-40%
Le deal à ne pas rater :
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 pièces (induction, ...
59.99 € 99.99 €
Voir le deal

Partagez
Sarya des Lances EmptySarya des Lances EmptySarya des Lances EmptySarya des Lances EmptySarya des Lances EmptySarya des Lances EmptySarya des Lances EmptySarya des Lances EmptySarya des Lances Empty
 Sarya des Lances
Invité
Anonymous

Invité




Message Sujet: Sarya des Lances   Sarya des Lances EmptyJeu 10 Oct 2019 - 10:12

SARYA DES LANCES

«Viens là que je me fasse un tapis avec ta peau.»

INFOS

Nom : (des) Lances
Prénom : Sarya
Surnom : Sa mère l’appelle « ma loutre », les adultes de son village « morveuse » et elle fut un temps connu sous le pseudonyme de « Comète » dans les villages du Nord.
Genre : Féminin
Âge et date de naissance : 17 ans, 28 Janvier 202
Royaume : Elle est née à Sakai. Ses parents et ses frères habitent dans les Villages du Nord, mais sa grand-mère est à Enogen. Quant à Sarya, elle a quitté son village il y a peu de temps pour voyager.
Métier / Occupation : Bergère en vadrouille.
POKÉMON

Veuillez barrer le choix ne vous convenant pas parmi :
- Je désire qu'on me propose un choix de trois Pokémon
- J'aimerais qu'on lance le dé chromatique

- J'ai choisi mon Pokémon de départ et le voici

Sarya des Lances 172
SYO | Pichu ♂
Foufou - Statik

Description : Syo est un Pichu extrêmement jeune, un an, peut-être deux. Comment a-t-il fait pour se perdre aussi au nord de son habitat naturel est un mystère pour Sarya, mais ceci, ses grands yeux chocolat ainsi que sa personnalité joyeuse, fofolle et terriblement attachante sont autant de points communs avec son meilleur ami, décédé deux ans plus tôt. Aussi, ce n’est pas étonnant qu’elle se soit très vite attachée au Pokémon… et qu’elle l’ait nommé comme ce fameux ami.
Le Pichu ne la connait que depuis un mois, mais il paraît décidé à la suivre jusqu’au bout du monde. Quelques-uns pensent que c’est parce que Sarya l’a recueilli alors qu’il allait mourir de froid, mais d’autres se demandent s’il n’y a pas une histoire de réincarnation derrière tout ça. Joyeux, farceur, un peu maladroit, très protecteur malgré sa petite taille et plein de bonne volonté, rien ne semble arrêter ce mini-soleil ambulant. Équipée de sa fidèle besace miniature, le Pichu ne tient pas en place, et il n’est pas rare de le voir imiter les postures de sa dresseuse…

DESCRIPTION PHYSIQUE

Cheveux : Noirs, aux reflets bleutés en particulier lorsqu’il y a de la lumière. Lâchés, ils tombent au milieu de son dos en faibles ondulations. Elle n’en prend pas particulièrement soin, pour ne pas dire qu’elle les maltraite : c’est  douloureux de la regarder se coiffer, tant elle se montre brutale avec eux. Ils fourchent aux pointes. Elle les garde attachés en une haute queue de Ponyta serrée la majorité du temps, alors pourquoi s’en soucier ?

Yeux : D’un bleu nocturne, ils sont toujours sur le qui-vive. Il y brille de temps à autre un éclat sauvage et indomptable, surtout quand une idée dangereuse pointe le bout de son nez. Observez-les lorsque le frisson de l’adrénaline la parcourt et restez-en bouche bée, car c’est la Vie à l’état pur qui y brûle.

Peau : Pâle, elle est très sensible aux coups de soleil. La vie paysanne du nord de Sakai n’a pas aidé à la ménager. Elle est plutôt sèche, en particulier sur les jambes. On pourrait mentionner l’état déplorable de ses pieds obtenu au long des années à marcher pieds nus dans tous les endroits possibles et imaginables (crottes de Chevroum comprises). Talon d’Achille, elle ne connait pas, Sarya est capable de marcher sur des champs de gravier sans sourciller. Ses mains ne sont guère dans un meilleur état : ongles rongés ou cassés, doigts écorchés, les journées à grimper sur les parois rocheuses des Pics de Sakai se ressentent. Pour compléter le tableau, quelques grains de beauté se cachent à de rares endroits : un solitaire sur la cheville gauche et une constellation au niveau de la clavicule.

Silhouette : 1m72, pour 61kg. Sarya est une grande fille, élancée et fine, qui, à force de courir, sauter et grimper partout durant son enfance, s’est vue dotée d’une musculature équilibrée. Elle est taillée pour l’agilité et l’endurance plutôt que sur la force brute. Ce qui saute aux yeux, c’est son pas rapide et aérien, comme une escalade permanente du monde qui l’entoure : sitôt sur un appui, déjà bondissant sur le suivant, le tout sur une trajectoire calculée au millimètre pour éviter tout désagrément.

Particularités : Sarya est une adepte des vêtements confortables qui permettent une grande liberté de mouvement, sans aucun risque de trébucher ou de coincer un morceau de tissu quelque part. Quand elle ne vadrouille pas pieds nus, on la voit chaussée de hautes bottes (et un poignard se cache probablement dans l’une d’entre elles, et un deuxième ayant appartenu à son meilleur ami dans un autre pli de ses vêtements). De plus, depuis maintenant deux ans, elle porte de fins gants noirs en quasi-permanence, ne les quittant que quand elle se sent en sécurité.

PERSONNALITÉ

Caractère : Sarya est une Sakaienne pure souche. Pire que ça, c’est une Sakaienne d’un village paumé au fin fond du Nord, qui flirte avec les montagnes. Autrement dit, prenez vos stéréotypes dans un grand bol et amplifiez-les, ça vous donnera une bonne idée de la demoiselle.

