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 [OS] Chroniques du Pouce #5 - S'échapper du monde
Charlie S. Graenblar
Charlie S. Graenblar

Roche


Messages : 70
Écus : 563
Âge du Personnage : 27
Métier / Occupation : Chevalière d'Or
Lieu de Résidence : Vénovos
Équipe Pokémon :
[OS] Chroniques du Pouce #5 - S'échapper du monde Doublade
OLRIK | Dimoclès* ♂
Bizarre - Annule Garde

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Roche


Message Sujet: [OS] Chroniques du Pouce #5 - S'échapper du monde   [OS] Chroniques du Pouce #5 - S'échapper du monde EmptyDim 4 Oct 2020 - 5:03

- Salutations... Oh, c'est encore vous, la chevalière d'Or sans tête!

- Désolée pour l'autre jour, je suis partie en catastrophe.

- Pas de mal, pas de mal. Vous venez récupérer les écus que vous aviez laissé sur le comptoir?

- Je ne les avais pas oublié, c'était pour payer votre petite pilule.

- Ah oui, c'est exact. Vous en avez fait bon usage?

- Je l'ai donné à ma Canarticho. Elle peut frapper les spectres maintenant. Ça lui a fait tellement de bien qu'elle a évolué. D'ailleurs vous avez toujours l'artefact protecteur?

- Oui oui, personne ne me l'a pris entre temps. Il vous intéresse toujours?

- Toujours. Et j'ai de quoi payer cette fois.

- Entendu... Le voilà. Mais de grâce, n'essayez pas de l'enfiler à votre Rhinocorne, il y a vraiment très peu de chances que ça marche!

- En fait il a évolué aussi. Le jour même où je vous ai croisé.

- Vraiment? C'est inouï, deux évolutions en si peu de temps!

- Quatre au total. Depuis le début de la semaine.

- ... Qu... Qu'est-ce que vous leur avez fait? C'est quand même pas banal!

- Aucune idée. Les choses sont comme elles sont.

- C'est peut être l'aura des Plaines Croisées. Dans ma communauté, on raconte que les Plaines Croisées sont le lieu des choix.

- ...

- Madame? Vous payez?

- ...

- Vous avez l'air ailleurs.

"Si seulement", songea-t-elle.


***


Le marchand avait raison. De toute évidence, ce lieu catalysait les décisions de vie. Mais en réalisant que quatre de ses compagnons avaient évolué en si peu de temps, Charlie se sentit distancée par sa propre équipe. Avait-elle évolué, elle? Sa volonté sourde de traverser les montagnes de l'Ouest avait-elle trouvé un sens, ou bien était-elle toujours en toile de fond, comme un bruit gênant qui la rongeait en permanence?

Le soir tombait sur le campement. A l'exception de Monorpale qui, depuis sa défaite face à Hildùr, s'était exilé en haut d'un vaste rocher de l'autre côté du bois, Charlie et ses compagnons se trouvaient autour d'un feu de camp, à partager des baies grillées. Poucet, à qui on avait demandé d'allumer les bûches, s'était exécuté sans conviction: l'espoir de fausser compagnie à tout le monde ne l'avait pas quitté, et quelque part la chevalière en était malade. Elle en avait discuté avec Roden qui s'inquiétait de la voir disparaître si souvent pour se lancer à la poursuite de ce maudit Goupelin, et lui avait fait remarquer qu'une Chevalière d'Or devait faire preuve de plus de discernement.

Pendant que les six soldats de l'Hexadron disputaient des baies Gowav rôties au Rhinoféros qui semblait adorer ça, Maïken et Hildùr discutaient paisiblement en rongeant chacune une brochette de Poissoroy. Goupelin, lui, ne mangeait rien, et regardait le feu en silence, comme s'il lisait une lettre. Charlie avait entendu dire que les Goupelins prédisaient l'avenir dans les flammes. Elle songea que s'il consultait le sien, c'était probablement pour se renseigner sur la prochaine opportunité de prendre la poudre d'escampette. Cette perspective lui parut bien triste.

- Je sais ce que tu ressens, l'ami. Je suis passée par là aussi. Je n'en ai pas l'air, mais je suis une fugueuse.

Le Goupelin ne décolla pas le regard du feu, mais elle pouvait sentir qu'elle avait attrapé son attention.

- Je ne sais pas vraiment comment ni pourquoi l'idée de s'échapper du monde s'est installée en moi, mais elle est là, et je ne peux plus m'en débarrasser. On ne peut que l'accepter... Et je t'accepte aussi.


Elle n'obtint pas de réponse de l'animal, mais elle savait qu'il comprenait. Elle entendit sa respiration s'emballer quelque peu.

- Tu n'as rien avalé... prends ça au moins.

Elle lui tendit une confiserie que le brocanteur lui avait offerte avec le protecteur. Un bonbon "réparateur de lien", si elle en croyait le commerçant. Le Goupelin hésita quelques instants, et finit par attraper la boule de sucre et à la flanquer dans sa gueule d'un geste désabusé.

