l’histoire de Shadaya raviva sa curiosité. Qui savait, peut-être un jour finirait-il par en apprendre davantage … son expérience lui avait appris que contre un peu de patience, le temps parfois ne manquait pas de donner certaines réponses. Parfois.

Plus vite que Corvus ne l’aurait cru, au détour d’un bosquet ils débouchèrent sur une clairière ordonnée qui abritait une cabane invisible du ciel. Non sans une certaine gêne le sakaien laissa son regard découvrir l’endroit … il avait le sentiment étrange de pénétrer dans l’intimité de la vieille femme et sans Leonys, le soldat ne s’y serait jamais risqué. Ses yeux se posèrent sur un Tortank et un Majespic, ainsi qu’un Goupix se tenant en retrait, siestant sans gêne au soleil … les compagnons de la sakaienne sans doute, comment pouvait-il en être autrement ? L’accueil d’Azmitia arracha un sourire à Corvus … sa méfiance envers Akeira lui rappela celle dont elle avait fait preuve lors de leur première rencontre dans la grotte. Non sans surprise l’ermite leur accorda une étreinte à lui et Leonys, les laissant un instant un peu pataud avant de porter son attention sur Aster, qui n’avait pas émis un bruit depuis le départ. Le surnom dont elle le gratifia amusa le soldat, qui dut faire un effort surhumain pour ne pas trop sourire … comme toujours, Leonys elle goûtait peu à ces sobriquets et ne manqua pas de reprendre la vielle femme, avant de finalement présenter Akeira qui, tout comme Aster, brillait par son silence depuis leur arrivée dans la clairière.

Loin d’être dupe, Azmitia ne mit pas longtemps avant de les questionner quant à leur présence ici, ensemble tous les deux, et l’espace d’un instant Corvus eut un sourire. Comptait-il répondre tout de suite aux évidentes insinuations de la vieille dame ? Bien sûr que non, ç’aurait été trop facile. Loin de vouloir le cacher, Corvus avait ce désir enfantin de la faire attendre, de jouer avec sa patience. Le sakaien le savait bien : l’ermite n’était pas née de la dernière pluie et déjà – Corvus en était certain – elle entrevoyait ce qui se tramait devant elle. Percevant les rougeurs de Leonys, le cavalier accourut à son secours, esquissa une réponse qui – il le savait d’avance – ne manquerait pas d’insatisfaire la sakaienne.

« — Avons-nous vraiment besoin d’une raison pour visiter une amie ? » rétorqua le jeune homme, un sourire sur le coin des lèvres. Ce qui brillait dans ses yeux trahissait son amusement « Nous étions dans le coin, alors nous nous sommes dit que passer ne manquerait pas de changer notre quotidien, et le vôtre par la même occasion. Et puis, je vous avais dit que je passerai vous voir, vous vous souvenez ? Je suis un homme qui tient ses engagements » raconta Corvus.

Il jeta un regard trop peu discret vers Leonys. Il avait la situation bien en main, n’est-ce pas ? Dévoilant un sac qui l’avait accompagné depuis leur traversé du Lac Noctali et dont le contenu avait miraculeusement survécu à l’accueil de Shadaya, Corvus le tendit à la vieille femme.

« — Puisque nous n’avons pas eu le plaisir de vous voir au Grand Conseil, nous avons décidé de le faire venir jusqu’à vous. Une partie du moins » affirma le jeune homme.

Pour le noble qu’il était le contenu de ce sac n’avait pas grande valeur, mais il savait que l’ermite ne manquerait pas d’en apprécier les charmes, elle qui vivait si loin des cités et de leurs luxes. Parmi les baies exotiques qui faisaient la fierté des midoyens se trouvait quelques saucissons de Groret, de la viande séchée de Frison, du vin des collines de Mitka, un tas d’herbes médicinales que Corvus était parvenu à soudoyer aux juges de l’épreuve de Mido et, bien cachée entre tout ça, une fiole d’alcool de Grena tout droit venu de Ran, que Corvus et Leonys avaient déjà eu l’occasion de goûter ce fameux soir au manoir Corvaillus.

Laissant Azmitia découvrir son présent, Corvus laissa son regard s’attarder sur les pokémons qui les environnaient. Un Tortank, un Majespic, une Alakazam certainement quelque part, une Luxray … et quoi d’autres encore ? Et lui qui s’était inquiété pour elle !

« — Vous êtes sous bonne garde, Azmitia. Je ne vous imaginais pas si bien accompagnée » fit remarquer le jeune homme, désignant les pokémons.

Parmi tous ces monstres, le Goupix dénotait presque. Corvus n’oubliait pas qu’il n’avait pas répondu à la plus importante des questions. Il la faisait marcher, changeait de sujet, tentait de noyer le poisson … dommage pour lui, ceux qui avaient reçu la magie de l’eau ne pouvaient se noyer.
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Message Sujet: Re: Let it All Go (Part II - Visit to the Queen) - feat. Corvus   Let it All Go (Part II - Visit to the Queen) - feat. Corvus EmptyVen 20 Nov 2020 - 12:57

Mon regard s’est rivé en direction de la Goupix. Juchée un des piliers de la clôture encadrant le jardin, parfaitement positionnée au soleil, elle a attiré l’attention de Napoléon. Le chat s’approche de manière furtive, considérant le Pokémon vulpin un instant. Que cherche-t-il par cet examen minutieux ? Ce questionnement m’occupe l’esprit tandis que la vieille dame nous interroge. Une distraction à la gêne qui lentement s’empare de moi. De la gêne ? Suis-je véritablement embarrassée de ma relation avec le sakaien ? Non, bien sûr que non. Pourtant de le reconnaître me crispe et m’engage dans ce vieux réflexe que celui de la fuite. Que dira-t-elle de nous ? Elle est si imprévisible à mes yeux, si décidée dans ses opinions que sa réaction m’effraie. Alors je me concentre plutôt sur le chat, qui s’est téléporté agilement sur la balustrade, s’approchant toujours de Fiona dont les oreilles remuent en guise d’avertissement. Bien entendu, elle n’a pas manqué de remarquer cette approche, aussi furtive soit-elle. Puis d’un bond le Psystigri se jette sur elle, provoquant les cris courroucés de la femelle qui, surprise par cet assaut, est tombée de son juchoir. Napoléon s’empresse de réclamer son prix, se blottissant contre lui-même à cette place de choix, sous les rayons bienveillants de l’astre du jour. Je fronce un sourcil devant l’impertinence de mon Pokémon… quelle impolitesse !

Pourtant, je n’ose le reprendre puisque ce serait de reconnaître mon inattention à la conversation qui se déroule présentement. Corvus, inébranlable, a préféré faire tourner en bourrique notre hôte et de laisser planer le suspense. Je redresse discrètement les yeux pour voir la réaction d’Azmitia. Elle a pincé les lèvres en observant le jeune homme avec une intensité amusée, avant de s’adoucir. Dans ses prunelles, je peux lire cette même affection qu’elle me réserve. À quel moment ont-ils développé ce lien si particulier ?

«Oui, comment pourrais-je oublier ? Je ne m’attendais pas à une visite tout de même, enfin… Elle me fait très plaisir.»

Au sourire qui se forme sur ses traits, je la sais parfaitement sincère. S’il y a beaucoup de choses qu’elle conserve pour elle, je ne l’ai jamais connue autrement que brutalement honnête de toute manière. Son regard bifurque jusqu’au sac tendu par le soldat, dont elle s’empresse de s’emparer. Ses yeux s’écarquillent devant son contenu. Déjà elle a sorti un morceau de viande séchée qu’elle mordille avec un grognement de satisfaction.

«Vous êtes des gens bien, les jeunes, vraiment.» elle est touchée, je peux le voir sur ses traits. «Je ne vais pas manger tout cela toute seule, ça vous dirait de partager le repas avec une vieille dame comme moi ? J’ai cueilli quelques tomates bien juteuses qui compléteront le tout à merveille.»

Sans nous laisser véritablement l’occasion de protester, elle nous dirige vers une table de bois encadrée de bancs, assez grande pour tous nous recevoir. Je m’y installe la première pour donner le sein à Aster. Sous sa couverture, le petit boit avec avidité, ce qui me laisse à penser qu’il avait faim depuis un moment.

«Tu sais, Corvus, je suis pleine de surprises. Il fut une époque où mon équipe était inégalée à Sakai et même par-delà les frontières. À présent tout le monde se fait un peu vieux, nous avons tous perdu quelques plumes.»

Derrière nous Danaé intervient entre la Goupix et le Psystigri qui se sont mis à se chamailler. Napoléon crache en direction de Fiona, qui s’empresse de le repousser d’un coup de queue. Cette scène me fait sourire : je suis bien heureuse de n’avoir qu’un enfant à gérer lorsque j’observe ce genre de conflits ou encore les altercations futiles entre Cressia et Luka. Heureusement, la Lucario possède une patience exemplaire et déjà son intervention semble calmer les deux chamailleurs.

«La vie d’Azmitia semble être ponctuée d’aventures, mais bonne chance pour lui tirer les vers du nez. Elle préfère ne rien révéler…»

«Ce n’est rien de très intéressant, allons allons. Dites-moi en plus sur vous, plutôt. Je me doute que vous n’êtes pas venus ici simplement pour une visite de plaisance, je me trompe ?»

«Nous revenons d’un Grand Conseil agité. Particulier d’y assister en tant que Conseillère de Kuni. Je crains un peu pour l’équilibre entre les nations.»

«Ah oui, madame la conseillère ! Félicitations d’ailleurs. Enfin, vous vous êtes rencontrés là-bas ou… ?»


Je rêve ou la vieille dame vient de totalement ignorer mes remarques sur la politique ekoenne pour simplement se concentrer sur le sujet qui l’intéresse, c’est-à-dire la relation qui m’unit à Corvus ? Son regard scrute mes doigts, comme à la recherche d’un anneau, ce qui ne manque pas d’attirer l’attention d’Akeira. Un sourire amusé se forme sur ses traits. Pour ma part, je lève les yeux vers Corvus. Si je lui donne l’autorisation de tout révéler, une étincelle espiègle luit dans mon regard. Ce ne serait que de bonne guerre que de la laisser poireauter un peu plus non ?
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Corvus Eddaryon
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Message Sujet: Re: Let it All Go (Part II - Visit to the Queen) - feat. Corvus   Let it All Go (Part II - Visit to the Queen) - feat. Corvus EmptySam 21 Nov 2020 - 14:59

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Dans le regard d’Azmitia brillait une chose que le cœur de Corvus se complaisait à avoir fait paraître : de la surprise, couplée d’un plaisir et d’une sincérité profonde qui rendait la scène tout à fait charmante pour lui qui, jusqu’à présent, n’avait toujours su vivre qu’au travers des autres. Si le sakaien apprenait doucement à vivre pour lui, n’en demeurait pas moins de vieilles habitudes qui, en cet instant présent, ne pouvait pas leur faire de tort : le bonheur tout à fait relatif d’Azmitia le rendait heureux et partagé, ce sentiment n’en était que plus fort. Bien qu’ayant choisie une vie de solitaire, cette inattendue visite n’était pas pour déplaire à la vieille femme, qui semblait s’étonner du dévouement de ces deux jeunes qui, pour la voir, avaient bravé le Lac Noctali et sa sombre forêt. Silencieux, Corvus l’observa réagir à sa manière … était-elle seule depuis si longtemps, au point d’oublier que, parfois, certaines personnes tenaient leurs promesses et que la sincérité – bien que rare – existait encore ? La vieille femme avait-elle perdu fois en ses pairs à ce point ? Quand bien même cela était-il vrai, pouvait-il vraiment la blâmer pour cela ? Non, bien sûre que non, et le garçon solitaire qu’il était le savait bien. Assam lui-même n’avait-il pas, déjà, tenté de lui inculqué cette bien triste vérité ?

Bien vite, Corvus chassa cette remarque de son esprit pour se concentrer sur l’instant présent. Comme espéré, le contenu du sac ne manqua pas de plaire à Azmitia et sans même remarquer la guéguerre que se faisaient la Goupix et le Psystigri, le jeune homme s’empressa de répondre à l’invitation de leur désormais hôte. Une petite pause ne pouvait pas leur faire de mal, pas vrai ? Sans compter que Corvus n’oubliait pas les nombreuses raisons qui les avaient poussés à rendre visite à Azmitia.

« — Nous avons de la route à faire, un peu de repos nous fera du bien » répondit le jeune homme, toujours mystérieux quant à leur destination … après tout, il n’était pas question de toute dévoiler en présence d’Akeira, étrangement silencieuse.

Corvus se laissa guider aux abords d’une table en bois derrière laquelle ils s’installèrent sans attendre. Aster fut le premier à avoir son dû, buvant goulument sans demander son reste. Naturellement, le sakaien prit place à leur côté, loin d’être dérangé par ce rituel devenu habituel. L’air de rien – n’importe qui s’installait aux côtés d’une femme allaitante, hein, pas vrai ? – Corvus écouta avec attention la réponse d’Azmitia, qui s’était décidée à lui offrir quelques bribes de sa vie passée. La remarque de Leonys ne manqua pas de le faire sourire … cette vieille chouette, secrète ? Tiens tiens, cela ne vous rappelait pas quelqu’un ?

« — Avec un peu de patience, je suis certain que cela viendra un jour » affirma le soldat. Oui, il était bien décidé à découvrir un jour le récit de la vie d’Azmitia, fragmenté s’il le fallait « Toutes les vies sont intéressantes, il suffit juste de prendre le temps de se pencher un peu dessus. Celle d’une sakaienne faisant finalement le choix de vivre ici, au cœur du plus hostile des territoires, ne peut qu’être chargée d’histoires » déclara le jeune homme.

Son regard s’attarda un instant dans celui d’Azmitia … oui, la vieille femme n’était pas sans connaître ses talents sur la question. Après tout, s’il était parvenu à amadouer Leonys, sans doute parviendrait-il à faire de même avec elle … mais ces histoires, Corvus voulait-il vraiment les entendre ? Son cœur, qui connaissait déjà bien des peines, était-il en mesure d’écouter celle de Shadaya et de ses cicatrices, ou bien celle de cette Lexie ? Quel genre de trahison Azmitia avait-elle connu, quel genre de regrets avait-elle pour ainsi s’exiler sur cette île ? Car Corvus n’était pas dupe : la solitude de la sakaienne n’était pas un hasard ni un choix qu’elle aurait naturellement fait … le jeune homme en était persuadé au plus profond de lui.