En effet, Sarya ne prendra pas de pincettes avec vous et vous dira les choses sans détour. Chez elle, cette honnêteté est une qualité, mais elle a souvent tendance à lui attirer des ennuis… Puisque plus encore que franche, elle est moqueuse. La provocation coule dans ses veines, au même titre que le sarcasme habite sa langue. Elle n’hésitera pas à ajouter une remarque cinglante de son crû pour pimenter ce qu’elle pense de vous. Même proche d’elle, vous n’échapperez pas à ses taquineries. Heureusement, le tout s’allie avec une forte capacité d’auto-dérision et un humour certes piquant, mais vif comme le vent de Sakai.

Son assurance et sa confiance en elle flirtent souvent avec l’arrogance… et peut-être qu’il y a un peu de ça dans cette façon d’affirmer pouvoir se débrouiller seule et cette manie de refuser de l’aide extérieure. Sarya déclare souvent contrôler la situation, et à voir comment elle « gère » parfois ses aventures (c’est-à-dire, en improvisant), on pourrait penser qu’elle se croit immortelle. Au vu de sa jeunesse, c’est probablement le cas !

Notons également que sa superstition, ses croyances et son lien avec les légendes et les traditions de son peuple, plus que des mythes et des contes, sont pour elle la vérité incarnée. N’essayez pas de la convaincre du contraire, non seulement vous échouerez, mais en plus, elle réussira à vous persuader que c’est vous qui êtes dans le tort.

Froideur et méfiance envers les étrangers -Pokémon exceptés- forment son quotidien. Apprivoiser Sarya est une question de temps, de respect et de distance physique. Distance physique en particulier : respectez son  espace vital et elle vous en sera reconnaissante, car elle ne supporte plus le contact physique, d’autant plus s’il est à même la peau.
Mais si vous réussissez à attirer son attention, à la garder et à la transformer en quelque chose de solide, vous obtiendrez la camarade la plus loyale et à l’écoute qui soit, capable de tout faire pour vous aider et vous protéger en cas de besoin (même si elle n’irait jamais jusqu’à partager ses fraises avec vous). N’essayez même pas de rembourser d’éventuelles « dettes » que vous auriez à son égard, pour elle, il n’y a rien de plus naturel. Inversement, Sarya tient à rembourser le moindre service qu’on lui rende, que vous le vouliez ou non. Sens de l’honneur aigu ou tête de pioche, les avis divergent, alors gare à ses promesses ! Elle fera toujours en sorte de les respecter.

Enfin, un autre aspect important de sa personnalité est brûlant. Sarya brûle de l’envie de vivre. Elle ne refusera jamais une aventure et ne reculera jamais devant le danger. Au contraire, elle plonge dedans la tête la première. Ce qui se marie parfaitement avec son côté bagarreur. Elle part en effet au quart de tour et n’hésite pas à rechercher une bonne petite bagarre ou distraction quand elle s’ennuie, et elle s’ennuie vite. Elle canalise souvent cette envie en rendant la justice elle-même, car autant dépenser son énergie pour une bonne cause, le mot « bonne » étant ici tout relatif et souvent égocentré. Couplé à son obstination sans égale, cela fait parfois des ravages.

PS : Elle a le sommeil très léger.

Objectif(s) : La première chose qui lui vient en tête lorsqu’on lui demande ce qu’elle vise, c’est vivre. Hurler à la lune avec les Lougaroc qui peuplent les Pics de Sakai, grimper au plus haut des arbres de Mido, voir l’océan infini, courir jusqu’à manquer de souffle, se fourrer dans les ennuis, frôler la mort une ou deux fois, suivre le vent. Sarya est en quête de vie, ce qui pour elle rime avec « sensations fortes ».  Et si « danger de mort » l’accompagne, c’est d’autant mieux. En tant que camée de l’adrénaline, elle cherche à tout voir, tout sentir et tout goûter le plus vite possible. Car il est hors de question qu’elle meure avec le cœur battant à moins de cent-vingt pulsations par minute.
La deuxième chose, plus concrète, consisterait à trouver le fils d’ordure qui a tué son meilleur ami. Qu’il soit maître du mal ou ivrogne stupide, si un jour elle le retrouve, elle lui fait la peau et s’en fera un tapis
Craintes : Les petits espaces, les situations où elle a du mal à se mouvoir lui donnent des sueurs froides. Pour cette raison, vous ne la trouverez que rarement dans une grotte ou des lieux bondés. Tout endroit trop restreint et sans au moins trois portes de sorties lui donnent une envie de s’enfuir à toute jambes.
Les araignées. Mimigal, Statitik et compagnie la font hurler et il est plus que probable que la réaction s’apparente à « secouer une arme dans tous les sens jusqu’à ce que l’araignée soit morte ou ait disparue ».
Le contact physique. Ce n’est pas une question de mauvais traitements, mais une question d’attachement. Pour elle, le toucher est magique, presque sacré ; lorsque deux peaux se touchent, il se crée un lien, positif ou négatif. Si le deuxième cas ne la dérange pas, le premier lui est devenu très difficile depuis la mort de Syo, qui l’a énormément affectée. Depuis, pour se prémunir des contacts trop directs, elle porte des gants et des vêtements couvrants et même avec ça, il n’est pas rare de la voir s’écarter, retenir/dévier une main amicale, voire administrer une petite claque pour éviter qu’on ne l’approche trop.


