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 Palo Solo [OS]
Teion Suelo
Teion Suelo

Plante


Messages : 220
Écus : 764
Âge du Personnage : 25
Métier / Occupation : Garde forestier & Arboriculteur
Lieu de Résidence : Bois des Croisements
Équipe Pokémon : Avec lui sur la route de Sakai:

Palo Solo [OS] Sprite_103_Alola_SL
SMARAGDIN - Noadkoko Alola -  ♂
Gentil - Fouille
Palo Solo [OS] Sprite_357_XY
PALO - Tropius - ♂
Solo - Chlorophylle
Palo Solo [OS] Torterra
TIL - Torterra - ♂
Bizarre - Engrais
Palo Solo [OS] Araquanid
AGAPANTHE - Tarenbulle- ♀
Douce - Aquabulle
Palo Solo [OS] Sprite_351_Blizzard_XY
DIAKENE - Morpheo - ♂
Malin - Meteo
Palo Solo [OS] Sprite_%C5%92uf_dos_NB
Oeuf de Ptiravi

Restés au Bois des Croisements:
Palo Solo [OS] Sprite_123_%E2%99%80_XY
FEUILLE - Insécateur - ♀
Rigide - Technicien

Palo Solo [OS] Vivillon-garden
ASTERAL - Prismillon * - ♂
Malin - Ecran Poudre
Palo Solo [OS] Sprite_722_chromatique_SL
SENECIA - Brindibou* - ♀
Pudique - Engrais

Plante


Message Sujet: Palo Solo [OS]   Palo Solo [OS] EmptyJeu 26 Mar 2020 - 17:32

Dans l'épisode précédent...









PALO
Palo Solo [OS] OCT0BwQ


Il avait suffi d'une tempête aussi intense que courte pour que toute la jungle se mette en branle. Pendant quelques savoureux instants, il n'y avait plus un Ouisticram qui pendait à une branche, plus le moindre Balignon qui trainait ses spores partout sur le sol, plus l'ombre d'un Germignon qui se dandinait sur les sentiers. Au premier coup de tonnerre, tout le monde était rentré chez sa mère.

Mais quel bonheur!

Enfin un peu d'espace. Mes feuilles dorsales, d'habitudes si encombrantes, purent enfin se déployer sans craindre de bousculer qui que ce soit. Les baies de la terre entière s'offraient à moi, je n'avais qu'à tendre le cou pour les attraper. Personne ne me les disputerait. A moi les délices du monde, à commencer par le plus doux et le plus précieux de tous: être PENARD!

Pourtant, un flash plus tard, c'était fini. Le monde avait reprit ses couleurs habituelles, et la circulation eût tôt fait de se rétablir, de sorte qu'il fut rapidement à nouveau impossible de faire un pas sans manquer d'écraser un Ceribou.
Ces forêts avaient ceci de singulier qu'elles abondaient en tout: en sucreries, certes, mais aussi en petits malins en tous genres pour m'en priver. Alors que ces imbéciles de Capumains étaient au fond d'un terrier le quart d'heure précédent, leur opportunisme les avait vite rattrapés: dés que le soleil avait recommencé à briller, ils se firent la courte échelle pour décrocher la baie Mangou que j'avais dans le viseur.

- Vous êtes minables. Je l'avais vue avant vous.

- Eh bien tu n'avais qu'à te dépêcher, grosse Nanab à pattes!

Et ils s'en allèrent avec leur magot, en gloussant comme les primates demeurés qu'ils étaient.

J'avais placé de grands espoirs en cette tempête. Je m'étais pris à espérer qu'elle raclerait tous ces vermisseaux de la surface de la jungle, et que je pourrais aspirer à la quiétude dont je rêvais depuis que j'avais atteint ma taille adulte. Mais rien n'y faisait, ce n'était encore pas pour cette fois.

Alors je fis ce que je n'avais pas pour habitude de faire: je déployai mes ailes.

On s'étonna autour de moi. "Ça alors? Tropius s'envole? Lui qui d'habitude se traîne comme un Ronflex, qu'est-ce qu'il lui prend?"

Il me prenait que j'avais besoin d'ailleurs, et sûrement d'une autre époque que la mienne. En quelques battements d'ailes, je dépassai aisément les arabes les plus âgés, et quittai la zone. On calomniait encore à mon sujet lorsque je fus trop loin pour entendre quoi que ce soit.

Une petite Brindibou très agaçante, que je ne connaissais que trop bien, vola quelques instants avec moi et se fit un malin plaisir de me le faire savoir:

- Tu prends le large, Tropius? En bas on te prend pour un paumé, un vagabond lassé qui n'a pas la moindre idée de ce qu'il fait.