Par la suite, l’ermite s’interrogea de nouveau quant à leur présence ici ainsi qu’à leur parcours. Le récit de Leonys concernant l’issu de ce Grand Conseil ne sembla l’intéresser qu’à moitié – pour ne pas dire pas du tout – et le regard qu’elle jeta finalement aux doigts de la jeune femme n’échappa pas à Corvus, qui ne put s’empêcher d’esquisser un sourire furtif, très furtif. Que s’imaginait déjà cette vieille sorcière aux tréfonds de son esprit ? Encouragé par le regard lancé par la kunioise, Corvus reprit la parole.

« — Après les évènements du marais, j’ai été envoyé à Venovos pour prendre en charge les travaux de reconstruction. J’y ai retrouvé Leonys, alors en pleine campagne. Vous auriez dû voir cela, c’était … tout à fait impressionnant, vous ne l’auriez pas reconnu. La Lionne de Kuni vaut bien son surnom » assura Corvus. Est-ce que cette information intéressait vraiment Azmitia ? Absolument pas non, pas tout de suite du moins, pourtant Corvus se faisait un plaisir de lui en conter les détails. Dans ces propos cependant, le jeune homme n’en était pas moins sincère « J’ai ensuite été nommé pour faire partie de l’escorte de Dorcas de Rosfind et de son Conseil, Leonys et moi avons fait le chemin jusqu’aux Plaines Croisées ensemble. Notre route nous mènera bientôt de nouveau à Venovos mais … pas tout de suite. Nous nous sommes dit qu’un petit détour ne nous ferait pas de tort » déclara-t-il, continuant de plus belle.

Il s’arrêta un instant, hésitant à éprouver davantage la patience d’Azmitia … sans doute avait-elle eu son compte, sans compter qu’un doute persistait tout de même au fond de lui : lassée, qui savait ce que la sorcière du marais pouvait vraiment faire ? Finir en Crapodaud n’était pas dans ses projets. Un silence presque long s’étira, s’étira, avant que Corvus ne se décide finalement à lâcher le morceau, dans les règles de l’art, cela allait de soi ; égal à lui-même, la choisir la simplicité n’aurait pas été digne de lui.

« — Entre tous ces évènements nous avons eu quelques … instants … hors des sentiers battus. Une voie s’est esquissée devant nous, que nous avons décidé de prendre malgré ses difficultés » raconta le jeune homme. Il fit une courte pause, indécent suspense à ce récit qui touchait à sa fin. Avec lenteur, le sakaien joignit sa main à celle de Leonys, laissa ses doigts se refermer dessus. Son geste était sans équivoque « J’ai bien peur d’avoir céder aux charmes de la Nation de l’Est, mais je suis heureux de l’avoir fait » déclara-t-il finalement, tel un aveu.

Trahissant son affection, Corvus jeta un regard tendre en direction de Leonys, croisant un instant son regard d’ambre. Sur les traits de son visage, le jeune homme pressentait son inquiétude, devinait son appréhension concernant le jugement de la vieille femme … comme pour lui prouver son soutient, il resserra un peu plus ses doigts sur les siens. S’il fallait prouver à cette sorcière que la voie qu’ils avaient prise était la bonne, Corvus était prêt à le faire … il n’était plus à cela près après tout. Une sorcière, un dragon, quelle différence cela faisait-il ?

En quête de réaction, le regard du cavalier se porta finalement en direction d’Azmitia. Les sentiments du garçon à l’égard de la kunioise n’étaient pas un secret pour la vieille femme, et l’un comme l’autre savaient depuis ce fameux jour au Manoir Corvaillus que l’issue de leur histoire dépendrait de Leonys et de son courage. De toute évidence Leonys avait franchis ce pas, avait laissé s’ouvrir cette porte … qu’en penserait Azmitia ? Contrairement à la kunioise, Corvus était serein, car la discussion qu’ils avaient eue ensemble au lendemain du drame était encore fraiche dans sa mémoire. S’il était curieux de voir comment la vieille femme allait accuser le coup, il ne doutait pas un seul instant de la bienveillance de l’ermite, et ce malgré ce franc parler qui la caractérisait tant.
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Message Sujet: Re: Let it All Go (Part II - Visit to the Queen) - feat. Corvus   Let it All Go (Part II - Visit to the Queen) - feat. Corvus EmptyLun 30 Nov 2020 - 11:12

Je me croyais secrète avant de faire la rencontre de Mercia. J’ai découvert qu’elle a érigé des remparts d’autant plus infranchissables que les miennes, remparts qu’elle garde avec l’acharnement des dragons. Elle veille sur ce passé sans dévoiler quoi que ce soit à son sujet. Pourtant ses discours laissent entrevoir quelques traumatismes chez elle dont la nature exacte m’échappe encore. C’est ce qui à mes yeux la rend si imprévisible. Je peux sentir qu’au-delà de ses réserves, il existe chez cette vieille dame un profond optimisme, un amour de la vie et aussi une sociabilité qu’elle a dissimulés derrière… derrière quoi exactement ? De la honte ? De la rancœur ?  De la désillusion ? Qui sait. Je brûle de savoir et pourtant une part de moi craint ce que je pourrais découvrir. Ce que j’en sais est qu’elle semble avoir perdu toute confiance en le monde extérieur et que cette vie d’ermite la satisfait dans une certaine mesure. Même à présent, n’est-elle pas en train de tenter de nous en convaincre ? J’ai l’impression sordide qu’elle se fait du mal à force de s’isoler. Quelque part, je comprends mieux les motivations qui l’ont poussée à me venir en aide, l’automne dernier. Elle devait savoir que je me dirigeais tout droit vers une destinée semblable. C’est grâce à elle si je me présente à elle ainsi entourée, encore fragile mais avançant avec la conviction d’un avenir meilleur.

Ce mépris du monde explique peut-être ses raisons à ignorer mes remarques sur la politique Ekoenne actuelle. Pourtant, Azmitia ne manque pas d’opinions. Il me semble au contraire qu’il s’agit d’une personne profondément marquée par l’esprit politique. Qu’elle s’est positionnée, au fil du temps, de manière claire sur ses idées. J’aurais bien apprécié l’entendre en discuter, pourtant elle se concentre sur nous. Malheureusement pour elle, Corvus est un homme patient. C’est un atroce défaut chez lui, je sais.

«Le passé appartient au passé, l’important est l’avenir.» dit-elle d’une voix presque éteinte, visiblement sur la défensive malgré son ton doux.

Elle me rappelle moi. Un animal blessé, à apprivoiser. Je l’observe un instant, si bien qu’elle lève les yeux en ma direction. Si je ne dis rien, il y a cette invitation silencieuse dans mon langage corporel. Je n’irai jamais la brusquer, pourtant si elle désire un jour s’ouvrir sur ces choses qui hier l’ont pesée, alors je serai présente pour l’écouter. Le sujet, sans grande surprise, revient vers nous. Je peux sentir Akeira se crisper quelque peu sur son banc, cherchant à se départir d’un sourire qui anime désormais ses traits. Évidemment, les sous-entendus de la sorcière de Kokoae l’amusent. Pour ma part, j’ai tourné mon attention un peu trop intéressée en direction de Corvus et de sa réponse. Sa manière de détourner l’attention du sujet d’intérêt ne m’étonne guère; à cet effet mon compagnon est passé maître. Je ne réagis pas à ses compliments au sujet de mes discours, tout simplement car je l’ai fait par le passé. Je me contente de sourire légèrement tandis que le silence s’installe.

Akeira est au bord de l’agonie à force de retenir les gloussements silencieux qui animent sa poitrine. Un comportement qui n’a d’ailleurs pas échappé à Azmitia, qui l’observe de manière un peu perplexe. Le jeune homme reprend finalement la parole et cette fois, je devine que le tout sera dévoilé. Je peux sentir mon cœur s’affoler à cette idée et mon regard se perdre contre la table. Pourtant, cette nervosité se dissipe tandis que sa main se referme contre la mienne. J’entrelace nos doigts, envahie d’une douce chaleur. Un sourire, lentement, vient étirer mes lèvres. Je redresse les yeux en sa direction, me perdant dans l’ébène de ses prunelles. Sa tendresse ne fait absolument aucun doute et un instant je manque de souffle. Il m’aime, je me rappelle. Le reste n’a pas d’importance.

Maintenant, reste à voir quelle opinion se forme Azmitia devant cette confidence. Akeira pour sa part s’est calmée, scrutant elle aussi la réaction de la dame. Pendant un moment, elle reste parfaitement indéchiffrable, son regard passant de l’un à l’autre. Puis un sourire vient éclairer son visage, quelque peu amusé.

«Bon ben j’allais dire «il était temps» quand même. Ça va, vous n’avez pas trop attendu non plus.»

Pendant un moment, il s’agit de sa seule réponse. Son ton ne laisse présager ni réaction positive ni négative. Elle l’évoque comme s’il s’agissait d’un fait. Du moins de ma perception. Je l’observe avec une inquiétude grandissante… que signifie ce sourire alors ? Se moque-t-elle de nous ? Ce ne serait guère la première à le faire après tout.

«Je ne suis pas bien surprise à vrai dire, c’était un peu évident depuis le départ que cette issue se profilait pour vous deux. Vous êtes encore jeunes et naïfs, je suppose que l’amour peut encore avoir de l’intérêt à cet âge. Vous avez simplement choisi une mauvaise interlocutrice pour votre besoin de… de quoi au juste ? Vous attendez ma bénédiction ?»

«Non. Nous n’avons besoin de la bénédiction de personne.»
je fais, un peu sur mes gardes, le cœur battant à la chamade.

«Parfait alors.»

«Vous n’avez pas l’air heureuse…»

«Oh mais je le suis. Immensément même. Si je me permettais encore des débordements, je vous inonderais de ma joie. Or, je me dois une certaine retenue tout de même. Ce ne serait pas très approprié. Car là maintenant j’ai surtout une tonne de question, une tonne de questions vraiment indiscrètes.»

«Indiscrètes comment ?»


Azmitia se retourne vers la rouquine, comme remarquant qu’elle est assise près d’elle pour la première fois. Ses sourcils se redressent alors qu’elle prononce gravement :

«Très indiscrètes.»

Au tour d’Akeira de sourire en grand. De toute évidence, ces questions, elle veut les entendre. Pour ma part, j’essaie de jongler avec cette réaction inattendue. Je n’avais jamais vu briller la curiosité dans les prunelles de la vieille dame, du moins pas avec autant d’intensité. Au moins elle n’est pas réfractaire à nous… c’est bien non ? Je crois. Enfin, maintenant que j’ai ce regard en face, je n’en suis plus si certaine.

«Nous ne sommes pas venus pour les potins mais pour solliciter votre aide. Il semblerait que notre liaison ne plaise pas à tous. Nos réfractaires sont puissants et n’arrêteront à rien pour nous séparer. Des gens qui pourraient nous vouloir du mal.»

«Si c’est si compliqué, pourquoi ne pas simplement continuer votre chemin chacun de votre côté ?»

«Parce que nous nous aimons !»
je fais, un peu plus fort que prévu.

Je peine à croire que j’ai prononcé ces mots à voix haute, loin de notre intimité à tous les deux. Je me sens rougir, néanmoins je ne baisse pas les yeux. Car ce que je viens de dire est vrai. Mon cœur s’est emballé à nouveau; l’idée même que nous soyons forcés de remédier à ce que nous avons me rend malade rien que de l’évoquer en pensée. Pour sa part, Azmitia hoche la tête.

«D’accord, Leonys. Pas la peine de s’emballer. Je suis de votre côté.» je réalise m’être levée, c’est un peu confuse que je me rassois aux côtés de Corvus, sous l’œil scrutateur de la vieille dame. «Je suppose qu’Assam vous fait des misères.»

Je jette un coup d’œil à Corvus. Est-ce lui qui lui en a parlé ? Il ne me semble pas avoir déjà évoqué cet homme face à elle, puis leur rencontre au manoir ne fut que des plus brèves. Que connaît-elle du patriarche de la famille d’Eddar ?
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Corvus Eddaryon
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Message Sujet: Re: Let it All Go (Part II - Visit to the Queen) - feat. Corvus   Let it All Go (Part II - Visit to the Queen) - feat. Corvus EmptyMer 2 Déc 2020 - 7:07

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Pour la première fois, Corvus se heurta aux remparts d’Azmitia, en tâta l’envergure. Loin de l’étonner, ce fait le conforta dans l’idée qu’aux tréfonds de sa mémoire la vieille femme cachait des choses, une histoire et, bien évidemment, ses tragédies. L’âge et le temps avaient rendu ces remparts plus épais et bien plus hauts que ceux de Leonys, pourtant le sakaien n’en démordait pas : un jour ou l’autre, il finirait bien par en savoir plus. Connait le passé pour comprendre le présent lui avait un jour dit son père, lors de ces rares moment où Assam tentait encore de lui enseigner des choses. Oui, Corvus comptait bien le découvrir, mais pas aujourd’hui. Azmitia pouvait être tranquille : aujourd’hui leur appartenait, à Leonys et lui, et l’heure était à leurs aveux et non aux siens.

Accueillant la nouvelle de leur relation, la vieille femme resta un moment silencieuse, interdite, observant tour à tour les deux nobles qui se tenaient face à elle et qui, mine de rien, attendaient son jugement. Lorsque l’ermite s’anima enfin pour formuler sa réponse ses paroles manquèrent de faire sourire Corvus, qui fut un instant tenté de les contredire. Tout de même, cela n’avait pas été si évident que ça, non ? Le jeune homme tentait de s’en persuader, tout en sachant la chose tout à fait inutile … car ceux qui les connaissaient avaient vu les choses venir bien sûr, et ce bien avant eux en vérité. Azmitia avait-elle fait partie de ceux-là ? Avait-elle deviné, bien avant leur discussion au manoir d’Eddar, quel genre d’issue les attendait ? Sans doute oui, d’ailleurs maintenant qu’il y pensait certaines phrases, certaines remarques faisaient sens. Oui, tout comme Ewa, sans en être certaine Azmitia avait toujours su. Comment avait-il pu en être autrement, pour elle qui semblait si bien connaître Leonys ?