HORS JEU

PUF/Surnom : Sur d’autres sites, je suis connue sous le pseudo de Maliyagi, aka Mali ou Magi.
Âge : 20 ans
Comment avez-vous connu le forum ? : Ben, j’ai rencontré Laurel cette année, nous partageons la même promo, notre goût pour Pokémon et elle m’a littéralement embrigadée. *elle m'a dit que j'aurais des cookies*
Code du règlement : Ignis l'a brûlé !
Personnage sur l'avatar : Yukino Yukinoshita, de Oregairu
Autre : J’écris depuis plusieurs années, mais c’est la première fois que je tente l’expérience RP. C’est donc un challenge pour moi, et je risque d’être paumée aussi alors vwala ;;
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous

Invité




Message Sujet: Re: Sarya des Lances   Sarya des Lances EmptyJeu 10 Oct 2019 - 10:12


HISTOIRE


Les Origines : la famille des Lances

La lignée des Lances est connue à Ekoe pour être l’une des plus vieilles familles du continent. Installée à Sakai, Enogen, depuis toujours, elle a donné naissance à de nombreuses personnalités majoritairement féminines, qui ont occupé un nombre de postes divers et prestigieux. La famille est également connue pour son matriarcat strict, aux limites du surnaturel. C’est au moins autant par sa renommée que par les rumeurs étranges qui courent à son sujet que la lignée est connue. L’histoire la plus racontée touche à cette fameuse règle du matriarcat.
Seules les filles aînées touchent l’héritage, ou du moins presque tout. Et c’est fort pratique, puisque l’enfant premier-né chez les Lances a toujours été une fille, aussi loin qu’on puisse remonter dans les documents officiels. L’autre particularité, c’est que si d’autres enfants doivent voir le jour après l’héritière, ils naissent automatiquement garçons. Bénédiction ou malédiction, les rumeurs vont bon train dans le pays et nul n’a jamais réussi à trancher.
Autour de cette légende principale courent également des bruits tout aussi mystiques, mêlant Dieux et coïncidences effrayantes… Ceux qui ne connaissent pas la famille des Lances de par son prestige ont au moins entendu parler des mystères qui l’entourent. Nul ne sait si les rumeurs disent vraies. Pas même les membres de la famille eux-mêmes.

La lignée a toujours vécu dans une splendide demeure à Enogen, cité principale de Sakai. Tout du moins, c’était vrai jusqu’à l’avant-dernière génération. Sélène des Lances se disputa avec sa mère, Eris des Lances, toujours en vie à l’heure actuelle, pour une histoire d’amour. En effet, Sélène avait rencontré un berger de passage à Enogen, en était tombée amoureuse et refusait de trouver un prétendant « de son rang ». Sélène, sans demander l’avis d’Eris, s’enfuit alors avec son âme sœur vers les Villages du Nord pour élever des Chevroum et des Cabriolaine avec lui.

C’est au milieu des paysans et des Chevroum que naquit Sarya, très loin du fardeau que peut représenter le nom qu’elle porte. Si sa mère a tardé à la mettre au courant, ça n’a pas eu l’air de perturber la jeune Sarya qui s’est alors jurée de croiser le moins possible sa grand-mère, ce qui n’arrivera que deux fois en dix-sept ans. Deux ne venant jamais sans trois, elle redoute le moment où aura lieu la prochaine rencontre. Si élever des Cabriolaine ne fait pas partie de ses projets de vie future, cela n’a pas empêché Sarya de se développer au rythme du soleil, du vent du Nord et des heures d’escalade sur les Pics de Sakai en compagnie de Syo, son seul et meilleur ami depuis l’enfance. Son héritage ? Très peu pour elle. La vie de cour ? Encore moins. Les rumeurs sur sa famille ? Ok, c’est bizarre et elle les garde dans un coin de sa tête, en attendant le jour où elle les verra se réaliser. Pourquoi se préoccuper de ses ancêtres quand on vit si loin d’eux et de leur univers, après tout ?

Sarya aurait pu vivre sa vie entière de cette façon. Se lever avant le soleil, escalader les montagnes, courir après les Chevroum, hurler avec les Lougaroc à la nuit tombante et faire les quatre cents coups avec Syo, jusqu’à ce mort s’ensuive. Peut-être qu’au bout d’un moment, lassée de la vie de village, elle aurait quitté Sakai pour explorer le vaste monde avec Syo. Traverser le Lac Noctali, se perdre dans la forêt de Mido, grimper sur les parois du canyon de Ran, et pourquoi pas narguer la Mort elle-même d’un pied-de-nez moqueur?

Elle aurait pu.

S’il n’y avait pas eu cette ombre sous la lune pour tout gâcher.

Coucher de Soleil

Si vous avez vécu dans les Villages du Nord, vous avez forcément entendu parler de Foudre et Comète. Peut-être même que vous connaissez qui se cachent derrière ces pseudos ridicules : rien de moins que deux garnements qui chahutent dans les villages, Syo et Sarya. Le premier est la Foudre ; Comète est la seconde. Fauteurs de troubles ou justiciers foireux, difficile à dire. Tantôt ils vous jouent des tours, tantôt ils vous aident. Cela peut aller du lancer de crottin dans les fenêtres à l’escorte dans les Pics de Sakai. Peu importe le camp dans lequel ils jouent, car ils sont doués dans toutes les taches qu’ils se donnent.
Foudre et Comète commencèrent leurs exploits à l’âge de neuf ans, pour les arrêter subitement à l’âge de quinze.
Plus particulièrement, ils s’arrêtèrent une nuit d’été splendide, où la lune éclairait les collines d’une lueur nacrée.


Le village dormait. Pas une lumière ne filtrait à travers les maisons, pas une ombre ne bougeait. Seul le bruissement du vent et les échos lointains d’un Lougaroc venaient troubler la quiétude de la nuit. Ou presque. Deux adolescents se faufilaient dans les rues en étouffant leurs ricanements. Une fille, accompagnée d’un garçon sculpté tout en os et en muscles noueux, filaient de maisons en maisons .

—Arrête de rire, on va les réveiller, siffla la fille en donnant un coup dans l’épaule de son ami.
—Aïe ! Mais me frappe pas, c’est pas mieux !

Nouveau gloussement, et nouveau coup. Cette fois, le garçon l’évita et foudroya sa camarade de ses yeux marron. L’adolescente ne put retenir un sourire moqueur :

—Syo ?
—Sarya ? grommela-t-il.
—Tu es aussi intimidant qu’un Sorbébé en colère.
—C’est pas vrai ! lâcha-t-il entre ses dents pour limiter le bruit.
—Si.
—Non.
—Si.
—J’te déteste.

Sarya lui tira la langue, dépassa la dernière maison du village et une fois la voie libre de tout bâtiment, s’élança dans les collines. Syo marmonna une insulte à son intention, mais lui emboîta le pas. Ils ne s’arrêtèrent qu’une fois toute trace d’habitation envolée. Perchés au sommet d’une colline, ils contemplaient le paysage alentour, si paisible et si grand.

