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 Burning Flame |PV Corvus|
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Leonys A. Valencia
Leonys A. Valencia

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Message Sujet: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| EmptyMer 20 Mai 2020 - 17:54


Burning Flame |PV Corvus| 200

«Prête ?»

Toujours cette même question qui revient, à chacun de ses événements formant désormais mon quotidien. À chaque fois, cette sensation de manquer d’air, le trac pour entraver ma gorge et la perspective de m’exposer pulsant à mes tempes. Mes mains tremblent violemment contre ce parchemin barbouillé de mon écriture si particulière, serrée et sévère. Je tâche d’en relire les lignes une dernière fois, pour m’imprimer du message tout autant que de me libérer de la nausée qui m’affecte. Je sens une main se poser contre mon épaule, c’est Danaé qui une fois de plus m’apporte son réconfort. La Lucario incarne une telle tranquillité, que j’aimerais reproduire en moi-même. Ses sourires me rendent toujours espoir lorsque la fébrilité se fait trop intense. Depuis le début de ma campagne près de deux semaines plus tôt, elle ne manque aucun discours de ma part. Elle se tient à ma droite, attirant à elle bien des regards. On pourrait croire que je l’ai engagée à m’accompagner pour le prestige qu’elle m’offre : un Pokémon rare puis chromatique qui plus est ! Or, je compte surtout sur son soutien et son calme qui toujours m’inspirent à m’avancer sur les différentes estrades de la ville pour faire entendre ma voix.

«Oui.»

J’aimerais avoir l’air plus assurée. Lord Sitan m’offre une œillade amusée avant de grimper d’un bond enthousiaste sur l’estrade. Lui-même prend grand plaisir à se trouver au centre de l’attention. Alexyr m’introduit à chacun de mes discours avec une éloquence et un charisme certain. Il comble en quelque sorte mon manque de rayonnement. Depuis le tout début de ma campagne, il tente de m’entraîner à être plus charismatique et intéressante pour le public. Si je rechignais au départ à l’exercice, j’en comprends désormais le fondement après avoir vu de nombreux passants se désintéresser sitôt j’ouvrais la bouche. Dès son introduction, les passants s’arrêtent et s’approchent, curieux.

«Fier peuple de Kuni, il est mon honneur de vous présenter aujourd’hui une candidate au conseil ! Approchez, venez voir, vous ne serez pas déçus ! Car ici se tient une candidate hors du commun, que certains d’entre vous connaissez certainement. Mesdames et messieurs, la Lionne de Kuni, Leonys Valencia !»

Après une grande inspiration, je monte à mon tour sur le podium, accompagnée bien sûr de la Lucario dont l’apparition cause quelques murmures impressionnés. J’ai tenu à porter des robes assez simples pour rencontrer le peuple : loin de moi l’idée qu’on m’associe à la noblesse. Je veux paraître accessible au peuple, car ce sont eux qui voteront après tout.

«Mes très chers camarades, je m’adresse à vous aujourd’hui non pas pour solliciter vos votes, mais pour tourner votre regard vers demain. Vénovos et notre patrie ont beaucoup souffert ces derniers mois. Malgré tout, j’ai constaté une fois de plus la force de caractère de mes frères et sœurs kuniois. Je les ai vus se serrer les coudes, affronter l’adversité avec dignité et puis rebâtir avec une bravoure exemplaire. Il est facile de déplorer le passé, de se sentir abattu par ses conséquences. À mes yeux, Kuni ne sera plus jamais la même après la grande tempête du mois de septembre. Avec les flots rageurs, une part de nous a été emportée. Pourtant, il ne s’agit pas d’une condamnation, mais une occasion de mieux se reconstruire et ce sur des bases solides. Kuni, non, ne sera plus jamais la même : elle sera meilleure. Car devant les défis, elle se relève et elle rugit, elle montre ses véritables couleurs.»

Nous avons passé des heures à penser chaque discours dans ses moindres détails. Chaque ligne, chaque mot. À cet effet, Alexyr et moi formons une équipe incroyable et je suis plutôt contente du résultat. Déjà, l’intérêt est suscité et je perçois dans la foule quelques hochements de tête appréciatifs. Lord Sitan m’a répété à de nombreuses reprises de regarder dans les yeux chaque membre de l’auditoire, ce qui s’avère pour une personne réservée telle que moi un plus grand défi que prévu. Je m’y efforce pourtant, car je connais l’effet singulier que peut avoir mon regard d’une teinte si particulière. Je veux laisser ma marque, en espérant que la gène sera éclipsée par ma passion envers cette démarche.

«Je m’inspire de cette hardiesse au quotidien dans la pratique de mon travail de trésorière. Je garde l’argent du peuple avec un grand sentiment de responsabilité, car chaque écu accumulé l’a été à la sueur du front des gens les plus braves d’Ekoe. J’en connais la valeur et le poids, je sais qu’il ne doit pas être dépensé en vain. Surtout, je sais ce qu’il en coûte à chacun. Nombreux pensent entre les murs de la Forteresse que la meilleure manière de s’enrichir est d’augmenter les impôts. Ceux-là ne comprennent pas que la manière d’enrichir l’État est aussi d’enrichir son peuple ! Qu’une hausse de taxe ne serait pas louable, au contraire. L’économie de demain passe en investissant dans les ressources propres de notre grande nation. Nous avons la chance de posséder autant de ressources que d’expertise ici. N’est-ce que nos navires font l’envie de nos voisins ? N’est-ce pas que nos cultures nourrissent toute la région ? N’est-ce pas que nos ports sont une porte ouverte sur tous les marchés du monde ? Nous devons miser sur les forces caractéristiques de notre nation plutôt que d’aller puiser plus profondément dans les poches de ceux qui ont déjà tout offert à la patrie il y a quelques mois. C’est ensemble que nous nous redresserons et que nous rendrons sa gloire à notre pays. J’y crois, j’y crois jusqu’au plus profond de moi.»

À ce dernier mot, je crois rêver. Car parmi la foule, il y a deux iris que je n’espérais presque plus, plus après la dernière lettre. Une lettre qui plutôt que d’effriter la flamme se manifestant dans mon abdomen à chaque fois que je pense à lui, ne l’a que d’autant plus animée. Je peine à y croire, pourtant il est là parmi la foule. Tant de pensées me traversent en cet instant pourtant je me dois de reprendre mon calme car le discours d’achève. Je me détache à difficulté de ses yeux pour finalement fixer un point à l’horizon. J’ai probablement pausé trop longuement pour le confort de mes auditeurs.

«C’est en toute humilité que je me présente à vous. Avec mes valeurs et mes rêves, mais aussi mes convictions. Si demain Kuni décide de placer sa confiance en moi, alors je me relèverai et je rugirai pour elle, pour nous !»

Je brandis le poing, un peu gênée tout de même par cette emportée en fin de discours. Cette partie commandée par Alexyr me tire toujours quelques rougeurs que mon collègue décrit comme «absolument adorable, petit lionceau». Mon embarras ne s’arrange en rien du regard scrutateur de l’auteur de cette fameuse lettre quelque part dans cette foule. Je salue les gens avant de descendre de l’estrade et de me diriger à l’écart où Lord Sitan m’attend pour me faire le verdict. J’attrape une gourde d’eau, les mains encore tremblantes, hantées par ses yeux…

«… et la fin était très bien, or je crois que la pause aurait pu être un peu moins longue tout de même, pendant un moment j’ai cru que tu faisais une crise cardi… Leonys ?»

Voyant que je me suis retournée et me suis mise à marcher en direction de la rue à nouveau, mon ami m’interroge à savoir ce qui me prend tout à coup de lui tourner le dos. Maintenant que le discours est terminé, j’ai l’occasion d’en avoir finalement le cœur net. La foule se dissipe, me permettant de le trouver plus aisément. Sa carrure impressionnante n’y est pas pour rien évidemment. Il n’est pas parti. Mes pas pressés sur les dalles ralentissent alors, comme soulagés. Il est là, il est bien là, et malgré ce que sa stupide raison lui dicte il n’a pas l’intention de fuir. Pour ce qui est du reste, de tout ce qui a pu m’insécuriser dans la lettre, je devrai attendre de me rassurer. Habitée de cette même nervosité presque désagréable lors de notre conversation dans les jardins du manoir Eddaryon, je m’empare de son bras un peu brusquement. Et je m’arrête pour le regarder, le cœur battant à la chamade, partagée entre deux réactions aux antipodes et des émotions tout aussi dichotomiques. Finalement, la frustration l’emporte alors que je lui assène une claque ridiculement peu puissante sur le bras.

«Corvus… Eddaryon ! Je… !!» ne parviens pas à articuler quoi que ce soit, visiblement. La colère et le bonheur tout à la fois ont rougi mes traits. «Espèce de… ! Tu avais dit que tu ne ferais plus l’idiot … ! Et… !?»

Bon, on passe sur l’éloquence témoignée. Heureusement, Lord Sitan n’en manque jamais lui, et s’approche pour passer un bras autour de mes épaules.

«Leonys, vous ne m’aviez pas dit que votre ami sakaien serait présent aujourd’hui, j’aurais mis quelque chose de plus flatteur. Tout de même si vous vouliez faire la discussion, il fallait être en mesure d’articuler des mots, c’est toujours plus facile. En tout cas, comme vous avez brisé ma chère amie, je me présenterai moi-même : Alexyr Sitan et un grand fan de tout… cela.»

Il nous désigne. Je repousse brusquement le noble, incommodée par son excès de familiarité et ses sous-entendus qui, pour le moment, demeurent assez légers. Pour le moment. D’ailleurs le voilà qui se met à tourner autour du cavalier aérien sans la moindre retenue pour le détailler.

«Je dois dire, Leonys, je peux comprendre. C’est vrai qu’il est séduisant, puis plus jeune que l’ancien spécimen.»

De derrière le dos de Corvus, il écarte les mains de manière suggestive. Assez ! Je saute à la gorge de l’excentrique noble, tentée de l’étrangler, or il fuit en gloussant de plus belle, ayant capté le message qu’il est non-désiré. Je me souviens encore de mes premières rencontres avec Alexyr, lorsqu’Arthur nous a présentés. De la manière dont il nous charriait tous les deux. Je n’ai pas l’intention de recommencer hein !

«Je suis vraiment désolée pour le comportement déplorable du Lord Sitan. Je pense sincèrement que ses parents l’ont échappé à la naissance. Allons… ailleurs. Dans un endroit plus discret de préférence.»

Je l’invite à me suivre derrière l’estrade, là où m’attend toujours Danaé. Voyant apparaître Corvus, elle a un petit cri de surprise avant de sautiller sur place de joie. Pour ma part, je fais volte-face pour le dévisager, mais incapable de soutenir très longtemps son regard, je sens le mien plonger en direction de mes pieds.

«Je suis vexée, Corvus je dois dire. Tu as dit la dernière fois que tu tâcherais de ne plus faire l’idiot pourtant je me retrouve encore dans une situation où tu tentes de me protéger à mon insu. N’ai-je pas mon mot à dire moi aussi ? J’étais tellement heureuse de te savoir à Vénovos et cette lettre… ! Voilà, c’est dit, tu m’as demandé d’être honnête alors voilà : je suis vexée !»

Puis aussi, j’ai peur qu’il aille changé d’idée à mon endroit depuis mon départ d’Enogen. Ça, bien entendu, je n’ose pas le dire.
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Corvus Eddaryon
Corvus Eddaryon

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Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| EmptyJeu 21 Mai 2020 - 10:21


BURNING FLAME
And then the Lion got up, roaring in the sky,
for the reign of the Beast was over

“ Leo Resurget ”

Qui, du hasard ou de la curiosité l’avait amené ici, Corvus n’aurait su le dire. Bien des motivations l’avaient poussé à s’attarder au pied de ce grand phare ô combien particulier. Si Bresingra n’aurait pas manqué de lui reprocher son manque de discrétion – là-dessus peut-être n’aurait-elle pas eu tout à fait tort – la présence du contremaître en ce lieu n’en demeurait pas moins sans logique. Depuis qu’il était arrivé, Venovos était animée par la campagne féroce que se faisaient les prétendants au poste de conseiller économique. Ce poste, jadis tenu par Arthur Torres –  qui avait été entre bien d’autres choses l’époux de Leonys Valencia – avait été repris à sa mort par un vieux politicien, qui avait finalement décidé de passer la main. C'était ce que Corvus avait compris du moins, et désormais la course acharnée que suscitait ce siège semblait être à son paroxysme. En tant que responsable d’une partie des travaux à Venovos, Corvus se devait d’y faire attention, car c’était bien les fonds de Kuni qui payaient la mains d’œuvre sakaienne. Bien qu’en tant qu’étranger Corvus n’avait pas son mot à dire, il aurait été peu sage de ne pas se préoccuper de cette histoire, car qui savait sur lequel de ces politiciens le choix des kuniois se porterait ? Le soldat se devait de savoir ce qui l’attendait. De plus, Corvus savait que cette petite bataille que se faisait les politiciens de la nation de l’est – et plus encore son issue – ne manquerait pas d’intéresser Bresingra. Savoir qui serait en charge de l’économie du pays était crucial, car malgré tout ce que l’on pouvait dire, la force d’une nation se résumait à l’or qu’elle possédait ; car l’or achetait tout, absolument tout.

Corvus savait que Leonys participait à cette course. S’il avait été sincère avec elle dans sa lettre – il la croyait vraiment compétente pour ce poste – une part de lui, cependant, s’inquiétait à l’idée de la voir entrer dans cette sphère. Ne fais pas ça aurait-il voulu lui dire. Ne rentre pas dans ce monde. Corvus voyait bien dans quoi traînait Assam depuis tant d’années. Il voyait bien les manigances, les coups fourrés, il voyait bien ce jeu auquel il s’adonnait. Si Corvus ne remettait pas en question la capacité de Leonys à s’en sortir, il ne pouvait que regretter de la voir s’approcher d’un danger dont elle n’avait pas besoin … malgré cela, il respectait son choix, ainsi que cette volonté qu’elle avait d’évoluer, de se dépasser. Elle en avait besoin et le soldat le savait.

Initialement en route pour le Lanturn Assoupi, Corvus avait laissé la curiosité ralentir ses pas à l’approche de cette foule amassée sur la place publique. Le jeune homme avait rapidement compris de quoi il en retournait et, jugeant le risque d’y croiser Leonys acceptable – sans l’éviter, tenter le diable n’avait jamais été dans ses habitudes – le sakaien avait accepté de s’y attarder, juste un peu … car après tout, la jeune femme n’était pas la seule sur la liste, n’est-ce pas ? Corvus n’avait pas croisé Leonys depuis son arrivée à Venovos, aussi croyait-il un peu naïvement que sa mise en garde envoyée un peu avant son départ avait porté ses fruits. Cette barricade, qu’il s’était imposé dans l’unique but de la protéger de Bresingra, lui pesait chaque jour qui passaient, pourtant dans les moments de doute le sakaien parvenait à se convaincre en prétextant l’idée que c’était là le bon choix, celui qu’il fallait faire. Ils auraient pu se voir en secret bien sûr mais, quoi, s’abaisser à cela, vraiment ? Non, ils pouvaient bien se retenir de se voir même si cela lui coûtait. Bien que le temps ne manquait pas de mettre à mal sa volonté, le sakaien restait persuadé du bien-fondé de son choix.

Lorsque la distance lui permit enfin de poser les yeux sur la personne qui suscitait l’intérêt de la foule, le cœur du sakaien fit un bond dans sa poitrine. Non mais, sérieusement ? Quel genre de malchance le poursuivait ? Parmi tous les candidats, il fallait que ce soit elle aujourd’hui, à cet instant précis. La voix de la jeune femme, qui lui parvint finalement, termina de chasser les maigres doutes qu’il avait encore. C’était Leonys. Est-ce que c’était elle, vraiment ? Elle ne criait pas, pourtant sa voix portait loin ; elle n’était pas grande ni excentrique, pourtant tous les regards étaient portés sur elle, et sans demander le silence elle l’imposait par sa prestance. Etait-ce Leonys, vraiment ? Plus que jamais, celle qu’il avait connu lors de sa première visite à Venovos lui paraissait lointaine ; elle appartenait à une autre vie, celle qu’elle avait laissé derrière-elle. Corvus fut tenté de faire demi-tour avant qu’il ne soit trop tard, pourtant l’espace d’un instant il se laissa prendre au jeu, croisa les bras pour l’écouter. Aucun mot n’aurait su décrire ce qui se passait en cet instant précis, tant vis-à-vis de l’audience qu’au fond de Corvus lui-même. Animé par l’image qui se tenait devant lui, un sourire nouveau se dessina sur le coin de ses lèvres. Elle se débrouillait bien, elle se débrouillait très bien même … était-ce de fierté ? Peut-être un peu, oui … comment pouvait-il en être autrement ? Ainsi perchée sur cette tribune, le surnom que lui donnait Ronan prenait tout son sens.

