Laurel retirait absolument TOUT ce qu’elle avait dit sur la beauté de Mido et à quel point le royaume était génial bla bla bla. Il pleuvait. Depuis une semaine. Non-stop. C’était horrible. C’était comme prendre un bain constant, sauf que au contraire du bain, l’eau de gèle jusqu’à la moelle et tu as l’impression d’être tellement mouillée que, même sous un abri tu as quand même l’impression que la flotte de tombe dessus. C’était une torture céleste. Le seul heureux était Kurana. Mais c’était pas comme s’il était souvent de mauvais poil. Malta n’arrivait même pas à trouver refuge sous terre, tant le sol était gorgé d’eau. La boue collait aux vêtements et rendait le terrain dangereux, impossible de distinguer le sol plat d’un trou. Sans parler de l’Audacieuse qui vomissait troncs arrachés et eau brunâtre. Si on lui avait demandé de créer l’enfer sur terre, Laurel aurait fait quelque chose du style. Le seul point positif c’était qu’il ne neigeait pas.

Les trombes d’eau créaient comme un rideau opaque et il était bien difficile de voir plus loin que quelques mètres. Ce qui était un gâchis complet parce que la Ranina était venue à Mido pour pouvoir admirer la citée suspendue de Kashaï. Citée qui était d’ailleurs, pour une raison quelconque, envahie de Kunois. Il y en avait partout, entassés dans les auberges, perdus entre les ponts de lianes, couchés sous un abri bricolé à la va-vite. C’était un exode pour le moins impressionnant et absolument étrange.

Jeanne et elle étaient arrivées dans la ville la veille, épuisées et soulagées de retrouver la civilisation. Malheureusement à cause des Kunois, les auberges et hôtels étaient complets. Elles avaient donc dû se résoudre comme d’autres, à dormir sous la pluie. Laurel voulait partir le plus tôt possible. L’aventure c’était bien mais le confort de sa maison c’était mieux.

Les deux femmes avaient donc décidé de prendre des provisions pour le voyage retour jusqu’à Ran. Jeanne était plus tendue que jamais. Certainement anxieuse de retourner dans ce royaume où elle était une paria. Laurel était partie de son côté pour lui laisser le temps de souffler. Elle savait qu’elle en demandait beaucoup à sa bien-aimée. Trop, peut-être.

Kurana gazouillait en marchant fièrement, guidant Laurel à travers le labyrinthe de ponts et étages. Le pokémon-rose-qui-n’est-pas-un-métamorph n’avait pas été aussi joyeux depuis … eh bien depuis un petit bout de temps.  Le pauvre n’avait toujours pas surmonté son traumatisme depuis que Jeanne ait bien faillit le couper en deux. Il fallait dire que Croc-Bleu était vraiment quelque chose. C’était une part de Jeanne qui faisait aussi un peu angoisser Laurel. Croc-Bleu était difficile à aimer mais ce n’était pas pour autant que Laurel allait baiser les bras.

Laurel avait prévu d’acheter quelques parchemins pour Malta. Elle avait demandé quelques conseils à un spécialiste pokémon un peu plus tôt dans la journée et il semblerait que la Carmache puisse faire venir le soleil. Encore fallait-il trouver quelqu’un ou quelque chose capable de le lui apprendre. Ah, et il fallait aussi des vivres et quelque chose pour la pluie. La journée allait être longue.

Une grande partie des stocks avaient été vendus aux habitants de Kuni, sans grande surprise. Ça restait tout de même gênant. Aussi curieuse qu’agacée par la situation, elle décida de se renseigner sur la source du problème.

Apercevant un jeune homme en armure qui devait probablement être un garde, elle se dirigea vers lui. Dire que c’était un jeune homme était un euphémisme. De plus prêt le garde resemblait plus à un gamin qu’à un vrai soldat bien rodé. Peut-être qu’ils embrigadaient plus jeune à Mido ? C’était rare de voir de jeunes recrues sans leurs mentor, néanmoins Laurel l’interpella quand même.