—J’aimerais tellement partir, soupira Sarya.

Combien de fois elle le lui avait dit ? Je veux partir. Dès que je serais majeure, je partirais. Si j’avais un Pokémon, Maman me laisserait partir.  Toujours la même rengaine, le même objectif. Élever les Chevroum toute sa vie, très peu pour elle. Sans oublier les paysages, toujours les mêmes. Villages nichés au creux des collines, montagnes à l’horizon et ne parlons pas des couleurs. Gris rocher, gris nuage, gris venteux. Du blanc à s’en décoller la rétine l’hiver, parfois quelques sapins si on savait où chercher. Où était le bleu de la mer, le bleu de la rivière et le bleu du désert ? Le vert de Mido, sombre et mystérieux, et le vert de Kuni, pétillant de vie ? De quelles couleurs se parait Ran sous le feu du soleil ?

En réalité, elle pourrait partir maintenant. Tout de suite. Qu’est-ce qui la retenait, au juste ? Certainement pas l’affaire familiale. Elle avait deux frères, ça en ferait au moins un pour reprendre l’élevage plus tard.

—Tu me laisserais t’accompagner, ou ma Dame, la Lune de mes nuits serait gênée de la présence d’un boulet comme ma pauvre personne ? lui demanda Syo sur un ton amusé, mais tendu.

Sarya lui décocha un coup d’œil incrédule. C’était la première fois qu’il lui proposait de partir ensemble. Il ne l’avait jamais fait, et elle ne lui avait jamais demandé non plus. Pour elle, la réponse était évidente. Tout comme la Lune allait de pair avec le Soleil, il ne pouvait y avoir de Sarya sans Syo. Pourtant, il évitait soigneusement son regard, les lèvres serrées, comme s’il craignait son jugement.

—Mais que ferais-je sans mon inséparable acolyte, le Soleil de mes jours ? s’amusa-t-elle en esquissant une courbette moqueuse. Bien sûr que tu peux venir, idiot. Je n’envisageai pas de partir sans toi.
—C’est vrai ?!

L’envie de l’étrangler dut se lire sur le visage de Sarya, car Syo reprit immédiatement la parole :

—Oh ben, super alors ! On part quand ?
—Maintenant ?
—Comme ça, sans affaires, sans nourriture, sans prévenir personne ?
—Et pourquoi pas ? T’as peur ? le provoqua-t-elle d’un haussement de sourcil.
—C’est que ça me parait précipité. Même pour moi.
—Les décisions précipitées sont les meilleures, lui assura l’adolescente avec un sourire en coin.
—Jusque-là, ça nous a toujours réussi, mais je crois que ma mère ne survivra pas à une blague de ce genre, rigola Syo. Elle a déjà failli faire une attaque le jour où on a disparu pendant une journée entière dans les Pics, alors là, c’est la tombe assurée !
—C’était pas la fois où il y a eu un effondrement ?
—Et la fois où tu t’es complètement trompée de côté quand t’as essayé de nous faire rentrer par un autre chemin, oui.

Sarya fronça les sourcils en essayant de se souvenir. Non, ça ne lui disait…
Ah si. Si, en effet, maintenant qu’elle le disait, elle les avait peut-être menés sur le mauvais chemin. Sarya ouvrit la bouche avec l’intention de dire qu’elle en avait fait exprès, mais Syo la devança :

—Et ne me dis pas que c’était volontaire, on sait tous les deux que c’est faux !

Sarya referma la bouche, contrariée, ce qui déclencha un fou rire chez Syo. Quand il remarqua son air courroucé, il détala à toutes jambes en glapissant.

—Je vais te faire ravaler ces paroles, Soleil de mes jours ou pas ! s’écria-t-elle en agitant le poing.

Sarya se lança à sa poursuite, descendant la colline à toute vitesse. Beaucoup trop vite. Incapable de contrôler leur trajectoire ou leurs jambes, ils tombèrent au sol dans un maelström de cris et de roulades erratiques. Ils s’arrêtèrent au bas de la colline, essoufflés à force de rire, la plupart des os douloureux, mais profondément heureux. Pour l’achever, Sarya rampa jusqu’à Syo avant de littéralement lui passer dessus, sans oublier de lui enfoncer ses coudes dans les côtes. Le garçon protesta, grimaça mais fut incapable de se défendre et dut attendre qu’elle ait traversé son corps meurtri.

—Tu veux m’achever ou quoi ? croassa-t-il.
—Ouais.
—Ben t’as réussi.

Nouveaux ricanements. Sarya s’étala en Stari dans l’herbe fraîche avec un soupir d’aise. Elle était sur le point de fermer les yeux quand Syo reprit la parole :

—Hé, y’a quelqu’un là-bas.

Sarya sursauta et se tourna dans la direction que pointait son ami. Au sommet d’une colline à l’opposé du village, il y avait effectivement quelqu’un. Impossible de distinguer quoi que ce soit d’autre à cause de la distance et de l’éclat de la lune. Ce n’était rien d’autre qu’une ombre à forme humaine.

—Tu crois que c’est un voyageur perdu ? demanda Syo.
—Je ne sais pas. Il se dirige vers nous ?
—Non, j’ai pas l’impression qu’il bouge.

Le duo se remit debout et contemplèrent un long moment l’étrange silhouette humaine qui veillait, immobile, au sommet de son piédestal naturel. Un coup de vent sifflant leur donna des frissons dans le dos. La cape, ou le manteau, de l’individu se souleva sous la brise soudaine, mais il n’en bougea pas plus.

—Tu crois qu’il nous regarde ? s’inquiéta Syo, incapable de détourner les yeux.
—J’en sais rien, mais j’aime pas l’idée qu’il nous prenne de haut, bougonna Sarya. Allez, on se taille, on va s’amuser ailleurs.
—Mais, et s’il est perdu et qu’il a besoin d’aide ? insista le garçon.
—Ben il a qu’à crier.