- Je ne sais pas ce que tu as traversé, je ne peux donc pas te dire qu'on est taillé dans la même roche. Mais voilà ce que je te propose: la prochaine fois que tu fuis, je ne te traquerai plus. Je fuirai avec toi.

Cette fois, les larmes perlèrent sur les yeux du fennec. Charlie le serra dans ses bras, et il se laissa faire.

- Ça va aller, Tommel.

Le nom lui avait échappé, mais comme son oreille était contre le cœur de la bête, il lui apparut clairement que c'était par ce nom qu'il conviendrait de l'appeler à l'avenir.


***


Les cernes toujours bien visibles, Charlie se sentait plus légère. Mais elle avait un dernier compte à régler. Alors, quand le feu mourut et que le dîner fut terminé, elle traversa le bois et se rendit au pied de la roche au sommet de laquelle le Monorpale s'était rendu. Elle le voyait, flotter silencieusement dans son fourreau, l’œil tourné vers la bande nuageuse dans laquelle le soleil s'était déjà enfoui.

C'était une roche lisse, gigantesque et complètement impraticable à mains de femme ou d'homme. Mais Charlie était une mage.

Elle s'ancra dans le sol, expira calmement, et serra brusquement les poings en focalisant toute son attention sur le rocher. Lorsqu'elle posa ses paumes dessus, elle se sentit entrer en résonance avec le minéral, et celui-ci lui apparut alors aussi malléable que la peau d'un Métamorph. Elle recula d'un geste assuré, tirant avec elle toute l'énergie accumulée dans la pierre, qui se déforma sous ses yeux. De sa paroi lisse, elle était parvenue à faire jaillir des prises, suffisamment nombreuses et rapprochées pour se hisser au sommet et rejoindre Olrik.

Lorsqu'elle atteignit le haut de la roche, la fatigue de la magie s'était mêlée à celle de l'escalade, et pendant un bref instant elle crut qu'elle allait dégringoler. Sa résistance surhumaine de mage des roches l'empêcherait de périr dans une telle chute, mais l'enjeu n'était pas là. Il fallait qu'elle parle à Olrik. Celui-ci fixait toujours l'absence de soleil à l'horizon.

- Assez. Regarde-moi, tas de ferraille.

Le Monorpale s'exécuta, et Charlie eut froid dans le dos. Elle s'attendait probablement à ce qu'il continue de regarder le monde mélancoliquement? Des clous. L'inquiétant fantôme plongea son œil abîmé par le poireau d'Hildùr dans les siens.

- Tu as mal?

- ...

- Tant mieux. Ça t'apprendra.


- ...

Comme depuis le début, elle s'adressait à lui comme s'il s'agissait de l'esprit de son ami humain Olrik, emporté par les océans à l'automne dernier. La vérité, c'était qu'elle n'en avait jamais eu la certitude franche. Difficile de retrouver le regard innocent du jeune homme dans un unique oeil rouge.

- On a tous eu une semaine affreuse à courir après ce Goupelin. Maïken, Björn, Hildùr, les Einar... Et puis moi, et puis toi. Mais on s'est dépassés, on a franchi des limites dont certains d'entre nous n'avaient même pas conscience.
C'est ton tour, Olrik. Si c'est vraiment toi, montre-moi que c'est toi. Prouve-moi que ce rêve débile de traverser les montagnes de l'Ouest ne rime pas à rien.


Silence.

- Dis-moi que tu y penses. Je t'en prie.

Il y eut un silence de fer. Et comme à chaque fois malgré ce que Charlie osait s'avouer à elle-même, Olrik s'exécuta. L'acier sembla se dédoubler, et du fourreau il en jaillit un second. Les pommeaux se dupliquèrent, ainsi que les étoffes qui tournèrent au pourpre. Enfin, sur le second manche de la créature, un nouvel œil s'ouvrit, et le regard du spectre vira doré.

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Deux yeux, dans lesquels Charlie plongea son regard pendant une minute longue comme l'éternité.

Les pupilles du Dimoclès étaient démoniaques. Les Sakaïens auraient certainement parlé de l'oeuvre de Giratina lui-même. Charlie se rendit à l'évidence, il n'y avait rien d'humain là-dedans: le fait d'avoir deux yeux ne le rendait pas plus proche du souvenir qu'elle avait de son ami. Au contraire.

- Ce n'est pas toi, pas vrai? Ça ne l'a jamais été...

Elle tomba à genoux, se plaqua les mains contre les cheveux. Ce soir-là, elle avait perdu son ami pour la deuxième fois... Et son seul compagnon pour l'aider à vivre cette épreuve était une paire de glaives vivants, animés par une énergie dont l'origine n'avait jamais semblé aussi mystérieuse.

Il restait tant à parcourir.

FIN
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