Il sursauta presque lorsque les yeux de la jeune femme se posèrent sur lui. Elle l’avait vu, trop tard, il ne pouvait plus faire machine arrière désormais, et cela tombait bien car en vérité il ne le voulait pas. De toute évidence, la présence du sakaien la troubla quelque peu et l’arrêt un peu trop long qu’elle fit trahit ses émotions. Elle s’en remit cependant, offrant une chute épique à son discours déjà bien singulier. L’ovation de la foule gagna un instant la place publique, tandis que Leonys disparaissait dans les coulisses. Ce bout de femme cesserait-elle un jour de l’étonner ? C’était peu probable. Le sakaien n’était peut-être pas tout à fait objectif, mais il lui semblait désormais qu’après un discours pareil, les adversaires de Lady Valencia n’avaient qu’à bien se tenir. Les paroles de Leonys avaient laissé matière à discuter et lorsque la foule se dissipa finalement, bien des commentaires parvinrent aux oreilles du sakaien. Si Corvus avait voulu être crédible dans sa volonté première – celle de se renseigner concernant les prétendants au siège de conseiller économique – le jeune homme aurait suivis la foule pour vaquer à ses occupations … mais quoi, Leonys l’avait vu après tout. Il n’était pas question de laisser la jeune femme croire qu’il l’espionnait en catimini, et puis il devait bien l’avouer : il avait envie de la voir, c’était plus fort que lui.

Lorsqu’elle apparut finalement, quelqu’un marchait dans ses pas ; un homme dont le visage disait vaguement quelque chose à Corvus. L’avait-il déjà rencontré ? Peut-être, les nobles défilaient au Manoir Corvaillus, ce n’était pas nouveau. Le jeune homme observa Leonys s’approcher et quand elle arriva enfin à sa hauteur, il la sentit saisir son bras presque brusquement … qu’est-ce qu’elle comptait faire exactement ? Le sakaien soutint son regard, partagé entre l’amusement et la perplexité. Dans ses yeux, Corvus sentit son hésitation et à cette idée, un léger air de défi s’esquissa sur son visage. Finalement, la jeune femme le gratifia qu’une claque sur le bras et sa force de mouche le fit sourire, peut-être un peu plus qu’il ne l’aurait fallu.

« — Le Lion s’est levé » déclara-t-il en guise de réponse, amusé par la réaction de Leonys.

Presque sans le vouloir, Corvus avait pris cette habitude qu’avait Ronan d’usité le mot lion et non pas lionne. Le sakaien avait eu beau expliquer au Zorua que Leonys Valencia était un être humain de genre féminin, le pokémon s’obstinait … Leonys n’était-il pas un prénom d’homme après tout ? Le cavalier n’avait trouvé rien à y redire, aussi avait-il finalement laissé couler.

Bien vite, ils furent rejoints par l’homme qui accompagnait la trésorière, et le voyant passer son bras par-dessus les épaules de la jeune femme, le sakaien souleva un sourcil. Est-ce qu’il venait vraiment de toucher Leonys ? Non, il n’était pas jaloux, pas du tout. La réserve poussa Corvus à ne pas commenter les propos de l’extravagant kuniois, bien qu’il n’aurait pas manqué de le faire en d’autres circonstances. Son sous-entendu fit manquer un battement au cœur du jeune homme … est-ce qu’il avait bien entendu ? Il ignorait encore à quel point cet homme était important pour Leonys, aussi se garda-t-il d’entrer dans son jeu … de plus, le sakaien n’était pas sans retenu en présence de femmes. Corvus savait se montrer aussi sagace et salace, mais offusquer Leonys ne faisait pas partie de ses projets, bien que ce Lord Sitan n’aurait pas manqué de le mériter. Est-ce qu’il lui tournait vraiment autour, comme un acheteur le ferait à une foire aux bestiaux ? Cette fois, ne pas répondre lui demanda un effort. Séduisant, plus jeune ? Ah ! Corvus aurait voulu être prétentieux histoire de lui clouer le bec, mais il eut la sagesse de laisser la kunioise s’en charger. Il ne put cependant s’empêcher de se retourner en voyant le visage de la jeune femme se transformer … qu’est-ce que l’autre faisait derrière son dos exactement ? Déjà, le noble s’éclipsait et Corvus le suivit du regard jusqu’à ce qu’il eut disparu. Leonys s’excusa pour lui, ce qui fit naître un sourire sur le visage du cavalier. Ce n’était rien, vraiment, il avait connu pire, tellement pire.

« — Ce n’est rien. On a tous notre Abraxas, je suppose » affirma-t-il, comme pour la rassurer.

Alexyr n’était pas sans lui rappeler Lord Dyaga bien sûr. Ils étaient pénibles mais avaient leurs qualités, et surtout – surtout ! – on ne s’ennuyait jamais avec eux. Leonys l’invita à quitter cet endroit un peu trop exposé et le sakaien ne put qu’approuver. Tandis qu’ils cheminaient vers les coulisses, une appréhension légère gagna le cœur de Corvus. Il devait bien l’avouer, il ignorait comment la jeune femme avait pris cette fameuse lettre … pas très bien de toute évidence, mais jusqu’à quel point ? En arrivant derrière l’estrade, ils furent accueillis par Danaé. Le sakaien ne se lassait jamais de l’enthousiasme de la Lucario.

« — Bonjour Danaé » la salua-t-il en la gratifiant d’une caresse à la base du cou.

Corvus vit Leonys se tourner vers lui, plongea un instant son regard vers le sien avant de le laisser se perdre vers le sol. Elle était vexée et Corvus ne pouvait pas lui en vouloir. Son cœur se serra à cette idée. Bien malgré lui, elle avait raison : il avait fait ce choix pour eux sans la concerter, sans lui demander son avis. Il l’avait fait par peur, non pas pour lui mais pour elle. Cela changeait-il quelque chose ? Pas vraiment.

« — Tu as raison Leonys, j’ai pris cette décision tout seul … excuse-moi. C’est juste que … Bresingra m’a pris de court et j’ai un peu paniqué » affirma-t-il. Non, non, il fallait le dire : il avait beaucoup paniqué. Comme d’habitude, il avait crié avant d’avoir mal « Mais je ne plaisantais pas, dans ma lettre » ajouta-t-il pourtant « Assam et Bresingra se détestent tellement … je ne veux pas que ça t’atteigne d’une manière ou d’une autre. C’est dangereux, bien plus que toutes les … rumeurs qui circulent nous concernant. Tu as vraiment envie de prendre ce risque ? » lui demanda-t-il.

Son regard s’était fait plus grave que jamais. Corvus le savait, elle en prenait déjà tellement … nourrir les rumeurs était un risque ; mais ce risque en valait-il la peine ? Corvus ne doutait pas un seul instant de ses propres désirs concernant la question – bien sûr qu’il en valait la peine ! – mais il y avait dans cette histoire un problème de taille : si prix il y avait à payer, Corvus ne serait pas le seul à devoir le faire. Si lui était prêt à le faire, en était-ce de même pour elle ? Il y avait un risque, il fallait le savoir, et Corvus doutait que Leonys en comprenne toute l’importance. La pensait-il idiote ? Non, bien sûr que non … il connaissait juste mieux qu’elle les personnes qu’il craignait tant.

« — Ne t’imagine pas une seule seconde que c’est facile pour moi » déclara-t-il sans froideur. Il fallait bien qu’il le lui dise quand même « J’ai envie de passer du temps avec toi, là n’est pas la question. J’ai vraiment envie » assura-t-il « Je ne peux juste pas m’empêcher d’être … » Idiot.

Corvus n’acheva pas sa phrase. Il n’appelait pas cela comme ça, mais le résultat était le même.

HRP:
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Leonys A. Valencia
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Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| EmptyJeu 21 Mai 2020 - 16:23

Je n’ai pas souvenir de m’être montrée aussi posée en étalant mes émotions depuis belle lurette à vrai dire. Surtout pour ce qui touche à la frustration. Malgré moi il existe encore une part très vulnérable, une qui cherche constamment l’approbation d’autrui. Pour me défaire de cette tendance néfaste chez moi, j’ai préféré couper tous les ponts. Pourtant, j’ai décidé de faire abstraction à la règle avec Corvus. À présent, il me faut assumer les conséquences : oui, je suis préoccupée que l’étalement de ma colère ne cause chez lui mépris et médisance. Car c’est bien ce à quoi je pouvais m’attendre chez mon époux auparavant. Et Arthur a modelé énormément de mes échanges sociaux au fil des années. Avant lui, j’étais presque cloîtrée entre les murs de la demeure Valencia, rêvant d’un autre monde, le monde extérieur. Lorsque j’ai enfin pu me libérer de ma prison, j’ai découvert ne rien connaître du tout des échanges sociaux, des amitiés, de la manière adéquate d’interpréter les signaux d’autrui. Corvus ne peut pas s’attendre à ce que j’en sois capable avec lui non plus, alors je doute, à chaque pas, de ce que nous avons. De lui, de moi. Heureusement, peut-être, j’éviterai ainsi probablement un faux-pas comme je l’ai fait par le passé. Or, c’est aussi franchement épuisant. Danaé le sent car elle s’approche comme pour me rassurer du bien fondé de ma démarche. Elle connaît l’aura du jeune homme, sait décoder des choses en lui qui m’échapperont toujours.

Puis elle a toujours raison. L’expérience me l’a appris après tout. Voilà que le sakaien s’excuse et je me sens respirer un peu mieux, même si la colère m’agite toujours. Des excuses ne suffiront pas, ce à quoi j’aspire est au changement, puis en quelque sorte à des réponses aussi. Qu’est-ce que Bravoure Bresingra pourrait bien avoir à faire de moi ? Je suis convaincue qu’elle n’a de toute manière aucune idée de qui je suis. Qu’ils gardent leur petit conflit et qu’ils nous laissent en paix. Puis les rumeurs ah ! Si seulement il savait à quel point je pouvais m’en ficher. À ce point-ci, après avoir entendu des choses bien plus atroces à mon endroit, cette rumeur infondée de fiançailles m’amuse plus qu’autrement. Incapable d’esquisser un mot, je le laisse poursuivre. Il m’assure avoir envie de passer du temps avec moi et je me déteste un instant de tellement avoir besoin de l’entendre dire. C’est immature, puéril, indigne de moi. Pourtant nous y voilà.

«À vrai dire, Corvus, je ne sais pas quoi penser. Je te mentirais si je te disais qu’en lisant ta lettre, l’idée ne m’a pas traversée l’esprit malgré moi j’ai craint que… Que tu voulais tout bonnement passer ton chemin. Et je veux dire… Si c’est le cas, alors je l’accepterai. J’entends ce que tu me dis, j’entends que tu agis ainsi contre ta volonté, pourtant j’ai du mal à m’en convaincre. Pas parce que je n’ai pas confiance ou que je ne te pense pas sincère. Parce que depuis le départ, et même bien avant toi je le crains, j’ai du mal à croire qu’on puisse vraiment m’apprécier. Ce n’est pas grave, l’étendue de mes petites insécurités n’est pas le sujet ici. Je dois apprendre à les vivre aussi.»

Je ne veux pas être celle qui a toujours envie de se faire rassurer. Pourtant j’ai l’impression qu’en ce moment, cela est peut-être nécessaire pour moi. Je ne veux pas l’imposer à Corvus, surtout pas après ce qu’il a avoué à Enogen. Ce serait simplement cruel. Je dois prendre sur moi.

«Tu sais Corvus, je n’ai jamais cherché la facilité. Si ça avait été le cas, je n’aurais pas poursuivi Arthur Torres pendant toute mon adolescence, je ne serais pas restée à ses côtés non plus, j’aurais laissé mon emploi à la Forteresse depuis longtemps aussi. La politique, je la côtoie depuis longtemps, j’ai vu les guerres, les manigances et toutes ces choses inavouées qui se passent dans les coulisses. J’ai été la cible de nombreux réfractaires d’Arthur par le passé, m’expose aujourd’hui aux foudres de sa famille qui est très puissante à Vénovos. Tu sais que je ne porte plus son nom, déjà il s’agit d’un affront intolérable à leurs yeux. Alors nommer Aster un Valencia est simplement une hérésie. Des ennemis, j’en ai, j’en ai des tonnes, et je m’en ferai probablement encore dans les prochains mois, surtout si je dois accéder au poste de conseillère. Je n’ai pas la naïveté de me croire intouchable. Sauf que si je dois cesser de vivre pour être en sécurité, alors aussi bien ne pas vivre du tout.»

Mes derniers mots tombent avec gravité. J’ai fini de vivre cloîtrée au nom de ma protection. J’ai vécu la chose ces dernières vingt-cinq années. Il est temps de prendre mon envol.

«Ce que je veux dire, c’est que tu… tu es important pour moi, je pensais avoir été claire à ce sujet au début du mois. Qu’ils viennent Assam et Bravoure, si ça leur chante. Qu’ils parlent les gens, qu’ils médisent, ils auront toujours quelque chose à juger de toute manière. Si un jour c’est trop pour moi, si je risque trop, si je ne peux plus supporter la pression alors tant pis. Mais pour le moment ce n’est pas le cas du tout. Je ne te forcerai pas la main, si tu es trop accablé par le risque. Or, je pense plutôt que je pourrais t’être d’une aide précieuse. Si tu la veux bien sûr.»

Ai-je inversé les rôles ? Cette perspective en un sens m’apaise. Je veux qu’il comprenne que cette relation n’en est pas une à sens unique, que sa protection et son aide seront partagées de part et d’autre. Car ce monde qu’il décrit, je le connais effectivement beaucoup trop bien. Pour le temps du moins qu’il se trouvera à Vénovos, je pourrai lui éviter de nombreux pièges. J’aimerais qu’il comprenne, qu’il l’apprenne pour de bon : je ne suis pas une personne sans ressource. Peut-être que la tempête n’est pas achevée, cela ne m’empêche pas pourtant de fonctionner et de me montrer utile. Je veux qu’il le sache, qu’il apprenne qui est Leonys Valencia, celle que je tente d’être du moins. S’il doit sans cesse conserver cette idée de moi d’une pauvre jeune femme brisée alors j’ignore si nous pourrons continuer ainsi. Ce n’est pas ce que je désire. Pas du tout même.
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Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| EmptyVen 22 Mai 2020 - 17:07


BURNING FLAME
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Il y avait, dans le cheminement de pensée du jeune homme, un paradoxe que Leonys, par ses mots, venait de mettre en lumière : Corvus voyait cette force en elle, il la reconnaissait, voulait la lui prouver, et pourtant il s’obstinait à vouloir la protéger, la préserver. Cette vérité le troubla, car il ignorait comment deux idées pourtant aux antipodes pouvaient ainsi coexister en un même individu, de manière si singulière. Devait-il en choisir une ? Et si oui, laquelle ? Déjà, Leonys lui désignait la réponse et cela n’était pas la première fois. Corvus se souvenait très bien d’avoir déjà eu cette discussion auparavant, et quelles leçons en avait-il tiré ? Aucune semblait-il. Il entendait bien ce qu’elle lui disait pourtant, n’y était pas sourd … mais c’était plus fort que lui. Pourquoi ? Parce qu’il avait peur, peur de bien des choses, et Corvus ne parvenait pas à en faire fi. Il le fallait pourtant, car il percevait l’agacement de Leonys. C’était subtil, dissimulé, sous-entendu ; compréhensible. Corvus pouvait le sentir au ton de sa voix et au choix de ses mots. Le sakaien avait le sentiment de se retrouver devant un choix impossible : accepter que le danger lui rôde autour, ou continuer de la surprotéger au risque de l’étouffer.