Sarya n’attendit pas son accord pour commencer à monter la colline, direction chez elle et loin de ce type carrément louche. Au sommet de la butte, un son indescriptible l’arrêta. Mi-sifflement, mi-rugissement, c’aurait pu être le cri de n’importe quel Pokémon assez grand. Le flash rapide qui le suivit la força à se retourner pour voir ce qu’il se passait. Elle ne vit rien d’autre que Syo se jeter sur elle en hurlant :

—Attention !

Le garçon la percuta de plein fouet. Repoussée par l’impact, le dos de Sarya heurta le sol et sa tête suivit. Le monde tourbillonna, emportée dans une spirale d’étoiles et de trous noirs. Des taches flottaient dans son champ de vision, mais Sarya les ignora. En titubant, elle se releva et tourna la tête dans tous les sens, en quête de son acolyte.

—Syo ! cria-t-elle. Ça va ? Qu’est-ce qu’il se passe ?!
—J’crois… Il m’a touché… baragouina-t-il.

Coup d’œil vers la silhouette noire, pile au moment où cette dernière abaissait un bras dans leur direction. Le sang de Sarya ne fit qu’un tour ; elle empoigna Syo, le releva sans ménagement et en le traînant avec elle, courut se mettre à l’abri sur l’autre versant de la colline. Le souffle de l’attaque souleva ses cheveux et lui frôla le haut du crâne. Le rugissement retentit de nouveau, si puissant qu’il se répercuta dans ses os. Sarya ne chercha pas à deviner quel était le Pokémon qui les attaquait et s’enfuit vers le village à toutes jambes, la poitrine douloureuse. Syo tenait à peine debout et s’affaissait toujours plus sur elle à chaque enjambée. Sarya le sentait s’engourdir et avec horreur, réalisa qu’elle le soutenait avec un bras de plus en plus poisseux. L’air avait le goût du sang.

—Syo, par tous les Dieux, dis-moi que tu n’as rien, glapit-elle. Syo ? Syo, réponds-moi !

Elle franchit la frontière du village et comme si c’était le signe qu’elle était en sécurité, elle s’effondra à genoux. Un coup d’œil en arrière lui assura que personne ne l’avait suivie. Syo glissa sous son bras et elle le retint juste avant qu’il ne se cogne par terre.

À l’aide ! hurla-t-elle. Oh Dieux, Syo, non, dis-moi que ça va, Syo, je t’en supplie, à l’aide !

Sarya tremblait de tous ses membres, la vue brouillée par ce qui ressemblait à des larmes. Elle ne voyait pas la blessure, mais le dos de Syo l’effrayait déjà assez. Il y avait tant de rouge, ça collait sous ses doigts, ça puait le sang et ça coulait, ça coulait, oh mes Dieux, ça coulait…
Des lanternes s’allumèrent, les ombres s’agitèrent. Elle devinait plus qu’elle n’entendait les villageois s’agiter, arrachés à leur sommeil. Seul Syo comptait. À l’aide ! Seul Syo comptait. À l’aide ! Sarya se figea en entendant un filet de voix, sa voix.

—Est-ce que… tu…

Le temps entre chaque mot s’éternisait et Sarya craignait qu’il ne reprenne jamais. Les paupières de Syo se soulevèrent lentement, dévoilant ses yeux chocolat fatigués. Ses lèvres s’entrouvrirent, aspirèrent une minuscule gorgée d’air et il réussit à expirer le dernier mot de sa phase :

—Blessée ?
—Non, hoqueta-t-elle, et il poussa un faible soupir de soulagement. Je n’ai rien. Tu as tout pris à ma place, je suis désolée, Syo, c’est ma faute, je- Syo ? Syo ?!

Pas de réponse.

Sa respiration, son cœur, le monde.
Tout s’arrêta.

Son soleil venait de s’éteindre.

Lever de Soleil

Deux ans.

Sarya avait l’impression que c’était hier.

C’était sa faute. Entièrement, complètement, de sa faute. Peu importait ce qu’on avait pu lui dire. C’était sa faute. De rage, elle balança un caillou. Il décrivit une courbe parfaite avant de s’écraser à quelques mètres d’un Chevroum qui bondit sur le côté, apeuré. Sarya retint un hurlement de rage. Elle détestait y penser, mais ça lui arrivait toujours quand elle n’avait rien à faire, comme maintenant.
C’était elle qui avait eu l’idée de sortir cette nuit-là. Elle avait même été le réveiller en personne parce que cet abruti n’avait pas trouvé mieux que de s’endormir avant l’heure du rendez-vous.

Et ce type, quel qu’il soit, il n’en avait pas après lui, mais après elle.

Personne n’aurait pris la peine de tuer un gosse des villages du Nord dont personne ne connaissait l’existence à part ses voisins.

Aucun villageois n’avait jamais émis la moindre remarque à ce sujet, mais ça se voyait. Ça se voyait dans les regards en douce qu’on lui accordait, ça se voyait dans les messages qui circulaient entre Enogen et sa maison, ça s’entendait dans les murmures que les autres s’échangeaient quand ils croyaient qu’elle n’entendait pas.

« C’était un assassin. Pas juste un brigand. On l’a payé pour ça. Pour que ce soit aussi rapide, ça a forcément été payé. »
« C’est la fille qu’on visait. »
« La fille des Lances. L’héritière. »
« En général, les héritières, on les enlève pour demander de l’argent, on les tue pas ! »
« Bah qui sait, c’était peut-être le plan, à la base. »
« Ou alors, c’était un barjot qui s’était lancé un pari idiot. »

Elle s’en foutait, de toute façon. Syo était mort à sa place cette nuit-là. C’était elle qui aurait dû y passer. Rien ne pourrait la faire changer d’avis. Sa mère l’avait bien compris et avait cessé de lui trouver des excuses. Mais elle la couvait bien plus qu’avant et lui interdisait tant de choses. Ne t’éloigne pas du village. Rentre avant la nuit. Méfie-toi des autres. Au cas où le type venait finir le boulot.

Le ou la, d’ailleurs. Impossible de le dire.
De toute façon, il n’était jamais revenu, lui et son Pokémon de malheur.