« Hey ! T’es de Mido ? Pourquoi est-ce qu’il y a autant de Kunois ici ? Et est-ce que tu connaîtrais pas un marchand avec du stock, j’ai besoin de vivres. »

Ouais, bon. Laurel était pas forcément dans l’état d’esprit pour les politesses. Surtout que sans Jeanne, ni Malta (qui se cachait de la pluie quelque part), elle se sentait vulnérable. Heureusement il lui restait toujours Proto qui faisait son truc dans la fiole et Kurana qui dansait sous la pluie.

 HS
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Désolé pour le temps ! J’espère que ça te va.
Laurel n’est pas au courant pour les inondations, elle suppose que la pluie torrentielle est normale à Mido. (Du coup, elle n’est pas au courant non plus pour Ran).
Malta n’est pas avec elle et Jeanne non plus. Elle a juste Proto, dans sa fiole et Kurana qui est joyeux.

La voix polie du garçon ajoutée à son doux visage lui fit quelque peut regretter son ton. Le sale caractère de Malta commençait à déteindre sur elle et ce n’était pas bien. Il avait cet air un peu perdu, presque comme un pokémon blessé. Elle avait dit quelque chose qu’il ne fallait pas. Ce qui en soit n’était pas hors de l’ordinaire. En plus, elle s’était royalement foiré sur sa nationalité. Le blason de Kuni semblait presque moqueur sur son armure. Quelle cruche de ne pas l’avoir remarqué plus tôt. Au moins, il était certainement l’un des mieux placés pour expliquer la situation.

« Bah ! Je vous comprends, je déteste la pluie. » frissonna-t-elle. « Je suis de Ran, du Canyon plus précisément. Donc la flotte je la vois tous les trois siècles. »

Elle exagérait un peu bien sûr. Il y avait la saison des pluies dans le nord de Ran, sans parler des quelques nuages qui survivaient au soleil brûlant pour déverser quelques gouttes de temps en temps.  Mais, il était vrai que dans le Canyon, la seule source d’eau à peu près constante était la Serpentine. Laurel savait faire face à des tempêtes de sable mais une tempête d’eau ? Brrr ! Quelle idée !

« C’est souvent comme ça chez vous ? Enfin, je demande ça, mais il n’y aurait pas autant de Kunois ici, si c’était le cas… T’as une idée de pourquoi il pleut autant ? Vous avez vexé un dieu ? »

Les dieux régnaient sur les cieux et la terre et la mer et … un peu tout en fait. Du coup, si c’était la catastrophe niveau météorologique, il n’y avait qu’une seule personne à blâmer. Ou deux ? Laurel ne connaissait pas très bien les divinités marine. Elle se rappelait vaguement de quelques bijoux à l’effigie d’un gros poisson et de quelques histoires farfelues à propos d’un seigneur des tempêtes. C’était peut-être le même dieu d’ailleurs. Laurel ne se souciait vraiment que de Dame Fortune mais grâce à Jeanne elle avait appris à apprécier Xerneas et haïr Yveltal.

Le problème c’est que dieux ou pas, ça ne l’arrangeait vraiment pas cette histoire. Rester coincé ici n’avait rien de séduisant. D’autant plus qu’elle ne pouvait pas se maquiller. Au moins, grâce à la pluie tout le monde était moche. Enfin, tout le monde sauf Jeanne. Pluie, boue ou poison, elle restait merveilleuse à ses yeux. Ce qui pouvait poser quelque question vis-à-vis des goûts douteux de Laurel.

Elle soupira lourdement avec un air vraiment épuisé. Qu’est-ce qu’elle ne donnerait pas pour un bon thé chaud. Ou juste être sèche. Elle voulait aussi trouver une cape, au moins une. Pour Jeanne. Son regard dériva un peu sur le côté. La limace faisait des bulles avec Vibraqua qui flottaient pendant quelques instants avant de se perdre dans la masse d’eau.