Elle avait raison pourtant. Ils ne pouvaient pas s’empêcher de vivre sous prétexte qu’il craignait les conséquences. Il devait accepter le danger, les risques, cela n’en valait-il pas le coup ? Corvus devait faire confiance. Il devait faire confiance à Bresingra et espérer qu'elle n'était pas ce qu'Assam disait. Il devait faire confiance à Leonys, à ce qu’elle tentait si désespérément de lui faire comprendre. Le Lion n’était pas sans défense. Ils s’en sortiraient, sauraient sortir vainqueurs, ou tout du moins faire face. Leonys le voulait, si Corvus voulait bien lui donner cette chance. Accepterait-il de la lui donner ? Il devait s’y résoudre, mais la peur rendait cela difficile, car il était des choses profondément irrémédiables qui, une fois arrivées, n’offraient aucun retour possible. La mort par exemple. Corvus le savait, cela pouvait arriver et son jeu avec Bresingra augmentait les probabilités. Il devait en accepter le risque pourtant … c’était cela où la perde. Le soldat le sentait bien au fond de lui, il sentait bien que son désir excessif de la protéger finirait par avoir raison de cette affection qui les liait désormais. Si Corvus gardait cette flamme sous cloche, elle finirait par mourir faute d’oxygène. Il devait accepter de la laisser à l’air libre, de voir le vent et la pluie risquer de l’éteindre ; c’était le prix à payer pour la voir brûler. Et si quelqu’un venait à s’en prendre à elle ? Et bien, il ne manquerait pas de prouver que la maison du Grand Corbeau n’avait pas survécu tout ce temps par hasard et que, malgré l’illusion que laissait paraître leur nouvelle devise, les paroles d’Eddar restaient profondément ancré dans les mœurs des Eddaryon et plus encore dans le cœur de Corvus.

Quelle aide pourrait bien lui apporter Leonys Valencia ? Corvus n’en avait pas la moindre idée. L’aide était un luxe dont le jeune homme n’avait jamais eu l’occasion de jouir. Personne ne l’avait jamais aidé à obtenir ce qu’il avait. Corvus avait appris à se débrouiller seul depuis longtemps maintenant, prenant soin de toujours se fier à ses propres intuitions, à son propre jugement, à sa propre expérience. S’il n’était pas infaillible – il faisait des erreurs comme tout le monde, et comme tout le monde il se méprenait parfois – le jeune homme n’avait jamais appris à se fier aux autres ; car très tôt déjà, Assam lui avait insufflé la méfiance d’autrui, ainsi que le mépris qui allait avec. L’aide de Leonys, Corvus ne la refusait pas : il ne savait juste pas de quelle manière elle pouvait se manifester, ni quelle forme elle pouvait prendre. La vérité, c’était qu’il la connaissait trop peu pour le savoir … car après tout, c’était vrai : que savait-il d’elle finalement ? Peu de choses. Des bribes, quelques morceaux trouvés çà et là. C’était de sa faute en partie, car il ne lui avait jamais laissé l’occasion de se montrer vraiment ; trop préoccupé à la préserver, il s’était toujours dressé entre elle et les problèmes, faisant les choix à sa place, l’empêchant de lui prouver qu’elle pouvait se débrouiller toute seule, à sa manière. Ne venait-il pas de le faire ? Corvus avait toujours cru que cette manie qu’elle avait de repousser son aide n’était rien d’autre que de la fierté ; en réalité, c’était bien plus que cela et il s’en rendait compte aujourd’hui. Il en avait mis du temps.

Face à ces prises de conscience, Corvus ne savait comment réagir, ni quoi dire. Qu’attendait-elle de lui ? Des excuses ? Du changement ? Oui, bien sûr du changement, mais comment le lui prouver ? Est-ce que des mots suffiraient ? Le jeune homme ne savait pas par où commencer, ni quels mots choisir.

« — Il y a tellement de choses que j’ignore encore sur toi, Leonys » déclara-t-il pour commencer « Des choses que, par cette manie que j’ai de te préserver du danger, je t’empêche de me montrer. Je m’en rends compte désormais, et je suis désolé de ne le faire que maintenant » affirma le sakaien « Mon jugement en est altéré, je crois. Je ne refuse pas ton aide, je ne sais juste pas quelle forme elle pourrait prendre. Je ne dis pas que tu ne peux pas m’aider, je dis simplement que je ne m’imagine pas encore comment. J’ai envie de le découvrir, même si une part de moi est terrifiée à l’idée de ce que cela implique » assura le cavalier.

Corvus aurait beau faire des efforts, il ne cesserait jamais d’avoir peur à l’idée de la laisser frôler le danger. Il allait devoir faire avec, sans doute.

« — Si tu me dis que les conséquences ne t’effraient pas et que tu es prête à y faire face s’il le faut, alors j’arrêterai de résister, je n’en ai jamais eu envie de toute manière. Nous n’avons jamais eu l’occasion d’en parler, mais j’ai toujours eu peur que ce soit un problème pour toi, vis-à-vis de ta famille, avec les Torres, et plus encore en ce moment avec ta campagne. La future conseillère économique, traînant avec un sakaien … j’ignorais que tu portais aussi peu d’intérêt que moi à l’avis d’autrui » avoua-t-il.

Encore un point commun. Corvus pensait y être habitué désormais, pourtant cela lui faisait toujours un petit quelque chose.

« — Et si je me montre parfois réservé ou distant, c’est parce que je ne sais pas encore ce que tu es en mesure d’accepter venant de moi alors … je tâtonne encore. C’est que, je ne voudrais pas me montrer trop intrusif aux yeux de Lady Valencia » déclara-t-il, un sourire amusement sur le coin des lèvres. Surtout après ce qu’il lui avait dit l’autre jour « Je t’apprécie, je ne sais juste pas comment le prouver, ni toujours comment le montrer » affirma-t-il, reprenant finalement son sérieux.

Corvus savait faire beaucoup de choses. Il savait désarmer un homme et le tuer, il savait abattre les monstres pour peu qu’il puisse les voir, son corps savait supporter la faim, la soif et la fatigue, son esprit savait faire preuve de force et d’acharnement, mais il était une chose que le soldat qu’il était n’avait jamais appris et ce qu’il venait de lui dire en faisait partie. Il refrénait depuis si longtemps ses sentiments qu’aujourd’hui, il ne savait plus comment faire pour les laisser parler.
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Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| EmptySam 23 Mai 2020 - 12:54

Je n’aurais jamais imaginé nos retrouvailles de cette manière. Ni même être en mesure d’exprimer ce qui vient pourtant de sortir de ma bouche. Si j’ai l’air assuré, je souffre pourtant de la gravité de mes paroles et tout ce que cela implique. À vrai dire, la problématique dans mon cas est bien plus complexe, et l’expliquer pleinement à mon interlocuteur mettrait probablement des mois voire des années. Il est en moi certains paradoxes qui ne s’expliquent que par ce vécu si particulier et semé d’embûches. Dans tous les cas, je n’ai pas l’intention de jouer un rôle qui ne m’appartient pas. Je ne peux toutefois pas attendre de Corvus qu’il comprenne au premier jour. Au final, il y a beaucoup d’éléments qui lui manquent. Et dans nos quelques échanges jusqu’à présent, il a surtout entrevu les parts les plus vulnérables de moi. De craindre de me retrouver victime du conflit entre son père et sa Chef fait du sens en partie je réalise, tout comme ses craintes envers ma campagne pourraient l’être aussi. Je veux bien de son aide si je peux compter sur lui pour couvrir mes arrières, pas pour faire mes choix à ma place. Avec soulagement, je l’entends le reconnaître et même s’excuser, et mes frustrations contre lui fondent plus rapidement que neige sous soleil ardent. Je lui ai dit, je suis incapable de rester frustrée contre lui et c’est bien ce qui m’irrite.

«Nous voilà tous les deux terrifiés alors. Tu m’as dit un jour que nous ignorons ce qui se trouve au bout du chemin et qu’une part du plaisir est justement de le découvrir. J’ignore aussi comment t’aider pour le moment, or, je suis convaincue que je pourrais le faire un jour ou l’autre. Surtout en ce moment que tu te trouves dans ma ville. Pour ce que ça vaut, je suis très heureuse de t’y revoir.»

Il parle de contraintes encore une fois, et je me demande s’il y aura un jour quelque chose pour apaiser son esprit que je devine trop prudent et analytique. En ce sens nous ne sommes pas bien différents ce qui cause tout de même un grand amusement que je ne peux pas réfréner. Un sourire s’affiche sur mes lèvres malgré une fois de plus la gravité de notre échange. Je le laisse toutefois terminer, souriant de plus belle devant sa pointe d’humour. Comme je suis heureuse de la retrouver ! Cette complicité que nous avons me manquait plus que je ne voulais bien l’avouer.

«Si je te disais que les conséquences ne m’effraient pas, je serais menteuse et irresponsable. Par contre oui, je suis prête à y faire face. C’est aussi faux que je ne me soucie pas de l’opinion des autres. Simplement que j’ignore celle de ceux qui se fichent bien de qui je suis. Seule l’opinion de mes proches compte réellement. Puis pour ce qui est de ma famille, tu sais très bien que ma mère jubilerait de nous voir tous les deux.» un sourire mi-amusé, mi-contrit. «Pour les Torres, on repassera, néanmoins je ne vis plus ma vie pour un membre de cette famille. Alors si j’ai envie de traîner avec un cavalier aérien de Sakai, ça m’appartient.»

Je souris, en rougissant quelque peu malgré moi. Danaé m’offre une œillade que j’aimerais bien lui faire ravaler, heureusement elle s’éloigne en faisant mine de ramasser nos effets personnels. Sans doute qu’elle porte une oreille attentive à mes mots.

«Puis, Corvus… Je ne t’ai jamais trouvé réservé ou distant, au contraire. Tu es posé et… rassurant et… Enfin, ne t’inquiète pas. Je n’ai pas besoin que tu prouves quoi que ce soit. Je comprends que ce soit difficile de savoir où mes limites sont. À ce sujet, je n’hésiterai pas à le dire si tu es trop intrusif. Pour le moment, ça va encore promis.»


Je retiens difficilement mon amusement. Car il y a quelque chose d’un peu ridicule dans tout ceci tout de même et il me presse de revenir vers des échanges plus candides. J’ai envisagé tant de fois son retour à Vénovos et tout ce que j’ai envie de lui faire connaître de ma ville ! Maintenant qu’il ne chercher plus à résister au nom de toutes ces histoires, j’entrevois à nouveau ces possibilités, et la flamme se manifeste à nouveau à cette idée. Je me tords nerveusement les doigts en cherchant le courage de lancer l’invitation et la manière de la formuler.

«Hum… Ce soir est un jour très spécial. Aster aura trois mois déjà et… Nous allons le fêter à la maison ce soir, rien de très extravagant, je n’ai invité personne après tout. Enfin… hormis toi… Je veux dire…» mais respire, Leonys, allons. «Nous ferais-tu l’honneur de te joindre à nous ce soir pour le dîner ?»

J’ai réussi !
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Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| EmptyDim 24 Mai 2020 - 9:05


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Corvus avait le sentiment qu’à mesure que le temps passait, quelque chose entre eux trouvait sa place, son rythme, sa cadence. Si cela ne se faisait pas toujours sans mal et encore moins sans peur, ce qui en découlait était salutaire et – osait-il espérer – permanent. Long était encore le chemin, pourtant cet équilibre qu’ils semblaient avoir bien qu’à tâtons trouvé était rassurant, apaisant. S’il le savait encore un peu bancal – Corvus était loin, bien loin d’avoir la prétention de tout connaître de Leonys – le sakaien n’en demeurait pas moins certain d’une chose : le temps finirait par le renforcer ; le temps, toujours le temps, inaltérable allié.

Si Corvus ignorait encore de quelle manière Leonys pouvait l’aider, le cavalier n’avait pas l’orgueil de la refuser. Elle avait raison : il était chez elle après tout. Tout comme il connaissait Sakai et ses secrets, Leonys savait des choses sur Venovos qu’un étranger tel que lui ne pouvait décemment pas connaître. Qui sait, peut-être cela pouvait-il lui être utile ? Peut-être serait-elle en mesure de lui dire à qui se fier et de qui se méfier … le sakaien ignorait encore si leurs intérêts politiques se rejoignaient, mais cela était-il vraiment important ? Corvus ne voulait pas mettre cela entre eux. Ils auraient bien le temps de le faire plus tard, un jour, peut-être. Pour l’heure, bien des choses les attendaient avant cela … qui savait ce que Venovos était en mesure de leur offrir ?

« — J’aurai voulu être là en d’autres circonstances, mais je suis heureux d’être ici moi aussi. Le fait que tu y sois n’y est pas pour rien, sans doute » déclara le sakaien, un sourire amusé sur le coin des lèvres.

Corvus aurait voulu que sa venue à Venovos ne soit due qu’à sa propre volonté. Il aurait voulu ne venir que pour elle, comme il le lui avait presque promis lors de leur séparation au manoir d’Eddar. Il aurait voulu être là libéré de toute obligation, sans autre occupation que celle de passer du temps avec elle … depuis le temps pourtant, Corvus aurait dû le savoir : le destin ne donnait jamais aux hommes ce qu’ils souhaitaient, seulement ce dont ils avaient besoin ; et si cela semblait cruel parfois, tout finissait par prendre sens un jour ou l’autre. Le soldat le savait : sans Leonys, sa mission à Venovos aurait sans doute été plus simple, pourtant il ne regrettait pas sa présence, pas le moins du monde. La voir valait bien toutes les difficultés du monde.

Une part de lui se rassura lorsqu’elle lui certifia qu’elle ne le trouvait ni trop distant, ni trop réservé. Il avait craint que cette manie qu’il avait d’être pour le moins discret voir minimaliste soit pris pour autre chose – de l’indifférence par exemple – Corvus avait le sentiment de ne jamais le répéter assez, mais il tenait à Leonys et s’il ne le lui montrait pas toujours de manière singulière, cela ne voulait pas pour autant dire que ce sentiment n’était pas là. Le soldat avait conscience de l’existence d’une bulle, propre à tout à chacun. Il n’était pas sans savoir que d’autres hommes, moins réservés, s’y aventuraient sans scrupule et sans hésitation, mais le sakaien n’était pas de ceux-là. Etait-ce de la timidité ? Pas exactement. Corvus avait juste lui-même sa propre bulle et détestait voir les autres y faire intrusion de manière trop excessive, et encore moins sans y être invité. Il ne faisait pas aux autres ce qu’il abhorrait lui-même et en cela, Leonys semblait avoir trouvé son confort … pour autant, cela lui suffisait-elle ? Comment le savoir ? Pour l’heure, cela allait encore, alors tout allait bien. Cette dernière remarque arracha un sourire au sakaien, qui ne cacha pas son amusement.

« — Très bien alors, cela tombe bien parce que tu n’as encore rien vu » répondit-il presque mystérieusement, sans effacer le sourire un peu mutin qui lui traversait le visage.

Plus légères, les paroles qu’ils échangeaient désormais ne pesaient plus dans son cœur. Libéré de ce poids, le sakaien avait retrouvé cet esprit qui le caractérisait tant, qui conjuguait non sans talent certain adversité et légèreté. Sans les pousser, Corvus était curieux de découvrir leurs limites, celles de Leonys autant que les siennes.

Lorsque l’invitation tomba, le cœur de Corvus se mit à battre un peu plus fort. Une part de lui s’amusa de la voir tourner un instant autour du pot avant de finalement s’oser à la formuler. Alors que tout en lui paniquait à cette idée, contre toute attente le sakaien resta d’un calme olympien et il s’en étonna lui-même. Après tout, il s’y était attendu, non ? Bon, peut-être pas tout de suite, mais il fallait bien que cela arrive … ne s’étaient-ils pas mis d’accord là-dessus quelques semaines plus tôt ? Il y avait tout de même, dans l’invitation de Leonys, une dimension spéciale, particulière : elle ne l’invitait pas pour rien. Aster avait trois mois, déjà ? Cette soirée était privée, foncièrement intime, puisqu’elle se tenait en l’honneur d’une chose qui ne concernait personne de l’extérieur … pourtant, la jeune femme venait de lui demander d’être là et cela n’échappa pas à Corvus. Alors qu’il s’attendait à balbutier comme un enfant, sa réponse fut étonnamment fluide … son sang-froid avait repris du service, semblait-il.

