Ce que l’on retient principalement après une première rencontre avec ce ranin aux cheveux pourpres, c’est son attitude teintée de légèreté. Bien évidemment, elle ne se fait au détriment du professionnalisme qu’implique son rôle d’émissaire.
C’est une manière d’être qui lui est naturelle : Aódan aime pouvoir se rendre accessible et, surtout, apprécie les vertus d’une plaisanterie bien placée. Il suffit de quelques mots pour alléger l’atmosphère et placer un sourire sur des lèvres auparavant crispées. Bien évidemment, elles ne sont pas toujours appréciées à leur juste valeur - et c'est bien normal en tant que partisan de l'ironie et individu qui avant tout aime s'amuser lui-même. Mais il ne s'en soucie guère, lui qui semble vivre dans son propre monde. La manière dont les autres le juge personnellement, il s'en est toujours moqué.

Notre émissaire est quelqu’un qui possède un don qui n’est pas acquis de tous : il a confiance en lui, et cela se voit au travers de sa manière de parler, de sa posture et de ses gestes. Il se sent capable d’assumer le rôle qui lui a été donné et il est sûr de ses propres valeurs. Cependant, cela ne veut pas dire qu’il ne fait jamais d’erreurs ou qu’il ne sait pas se remettre en question. L’essence même de l’être humain sont ses imperfections et son caractère faillible et cela, Aódan en a parfaitement conscience. Aussi, il sait faire preuve d’humilité face à ses échecs sans les laisser prendre le dessus sur lui. Là où il y a une erreur, il voit une nouvelle occasion d’apprendre quelque chose. Cependant, pour perturber ses propres convictions, il sera nécessaire de lui faire part d’un argumentaire qui saura le convaincre ; mais il ne refuse jamais la discussion. Son ouverture d'esprit et son âme de diplomate sont, en soi, des symptômes de cette partie de sa personnalité. Ce n'est pas par hasard qu'il s'est retrouvé émissaire : ce sont sa capacité à discuter, trouver des compromis, mais également son intérêt pour les différentes cultures des quatre royaumes qui l'ont dirigé dans cette voie.

Étant un homme de nature réfléchie, Aódan n’est pas le type de personne qui parlera sans peser ses mots et ce malgré son tempérament joueur. Il ne perd que rarement son sang-froid et préfèrera se taire quand la situation l’exige en vertu de son important rôle. Cependant, il ne s’agit que d’une simple tendance générale et il serait grotesque d’affirmer qu’il est constant à ce sujet. Sa langue fourchue se moque, provoque, joue avec les sous-entendus et les implicites dans une insolence qui n’est nécessairement au goût de tout le monde.
Mais cela va parfois bien au-delà de simples jeux et de rhétorique qu’il utilise pour convaincre ou remettre des individus à leur place. A sa manière, notre émissaire ranin en fait également usage dans un but manipulateur qu’il considère comme faisant simplement partie de l’art de la langue. Par ailleurs, il est à noter qu’il est capable de mentir sans aucun problème pour peu qu’il ait un intérêt à le faire et que ce soit fait intelligemment.

Aódan est loyal à son royaume et il fera de son mieux pour le faire prospérer. Cela veut également dire qu’il se range aux cotés de sa chef Aryël, qu’il est prêt à épauler face aux difficultés. Il voit sa récente prise de fonction comme une occasion de faire bouger les choses pour le mieux. Optimiste, il croit en la possibilité de rendre la situation du royaume encore meilleure pour tout le monde, même si cela signifie changer des parties du système ici et là pour peu que ce soit pertinent. Ainsi, il est ouvert au changement … même si ce changement nécessite des sacrifices que peu seraient prêts à faire.

De manière générale, Aódan veut contribuer à rendre le royaume de Ran toujours plus puissant et stable. Un objectif bien vaste qui regroupe énormément de réalités, mais les deux points saillants derrière lesquels il se range sont l’amélioration des conditions de vie du peuple et encourager le développement des technologies afin de rendre Ran toujours plus puissant et autonome.

Mais au-delà de cela, il a un objectif ambitieux, insensé peut-être, mais dont il est persuadé du fondement : unifier les quatre royaumes en un seul et unique pour une paix durable et affirmer la puissance d'Ekoe. S’unifier, c'est faire front face aux difficultés tous ensemble sans distinction de frontières. La division, au contraire, pousse à voir autrui comme différent et à ignorer les soucis du voisin quand ça arrange l'un ou l'autre.

Il n’est pas certain de voir cela se produire durant sa courte vie. Cependant, il tendra à œuvrer dans cette direction. De quelle manière ? Cela, l’histoire nous le dira.

Sa plus grande crainte est enfouie en lui, derrière le masque du rire et de la désinvolture. Il n’aime pas en parler car cela signifierait se montrer vulnérable. Et cela, il ne peut pas se le permettre – pas en face de n’importe qui.

La mort de sa femme, il y a quatre ans de cela l’a fragilisé. Bien qu’il ait fait son deuil, les répercussions psychologiques de sa perte sont encore belles et bien présentes. Ainsi, il a terriblement peur de la perte des personnes qui lui sont proches. En cela, la mort d’Elyes a été une épreuve difficile pour lui qui n’a guère arrangé les choses, le rendant encore plus alerte face à cette maladie qui a frappé son ami.

Parce sa moitié a quitté ce monde de manière inattendue et précipitée, il ne parvient pas à retomber amoureux de peur de perdre une nouvelle fois un être cher. Morgane, sa chère et tendre, est irremplaçable à ses yeux.

Quant à Shama, seul souvenir vivant qui reste de sa femme, il y attache une importance particulière et fera de son mieux pour la protéger. Il ne supporterait pas de la perdre, pour rien au monde : aussi réfléchira t’il à deux fois avant de prendre une décision qui pourrait l’impacter négativement.