« D’ailleurs, vous connaissez pas mal les pokémon eau à Kuni, non ? Est-ce que tu saurais me dire ce que c’est que ça ? » demanda-t-elle en pointant dramatiquement vers Kurana. « Je croyais que c’était un Métamorph mais ça ne peut pas se transformer et ça crache de l’eau. »

Le tonnerre retentit et le vent repris de plus belle. On pouvait presque entendre les lourds troncs craquer sous la pression des éléments. Laurel écarquilla légèrement les yeux, elle détestait ça. Elle cacha ses mains dans les manches de la chemise qu’elle avait piquéé à Jeanne, cherchant un peu de chaleur imaginaire dans ce geste banal. C’était sans compter le fait que la chemise était déjà bien trempée depuis plusieurs heures.

« Tu veux pas trouver un abri ? Il doit bien rester une planche de bois sous laquelle se planquer quelque part... » proposa-t-elle.

Autant se mettre à l’abri plutôt que de rester sous l’averse. Elle n’aurait qu’à attendre que le gros de l’orage passe pour pouvoir repartir à la recherche de provisions. Il y avait forcément un endroit où elle n’avait pas pensé à regarder !

Le garçon était une bénédiction venue du ciel dans cette sombre journée. Non seulement il était adorable mais en plus il lui proposait un abri. Laurel l’aurait embrassé. Ou tout du moins serré très fort. Les bisous c’est pour Jeanne. Et Malta quand elle est sage, toutes les trois pleines lunes. C’était un véritable soulagement et la perspective de pouvoir finalement avoir un toit sur la tête l’aurait bondir de joie si elle n’avait pas aussi peur de passer à travers les planches. Ils sont fous ces Midoyens.

Laurel suivit Artémis à travers la place. Elle pestait contre les dieux tout en les suppliant d’arrêter la pluie. Il était devenu difficile de regarder les Kunois dans les yeux maintenant qu’elle avait appris que ce n’était pas des voyageurs mais des réfugiés. Leur nombre était accablant et si la tempête était si terrible ici alors elle n’osait même pas imaginer ce que ça allait être au bord des côtes. Elle n’avait jamais vu la mer mais les descriptions qu’en faisaient les marchants avaient toujours stimulé son goût de l’aventure. Sans parler des milles merveilles qu’elle abritait ! Les coquillages étaient absolument splendides et le sel un miracle pour la nourriture. L’export allait fortement diminuer avec ces orages et si Chevropolis peut se subvenir grâce à son agriculture, Orion dont l’économie reposait seulement sur les mines allait souffrir du manque de commerce. Surtout que si le marché de Kashaï était déjà en rupture de stock… autant dire que l’avenir s’annonçait bien sombre.

Cette catastrophe était bien la dernière chose dont Ekoe avait besoin. Les tensions entre les royaumes étaient déjà fortes, sans parler de l’attaque du Grand Conseil qui avait semé le doute dans le cœur des gens. Comment faire confiance à son voisin ? Pourtant c’était dans ces moments là où il fallait encore plus se serrer les coudes. Le garçon de Kuni était un vrai exemple à suivre. Laurel regrettait de ne rien avoir à lui donner pour le remercier de son hospitalité.

L’auberge était bondée comme on pouvait le supposer, pourtant le brouhaha caractéristique de ces lieux n’était pas aussi fort que ce à quoi on pouvait s’attendre. Visiblement, l’alcool aussi avait commencé à se tarir. Elle suivit le garçon le long de l’escalier grinçant pour arriver dans la chambre de location. Le simple fait de ne plus avoir à supporter le martèlement de la pluie sur sa tête était un soulagement. Laurel accepta la serviette avec un grand sourire.