« — Avec plaisir. Je te dois bien cela, après tout ce que je t’ai fait subir. J’essaierai de faire en sorte que la robe finisse dans le même état que je l’ai trouvé en arrivant » déclara-t-il, souriant de nouveau. Corvus se garda bien de promettre cependant.

Oui, il lui devait bien cela … et puis, il en avait envie aussi, il fallait le dire. Il fallait bien faire ce pas, ce tout premier qui prouverait à la jeune femme que ses paroles n’avaient pas été vaines. Corvus ne savait absolument pas ce qui l’attendait là-bas et une part de lui se languissait de le savoir. Une autre, cependant, se demandait déjà quelle folie l’avait poussé à accepter si promptement. Il s’en rendrait compte bien assez tôt, n’est-ce pas ? Tandis qu’il pressentait leur entrevue prendre fin, le sakaien interpella la jeune femme une dernière fois.

« — Oh et, Leonys » l’appela-t-il. Il fit une courte pause, laissa volontairement quelques secondes s’écouler « C’était un beau discours » assura le jeune homme.

Et il lui offrit un sourire sincère.
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Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| EmptyDim 24 Mai 2020 - 13:36

Je n’oublie pas la lettre. Je n’oublie pas ses inquiétudes et la position particulière dans laquelle il se trouve. Par contre j’ai le désir probablement un peu candide et naïf de lui faire apprécier son séjour dans la capitale kunioise. Corvus, de ce que j’en comprends, se trouve entre deux puissants partis et je me doute du déchirement qu’il doit subir face à ce conflit de pouvoir. Prioriser sa famille, sa maison, son nom, ou encore sa patrie ? Nul doute que Bravoure Bresingra est une femme pleine de ressources qui pourrait considérablement lui nuire. Je ferai tout pour lui éviter de se retrouver dans sa mire. Cependant, je ne peux accepter qu’une simple amitié vienne compliquer les choses pour lui comme pour moi. C’est en assumant pleinement cette relation et en me montrant transparente à son sujet que j’arriverai à écarter les rumeurs et les médisances. Que les Torres viennent, s’ils le désirent. J’ai enterré mon époux il y a presque un an désormais, Arthur appartient désormais au passé. J’ai le droit, le droit fondamental à entretenir des liens avec qui je l’entends après avoir passé six années à en être complètement privée. Pour une fois que je peux choisir avec qui j’ai envie de me tenir sans peur de représailles ! Corvus, je l’ai choisi. À bien des égards il est élu. Il ne réalise probablement pas tout ce que cela peut impliquer pour moi et pour lui. Je ne compte pas l’alourdir davantage de discussions profondes. Je veux simplement profiter de sa compagnie.

Alors oui. Je suis terrorisée malgré moi par la menace. Peur surtout que par mon imprudence il subisse de dures conséquences. Peur que cette fois l’audace que je gagne avec les mois qui passent ne me cause énormément de souci. Cependant ce que j’ai affirmé tout à l’heure prend encore tout son sens. Je refuse de m’empêcher de vivre au nom de ma sécurité. Les gens finiront bien par lâcher l’affaire à notre sujet après tout. Heureusement, le changement de ton dans la conversation se poursuit avec sa réponse. Plus détendu (bien que toujours prudent vu son choix de moi), il affirme qu’une part de sa joie de se trouver dans la cité près de la mer est due en partie à ma présence. Je me sens me recroqueviller un peu à cette mention, non pas de malaise mais bien de gêne ou de timidité. Je n’ai pas entendu souvent ce genre de discours à mon endroit il faut dire. La plupart des gens me jugent froide, trop sérieuse et ennuyeuse.

«Hum eh bien… Ce sont de bonnes circonstances que de participer aux efforts pour reconstruire la ville. C’est un grand chantier et nous avons besoin de bien des travailleurs pour le finaliser.» une fois de plus, parler du travail m’est un échappatoire à en révéler un peu trop sur moi et l’enthousiasme que je ressens après ses mots. Je tâche d’ailleurs d’éviter de le regarder, car ce sourire amusé me… Je ne sais pas comment le décrire. «Puis je suis convaincue que tu sauras prouver à ceux qui peuvent en douter qu’ils avaient raison de te choisir pour l’emploi.»

Je me note tout de même de traîner un peu du côté des chantiers un de ces quatre. Akeira adore l’expérience, gloussant de manière ridicule devant les travailleurs qui, de par ces journées ensoleillées, travaillent souvent torse nu sous la morsure du soleil marin. Ça lui ferait plaisir je suppose, puis ce serait l’occasion pour moi de saluer Corvus. Il ne faut pas s’imaginer que ma présence en ce lieu serait motivée par les mêmes raisons que ma dame de compagnie. Je suis une femme de la haute société moi, je ne m’abaisserais jamais à ce genre d’exercice. Je redresse les yeux vers mon interlocuteur pour y voir à nouveau ce sourire un peu provocateur. Ses paroles ne manquent pas d’audace et cette fois je reste complètement bouche bée en fronçant les sourcils. Qu’est-ce qu’il veut dire par là ? Je lui offre un sourire mi-curieux, mi-inquiet, émettant un petit rire nerveux. Mes joues ont rosi quelque peu.

«Je devrais m’inquiéter ?»
je le charrie tout autant, lui offrant une petite œillade presque provocatrice.

Qu’est-ce qui me prend ? Corvus dévoile des parts de moi que je ne me savais pas posséder. Néanmoins je dois avouer que cela me plaît assez. À nouveau, je surprends un coup d’œil de la part de Danaé, qui se retient de rire visiblement. Qu’est-ce qu’elle a à s’amuser elle ? Je fronce les sourcils en faisant mine de ne rien à comprendre à ses allusions. Je pensais au moins que la Lucario serait de mon côté, et qu’elle éviterait de rajouter à ce que tous nous font déjà subir. Bon, de toute manière j’ai autre chose à réfléchir, comme à cette invitation. Corvus s’empresse de l’accepter, ce qui me tire un sourire cette fois parfaitement sincère. Son allusion à ma robe aurait pu faire sourciller quelqu’un, or il s’agit d’une petite blague entre nous.

«J’espère bien, à ce rythme je n’aurai bientôt plus rien à me mettre, ce serait fâcheux de se présenter nue aux élections. Très bien, je peux arranger le transport aisément, à quelle auberge résides-tu ?»

Si j’avais plus d’audace encore, je lui proposerais d’occuper une des chambres du manoir, pourtant je doute qu’il s’agisse d’une bonne idée pour le moment. Car oui, je n’oublie pas la menace qui plane au-dessus de nous. D’ailleurs, parlant des élections, Corvus commente mon discours.

«Oh ? Tu penses ? J’ai du mal à juger… J’ai l’impression de dire n’importe quoi… Je suis tellement nerveuse quand je monte sur l’estrade… Lord Sitan me dit de bien regarder tout le monde dans les yeux pour faire de l’effet… Enfin merci ! Ça me rassure un peu hahaha !»

Et juste ainsi, la Leonys provocatrice redevient cette jeune fille peu assurée en elle-même et ses moyens, doutant de chaque mot prononcé, chaque tournure de phrase, chaque intonation. Le contenu en soi, toutefois, j’y crois encore. Car les mots mine de rien proviennent du fond du cœur.

«Nous pourrons en rediscuter ce soir. Je suis attendue pour un autre discours de l’autre côté de la ville et je dois remplir aussi mes rapports pour Dorcas de Rosfind avant la fin de l’après-midi. À tout à l’heure, Corvus.»

Je m’éloigne avec un dernier sourire, rejointe par Danaé. Lord Sitan m’attend non loin. Il a posé son menton dans sa paume pour mieux m’observer. Je devine dans ses yeux ce qu’il veut dire.

«Ma pauvre, vous avez un béguin monumental sur le jeune Eddaryon. Si vous voulez taire les rumeurs, il va falloir que le cachiez mieux, tout de même.»

«Je n’ai pas de béguin pour qui que ce soit, Alexyr, je suis toujours une veuve en deuil après tout.»


Il me regarde drôlement un instant.

«Eh bien, vous devenez vraiment une politicienne, Leonys.»

«Comment ?»

«Adepte du mensonge.»


Je ne dis rien, poursuivant ma route en ignorant ses remarques.

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Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| EmptyLun 25 Mai 2020 - 8:16


BURNING FLAME
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Leonys n’avait pas tort : il y avait des situations pires que la sienne. Participer à la reconstruction d’une ville aussi éminente que Venovos n’était pas donné à tout le monde et c’était là une mission honorable. Ça, c’était pour la version officielle bien évidemment. Le discours de Leonys aurait-il été semblable si elle avait su les véritables raisons de sa présence à la capitale kunioise ? Corvus en doutait. Malgré la mission peu respectable que lui avait confié Bresingra, Corvus n’avait pourtant pas le sentiment de faire quelque chose de foncièrement mauvais et avait sa conscience pour lui. Après tout, si Kuni cachait des choses et œuvrait en secret contre le reste d’Ekoe, ce n’était que justice que de dévoiler au grand jours ses sombres desseins. Le soldat demeurait persuadé, pourtant, qu’il ne trouverait rien de similaire ici, au cœur de la nation de l’est, et il espérait de tout cœur que l’avenir allait lui donner raison. Quant aux réfractaires qui n’avaient pas manqué de relever l’absurdité de voir un soldat prendre la tête des travaux, Corvus s’en fichait bien. Le sakaien n’en avait pas encore conscience, mais il était un meneur d’hommes bien plus qu’il se l’imaginait.

« — C’est vrai » concéda le sakaien. Il eut un instant de réflexion avant d’ajouter « J’ai le sentiment, ces derniers temps, d’apporter mon aide aux habitants de Venovos plus souvent qu’à l’accoutumée » affirma-t-il.

Corvus était-il destiné à venir en aide à toutes les choses brisées de Venovos ? Cette idée lui traversa l’esprit l’espace d’un fugace instant. N’avait-il pas à sa manière aidé Soleil, puis Leonys ? Car oui, en toute modestie Corvus avait accepté l’idée qu’il aidait la jeune femme, encore une fois à sa manière. S’il en ignorait encore vraiment toute la profondeur, il s’était autorisé à l’admettre, cessant enfin de douter de lui.

Leonys ne manqua pas de répondre à sa remarque quelque peu provocatrice et le sakaien eut la délicieuse surprise de voir que, l’étonnement passée, la jeune femme se prêta au jeu presque naturellement. Comme à chaque fois qu’il découvrait quelque chose chez elle, cela lui plaisait, peut-être un peu trop.

« — Si peu » rétorqua le sakaien sur le même ton, son sourire grandissant.

Mais qu’est-ce qu’il faisait ? Est-ce qu’il jouait avec le feu ? Il se dévoilait, un peu, levait le voile sur une facette de lui-même. Corvus avait le goût pour ces choses-là, pour ces provocations légères, discrètes, délicates, qu’il savait faire durer juste comme il fallait. Le sakaien se garda bien d’en abuser cependant, car comme toutes les choses plaisantes trop en user altérait leur effet.

Par la suite, Leonys ne manqua pas de rebondir sur sa remarque concernant les robes et cette fois, Corvus s’empêcha de sourire autant qu’il l’aurait voulu. Se présenter nue aux élections ? Ce serait fâcheux, oui, vraiment fâcheux. Vraiment beaucoup. Entre bien d’autres choses, sa popularité ne manquerait pas de monter en flèche. Bien que Corvus lui souhaitait toute la réussite du monde, il espérait tout de même qu’ils n’en viendraient pas à là.

« — Je suis au Lanturn Assoupi, mais ne prend pas cette peine : Ronan me conduira, il connait le chemin. C’est lui qui t’a apporté ma lettre. S’il a suivi mes instructions, normalement tu as fait sa rencontre sans le savoir » lui répondit le sakaien.

Corvus se souvenait d’avoir été très clair auprès du Zorua à ce sujet. Pas de tour de magie, une livraison rapide des plus normale, comme si de rien n’était … le cavalier restait cependant persuadé que Ronan lui avait obéit, autrement n’en aurait-il pas déjà entendu parlé ? Corvus faisait confiance au Zorua pour lui montrer le chemin, mais ce maudit renard n’avait pas intérêt à le mener en bateau ! A son sens, il manquait des fourrures sur son lit à l’auberge et le soldat ne manquerait pas de régler ce problème si d’aventure Ronan venait à se jouer de lui.

La remarque de Corvus concernant son discours sembla ébranler un instant la belle assurance de la jeune femme. Cela le fit sourire, juste un peu, et il se surprit à trouver cela mignon.  

« — Je ne le pense pas non : j’en suis persuadé. Tu t’en sors très bien » déclara Corvus.

C’était sincère, sans arrière-pensées, et cela ne faisait pas non plus partie d’un hypothétique plan de séduction : Corvus le pensait vraiment. Des discours, le noble qu’il était en avait vu. Aujourd’hui, il avait vu comment l’audience était restée silencieuse et suspendue à ses lèvres, comment ses mots en avaient galvanisé certains. Ce Lord Sitan était de bon conseil, Corvus devait bien le lui concéder … malgré tout, le sakaien conservait une certaine méfiance à son égard, qu’il se gardait bien de partager avec Leonys. N’était-il pas un politicien après tout ? Qu’attendait-il de la jeune femme en échange de son aide ?

Finalement, la kunioise prit congé et Corvus approuva d’un hochement de tête, la salua à son tour avant de l’observer s’éloigner pour rejoindre Alexyr, qui l’attendait un peu plus loin. Lorsqu’ils eurent disparu, le sakaien tourna les talons pour reprendre sa route et l’esprit occupé, il laissa machinalement ses pas le mener jusqu’à l’auberge. Déjà, il pensait à ce qui l’attendait ce soir et à tous les détails que cette soirée impliquait. Corvus était un homme prévoyant et il ne comptait rien laisser au hasard, absolument rien.

A cette heure de la journée, le Lanturn était vide ou presque. A son arrivée, le tavernier ne manqua pas de saluer le sakaien d’un signe de tête, qui après avoir répondu exactement de la même manière monta en direction des chambres, sans porter la moindre attention aux deux seuls hommes attablés au milieu de la grande salle. Corvus était à peine arrivée dans sa chambre que le Matoufeu fit à son tour irruption, balançant de droite à gauche sa courte queue. Cela tombait bien, car c’était lui que le soldat voulait voir.

« — Ronan, va me chercher le garçon. J’ai besoin d’adresses » lui intima le sakaien.

Cela faisait un peu moins de dix jours que Corvus était arrivé à Venovos et clairvoyant, le jeune homme avait rapidement compris que Tommy – Tommen de son vrai nom – allait être pour lui un allié pratique et – il s’en était rendu compte – étrangement dévoué. Âgé d’à peine douze ans, le fils aîné des aubergistes passait son temps à traîner dans ses pattes lorsque d’aventure il n’était pas à l’école ou occupé autre part. En cela le Zorua n’y était pas tout à fait pour rien et Corvus n’aurait pas manqué d’en être courroucé si Tommy ne s’était effectivement pas montré à sa manière utile. Comme tous les kuniois nés à Venovos, le garçon connaissait la capitale comme sa poche, ce qui tombait plutôt bien en cet instant présent. Corvus n’avait pas l’intention d’arriver les mains vide chez Leonys Valencia et pour ce faire, il avait besoin des conseils de Tommy-Trouve-Tout. Le sakaien ne voulait pas n’importe quoi, puisque ce n’était pas pour n’importe qui.
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Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| EmptyLun 25 Mai 2020 - 17:29

Burning Flame |PV Corvus| Tumblr_lou3u1anVt1r074apo1_500
J’émerge brusquement du sommeil à l’arrivée d’Akeira dans la pièce. Un instant, nous nous contemplons toutes les deux avec stupeur. Visiblement, elle ne s’attendait pas à me trouver endormie dans le fauteuil de ma chambre, Aster encore accroché au mamelon tout aussi assoupi. Tout autant, je n’avais pas prédit son arrivée précipitée dans la pièce, et dans un élan quelque peu confus je tire la couverture que j’utilise habituellement pour m’offrir un peu d’intimité avec mon fils lors des périodes d’allaitement ainsi que pour le tenir bien au chaud. Bien blotti contre ma poitrine, mon fils ne semble pas le moins du monde dérangé par l’absence de cette-dite couverture. Ce sont plutôt mes gestes pour me redresser qui le tirent à son tour du sommeil. Il geint pour la forme alors que je le déplace pour me couvrir adéquatement, puis me lève la bouche encore pâteuse. Je le pose dans son petit lit malgré ses protestations, devinant que de toute manière il se rendormira bien assez rapidement. Pour sa part, la servante s’empresse déjà à étaler sur le lit les tenues de la soirée. À ses gestes précipités, je devine en quelque sorte l’urgence.