Il y avait pourtant, dans le timbre de sa voix, une réserve qui n’échappa pas à Corvus, ni à Leonys. Inquiète, la jeune femme s’empressa de la questionner, mais la réponse de la sakaienne le convainquit à peine. S’il ne remettait pas en question la sincérité de la vieille femme – sans doute était-elle réellement heureuse pour eux – le cavalier ne pouvait s’empêcher d’entrevoir l’expérience de la vie qui sommeillait en elle ; cette expérience qui, loin de partager la véhémence de leur jeunesse, percevait toutes les difficultés de la voie qu’ils avaient pris ainsi que tous les obstacles qui se dressaient sur leur chemin. Ces difficultés, Corvus ne les ignorait pas : Ewa lui en avait offert un aperçu quelques jours auparavant, et de lui-même il en avait deviné bien d’autres. Azmitia elle aussi les voyait-elle déjà ? Sans doute oui, pourtant le sakaien se refusait d’écouter l’avertissement silencieux de la vieille dame, en un mot la raison. Il aimait Leonys et avait déjà fait pour elle plus qu’il n’avait jamais fait, et il était prêt à en faire davantage encore s’il le fallait, qu’importe les difficultés.

D’une manière que Corvus ne fut pas en mesure de contrôler, le sujet de la discussion lui échappa brusquement et le soudain intérêt d’Akeira pour la chose le fit s’agiter un instant. Craignant pour leur intégrité à lui et Leonys, le jeune homme s’éclaircit la voix dans l’espoir de rendre l’aparté moins … exaltant. Des questions indiscrètes hein … Corvus était joueur, mais il savait que Leonys goutait peu à ce genre de choses, aussi se devait-il de réagir.

« — Hum … tâchons de garder ça pour plus tard » déclara le sakaien.

Pour jamais était préférable – qui savait quel genre de questions tournicotaient dans leur esprit ! – mais il avait ainsi espéré apaiser un peu la curiosité de ces dames … sans pour autant être tout à fait en mesure de cacher complètement son amusement. Une part de lui était tenté de voir jusqu’où la curiosité de cette vieille sorcière pouvait aller, et une autre le regrettait déjà.

Lorsque Leonys exposa finalement la raison de leur venue, Corvus l’écouta avec attention. Bien que tout à fait raisonnable et raisonnée, la réponse d’Azmitia ne manqua pas de faire réagir la jeune femme et le regard du sakaien la suivit lorsqu’elle se leva brusquement pour donner réponse à la vieille dame. Son emballement soudain toucha son cœur et le cavalier du faire un effort pour ne rien laisser paraître, non pas par orgueil mais par réserve … après tout Azmitia avait sans doute compris le message et tandis que la jeune femme se rasseyait, Corvus glissa un regard sans sa direction. Oui, ils s’aimaient et ne laisseraient personne se mettre en travers de leur chemin.

Par la suite, l’attention du soldat fut soudainement happée par la mention de son père. Il ne put empêcher ses sourcils de se froncer, et le regard qu’il portait jusqu’alors à Azmitia se transforma, laissant paraître toute l’ampleur de sa perplexité. S’il n’était pas rare de voir paraître le nom d’Assam Eddaryon dans une conversation, sa manière de le nommer l’interpella. Assam. Pas de Lord, nu de tout nom ; rares étaient ceux qui nommaient le seigneur de la maison d’Eddar par son seul prénom et le choix d’Azmitia attisa une curiosité qui ne le rassurait pas. Ses paroles laissaient paraître une connaissance de l’homme que Corvus ne lui connaissait pas … que savait-elle d’Assam Eddaryon ? Parfois, Corvus oubliait qu’Azmitia avait été sakaienne avant d’être ermite, pourtant ses quelques mots avaient suffi à persuader le soldat que la vieille femme en savait plus au sujet du vieux corbeau que le commun des mortels. Corvus n’était pas sans connaître l’accueil que son père lui avait réservé lorsqu’elle était apparue au cœur du grand hall en plein milieu de la nuit, les mains couvertes du sang de son fils. Cela lui avait-il suffit pour cerner l’homme qu’il était, ou bien l’avait-elle connu dans une autre vie ? Cette dernière éventualité n’était pas improbable, et pendant un instant Corvus se trouva bête de ne pas l’avoir envisagé avant. Dans l’espoir d’obtenir des réponses, trahissant sa découverte le jeune homme scruta un moment la vieille femme plus longtemps que la décence l’aurait voulu. Azmitia pouvait bien garder son passé sous clé, le sakaien ne comptait pas la laisser lui cacher celui qu’elle et sa famille semblaient avoir en commun.

« — Mon père goûte en effet peu à cette histoire qui vient contrecarrer ses plans à mon égard » affirma finalement Corvus « Il prévoyait de me marier à quelqu’un d’autre et le prévoit toujours. Qui, je n’en sais rien et en vérité cela m’importe peu, mais cela inquiète ma mère » Suffisamment pour lui faire envisager un mariage hâtif nous concernant aurait-il pu ajouter, mais en présence des deux kunioises Corvus se garda bien de le mentionner.

A quelqu’un d’autre. Ce choix de mots était peu avisé et trahissait sa vision de l’avenir à qui y prenait garde, mais le sakaien s’en rendit compte trop tardivement. Si Corvus ne partageait pas l’empressement de sa mère à ce sujet, la jeunesse et l’inexpérience ne le rendait pas réfractaire à l’idée à plus ou moins long terme ; s’il avait conscience qu’un mariage aujourd’hui était beaucoup trop précoce, cette perspective pour demain ne le rebutait pas. Par égard pour Leonys et son histoire, le sakaien différait le projet de cette entreprise et l’idée aurait pu demeurer stagnante pendant très longtemps s’il n’y avait pas eu, dans cette équation, une autre variable qui rendait le cavalier hésitant, brisait ses certitudes : sa mère et ses paroles prononcées quelques jours plus tôt. Ewa avait la tête froide et Corvus le savait. La nordienne se laissait rarement gagnée par la peur, aussi l’inquiétude de sa mère l’interpellait, rendait son cœur nerveux. Qu’est-ce qu’Ewa pouvait-elle bien redouter, qui valait si peu de sang froid de sa part ?

« — Vous vous doutez bien qu’un simple refus de ma part ne suffira pas à lui faire abandonner son projet » ajouta Corvus.

Seraient-ils là sinon ? Pas pour les mêmes raisons en tout cas. De son plein gré Assam ne renoncerait jamais, Corvus en était persuadé ; il fallait lui forcer la main, mais comment ? Corvus espérait qu’Azmitia entreverrait sa problématique et que tout comme lui, elle comprendrait que la solution la plus évidente – un mariage – faisait partie de ces options qu’ils ne pouvaient décemment pas prendre, pas avec les démons qui sommeillaient encore, toujours, dans leur sillage.
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Message Sujet: Re: Let it All Go (Part II - Visit to the Queen) - feat. Corvus   Let it All Go (Part II - Visit to the Queen) - feat. Corvus EmptyJeu 17 Déc 2020 - 18:28

Assam. Cette manière de le nommer me fait sourciller. Il y a presque une familiarité dans sa manière de l’évoquer, pourtant… Ils ne se connaissent pas si ? Peut-être dans un passé lointain, après tout du haut de ses soixante-dix et plus années Azmitia a du vécu. Vécu qui demeure parfaitement inconnu ou presque jusqu’à présent. Une familiarité donc oui, mêlée d’un petit sourire presque amusé. Comme si elle reconnaissait-là le caractère du patriarche d’Eddar. S’il n’y a aucune animosité dans sa manière de s’exprimer, je devine un certain mépris dans sa façon d’évoquer le vieil homme. À bien y penser, tous deux doivent s’approcher en âge puisque Assam est bien plus âgé que mes propres parents, que sa propre femme aussi. Je n’ai jamais pensé questionner Corvus à ce sujet, mais je dois avouer ma curiosité piquée. À la réaction du jeune homme d’ailleurs, je devine ma surprise partagée de son côté. Je décide de ne pas intervenir, surveillant les traits de mon partenaire, bien pensif et surtout silencieux. Si quelqu’un doit questionner la mystérieuse dame à ce sujet, ce doit être lui. Pour le reste, je ne suis pas concernée.

Mon cœur se serre à nouveau à la mention de cette potentielle adversaire à notre histoire. Cette femme, drapée de mystère, qu’on a promise au plus précieux des hommes. J’ai baissé les yeux en l’entendant le dire, encore hantée par la colère qui m’a fait m’enflammer cette nuit où il m’en a fait part. Si j’essaie de conserver une part d’objectivité, j’ai beaucoup de mal à estimer le paternel de Corvus après le portrait qu’il m’en a fait. Cet homme qui au final est tout aussi abusif que pouvait l’être Arthur, se croyant tout permis y compris le contrôle de la vie de son fils. Je resserre mon étreinte sur Aster. Être parent, c’est de laisser sa progéniture déployer ses ailes. Si un jour, mon fils décide qu’il préfère cultiver la terre que de s’élever en politique, alors qui serais-je pour l’en empêcher ? Un enfant n’est pas une chose. Un jour, Assam l’apprendra.

Pour le moment, nous devons trouver une solution et à cet effet j’espère que l’ermite saura trouver les réponses manquantes. Les mots de Corvus l’ont portée à son tour vers la réflexion. Pour sa part, Akeira semble ne pas savoir où se mettre : il faut dire que ces discussions des manigances nobles l’ont toujours un peu perturbée. Il y a quelque chose de beau dans la vie simpliste et humble que la rouquine a vécu jusqu’à présent. Elle était libre, totalement libre de ses choix. À présent, elle mène une existence qui, je crois, la satisfait. Elle est libre d’épouser qui elle désire. Si mon dévolu s’était porté sur une personne de naissance paysanne, j’aurais rencontré les mêmes réserves. Ma mère n’aurait pas hésité à me traîner dans la boue pour parvenir à ses fins, c’est ce qu’elle a fait avec Glorianna après tout. Or, ma sœur ne lui a pas tellement laissé le choix.

«Il n’y a pas plus obstiné qu’un royaliste, vous pouvez compter là-dessus. Particulièrement un aussi ambitieux que Lord Eddaryon.» elle grimace. «Ton père n’arrêtera à rien pour parfaire ses projets, pour parvenir à ses fins politiques. Tout n’est qu’un grand jeu d’échecs dans ce monde. Il faut jouer son jeu, et mieux que lui, si tu veux obtenir ce qui t’es dû : un choix.»

Elle s’arrête un instant pour nous dévisager. Elle est devenue très sérieuse, presque calculatrice. Ses prunelles turquoise luisent d’une lueur que je ne leur avais jamais vu. Une intensité, un feu qui n’est pas encore éteint malgré les années d’isolement.

«Il faut le voir tel un adversaire politique et non comme un proche. Ici, vous jouez sur son terrain. Les années en auront fait un vieux loup dominant mais son règne s’achève. Il y a un nouveau concurrent dans la course. Ton père le sait depuis longtemps, il a tenté de freiner les choses en te forgeant à son image mais il a échoué. Ce mariage est une tentative désespérée, il est à court de moyens pour s’assurer de ton obéissance. Il n’a que deux choix : l’alliance ou la mort. Tu obéis et épouse cette femme, choisie pour correspondre à ses attentes. Ou il tuera celle qui se trouve dans son chemin.»

Son regard se pose vers moi. Je ne cille pas pourtant devant la brutalité de ses paroles. Car je suis consciente, parfaitement consciente. Akeira, elle, a pâli de plusieurs teintes.

«I-il ne ferait quand même pas ça… n’est-ce pas Corvus ?» fait-elle nerveusement.

L’ignorant, Mercia poursuit.

«Vous avez donc deux choix semblables. La mort serait certainement décisif pour débarrasser du problème, néanmoins Assam a encore de nombreux alliés à Sakai, alliés qui ne manqueraient pas de réagir. L’alliance donc. Vous avez déjà votre part d’influence dans ce pays, particulièrement Leonys avec sa nouvelle position de conseillère. Si vous vous marriez maintenant, de manière publique, s’attaquer à vous devient particulièrement dangereux pour Assam. Car il n’est pas intouchable, personne ne l’est. Corvus, tu as tout entre tes mains pour lui tenir tête. Si tu tentais le coup, de nombreuses personnes croiraient en toi et te soutiendraient, particulièrement ici à Sakai. Plus tu construiras et cultivera ton influence, plus démuni sera ton père. Mais cela commence le plus tôt possible, en vous alliant.»

Je me suis redressée.

«Ça suffit.» je fais avant de m’éloigner de la table à grands pas.

Mon ton claque à ma suite, pourtant je tremble de tout mon être en m’enfonçant dans les bois environnant la cabane. Je peux déjà sentir une présence à ma suite, celle de Danaé venue s’assurer de ma protection. Pourtant rien de ce qu’elle pourra faire ne me protégera de cet impossible dilemme. M’enfonçant dans mon trouble, je marche pour m’aider à évacuer ma gêne, mon désespoir, la sensation qui se referme incommensurablement sur moi. Celle d’être prise au piège.

Azmitia, restée auprès des autres, soupire en voyant sa protégée s’éloigner aussi vivement. Ses paroles sont motivées par la politique, elle comprend néanmoins qu’il y a bien d’autres enjeux en cause ici. Un silence pesant alourdit le petit groupe réunion et bientôt Akeira quitte la table à son tour, sentant bien que cette conversation ne la concerne plus, et que sa présence sera probablement plus utile à Leonys.

«Je sais ce que tu diras. Que tu ne veux pas lui forcer la main, qu’elle a déjà bien assez souffert, que tu ne feras rien qui risquerait de la blesser. Or, elle n’a pas le choix. Vous n’avez pas d’autre choix. Que de laisser de côté cette idylle ou vous marier. Je ne peux voir que ces deux issues, sans quoi tu risquerais bien plus que de la blesser. Tu risquerais de la perdre pour toujours.»

Encore une fois, la vieille dame lève un regard brutal vers son interlocuteur. De ces regards qui ont vécu d’autres batailles, qui ont fait de bien lourds sacrifices.
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Message Sujet: Re: Let it All Go (Part II - Visit to the Queen) - feat. Corvus   Let it All Go (Part II - Visit to the Queen) - feat. Corvus EmptyLun 21 Déc 2020 - 17:18

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and teatime with the witch

Il y avait, dans le choix des mots de la vieille femme, une connaissance de l’homme qui ne pouvait désormais plus être nié ni ignoré : Azmitia avait connu Assam d’une manière ou d’une autre, comment pouvait-il en être autrement ? Elle le connaissait et, mieux encore, elle savait quel genre d’homme il était : un politicien parmi les plus avisés de Sakai, un vieux requin seigneur de ces eaux troubles. Les sourcils du garçon se froncèrent lorsque Azmitia le nomma royaliste … non, Assam n’était pas royaliste. Il détestait Bresingra, oui, mais de là à vouloir renverser tout le système ? Non, c’était insensé, les royalistes n’existaient plus depuis bien longtemps. Ils avaient été traqués et tués du temps de Frigg Valroi, le prédécesseur de Bresingra … et puis, qui était assez stupide pour croire que cette page n’était pas tournée et que la royauté pouvait encore revenir à Sakai ? Personne de sensé. Corvus n’eut pas le temps de la contredire que, déjà, la vieille femme poursuivait.