- Je m'en cogne, et ils se trompent. Je sais exactement où je vais.

- A la bonne heure! Je peux t'y accompagner?

- Bien sûr que non, pauvre andouille.

- J'aurai essayé.

Et elle s'éclipsa sous la canopée, m'accordant un peu d'air dont j'avais désespérément besoin.

***

Je n'avais pas revu mes frères et sœurs depuis des lustres, cela se comptait en saisons. Ils occupaient jalousement le territoire que j'avais eu la bêtise de leur céder. Désormais, il était temps que je récupère mon dû.
J'atterris près de la palmeraie naturelle où nous avions grandis, et me mis à marcher entre les troncs qui avaient largement grandis depuis mon dernier passage, en particulier les plus jeunes. Je n'eus pas de peine à retrouver mon petit frère, la tête fourrée dans les feuillages de l'un d'entre eux à la recherche de baie Nanana.

- Salutations. Je reviens.

Il tourna la tête vers moi, révélant à son cou un vaste régime de Nanab, plus fourni que le mien n'avait jamais été.

- Grand frère? Toi ici? Après la scène que tu nous a fait en partant? J'aimerais bien voir cela.

- Non seulement tu vas voir, mais tu vas également respecter mes conditions. A présent toute la zone qui s'étend du ruisseau aux arbres à Rabuta m'appartient.

- C'est évidemment hors de question. J'ai fait mon nid près du ruisseau.


- Eh bien tu le referas ailleurs!

Ma soeur se joignit à la scène. Tous les deux me faisaient face avec défi.

- Assez rigolé, grand frère. Tu nous a abandonnés pour te livrer à la forêt, et bien restes-y! Renoncer au clan, c'est irréversible.

- Je n'ai pas demandé à faire partie de ce stupide clan, cette manière de fonctionner ne m'a jamais convenue. Par ailleurs, je suis votre aîné, c'est moi qui commande.


- C'est ce que nous verrons.

Bien que le soleil fût au zénith, l'heure était à la tempête. Je sortis mes ailes et les agitai si fort que la déferlante de poussière les renversa tous les deux. Pourtant, dans la prolongation de sa chute, ma sœur prit son envol et me chargea avec férocité, en me lacérant le cou de ses feuilles dorsales. Le temps que je me débatte, mon frère l'avait rejointe, et enfonçait ses grosses pattes dans ma poitrine. Je me retrouvai immobilisé à terre, à la merci de mes congénères.

Alors ce fut l'humiliation ultime. Ils précipitèrent tous les deux leur gueule sur ma gorge, et arrachèrent les beaux fruits que j'avais mis des mois à y faire pousser, avant de les manger sans autre forme de procès. La douleur n'était pas immense, mais je crus mourir de honte.

- Considère ceci comme un avertissement. La prochaine fois que tu reviens, ce sera tes ailes que nous arracherons.

Ils disparurent, me laissant pour mort.

Le Brindibou, qui avait tout observé du ciel, vint se poser en haut d'une palme à proximité et pencha la tête.

- Eh bah. C'est pas ta journée.


- Va te faire plumer, petite daube, lui fis-je recroquevillé au sol.

***

Après cet incident, la forêt m'accueillit sans m'accueillir. Même Brindibou avait fini par me lâcher la grappe - il fallait dire que la grappe en question était de l'histoire ancienne...
Partout où j'allais, je ne me sentais pas le bienvenu. Aucune espèce ne semblait m'apprécier, ni me redouter. Partout où je posais la patte, j'encombrais autant que l'on m'encombrait en retour. Cela dura ainsi plusieurs journées interminables, pendant lesquelles mon seul refuge était la douceur des quelques baies qu'on daignait me laisser.

Et puis un beau matin, le calme. Pas aussi religieux que celui du jour de tempête, mais les hurlements des primates, volatiles et autres quadrupèdes étaient suffisamment lointains et diffus pour m'offrir une oasis de silence. Cela ne pouvait s'expliquer que par une chose: j'étais sur le territoire d'un prédateur. J'avançai donc avec prudence, prêt à déployer mes ailes et à viser le soleil au moindre signe de danger.

Le "prédateur" en question, lorsque je l'aperçus, ne me provoqua aucun effroi. Je le pris d'abord pour une espèce de type Plante avec sa grosse chevelure verte ridicule, mais l'anxiété s'évapora lorsque je compris qu'il ne s'agissait que d'un homme. La présence d'un humain repoussait systématiquement toute faune dans un large rayon, et s'il en restait souvent pour venir les observer ou leur jouer des tours, la densité de population sauvage était nettement moins élevée. Je n'avais pas peur des humains: ils étaient outillés et malins, mais tellement, tellement minuscules!