«Akeira… quelle heure est-il ?»

«Tard. Sautez tout de suite dans le bain, je vous y croyais déjà.»

«J-je suis désolée, il semblerait que je me sois assoupie…»


Je me dépêche en passant à la salle de bain adjacente. L’eau du bain n’est plus que tiède; il me faudra vivre avec les conséquences de cette sieste imprévue. Je me dépêche de me nettoyer comme il se doit avant de rejoindre la dame de compagnie dans l’autre pièce. Elle darde sur moi ce regard lourd de reproches des dernières semaines. Je l’accuse un instant, prenant une grande respiration.

«Akeira…»

«Vous vous négligez, Leonys. Nous le savons tous que vous restez tard éveillée dans la nuit jusqu’au matin pour travailler sur vos discours. Vous ne produisez presque plus de lait tant vous courrez dans tous les sens et vous vous surchargez. Vous en souffrez et Aster aussi.»


Je ferme les yeux. Elle n’a pas tort. Je m’avance en sa direction pour prendre délicatement ses mains. Elle s’obstine à scruter le sol pourtant je sens bien que mon geste, d’une grande douceur, l’a prise de court. Depuis tout ce temps, je devine sans mal que la jeune fille cherche mon amitié, une amitié que je ne lui offre qu’au compte-goutte compte tenu de mes difficultés à m’ouvrir.

«Je sais. Je suis désolée, Akeira. Je vais essayer de prendre meilleur soin de moi. C’est aussi la raison pour laquelle j’ai invité le Lord Eddaryon ce soir. Je sais que tant qu’il sera ici, je ne serai pas en mesure de travailler. Il arrivera sous peu et j’ai besoin d’être prête d’ici là. Veux-tu bien m’aider, s’il te plaît ?»

Elle inspire, expire. Visiblement, elle ne prend pas mes tentatives de l’apaiser pour des promesses. De toute manière, je n’ai aucune intention de lui assurer ce que je ne pourrais de toute manière promettre. Je connais mon côté obsessif, mon souci presque maladif du détail, mon perfectionnisme effarouché. Ce sont toutes ces choses plus encore que l’appât de la réussite de ma campagne qui me pousse à constamment dépasser mes limites. Mon corps, cet après-midi, a décidé qu’il en avait marre de mes excès, ce qui explique cette sieste inattendue qui maintenant me laisse pleine de courbatures.

«D’accord. Faisons vite alors. Je suis allée aux cuisines, Imany a fait préparer le repas demandé.»

«Et Liora ?»

«Je l’ai vue à la plage avec ses enfants.»

«À la plage ? Elle sait que nous recevons un invité de la haute société ce soir n’est-ce pas ?»

«Elle a promis qu’elle rentrait bientôt pour se préparer.»

«Bien. Très bien.»


Tandis que nous discutons, Akeira sèche mes cheveux de ses mains expertes. Elle tresse une part de mes mèches comme elle aime si bien le faire et fixe celles-ci contre mon crâne, ne laissant que quelques-unes retomber naturellement sur mon visage. Je me tais, préoccupée par la soirée à venir. Maintenant que la soirée se prépare, la nervosité me gagne, et je dois l’avouer aussi ma timidité. Qu’une poignée de gens peuvent se vanter d’avoir foulé les lieux de ma demeure, dont le Lord Sitan qui au final ne séjourne ici que pour le bon déroulement de la campagne. À présent, je redoute l’opinion de mon invité. Sans l’ombre d’un doute, Corvus Eddaryon est un jeune homme de goûts raffinés, ainsi entretient-il peut-être certaines attentes envers la manière dont je pourrai le recevoir ce soir.

«Leonys, voulez-vous arrêter de gigoter un peu ? Je ne vous ai jamais vu dans un pareil état.»

«Oui… pardon.»


Je m’efforce de rester le plus droit possible tandis qu’elle applique un maquillage de base, avant de s’arrêter, désignant les tenues sur le lit.

«Laquelle vous porterez ce soir ? J’ai besoin de le savoir pour la suite.»

Je me lève pour observer les robes qu’elle a choisi de me présenter pour ce soir. Pourtant aucune d’entre elles ne me satisfait. Je peux entendre Akeira qui s’impatiente alors que je m’aventure dans la garde-robe. Elles s’amassent ici par dizaines, pourtant toutes me paraissent fades ce soir. Mes pas me mènent, instinctivement, jusqu’à une d’entre elles. Elle semble briller de mille feux dans cet océan de bleu, une robe rouge, LA robe rouge que m’a fabriquée Liora. Un véritable chef d’œuvre élaboré sous sa main de maître. J’ai toujours refusé de la porter parce que trop ostentatoire à mon goût, trop voyante. Pourtant, j’en effleure les riches broderies, tentée de…

«Je vous rappelle que nous n’avons pas beaucoup de temps…»

«Oui euh… J’ai besoin d’aide.»


Akeira sourit. Elle sent bien que ce soir j’ai plus de difficulté que d’autres à faire certains choix par moi-même. Je jette un dernier coup d’œil à la robe rouge. Malgré la tentation, elle me paraît inappropriée. L’objectif n’est pas d’envoyer le mauvais message à mon invité après tout. Je n’ai rien oublié de notre discussion d’Enogen. Loin de moi l’idée de le torturer en portant cette robe plus osée, dans mon amas de tenues conservatrices. Pourtant, je suis malgré moi préoccupée par mon apparence ce soir. J’ai simplement du mal à arrêter mon choix sur la toilette qui ferait la part des choses. Akeira s’avance à son tour dans la garde-robe. Nous nous y trouvons confortablement toutes les deux, étant deux petits gabarits. Son regard un instant s’attarde sur la robe rouge, comme si elle devinait mon intérêt. Elle m’observe longuement avant de plonger dans l’étendue d’étoffes de toutes sortes. Elle en émerge avec une robe longue, plus ajustée à la taille et s’ouvrant dans le bas à la manière d’une sirène. Le haut demeure simple, encadré d’un voile élégant sur les épaules.. Le tout est d’une teinte chaleureuse, d’un rose semblable à celui qui envahit le ciel lors des plus jolis couchers de soleil. Des broderies raffinées agrémenter le tout, sur la totalité du vêtement.

«Tu es certaine qu’elle me fait toujours après la grossesse ?»

«Ce devrait être plus serré au niveau de la poitrine désormais, mais vu que vous peiniez à la remplir, ce ne devrait pas être un souci. Puis pour le reste, vous avez perdu tellement de poids depuis février à nouveau que je n’ai pas crainte.»

«C’est parfait. Merci Akeira.»


J’ai souvent douté d’elle pourtant elle me prouve encore une fois qu’elle est absolument essentielle. Je me dépêche d’enfiler la robe avec son aide. Effectivement, elle est plus ajustée que beaucoup de mes tenues habituelles, mais le résultat est saisissant. Pour une fois, j’ai l’impression de posséder quelques formes ! Vu la longueur du vêtement, Akeira me suggère mes bottines les plus hautes. Je serai en mesure de me déplacer sans craindre de tomber ou de me prendre les pieds dans la jupe. J’ai l’habitude. Si d’autres femmes préfèrent les tenues masculines, j’ai toujours bien aimé les robes et maîtrise très bien de me mouvoir avec ce type de vêtement. Quelques touches de maquillage supplémentaires et je suis enfin prête à descendre. Pendant que je trempais dans le bain, Akeira en a profité pour habiller Aster d’une adorable jaquette. Je serre mon fils dans mes bras avant de le remettre à la rouquine. En marchant en direction de la porte de la chambre, je peux sentir mon cœur battre à tout rompre dans ma cage thoracique, menaçant de me fendre une côte ou deux.

Je ne laisse pas ma nervosité m’intimider, même si en m’avançant dans le couloir je suis préoccupée de mille et une choses futiles. Mes pas, sans se presser, se calquent à celui rapide de ma servante. Je remarque enfin qu’elle-même a mis de l’effort à sa toilette, revêtant une robe qu’à coup sûr Liora lui aura confectionnée. Dans sa chevelure rouge, quelques fleurs ont été fixées. Elle se tient avec une droiture non pas innée mais acquise au fil du temps, grâce entre autres à mes judicieux conseils. Akeira une fois de plus me paraît si jeune, fraîche et belle. Je lui souris presque timidement, heureuse de la savoir à mes côtés pour cette soirée. J’ai confiance que si je me montre trop taciturne, elle saura animer les discussions. Si Imany se fait trop protectrice envers moi, elle saura détourner son attention. Si Liora parle de manière trop rustre, elle saura interpréter ses manières aux yeux de tous. Surtout, elle veillera encore et toujours sur son petit protégé, mon fils. Akeira n’a pas tort. Il est vrai que je néglige les besoins du poupon ces derniers temps, au vu de ma charge de travail. J’espère ce soir offrir toute l’attention nécessaire à mes proches.

Surtout, elle est la seule qui n’a rien dit. Qui n’a pas sourcillé, questionné ou émis de commentaire. Je sais que les questions lui brûlent les lèvres, curieuse voire même intrusive comme elle peut se montrer. Pourtant, ces dernières semaines, elle fait preuve d’une étonnante retenue que je ne lui connaissais pas. Elle mature. Ce soir je peux avoir confiance qu’elle ne devrait pas trop me gêner de ses commentaires. Notre invité, d’ailleurs, est arrivé. Probablement accueilli par un des servants subalternes, puis par Imany. Pour son bien, je ferais mieux de ne pas le laisser trop longtemps entre les mains de la cuisinière connaissant son peu d’enthousiasme pour la visite du sakaien. Trop professionnelle pour vraiment se permettre un mauvais commentaire, elle n’en demeure pas moins désapprobatrice de sa présence. Comme bien d’autres, elle s’imagine des choses à notre endroit. Témoin malheureux de mon passé, elle aspire je crois à me protéger d’un destin semblable et malgré tous mes efforts je ne parviens pas à l’apaiser.

Parvenue aux grands escaliers je m’arrête un instant pour considérer le hall. Bien différent de celui du manoir de la maison d’Eddar, celui-ci n’a de fonction qu’une aire d’attente à l’arrivée, dotée d’un fauteuil ou deux ainsi qu’une petite table. Autrement, c’est cet escalier qui vole la vedette. Il pivote très légèrement vers la droite si on le regarde en contrebas, d’une pierre riche et taillée dans le souci de l’esthétique. Je descends en compagnie d’Akeira qui tient toujours Aster, en profitant pour tenir ma tête haute avec dignité. Je n’avais jamais eu la chance de faire cet effet auparavant, celui de l’élégante descente. Pourtant j’en ai toujours rêvé, et mon regard vient chercher celui de Corvus pour y cueillir sa réaction. En espérant que cela lui plaise.

«Lord Eddaryon, bienvenue chez moi.»

Imany, qui se tient non loin de Corvus après l’avoir accueilli je suppose, hoche la tête de manière appréciative devant ma toilette, ce qui bien sûr me tire quelques rougeurs.

«Laissez moi vous présenter Imany N’Boutou, la gardienne de cette maison et mon amie précieuse.» je fais, en reprenant le vouvoiement. Cela me semble plus approprié maintenant que nous sommes entourés. «Accessoirement, elle est aussi une des meilleures cuisinières de tout Ekoe. Et bien sûr Akeira que vous avez déjà rencontré à Vénovos il y a quelques mois.»

D’ailleurs celle-ci le détaille, non pas dans un objectif d’appréciation. Elle semble chercher à ses côtés la petite créature jaune qui a su faire fondre nos cœurs respectifs. D’ailleurs, cela me fait penser que mes Pokémon sont restés discrets pour le moment. Or, je soupçonne qu’ils finiront bien par reparaître à un moment ou un autre de la soirée. À cette pensée, Ariane apparaît à mes côtés, toujours aussi discrète. La Beldeneige s’agrippe à ma robe en poussant de petits cris appréciatifs. La papillon des glaces a toujours aimé les jolies choses et je me doute que cette robe en fait partie.

«Oh, et voici Ariane, si je me souviens bien c’est la seule de mes Pokémon que vous n’avez jamais rencontré. D’ailleurs sentez-vous à l’aise de libérer les vôtres à votre guise. Je n’en serai pas gênée du tout. Je pense que Skadia pourrait apprécier les falaises… Hum, justement, allons au balcon, qu’en dites-vous ?»

«Excellent idée, Leonys. J’imagine que Liora nous y rejoindra.»


J’hoche la tête. Où est donc passée celle-là ? Nerveuse et évitant soigneusement son regard, j’attrape le bras de Corvus pour nous diriger en direction de ce que nous appelons «la Grande Salle». Il y a ici une grande table à manger ainsi qu’un salon confortable où nous passons la majorité de nos soirées ensemble. Un immense foyer trône au cœur de ce salon, élégant et chaleureux. Il se fait malheureusement éclipser par la beauté de ces hauts plafonds et du mur est, complètement recouvert de fenêtres qui offrent une vue imprenable sur l’océan. Deux portes ouvertes sur un étendu balcon suspendu entre ciel et mer. Nous y prenons place tous ensemble sur des fauteuils confortables. À cette heure, le soleil est toujours dans le ciel et nous tient bien au chaud de ses rayons. Ariana prend place sur la balustrade, laissant quelques éclats de soleil jouer sur ses ailes dans une myriade de couleurs.

Maintenant que nous sommes installés, Imany fait apporter un peu de thé ainsi que des biscuits, de quoi ouvrir notre appétit. Malheureusement, j’ai l’estomac retourné par la nervosité. Je prends une gorgée de la boisson chaude néanmoins, dont le goût sucré/amer m’offre un peu de réassurance. Je cherche comment entamer la discussion, m’enfonçant de plus en plus dans mes peurs et mes insécurités.

«J’espère que vous aurez bien trouvé la demeure, monsi-Lord Eddaryon. N’est-ce pas qu’il fait bon vivre ici ? Leonys a fait un choix judicieux en prenant possession d’un tel endroit. Mais je dois avouer que ce qui me plaît le plus, ce sont ses touches décoratives.»

Par sa sainteté Arceus, que cette jeune fille soit louée. Comment parvient-elle à entamer une discussion aussi naturellement, le tout en me faisant bien paraître ? Il faut dire que sur ce point, je ne peux la contre-dire, puisque j’ai effectivement fait beaucoup d’efforts pour restaurer ce vieux domaine abandonné depuis plusieurs années et ai décoré moi-même de nombreuses pièces dont la grande salle.

«J’ai toujours apprécié cette vieille bâtisse, en l’achetant j’ai voulu en faire un nid convenable pour mon fils bien sûr et moi-même. Soyons honnêtes tout de même, j’ai surtout été charmée par la vue.»

Je souris en scrutant la mer un instant, caressée par le vent marin. Je n’aurais jamais cru cela possible et pourtant : j’ai bâti ici un lieu que je pouvais appeler chez moi.

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Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| EmptyMar 26 Mai 2020 - 17:02


BURNING FLAME
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Corvus était un homme ponctuel et comme il l’avait espéré, le Zorua le guida sans vilenie à travers la ville, sous la forme d’une Goélise qui se fondait particulièrement bien avec l’endroit. La demeure qui abritait Leonys Valencia était perchée sur une falaise au pied de laquelle se tenait la mer, fougueuse et indomptable. Plus petite que le manoir d’Eddar, de la grande bâtisse émanait quelque chose de serein, d’apaisant. Corvus en était certain, lorsque le soleil se levait à l’est les pierres devaient se parer de couleurs chatoyantes … cela le changeait bien des lugubres tours noires de Sakai. Plus que jamais, le sentiment d’être un étranger ici le frappa. Au bord de cet océan grondant et murmurant, Corvus Eddaryon n’était personne, ne le serait sans doute jamais.