Elle connaissait Assam, oui, et de ce fait Azmitia percevait toutes les facettes de ce problème qui se dressait devant eux, parmi elles les risques. Du coin de l’œil, Corvus vit Akeira pâlir à l’annonce des possibilités qui s’offraient à Assam. Son père était-il capable de mettre à sa manière un terme au problème ? Bien sûr oui, Corvus n’avait-il pas déjà prévenu Leonys du danger ? C’était plus compliqué maintenant que Leonys était membre du conseil kuniois, mais le jeune homme savait bien que cela n’arrêterait pas le vieux corbeau : Assam ne pouvait pas risquer une guerre avec Kuni, mais un accident était si vite arrivé. En guise de réponse, Corvus jeta un regard silencieux en direction d’Akeira, sans équivoque malgré l’absence de mots.

La mort d’Assam était une solution, mais tout comme Bresingra Corvus ne pouvait rien tenter sans risquer des représailles. Si Corvus n’avait aucune idée de quel genre de révolte la mort d’Assam Eddaryon pouvait engendrer, il savait que ses alliés ne laisseraient pas une telle chose impunie … car ils n’étaient pas dupes : même déguisée, la mort d’Assam Eddaryon ne tromperait personne. Et puis … Corvus était-il vraiment capable de tuer son propre père ? Corvus le détestait oui, mais de là à lui ôter la vie … la mort avait quelque chose de terriblement définitif, sans compter que sa mère l’aimait. Il ne savait pas vraiment pourquoi ni comment, mais Ewa aimait Assam Eddaryon. Pouvait-il vraiment lui faire cela ? Non, bien sûr que non.

Restait alors cette dernière solution, encore et toujours, celle à laquelle Corvus ne voulait pas se résoudre. Lorsque Azmitia la présenta sans réserve, le cœur du sakaien se figea … jusqu’à maintenant, le jeune homme avait toujours su préserver la kunioise, mais Azmitia n’avait pas son tact ni sa retenue. A quoi bon, cette solution n’était-elle pas évidente après tout ? Corvus ignorait si Leonys l’avait envisagé dans un coin de son esprit, et il ignorait aussi si son choix de ne pas le mentionner relevait de la timidité ou d’un refus pur et simple. Cela n’avait plus aucune importance désormais, puisque Azmitia venait par ses mots de balayer tous les doutes, présentant sur la table toutes les cartes qui s’offraient à eux. A cette dernière proposition, la réaction de Leonys ne se fit pas attendre : presque d’un bond elle se leva, et du regard Corvus l’observa s’éloigner, Danaé à sa suite. Visible et prévisible, Corvus s’était attendu à cette réponse, aussi laissa-t-il la jeune femme prendre de la distance. A sa manière, elle devait digérer l’information et faire son deuil de cette idylle insouciante … aujourd’hui, leur histoire respective les rattrapait, et restait encore à savoir ce qu’ils feraient de cette difficulté.

A son tour, bientôt, Akeira quitta la table pour rejoindre Leonys et Corvus se retrouva alors seul avec Azmitia. Avisée, elle devinait déjà la réponse du jeune homme. Comment pouvait-elle aussi bien le connaître ? Elle avait raison et listait avec une exactitude quasi parfaite les raisons de sa propre réserve à l’encontre de cette perspective qui se dessinait devant eux. Ewa avait raison, et cette maudite sorcière aussi : ils devaient se marier et la surprise jouerait en leur faveur. Une part de lui entendait les conseils d’Azmitia, ceux-là même qu’Ewa lui avait déjà sorti quelques jours plus tôt … mais une autre, éternelle révoltée, ne pouvait se résoudre à céder. Non, il ne pouvait pas laisser les autres et encore moins son père dicter leur conduite ! Ils étaient libres, libres de faire les choses quand ils le voulaient et non pas lorsqu’il le fallait. Malgré la sagesse des deux femmes Corvus voulait y croire, s’y accrochait naïvement. Pendant un long instant le cavalier demeura silencieux, le regard perdu dans le vide … malgré tous les efforts qu’il imposait à ses pensées, quelque chose en lui savait depuis le départ qu’un mariage était la seule et unique solution viable à leur problème.

« — Je sais ce que je dois faire, mais je ne sais pas si j’aurai le courage de le faire » déclara Corvus, rompant finalement le silence. Relevant les yeux, il les fixa dans le regard d’azur de la vieille femme « Je n’ai pas peur de le faire, mais elle s’est déjà précipitée dans le passé et les conséquences ont été dramatiques. Vous avez raison : je sais ce que cela représente pour elle, je ne peux pas lui imposer ça, je ne le veux pas … et même si je le voulais, rien ne dit qu’elle accepterait. J’entends vos conseils, Azmitia, ma mère m’a donné les mêmes il y a quelques jours mais … je ne crois pas que nous soyons prêts pour cela. Certains peinent déjà à m’accepter en tant que tel, alors un mariage … » affirma le jeune homme.

Il pensait à Aetius bien sûr, à Imani, et à tous ces gens qui doutaient encore de lui. Comment les blâmer ? En quoi était-il si différent d’Arthur en cette même période ?

« — Non, si nous devons le faire un jour, je veux que ce soit parce que nous le voulons, et non pas parce qu’on nous y force. Nous avons encore du temps, je ne m’y résoudrais que lorsque nous serons au pied du mur … en attendant je tacherai de trouver une autre issue. Il doit y en avoir une autre, je ne l’ai juste pas encore trouvé » déclara le cavalier.

Parfois, la frontière entre l’optimisme et la naïveté était floue, ne tenait qu’à un pas. Lui qui était si pragmatique refrénait son instinct, celui qui lui hurlait d’écouter sa mère et Azmitia. Il savait, il savait qu’elles avaient raison ! Pourtant, il voulait trouver une autre solution, créer un troisième choix là où il n’y en avait que deux.

« — La fille, peut-être qu’elle non plus ne voudra pas cela. Nos parents respectifs ne peuvent pas nous forcer à nous marier si nous ne le voulons pas » assura Corvus.

Croyait-il vraiment ce qu’il disait ? La vérité était bien plus compliquée : bien sûr qu’ils pouvaient les forcer. Pas directement non, mais si Assam menaçait de tuer Leonys, continuerait-il de refuser ? Pouvait-il vraiment fonder ses espoirs sur la coopération potentielle de cette étrangère ? Trop d’incertitudes planaient, et parmi toutes les leçons qu’Assam lui avait enseigné celle de ne jamais confier son destin au hasard était restée.

« — Il faut que je découvre à qui mon père souhaite me marier. Peut-être pourrais-je m’arranger avec elle et faire en sorte que tout le monde y trouve son compte, ou du moins un compromis » déclara le jeune homme.

La tâche n’était pas aisée et la distance ne manquerait pas de compliquer les choses. Qui Assam pouvait-il bien avoir en tête ? Quelle maison de Sakai disposait de quelque chose qu’il ne possédait pas encore déjà ? A quelle famille Assam voulait-il lier sa lignée, qui suscitait tant d’angoisses dans le cœur d’Ewa ? Pendant un instant, le jeune homme repensa à ce qu’Azmitia avait dit un peu plus tôt. Il n’y a pas plus obstiné qu’un royaliste Assam n’était pas royaliste, Corvus avait balayé cette certitude sans même y réfléchir, et pourtant … pourtant, maintenant qu’il y pensait, cette idée n’apportait-elle pas réponse à bien des questions qu’il se posait ? Ces mystérieux alliés, ces réunions dont personne ne savait rien, et sa rancune profonde envers Bresingra, qui avait passé une partie de sa vie à traquer les derniers hommes fidèles au roi. Mais n’était-ce pas impossible ? Comment Assam avait-il pu survivre à cette chasse aux sorcières, et comment pouvait-il être encore vivant sous le règne de Bresingra ? Non, c’était impossible : Azmitia se trompait.

« — Mon père n’est pas royaliste. Les royalistes ont disparu, Bresingra s’en est chargée il y a longtemps déjà » assura le jeune homme, si certain de lui.

Il fit une courte pause, porta son regard au loin, fixa un instant le bois dans lequel avait disparu Leonys. Devait-il la rejoindre ou la laisser revenir d’elle-même ? Corvus n’en savait rien, mais pour l’heure une autre question lui taraudait l’esprit. Quittant sa contemplation, le jeune homme reporta son attention sur Azmitia.

« — Assam, vous l’avez connu n’est-ce pas ? » lui demanda-t-il « Vous le connaissez, et vous le connaissiez d’avant votre venue au manoir. Quel genre d’ombre le vieux corbeau a-t-il laissé sur vous, Azmitia ? » poursuivit-il.

Son regard s’était fait plus intense, scrutant chacun de ses traits marqués par l’âge. Peut-être Azmitia savait-elle des choses qui lui permettrait de cerner un peu mieux cet homme qui gouvernait sa vie depuis si longtemps. Indépendamment, demeurait en lui cette curiosité que la vieille femme avait eu le malheur d’éveiller. Connaître Assam Eddaryon n’était jamais banal ni anodin. Si Azmitia le connaissait, pourquoi le vieux loup ne l’avait-il pas reconnu cette nuit-là au manoir ? Et quand était-il d’Ewa ? Beaucoup trop de questions se chevauchaient et s’entremêlaient dans son esprit, qui s’imaginait déjà mille et une potentialités.
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Message Sujet: Re: Let it All Go (Part II - Visit to the Queen) - feat. Corvus   Let it All Go (Part II - Visit to the Queen) - feat. Corvus EmptyVen 1 Jan 2021 - 11:51

Le départ soudain de sa protégée ne l’a guère surprise, au contraire. Leonys goûte peu à sa brutale franchise, la vieille dame a eu l’occasion de le tester à maintes reprises. Néanmoins, il y a aussi une part d’elle qui apprécie cette honnêteté. Dans son monde de faux-semblants, la kunioise peut au moins compter sur Azmitia pour lui dire la vérité. Le hic est simplement qu’elle ne se trouve pas toujours dans les meilleures dispositions pour l’entendre. Ainsi Mercia ne se précipite pas à sa suite. Tant mieux si l’autre rouquine s’est sentie concernée; pour ce qui est de l’ermite de l’île, elle préfère discourir avec l’effectif plus sensé du couple en la personne de Corvus. Puis elle se doute fortement de la tendance que prendra cette conversation : une qui s’orientera surtout autour des besoins de la blondinette plutôt que du couple. Il y a chez Corvus ce besoin trop profond de faire plaisir. La vieille ne le laissera pas s’effacer. Ainsi elle se montre attentive avant de prendre la parole à son tour, dévoilant au passage des parts fragmentées de son passé.

«Il y a très longtemps, dans une autre vie dira-t-on, je me suis tout autant précipitée. Les circonstances ont poussé ma réponse vers la positive; je ne savais pas alors que je me condamnais au malheur (et lui aussi, par le fait même). Ce que j’espère pour vous deux n’a rien de réaliste : je vous souhaite d’être simplement heureux et surtout libres de vos choix. Tu as raison de dire que c’est trop tôt, tu as droit aussi de ne pas le souhaiter ou d’être indécis. Tu es jeune Corvus, tu as la vie devant toi. Si l’affection que tu portes à Leonys est sincère, rien ne dit qu’elle durera toujours. Se décider maintenant au sujet de toute sa vie… C’est rapide. Je ne l’aurais jamais même suggéré, surtout connaissant Leonys, son passé, l’étendue de ses blessures. Car j’espère le mieux pour vous deux, vous chaque individu, bien avant le couple. Je sais que mes paroles l’ont heurtée… peut-être était-ce mieux que j’aborde le sujet plutôt que tu le fasses toi-même. Dans tous les cas, une discussion s’imposera, et elle sera très pénible. Vous n’avez pas besoin de vous décider maintenant après tout. Malgré moi, je m’inquiètes.»

C’est bien ce qui est le plus fâcheux à ses yeux. Mercia connaît son cœur, sa tendance maladive à s’attacher. S’isoler du reste du monde devait lui permettre de ne pas s’impliquer auprès des autres et éviter de se faire du mal à nouveau. Or, cette fois elle le sait : il est trop tard. Car oui, Azmitia craint les répercussions que cette histoire pourraient avoir sur sa protégée et son fils. Jusqu’où l’ambition d’Assam pourrait aller ? Corvus semble plus optimiste qu’elle, voire utopiste. La fille ? La vieille hausse un sourcil. Peut-il vraiment compter sur cette étrangère pour dénouer cette situation épineuse ? Elle hoche la tête sans trop dissimuler son opinion véritable de cette suggestion.

«Je ne suis pas tellement certaine que tu puisses compter sur ta promise en tant qu’alliée. Si Assam l’a choisie, alors c’est qu’il doit y avoir une raison. Puis tu n’es pas un mauvais parti, à ce qu’il paraît tu es un bachelier très prisé à Sakai.» ses prunelles turquoise luisent un instant d’amusement. «Peut-être, écoute. Puisses-tu vivre d’espoir et de naïveté un moment. Ce qui m’inquiète réside ailleurs, car peu importe ce que vous déciderez, vous ne serez jamais vraiment à l’abri de vos ennemis. Ce que j’ai dit tout à l’heure tient toujours : vous devez créer des alliances puissantes, assurer vos arrières. Je crains… je crains pour Leonys. Je l’aime tu sais ? Je ne voudrais pas la perdre, pas maintenant. Elle se surestime, elle se croit à l’abri dans sa demeure de Kuni. Il faut qu’elle devienne plus forte. Tu comprends ?»

Lui qui l’aura toujours protégée désormais devra lui apprendre à se défendre, tente-t-elle de dire, à sa manière, un peu maladroitement certes. Plusieurs idées lui traversent l’esprit, la première étant qu’elle a refusé de s’impliquer un peu trop longtemps. Ses alliés sont puissants et discrets, peut-être serait-elle en mesure d’assurer la sécurité du manoir à l’insu de Leonys. Azmitia reste silencieuse, à considérer leurs options. D’autres idées lui viennent à l’esprit, plus drastiques mais tout aussi intrusives. Cette fois, elle décide de se taire; le trouble de l’un comme de l’autre ne la laissent pas du tout indifférente et elle peine à chasser la culpabilité de leur imposer ces suggestions brutales. La conversation de toute manière bifurque naturellement vers un autre sujet, plus ou moins agréable pour elle. La vieille hausse d’abord les épaules devant le commentaire de Corvus.