« Merci et ne te soucie pas de ça, un vrai toit sur la tête ? Ça fait des jours que j’en rêve ! »

La Ranine évitait de trop bouger pour ne pas mettre de l’eau partout. Au contraire de Kurana qui, absolument curieux, avait entreprit de visiter la pièce au centimètre près. Il y avait quelques affaires posés aux alentours certainement les rares objets qu’ils avaient pu sauver ou récupérer durant le voyage. Une bien maigre possession pour deux hommes. Pourtant, le garçon gardait le sourire. Un vrai rayon de soleil.

Laurel écarquilla les yeux en entendant la fin de la la phrase d’Artémis, un large sourire sur le visage.

« UN ECUYER ?!! Pour de vrai ?! T’es un futur Chevalier ? Par tous les dieux c’est absolument fantastique !! Comment se passe ton entraînement ? Est-ce que c’est difficile ? Tu peux me donner des conseils ? Y a-t-il des choses particulières qu’un Chevalier doit savoir ? Est-ce que tu as déjà participé à une quête ? Et- » Elle s’arrêta pour reprendre son souffle, ayant tout déballé d’une traite. « Tu crois que je pourrais devenir Chevalier avec de l’entraînement ? »

Artémis Fendragon était la personne la plus proche de son rêve qu’elle ait eu la chance de rencontrer. Laurel n’avait jamais eu l’opportunité de rencontrer un Chevalier auparavant. Ils passaient la plus part de leur temps soit dans les casernes soit entre les murs fermés du Palais d’Or. C’était l’élite et on le ressentait.  

« Ah, j’ai oublié. Laurel Senjak et je suis... »

Joaillière ? Voyageuse ? En cours d’entraînement avec un bandit pour devenir Chevalier ?

« Enchantée de faire ta connaissance. » termina-t-elle.

Bon. Elle avait peut-être était un chouilla trop enthousiaste. Malta aurait certainement levé les yeux au ciel si elle avait été là. Mais elle ne l’était pas donc Laurel pouvait être aussi excitée qu’elle le souhaitait parce qu’il n’y avait pas de gros dragon bougon pour casser l’ambiance.

 HS
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Pas de soucis, j’insistais sur Kurana juste pour amener un peu la chose dès le début. Bonne chance avec les questions de Laurel !

Laurel tenait à peine sur place. Les Chevaliers travaillaient auprès des chefs des différents royaumes, ils étaient nobles, riches et importants. Leurs interventions dans les affaires du peuples étaient rares mais remarquées et toujours synonyme de magouilles plus sombres les unes que les autres. Autant dire que si on avait la chance d’en rencontrer un, c’était que le malheur n’était pas très loin. La Ranine n’avait jamais eu l’occasion d’en rencontrer un. Bien sûr, comme de nombreux Ranins, elle se pressait dans les rues pour les voir défiler avec leurs armures lustrées et leurs fiers étendards. Mais, dans ces moments là elle n’était qu’une tête de plus dans la foule. Elle en était venu à comparer les écuyers aux pokémons shiny, aussi rares que précieux. Être tombée comme ça, par pur hasard sur un écuyer ? C’était Dame Fortune qui lui souriait !

Artémis commença à répondre à ses questions. Le simple fait qu’il puisse se rappeller de chacune d’entre-elles était preuve de ses aptitudes. A sa place, Laurel en aurait oublié la moitié. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle fit un effort conscient pour retenir ses moindres propos. Elle écoutait avec la diligence d’un élève s’abreuvant des paroles de son professeur. Elle avait toujours eu du mal avec la théorie et avait probablement donné des cheveux gris à sa mère et Amun lorsqu’elle était petite, mais, écouter Artémis parler était si facile. Rien à voir avec la grammaire ou l’histoire.

Une légère moue se dessina sur le visage de Laurel alors qu’elle écoutait le jeune écuyer. Même avec l’aide de Proto, impossible pour elle de manier l’arc ou la lance. Et puis, elle avait déjà suffisamment de mal avec son marteau de guerre et son cimeterre. Les épées de Kuni n’avaient en plus, rien à voir avec celles de Ran qui préférait le khopesh ou le kiliç aux épaisses lames droites des épées bâtardes. Elle se demandait, si en plus des armes raniennes, elle allait aussi devoir apprendre à manier celles des autres royaumes et si le fait qu’elle ne puisse pas manier un grand nombre de ces armes à cause de son bras allait être discriminatoire.