Pourtant il s'avéra, chose inédite, que c'était un humain que j'avais déjà rencontré. Je ne m'en aperçus pas immédiatement. Au début ce n'était pour moi qu'un bipède insignifiant qui s'appliquait à ramasser des fruits tombés au sol et à les jeter dans une grosse hotte sur son dos.

- Tiens, c'est toi! me dit-il dans sa langue. Dis-donc, qu'est-ce qui est arrivé à tes fruits depuis la dernière fois?

Que me valait cette familiarité?

- Tu tombes bien, j'ai besoin de toi. Il y a un plant de baies Papaya au dessus-de nous, elles sont presque mûres, mais c'est un peu haut pour moi. Tu pourrais le secouer un peu, s'il te plaît?

Je ne comprenais pas les mots, mais ses manières me disaient quelque chose.

J'y étais. C'était le drôle de bonhomme qui m'avait enivré de baies Nanab un jour de pluie, et qui m'avait forcé à voler pour obtenir la dernière. Un drôle de spécimen, probablement le dernier que je m'attendais à croiser à nouveau.

- IIiiiiiiiiiiiûuuu?


- Secouer. Comme ça, fit-il en mimant le geste avec une branche à sa portée.

Je levai la tête, examinant l'arbre qui nous surplombait. Les fruits qui y pendaient n'étaient pas mes favoris: beaucoup trop acide. Enfin, s'il n'y avait que ça pour lui faire plaisir. Je mordis une branche et l'agitai un peu. Les fruits se décrochèrent et plongèrent vers le sol comme s'il en pleuvait. Le petit humain semblait s'amuser à les rattraper en les faisant atterrir dans sa hotte avant qu'elles ne s'écrasent au sol.

- Génial! Encore!

Je passai à une autre branche, puis une autre, jusqu'à ce que le feuillu soit complètement nu de ses fruits. En quelques minutes à peine, la hotte de l'humain était pleine à ras-bord.

- C'est parfait. Un grand merci. Tiens.

Il déposa au sol trois baies Nanab, puis s'inclina avec respect et passa son chemin.

J'en fus ébahi. Le contact avec cette créature semblait si naturel et cordial! Qu'est-ce qu'il pouvait bien manquer à tous les autres crétins de cette forêt, pour qu'y vivre soit un tel calvaire? Peut-être était-ce sa façon de se positionner en prenant la bonne place, sans déborder sur la mienne.
Il ne me pouvait pas me laisser comme ça. Je le rattrapai en gambadant.

- Trrriiiiiiiiiuuuuu!


Il me considéra, une main sur la hanche, avec un certain étonnement.

- Eh bien. Te voilà bien collant tout à coup. Rappelle-moi de ne jamais nourrir un pokémon sauvage...

- Iiiûuu.

- Tu veux te joindre à moi, c'est ça?

- Iiiiûuuuuuuut.

En vérité, je ne comprenais pas un traître mot de ce qu'il disait. Il plissa les yeux, globalement peu convaincu, avant d'esquisser un sourire en coin.

- Ca faisait longtemps que je n'avais pas parlé à quelque chose qui ressemble à un arbre sans le comprendre. C'est très rafraîchissant.

Une fois encore, je ne captai pas grand chose, et cela n'eût pas l'air de le troubler.

- Si tu viens, il faudra que tu me files quelques coups de main, fit-il en mimant la branche à nouveau.

Tout m'allait, du moment qu'on me maintenait à l'écart de cette jungle hystérique, celle qui hurlait et qui grouillait sans trêve. Je n'avais connue qu'elle, et une brèche s'offrait enfin à moi pour m'en extraire.
Je m'inclinai à mon tour.

- Alors bienvenue, conclut-il en dégainant une petite boule blanche avec un point rouge qu'il posa au sol. Voici le symbole de notre collaboration. C'est aussi un lieu de repli. Tu n'es pas obligé d'y entrer, avec moi tu es libre de te promener où bon te semble.

Je ne savais pas à quoi je m'engageais en le rejoignant, mais j'étais sûr d'une chose: ce petit bipède et moi-même avions en commun le goût de la liberté. Et peu importe nos caractères respectifs, il nous serait aisé de respecter celle de l'autre sans sombrer dans une dépendance malsaine, le piège des communautés que je redoutais par dessus tout. Nous resterions seuls, dignes, mais dans une dynamique commune. J'étais prêt à signer.

Je penchai donc le cou vers la sphère... que je pris finalement pour une baie. Je la mordillai un peu. Ce n'était pas la friandise du siècle.

- Allons bon... il y a encore un peu de boulot.

FIN
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