Lorsqu’il arriva finalement aux abords du manoir, le sakaien interpela le Zorua, lui manda de rester là et de surveiller les environs. On était jamais trop prudent après tout, n’est-ce pas ? C’était plus par habitude qu’autre chose car entre ces murs qu’il s’apprêtait à rejoindre, Corvus ne craignait pas pour sa vie. Qui aurait bien l’audace de venir jusqu’ici de toute manière ? Non, malgré ce qu’il avait dit un peu plus tôt à Leonys, Corvus craignait davantage que la rumeur de sa visite arrive trop rapidement aux oreilles sakaiennes, celles de Bresingra ou encore de son père, qui le lui avait singulièrement interdit ou peu s’en fallait de le faire. Le jeune homme n’avait pas la naïveté de croire qu’il ne l’apprendrait pas, mais qu’importe ? Aussi longtemps qu’il resterait à Venovos, la distance le mettrait à l’abri de la fureur d’Assam, aussi ce problème-là était-il encore lointain, du moins le croyait-il. De quelques coups de doigts, Corvus épousseta une dernière fois ses vêtements sombres. Egal à lui-même, le sakaien brillait par sa sobriété. Il avait troqué son armure mise au placard depuis son arrivée à Venovos contre une veste en soie noire, par-dessus laquelle se tenait un veston paré de motifs mis en relief par un velours tout aussi noir. Rien d’incroyable, mais l’ajustement des vêtements rendait sa silhouette plus élancée, comme si sa taille déjà remarquable ne suffisait pas.

Comme Corvus s’y était attendu, il fut accueilli par l’une des domestiques de la demeure. S’il avait espéré voir Akeira qu’il connaissait, il eut la surprise de découvrir une femme qui n’avait rien à lui envier question taille. Noire de peau, le sakaien se serait bien gardé de la courroucer, car il devinait aisément qu’un coup de paluche de cette femme ne manquerait pas de le sonner plus ou moins à long terme. Malgré son accueil professionnel et tout au plus courtois, le soldat sentait pourtant dans sa voix une certaine réserve … ou était-ce autre chose ? Corvus avait senti les yeux de la femme le dévisager un instant. Comme on attendait cela d’eux, le soldat et la gouvernante échangèrent des civilités. Du regard, le jeune homme ne put s’empêcher de détailler l’entrée, mais bientôt sa contemplation fut coupée par l’arrivée de la maîtresse des lieux. Un mouvement en haut des escaliers attira son attention et lorsque le jeune homme se retourna pour poser ses yeux sur elle, le sakaien sentit quelque chose s’échauffer au fond de lui, bien plus que ce fameux soir où il l’avait découvert parmi la foule au manoir d’Eddar. Le regard levé vers la jeune femme, Corvus l’observa descendre, sans parvenir à la lâcher des yeux. D’un rose presque pâle, sa robe lui ceignait la taille et le bas des jambes, laissant paraître les courbes gracieuses de son corps, que le soldat fut bien incapable de ne pas remarquer. Elle était fière, si majestueuse ! Son cœur finirait-il un jour par s’habituer à ce genre d’apparition ? Le jeune homme en doutait. Corvus tenta de se dédouaner … c’était de sa faute, elle n’avait qu’à pas être aussi belle. Parce qu’il sentait son regard plus insistant qu’il ne l’aurait fallu, le sakaien détourna finalement les yeux, tenta de se reprendre. Malgré la vision qui s’offrait à lui, il se garda bien de sourire. Corvus ne reposa les yeux sur Leonys que lorsqu’elle arriva enfin à sa hauteur, et lorsqu’elle le salua, il accueillit son ton avec docilité. Les bonnes manières hein ? Fort bien, fort bien.

« — Lady Valencia » lui répondit-il, et il la gratifia d’une révérence légère, pliant l’échine sans trop de profondeur.

Il lui épargna le baisemain tout de même, il ne fallait pas non plus exagérer. Tandis qu’elle lui présentait ses servantes, Corvus salua Akeira d’un signe de tête. Il remarqua dans ses bras Aster, lui aussi habillé pour l’occasion et cela lui arracha un sourire. Quant à cette Imany, elle semblait avoir de l’importance pour Leonys, aussi Corvus la considéra-t-il un instant. Le sakaien sentait qu’il allait devoir être prudent avec elle, car contrairement à Akeira de nature plus chaleureuse, la gardienne était loin de déborder d’enthousiasme à son égard. Corvus était perspicace après tout … allait-il devoir lui prouver à elle aussi qu’il était digne d’un sourire ? Sans doute oui, pour l’heure c’était loin d’être gagné.

« — Une des meilleures cuisinières d’Ekoe, hum ? Et bien, j’ai hâte de découvrir cela » affirma le jeune homme, se tournant un instant vers la concernée.

L’apparition de la Beldeneige détourna un instant leur attention. Du plus loin que Corvus s’en souvenait, Ariane était de loin le plus grand papillon qu’il avait rencontré jusqu’à présent, dépassant allégrement les habituels Papilusions et Charmillons que le printemps avait éveillé. Lorsque Leonys l’invita à libérer lui-même ses pokémons, Corvus acquiesça d’un signe de tête.

« — Hélas, Skadia goûte peu à l’air marin. L’humidité et le sel font rouiller son armure d’acier, cependant m’est avis que quelqu’un d’autre sera très heureux d’accepter l’invitation » déclara le jeune homme, presque mystérieux.

Il jeta un regard furtif en direction d’Akeira et de sa ceinture, Corvus attrapa l’une de ses Captis Ball. Les rayures qui marquaient la sphère formaient un éclair et lorsque le sakaien libéra le pokémon qui s’y trouvait, la petite créature se trouva hagarde l’espace d’un instant. C’était Soleil bien évidemment, et il mit quelques secondes avant de comprendre ce qui lui arrivait. Loin de deviner où il se trouvait, il reconnut Leonys et Akeira dès que ses yeux se posèrent sur elles et dès lors il se hâta à les rejoindre, non sans extérioriser sa joie de petit cris aigus dont lui seul semblait avoir le secret. Parce qu’elle était la plus proche, la domestique aux cheveux de feu fut la première à devoir accueillir l’élan d’amour presque excessif du petit Pichu, loin de se laisser ralentir par les convenances qui entravaient les humains. Tandis qu’il se hissait bien maladroitement sur l’épaule de la domestique, Soleil se figea en découvrant ce qu’elle tenait dans ses bras, et Corvus s’en rendit compte alors : c’était la première fois qu’il rencontrait Aster. Soleil dressa ses oreilles dans sa direction, curieux comme jamais. Mais qu’est-ce que c’était ?

Corvus se garda bien de laisser sortir ses autres pokémons. Salava était très bien où elle était et Shama … Shama avait bien changé depuis leur dernière rencontre et le soldat craignait d’effrayer ces dames ; désormais, il n’y avait pas de pokémon plus sakaien que Shama et son caractère tout comme son aspect allaient de pair avec cette idée.

Finalement, le jeune homme se laissa guider à travers la maison et lorsqu’ils atteignirent la grande salle pour vraisemblablement rejoindre le balcon, le cavalier fut frappé par sa singularité. La moitié des murs de la large pièce n’était autre que des fenêtres, offrant une vue panoramique et ô combien spectaculaire sur l’océan, qui s’étendait à l’est à perte de vue. Corvus ne put s’empêché de remarquer que cela faisait une bien piètre protection en cas d’attaque … un peu trop terre à terre, le soldat oubliait parfois que certains endroits étaient simplement faits pour y vivre, par pour être défendus. Pendant un instant, le jeune homme eut une pensée pour les domestiques responsables de la propreté des carreaux … qui s’en chargeait ? La frêle Akeira ? L’imposante Imany ? Etait-ce pour cela que cette dernière était un peu bougon ? Si proche de la mer, la tempête avait dû faire bien des ravages ici. Quittant un moment les larges fenêtres, au détour d’un regard les yeux de Corvus glissèrent sur une harpe à l’autre bout de la pièce. Celle de Leonys ? Le sakaien se promit de résoudre ce mystère avant la fin de la soirée.

Lorsqu’ils atteignirent enfin le balcon, Corvus sentit la brise marine effleurer son visage. Son odeur si particulière s’empara un instant de ses sens … le jeune homme pouvait presque sentir le goût du sel sur ses lèvres. Ils prirent place sans attendre et à la requête d’Imany arriva bientôt un plateau chargé de biscuits et de thé. L’homme qu’il était n’en était pas adepte, pourtant lorsqu’il y trempa ses lèvres Corvus se surprit à en aimer le goût. Des trois femmes, Akeira fut la première à lancer la conversation … à n’en pas douter, cette jeune fille allait être leur meilleure alliée durant cette soirée. L’air de rien, Soleil était parvenu à se frayer un chemin vers Leonys et avec une agilité nouvellement acquise, il grimpa sur ses genoux en quelques bonds savamment évalués ; tandis qu’Ariane la Beldeneige laissait les rayons du soleil faire briller ses ailes aux mille et un éclats.

« — Vous avez raison Akeira : c’est un bel endroit, chaleureux et apaisant » affirma le sakaien en réponse à ses paroles. Il tourna un regard vers Leonys « Et la vue n’y est pas pour rien, sans doute » ajouta-t-il, un sourire au coin des lèvres.

Leonys avait-elle vécu ici avec Arthur ? Corvus en doutait. Le jeune homme avait toujours su donner beaucoup de sens aux choix de mots d’autrui et la kunioise ne faisait pas exception à la règle. Un nid convenable pour son fils et elle-même … sans doute avait-elle acheté ce manoir après la mort de l’ancien conseiller. S’en assurer était un luxe qu’il comptait s’octroyer, de manière indirecte cela allait de soi.

« — Quand avez-vous acquis ce manoir ? » demanda le sakaien à Leonys « Je m’étonne que la tempête ne l’ait pas marqué de son passage. J’en vois peu de traces, pour ne pas dire aucune » fit remarquer le jeune homme, presque perplexe. Corvus avait vu les marques sur le chantier. Il avait vu les ravages que la mer avait fait dans sa fureur. Ainsi perché sur la falaise, la hauteur avait-elle préservé le manoir ? « Ces grandes baie-vitrées sont incroyables, j’ignorais qu’il était possible d’en faire d’aussi larges. En cela comme pour beaucoup de choses, Kuni n’a rien à envier à Sakai, de toute évidence » déclara-t-il enfin.

S’il était vrai que bien des choses parmi les nouveautés voyaient le jour à Sakai, les autres nations n’en étaient pas pour autant à la traîne et preuve en était. Corvus prit une nouvelle gorgée de thé, fixant par-dessus sa tasse la kunioise l’espace de quelques secondes.

« — Vous avez une belle demeure, Leonys » affirma-t-il finalement « J’espère que je saurai m’en montrer digne pour la soirée » déclara-t-il.

Après tout, il n’était pas question de la faire regretter son invitation.

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Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| EmptyMar 26 Mai 2020 - 18:44

De toute évidence, mon invité a tout autant mis les bouchées double au sujet de son apparence. Je me doute toutefois que le temps de préparation s’en est trouvé réduit considérablement, du fait d’être un homme, et de n’avoir que peu d’intérêt sur les coquetteries des jeunes femmes telles que moi. Une chemise noire bien sûr vient épouser les formes de ses épaules, que je remarque enfin bien taillées (semble-t-il qu’Abraxas n’avait pas tout à fait tort), agrémentée d’un veston sans manches aux broderies élégantes. J’ai du mal à détacher mon regard de lui pendant cette conversation, encore habitée par l’œillade échangée tout à l’heure alors que je descendais l’escalier et la manière dont son regard s’est perdu vers ailleurs. Était-ce trop ? L’ai-je gêné de cette toilette ? C’est bien ce qui m’irrite chez lui : ses pensées demeurent totalement étrangères et secrètes, si bien que je suis forcée sans cesse à improviser. On me dira que c’est le cas avec tous, je suppose, oui. Dans tous les cas, j’ai décidé que c’était injuste dans son cas spécifique, ce qui nécessairement justifie mes inquiétudes les plus profondes. Ô combien j’angoisse, me tortillant presque sur mon siège en cherchant une position confortable. Heureusement, Soleil s’est blotti contre mes genoux et je lui offre quelques caresses sur la tête en regrettant qu’Hélios ne nous rejoigne pas pour en faire la connaissance. Vu la timidité du Pichu, j’ai peu espoir qu’il s’aventure sur le balcon.

Aster, pour sa part, s’est finalement réveillé. Comme il en a le secret, il s’est mis à gazouiller en faisant de grands gestes enthousiastes de ses bras. Pour le tenir stimulé, Akeira le fait bondir doucement sur ses genoux, ce qui bien entendu amuse grandement le bébé. Je détourne mon attention de mon fils, beaucoup trop adorable pour son propre bien, pour écouter la réponse de notre interlocuteur. Corvus décrit l’endroit comme étant «chaleureux et apaisant» ce qui ne manque pas de me faire sourire de fierté. Ce sont exactement les caractéristiques que je cherchais en construisant mon petit nid.

«À vrai dire, cette maison a été transformée souvent au fil des années, mais au départ il s’agissait d’un poste militaire. Elle a été construite pour résister aux assauts de la mer ou de potentiels ennemis. Lorsque la tempête est survenue, nous étions en plein travaux de la demeure, mais les grandes vitres que vous voyez n’avaient pas encore été installées. Par contre la Grande Salle s’est trouvée inondée, les tapisseries à jeter. Il n’y avait pas beaucoup de meubles ici. Le reste du manoir n’a subi que des dommages mineurs, mais tout le travail entamé a été à recommencer. J’ai acquis le manoir au mois d’août dernier suite au décès d’Arthur. Je n’avais pas vraiment la foi de rester dans la maison où nous avons vécu pendant six ans et où il est mort.»

Je frissonne, malgré moi, ce qui doit je suppose accentuer l’image d’une veuve traumatisée par la mort violente de son époux. Ce qui n’est pas faux en soi. Je ne mens que sur l’auteur du crime après tout. Akeira me jette un regard désespéré que je ne sais pas exactement interpréter au départ. Elle semble me dire d’arrêter de parler de mon ex par un regard entendu. Quoi ? Bon… hein… Il faut dire que ce n’était peut-être pas la meilleure avenue à prendre pour une conversation fluide et agréable. Je m’apprête à rebondir sur ses compliments quand Imany prend la parole.

«Oui, ça reste à voir ça.»

«Imany !»


«Quoi ?»


Akeira ouvre la bouche pour venir à la défense de Corvus quand nous sommes interrompus par l’arrivée soudaine de Liora. Cette dernière n’a pas vraiment pris le temps de faire une toilette exemplaire (selon mes critères toujours), ayant revêtu une robe beaucoup trop simple. Heureusement, elle est accompagnée de ses deux enfants qui, eux, font les paons dans leurs vêtements tous neufs. Cressia repose dans les bras de sa mère, suçant son pouce avec timidité. Son regard s’est rivé vers l’étranger dans la pièce. L’enfant, une petite rouquine âgée de six ans, détourne la tête sitôt elle a l’attention du jeune homme. Pour sa part, Lukia, le garçon de Liora, se précipite à sa rencontre.

«Wow, monsieur t’es trop super grand ! Regarde maman !»

«Ouais, c’est vrai Lukia, mais te fais pas d’idée hein, tu seras jamais aussi grand que lui.» elle ricane pour se moquer gentiment. «Ce doit être le plus grand drame de votre pauvre mère, monsieur, de ne plus avoir son garçon tout petit… Lukia je te jure t’as pas intérêt à grandir.»

«Pfff ! Moi je vais être aussi grand que lui. Tu es un soldat monsieur ? C’est quoi ton nom en fait ? Moi c’est Lukia ! Comme Lugia, mais c’est Lu-kia.»


Puis le garçon prend place auprès du cavalier aérien, complètement admiratif. Du haut de ses neuf ans, le gamin n’a pas eu la chance de côtoyer beaucoup d’hommes depuis qu’il habite entre mes quatre murs. Contrairement à sa sœur, il est extraverti et sociable, et surtout immensément curieux. Cressia, pour sa part, refuse de quitter les bras de sa mère qui essaie de la poser sur le sol.

«Corvus, je vous présente Liora et ses deux enfants, Lukia et Cressia.»

Je n’ai jamais parlé de Liora à Corvus, ni à beaucoup de gens à l’extérieur de ces quatre murs. Je respecte le besoin de discrétion de la rouquine, qui prend place de l’autre côté de Corvus.