Laurel hocha la tête pour montrer qu’elle écoutait et retenait ce que lui disait le garçon. Faire des missions et … des tests ? Est-ce que se faire tester par Jeanne comptait comme tests ou elle allait devoir trouver quelqu’un de l’armée pour valider son expérience ? Pour les missions, bien que n’ayant participé à aucune quête « officielle », Jeanne et elle avaient quand même aidé Jane et John à retrouver leurs alliances volées. C’était un début, si elle continuait comme ça, elle pourrait peut-être impressionner quelques soldats. En tout cas, elle avait adoré pouvoir aider le couple. En plus, ça avait été un plaisir de parler avec eux et d’apprendre à les connaître.

« Être obéissant… fidèle à sois-même... » répétait-elle doucement en faisant écho aux propos d’Artémis, énumérant les points sur ses doigts.

L’obéissance c’était pas son fort. Oops. Au moins, elle pouvait affirmer être fidèle à elle-même. La suite de son discours pourtant lui présenta un visage des chevaliers qui ne lui avait pas été donné de voir jusque là. Celui d’un Homme en quête de gloire et prestige… ce qui était l’une, si ce n’est, LA raison qui poussait Laurel à rêver de ce rôle. Un pointe de culpabilité se coinça dans sa gorge. Et si elle n’était pas assez bien pour être Chevalier ?

Heureusement, Artémis changea brusquement de conversation, ce qui permet à Laurel de ne pas s’ouvrir tout de suite à cette idée noire qui pourtant était venue se nicher dans un coin de son esprit. L’attention était revenue sur Kurana, qui voyant des yeux se tourner vers lui, émis un gazouillis heureux avant de s’approcher pour observer de plus prêt la seule chose qu’il n’avait pas visité dans la salle, Artémis lui-même.

« En effet, je l’ai capturé dans les marais. » confirma-t-elle. « En réalité je cherchais un Métamorph, on m’avait dit que c’était rose et gluant et… ben, c’est rose et gluant. Mais c’est clairement pas un Métamorph. » Elle regarda Proto avec un air mi-déçu mi-désespéré par sa propre idiotie. « Tu peux le caresser, il aime bien les câlins. »

Et comment ! Le Sancoki avait entreprit de grimper à la botte d’Artémis histoire de voir ce qu’il y avait là haut. Laurel était heureuse de pouvoir le voir aussi à l’aise. Même si la raison de ce bien-être lui faisait mal au cœur. Il n’y avait pas Jeanne, du coup Kurana était soulagé. Elle reporta son attention sur l’écuyer, elle-même n’était pas très douée avec les pokémons, mais peut-être que lui…

« Est-ce que tu sais comment faire en sorte qu’un pokémon n’ait plus peur de quelque chose ? » demanda-t-elle. « C’est un peu -beaucoup- ma faute mais, Kurana, le Sancoki, est absolument terrifié de mon amante et je sais pas trop quoi faire ? »

Laurel se sentait mal par rapport à ça. Elle savait qu’entant que dresseuse, elle avait échoué. Il fallait qu’elle s’améliore mais pour ce faire, elle devait déjà travailler sur elle.

 HS
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Tu peux faire agir Kurana si tu veux !
(Et je viens juste de me rendre compte à quel point Laurel est horrible avec ses pokémons. Va falloir changer ça !)