Assise sur son rocher, elle surplombait le pâturage escarpé des Chevroum et les surveillaient. Les éboulements étaient courants dans cette saison, à cause du froid croissant. Ennuyant, mais ça lui donnait de quoi s’occuper. Tout ce qu’elle faisait depuis deux ans l’ennuyait, de toute façon. Et puis, elle refusait de se rendre avec ses frères dans les collines. On ne savait jamais. Et puis, ça ne serait pas pareil.

Un mouvement anormal au loin lui fit plisser les yeux. Quelque chose se déplaçait en zigzag dans le lointain, comme une drôle de tache jaune. C’était minuscule, lent et surtout, titubant. Pas un danger, mais un truc bizarre. Piquée par la curiosité, Sarya se releva, sautilla pour réveiller ses jambes engourdies et descendit du rocher en quelques secondes. À force d’y grimper, elle en connaissait les moindres aspérités par cœur. Elle pourrait l’escalader dans tous les sens les yeux fermés.
Elle touchait à peine le sol qu’elle courait déjà vers le bidule jaune, faisant lever la tête à quelques Pokémon sur son passage.

—Mais c’est quoi ce truc ? lâcha-t-elle en ralentissant.

Un corps minuscule tout jaune, une paire d’oreilles triangulaires bordées de noir et des bajoues rose. Sarya n’avait jamais vu de Pokémon comme celui-là avant. La petite bête leva une tête épuisée vers elle. Le cœur de l’adolescente eut un raté devant ses yeux d’un brun profond.

Il a les yeux de Syo.

—Pi… Chu…

Et il s’effondra pour ne donner qu’une boule jaune tremblotante. Froid, fatigue, peur, peut-être les trois à la fois. Sarya s’empressa de le récupérer avec autant de douceur que possible et s’élança vers sa maison, effrayée à l’idée de voir la petite chose mourir de froid.

—Tiens bon, boulette, tout va bien se passer ! murmura-t-elle au Pokémon, qui se recroquevilla dans ses bras.



—C’est un Pichu, lui affirma Hal, son petit frère, un livre sur les genoux. Ce sont des bébés Pokémon.

Et ils vivent dans les plaines de Kuni, normalement. Je me demande bien ce que celui-là fabrique dans le coin. C’est à l’autre bout du monde, pour lui.

—Un bébé ?

Sarya quitta un instant des yeux le Pichu endormi sous un tas de couvertures moelleuse, non loin du feu crépitant de la cheminée, pour se pencher par-dessus l’épaule d’Hal. Elle ne lut que ce qu’il venait de lui annoncer.

—Ouais, un bébé. Et celui-là, ça doit être un bébé de chez bébé. Il a quoi, un an à tout casser ? Allez, deux grand max, et encore. D’ici à dire qu’il a passé toute sa vie à marcher pour se rendre jusqu’ici, y’a qu’un pas.
—Pourquoi un Pichu s’amuserait à venir jusqu’ici ? rétorqua Sarya. Surtout aussi jeune !
—Je m’y connais pas plus en psychologie des Pichu que toi, hein, se défendit le garçon. P’têtre qu’il a pas eu le choix.

Sarya reprit sa contemplation du Pichu endormi, pensive.


Le Pichu reprit du poil de la bête au bout de quelques jours. Dévorer des baies, dormir lové dans les couvertures et se faire dorloter par les cinq membres de la famille des Lances rendit sa guérison facile. Il avait juste besoin de repos, vu qu’il ne souffrait d’aucune maladie.
Sarya, perdue dans ses pensées, se dirigeait vers son rocher habituel pour commencer sa surveillance du jour.

—Pi-ii !

Le cri, tout craintif et timide, la força à se retourner. Le Pichu trottinait vers elle, ses petits bras moulinant dans les airs. Sa façon de se dandiner, tout pressé qu’il était, lui arracha un éclat de rire. Le Pichu s’arrêta face à elle, leva sa tête et lui adressa un regard ravi à la limite de l’ébahissement.

—Qu’est-ce que tu me veux, la boulette ?
—Pichu !
—Tu m’en diras tant. Fais gaffe où tu mets les pieds si tu vas te balader, c’est plein de crottes et de cailloux dans le coin.
—Pi !

Sarya leva les yeux au ciel, sans pouvoir s’empêcher de sourire face à la joie du Pokémon. Elle reprit son chemin sans plus tarder. Cinq grandes enjambées plus tard, le Pichu l’appelait de nouveau :

—Pi-ii !

L’adolescente soupira, se stoppa et jeta un regard en arrière. Le Pokémon se dépêchait de nouveau avec sa démarche ridicule, bien décidé à la rattraper. Une fois à sa hauteur, il lui adressa un nouvel air béat de ravissement.

—Tu comptes me coller toute la journée, en fait ?
—Pi !
—Je prends ça comme un oui. Essaie de me suivre, alors.

Puis elle repartit. Cette fois, elle ne s’arrêta pas quand il l’appela une nouvelle fois et escalada son rocher préféré. Le Pokémon cria encore une fois son « Pi-ii » désespéré alors qu’elle s’installait tranquillement au sommet, puis il se tut. Au bout de quelques minutes, Sarya en déduisit qu’il avait abandonné la partie.
Quinze minutes plus tard, des couinements plaintifs attirèrent son attention et elle se pencha vers le bas de son perchoir.

—Non mais je rêve !

La boulette jaune, non contente d’avoir entamé l’escalade périlleuse du rocher, arrivait presque au bout. Mais il paraissait à bout de forces. En le voyant vaciller, Sarya l’attrapa par la peau du cou et le mit en sécurité. À bout de souffle, le Pichu essaya de se lever, pour finalement se laisser tomber sur son arrière-train.

—Hé, la boulette, t’aurais pu te rompre le cou, j’espère que t’es conscient de ça ? s’agaça-t-elle en le voyant si détendu.
—Pichu !

La boule jaune sur pattes leva ses bras en l’air pour célébrer son exploit. Sarya secoua la tête.