«J’habite ici avec les deux mômes depuis que mon mari a décidé de devenir un fou furieux. Leonys a été assez gentille pour nous recueillir.» fait-elle presque avec désinvolture. Contrairement à moi, elle ne cache pas son sombre passé, traite même le sujet avec un grand détachement. «Et vous, vous êtes le cavalier aérien noble d’Enogen dont Leonys parle toujours c’est ça ?»

Je me crispe et menace de recracher le contenu de ma tasse.

«Ouais, c’est lui, Liora.»

«Exactement ça.»


Vous pensez que je peux sauter du balcon ?

«Il y a exagération ici, bien entendu, j’ai dû vous mentionner une ou deux fois en revenant d’Enogen. Lord Eddaryon m’a sauvé la vie après tout, puis il a eu la gentillesse de m’accueillir chez lui alors que je brûlais de fièvre.»

Je fais fi des gloussements. Heureusement, Lukia me vient en aide.

«C’est vrai monsieur ? T’as sauvé la vie de madame Leonys ? Tu as une épée ? Je peux la voir ?»

«Lukia… Laisse l’invité tranquille.»


Le garçon pourtant darde ses yeux pleins d’espoir vers le grand corbeau, qui décidément est bien bien loin de son nid.

Akeira - Imany - Leonys - Lukia - Liora
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Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| EmptyMer 27 Mai 2020 - 11:07


BURNING FLAME
And then the Lion got up, roaring in the sky,
for the reign of the Beast was over

Ainsi donc, Corvus avait vu juste : Arthur n’avait jamais vécu ici, aussi Leonys n’y avait-elle aucun mauvais souvenir ; s’il y en avait, elle les avait apportés ici avec elle. Symbole même d’un nouveau départ, le sakaien en comprenait désormais toute l’importance. Ce manoir était sa nouvelle chance, celle qu’elle s’était accordée. Le sakaien le savait, la jeune femme s’apprêtait à donner réponse à ses dernières paroles lorsque Imany la devança, et ce qui n’était jusqu’alors qu’une vague impression se mua en certitude profonde : la gouvernante goûtait peu à sa présence. L’affaire était désormais entendue et loin de s’en voir intimité, cette idée décupla bien malgré lui son adversité. D’autres que lui n’auraient pas manqués de renvoyer la servante dans ses pénates, mais pas lui … au lieu de cela, il tourna un regard amusé en direction de la grande femme. Leonys n’avait pas manqué de s’offusquer, mais le sakaien offrit à la cuisinière un regard entendu, non dénué d’un certain air de défi. Cela restait à voir hein ? Pour son plus grand amusement, il comptait en faire une affaire personnelle.

Avant qu’ils n’aient le temps d’échanger plus de mots, une quatrième femme arriva, accompagnée de deux enfants. Véritable tourbillon, le garçon fit irruption dans leur petit groupe, effrayant au passage Soleil qui se hâta de prendre de la hauteur sur les épaules de Leonys. Etrangement, le garçon semblait lui porter une attention particulière et ne prenait pas même la peine de le cacher. A quoi bon ? Les enfants ne s’embarrassaient jamais de la sorte. Plus discrète, la fillette fuit le regard du sakaien lorsqu’il leva les yeux vers elle, tandis que celle qui était vraisemblablement leur mère, déjà, commentait les propos de son fils. Sans gêne aucune, elle s’octroya même le droit d’adresser une parole à leur invité, s’osa à mentionner sa mère. A ses mots, Corvus eut un sourire.

« — Le fait est que je serai toujours un petit garçon pour elle. Elle ne peut juste plus me forcer à manger mes légumes maintenant » lui répondit le soldat, un sourire traversant son visage.

Une petite pointe d’humour pour égayer ces dames. Cette Imany doutait de lui hein ? Corvus comptait bien lui faire changer d’avis. Le jeune homme n’était pas sans ressource et maintenant qu’il se savait en pleine évaluation ou peu s’en fallait, il comptait bien prouver à ces femmes qu’il n’avait pas gagné son invitation dans une pochette surprise ; Leonys la lui avait accordée et peut-être découvriraient-elles que ce n’était pas pour rien.

Loin d’abandonner, le dénommé Lukia s’empressa de le rejoindre, bombardant le sakaien de questions. Absolument pas intimidé par l’étranger, le garçon s’installa à côté de lui, dardant sur lui ses yeux d’enfant. Patient – et parce que ce gamin l’amusait aussi un peu, il devait bien l’avouer – Corvus lui accorda son attention.

« — C’est un beau nom, tu dois être très fier » déclara le sakaien « Le mien est Corvus, et oui, tu as bien deviné : je suis soldat. Un soldat un peu spécial en vérité, puisqu’en ce moment je fais reconstruire la ville. Si les murs de Venovos ne sont plus droits à l’avenir, tu sauras à cause de qui c’est » affirma-t-il

Deuxième pointe d’humour. Leonys les présenta finalement et Corvus salua Liora d’un hochement de tête, non sans laisser son histoire le troubler l’espace de quelques instants. Le sakaien jeta un regard en direction de Leonys, s’y attarda quelques secondes … si la jeune femme ne lui avait jamais parlé de ce qui s’était passé avec Arthur et de tout le mal qu’il lui avait fait, sans le lui dire le sakaien l’avait deviné depuis un moment maintenant. Une infime part de lui, irrémédiablement naïve, espérait toujours se tromper à ce sujet, mais plus le temps passait et plus l’espoir s’amoindrissait. Corvus le savait : Liora et ses enfants n’étaient pas là par hasard. Ils partageaient le sort qui jadis avait été celui de la jeune femme et cette similarité n’échappa pas à Corvus. Quelque chose dans le regard du sakaien changea, laissant paraître son admiration … Leonys les avait aidés à sa manière, leur octroyant cette chance dont elle n’avait elle-même jamais pu bénéficier. Elle leur avait sauvé la vie dans l’ombre la plus totale, et sans doute de la plus désintéressée des manières. Rien que pour cela, Corvus l’estimait encore plus.

Les dernières paroles de Liora firent manquer un battement au cœur de Corvus. Qu’est-ce qu’elle venait de dire ? Les deux autres s’empressèrent de confirmer et face à cette mutinerie, Corvus demeura immobile, tenta bien en vain de cacher un sourire. Il resta un instant silencieux, entrevoyant parfaitement ce qui se tramait là. Volontairement, il laissa son regard s’attarder sur Liora, Imany puis finalement Akeira. Quoi, même elle ? Vraiment ? N’y en avait-il aucune pour rester fidèle à Leonys ? Même si la question lui était adressée, Corvus ne prit même pas la peine de répondre, puisque les deux autres s’étaient empressées de le faire à sa place. Pendant un moment, le jeune homme se demanda qui cette mascarade était censée berner. Les domestiques ? Elles avaient l’air tout à fait bernées oui, un véritable succès oui, vraiment. Leonys s’empressa de nier la chose et, loin de s’attarder sur l’information – qu’il n’avait pas manqué de noter tout de même – Corvus vint à sa rescousse, même s’il devinait qu’une part de vérité résidait dans les paroles des domestiques. Cela l’arrangeait bien de les croire, faisait battre son cœur.

« — Je suis sûre que Lady Valencia ne parle pas tant que cela de moi » affirma le soldat « Mes oreilles ne sifflent pas plus que d’habitude, aussi suis-je tenté de lui donner raison : vous exagérez mesdames, assurément » déclara-t-il, un sourire sur le coin des lèvres.

Pour lui assurer son soutient, il fut tenté de jeter un regard en direction de Leonys, mais finalement le jeune Lukia se porta à leur secours, sans vraiment s’en rendre compte bien évidemment. Il le bombarda de nouveau de questions, auxquelles Corvus s’empressa de répondre, inespérée diversion.

« — Et bien, oui, c’est vrai, d’une certaine manière … mais elle m’a sauvé aussi alors, je suppose qu’on est quitte » lui répondit Corvus. Il porta un regard en direction de Leonys avant de poursuivre « Quand à mon épée, elle n’est pas avec moi malheureusement, je n’allais quand même pas l’apporter ici, ça ne se fait pas. Je comptais sur toi pour me protéger en cas d’attaque, si tu es d’accord » affirma le cavalier.

Corvus se garda bien de détourner son attention du garçon. Il ne s’imaginait pas un seul instant que le trio infernal – composé d’Imany en tête, puis de Liora et enfin Akeira – comptait le laisser s’en sortir aussi facilement et puisque la soirée ne faisait que commencer, le sakaien s’octroya quelques instants de répit. Il allait en avoir besoin.
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Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| EmptyMer 27 Mai 2020 - 17:32

Liora reste pour moi un phénomène que je découvre petit à petit au fil des semaines. De par mon éducation éloignée des besoins et désirs de la population plus pauvre, j’ai souvent entretenu certains préjugés que la jeune femme s’évertue à briser à sa manière. La paysanne m’étonne constamment, et me gêne aussi parfois il faut le dire. Rien ne me préparait à un parlé aussi direct. La jeune femme est ainsi, sans détour. Elle ne se préoccupe nullement de l’opinion des autres et se contente d’être ce qu’elle est. En ce sens, elle m’est une inspiration quotidienne, moi sans cesse emprisonnée dans mes propres doutes surtout au niveau social. Elle ne craint pas les hommes comme je peux le faire, s’asseyant à côté de notre invité comme si elle l’avait toujours connu et s’adresse à lui sans la moindre timidité ou retenue. L’information qu’elle lui a partagé au sujet de son passé aurait pu incommoder notre invité, le mettre à mal. Qui, dans notre société, a le désir de discourir sur la violence qui se produit derrière les portes closes ? Liora se fiche bien de l’opinion des autres, elle se contente d’énoncer les faits et de mettre les choses en contexte pour Corvus. Elle n’est pas ici pour me servir, bien qu’elle insiste malgré tout pour faire sa part dans la maison même si je lui ai assuré que ce n’était pas nécessaire. Elle a ce besoin fondamental de s’occuper et de se montrer utile. Je lui ai donc fourni tout le matériel nécessaire pour poursuivre sa véritable passion, celle qu’elle entretenait avant la naissance de ses enfants : la confection de vêtements.

Liora demeure rustre, trop pour moi bien souvent ce qui cause parfois de légers déséquilibres. Elle a compris à force d’échanger avec moi que je comporte certaines limites et que toutes les questions ne se posent pas avec moi. Avec Corvus, elle a une certaine retenue pour le moment, probablement un peu fatiguée après sa journée à la plage avec ses deux terreurs. D’ailleurs, Lukia et Cressia sont aussi bien différents des enfants que j’ai connus dans ma vie. Turbulents, énergiques, ils animent cette demeure d’une nouvelle vie. S’ils se montrent parfois envahissants, je leur reconnais ce même cœur généreux que leur mère, particulièrement Lukia. Le garçon a vécu des horreurs et je n’ai pas oublié quel traitement lui a fait subir son père ce soir où Liora a décidé qu’elle en avait assez. À présent, il se montre protecteur voir parental avec sa mère qui lentement lui permet de reprendre son rôle d’enfant.

Drôle de me dire qu’un jour Corvus a pu être aussi petit, aussi fragile, que Lukia, Cressia et même Aster. Cela remet les choses en perspective et soudain sa carrure immense me paraît moins imposante. Il faut dire que ses réponses n’y sont pas pour rien. Comme il est étrange de le voir converser avec aise dans mon petit monde si particulier. Il se montre… charmant. Tout simplement charmant. Adroit, adéquat, voilà, charmant. Ses pointes d’humour me tirent des sourires. Un jour, Aster aura grandi lui aussi et j’espère qu’il le fera pour avoir une telle aisance, non pas comme moi. À la blague du noble, Liora éclate de son grand rire tonitruant, se claquant les genoux. Encore une fois, ses réactions me paraissent tout à fait exagérées et pourtant il s’agit simplement de sa personnalité colorée et authentique. Imany, elle, reste de marbre, bien entendu. Il lui en faudra plus. Je suis d’ailleurs curieuse de voir comment le seul homme de la pièce se débrouillera avec cet enfant insistant à ses côtés. Encore une fois, il se montre parfaitement en contrôle. La scène ne manque pas de nous faire fondre toutes les deux, Akeira et moi. Je caresse le Pichu sur mon épaule pour le rassurer : il n’a rien à craindre du garçon après tout. C’est plutôt l’inverse je dirais même.

«Un soldaaaaaaat !»

Lukia s’éloigne en sautillant sur ses deux pieds joints. Comment il entretient une telle énergie après avoir passé sa journée sous le soleil à chahuter, je l’ignore. La présence de Corvus, de toute évidence, lui fait grandement plaisir, et ses joues se sont rosées d’enthousiasme à l’idée de rencontrer un de ses héros.

Pour ma part, j’essaie encore de faire taire ma gêne face à cette intervention de la part de mes amies bien décidées à me gêner ce soir. Même Imany s’y est mise, m’offrant un petit regard comme pour me tester. Heureusement, Corvus lui-même me vient en aide et je soupire de soulagement : peut-être que j’ai réussi à le convaincre de l’exagération marquée des trois femmes. Lukia offre finalement la distraction nécessaire à ce que la conversation bifurque vers ailleurs. Le petit rougit une fois de plus de plaisir en se dandinant sur place.

«Je suis pas surpris, madame Leonys elle est super fortiche ! C’est elle qui me montre à lire, quand elle a le temps. Et elle aussi elle a une épée, un kanatana-»

«Katana, Lukia.»

«Oups, katana ! Mais c’est vrai. C’est à toi le Pichu ?»


Lukia s’approche doucement de moi pour contempler la souris jaune sur mon épaule. Il tend les doigts cette fois en réfrénant son énergie débordante, laissant le rongeur lui sentir la main avant de se retirer en riant.

«Il est trop mignon ! Comme Hélios !»

«Tiens Lukia, tu pourrais aller chercher Hélios ? Je pense qu’il aimerait rencontrer Soleil.»


Le petit garçon ne se fait pas prier. Il hoche énergiquement la tête avant d’entrer en trombe dans le manoir. Cressia, dans les bras de sa mère, soudain s’active pour sauter de ses genoux et emboîter le pas à son aîné. Deux véritables petites tornades énergiques qui, sans l’ombre d’un doute, reviendront sous peu avec mon compagnon. Je me félicite de cette idée permettant à Corvus de souffler un peu, tout en réalisant mon projet d’introduire les deux Pichus. Nul doute que Lukia saura dénicher son petit ami rongeur. Je profite de cette accalmie pour reprendre Aster à Akeira. Le petit émet un cri aigu pour témoigner sa joie, et je le presse contre moi avec tendresse. Aussitôt, le contact du bébé m’apaise et me permet de me sentir plus confortable malgré les circonstances.

«En tout cas, c’est un plaisir de vous rencontrer, Corvus, j’avoue que je me demandais à quoi vous pourriez bien ressembler avec les histoires que nous raconte Leonys ! J’imaginais un beau gosse j’avais pas tort héhé.»

Je n’ai rien entendu. Je regarde le bébé, qui est bien trop mignon. Surtout, ne pas croiser le regard de Corvus.

«Personnellement, il ressemble exactement à ce que je m’imaginais. Cheveux sombres, grande stature, les vêtements noirs… Sakaien jusqu’au bout des doigts. Puis on remarque un patron qui se répète au niveau physique.»

Cette fois je redresse la tête devant ce que suggère Imany. Je n’aime pas ce comparatif, insinué, avec Arthur. Car lui aussi avait les cheveux de jais, et s’il n’était pas aussi grand que notre invité ici présent, il me surplombait tout de même d’une bonne tête et plus. Cette fois, je ne pourrai pas jouer l’imbécile. Il faut que je défende mon honneur et j’ai une idée de la manière d’y parvenir en gardant ma dignité intacte.

«Allons mesdames, un peu de retenue, Corvus n’est pas ici ce soir pour fournir le spectacle. Il est doté d’exemplaires qualités, ne soyez pas si promptes à ne juger que l’apparence. Car il pourrait aisément vous surprendre. Comme vous pouvez vous douter, je n’invite pas qui que ce soit dans ma demeure, vous trois êtes la preuve que je suis excessivement sélective de mon cercle social. Cessez donc de le charrier un peu.»

Ouf. Mon intervention semble avoir porté ses fruits, puisque Liora se calme aussitôt, et Imany se remet à sourire.

«C’est justement ce qui me questionne, Lord Eddaryon. Comment vous avez fait pour parvenir à l’ouvrir un peu ?»