Décidément le petit kunois aux cheveux forêt est l’incarnation humaine de la sagesse. Un si petit corps et pourtant tant d’opinion et de conseils à revendre. Il est droit dans ses bottes, certainement plus qu’elle ne le sera jamais, et sa gentillesse n’a pour d’égal que ses talents d’orateur il semblerait parce que Laurel qui a habituellement tant de mal à écouter sagement les autres parler, reste envoûtée par ses paroles. Il parle de choses qu’elle n’avait jamais même considéré. Bien sûr que les pokémons ne sont pas des humains, pour elle se sont des compagnons, plus ou moins agréables c’est sûr mais…

Elle repensa à la bataille contre la boule de gaz violette, la manière dont la lame de Jeanne l’avait traversé et son ultime lutte pour la survie. Elle se rappelle aussi avoir quelque peu kidnapper le Sancoki, de grès ou de force il fallait qu’il vienne avec elle. Et soyons franc, c’était plus de force qu’il était venu, piétiné, étranglé et menacé. Aurait-elle traité un humain de la sorte ? Absolument pas ! Elle en rougissait de honte. Il semblait que comme la lumière de la bougie allonge les ombres, la pureté d’esprit d’Artémis faisait ressortir ses pires des défauts sous la lueur implacable de la morale. Et par Arceus, qu’ils étaient laids !

Si Laurel avait pu, elle se serait enfoncé dans la chaise et même enterrée six pieds sous-terre. Jamais, devant aucun chef, maître, parents ou humain ne s’était-elle senti si sale et terrible. Là où Jolter l’avait déchirée en pointant ses insécurités, Artémis l’étouffait par sa bonté qui révélaient ses pires actions. Et dire qu’elle avait osé juger Jeanne pour qui elle avait été. Il y avait selon elle plus de violence dans l’acte vil méconnu que dans celui volontaire. Au moins dans ce dernier reconnaissait-on ses fautes au lieu de se leurrer dans un faux sens de bonté innée.

Artémis lui apprenait que la gentillesse n’avait en elle-même rien d’instinctif. Même sans mauvaise intention on pouvait faire souffrir. Pour pouvoir être bon, il fallait s’éduquer, sur soi, sur les autres. Cela faisait seulement quelques minutes qu’elle le connaissait et pourtant Laurel sentait le besoin irrépressible de ne pas vouloir le décevoir.

Kurana semblait avoir trouvé sa place sur les genoux de l’écuyer. Plus qu’il ne la trouverait jamais avec Laurel, en tout cas. Et le garçon semblait innocemment d’accord avec elle. Le pokémon avait besoin de trouver une bonne famille. Quelqu’un de bien qui puisse s’occuper de lui, de plus responsable que ne l’était Laurel. Non pas que ce dernier critère soit bien difficile à remplir, la ranine était une catastrophe ambulante.

« Tu as raison. Kurana a besoin de quelqu’un qui puisse s’occuper de lui. » elle plongea son regard dans celui d’Artémis. « Comme toi ? » demanda-t-elle doucement avant de rougir en paniquant un peu. « Je veux dire, tu es quelqu’un de bien et Kurana à l’air de t’apprécier donc si tu veux le prendre- euh, l’adopter ? » tenta-t-elle. « Ce que je veux vraiment dire c’est que je pense que tu ferais un merveilleux compagnon pour Kurana. N'est-ce pas ? » demanda-t-elle au pokémon rose qui gazouilla tout excité, son regard étoilé allant de Laurel à Artémis.

Elle sourit doucement à Artémis, en sortant la Captis Ball de Kurana. La balle était froide et dure dans sa main mais c’était probablement à cause de la pluie qui assombrissait le ciel et gelait les cœurs. On dit qu’après la tempête l’arc-en-ciel brille dans le ciel. Laurel n’avait jamais vu d’arc-en-ciel, elle savait seulement que c’était doux et chaleureux. Que le voir procurait un sentiment de bonheur et d’émerveillement. Un peu comme Artémis. Ce sublime arc-en-ciel de bonté. Elle lui tendit la pokéball.

« En échange, promets-moi de garder ton sourire. »

HS
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JE SUIS DÉSOLÉE !! J'avais pas vu le RP ! J'espère que ça te convient ! (ne t'inquiète pas pour Laurel c'est juste la pluie qui la met dans tous ses états ça ira mieux dès qu'il y aura du soleil :3 )