—Qu’ai-je fait aux Dieux pour inspirer la sympathie des boulets, soupira-t-elle.

Elle souffla encore une fois pour la forme et enfouit son visage dans ses mains. Yeux chocolat, joie débile et pari insensé. Plus elle le côtoyait et plus le Pokémon ressemblait à Syo. Encore une chose qu’elle devrait taire avant qu’on ne l’accuse de ressasser le passé, vivre dans ses souvenirs, s’accrocher à un mort et toutes les fadaises habituelles. Syo était son meilleur ami et on l’avait assassiné, au nom des-

Un contact frêle et doux sur sa cuisse interrompit ses pensées et par réflexe, elle éloigna sa jambe du toucher imprévu. Le Pichu, loin de s’en offenser, pencha la tête sur le côté.

—Pii ? s’inquiéta-t-il.
—Désolée, réflexe. Je suis pas très câlin et tout le bazar.

Ce dernier parut comprendre et s’assit simplement à côté d’elle sans plus rien dire. Les heures s’écoulèrent ainsi. Sans un mot, sans une plainte, sans un signe d’impatience, le Pichu surveilla les pâturages avec elle toute la journée, jusqu’à ce que le ciel bleu vire à l’ambre et l’orange.

—T’es vraiment une drôle de boulette, toi.

Un drôle d’éclat brillait dans les yeux du Pichu, et ce n’était pas seulement dû au reflet du soleil couchant.

Mais je suis ta boulette, semblait-il lui dire. J’ai toujours été ta boulette.

Sarya grommela quelque chose d’inintelligible et détourna le regard. Elle ne devait pas y penser. Ce serait se faire du mal pour rien, se prendre la tête pour des broutilles, se torturer sans jamais pouvoir en être sûre.

—Allez, on se taille. Il va commencer à cailler.

Sarya prit appui sur ses prises habituelles, prête à descendre à toute berzingue comme toujours, mais un appel de détresse du Pichu la retint. Déjà en équilibre sur la paroi rocheuse, elle releva la tête et croisa le regard apeuré du Pokémon.

—Ah bah c’est maintenant que tu te rends compte de ta connerie ? se moqua-t-elle. Bien joué l’artiste.
—Piiii…
—C’est bon, c’est bon, pas la peine de me faire ces yeux-là, je connais la rengaine. Amène-toi, accroche-toi si tu veux, mais ne me gêne pas.

Le Pichu ne se fit pas prier et sauta sur son épaule. Ses petites pattes gigotèrent un instant contre son dos, mais il tint bon et s’accrocha solidement à son bras.
Comme une signature sur un contrat, le Pichu ne la lâcha plus jamais.


Un mois s’écoula sans que Pichu ne la quitte d’une semelle. Ou qu’elle se rende, qu’il vente, qu’il pleuve, peu importe l’heure, la boulette jaune la suivait partout. Il avait appris à repérer les signes avant-coureurs et à se percher sur l’épaule de Sarya avant qu’elle n’ait le temps de le fuir. Dans les rares cas où elle réussissait à le prendre de court, le Pokémon passait le village au peigne fin et la retrouvait toujours avant qu’elle ne rentre. Les deux apprirent à s’apprivoiser, la bouille adorable du Pichu n’étant pas étrangère à leur alchimie naturelle.
Hal la harcelait pour qu’elle lui trouve un prénom, mais Sarya lui disait toujours que « La boulette » lui allait mieux que n’importe quoi.

Même si elle avait rapidement commencé à en douter.

Le Pichu se révéla farceur et malicieux, et elle le voyait souvent jouer des tours aux adultes qui lui criaient après ou qui faisait preuve de brutalité, envers lui ou autrui. Il chapardait de la nourriture tout le temps et Hal lui avait fabriqué une besace à sa taille pour ranger ses larcins, souvent des pâtisseries. En fait, plus il passait de temps avec elle et plus le Pichu lui rappelait Syo.

Sarya avait retrouvé son soleil et celui-là, il était hors de question qu’il s’éteigne.


—Alors Syo, et si on le faisait, ce petit voyage ?
—Pii ?

Sarya vérifia son sac à dos. Quelques affaires de rechange, de quoi attacher ses cheveux, tout son argent de poche, des provisions. Sur elle, ses bottes, ses fins gants noirs habituels, deux poignards. Et la boulette sur l’épaule, bien entendu.

—Je crois qu’il est plus que temps qu’on se fasse cette fameuse virée dans tous les recoins du monde.
J’en ai marre de cet endroit, il ne s’y passe jamais rien. T’en penses quoi ?
—Chu !
—Parfait, on se taille.

Sarya enfila son sac et traversa le salon.

—Tu vas où, l’affreuse ? l’apostropha Hal sans lever les yeux de son livre.
—Je pensais commencer par Mido.
—Attends quoi ?
—À la revoyure, je te laisse mes tours de garde !

Sans écouter ses protestations interloquées, Sarya sortit dehors en ouvrant brutalement la porte. Elle tomba nez-à-nez avec sa mère qui la dévisagea un long moment, les yeux ronds comme des assiettes.

—Qu’est-ce que tu fais avec tout ça ?
—Je me taille. J’ai déjà accumulé pas mal de retard dans mes projets.
—Sarya, on en a déjà parlé des dizaines de fois, tu ne peux pas-
—Je suis majeure et j’ai un Pokémon, lista-t-elle sur ses doigts.
—Ce Pichu n’est qu’un bébé !
—Argument invalide, t’as jamais précisé l’âge que mon Pokémon devait avoir.