«Oui, je dois avouer que je suis un peu jalouse, avec moi elle a mis des mois…»


Akeira prend une gorgée de son thé, pour faire passer sa déception. J’attrape sa main un instant, pour lui témoigner tout de même mon amitié. Je suis difficile d’approche et je peux comprendre que ce soit difficile parfois.

«Moi c’est simple. Leonys quand elle fait sa timide, je lui donne un gros câlin. Elle déteste ça, mais au moins elle fait moins sa timide.»

Elle éclate de rire à nouveau, ce qui me fait me renfrogner quelque peu.

«Je ne suis pas timide juste… réservée. Et j’aime les câlins, Liora, ceux d’Aster et des Pokémon c’est tout.» je repense un instant à celui, très bref, échangé avec notre invité, que je n’ai pas vraiment eu l’occasion de juger. «Puis avoir un peu de réserve parfois ne peut pas faire de tort.»

Elle rigole à nouveau, en se tournant vers Corvus.

«Et vous, vous la trouvez comment ? C’est vrai qu’elle est trop timide non ? Ou alors avec vous elle est différente ?»

Je regarde l’intéressé, curieuse de savoir ce qu’il en a à dire. Nous avons un parcours particulier tous les deux, pourtant je n’ai pas la sensation de me trahir en sa présence, au contraire. C’est plutôt l’inverse à vrai dire.
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Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| EmptyJeu 28 Mai 2020 - 9:00


BURNING FLAME
And then the Lion got up, roaring in the sky,
for the reign of the Beast was over

A la demande de Leonys, le jeune Lukia s’empressa de disparaître à la recherche d’Helios, suivis de près par sa sœur qui lui emboita le pas. Un calme relatif retomba alors et le son apaisant de la mer se fit de nouveau entendre. Leonys se leva pour récupérer Aster, rappelant au regard de Corvus la silhouette que lui dessinait sa robe. Ne pas trop regarder, ne pas trop regarder surtout. Plus facile à dire qu’à faire. Liora le ramena à la réalité, l’étonnant de nouveau de ses paroles presque osées. Celle-là n’avait pas sa langue dans sa poche, de toute évidence, et elles lui arrachèrent un sourire.

« — Et bien, Liora, je suis heureux d’entrer dans vos … critères d’appréciations, aussi matériels soient-ils. Pour ma part, je ne m’étais pas imaginé que Leonys vivait avec une équipe aussi … singulière. Vous ne devez pas vous ennuyer ici » affirma le sakaien.

Imany ne manqua pas de donner son avis et pendant un instant le soldat fut tenter de lui donner la réplique, mais ses dernières paroles firent naître en lui une certaine perplexité. Est-ce qu’elle parlait d’Arthur ? Ce n’était pas la première fois qu’il se devinait une ressemblance avec lui. Cette fois, Leonys ne manqua pas d’intervenir, calmant pour un temps seulement – Corvus en était certain – l’ardeur que les trois femmes semblaient avoir à le titiller. La gouvernante, pourtant, n’avait pas dit son dernier mot.

Dans les questionnements de ceux qui lui étaient proches, il y avait une thématique, lorsqu’il était question de Leonys, qui revenait sans cesse : comment avait-il fait ? Azmitia bien avant Imany lui avait déjà posé cette question. Corvus ne comptait pas gratifier ces dames de la réponse qu’il avait donné à la vieille femme. De nouveau, il eut un sourire, cette fois d’amusement.

« — J’ai adopté un Pichu » lui répondit-il simplement.

Tout avait commencé là, effectivement, Corvus ne mentait pas. Etait-ce la réponse qu’Imany souhaitait entendre ? Sûrement pas non, mais quoi ? Croyait-elle vraiment qu’il allait lui dévoiler ses secrets aussi facilement ? Sur cette question cependant, l’avis du jeune homme n’avait pas changé et s’il avait pris le temps d’y répondre avec sérieux, cette dernière n’aurait pas été différente de celle qu’il avait faite à Azmitia dans le marais : Corvus n’avait rien fait de particulier. Ce soir cependant, en présence des domestiques et plus encore de Leonys, le sakaien se garda bien d’avoir le même discours. Peut-être l’aurait-il fallut ? Le changement de ton que cela impliquait lui paraissait trop important et il craignait de mettre à mal cette mascarade qu’ils tentaient tant bien que mal de garder en place.

Egale à elle-même, Liora y ajouta son grain de sel. Un gros câlin hein ? Peut-être était-ce la solution effectivement, mais Corvus n’était pas certain de vouloir tenter l’affaire. Non pas qu’il ne le désirait pas, non, seulement … ils n’en étaient pas encore à là tout de même. Il tenta de chasser cette vision de son esprit tandis que, déjà, Leonys se défendait. Bien évidemment, Liora lui demanda son avis et plus que jamais, Corvus sut qu’il allait devoir être prudent. Le jeune homme aurait voulu aimer s’en passer, mais étrangement il sentit sur lui le regard de Leonys. Redoubler de prudence oui, cela valait mieux. Le sakaien prit un instant pour réfléchir. Trouvait-il la jeune femme trop timide ?

« — Je suppose que les gens sont comme ils sont, pour des raisons qui leur sont propres. Si Lady Valencia trouve son confort dans la réserve, qui suis-je pour la juger excessive ou non ? » répondit Corvus, s’adressant à la mère des deux enfants « Bien que de ce fait sa volonté soit souvent un mystère pour moi, je n’ai pas ce sentiment. La réserve est une qualité qui rend les gens prudents. Si notre hôte en avait trop, serais-je ici ce soir ? » demanda-t-il, dardant un regard presque défiant en direction les trois femmes « Quant à la timidité, ma foi, je me garderai bien de donner mon avis » affirma-t-il, prudent « Cela reste encore à voir, je suppose » déclara-t-il.

Y avait-il, dans le ton de sa voix, un air léger de défi ? Un peu oui, aussi se garda-t-il de croiser le regard de Leonys, bien que cela lui était adressé. Dans sa réponse, Corvus n’était pas tout à fait honnête, mais pouvait-il vraiment l’être en de telles circonstances ? S’il différenciait réserve et timidité, l’une comme l’autre rendait parfois floues les intentions de Leonys, ou du moins ses désirs. Refusait-elle de faire certaines choses parce qu’elle ne le voulait pas, ou parce qu’elle s’en empêchait ? Cette question à laquelle Corvus ne pouvait pas répondre était pourtant cruciale à ses yeux. Alors oui, dans un sens Liora avait raison : parfois, la réserve comme la timidité de Leonys le troublait, car elles l’empêchaient d’y voir clair … mais en cela, certainement étaient-ils quittes. Après tout, n’était-il pas lui-même taillé dans la même pierre ?

Corvus ne laissa pas l’occasion aux domestiques de renchérir ; déjà, le sakaien faisait de nouveau diversion, rebondissant sur ce qu’il venait de dire.

« — En tout cas, je ne la trouvais pas timide tout à l’heure du haut de son estrade, au pied du grand phare » affirma le jeune homme, qui se souvenait encore de la vision de Leonys face à son public. Il se tourna enfin vers elle, leva sa tasse en guise de toast « M’est d’avis que vos adversaires n’ont qu’à bien se tenir » déclara le sakaien.

Il porta la tasse à ses lèvres. Le thé avait refroidi bien sûr, relevant son amertume délicate. Corvus était passé maître dans l’art de ne pas répondre complètement aux questions mais il n’avait pas la naïveté de croire que les domestiques abandonneraient aussi facilement. Si le sakaien prenait un certain plaisir à ne pas répondre comme elles le souhaitaient – il devait bien l’avouer quand même – dans le fond Corvus savait que ces réponses impliquaient le risque d’ébranler l’illusion que Leonys avait mise en place dès son arrivée et respectueux, Corvus ne voulait pas la mettre à mal … aussi faisait-il attention à ce qu’il faisait, et plus encore à ce qu’il disait.
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Message Sujet: Re: Burning Flame |PV Corvus|   Burning Flame |PV Corvus| EmptyJeu 28 Mai 2020 - 18:27

Je me demande tout de même à quel moment notre invité sera gêné de toute cette attention parfois totalement inappropriée. Car toute de même, je ne peux imaginer qu’il restera de marbre longtemps face à ces questionnements intrusifs et pleins de sous-entendu. Je sais que Corvus est en mesure d’esquiver beaucoup de questions et même de se montrer mystérieux. Or, je préfère tout de même qu’il se sente à l’aise chez moi, pas mis au pied du mur, forcé à fournir des réponses sous l’effet de cet interrogatoire. Une part de moi, surmontant la gêne, s’amuse toutefois de ce petit jeu que nous jouons pour ne pas trop en révéler. J’ai l’impression de partager avec lui un petit secret. Celui que nous sommes un peu plus intimes que ce que nous suggérons. J’aime aussi le voir en interaction avec mes proches, et se débrouiller aussi bien. Cela me réconforte dans mon idée de l’avoir invité à partager cette soirée en notre compagnie. Je préfère largement ce chaos au silence gênant qui aurait pu s’en suivre.

«Il n’y a pas un jour ici qui se ressemble. Notre mode de vie peut paraître chaotique. Il ne manque certainement pas de charme.»

«J’dois pas y être pour rien. Depuis que je suis ici j’ai l’impression d’avoir reviré l’endroit à l’envers. En tout cas, moi je suis vraiment contente d’être ici et de me rendre utile.»

«Liora, tu sais que tu es la bienvenue ici sans avoir besoin de fournir quoi que ce soit en échange.»

«Peut-être. Mais j’aime bien faire des robes pour toi, Leonys. Je suis juste déçue que tu n’ailles pas porté celle que je t’ai confectionnée ce soir.»


La robe rouge. Je rougis un instant.

«Je l’ai considéré.»

«Elle était trop gênée de la porter devant Corvus.»
fait Akeira en gloussant.

Une fois de plus, je fais mine de n’avoir rien entendu, ce qui bien sûr amuse d’autant plus la domestique. Non, porter cet attirail ce soir aurait simplement été cruel pour Corvus. S’il entretient à mon égard ces mêmes sentiments énoncés au début du mois… Non, je ne regrette en rien ma décision et espère simplement la curiosité de mon interlocuteur pas trop piquée par cette conversation. De toute manière je doute que ma garde-robe ne l’intéresse beaucoup au final.

Puis Corvus explique avec une simplicité désinvolte ce qui a pu faciliter le fait que nous nous rapprochions. Cette réponse courte et peu révélatrice ne semble pas satisfaire Imany, qui jette un coup d’œil au Pichu. Pour ma part, je me contente de sourire de manière énigmatique, refusant d’en offrir plus à la grande dame à la peau noire. Le soldat n’a pas bien tort sur ce point, même si d’autres circonstances nous ont forcé peut-être un peu brusquement à nous rapprocher au point où nous en sommes.

«C’est vrai, Soleil est telleeeeement mignon ! Puis Lord Eddaryon avec le Pichu c’était juste trop adorable, il fallait aller lui parler.»

Je me souviens encore de notre conversation en voyant le jeune homme tenter maladroitement d’apaisement le petit Pichu en pleurs et de notre peu d’enthousiasme à aller à la rencontre de cet homme qui, effectivement, me rappelait trop Arthur alors. Comme tous les hommes finalement, bien que sa carrure n’arrangeait en rien les choses.

«Tout de même, deux personnes ne connectent pas à ce point simplement par leur intérêt mutuel envers un Pokémon. D’autres choses sont en jeu ici, non ?»

«Arceus, Imany, il ne m’a pas hypnotisée non plus. Lord Eddaryon et moi avons des… affinités certainement au niveau caractériel, ne vas pas chercher plus loin une explication.»


Malgré mon ton léger, elle peut discerner dans ma voix une forme d’avertissement. J’aspire à ce que notre invité se sente confortable ici, et la bienvenue. Elle a tout à fait droit de se méfier, or j’ai besoin qu’elle lui laisse sa chance ce soir. Et qu’elle me fasse confiance aussi, pour qu’ainsi je me sente un peu plus rassurée envers lui moi-même. Imany hoche la tête pour signifier qu’elle a compris mon message avant de se redresser, s’excusant au passage. La préparation du repas de ce soir l’attend et je bave déjà à l’idée.

Corvus une fois de plus esquive la question, cette fois au sujet de ma timidité, et je ne peux m’empêcher de sourire face à l’once de défi que je devine dans sa dernière phrase. Cette fois relevant les yeux vers lui, je me permets un nouveau sourire, un peu provocateur.

«Eh bien, Lord Eddaryon, pour connaître le fond de mes volontés, il n’y a qu’à le demander. Pour le reste, mes actions parlent pour moi, mêmes si elles demeurent peut-être mystérieuses à vos yeux.»

À mon tour de ne pas laisser l’occasion de renchérir, bien décidée à le laisser réfléchir à mes paroles sans plus d’explications. Une bien douce vengeance, je dois l’avouer, pour se montrer lui-même aussi évasif et mystérieux.

«Pour ce qui est de mon discours de tout à l’heure, à cet effet, je dois reconnaître effectivement ma timidité en ce domaine. Parler devant les foules n’est pas un acte particulièrement facile pour moi et je m’y entraîne tous les jours pour y parvenir.»

«Lors de son premier discours, elle avait totalement le teint vert, vous auriez dû voir ça. Je pensais qu’elle allait vomir sur la scène.»

«Franchement, Akeira… Ce n’est pas drôle, que je t’y vois toi.»


Akeira, désireuse de relever le défi, saute sur ses jambes, s’aventurant près de la balustrade et brandit un bras théâtral en direction de sa «foule».

«Cher peuple de Kuni ! Vous devriez m’élire parce que je suis la Lionne de Kuni et je rugis plus fort que vous tous ! Je connais mieux les chiffres que tout le monde et en prime, je vais offrir une prime en écus à toutes les familles de Kuni. Tout le monde va devenir riiiche !»

Liora l’applaudit chaleureusement, sous mon sourire amusé. Riant à la manière d’une enfant, Akeira revient s’asseoir à mes côtés.

«J’espère que c’était plus convaincant, tout de même, Lord Eddaryon, lorsque j’ai parlé. J’aimerais bien donner tout l’or du monde à tous, Akeira, mais c’est tout bonnement impossible. J’espère que si je suis élue, je pourrai effectivement enrichir les familles les moins en moyens. Corv… Lord Eddaryon, il me semble que vous-même feriez un excellent politicien vu votre talent tout de même remarquable d’esquiver les questions les plus intrusives.»

«Sans parler qu’il est beau gosse, ce qui bien sûr aide. Critère peut-être effectivement matériel, mais critère tout de même pour une simple paysanne comme moi qui n’y connaît rien à la politique. Si vous voulez mon avis, la moitié du pays va voter pour les beaux yeux de Leonys.»

«J’espère tout de même que les gens voteront pour ce que j’ai à dire. J’espère vraiment qu’ils voteront pour moi.»


Malgré l’assurance de ma première phrase, je me sens m’enfoncer dans un certain désespoir en prononçant la seconde. Pour la première fois de ma vie, j’ai envie d’être vue véritablement pour mes discours, mes idées, pour ce que je suis. Mes valeurs, mes convictions. Les parts les plus intimes de moi-même. Mon regard s’est perdu dans la contemplation du plancher. Les doutes reviennent, cette vague qui m’emporte régulièrement. J’en oublie presque la présence des autres autour de moi, préoccupée. J’avais prévu vivre de l’angoisse face à ma campagne, or celle-ci parfois me coupe le souffle. Je suis interrompue dans mon fil de pensée au retour de Lukia et de sa sœur sur le balcon.

«L’était pas loin, madame Leonys ! Il se cachait dans la bibliothèque !»

Cressia traîne Hélios contre elle, qui se laisse porter d’un air tout de même un peu agacé. Ces deux enfants ont tendance à le surcharger, ce qui ne lui plaît pas exactement. Néanmoins, voyant son semblable toujours juché sur mon épaule, il se calme et émet un petit son curieux. Sitôt il est posé sur le sol qu’il s’approche, prudemment, de l’autre Pichu. La fascination se lit dans ses grandes prunelles noisette, comme s’il n’avait jamais rencontré un autre membre de son espèce auparavant. Il émet un «Piii ?» interrogatif vers Soleil, comme s’il tentait de comprendre ce qu’il est.
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