«Je viens d’une autre époque. Je suis née à la tombée de la monarchie, ai été élevée au cœur d’une Sakai bien différente. Un pays en perdition identitaire, en conflit contre lui-même. J’avais la vingtaine que les choses ne s’étaient pas tellement estompées, l’adoption d’un conseil ne correspondait pas aux intérêts et aux idées de tous. Les vieilles familles ont fait énormément de dommages au nouvel ordre instauré, depuis les ombres. Appelle cela comme tu veux, mais les vieux nobles qui cherchent à rendre le pouvoir aux nobles, moi j’appelle ça des royalistes. Ton père en fait partie.»

Quel genre d’ombre a-t-il laissé sur elle ? Azmitia encore une fois, hausse les épaules avec une fausse nonchalance, mais une flamme s’est allumée dans son regard, une flamme politique et engagée. Shadaya, non loin, s’est rapprochée pour se presser contre ses jambes. Son œil unique luit de la même manière que les yeux de sa maîtresse, dont les gestes distraits l’ont portée vers quelques caresses dans sa crinière.

«Connaître est un grand mot, ton père est connu, il l’était d’autant plus à l’époque. C’était un bel homme, il attirait les regards. Certains étaient attirés par son charisme, personnellement je n’ai jamais adhéré. Je n’étais pas bon public pour son charme de vipère, ha. C’est drôle, maintenant il ne se souvient même pas de moi, nous avons pourtant côtoyé les mêmes cercles et combattu dans la même armée, mais jamais du même côté. Il me méprisait de toute manière, un sentiment parfaitement partagé.»

Elle soupire longuement avant de poursuivre.

«J’ai eu des ennemis plus virulents à l’époque. Plus décidés à me voir disparaître. Ton père avait beau se trouver du mauvais côté de ma cause, il ne m’a jamais fait de mal, si cela peut te rassurer.» dit-elle finalement, plus doucement.

Azmitia, d’une certaine manière, aurait pu se méfier du fils. Le mettre dans les mêmes cases que son père. Le juger pour sa famille. Or, malgré toute l’amertume qu’elle porte encore en son cœur, elle a su reconnaître que Sakai, depuis son époque, a bien changé. Et surtout que cette jeunesse qui se tient devant elle a des idées intéressantes.

«Enfin. Pour revenir à Leonys et toi, de grandes décisions s’imposent. Je ne dis pas de vous presser, mais plutôt de considérer les événements d’un œil politique plutôt que romantique. Leonys est… émotive et impulsive, ses réactions peuvent paraître bien impressionnantes parfois. Mais elle a besoin de laisser ses émotions de côté et de réfléchir convenablement à cette situation. Elle ne guérira pas tout de suite et ce n’est pas ce que je suggère, néanmoins elle a besoin d’un guide d’une certaine manière, d’une ancre. Surtout pour ces choses-là. Alors n’hésite pas à lui dire le fond de ta pensée, Corvus, même si tu crois que cela pourrait la faire réagir. Elle besoin de l’entendre, aussi.»

Azmitia se tait. Ces conversations lui manquaient, sa vie d’ermite de plus en plus lui pèse. Si elle se montre sage et posée sur la vie des autres, capable de conseils majoritairement judicieux, elle est toutefois incapable de les appliquer à sa propre vie. Il est trop tard pour elle de toute manière, se répète-t-elle.
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Corvus Eddaryon
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Message Sujet: Re: Let it All Go (Part II - Visit to the Queen) - feat. Corvus   Let it All Go (Part II - Visit to the Queen) - feat. Corvus EmptyJeu 14 Jan 2021 - 13:54

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VISIT TO THE QUEEN
and teatime with the witch

Ainsi, Azmitia aussi était passée par là : l’amour l’avait, elle aussi, fait rêver et désespérer. Etait-ce le destin de l’amour, de toujours mal finir ? N’y avait-il donc jamais de fins heureuses, jamais de belles histoires ? Le cœur encore naïf de Corvus se serra à cette idée … qu’avait-il autour de lui, quels exemples avait-il pour rassurer son cœur désormais tourmenté ? S’il y avait dans le duo que formait Ewa et Assam une affection indéniable, présente bien que discrète, il y avait dans l’image qu’ils laissaient paraître une hiérarchie qui ne plaisait pas à Corvus, un patriarcat prépondérant qui, bien que commun et largement accepté dans leur strate, dérangeait le noble qu’il était. Assam avait tenté de lui inculquer cette idée pourtant, mais aujourd’hui la chose ne passait pas, ne passait plus. Si Corvus gardait bien évidemment un certain apriori quant à la gente féminine – elles étaient moins douées dans certains domaines que les hommes, il fallait bien l’avouer – le jeune homme ne concevait pas l’idée de réduire à un statut inférieur un être aimé. Etait-ce un air que ses parents se donnaient pour mieux entrer dans la norme ? Etaient-ils les mêmes à l’abri des regards ? Corvus n’en savait rien, et quand bien même était-ce le cas, le concept lui échappait … le jeune homme respectait beaucoup trop Leonys pour l’humilier de la sorte, pourquoi son père n’était-il pas du même avis ? Non, bien que Corvus était loin de comprendre toutes les subtilités du couple que formait ses parents, le sakaien ne les considérait pas comme un couple heureux.

Ne lui restait plus, en guise d’exemple, que son oncle et sa tante, les parents de Sekou. Quant était-il d’eux ? S’aimaient-ils depuis le premier jour, où avaient-ils appris à s’aimer ? Corvus en savait trop peu et cette vérité le frappa de plein fouet. Pour le reste, tous les couples formés autour de lui l’avaient fait par devoir ou bien par bénéfice, aucun n’avait été mué par l’amour, aucun à sa connaissance. Cela signifiait-il que c’était impossible ? L’amour n’était-il qu’un idéal, finalement qu’une fable, qu’un sentiment éphémère destiné à s’éteindre un jour, comme l’insinuait subtilement Azmitia ? Tandis que les paroles de la vieille femme s’insinuaient dans son esprit, Corvus jeta de nouveau un regard en direction du bois dans lequel avaient disparues les deux kunioises, tenta un instant d’imaginer sa vie sans Leonys. Corvus n’avait jamais cru à l’amour jusqu’à son arrivée, et maintenant qu’elle était là il ne parvenait pas à imaginer sa vie sans elle. Bien au-delà de l’amour qu’il lui portait, elle lui offrait par sa présence – par son existence même – un but, quelque chose pour lequel se lever, se battre et vivre. Sa loyauté et son devoir envers Sakai étaient désormais bien pâles à côté de cette étoile qui brillait maintenant au loin. Sans elle, sans sa lumière pour le faire avancer, qu’adviendrait-il de lui ? Corvus n’arrivait pas à se l’imaginer. Il voulait croire que l’amour qu’ils se portaient l’un et l’autre durerait encore et toujours, qu’ils ne faisaient pas tout cela pour rien. Le concernant du moins, Corvus était certain d’une chose : qu’importe les épreuves qui les attendaient et quelques soient les chemins qu’ils finiraient par prendre, ensemble ou séparément, une part de lui ne cesserait jamais de l’aimer. Jamais. Comment le savait-il, comment pouvait-il en être aussi certain ? A cette question n’existait aucune réponse tangible : Corvus le savait, tout simplement, et c’était bien parce qu’il le savait qu’il refusait de renoncer à elle. S’il abandonnait et laissait son père gagner, Corvus finirait par le regretter un jour et de loin, Corvus préférait avoir des remords que des regrets.

De ce mariage, ils devaient donc en parler oui … Corvus n’avait-il déjà pas suffisamment retardé l’échéance ? Il s’était trouvé des excuses, prétextant pouvoir trouver une autre solution là où il n’y en avait finalement pas. Il s’était menti à lui-même ou peu s’en fallait, refusant de croire ce qu’Ewa lui avait dit dès le départ … Corvus n’arrivait pourtant pas à s’en vouloir : il ne l’avait pas fait par couardise, non. Corvus était bien des choses, mais un couard n’en faisait pas partie.

Ils avaient beau avoir le temps, le plus tôt serait le mieux et sans doute valait-il mieux battre le fer tant qu’il était encore chaud … car l’inquiétude d’Azmitia était loin d’être infondée. Corvus n’oubliait pas ses paroles quelques instant plus tôt : la surprise ne manquerait pas de jouer en leur faveur. La solution résidait dans les concessions qu’ils étaient prêts à faire … car si Leonys avait ses évidentes barrières, Corvus avait aussi les siennes. S’il en avait dévoilé certaines à Azmitia, bien d’autres demeuraient en son cœur et faisaient échos aux nombreuses mésestimations qu’il avait de lui-même … se marier était une chose et Corvus ne prenait pas cela à la légère. Si cette perspective était muée par la volonté qu’il avait de contrecarrer les plans d’Assam, il n’en oubliait pas pour autant toutes les choses qu’un mariage impliquait : aux yeux du sakaien, c’était bien plus qu’une poignée de main scellant une alliance. Saurait-il s’en montrer digne ? Ferait-il un bon époux, et un bon ... père pour Aster ? Pour l’heure, il n’avait déjà pas assez d’assurance pour le prendre contre lui, alors c’était plutôt mal partis.

Sans que Corvus ne donne réponse à ses paroles, Azmitia poursuivit. Non, elle avait raison : il ne pouvait pas compter sur l’aide potentielle de cette fille qu’Assam souhaitait qu’il épouse, et dont l’identité lui était encore parfaitement inconnue. La remarque de la vieille femme à son sujet lui arracha un sourire : non, le sakaien n’était effectivement pas un mauvais parti … pas pour tout le monde certes, mais il n’était pas sans savoir non plus que son mariage ne manquerait pas de sceller le destin de la maison d’Eddar, dont l’avenir et la loyauté étaient encore incertains à Sakai. Bien des gens et plus encore des politiciens restaient suspendus au suspense dans lequel Assam les conservaient depuis si longtemps, entretenant l’ambiguïté dans laquelle se tenait politiquement la maison du Grand Corbeau. En cela, oui, il représentait un bon parti, mais Corvus savait cependant que cela n’avait rien à voir avec lui … après tout, n’était-il pas qu’un pion dans ce grand échiquier ?

Un pion, pourtant, qui refusait désormais de se laisser utiliser impunément. Cette rébellion de sa part ne serait pas sans conséquences. Corvus le savait et, mieux encore, Azmitia le savait elle aussi. Désobéir à Assam Eddaryon comportait son lot de risques, des risques que Leonys sous-estimait terriblement. Par le passé, le cavalier aérien avait déjà tenté de l’avertir à ce sujet, bien en vain … lui aussi craignait pour Leonys, même s’il la savait bien entourée.

« — Leonys n’est pas sans défense » déclara-t-il, la défendant presque « Elle a un foutu dragon qui me dépasse en taille et un Lucario qui pourrait dévaster une cité si l’envie lui prenait. Et vous voyez cette boule de poil là-bas ? » Corvus désigna le Psystigri, confortablement installé là où s’était auparavant tenu le Goupix « Son aura brille tellement que je suis presque certain qu’il pourrait concurrencer votre Alakazam. Je n’énerverai cette chose pour rien au monde » affirma le sakaien.

Bon, Corvus exagérait peut-être un peu : l’aura du Psystigri n’était pas si étendue que cela, mais sa puissance dépassait largement ce que sa taille pouvait laisser envisager. Le jeune homme, cependant, n’était pas sans deviner les véritable craintes d’Azmitia … il les connaissait, car lui aussi les partageait. Assam n’était pas assez idiot pour s’en prendre de front à Leonys : il était plus vicieux, plus subtile, une lame dans la nuit lui ressemblait davantage. Personne n’était infaillible, Arthur Torres n’avait-il pas été tué par des cambrioleurs au sein même de sa maison ? Non, Kuni n’était pas plus sûre que Sakai et Corvus aurait eu tort de le croire ou même de le penser. Abandonnant son aparté, le sakaien redevint sérieux.

« — J’ai essayé de la prévenir, de la convaincre. J’ai tenté de la mettre en garde par le passé concernant mon père mais … combattre ce que lui a fait Arthur et traverser sa mort lui a donné de la force et de l’assurance. Je suis heureux qu’elle s’en soit rendu compte, mais désormais je crois que … je crois qu’elle s’imagine qu’aucune autre tempête ne pourra plus jamais l’ébranler » fit remarquer le jeune homme.

Corvus aimait cette assurance que Leonys avait gagné. Il se souvenait parfaitement de ce sentiment de fierté qu’il avait ressenti quelques jours plus tôt, lorsque la jeune femme avait remis à leur place ces deux idiots de Cassius et Abraxas … Leonys se croyait plus forte, oui, mais se croire et l’être était deux choses différentes. Que pouvait-il bien faire alors ? Corvus pouvait lui apprendre à se battre bien sûre – encore fallait-il qu’elle l’accepte – mais le sakaien devait se rendre à l’évidence : face à un assassin, face à un homme déterminé à la tuer, Leonys ne pourrait faire le poids. Il ne pouvait pas non plus la faire tomber dans la paranoïa … quoi alors ? Lui coller un homme de confiance sur les talons ? La jeune femme ne l’accepterait jamais. La faire surveiller en secret ? Pour l’heure, Corvus avait encore trop peu d’alliés à Kuni susceptibles de lui venir en aide.

« — Peut-être que Bresingra et Dorcas pourraient nous venir en aide. Dorcas sera moins démunie que moi à Kuni, quant à Bresingra il est dans son intérêt de faire en sorte que mon père n’obtienne pas ce qu’il veut … mon problème, c’est que je ne sais pas si je peux lui faire confiance. Elle tente de se débarrasser de lui depuis si longtemps, je refuse d’être un potentiel dommage collatéral, et plus encore d’impliquer Leonys dans ce bras de fer qui dure depuis si longtemps maintenant » déclara le sakaien.

Et encore une fois, Corvus se retrouvait coincé. Bresingra était une pièce encore nébuleuse dans ce puzzle qu’il tentait d’assembler, contrairement à Azmitia dont les contours et la couleur ne cessaient de se dévoiler … la vieille femme avait connu Assam, oui, dans une autre vie ; ennemis, ils avaient servi Sakai à leur manière, dans des camps opposés. Un poids disparu dans la poitrine de Corvus lorsque l’ermite lui assura que son père ne lui avait jamais fait de mal … le jeune homme connaissait son paternel et le savait redoutable lorsqu’il s’agissait de venir à bout de ses opposants. Sans doute Azmitia n’avait-elle pas été, à l’époque, suffisamment dangereuse à ses yeux pour susciter son funeste intérêt. Par le portrait que la vieille femme en fit, Corvus découvrit son père dans ses jeunes années et se rendre compte qu’il n’avait pas toujours été vieux lui fit un drôle d’effet, comme si le sakaien ne s’était jamais imaginer la chose. Corvus avait toujours connu son père plus ou moins vieux et l’imaginer bel homme fit naître en lui quelques questions tout à fait inutiles au vu des circonstances. Ses cheveux avaient-ils été noirs comme le jais ? Avait-il eu beaucoup de conquêtes ? Si cela n’avait pas la moindre importance, à travers les paroles d’Azmitia Corvus redécouvrait son père. Elle semblait plutôt sûre d’elle concernant son affiliation politique et loin de vouloir la contredire de nouveau, Corvus se promit d’enquêter à ce sujet. Après tout, Assam avait toujours été loyal envers Sakai, oui, mais sans jamais préciser laquelle.

« — Si ce que vous dites est vrai, cela signifie que mon père est un traitre » affirma le jeune homme. Si tel était vraiment le cas, comment pouvait-il être encore en vie après toutes ces années … oui, comment ? Corvus se promit de trouver réponse à cette question « Une chance qu’il ne vous ait pas reconnu alors. La rancune d’Assam Eddaryon est tenace et prospère. Les hommes vieillissent, mais pas leur rancœur … pas celle de mon père du moins » déclara le soldat.

Bravoure Bresingra pouvait lui en parler. Finalement, la conversation revint vers Leonys et encore une fois, Azmitia brilla par sa sagesse : oui, ils devaient voir au-delà de leurs émotions. Un mariage, finalement, ne changerait rien entre eux, du moins Corvus tentait-il de s’en persuader … mais s’ils se mariaient, ne leur faudrait-il pas entretenir les apparences, vivre ensemble et, naturellement, avoir des enfants ? L’idée termina de lui retourner le cerveau. Combien les choses auraient été plus simples s’ils avaient été de simples gens du peuple !

Pendant un long moment, Corvus demeura silencieux, conscient de l’épreuve qui l’attendait … la vérité, c’était qu’il craignait de perdre Leonys en lui faisant entendre ce qu’elle ne voulait pas. La voie qui se dessinait devant eux était non seulement pénible mais aussi dangereuse, et d’aucuns – surement plus sages – n’auraient pas manqué de renoncer. Pourquoi ne le faisait-il pas, comme l’avait si sagement proposé Azmitia ? L’espace d’un instant, la mâchoire de Corvus se serra, trahissant ses émotions. Devant lui, le jeune homme percevait la sagesse et la voie que la raison lui désignait, et pourtant il se trouvait incapable de la prendre.

« — Parfois, je me dis que le meilleur moyen de la préserver est de ne plus la voir mais … » Il s’arrêta avant de continuer « J’avais tort, la dernière fois au manoir » affirma-t-il. Il fit une pause, se remémorant les paroles qu’il avait prononcé ce jour-là au Manoir d’Eddar, lorsqu’il avait dit à la vieille femme être capable d’aller de l’avant et de continuer, avec ou sans Leonys. Il avait eu tort, oui « Je choisirai toujours le bonheur de Leonys … mais je ne serai jamais en mesure de renoncer au mien » déclara-t-il.

Il y avait, dans son ton, quelque chose qui aurait fait trembler Giratina lui-même. La détermination bien plus que l’amour animait ses paroles qui, à peu de choses près, s’apparentaient à une promesse. Les paroles d’Eddar résonnèrent un instant dans son esprit … c’était dans son sang et dans ses gênes : Corvus ne comptait laisser personne se mettre en travers de son chemin, et si d’aventure cela se produisait ? La devise originelle de la maison d’Eddar servait d’avertissement.

Derechef, le regard de Corvus se tourna vers le bois. Une part de lui savait ce qui lui restait à faire, mais une autre hésitait encore, incertaine. Devait-il rejoindre Leonys, ou devait-il lui laisser du temps ? La facilité voulait d’attendre ici, mais Corvus n’était pas de ces hommes-là … preuve en était aujourd’hui.

« — Je ferai bien de la rejoindre, n’est-ce pas ? » demanda Corvus, toujours hésitant. Malgré sa carrure de guerrier et son mètre quatre-vingt-neuf, Corvus avait encore parfois besoin d’être conforté dans ses idées. La réponse, pourtant, Corvus la connaissait bien « Je croyais connaître le courage avant de connaître Leonys. M’est d’avis qu’il faut plus de courage pour aimer que pour faire la guerre » fit-il remarquer.

Non, le courage ne se trouvait pas toujours sur un champ de bataille ni sur la pointe d’une épée.
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Message Sujet: Re: Let it All Go (Part II - Visit to the Queen) - feat. Corvus   Let it All Go (Part II - Visit to the Queen) - feat. Corvus EmptyDim 24 Jan 2021 - 11:18

Sans défense, Azmitia ne l’a jamais cru. Or, son histoire dicte son comportement et ses réactions; d’une autre vie elle fut celle qui se croyait intouchable, une erreur qui s’est rapidement teintée de tragédie. Encore aujourd’hui, la vieille dame en porte le deuil et la honte, qu’elle partage avec Shadaya. La lionne, bien consciente du fil conducteur des pensées de sa dresseuse, soupire contre sa cuisse en y blottissant sa tête. Toutes ces années n’auront pas suffi à panser leur blessure, et les événements qui ont mené entre autres à la perte de son œil les hantent encore dans les nuits les plus noires. La vieille dame se garde bien d’en parler, à quoi bon de toute manière ? Toutes ces choses appartiennent au passé, insister ne ferait de bien à personne. Leonys est maîtresse de sa propre destinée, ainsi sa protectrice la laisse tracer son propre chemin. Elle jette simplement un regard vers le chat qui a pris la place de Fiona, perché sur son pieu avec satisfaction. Effectivement, le Psystigri ne manque pas de puissance pour chasser la Goupix qui, malgré sa forme, possède une force et une expérience indéniables. Que peut faire un chat orgueilleux contre les ennemis qui les guettent toutefois ?

«Si tu crois que c’est suffisant pour arrêter ton père, alors tant mieux. Je préfère sincèrement qu’elle vive dans l’assurance, c’est beau de la voir évoluer ainsi. Lors de notre première rencontre, c’était autre chose.» elle soupire. Communiquer sa pensée est difficile sans se dévoiler, heureusement Mercia était maître des mots à une autre époque. «Elle aura besoin ce nouveau sentiment de sécurité à ses côtés pour faire face de nouveau à l’adversité. Je crois qu’elle voit désormais que son monde se compose d’alliés et non de personnes lui voulant du tort. Elle n’est pas seule, elle peut compter sur son équipe, sur toi aussi. Sauf que je pense qu’une part de cette assurance qu’elle démontre provient d’une certaine obstination à refuser de voir les dangers, à les amoindrir. Un mécanisme de défense si on veut. Elle progresse encore. C’est probablement ce qui fait qu’elle a nié les dangers jusqu’à présent, et ce pourquoi elle a quitté la table aussi. Difficile d’accepter qu’on soit coincé et à risque de nouveau.»

Corvus parle d’alliés potentiels et la vieille dame se garde bien de commenter; elle connaît peu de choses sur la nouvelle meneuse de Kuni et pas assez sur Bresingra pour s’en faire une opinion nuancée. Toutefois, elle sourit en voyant le jeune homme réfléchir à des alliés potentiels : à ses yeux il ne fait aucun doute que les deux amoureux peuvent accroître leur influence sur ce monde, qu’ils sont en quelque sorte l’avenir d’Ekoe à leur manière. Deux jeunes qui, elle l’espère, ne se laisseront pas entraîner dans les erreurs du passé.

Puis le sujet revient sur Assam. Un traître ? À ses yeux oui, toutefois encore elle refuse de véritablement le dire. Elle n’oublie pas qu’il s’agit du père de Corvus, que tout ce qu’elle a dit à son sujet aura déjà ébranlé quelque chose dans leur relation. Azmitia refuse de les liguer l’un contre l’autre, toutefois elle aspire tout de même voir le sakaien s’affranchir de son influence, être libre. Oui, vraiment, elle veut seulement qu’il soit libre.

«Oh vous savez, je n’ai pas bien peur de lui. Au pire j’aurai bien vécu.» fait-elle en haussant les épaules, presque avec dérision malgré la gravité de ses paroles. Elle a lâché prise il y a longtemps sur ces combats, contrairement au noble.

Soudain, Corvus reste silencieux et Azmitia le devine en profonde réflexion. Ainsi, elle ne l’interrompt pas. Toutefois, ses paroles la font soupirer de soulagement. Tactile à son habitude, elle pose une main sur l’avant-bras du jeune homme. La fierté luit dans ses prunelles turquoise, et avec elle l’espoir.

«Alors suis ton cœur, mon garçon.»

Et elle se tait, car de toute évidence il n’a plus besoin d’elle. Bientôt, il se lève et quitte en direction des bois où ont disparu Leonys et Aster, Akeira, et la Lucario. Elle lui suit des yeux, avec toujours ce sourire satisfait aux lèvres.

Un jour, il faudra bien qu’elle leur dise. Qu’à sa manière, elle les aime.

* * *

Hérésie.
Comment ose-t-elle-même suggérer l’idée ?
Ne connaît-elle pas assez mon passé pour connaître l’impact d’une telle suggestion ? Peut-être me suis-je montrée trop discrète à ce sujet. Il est vrai que je n’ai jamais nommé explicitement à la vieille dame ces bribes trop douloureuses de mon histoire. J’ai gardé ces informations pour moi, enfouies, là où elles peuvent mieux gangréner, mieux me hanter. Mieux prendre le pas sur moi et sur mon avenir. J’ai été si naïve. J’ai pensé que désormais, j’aurais le choix de mes actions et de mes choix. Que la voie qui se traçait devant moi n’était dictée que de mon propre gré. Que l’homme qui est resté auprès de Mercia m’aiderait à atteindre non seulement la paix, mais la liberté.

À cet instant, je la déteste. Je déteste Azmitia de suggérer toutes ces choses. De me placer dans cette impossible position, celle que je n’avais jamais même envisagée. Surtout, je hais qu’elle le place lui au cœur de mes émotions, de mes hantises, qu’elle vienne dénaturer ce que je peux ressentir pour lui. Que de par ses mots, je sois confrontée à d’intenses frustrations à son endroit. Ce n’est pas la faute de Corvus. Pourtant je me demande bien à quoi notre relation rime si elle doit se teinter de sacrifices, certains impossibles comme celui-ci. À quel point mon affection pour lui doit justifier de m’effacer face à des principes qui, jusque-là, m’ont maintenue en vie à travers les pires mois de ma vie ? Le Sakaien devait être une lumière, pas une condamnation. Pourtant serais-je heureuse si je suis forcée de l’épouser, pour éviter… éviter des dangers qui jusqu’à présent me semblaient si lointains ? J’ai juré, dans un passé pas si lointain, de ne plus jamais offrir ma main, mon corps, mes droits à un autre. Mon cœur aussi. Lentement, je transgresse mes propres règles. Je l’aime, c’est déjà énorme, cela devrait nous suffire. Je veux lui offrir mon corps, un jour, lorsque cela sera moins douloureux de l’envisager.

Je ne veux pas lui appartenir. Pas maintenant, pas ainsi. Ce n’est pas ainsi que j’ai considéré notre relation jusqu’à présent, peut-être ai-je été un peu aveugle. N’est-ce pas la suite logique ? N’est-ce pas que nous nous aimons ? Ce devrait être facile, pourtant. Pourtant. Je sais ce qu’un mariage engendre. Il vient avec des obligations, des projets. Jusqu’à présent, je n’ai pas considéré ces projets, car ainsi notre lien évolue depuis ses tous débuts. Au jour le jour, en suivant nos instincts respectifs. En suivant notre rythme. Alors quoi ? Nous allons dérailler ce que nous sommes ? Qui nous sommes tout autant comme couple que comme individus ? Je n’ai jamais posé la question, cela ne me paraissait pas pertinent à l’époque. J’ai toujours voulu que Corvus fasse partie de la vie de mon fils, et je sens tout autant ce désir chez lui. Mais un mariage viendrait lui forcer la main sur ces choses et je… Je refuse que son lien avec Aster ne devienne à ses yeux une corvée, qu’il s’y sente obligé. Et moi je… Je ne suis pas certaine de désirer d’autres enfants. Pourtant il en attendra, n’est-ce pas ? Il a droit à son héritier, lui aussi.

Il a droit à une vie, à une épouse, pas aux restes brisés d’Arthur. Surtout, il a droit de la tenir à son rythme. Et moi aussi.

Mes pensées me prennent, m’assaillent, j’ai égaré mes pas quelque part au cœur de cette forêt heureusement clairsemée. Sans la présence de Danaé à mes côtés, je me serais probablement perdue dans la solitude et les tourments. Contre moi, Aster est à changer. Je m’empresse de le faire, sur un vieux tronc, sachant que le petit trouvera probablement sommeil rapidement ensuite. La mécanique désormais bien ancrée m’aide à reprendre conscience du monde autour de moi. Je peux percevoir le son des Pokémon sauvages, le vent sur ma peau et l’odeur sucrée des fleurs. Surtout, je sens les yeux de la Lucario sur moi, qui pour une fois me paraît particulièrement désemparée. Que dire ? Nous reconnaissons toutes les deux l’impasse. Il faudra tout de même prendre une décision tôt ou tard. Tandis que je termine de rhabiller le bébé et le réinstalle contre moi dans son rebozo, je peux voir les oreilles de mon alliée se redresser. Au même moment, je peux entendre un souffle dans les bois aux alentours : Akeira paraît quelques secondes plus tard, le visage rougi par l’effort.

«Par Arceus, vous marchez vite !»

Je ne réponds pas. Je ne me sens pas d’humeur à discuter.

«Ça va ?» fait-elle en se rapprochant de moi.

«Oui, bien sûr.»

«Vous mentez mal… Vous auriez dû vous voir quitter la table, on aurait dit un ouragan.»


Je reste encore une fois silencieuse. Je n’ai aucune intention de relever, mais c’est sans compter son insistance habituelle. Clairement, elle est motivée à ce que cette conversation  survienne, que j’y consente ou non.

«Elle n’a pas tort vous savez ? Ce ne serait pas une solution trop idiote de vous marier tout de suite. Comme ça, le père de Corvus ne pourrait rien vous faire.»

Je grogne un moment. Évidemment qu’Akeira va se ranger du côté de cette suggestion. Je ne m’en surprends pas, bien que cela m’agace toujours autant.

«Bien quoi ? Vous aviez l’intention de vous marier avec lui un jour non ? C’est votre amoureux après tout.»

«Ce que nous sommes n’a pas de nom et ne se définit pas selon une étiquette. Jamais nous n’avons discuté d’une telle alliance.»

«Mais… vous vous aimez, non ? C’est ce que vous avez dit tout à l’heure. Si vous vous aimez alors vous épouserez un jour, ce n’est qu’une question de temps. Pourquoi ne pas le faire le plus rapidement possible pour avoir l’esprit tranquille ?»


Je la vois. Cette adolescente naïve, ses grands yeux plein de rêves, l’assurance de sa posture, comme si rien ne pourrait l’arrêter. Elle n’a jamais véritablement connu l’adversité, ne s’est jamais questionnée sur son existence. Un instant, le contraste entre nous deux est saisissant. J’ai l’impression d’observer mon propre reflet, il y a dix ans. Quand moi aussi je pensais de manière aussi simple et égocentrique, quand moi aussi j’avais des opinions aussi tranchées et peu nuancées. Comme je dois lui paraître sotte avec mes problèmes, tout comme elle l’est à mes yeux avec ses idées reçues. Il est des choses qu’Akeira ne comprendra pas, pas tout de suite, même si je prenais le temps d’expliquer. Elle ne se placera pas dans mes bottes, ne retracera pas mes pas. Car ce vécu m’appartient, m’a teinté. Elle ne peut juger la situation qu’en suivant son propre instinct, en comparant avec sa propre histoire jusque là à peu près inexistante. À cette réalisation, je m’agace tout autant que m’adoucis : il n’y a pas véritablement d’issue à cette conversation pourtant je me dois au moins défendre mon point de vue. Je lui dois de prendre le temps de lui expliquer, même si cela peut être souffrant.

«Akeira, si les choses étaient si simples, je ne réagirais pas de la sorte. Il y a une différence entre sentiment, désir et devoir. S’aimer ne signifie pas nécessairement qu’il faut se marier, ou qu’il s’agit de la seule issue. Un mariage est un processus que j’ai précipité par le passé, pendant longtemps j’ai pensé que je ne le ferais plus jamais dans ma vie. Avec Corvus… nous n’en sommes qu’à nos débuts, j’apprends tout juste à le connaître, à développer ma confiance en lui. Ça peut t’apparaître un caprice idiot compte tenu du danger qui nous guette. Mais sache que je n’en serais pas là sans une bonne raison. J’ai beau aimer Corvus, il y a ces jours où je doute de moi, de notre couple, de ce que l’avenir nous réserve. Je veux me laisser le temps de dompter mes peurs et de m’ouvrir. Sans quoi, j’aurai encore l’impression d’être prisonnière de ma destinée.»

Akeira, pendant un long moment, reste silencieuse. Je la vois redresser la tête vers Danaé, peut-être cherche-t-elle en la Lucario chromatique quelque réponse. Puis elle me fait face, les épaules pointées vers le sol comme si d’une manière elle capitulait. Mais ce n’est pas ce qui l’habite, car elle s’approche.

«Ce que je pense n’a pas d’importance. Vous savez bien mieux que moi ce qui est bon pour vous, vous me l’avez prouvé encore et encore. Des fois j’oublie que vous êtes plus vieille et que vous avez vécu toutes ces choses… Je me sens comme une enfant près de vous Leonys. Je suis contente de travailler pour vous et d’apprendre grâce à vous.»

Je souris cette fois, de manière sincère. Les paroles de l’adolescente me touchent; j’ai toujours espéré être une présence positive dans sa vie. Sa gratitude m’atteint plus que je ne l’aurais cru et ma poitrine s’enserre. La savoir de mon côté malgré ses propres perceptions différentes me fait me sentir appuyée, épaulée. Il reste à discuter de tout ceci avec le principal intéressé désormais. Aussi douloureuse soit cette conversation, elle devra avoir lieu. J’y résiste de tout mon être, tout en sachant qu’il n’existe pas d’autre issue.

«Je ne sais pas quoi lui dire… J’ai peur qu’il méprenne mes réticences pour un manque de sérieux ou d’engagement. Notre relation est déjà un énorme fardeau pour lui, il a bien plus à y perdre que moi. Des fois je me demande pourquoi il se donne tout ce mal. Ce serait bien plus facile s’il choisissait quelqu’un qui plairait à son père.»

«Oui, mais ce ne serait pas vous.»

«Il y a mieux que moi, bien mieux.»

«Ne me faites pas regretter mes paroles de tout à l’heure Leonys…»


Je souris encore une fois, cette fois d’amusement. Non, la jeune fille n’apprécie pas quand j’ai ce genre de discours envers moi-même. Mais c’est plus fort que moi. Rationnellement parlant, la meilleure décision pour Corvus ne le porte pas à mes côtés. Nous le savons tous. Il y a des femmes plus belles, plus sophistiquées, plus stables émotionnellement, plus jeunes et accessibles. Le cavalier aérien n’aurait qu’à choisir. Pourquoi s’embête-t-il de la fille brisée d’Enogen ? Je soupire avant de sursauter; quelqu’un approche. À la lourdeur des pas, je reconnais l’approche du jeune homme. La nervosité m’atteint de plein fouet, j’ai du mal à conserver mon calme ou même à le regarder alors qu’il nous rejoint dans la clairière. Les yeux rivés au sol, je me suis mise à trembler. Malgré tout ce que je peux penser, je ne veux pas le perdre. Ce désir demeure intact, même tout ce temps après. Voyant Corvus arriver, je sens Akeira s’éloigner en sa direction.

«Je vous laisse tous les deux, je vais rejoindre la vieille dame. Danaé, tu me montres comment rentrer ?»

Je sens la Lucario hésiter avant de mener les pas de la rouquine au loin, d’où provient Corvus. Une énième preuve de la confiance que place le Pokémon chromatique en le soldat sakaien. Pour ma part, je demeure silencieuse, derrière des remparts que le jeune homme connaît bien désormais.

«Je crois que nous devons parler.» je dis avec un ton que j’aurais espéré plus léger.

Pourtant une lourdeur s’est installée dans ma voix, comme si j’allais lui annoncer un décès ou quelque chose de grave. La nervosité a pris le dessus sur moi, je ne parviens pas à l’écarter convenablement. Ni à affronter ses prunelles. J’ai trop peur de lui avoir fait du mal en quittant la table. Au-dessus de tout, le faire souffrir est la dernière chose que je désire.
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Corvus Eddaryon
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Message Sujet: Re: Let it All Go (Part II - Visit to the Queen) - feat. Corvus   Let it All Go (Part II - Visit to the Queen) - feat. Corvus EmptyLun 1 Fév 2021 - 14:45

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VISIT TO THE QUEEN
and teatime with the witch



Corvus croyait-il que l’armée de Leonys suffirait à la protéger ? Bien sûr que non, résidait pourtant dans son cœur un doux espoir, celui de voir ses créatures dissuader ceux qui pourraient lui faire du mal. Une part de lui avait finis par se persuader que c’était là mieux que rien du tout. Encore une fois, les paroles d’Azmitia faisaient échos aux propres pensées de Corvus, celles qu’il gardait au fond de lui et que son cœur trop tendre, trop avenant se refusait à partager : la confiance nouvellement acquise de Leonys finirait par lui faire du tort. Tôt ou tard, la jeune femme finirait par recevoir un revers de médaille et si Corvus espérait être là ce jour-là pour la sortir de ce mauvais pas – s’il le pouvait – son esprit pragmatique savait que c’était là la suite logique des choses, irrémédiable épreuve qui permettait finalement à chaque individu de trouver un équilibre entre assurance et méfiance. Tout comme un enfant ne pouvait comprendre le danger du feu tant qu’il ne s’était pas brûlé, Leonys n’accepterait surement pas l’idée tant qu’elle n’y aurait pas été confronté. Que pouvait-il bien faire ? Corvus ne pouvait pas être constamment derrière-elle, et il ne pourrait pas non plus être toujours là pour couvrir ses arrières … alors quoi ? Pourquoi les choses devaient-elles être toujours si compliquées ?

Poussé par les mots de la vieille femme, Corvus se leva finalement pour rejoindre Leonys, le cœur lourd d’appréhension. Malgré tous les mots doux échangés, malgré toutes les belles paroles prononcées, le sakaien gardait toujours au fond de lui cette crainte de voir un jour leur histoire se terminer, de voir Leonys renoncer. Il y avait dans le renoncement qui s’offrait à elle une facilité apaisante, attirante, que Corvus entrevoyait, craignait, comprenait. Et si Leonys refusait ? Et si, malgré tous ses mots mielleux, elle faisait le choix de l’abandonner à son triste sort, de considérer qu’il n’en valait pas la peine ? Si Corvus ne pouvait décemment pas prévoir avec certitude le choix de la jeune femme, il ne pouvait s’empêcher d’imaginer, d’extrapoler, de voir au pire afin d’y être préparer. Tandis qu’il s’approchait du couvert des arbres, son esprit divagua, se perdit un instant … qu’allait-il bien lui dire ? Plus que jamais, Corvus se devait d’être lui-même. Azmitia ne le lui avait-elle pas dit ? Corvus se devait d’être cet homme honnête que Leonys avait toujours connu, celui qui disait ce qu’il pensait et qui pensait ce qu’il disait ; ne pas mentir et ne pas dissimuler la vérité, dire les choses telles qu’elles étaient … et non pas telles qu’ils aimeraient qu’elles soient. La tâche promettait d’être ardue mais ô combien nécessaire … après tout, leur avenir n’en dépendait-il pas ?

Corvus fut presque surpris lorsque ses pas le menèrent finalement dans la clairière dans laquelle Leonys et Akeira avaient trouvé refuge. Danaé était là elle aussi, et dans ses bras Leonys tenait Aster, silencieux, comme si l’enfant comprenait ce qui se tramait autour de lui. Quittant sa maîtresse, la servante s’éloigna de la kunioise, laissant sa place au cavalier. Même de loin, Corvus pouvait deviner les battements frénétiques qui animaient la poitrine de la jeune femme, dont le regard fuyant avait trouvé refuge quelque part sur le sol humide de l’île. Non sans jeter un dernier regard en direction d’Akeira et de Danaé qui déjà s’éloignaient, sans un mot le sakaien s’approcha de la conseillère avec une lenteur indécente. Autour d’eux, le bois lui-même semblait retenir son souffle. Oui, ils devaient parler.

Pendant un moment qui du paraître une éternité à Leonys, Corvus demeura silencieux. Il y avait cette habitude agaçante chez lui, celle de ne pas se gêner du silence et d’y trouver même une certaine rassurance qui le caractérisait tant. Du regard, sans chercher le sien il détailla un moment la jeune femme au corps tremblant … pourquoi l’amour devait-il être aussi pénible et douloureux ? La voyant ainsi, Corvus s’en voulait presque de lui infliger cela, car après tout n’était-il pas l’auteur de son trouble ? Cesserait-elle un jour de les craindre, lui et ses mots ? Deux pas en avant, un pas en arrière, voilà qui aurait bien résumé leur histoire. Corvus se rapprocha un peu plus jusqu’à lui faire face, et son regard s’arrêta un instant sur Aster, qui blottit contre sa mère demeurait éveillé. Ecoutait-il les mots qui se disaient autour de lui ? Pendant un bref moment, les yeux du sakaien croisèrent les prunelles d’acier du garçon. L’enfant avait-il appris à le reconnaître ? C’était-il fait à sa présence ? Comment le savoir ? Lorsque Corvus entrouvrir finalement la bouche pour parler, son regard n’avait pas quitté le bébé.

« — J’ai essayé, Leonys. J’ai essayé de trouver une autre issue, j’ai essayé et je continuerai de le faire mais … Azmitia a raison » affirma-t-il « Je ne voulais pas m’y résoudre, je sais que c’est trop tôt et que tu as toutes les raisons du monde de ne pas le vouloir mais … » Il s’arrêta un instant. Le poids de ses propres mots alourdissait son cœur comme des pierres dans une rivière « A terme, nous n’aurons pas le choix, Leonys. Pas si l’on veut rester ensemble » déclara le sakaien.

Emplis de gravité, la voix de Corvus se voulait convaincante. Bien au-delà de ses propres désirs et espoirs, Corvus se devait de lui faire entendre raison et de la convaincre qu’un mariage était leur meilleure option. Ses craintes et ses réticences Corvus les partageait aussi, mais pour leur bien le sakaien se devait de les dépasser. Si un mariage l’effrayait, l’idée d’une vie sans elle le terrifiait encore plus … oui, pour leur bien il se devait de passer outre ; s’il voulait être ce guide dont Leonys semblait avoir besoin, il se devait d’être sûr du chemin à prendre. Corvus releva le regard à cette idée, chercha cette fois à accrocher le sien.

« — Je ne veux pas te perdre, et tu ne veux pas me perdre » assura-t-il. Ne se l’étaient-ils pas dit ? « Si nous renonçons à cette épreuve, nous laissons ce qu’il a de plus terrible dans ce monde gagner » affirma-t-il. Oui, en renonçant ils laissaient Assam Eddaryon gagner ; lui, mais aussi tout ce qui faisait de leur monde un monde injuste et obscur. Le sakaien fit une courte pause, avant de continuer « Tu as dans mon cœur une place que jamais personne encore n’avait su se faire et je ne laisserai personne mettre cela à mal, personne … » Il hésita, conscient du ton qu’il s’apprêtait à prendre « … pas même toi et tes insécurités » affirma-t-il.

Non, Corvus n’avait pas l’intention de laisser les peurs de Leonys mettre à mal ce qu’ils avaient. Ne pas le vouloir était une chose, avoir peur de le faire une autre. Si Corvus était prêt à accepter l’idée que Leonys ne voulait pas passer le restant de sa vie avec lui – ç’aurait été normal après tout, ne venait-elle pas de se libérer d’Arthur ? – Corvus ne pouvait laisser les choses leur échapper par indécision ou par manque de courage. Aussi difficile était-il, ils devaient faire un choix, renoncer à certaines choses pour s’en voir offrir d’autres et ainsi donner un sens à leur vie, une direction autant qu’une signification.

« — Je t’aime Leonys, et je préfère passer ma vie avec toi plutôt qu’avec une étrangère qui ne m’apportera jamais autant que tu ne m’apportes » assura le cavalier « Je te veux toi, Leonys. Je veux cette fille qui s’est mariée avec Arthur Torres et qui a eu un enfant avec lui, je veux cette fille qui s’est relevée lorsque tout tombait autour d’elle, celle qui a su aller de l’avant aux heures les plus sombres. Je veux cette fille de cette plage de Venovos, celle qui est restée lorsque son instinct lui hurlait de fuir » déclara-t-il.

Sans vraiment s’en rendre compte Corvus avait fait un pas vers l’avant, s’approchant un peu plus de la jeune femme. Le désespoir avait soudainement pris possession de son cœur et brisé les dernières barrières qu’il avait jusqu’à présent toujours tenu à conserver par égard pour Leonys. Conscient de ce qu’ils pouvaient représenter et engendrer, Corvus avait toujours garder pour lui le feu de ses sentiments, pourtant, presque malgré lui, une part venait de s’en échapper aujourd’hui. Un peu mal à l’aise par cette envolée sentimentale Corvus resta un moment silencieux, lui-même abasourdit par ce qu’il venait de dire. Est-ce qu’il venait vraiment de le dire ? Le jeune homme tenta de se reprendre, et ce faisant il se rendit compte que son cœur s’était mis à battre plus vite, trop vite.

« — Cela ne changera rien pour toi, Leonys, je te le promets » déclara finalement le sakaien. Il jouait sa dernière carte et cela pouvait se sentir « Tu garderas ton nom si tu le souhaites, et tu continueras de vivre à Venovos dans ce manoir qui est le tien » affirma-t-il. De nouveau, son regard la parcouru … c’était sûr, c’était elle, il n’y en aurait pas d’autre. Il devait la convaincre, il le fallait « Ce n’est rien, rien qu’un anneau et quelques paroles. Cela ne changera rien pour toi … mais le moment venu, cela changera tout pour moi » assura le jeune homme.

Venait-il vraiment de désacraliser le mariage ? Absolument. Ils pouvaient s’arranger et Corvus voulait que Leonys le sache. Le sakaien n’avait-il pas raison ? Dans l’absolu, un mariage n’était finalement que des mots : rien ne les obligeait à s’engager tel que la société l’attendait d’eux. Et les dieux ? Les dieux sauraient. Si Leonys refusait de le faire pour elle-même, peut-être accepterait-elle de le faire pour lui ? Malgré ses mots, il y avait dans la voix de Corvus un ton qui trahissait le doute qui persistait en lui … et si Leonys en voulait plus ? Et la jeune femme refusait de voir le mariage aussi simplement que ça ? Une part de lui craignait de la voir se méprendre : le mariage avait de la valeur pour lui, bien plus que ses paroles pouvaient le laisser croire … Corvus tentait simplement de faciliter les choses. Et s’il faisait fausse route ? Et si, au contraire, Leonys attendait d’un mari présence et investissement ? Cet effort là aussi, Corvus était prêt à le faire.

Du bout des doigts, le sakaien effleura les cheveux clairs du bébé. Aux yeux de Corvus, Aster avait toujours été l’exclusivité de Leonys, quelque chose qui lui appartenait à elle et à elle seule. Aster était son fils à elle et Corvus n’avait jamais eu l’audace de s’en préoccuper et encore moins de s’en occuper … aujourd’hui cependant, son impression tendait à changer, changeait. Aster et Leonys étaient un tout qu’il n’avait jamais imaginé séparer et dans lequel il avait toujours craint de s’immiscer, non pas par aversion mais par égard. Corvus n’avait jamais voulu fouler la pelouse de ce jardin de peur de l’abîmer, aujourd’hui pourtant Corvus s’autorisait à le faire, un pas après l’autre.  Le sakaien laissa quelques instants s’écouler avant de finalement poursuivre. Son attention se reporta sur Leonys et ses yeux se relevèrent pour la fixer de nouveau.

« — Toi et moi avons parcouru beaucoup de chemins et bien d’autres nous attendent encore, mais nous voilà désormais à un croisement et il nous faut choisir une route. Nous ne sommes pas obligés de la choisir aujourd’hui, mais il faudra le faire, plus tôt qu’on pourrait le vouloir. Mon père ne tentera rien tant que je serai à Venovos, mais je n’y resterai pas éternellement et nous le savons tous les deux. J’appartiens encore à Sakai … pour l’instant » affirma-t-il.

Pour l’instant oui … car après tout, qu’est-ce que Sakai avait à lui offrir ? Si l’indéfectible loyauté de Corvus à l’égard de son pays l’avait toujours fait resté au sein de la nation qui l’avait vu naître, l’homme qu’il était aujourd’hui se mettait à douter de la valeur des terres de l’ouest. Si Azmitia disait vrai son père était un traitre, quant à Bresingra il n’avait aucune idée de sa valeur et encore moins si l’on pouvait lui faire confiance. Tout ce qu’il savait, c’était que cette vieille peau avait tenté de l’amadouer avec des belles paroles et qu’elle ne portait pas pour rien le surnom infâme que lui donnait Assam. Non, jusqu’à présent Sakai ne lui avait jamais rien offert, et si d’aventure Leonys venait à lui demander de choisir entre elle et son pays, sa réponse promettait d’être beaucoup moins évidente que si la question lui avait été posée un an plus tôt. Leonys avait changé bien des choses dans sa vie, bien plus qu’elle ne pouvait l’imaginer.
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Leonys A. Valencia
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Message Sujet: Re: Let it All Go (Part II - Visit to the Queen) - feat. Corvus   Let it All Go (Part II - Visit to the Queen) - feat. Corvus EmptyJeu 11 Fév 2021 - 10:22

Il y a ces jours où je m’en veux d’être le produit de mon histoire. Où plus que jamais, j’ai désir de me départir de ces chaînes, de ce poids qui m’entrave quotidiennement. C’est un ressenti, un roulement de tambour dans ma poitrine, ou le tonnerre d’un troupeau de Tauros galopant à travers la lande. Une impatience que je ne saurais décrire et avec qui j’avais cru faire la paix il y a un moment avant de constater, au contact de Corvus, que je ne peux réellement y échapper. Rien ne sert de brûler les étapes. Je le sais. Ma guérison fait partie de moi; si mes proches ne peuvent l’accepter alors ce n’est pas moi qui dois changer. Pourtant, je ressens encore de la peine à en infliger aux autres de par mes peurs. J’aimerais être plus forte, plus assurée. J’aimerais faire le tri entre mes émotions et ma raison tel que Azmitia a tenté de me l’apprendre tous ces mois plus tôt.

Concrètement, j’aurais voulu être un tableau vierge pour Corvus. Un où il n’aurait pas à composer avec le travail d’un autre avant lui. Où nous disposerions de toutes les libertés artistiques. Parfois je me projette, du moins j’essaie : qu’aurait été ma vie sans Arthur ? Si j’avais rencontré Corvus à la place ? La perspective de l’épouser alors me comblerait, j’attendrais même ce moment avec impatience. Il n’y aurait eu que certitude et bonheur. Que tendresse et projets. Je veux, je la veux cette vie. Mais tout est différent maintenant. Maintenant je dois me protéger, je dois réfléchir. Mon tableau est fragile, précipiter les choses pourrait être synonyme de regrets. Et je ne veux rien regretter. Pas avec lui. Lui, je veux l’aimer tout simplement.

Surtout qu’il ne lâchera pas prise. Il y a dans ses mots une détermination que j’ai minimisé sous l’effet pervers de mes insécurités. Voilà qu’il m’affirme avoir envisagé toutes les avenues possibles, en être venu à cette même conclusion qui nous prive de choix. Sauf qu’il n’en parle pas telle une fatalité, au contraire. Dans sa voix, je peux percevoir sa passion, l’étendue de sa dévotion pour ce que nous sommes. Il dit me vouloir moi et pour une fois je m’en laisse convaincre. Ses yeux, ses gestes… ils parlent pour lui. Et lorsqu’il envisage même de laisser sa patrie à laquelle il a dédié toute sa vie avant moi, je me sens chavirer. Corvus m’aime réellement, et ce sacrifice qui se présente à nous aujourd’hui n’en est pas un à ses yeux. Car de son côté, il ne semble pas y avoir de doutes. Je le sais alors qu’il vient caresser les cheveux de l’enfant qui repose contre moi.

Le silence s’abat sur nous. Cette fois, je l’accueille. Je cherche mes mots moi aussi. Le poids de ce qu’il vient de révéler demande accoutumance. Je m’assois sur un grand rocher tout près, prends une grande inspiration avant d’inviter le jeune homme à m’y rejoindre. Notre différence de taille me gêne. Pour cette conversation intime, j’ai envie de l’avoir à mes côtés. Ainsi je le presse presque, attrapant sa main, prenant place près de lui, là où enfin je peux avoir accès à ses traits que je couvre de regards tendres. Mes doigts viennent effleurer sa nuque, puis ses cheveux, sa joue, son nez. Je laisse mon cœur me guider, exprimer ce qui trop souvent reste prisonnier de ma gorge. Je ferme les yeux pour embrasser son front avant d’y poser le mien.

«Mon amour.»

Je frémis au mot. Il m’a échappé. Pourtant, il contient tout le sens de ce qui va suivre. Il vient de faire trembler toutes mes réserves et enserrer ma gorge d’émotion.

«Je réalise la difficulté que j’ai à interpréter les autres. Mes biais sont nombreux, il faut le dire. J’aimerais ne pas avoir besoin de preuves constamment, des preuves qu’on m’aime réellement. Pourtant c’est le cas. C’est frustrant. J’aurais aimé connaître l’étendue de ton affection pour moi avant. J’aurais aimé la voir. Ce n’est pas si facile. J’avance avec des œillères. J’ai tendance à me penser un fardeau même si tu ne m’as jamais fait sentir comme tel. Je pense même que je me suis convaincu d’une certaine manière que tu finirais par lâcher prise. Être à mes côtés n’est pas aisé, même si tu affirmes que les difficultés en valent la peine, je sais que ce peut devenir lourd à l’occasion. Je veux travailler encore à être une meilleure personne, à être… digne de mes propres attentes. Démesurées, assurément. Je veux tendre vers la perfection depuis toujours après tout. Dans mes relations avec les autres j’ai plus de défis que l’inverse. Tu l’as vu, l’autre soir… à quel point je peux être affectée encore. Je sens, j’ai même toujours senti, qu’avec toi je suis en sécurité, que j’ai un soutien pour vaincre mes démons et avancer. Je ne peux pas te perdre, je ne le veux pas non plus. Aussi difficile cela soit pour moi de le reconnaître, j’ai besoin de toi dans ma vie désormais. J’ai du mal à imaginer le moment où tu devras rentrer à Sakai, alors me priver de toi toute une vie ?»

J’ai un petit rire sec. Je me presse un peu plus près de lui.

«Promettre l’éternité par contre est quelque chose de particulièrement définitif. Si je t’épouse un jour, Corvus, alors je veux être pleinement digne de toi. Tu pourras t’offusquer de cette idée, dire que je n’ai plus rien à prouver, mais c’est faux. Si nous voulons bâtir sur du solide, moi j’ai besoin de mettre au clair certaines choses. Tout comme tu as besoin de prendre du temps pour te familiariser avec… avec un nouveau rôle.»

Mes yeux glissent sur la tête d’Aster, que je caresse doucement. Le bébé s’est mis à émettre des sons et bouger dans son rebozo, néanmoins il devra patienter un peu. J’ai espoir de toute manière qu’il ne se ravise et ne s’endorme.

«C’est ce que j’appréciais le plus de notre relation jusqu’à présent, Corvus. Le temps. Nous avions du temps pour simplement évoluer l’un près de l’autre, apprendre à se connaître, développer cette relation une pierre à la fois. C’est ce à quoi je ne peux pas renoncer, que je ne devrais pas renoncer. Et tu sais bien qu’un mariage viendrait changer beaucoup de choses, surtout dans notre milieu. Il y a des attentes. Peut-être en as-tu pour ton épouse aussi. C’est normal, après tout. Un jour, je veux assumer ce rôle. Je veux être ton pilier, ta partenaire, je veux être ton ancrage et ta lumière comme tu l’es pour moi.»

Je deviens progressivement plus émotive. J’enfouis ma tête contre l’épaule de amoureux, le cœur battant à la chamade, partagée entre bonheur et nervosité, entre peurs et hâte. Car il me tarde de découvrir cet avenir maintenant que je le sais possible.

«Le temps, je veux que nous en ayons encore devant nous. Je veux vivre notre histoire, pas laisser d’autres la dicter. Mais je comprends qu’il y a des décisions importantes à prendre et des contraintes qui nous échappent. Je les ai minimisées, j’ai tenté d’en faire fi, mais il n’y a pas moyen de les contourner. Un mariage entre nous viendrait effectivement régler une part des problèmes. Sauf que c’est impossible, pour maintenant. Je ne peux pas te dire l’inverse, Corvus, ce serait tout bonnement me trahir. Néanmoins, peut-être existe-t-il un compromis, un entre-deux si on veut.»

Je me redresse pour prendre sa main.

«Fiançons-nous. Le plus tôt possible, de manière publique. Je porterai l’anneau de cette promesse, Corvus, qu’un jour prochain je serai en mesure de m’ouvrir à l’idée d’un mariage. Car il n’y a personne d’autre qu’avec toi que je veux vivre une telle alliance. Je sais que sur notre parcours, il y a ce moment, mais que j’ai encore besoin de temps pour me rebâtir convenablement. Nous verrons les détails ensuite. Peut-être cela sera-t-il suffisant pour dissuader ton père, et cela nous offrirait le temps de former des alliés autour de nous. De devenir une famille. À notre rythme.»

Malgré la peur que mes mots m’inspirent, j’ai plongé mon regard dans le sien avec détermination. Cette fois les doutes se sont dissipés, ne laissant plus que convictions dans l’ambre de mes yeux.
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Let it All Go (Part II - Visit to the Queen) - feat. Corvus
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