Devant l’abattement qui s’emparait de sa mère, Sarya se sentit prise de remords. Très léger, mais tout de même là et elle ajouta, d’une voix plus douce :

—T’as toujours su que ça finirait par arriver.
—Ce qui ne m’empêche pas de m’inquiéter, ma loutre. J’ai toujours pensé que tu partirais avec Syo.
—Sur ce point, t’as pas eu tort, répondit Sarya en désignant le Pichu d’un mouvement de menton.
—Pichu ! s’agita le Pokémon, guilleret.
Sélène des Lances soupira, mais se força à sourire.
—Promets-moi d’être prudente.
—Voyons Maman, tu me connais, ironisa-t-elle.
—Et de revenir en vie. Je ne plaisante pas, Sarya. Si jamais tu le recroises…
—Oh, mais j’espère bien que je vais le recroiser, rétorqua l’adolescente, le regard sombre. J’ai deux-trois trucs à lui dire, à ce fils d’ordure, à commencer par «  Viens là que je me fasse un tapis avec ta peau ». Tu embrasseras Papa et Natt de ma part. Non pas de câlins ! s’esquiva-t-elle en voyant sa mère se rapprocher. Je vous enverrai des Oiseaux si j’y pense !
—Pi-Pichuuu ! s’exclama joyeusement Syo en agitant le bras.

Et sans se retourner, Sarya s’éloigna d’un pas décidé, la tête haute et son meilleur ami sur l’épaule.

Prête à conquérir Ekoe.
Revenir en haut Aller en bas
Ignis
Ignis

Admin


Messages : 1049
Écus : 1223


Message Sujet: Re: Sarya des Lances   Sarya des Lances EmptyJeu 10 Oct 2019 - 10:15

Heyyy bienvenue !!
Laurel nous a parlé de toi ~ Voici les cookies promis *montage de cookies*
Hésite pas si tu as besoin d'aide :3
Revenir en haut Aller en bas
Kira Shikatiloni
Kira Shikatiloni

Sol


Messages : 197
Écus : 703
Âge du Personnage : 24 ans
Métier / Occupation : Forgeronne
Lieu de Résidence : Chevropolis - Ran
Équipe Pokémon :
Sarya des Lances Miniat14
Kiper - Nymphali
Sarya des Lances Miniat11
Éros - Cabriolaine
Sarya des Lances Miniat15
Nala - Léviator
Sarya des Lances Miniat16
Harper - Larvibule*
Sarya des Lances Miniat18
Shino - Bébécaille*
Sarya des Lances Miniat17
Tyson - Salamèche
Sol


Message Sujet: Re: Sarya des Lances   Sarya des Lances EmptyJeu 10 Oct 2019 - 11:08

Bienvenue!!

Effectivement, on t'attendait ! :hoho:

J'adore ta façon d'écrire!! Et ton personnage ! :muhu: (Qui devrait pas s'entendre tactilement avec Laurel d'ailleurs, la pauvre xD)

Hâte de lire ton histoire, mais pas de pression... ^^
Et des cookies, y en a à tous les coins de forums ici ! ;) :cookie:

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous

Invité




Message Sujet: Re: Sarya des Lances   Sarya des Lances EmptyJeu 10 Oct 2019 - 11:47

Bienvenue ! :hey:

J'aime beaucoup ton personnage, je pense qu'elle s'entendrait bien avec Iris. (Pas sur que ce soit une bonne chose :sifflote:)

Bon courage pour la suite, j'ai hâte de voir l'histoire ! :3
Revenir en haut Aller en bas
Mila Valni
Mila Valni

Électrik


Messages : 410
Écus : 213
Âge du Personnage : 25 ans (07/10)
Métier / Occupation : Erudite
Lieu de Résidence : Pics de Sakai
Équipe Pokémon : Sarya des Lances 310MSSarya des Lances 758MSSarya des Lances 227MSSarya des Lances 070MSSarya des Lances 350MSSarya des Lances Miniature_610_XYSarya des Lances BiscSarya des Lances 138iSarya des Lances YnnqSarya des Lances BwwoSarya des Lances H7i9Sarya des Lances EggMS
Électrik


Message Sujet: Re: Sarya des Lances   Sarya des Lances EmptyJeu 10 Oct 2019 - 14:04

Bienvenue !!

Oh les villages du Nord de Sakai ! C'est un bon choix. :coeur:
Hâte de lire la suite, et Pichu est un starter formidable.
Revenir en haut Aller en bas
Ignis
Ignis

Admin


Messages : 1049
Écus : 1223


Message Sujet: Re: Sarya des Lances   Sarya des Lances EmptySam 12 Oct 2019 - 11:50

Bon bah sérieux, j'ai adoré la fiche, y'a beaucoup à se mettre sur la dent et le caractère de Sarya est juste parfait. Je l'adopte, point final. Aller, je te fais pas attendre bien longtemps. Bien contente que Pokémon Ekoe soit ton premier forum, en espérant que tu te plaises ici :3

C'est une validation !
Félicitations tu es VALIDÉ.E ! Bienvenue à Sakai. Tu peux dès maintenant recenser ton avatar dans le bottin des avatars et ton métier dans le bottin des métiers. Tu dois aussi passer créer ton inventaire dans ce forum. Si tu en as l'envie, tu peux aussi créer ta fiche de liens où tu pourras demander des RPs et des liens intéressants ! Surtout, tu récupères ta couleur et peux maintenant te lancer dans le jeu. La validation de ta fiche te fait gagner 20 écus ! Profite bien !
Revenir en haut Aller en bas
Kira Shikatiloni
Kira Shikatiloni

Sol


Messages : 197
Écus : 703
Âge du Personnage : 24 ans
Métier / Occupation : Forgeronne
Lieu de Résidence : Chevropolis - Ran
Équipe Pokémon :
Sarya des Lances Miniat14
Kiper - Nymphali
Sarya des Lances Miniat11
Éros - Cabriolaine
Sarya des Lances Miniat15
Nala - Léviator
Sarya des Lances Miniat16
Harper - Larvibule*
Sarya des Lances Miniat18
Shino - Bébécaille*
Sarya des Lances Miniat17
Tyson - Salamèche
Sol


Message Sujet: Re: Sarya des Lances   Sarya des Lances EmptySam 12 Oct 2019 - 16:20

Magnifique histoire... :fall:
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Message Sujet: Re: Sarya des Lances   Sarya des Lances Empty

Revenir en haut Aller en bas
Sarya des Lances
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Pokémon Ekoe :: Nouveaux Horizons :: Débarras :: Fiches Expirées-
Sauter vers: